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Écriture inclusive, elle sert aussi à montrer qu'il y a du sexisme dans la langue.

Je vais écrire la phrase suivante en 1936, les ouvriers indignés votèrent la grève.
En lisant cette phrase, les images qui vous sont nuss et les images de moustaches
de casquettes, c'est la mythologie du Front populaire. Eh bien maintenant, je vais
refaire la même phrase autrement. En 1936, les ouvriers eux s indigné. Point, point
s votèrent. La grève est bien là.

Vous avez vu que dans cette foule qui était indignée et qui a voté la grève, il y
avait des hommes et il y avait des femmes. Il y avait des ouvriers et des
ouvrières. Cette deuxième façon d'écrire, ça s'appelle l'écriture inclusive. C'est
un sujet dont on parle beaucoup en ce moment parce qu'il fait polémique dans la
grammaire. Il y a une règle qu'on a tous appris à l'école. Quand il était petit,
c'était le masculin l'emporte sur le féminin.

Je dois dire, par exemple, en français, ce garçon et ses vingt filles sont beaux.
Ça heurte un peu l'oreille. Mais la règle, c'est celle là, puisque le masculin
l'emporte sur le féminin. Le camp conservateur, qui ne veut rien changer, dit. Mais
alors allons. Ça a toujours été comme ça. Qu'est ce que c'est que cette idée? Mais
c'est juste comme ça. Parce que le masculin, c'est une chose qui sort comme ça de
la nuit des temps.

Et ça, c'est complètement faux. Cette règle n'est pas éternelle, c'est à dire que
jusqu'au 17ème siècle, dans la langue française, on pratiquait ce qu'on appelle la
règle de la proximité, qui est beaucoup plus logique. La règle, la proximité, c'est
tout simplement qu'on accorde avec le dernier le dernier objet. Par exemple, si je
reprends ma phrase, je dirais ce garçon et ses dix filles sont belles CRG accordées
avec le dernier sur le vocabulaire, le sexisme.

Il se marque souvent sur les histoires des noms de métiers, parce qu'il faut dire
laministre, par exemple. Est ce qu'il faut dire le ministre? Eh bien, il faut
savoir que cette question là, elle se pose à peu près depuis la fin du 19ème
siècle, depuis la fin du 19ème siècle, en France, en Europe. Il y a de plus en plus
de femmes qui ont accédé à des métiers de pouvoir parce que auparavant, il y avait
beaucoup de femmes qui travaillaient.

Mais elles travaillaient pas dans les métiers de pouvoir et ça ne dérange. Personne
n'a jamais choqué personne, qu'on dise une domestique. Sauf que quand on en est, à
quand? Il y a eu les premières femmes médecins, les premières femmes aviateurs, les
premières femmes dans la politique? Précisément, là, à chaque fois, ça a posé des
problèmes. Mais la chose est assez amusant de constater, c'est que ces polémiques
peuvent être à l'inverse. Vous vous souvenez peut être de ça, il y a une dizaine
d'années, une quinzaine d'années maintenant, il y avait des ministres femmes qui
demandaient qu'on les appelle Madame la ministre et l'Académie française.

A l'époque, Maurice Druon, un tonitruant secrétaire perpétuel de l'Académie


française. Il avait, il avait exulté. Mais c'est affreux, madame la ministre, mais
c'est contraire à la langue française. Le masculin et neutre. Il faut dire, madame
le ministre, la chose qui est drôle, c'est quand on regarde les vieux livres de
vocabulaire, quand on regarde du côté des ancêtres de Maurice Druon, par exemple,
dans les années 1920, on trouve les mêmes personnes qui étaient offusqués parce
qu'ils étaient offusqués, mais exactement l'inverse.

À l'époque, il y avait des premières femmes avocates et les premières femmes


avocates. Elle estimait qu'elles devaient faire. Dhaffane le faisait des cartes de
visite et elles se présentaient en disant Je suis madame l'avocat à ce moment là.
Les réactionnaires de l'époque, disait madame l'avocat. Mais quelle horreur! C'est
contraire à la langue française. Il faut dire, madame l'avocate. Les points de vue
changent toujours sur ces questions là. Donc, on peut très bien continuer à changer
et à faire évoluer notre langue.
C'est une langue vivante. Elle est faite pour évoluer.

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