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BILAN DE L’HYPERCYPHOSE

I. Observations et mesures

Statique subjectif :
 Exagération de la courbure physiologique dorsale
 Souvent associée à une hyperlordose lombaire et cervicale
 Projection de la tête en avant
 Thorax :
o Enroulement des épaules
o (Eventuellement, il peut y avoir des modifications de la cage
thoracique avec des arcs costaux plus marqués en arrière et des
côtes plus verticales)
 Face palmaire orientée vers l’arrière

Statique objectif : mesure de flèches


 Flèche en C3 supérieure à 65mm
 Flèche en C7 et en L3 proche de 45mm
 Flèches possibles en T6 (ou vertèbre sommet de la courbure dorsale) ou
S2 : chutes associées
 Test de Troisier : flèches T1+T12 > 60mm
 Test du sphinx : pour apprécier la réductibilité de l’hypercyphose dorsale
(raide ou souple)

Mobilité du rachis :
 Mesure dans le plan antéro-postérieur :
o Flexion : si il y a une hypercyphose, le sujet est déjà en
hyperflexion donc il aura une amplitude de flexion diminuée (que
l’hypercyphose soit raide ou souple) d’où :
 Schobère étagé diminué
 Troisier diminué
o Extension :
 Troisier inversé augmenté si l’hypercyphose est souple
 Troisier inversé diminué si l’hypercyphose est raide
 Mesures dans les plans frontal et horizontal : ça dépendra de la raideur

Niveau musculaire :
 Muscles de l’hypoextensibilité : test positif au niveau des pectoraux
(enroulement médial des épaules)
 Muscles de l’autograndissement : muscles paravertébraux dorsaux
hypotoniques donc le maintien la correction segmentaire sont plus ou moins
suffisants.

Niveau respiratoire :
 Possibilité d’observer éventuellement une diminution de la respiration
engendrant une diminution des périmètres thoraciques par rapport à la
norme.

II. Les 2 types d’hypercyphose

A- Hypercyphose spontanément réductible :

Généralités :
 Elle est souple et se situe à la limite du physiologique et du pathologique.
On constate une réduction totale de la courbure par le sujet. (cf. test du
sphinx)
 En général il n’existe aucune déformation osseuse de ces formes
réductibles.
 Même s’il s’agit plutôt d’une attitude, il y a un risque dans le temps qu’elle
se fixe et qu’elle devienne pathologique.
Etiologies :
 Attitude asthénique, hypotonique
 Tensions psychoaffectives
Evolution :
 Elle peut se transformer en déviation irréductible c’est-à-dire en
déviation structurale.
 Il faut donc être vigilant notamment au moment de la puberté et à la
sénescence.
Traitement :
 Aspect local non essentiel
 Assouplissements inutiles voire dangereux
 Prise de conscience indispensable
 La relaxation est une aide précieuse pour lever les tensions
psychoaffectives
 Renforcement musculaire à partir d’une position moyenne de correction
(attention de ne pas faire une hypercorrection !)

B- Hypercyphose spontanément irréductible

Généralités :
 Il s’agit d’une hypercyphose raide, sa réductibilité est donc incomplète
voire insignifiante.
 On constate quelques lésions structurales.

Etiologies :
 Congénitale (malformation)
 Causes post-traumatiques immédiates ou secondaires (par exemple
l’affaissement d’un corps vertébral)
 Symptomatiques, par exemple :
o Maladie de Scheuermann : trouble du système de croissance du
listel marginal aboutissant à des vertèbres cunéiformes
o Maladie de Pott : tuberculose osseuse
 Fixation d’une attitude qui passe d’un état réductible à un état
irréductible

Traitement :
 Aspect local efficace si on reste limité au segment (il faut fixer le
segment lombaire et cervical)
 Assouplissements vertébraux
 Musculation qui s’effectue toujours en course interne c’est-à-dire au
maximum de la réductibilité par le sujet

III. Conseils d’hygiène de vie :

- Pratiquer un sport de détente


- Régler la hauteur du plan de travail, hauteur d’assise conforme à la courbure
sous-jacente
- Pour le port de charge : ajuster les bretelles pour le sac à dos par exemple
- En dormant, éviter les gros coussins et préférer un matelas plutôt dur
- Refaire les exercices à la maison
- Problèmes d’acuité visuelle à surveiller

IV. Conduite du traitement (La reprogrammation neuromusculaire :


RNM)

Inconscience de la mauvaise attitude On


montre
Moyens :
 Plans de référence
Phase extéroceptive
 Miroirs, contacts
(et intéroceptive)
 Mobilisation passive : mise en
éveil des capteurs sensibles à
l’étirement
Conscience de la mauvaise attitude On fait
réaliser

Moyens :
Phase intéroceptive et  Plans de références, miroirs,
extéroceptive contact
 Assouplissements (mobilisation
passive) surtout
 Correction segmentaire

Conscience de la bonne attitude


Intégratio
n
définitive
Moyens :
Phase intéroceptive +++  Plateaux instables : on déstabilise
le patient pour qu’il se rééquilibre
avec une correction automatique.
 Phase d’automatisation

Inconscience de la bonne attitude

Remarque :
 Pour les hypercyphoses souples on fera surtout de l’apprentissage et de
l’automatisation
 pour les hypercyphoses raides le travail sera plus intense (assouplissements,
étirements, renforcement musculaire)

A- Prise de conscience de la mauvaise attitude

Il s’agit d’une phase essentiellement extéroceptive (on cible les sensations extérieures)

Moyens visuels : miroirs, photos, contacts, plans de référence (avec des contacts plus ou
moins importants suivant les zones).
Position de décubitus : permet d’avoir
- Un maximum de contact
- Un effet moindre de pesanteur
C’est la bonne position pour une hypercyphose raide (si elle est souple il y aura
directement une correction)

C’est une phase extéroceptive où on va montrer au patient sa mauvaise position :


 Les épaules sont enroulées en avant ; elles devraient être au contact de la
table
 Projection de la tête en avant, lors de la position de décubitus elle sera en
hyperextension (augmentation de la courbure cervicale)
 Si il y a une hyperlordose associée, le bassin part en antéversion et le
creux au niveau lombaire est accentué. On le montre au patient en plus
mettant sa main au niveau de la lordose. On corrigera cette courbure par
une flexion de hanche
On fait prendre conscience au patient de la difficulté d’avoir un contact avec la table.

On peut aussi utiliser la position assise dos contre un mur ou mettre un bâton à la
verticale au dos du patient

B- Prise de conscience de la bonne attitude


Il s’agit d’une phase à la fois extéroceptive et intéroceptive. On s’intéresse aux
sensations extérieures et intérieures.
Chez un sujet raide la position est figée. Il y a une plus grande difficulté à la corriger.
On est obligé de commencer par faire des assouplissements puis on fera de la correction
segmentaire, des étirements et du renforcement musculaire.

a. Assouplissements

Les assouplissements :
 ont pour but de rendre d’autant plus mobile les structures capsulo-
ligamentaires
 se font dans les 3 plans de l’espace
 se font sur un mode manuel ou autopassif
 se font sur le temps expiratoire pour aller plus loin dans l’allongement et
dans la détente

On peut commencer par utiliser le ballon de Klein

o Exercice de la salamandre : procubitus, appuis des 2 mains et des 2 pieds


au sol et pousser sur les côtés en gardant le contact des pieds et des mains
avec le sol. (mobilisation dans tous les plans de l’espace, surtout frontal et
horizontal)
Il s’agit d’un assouplissement global selon un mode autopassif.

1) Plan antéro-postérieur : extension


 MÉTHODE MANUELLE

 Pressions vibrées
Décubitus
Positions de mains : soit superposées sur les épineuses de la colonne dorsale

Soit parallèles à la colonne

Permet d’apprécier un retour plus ou moins élastique (test du rebond)

 Etirement
Décubitus
Main tangentielles, elles se déplacent en sens opposé
 Mouvement en huit : mobilisation passive globale
Décubitus, la têtière de la table est baissée
Le patient met les mains derrière la tête (photo 1) ou en avant du front (photo 2).
Le MK est debout crânialement, on fait des mouvements en 8 : inclinaison, rotation,
extension.

Cette technique demande une


bonne amplitude d’épaule.

Cette technique inclut la


colonne cervicale.

 3 techniques en position assise bas (ou assis tailleur)


- Le MK est en arrière, il bloque un coussin juste en dessous du sommet de la
cyphose et il place les mains sur les clavicules proches du niveau sternal. Sur
le temps expiratoire on emmène les épaules en arrière et on pousse le
sommet de la cyphose avec le genou en avant
- Le patient met ses mains derrière la tête. Le MK est en arrière, il fait un
appui au niveau du sommet de la cyphose avec le sternum et met son éminence
thénar au contact de l’avant-bras du patient. Sur le temps expiratoire le MK
pousse son sternum en avant et fait une traction vers le haut à l’aide de ses
mains.

- Le MK est debout devant le patient qui met ses mains (ou les avant-bras) sur
les épaules du thérapeute. Le MK place ses mains sur la cyphose dorsale. Sur
le temps expiratoire il fait une fente arrière, il appuie sur la cyphose et
amène légèrement en extension.
 Position décubitus
Utilisée uniquement pour les hypercyphoses dorsales hautes.
On fixe le niveau lombaire en faisant une flexion de hanche.
On met une cale sous le sommet de la cyphose dorsale.
Les épaules du patient sont enroulées en avant.
Le MK est debout crânialement, il place ses mains sur les clavicules et sur le temps
expiratoire il amène les épaules au contact de la table.

 MÉTHODE EN AUTOPASSIF

 Prière mahométane
- Position de quadrupédie. Sur le temps expiratoire on demande au patient
d’amener ses fesses sur les talons en faisant une correction de la tête en
double menton. (Le MK peut participer au début pour montrer l’exercice)
- Position de quadrupédie les fesses sur les talons. On demande au patient
d’amener le sternum vers le bas

 Position assis tailleur


Le patient prend un bâton dans ses mains et sur le temps expiratoire il l’amène vers le
haut. Les mains doivent être rapprochées afin d’éviter un étirement des pectoraux.
 Espaliers
- Patient debout face à l’espalier, il amène ses fesses en arrière. (les mains
sont rapprochées pour éviter un étirement des pectoraux)

- Patient à genoux fesses sur les talons.

Plus le patient prend un barreau haut plus il agit sur le niveau dorsal bas et inversement.

 suspension
Dans le cas d’hypercyphose basse uniquement.
Le patient est dos à l’espalier, on place un beaume sous le sommet de la cyphose dorsale.
Le patient effectue un recul pédestre.

2) Plan frontal : inclinaisons

 MÉTHODE MANUELLE

Patient assis bas en bout de table.


MK debout latéralement. Il passe le bras en avant du thorax de façon à placer sa main
dans le creux de l’aisselle. Le MK fait un appui avec son aisselle sur l’épaule du patient. Il
fait un contre appui sur les épineuses dorsales avec sa main (on peut être plus spécifique
en faisant ce contre appui avec le pouce sur l’épineuse en homolatéral). Le MK fait une
flexion de genou de façon à réaliser une inclinaison sur le temps expiratoire.
 MÉTHODE EN AUTOPASSIF

- latérocubitus sur le ballon, localiser le segment dorsal dans le plan frontal.


- Assis ou assis tailleur : le patient prend un bâton en arrière des épaules et
réalise des inclinaisons sur le temps expiratoire.

- Assis ou assis tailleur ou à demi à genoux jambe controlatérale tendue: le


patient fait un appui costal avec sa main. Il tend son autre main en essayant
d’aller toucher le plafond et réalise l’inclinaison de côté de la jambe tendue
sur le temps expiratoire.

3) Plan horizontal : rotations

 MÉTHODE MANUELLE

Position assis bas mains croisées sur la poitrine (paume de la main sur les épaules).
Le MK est debout latéralement, il met son bras en avant du thorax du patient pour aller
chercher le bord postéro-latéral de l’épaule. Il fait un contre appui au niveau dorsal avec
le talon de la main sur les transverses controlatérales dans le sens de la rotation. Le
mouvement s’effectue sur le temps expiratoire.
Si on veut être plus spécifique on fera le contre appui avec le pouce en appuyant dans le
sens opposé à la rotation pour agir sur la vertèbre sus-jacente.
T6 sens de la rotation

T7 sens du contre appui spécifique

 MÉTHODE EN AUTOPASSIF

- Position assis tailleur ou à califourchon, bâton en arrière des épaules, il fait


des rotations sur le temps expiratoire.
- Position assis à califourchon. Le patient pose ses mains sur son sternum et sur
le temps expiratoire il tend un bras

b. Exercices de contrastes et correction segmentaire

Les exercices de contrastes ont principalement 2 buts :


o proprioceptif
o l’apprentissage de la mobilité vertébrale segmentaire.
On utilise la respiration thoracique.
Le kiné va demander au sujet d’aller dans le sens de la déformation (en s’enroulant au
maximum) sur le temps expiratoire pour aller vers la correction segmentaire lors de
l’inspiration. Ainsi, le sujet va explorer les deux extrêmes : la déformation exagérée et
la correction !
Il ressent alors de manière intéroceptive le déroulement comme étant le mouvement de
la correction segmentaire (c’est le sens du mouvement correctif).
Il s’agit d’une prise de conscience intéroceptive.

 Décubitus
o exercice de contraste
Hanche et genoux fléchis, s’il y a une hyperlordose associée, pour immobiliser le niveau
lombaire (pas nécessaire si inversion de la courbure lombaire). Cela permet d’éliminer le
segment lombaire.
Le kiné demande au patient d’aller dans le sens de l’enroulement de ses épaules sur le
temps expiratoire puis d’aller dans l’extrême inverse (déroulement) en rapprochant ses
épaules de la table sur le temps inspiratoire.

o Correction segmentaire
Pour réaliser la correction segmentaire, on va ensuite demander au patient de réaliser
plusieurs corrections sur le temps expiratoire :
- positionner la tête en double menton (pour l’aider, on peut glisser une main
sous sa nuque et lui demander de venir l’écraser)
- d’aller dans le sens du déroulement et donc de rapprocher ses épaules de la
table (le kiné peut aider au début en appuyant sur les épaules)
- effectuer une rotation de bras afin de tourner ses paumes de mains vers le
plafond
- effectuer un autograndissement (le MK peut placer sa main sur le haut de la
tête pour stimuler l’autograndissement)
 Assis tailleur contre un mur
o exercice de contraste
Dans cette position on élimine le niveau lombaire.
Lors de l’expiration le patient s’enroule au maximum et sur le temps inspiratoire il va
essayer de prendre contact au maximum avec le mur.

o Correction segmentaire
On demande au patient de réaliser plusieurs corrections sur le temps expiratoire :
- positionner la tête en double menton (pour l’aider, on peut glisser une main
derrière sa nuque et lui demander de venir l’écraser)
- d’aller dans le sens du déroulement et donc de rapprocher ses épaules du mur
- effectuer une rotation de bras afin de tourner ses paumes de mains vers
l’avant

On peut faire les mêmes exercices en position assise haute mais c’est une position qui
nécessite un contrôle du bassin.
 Quadrupédie

ATTENTION : Cette position de quadrupédie n’est possible que si la colonne dorsale est
assez souple, sinon il y aura des compensations majeures au niveau lombaire. Elle
demande également une bonne maîtrise du bassin. La quadrupédie sera plutôt utilisée
dans les phases d’automatisation.

o exercice de contraste
Sur le temps expiratoire, le patient exagère la courbure (dos rond).
Sur le temps inspiratoire, il corrige en creusant le dos.
On peut rajouter un plan de référence (par exemple un bâton sur le dos du patient pour
qu’il sente les contacts)
o Correction segmentaire
On demande au patient de réaliser des corrections sur le temps expiratoire comme
positionner la tête en double menton

c. les étirements

Technique passive consistant à atteindre un allongement maximal des muscles pour


libérer les articulations bridées. Elle est non douloureuse et se fait sur le temps
expiratoire. On étire le muscle dans une seule de ses fonctions.

L’étirement s’effectue en 4 temps :


1. Mise en allongement :
- continue
- discontinue (par pallier) : si contraction réflexe, profiter du relâchement
pour continuer à allonger
2. Temps de maintien de 15 à 30 secondes pour être efficace.
3. Temps de relâchement d’une façon douce et retenue.
4. Temps de repos : Période réfractaire.

Il existe des techniques manuelles uni ou bilatérales.

1) Grand pectoral

3 faisceaux : rotateurs médiaux et adducteurs horizontaux


- sternal
- claviculaire
- costal

Avant l’étirement on effectue un crochetage qui prépare le muscle à être étiré. C’est un
allongement transversal du muscle.
Patient en décubitus genoux fléchis, MK assis crânialement. Avec les deuxième et
troisième doigts, attraper les anses des pectoraux au niveau de l’aisselle et tirer sur le
temps inspiratoire. C’est le temps expiratoire de maintien qui provoque l’étirement du
muscle.

 METHODE EN UNILATERAL

On place l’épaule en rotation latérale et effectuer des abductions horizontales.


Le patient est en décubitus bord de table pour libérer l’articulation gléno-humérale et
les genoux doivent être fléchis pour diminuer l’hyperlordose lombaire.

a. Faisceau sternal

Il est adducteur horizontal pur.


Prise en berceau au niveau du bras et mettre l’épaule en rotation latérale et à 90°
d’abduction.
Contre appui avec la paume de la main au niveau du sternum.
Mise en allongement en réalisant une abduction horizontale.
(Pour ce faisceau, l’étirement peut être bilatéral : mains du patient derrière sa tête et
le MK pousse les coudes vers l’arrière.)

b. Faisceau costal
Prise en berceau au niveau du bras et mettre l’épaule en rotation latérale.
Articulation gléno-humérale à environ 130° d’abduction.
Contre-prise sur les côtes inférieures homolatérales, doigts tournés vers l’EIAS
homolatérale.

c. Faisceau claviculaire

Prise en berceau au niveau du bras et mettre l’épaule en rotation latérale.


Articulation gléno-humérale à 50° d’abduction.
Contre-prise sur la clavicule homolatérale avec l’éminence thénar.

 METHODE EN BILATERAL

Surtout pour le chef sternal

Patient assis les bras croisés mains en arrière de la tête et coudes en avant.
MK debout dos au patient, il fait un contre appui avec son sternum.
Sur le temps expiratoire on amène les coudes en arrière (on pousse sur les bras afin de
les amener en abduction)
 AUTO-ETIREMENT

Principe : le sujet fait lui-même l’étirement.

- Debout face à un mur, main et avant-bras plaqués contre le mur en rotation


latérale. Fente avant du côté homolatéral pour éviter une compensation par la
rotation du bassin. Sur le temps expiratoire le patient réalise la fente avant
afin d’étirer le muscle. Selon la position annexe du bras on étirera
spécifiquement un chef : à 90° d’abduction d’épaule on étire le faisceau
sternal, si on monte le bras on étire le faisceau costal, plus bas c’est le
faisceau claviculaire.
- Debout dos à un espalier, bras en chandelier et projeter le sternum vers
l’avant. (on fait en même temps de l’assouplissement segmentaire)

2) le petit pectoral

Lors d’une rétraction du petit pectoral il y a un décollement des pointes des scapulas.
2 méthodes d’étirement :

- Patient en décubitus hanches fléchies, MK debout en controlatéral. On passe


la main dans le creux de l’aisselle afin d’aller plaquer la pointe de la scapula
contre la cage thoracique. L’autre main fait un contre appui sur la face
antérieure du moignon de l’épaule. Sur le temps expiratoire on réalise un
couple de force de rotation : la main crâniale pousse l’épaule vers l’arrière, la
main caudale plaque la scapula contre la cage thoracique.

- Patient en décubitus hanches fléchies, MK debout en controlatéral. La main


caudale crochète l’épine de la scapula (l’avant bras repose sur la table) et la
main caudale fait un contre appui sur la face antérieure du moignon de
l’épaule. Sur le temps expiratoire on réalise un couple de force de rotation :
on tracte l’épine vers le bas et on pousse le moignon de l’épaule vers l’arrière.
d. Renforcement musculaire

Le renforcement musculaire est axé sur les spinaux dorsaux et les fixateurs de la
scapula.

Principe :
 Chez le sujet raide, il faut déjà une correction segmentaire appréciable (sinon
on accentue les contraintes sur les disques)
 Chez le souple, les exercices se font en position moyenne de correction pour
respecter une cyphose physiologique.
 Les exercices se font toujours sur le temps expiratoire pour éviter les
apnées et toujours à partir d’une position de départ corrigée
 Temps de travail = temps de repos.
 3 à 4 séries de 10 mouvements.
 Le sujet doit effectuer ces exercices à domicile donc les instructions doivent
être données et comprises.

 POUR LES SPINAUX PHASIQUES

= Muscles superficiels responsables du mouvement (extension)

 Procubitus bout de table

Jambes un peu écartées et genoux fléchis.


Possibilité de mettre une sangle sous le sommet de la cyphose. Décoller la poitrine de la
table avec une position de la tête en double menton : on demande un maintien statique
(mais on peut faire le test en dynamique). Au début le patient peut légèrement s’aider
avec ses mains pour se lever.
On peut augmenter l’effet résistant en fonction des positions annexes de bras (plus on
écarte les bras plus on a un effet résistant mais on sollicite davantage les fixateurs) et
l’ajout éventuel d’haltères.
Correction segmentaire puis
décollement des bras

 Procubitus complet sur la table



Coussin sous le niveau lombaire. Cette position demande un contrôle du bassin donc le
patient serre les fesses pour garder le bassin en rétroversion et effectue l’exercice en
levant les bras et le tronc. (Attention aux compensations par les spinaux lombaires)

 Assis

Flexion antérieure du tronc. La hauteur de l’assise est variable en fonction du contrôle


du bassin. Effet résistant à partir d’une position corrigée, travail statique. La difficulté
de l’exercice varie suivant la position annexe de bras et l’adjonction éventuelle
d’haltères.
 Assis devant la table

Technique d’irradiation
Les bras sont placés en dessous de la table. Le patient essaye de lever la table.

 A genoux

- Les fesses sur les talons pour fixer le bassin. Appui sur les mains et on
demande de corriger le segment dorsal, quitter les mains du sol et les mettre
sur les épaules. Possibilité d’ajouter des haltères pour augmenter la
difficulté.
- A genoux dressé : contrôle du bassin, rétroversé, tête en double menton. Le
MK doit tenir les pieds.

 Quadrupédie

MK fixe les pieds et l’exercice est le même que précédemment.


 Debout

Même exercice, on demande une flexion antérieure du tronc. Travail des spinaux
phasiques, extenseurs. Il faut déjà une intégration des niveaux dorsal et lombaire.

 POUR LES SPINAUX TONIQUES

= muscles profonds responsables de l’autograndissement.

 Technique d’irradiation : sujet assis devant la table, pousse vers la table


avec les avant-bras : travaille l’extension.

 Thérabande sur la tête en position corrigée, on demande au patient de


tirer avec les mains l’élastique vers le bas.
 Exercice du cow-boy sur le ballon de Klein : à partir d’une position corrigée,
lever alternativement un pied après l’autre et faire des battements de
bras.

Tête en double menton,


le tronc doit rester droit

 POUR LES FIXATEURS DE LA SCAPULA

 Procubitus
Demander au sujet d’effectuer une abduction horizontale des bras avec le front au
contact de la table pour éviter de faire travailler les dorsaux. Amener les moignons
d’épaule vers le haut.

 Travail avec le thérabande :


Debout, tenir l’élastique en avant du tronc dans chaque main et l’étirer.

 Debout
 La tête est corrigée. Le patient tend ses bras vers le plafond en ayant
un bâton dans les mains. Il doit baisser les bras pour amener le bâton
derrière sa tête sans la toucher ni la déplacer.
 Mains sur les clavicules, MK se place derrière et met une résistance au
niveau des 2 coudes. Demander au patient de pousser ses coudes vers
l’arrière.

 Mains au niveau des épaules et effectuer des cercles vers l’arrière


avec les coudes.

C- Inconscience de la bonne attitude : phase d’automatisation

Il s’agit d’une phase intéroceptive dans laquelle on enlève les sensations externes (les
plans de référence, le contact et l’aspect visuel). On utilisera les reflexes posturaux et
des déstabilisations pour automatiser l’attitude. C’est une phase posturale où on va
intégrer le niveau lombaire.

a. Les réflexes posturaux


Principes :
- Les réflexes posturaux recrutent les muscles de la chaîne de l’auto-
grandissement (c’est-à-dire les muscles profonds toniques).
- Travail essentiellement de l’extension axiale du rachis pour tous les niveaux.
- Mise en tension des muscles antigravitaires qui ont une action de protection
du rachis.
- Travail en poutre composite à partir de plusieurs positions

 Décubitus hanche fléchie


Intégration de toute la colonne et association de 3 mouvements qui mettent en action
tous les muscles antigravitaires. L’exercice se fait sur le temps expiratoire :
- lever un peu les pointes de pieds, serrer les fesses et rentrer le ventre. Les
grands fessiers font une rétroversion du bassin pour protéger la colonne
lombaire.
- Poser la tête contre la table, le MK met sa main sur la tête du patient et le
patient tente de s’agrandir.
- Les paumes de mains sont tournées vers le plafond, amener les moignons
d’épaule vers l’arrière.

On peut éventuellement rajouter un bâton dans les mains et demander au patient de le


pousser caudalement. Au bout de 4 à 5 fois on commence à le ressentir au niveau
rachidien, cet exercice a d’ailleurs une action directe sur les courbatures du rachis.

 Assis

Le patient est assis sur le ballon de Klein pour apprendre l’antéversion et la rétroversion
du bassin en gardant le tronc droit. (Cet exercice peut se faire aussi assis en bout de
table les pieds au sol).
Le bassin et le ballon doivent bouger en sens inverse.
Sur le temps inspiratoire : antéversion (le ballon part en arrière)
Sur le temps expiratoire : rétroversion (le ballon part en avant). On demande d’appuyer
sur les talons, abaisser les moignons d’épaule, effectuer la rétroversion et contrôler la
tête en la mettant en double menton.
Plus le ballon est haut, plus le contrôle du basin est important.

 Debout
Hanches et genoux fléchis, tronc légèrement vers l’avant, bassin en rétroversion et
amener les moignons d’épaule vers l’arrière : position de l’haltérophile.

Les réflexes posturaux automatisent un maintien rachidien dans le cadre des


déséquilibres : renforcement musculaire et éducation posturale.

b. Les déstabilisations

- Utiliser les mouvements de bras et de jambes associés pour le renforcement


de la correction segmentaire
- Utiliser la poussée et le lâcher lents

 DESTABILISATIONS PAR LE BIAIS DE MOUVEMENTS

 Décubitus hanches fléchies

Epaules à 90° d’abduction.


- Sur le temps expiratoire on demande au patient d’amener les bras vers
l’arrière en conservant la colonne lombaire plaquée contre la table. Pour
vérifier le MK peut mettre sa main sous le niveau lombaire.
- Sur le temps expiratoire on demande au patient d’amener les bras vers
l’arrière et d’amener les jambes en extension toujours en gardant la colonne
lombaire plaquée contre la table.

 Assis

Demander au patient de lever les bras vers le haut et d’amener la tête en double menton
sur le temps expiratoire. On peut utiliser un bâton pour guider le sujet. Au niveau des
membres inférieurs on peut augmenter la hauteur de l’assise pour une maîtrise plus
importante du bassin.

 DÉSTABILISATIONS PAR POUSSÉE LENTE ET LÂCHÉ LENT


Le patient est assis.
Le MK fait des poussées lentes sur les moignons d’épaule latéralement, vers l’avant dans
le dos et vers l’arrière sur le sternum. La déstabilisation apporte un renforcement de
correction segmentaire et rachidienne.

 DÉSTABILISATIONS PURES

Le déséquilibre pur demande une correction automatique en bonne attitude.


On peut procéder de différentes façons :
- Patient assis, le MK vient pousser tranquillement les moignons d’épaule
latéralement, le sternum en arrière, le dos en avant puis il relâche
rapidement.

- positionner le sujet sur un plateau instable : ballon, plateau de Freeman, ou


table de Zador.
- effectuer des changements de position : par exemple assis-debout avec un
poids sur la tête.

- yeux fermés : le patient est assis et effectue des flexions et extensions du


tronc puis doit reprendre la position corrigée.
- en quadrupédie, bâton sur le dos, le patient creuse le dos puis fait le dos du
chat. Il doit être capable de reprendre ensuite une position corrigée.
L’exercice peut se faire également les yeux fermés.

- Appareil Huber : plateau oscillant, d’abord fixe le patient effectue sa


correction posturale puis on fait remuer le plateau.

Cette prise en charge est à moyen et à long terme chez l’adulte pour éviter que
l’hypercyphose ne s’aggrave ou devienne raide.

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