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Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences.


Paris :publiés avec le concours du Centre national de la recherche scientifique par MM. les
secrétaires perpétuels :-1965.
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t.107 (1888): http://www.biodiversitylibrary.org/item/26777


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COMPTES RENDUS

HEBDOMADAIRES

DES SÉANCES

DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES

PUBLIÉS,

CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE

1^1» dixta da ^3 duipt^i ^835

PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.

TOME CENT- SEPTIEME

JUILLET — DÉCEMBRE 1888.

PARIS,

GAUTHIER-VILLARS Eï FILS. IMPRIMEURS-LIBRAIRES

DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,


Quai des Grands-Augustins, 55.

1888

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( G.) 2 )

ritonéale du sang de chien :'i des lapins), procédé qui amène aussi la vacci-

nation ; et dans une prochaine Communication nous décrirons les effets de

cette méthode avec quelque détail ('). «

PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur l'hémoglohinurle bactérienne du bœuf.

Note de M. Y. Babes, présentée par M. Bouchard.

« Celte maladie, endémique en Roumanie, surtout dans les parties

basses et marécageuses, près du Danube, a été confondue avec la peste

bovine; mais, après l'élimination de la peste du territoire roumain, cette

maladie a résisté au3f mesures de la police sanitaire. La maladie éclate

chaque été dans certains endroits, d'où elle se propage dans un rayon

limité où elle fait des ravages terribles. Dans certaines années, 3oooo

à ooooo bœufs vigoureux succombenl à la maladie, tandis que les vaches

résistent ordinairement et <]ue les A'eanx sont tout à fait réfractaires. J'ai

constaté des foyers d'infection autour de puits mal tenus et autour du

foyer primitif de la maladie. Elle se termine peu de jours après son appa-

rition.
» Les symptômes consistent dans la prostration, la perte d'appétit, la

difficulté de la marche. I^a fièvre est élevée, la respiration et le pouls fré-

quents ; l'urine rougeàtre contient de l'albumine et souvent de l'hémoglo-

bine ; il existe tantôt de la constipation, tantôt de la diarrhée avec du

ténesme.

)) A ce degré de la maladie, quelques-uns des animaux se remettent;

d'autres, plus nombreux, continuent à s'affaiblir, maigrissent, restent

couches, présentent un accroissement des jihénomènes fébriles, une urine

de couleur rouge foncé, presque noire, des tremblements musculaires,

du larmoiement et un peu d'œdème sous-cutané.

» A l'autopsie, on trouvée une légère hypérémie du phai'ynx et du larynx,

une congestion, accompagnée de catarrhe et d'ecchymoses des muqueuses

gastro-intestinales.

» Dans la caillette, près du pylore, il y a toujours, ou des érosions hé-

morragiques ou de petits ulcères superficiels , souvent couverts d'un

séquestre gangreneux. La muqueuse du duodénum est très hyperémique,

gonflée et souvent ecchymosée, couverte d'un mucus épais brunâtre. L'in-

(') Travail du laboratoire de Pliysiologie de la Faculté de Médecine de Paris.

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testin grêle contient souvent beaucoup de liquide brun rougeàtre et des

noyaux; hémorragiques avec des pertes de substance de la muqueuse

causées par le pentasloma denticulalum. La muqueuse du gros intestin est

souvent ecchymosée et couverte d'un mucus gélatineux: sa cavité contient

des masses fécales sèches, comme brûlées. Les follicules des intestins sont

peu modifiés, le tissu sous-péritonéal, au niveau des parties modifiées des

intestins, est œdémateux et hémorragique. Les ganglions péritonéaux

sont tuméfiés, injectés, mous. Le tissu périrénal est toujours hémorragique

et œdémateux. Les reins sont grands, d'une couleur rouge noirâtre, fra-

giles. La mucj[ueuse des bassinets est ecchymosée et couverte de mucus

jaunâtre. La vessie est toujours pleine d'urine rouge foncé. Le foie est

augmenté de volume, pâle, marbré, fragile. La rate est gonflée, noirâtre,

à pulpe diffluente.

)) On voit que, malgré la ressemblance de certains symptômes avec

ceux de la peste bovine ou de la fièvre catarrhale maligne, il s'agit bien

d'une maladie tout à fait différente.

» Dans cette maladie on trouve toujours une bactérie caractéristique,

ronde, brillante, d'un diamètre de o^,h environ, divisée en deux par une

strie en son milieu et souvent en quatre par une autre strie transversale.

Ce microbe, qui ressemble au Gonococcus, forme souvent des Diplococci.

Il se colore par les couleurs basiques d'aniline, très mal par la méthode de

Gram, et il se décolore si l'on traite par l'alcool. H est bien visible dans

des préparations desséchées ou bien sur les coupes colorées d'abord avec

le bleu de Lœffler, puis avec une solution alcoolique concentrée de la

même couleur, et enfin avec l'huile d'aniline et le xylol. Si on le colore


avec le violet de méthyl, il est plus grand, d'une forme plutôt carrée; les

deux individus formant un Diplococcus sont liés à leurs angles par un fila-

ment intermédiaire.

» Dans le cœur et les grands vaisseaux ils sont libres, adhérents aux

globules rouges ou bien situés dans leur intérieur. Dans les œdèmes

hémorragiques et dans le rein ils sont beaucoup plus nombreux, et l'on

constate bien leur présence dans l'intérieur des globules rouges. Cepen-

dant, ces globules rouges sont modifiés, moins colorés et très peu résis-

tants. Sur les coupes de l'estomac, surtout au niveau des pelits ulcères, le

tissu superficiel, nécrosé, ne se colore plus. De nombreux bacilles d'es-

pèces différentes existent dans l'intérieur des glandes. Les diplocoques

siègent dans les petits vaisseaux superficiels dilatés, qui en sont remplis.

Dans les ganglions mcsentériques, de grandes masses de bactéries, plus

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( GçK, )

])etites que celles des vaisseaux, siègent dans le réseau plasmatique en

formant de petits groupes de quatre ou d'un plus grand nombre d'indi-

vidus. Le foie ne contient pas, ordinairement, des bactéries. Dans les

parties centrales des lobules, les cellules hépatiques sont homogènes, jau-

nâtres, et les capillaires intra-lobulaires sont i-emplis de débris de cellules

fortement colorées. La pulpe de la rate contient beaucoup de grandes

cellules remplies de pigment jaune, et les bactéries siègent souvent, dans

l'intérieur des globules rouges, à la périphérie des veines capillaires. Les


vaisseaux capillaires des reins et les glomérules sont très dilatés, et, tandis

qu'on n'y trouve plus de globules rouges intacts, ces vaisseaux sont pleins

de bactéries, entourées d'une zone, qui correspond, comme forme et

comme grandeur, aux globules rouges. Le protoplasma des cellules épi-

thcliales des tubes est jaunâtre, souvent rempli de pigment; les noyaux

sont peu colorés ou bien ils ont même disparu. Les tubes contiennent des

masses grenues fortement colorées. Lnlin, les bactéries sont fréquentes

dans les petites artères et dans les cajMllaires des autres organes et des

muscles.

» Quand on inocule une faible dose de sang d'un bœuf malade à un bœuf

sain, celui-ci ne gagne pas ordinairement la maladie. L'alimentation du bœuf

avec les produits de la maladie n'occasionne qu'une indisposition passagère

avec fièvre. L'inoculation du sang, du liquide œdémateux, de l'urine ou

bien des cultures du microbe aux brebis, aux porcs, aux cobaves, à la

poule ou au pigeon, ne donne pas de maladie, tandis que le rat et la

souris sont plus susceptibles à l'inoculation. Mais c'est surtout le lapin

qui, par l'inoculation du sang ou du licpiidc œdémateux, de môme que

par l'alimentation avec les produits de la maladie ou avec des cultures,

gagne une maladie fébrile, souvent mortelle. A l'autopsie, on constate

une hvpercmie, de l'œdème et des ecchymoses du péritoine et des parois

de l'intestin, de la diarrhée et souvent de la péricardite et de la pleurite

fîbrineuse. Les bactéries siègent dans les petits vaisseaux, surtout dans

ceux du foie et dans les exsudats et œdèmes; elles sont souvent enfermées

dans des globules présentant les caractères des globules du sang altérés.

i> l^es bactéries ont été cultivées sur des substances nutritives, à la tem-

pérature du corps.
» Quoique je n'aie pas réussi à déterminer, chez le bœuf, une maladie

mortelle par l'injection du sang de bœuf malade, il ne me paraît pas dou-

teux (]ue les bactéries ci-dessus décrites ne soient l'agent [)athogène do

cette maladie. »

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c ^^95 )

THÉRAPEUTIQUE. — De l'emploi du bichlorurc. de mercure comme moyen

thérapeutique et prophylactique contre le choléra asiatique. Note do

M. A. YvERT, présentée par M. Bouchard.

« J'ai eu, pendant le cours de mon récent séjour au Tonkin. l'occasion

d'observer et de traiter, comme médecin attaché au corps expédition-

naire, un nombre assez considérable de cholériques. La mortalité, dans

cette région de l'Asie comme en Europe, était de 66 pour 100 en moyenne.

Sur 45 malades que j'ai soumis au traitement par le bichlorurc de mer-

cure, à des doses variant de o^^oa à oS', o/j en vingt-quatre heures, j'ai eu

à constater seulement 9 décès, soit 20 pour 100.

» Ce résultat me donnant à penser que le bichlorurc de mercure exer-

çait son action sur l'agent pathogène de la maladie, je l'ai administré

comme moyen prophylactique chez des convalescents arrivés récemment

dans un fovcr cholérique et chez lesquels le mal venait déjà de faire une

victime. Aucun de ceux qui ont été soumis à cette médication préventive
n'a été atteint par le choléra. »

PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Nouvelles recherches sur V action du chlo-

rure d'éthylène sur la cornée. Note de M. Raphaël Dubois, présentée par

M. Brown-Séquard.

« Dans une précédente séance, nous avons présenté à l'Académie les

résultats de nos recherches sur la production de l'opacité cornéenne par le

chlorure d'éthylène et sur le mécanisme de cette lésion.

» Nous avons montré que cette opacité, provoquée sur le vivant et com-

patible avec la vie du tissu cornéen, était due principalement à une imbibi-

lion exagérée, à une surhydratation inégale des éléments des lames cor-

néennes. Cette altération est donc du même ordre que celle qui a été

découverte par M. le Professeur Ranvier, en maintenant les cornées d'un

animal mort dans un milieu d'humidité.

» ftlais nous avons également indiqué que le chlorure d'éthylène, comme

tous les autres liquides anesthésiques, 2:)rovoquait tout d'abord, pendant le

sommeil, une déshydratation du tissu cornéen et que l'opacité ne se mon-

trait que lorsque l'organisme était débarrassé du poison. L'imbibition du

G. R., iS88, 2' Semestre. (T. CVII, N» IH.) 92

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