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I. Observations et mesures
Statique subjectif :
Exagération de la courbure physiologique dorsale
Souvent associée à une hyperlordose lombaire et cervicale
Projection de la tête en avant
Thorax :
o Enroulement des épaules
o (Eventuellement, il peut y avoir des modifications de la cage
thoracique avec des arcs costaux plus marqués en arrière et des
côtes plus verticales)
Face palmaire orientée vers l’arrière
Mobilité du rachis :
Mesure dans le plan antéro-postérieur :
o Flexion : si il y a une hypercyphose, le sujet est déjà en
hyperflexion donc il aura une amplitude de flexion diminuée (que
l’hypercyphose soit raide ou souple) d’où :
Schobère étagé diminué
Troisier diminué
o Extension :
Troisier inversé augmenté si l’hypercyphose est souple
Troisier inversé diminué si l’hypercyphose est raide
Mesures dans les plans frontal et horizontal : ça dépendra de la raideur
Niveau musculaire :
Muscles de l’hypoextensibilité : test positif au niveau des pectoraux
(enroulement médial des épaules)
Muscles de l’autograndissement : muscles paravertébraux dorsaux
hypotoniques donc le maintien la correction segmentaire sont plus ou moins
suffisants.
Niveau respiratoire :
Possibilité d’observer éventuellement une diminution de la respiration
engendrant une diminution des périmètres thoraciques par rapport à la
norme.
Généralités :
Elle est souple et se situe à la limite du physiologique et du pathologique.
On constate une réduction totale de la courbure par le sujet. (cf. test du
sphinx)
En général il n’existe aucune déformation osseuse de ces formes
réductibles.
Même s’il s’agit plutôt d’une attitude, il y a un risque dans le temps qu’elle
se fixe et qu’elle devienne pathologique.
Etiologies :
Attitude asthénique, hypotonique
Tensions psychoaffectives
Evolution :
Elle peut se transformer en déviation irréductible c’est-à-dire en
déviation structurale.
Il faut donc être vigilant notamment au moment de la puberté et à la
sénescence.
Traitement :
Aspect local non essentiel
Assouplissements inutiles voire dangereux
Prise de conscience indispensable
La relaxation est une aide précieuse pour lever les tensions
psychoaffectives
Renforcement musculaire à partir d’une position moyenne de correction
(attention de ne pas faire une hypercorrection !)
Généralités :
Il s’agit d’une hypercyphose raide, sa réductibilité est donc incomplète
voire insignifiante.
On constate quelques lésions structurales.
Etiologies :
Congénitale (malformation)
Causes post-traumatiques immédiates ou secondaires (par exemple
l’affaissement d’un corps vertébral)
Symptomatiques, par exemple :
o Maladie de Scheuermann : trouble du système de croissance du
listel marginal aboutissant à des vertèbres cunéiformes
o Maladie de Pott : tuberculose osseuse
Fixation d’une attitude qui passe d’un état réductible à un état
irréductible
Traitement :
Aspect local efficace si on reste limité au segment (il faut fixer le
segment lombaire et cervical)
Assouplissements vertébraux
Musculation qui s’effectue toujours en course interne c’est-à-dire au
maximum de la réductibilité par le sujet
Moyens :
Phase intéroceptive et Plans de références, miroirs,
extéroceptive contact
Assouplissements (mobilisation
passive) surtout
Correction segmentaire
Remarque :
Pour les hypercyphoses souples on fera surtout de l’apprentissage et de
l’automatisation
pour les hypercyphoses raides le travail sera plus intense (assouplissements,
étirements, renforcement musculaire)
Il s’agit d’une phase essentiellement extéroceptive (on cible les sensations extérieures)
Moyens visuels : miroirs, photos, contacts, plans de référence (avec des contacts plus ou
moins importants suivant les zones).
Position de décubitus : permet d’avoir
- Un maximum de contact
- Un effet moindre de pesanteur
C’est la bonne position pour une hypercyphose raide (si elle est souple il y aura
directement une correction)
On peut aussi utiliser la position assise dos contre un mur ou mettre un bâton à la
verticale au dos du patient
a. Assouplissements
Les assouplissements :
ont pour but de rendre d’autant plus mobile les structures capsulo-
ligamentaires
se font dans les 3 plans de l’espace
se font sur un mode manuel ou autopassif
se font sur le temps expiratoire pour aller plus loin dans l’allongement et
dans la détente
Pressions vibrées
Décubitus
Positions de mains : soit superposées sur les épineuses de la colonne dorsale
Etirement
Décubitus
Main tangentielles, elles se déplacent en sens opposé
Mouvement en huit : mobilisation passive globale
Décubitus, la têtière de la table est baissée
Le patient met les mains derrière la tête (photo 1) ou en avant du front (photo 2).
Le MK est debout crânialement, on fait des mouvements en 8 : inclinaison, rotation,
extension.
- Le MK est debout devant le patient qui met ses mains (ou les avant-bras) sur
les épaules du thérapeute. Le MK place ses mains sur la cyphose dorsale. Sur
le temps expiratoire il fait une fente arrière, il appuie sur la cyphose et
amène légèrement en extension.
Position décubitus
Utilisée uniquement pour les hypercyphoses dorsales hautes.
On fixe le niveau lombaire en faisant une flexion de hanche.
On met une cale sous le sommet de la cyphose dorsale.
Les épaules du patient sont enroulées en avant.
Le MK est debout crânialement, il place ses mains sur les clavicules et sur le temps
expiratoire il amène les épaules au contact de la table.
MÉTHODE EN AUTOPASSIF
Prière mahométane
- Position de quadrupédie. Sur le temps expiratoire on demande au patient
d’amener ses fesses sur les talons en faisant une correction de la tête en
double menton. (Le MK peut participer au début pour montrer l’exercice)
- Position de quadrupédie les fesses sur les talons. On demande au patient
d’amener le sternum vers le bas
Plus le patient prend un barreau haut plus il agit sur le niveau dorsal bas et inversement.
suspension
Dans le cas d’hypercyphose basse uniquement.
Le patient est dos à l’espalier, on place un beaume sous le sommet de la cyphose dorsale.
Le patient effectue un recul pédestre.
MÉTHODE MANUELLE
MÉTHODE MANUELLE
Position assis bas mains croisées sur la poitrine (paume de la main sur les épaules).
Le MK est debout latéralement, il met son bras en avant du thorax du patient pour aller
chercher le bord postéro-latéral de l’épaule. Il fait un contre appui au niveau dorsal avec
le talon de la main sur les transverses controlatérales dans le sens de la rotation. Le
mouvement s’effectue sur le temps expiratoire.
Si on veut être plus spécifique on fera le contre appui avec le pouce en appuyant dans le
sens opposé à la rotation pour agir sur la vertèbre sus-jacente.
T6 sens de la rotation
MÉTHODE EN AUTOPASSIF
Décubitus
o exercice de contraste
Hanche et genoux fléchis, s’il y a une hyperlordose associée, pour immobiliser le niveau
lombaire (pas nécessaire si inversion de la courbure lombaire). Cela permet d’éliminer le
segment lombaire.
Le kiné demande au patient d’aller dans le sens de l’enroulement de ses épaules sur le
temps expiratoire puis d’aller dans l’extrême inverse (déroulement) en rapprochant ses
épaules de la table sur le temps inspiratoire.
o Correction segmentaire
Pour réaliser la correction segmentaire, on va ensuite demander au patient de réaliser
plusieurs corrections sur le temps expiratoire :
- positionner la tête en double menton (pour l’aider, on peut glisser une main
sous sa nuque et lui demander de venir l’écraser)
- d’aller dans le sens du déroulement et donc de rapprocher ses épaules de la
table (le kiné peut aider au début en appuyant sur les épaules)
- effectuer une rotation de bras afin de tourner ses paumes de mains vers le
plafond
- effectuer un autograndissement (le MK peut placer sa main sur le haut de la
tête pour stimuler l’autograndissement)
Assis tailleur contre un mur
o exercice de contraste
Dans cette position on élimine le niveau lombaire.
Lors de l’expiration le patient s’enroule au maximum et sur le temps inspiratoire il va
essayer de prendre contact au maximum avec le mur.
o Correction segmentaire
On demande au patient de réaliser plusieurs corrections sur le temps expiratoire :
- positionner la tête en double menton (pour l’aider, on peut glisser une main
derrière sa nuque et lui demander de venir l’écraser)
- d’aller dans le sens du déroulement et donc de rapprocher ses épaules du mur
- effectuer une rotation de bras afin de tourner ses paumes de mains vers
l’avant
On peut faire les mêmes exercices en position assise haute mais c’est une position qui
nécessite un contrôle du bassin.
Quadrupédie
ATTENTION : Cette position de quadrupédie n’est possible que si la colonne dorsale est
assez souple, sinon il y aura des compensations majeures au niveau lombaire. Elle
demande également une bonne maîtrise du bassin. La quadrupédie sera plutôt utilisée
dans les phases d’automatisation.
o exercice de contraste
Sur le temps expiratoire, le patient exagère la courbure (dos rond).
Sur le temps inspiratoire, il corrige en creusant le dos.
On peut rajouter un plan de référence (par exemple un bâton sur le dos du patient pour
qu’il sente les contacts)
o Correction segmentaire
On demande au patient de réaliser des corrections sur le temps expiratoire comme
positionner la tête en double menton
c. les étirements
1) Grand pectoral
Avant l’étirement on effectue un crochetage qui prépare le muscle à être étiré. C’est un
allongement transversal du muscle.
Patient en décubitus genoux fléchis, MK assis crânialement. Avec les deuxième et
troisième doigts, attraper les anses des pectoraux au niveau de l’aisselle et tirer sur le
temps inspiratoire. C’est le temps expiratoire de maintien qui provoque l’étirement du
muscle.
METHODE EN UNILATERAL
a. Faisceau sternal
b. Faisceau costal
Prise en berceau au niveau du bras et mettre l’épaule en rotation latérale.
Articulation gléno-humérale à environ 130° d’abduction.
Contre-prise sur les côtes inférieures homolatérales, doigts tournés vers l’EIAS
homolatérale.
c. Faisceau claviculaire
METHODE EN BILATERAL
Patient assis les bras croisés mains en arrière de la tête et coudes en avant.
MK debout dos au patient, il fait un contre appui avec son sternum.
Sur le temps expiratoire on amène les coudes en arrière (on pousse sur les bras afin de
les amener en abduction)
AUTO-ETIREMENT
2) le petit pectoral
Lors d’une rétraction du petit pectoral il y a un décollement des pointes des scapulas.
2 méthodes d’étirement :
Le renforcement musculaire est axé sur les spinaux dorsaux et les fixateurs de la
scapula.
Principe :
Chez le sujet raide, il faut déjà une correction segmentaire appréciable (sinon
on accentue les contraintes sur les disques)
Chez le souple, les exercices se font en position moyenne de correction pour
respecter une cyphose physiologique.
Les exercices se font toujours sur le temps expiratoire pour éviter les
apnées et toujours à partir d’une position de départ corrigée
Temps de travail = temps de repos.
3 à 4 séries de 10 mouvements.
Le sujet doit effectuer ces exercices à domicile donc les instructions doivent
être données et comprises.
Assis
Technique d’irradiation
Les bras sont placés en dessous de la table. Le patient essaye de lever la table.
A genoux
- Les fesses sur les talons pour fixer le bassin. Appui sur les mains et on
demande de corriger le segment dorsal, quitter les mains du sol et les mettre
sur les épaules. Possibilité d’ajouter des haltères pour augmenter la
difficulté.
- A genoux dressé : contrôle du bassin, rétroversé, tête en double menton. Le
MK doit tenir les pieds.
Quadrupédie
Même exercice, on demande une flexion antérieure du tronc. Travail des spinaux
phasiques, extenseurs. Il faut déjà une intégration des niveaux dorsal et lombaire.
Procubitus
Demander au sujet d’effectuer une abduction horizontale des bras avec le front au
contact de la table pour éviter de faire travailler les dorsaux. Amener les moignons
d’épaule vers le haut.
Debout
La tête est corrigée. Le patient tend ses bras vers le plafond en ayant
un bâton dans les mains. Il doit baisser les bras pour amener le bâton
derrière sa tête sans la toucher ni la déplacer.
Mains sur les clavicules, MK se place derrière et met une résistance au
niveau des 2 coudes. Demander au patient de pousser ses coudes vers
l’arrière.
Il s’agit d’une phase intéroceptive dans laquelle on enlève les sensations externes (les
plans de référence, le contact et l’aspect visuel). On utilisera les reflexes posturaux et
des déstabilisations pour automatiser l’attitude. C’est une phase posturale où on va
intégrer le niveau lombaire.
Assis
Le patient est assis sur le ballon de Klein pour apprendre l’antéversion et la rétroversion
du bassin en gardant le tronc droit. (Cet exercice peut se faire aussi assis en bout de
table les pieds au sol).
Le bassin et le ballon doivent bouger en sens inverse.
Sur le temps inspiratoire : antéversion (le ballon part en arrière)
Sur le temps expiratoire : rétroversion (le ballon part en avant). On demande d’appuyer
sur les talons, abaisser les moignons d’épaule, effectuer la rétroversion et contrôler la
tête en la mettant en double menton.
Plus le ballon est haut, plus le contrôle du basin est important.
Debout
Hanches et genoux fléchis, tronc légèrement vers l’avant, bassin en rétroversion et
amener les moignons d’épaule vers l’arrière : position de l’haltérophile.
b. Les déstabilisations
Assis
Demander au patient de lever les bras vers le haut et d’amener la tête en double menton
sur le temps expiratoire. On peut utiliser un bâton pour guider le sujet. Au niveau des
membres inférieurs on peut augmenter la hauteur de l’assise pour une maîtrise plus
importante du bassin.
DÉSTABILISATIONS PURES
Cette prise en charge est à moyen et à long terme chez l’adulte pour éviter que
l’hypercyphose ne s’aggrave ou devienne raide.