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par
J.-P. Magnan et A. Belkeztz
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, Paris
Les résultats des calculs ont été ensuite confrontés aux - [. Trôu ds- -o (1)
mesu res.
et
2 Le programme de calcul : Rosalie-Groupe 9
ôJ : -tr îwsrKôs do - I,ôaH on * J", hôH ds,, - 0
Le programme ROSALIE de calcul par éléments finis (2)
comprend 16 Sous-ensernble appelés " Groupes ", plus
/ vérifi
rrsT i
cation
\
mauvais maillage
\ du maillage I
I Rêsultats imprimés,
pe"forés ou sur
/' support magnêtique I
TRACE i
représentation
graphique
pour tout champ de déplacements virtuels admissible R matrice de rigidité du squelette du sol,
(c'est-à-dire vérifiant les conditions de déplacement C matrice de couplage entre l'écoulement
imposées) ôU, avec les champs de déformations ôe et
et les
déformations du squelette,
ô0 associés, et pour toute distribution d'incrément de At incrément de temps,
charge ôH admissible (c'est-à-dire vérifiant les condi- F matrice-colonne des forces nodales imposées
tions aux limites imposées à la charge hydraulique H), (forces volumiques et forces de surface confondues),
avec le champ de dérivées partielles ôg associé. O matrice-colonne des débits nodaux imposés.
Après discrétisation de I'espace et du temps (par la
méthode de Galerkin), I'analyse du problème débou- Cette équation matricielle se résout .. facilement,,, à la
che sur une procédure de résolution itérative sur la condition d'inverser la matrice Go,, qui est symétrique
base de l'équation matricielle et tridiagonalisable par blocs. Dans le programme
RosALlE-Groupe 9, I'inversion est réalisée par la
méthode directe de Choleski par bande. La résolution
Go,'Vr*at : Lo, * Gi.. V, (3) donne les déplacements U et les charges H au temps
avec les notations suivantes : t + at, qui permettent de calculer les autres inconnues,
et en particulier les contraintes (les conventions de
R-C signe du calcul sont celles de la mécanique des milieux
Gar:
2at continus et non celles de la mécanique des sols).
-6rr -T
-v - K
ll faut noter que I'inversion de la matrice Go., qu i
1 conditionne pour une grande part le coût total du
.r*
-;z R
)c calcul, doit être effectuée chaque fois que I'on modifie
lJ^t : I'incrément de tennps at. En pratique, les calculs
_6r doivent pour cette raison n'utiliser qu'un nombre limité
î^ de valeurs de At dans chaque cas traité.
1
+2F(t+At)l L'introduction de l'élastoplasticité dans la procédure
tF(t)
: 2 de calcul de la consolidation a été effectuée sous
Lat
forme incrémentale, ên su pposant que la fonction
+ ta(t) + 2e(t+ at)l F(o', k) : 0 est à la fois le critère de plasticité et le
potentiel plastique (c'est-à-dire qu'on lui applique le
:
îlil, V, : riltil
principe de normalité), o' désignant l'état des contrain-
v,*a,
till i tes effectives et k un paramètre d'écrouissage.
^ :
ulat
R -C
-çr - 3at
3
K
o
o-:
Vi': [ill'* o.,]'
Vô:
[1,,,]'
-t
o
Résolution de o
Faoo matrice-colonne des forces nodales dues aux - o
corrections de contraintes, GV=L+GV' J
è+ o
autres notations, comme pour l'équation (3). tQ o-
o
Cette équation qui permet, par un processus itératif, o
g) Colcu I de as o
d'obtenir la solution des problèmes de consolidation o o
dans les sols élastoplastiques, appelle deux commen- a
o
)
<l'
taires : lJ- d
d'une part, comme pour l'équation (3), la résolution 'est de plcsficité 3'
de l'équation matricielle (a) passe par-l'inversion de o
o
la matrice symétrique Go., qui dépend de I'incré-
ment de temps at : on a tout intérêt à inverser cette
matrice le moins souvent possible, si I'on veut
garder le bénéfice du traitement de la plasticité par Résultofs ô l+at
la méthode des contraintes initiales; ( o, u,H )
d'autre part, si l'on regarde la composition de la
matrice des inconnues, Vir, on constate qu'elle ne
comporte qu'une fonction définie au temps t + At :
la charge hydraulique H. Les déplacements u sont
définis au temps t et I'on pourrait craindre qu'ils ne
restent constants. En réalité, ils varient, par
I'intermédiaire des corrections de contraintes Fig. 2
48,3
o': oJo o': oiro* o': orlo + 48,3 ot : orlo pour
,
Couches eo o'lo o(' c8 cc A, Bv Ah Bh ot: orlo
k,, cv k" cv k,, cv kh kh/k,,
(kPa) (kPa) (cm/s) 1cm2/s; (cm/s) (cm2ls) (cm/s) (cm2ls1 (cmls)
0à1m 1 8,4 78 0,04 0,28 2,2 0,17 9 10-8 8,6. 10-' 6,5. 10-6 2,4.10-3 5,7 .10-8 3,6. 10-3 2,3 0,19 4,6. 10-6 0,51
1à2m 2,6 20 68 0,05 1,22 8,24 0,81 1,25 10-7 4,2.10-3 1,2. 1o-7 8,7. 10-3 1,15.10-7 1,3. 1o-2
2à3m 3,15 24 36 0,21 1,75 13,4 1,39 4,3 1o-8 4,7.10-4 2,5. 10-8 6,6. 10-s 1 ,7 .
10-8 5,7. 10-5 11 1,13 ,4. 10-7
1 3,26
3à4m 3,3 28 36 0,18 ',,70 10,5 1,03 1 10*7 1,6. 10-3 5,4. 10-8 1,5. 10-4 2,9. 1o-8 1,1 .10-4 12 1,24 3,6. 10-7 3,60
4à5m 2,42 32 38,5 0,12 1,28 8,95 0,93 9,7 1o-8 2 .10-3 5,6. 10-8 1,8. 10-4 3,4. 10-8 1,5. 10-4 10 '1,07 1 .10-7 3,09
5à6m 2,07 36 41 0,10 1,18 7,Æ 0,78 1,2 10-7 3,2. 10-3 6,8. 10-8 2,3.10-4 4,1 . 1o-8 1 ,8 . 10-4 6,23 0,65 1,9. 10-7 2,42
6à7m 2,13 æ Æ 0,08 1,11 7,01 0,70 1,1 1o-7 3,9. 10-3 6,4. 10-8 2,5. 10-4 3,9. 1o-8 2 .10-4 8 0,84 1,1 . 10-7 1
7à8m 2,5 45 57 0,10 1,30 8,42 0,84 9 1o-8 3,3. 10-3 6,6 . 1o-8 2,7 .10-4 4,1 . 10-8 2,2.10-4 7,4 0.74 1,5. 10-7 1,67
8à9m 2,2 48 68 0,11 1,20 7,52 0,75 8,2 10-8 2,6. 10-3 7 .10-8 3 .10-4 4,4. 10-8 2,4.10-4
M ossiF ho moqèn e
--
Couches
Fis. 3
Fis. 4
3.1 Liste et hypothèses des calculs effectués r la
Pou discrétisation du temps, on a cherché
Trois séries de calculs ont été réalisées sur le remblai B simultanément à :
6 fois 1 joun
2
chonge conslonle 4q3 kFo 1 fois 10 jouns
3
chonge conslonle 48,3 kPo 10 fois 100 jo., ns
t"
Tableau 2
Hypothèses du calcul (sol homogène élastique isotrope)
Tableau 3
Hypothèses du calcul (sol hétérogène élastique isotrope)
Le module d'Young a été déduit du module ædométri- pas de valeu rs expérimentales, on a fait les choix
que E*o moyen entre l'état initial du sol et son état final su ivants :
sous le poids du remblai, êh utilisant la valeur choisie le module d'élasticité verticale E, est égal au
pour u. Les coefficients de perméabilité du sol ont été module d'Young de l'élasticité isotrope,
choisis d'après les valeurs indiquées dans la coupe le rapport EhlE,, est égal à 2, valeur médiane de
géotechnique (tableau 1). I'intervalle de variation indiqué pour les argiles
Les tableaux 2 et 3 rassemblent les valeu rs des dans la synthèse bibliog raph ique de Garn ier (1 973),
paramètres adoptées pour les calculs dans les cas du le rapport G"/E, est égal à 0,5, d'après une synthèse
sol homogène et du sol hétérogène. des publications concernant ce sujet,
les valeurs de u6 et vv ont été choisies après une
Propriétés du sol (élasticité linéaire anisotrope) étude paramétrique, de façon à assurer que les
déplacements horizontaux continuent vers I'exté-
Chaque couche de sol est caractérisée par hu it rieur après la fin du chargement, que le rapport du
paramètres : déplacement latéral maximal au tassement sous
le coefficient de pression des terres au repos, Ke, I'axe du remblai reste de I'ordre de 0,2 et que le
les cinq paramètres de l'élasticité linéaire ortho- rapport du tassement final au tassement initial soit
trope à symétrie de révolution r E,, En, un, u., et G.,, voisin de 10.
les coefficients de perméabilité verticale k., et
horizontale kh.
Les tableaux 4 et 5 présentent les valeu rs des
Les valeurs du coefficient Ko et des coefficients de paramètres utilisées pour les calculs.
perméabilité k" et k., sont identiques à celles adoptées
pour le calcul en élasticité isotrope. Pour les Propriétés du sol (élastoplasticité avec écrou is-
paramètres d'élasticité, pour lesquels on ne disposait sage)
0m-9m 600 300 150 0,9 0,1 1 ,62. 10-e 0,96 . 10-s 0,43
Tableau 5
Hypothèses du calcul (élasticité linéaire anisotrope, sot hétérogène)
0m-1m 3 628 1 814 907 0,8 0,1 1,80 . 10-e 1 ,80 . 10-s 0,43
1m-2m 7 496 3748 1874 0,8 0,1 1,25. 10-s 1 ,21 . 10-s 0,43
2m-4m 445 222 111 0,875 0,1 2,50. 10-e 0,72. 10-e 0,43
4m-6m 492 246 123 0,875 0,1 2,95. 10-s 1 ,08 . 10-s 0,43
6m-9m 764 382 191 0,850 0.1 2,95. 10-s 1 .gg . 10-s 0.43
Tableau 6
Hypothèses du calcul (élastoplasticité avec écrouissage)
Paramètres
Couches Paramètres de plasticité Ecou lement
d'élasticité
M- 36sinÔ'
- sin ô'
(ô'- angle de frottement interne du squelette du sol).
Le tableau 6 présente les valeu rs des paramètres
utilisées pour les calculs.
0 y(ml 0 y (cm)
1
'l
oj 140i,
2 2
3 1040 j 640 j
3
4 4o4O j 4 1040j
5
5
6040j
6 6
7 7
I I
9
9
z (m)
z
b - Déplocemenls honizontqux è lo verlicole du pied du nembloi
b- Déplocemenfs honizontoux ô lo vcrlicole du pied du nembloi
010203040 50 010203010 50
Au ( kPo )
Au (kPo)
r j'i 0
-\--\' \- --al=:--\ \ -'J
-\--.. \' ---.
1
2
Moss I f homogène y:*i hom ogè ne
Mossi f hélénogène- 2 \- Mcsstf héténogène
3
3 \\\\l i
4 4040 1
tt
roloj
5
oro j 6
tro i 7
10 j
I
oj
9
z
c- Sunpnessions inrenslitielles sous l'oxe du'nembloi
c - Sunpnessrons tnter.stlltelles 3ous I'oxe du nembloi
Fig. 7
Fis. I
Le déplacement horizontal du sol à la verticale du pied que I'on attendait, compte tenu de la façon dont on a
du remblai est beaucoup plus important dans le cas du choisi la valeu r des paramètres vv et u6 : les
massif de sol homogène, ce qu i s'explique par la déplacements horizontaux augmentent au cours de la
rigidité plus grande des deux couches de surface dans consolidation.
le cas du massif hétérogène. Comme dans tous les Cette fois encore les isochrones de su rpression
calculs de consolidation des sols élastiques isotropes, interstitielle diffèrent peu d'un calcul à I'autre et ce
on obtient une déformée latérale qu i revient vers sont les isochrones pour le sol homogène qul sont
I'intérieur du remblai au cours de la consolidation, ce représentées sur la figure 8.
qui n'est jamais observé sur les remblais réels.
Les isochrones de surpression interstitielle sous I'axe Squelette élastoplastique avec écrouissage
du remblai sont peu différentes lorsque I'on passe du
sol homogène au sol hétérogène. On h'â, pour cette L'évolution des zones plastiques (au sens du modèle
raison, représenté qu'un seul réseau d'isochrones sur Cam-clay modifié) au cou rè de la construction du
la figure 7. On note sur I'isochrone correspondant à la remblai puis de la consolidation est représentée sur la
fin du chargement (t: Oj) des ondulations provoquées figure 9. On note que le sol devient progressivement
par les oscillations de la solution numérique lors des plastique en commençant par la partie inférieure de la
premières itérations du calcul. couche. Initialement, l'état limite est atteint dans la
partie de la surface d'état limite où les déformations
Squelette élastique an isotrope plastiques entraînent un écrouissage du sol. Au cours
de la consolidation (pour t - 1040 j et t:6040 j), des
La figure 8 regroupe les résultats des deux calculs zones plastiques avec anti-écrouissage se développent
effectués dans I'hypothèse du squelette élastique dans les deux couches plus rigides qui constituent la
anisotrope (sol homogène et sol hétérogène). partie supérieure du sol.
Le tassement du milieu du remblai est le même dans Les résultats du calcul sont représentés sur la figure 10
les deux cas. sous la même forme que pour les calculs précédents.
Les déplacements horizontaux sont plus importants On note sur cette figure que les déplacements
dans le cas du sol homogène, toujours parce que les horizontaux sous le pied du remblai se développent
couches supérieures du sol hétérogène sont plus vers I'extérieu r dans la partie inférieu re du sol de
rigides. Les résultats des calculs sont conformes à ce fondation et vers I'intérieur dans sa partie supérieure
01020il)1050
0 Au (kPo)
1
2 10j
3
167 j
1
5
667 i
I ( jouns)
6 1100 j
7
ô
9
z
c- Surpresionr intcnrtitidllr obrrnvlrr rour rtoxc du nrmHoi
0 y (cm)
1
élosticita
100 iso lrope ( honrogène) --or'
élosr icité onisolnope ( hété
-r' nogè ne )
s (cm)
r.{ o y (cm)
-!
\
\1-
1
2
3 \..
1 \
/ ç 35cm
5
y'-,/ cm
6 -r17
7
I IE= mesu.nes
âlosl. ito. héténogène
9 E*"t élosl. rsg. homogëne
z (m) :.-,:
-- êlosl, ontso. hélénogène
f.ît; élost.oniso. homogène
b - Déplocemenls hontzonloux f-.T.- élosloplos t ic i ra
20 30 10 60
0 Au (kpol
1
2
t
l=10j
$
3
1
5
'*,
6
7 /-:4/
I {
9
z
c - Sunpr.essions intenstirietles sous Itoxe du nernbloi
Fig. 12
47
Du point de vue des déplacements horizontaux, la tats, etc. qui font que les résultats publiés ont souvent
situation est toute différente : les deux calcu ls en été précédés de calculs préliminaires variés, destinés à
élasticité linéaire isotrope sont à rejeter parce qu'ils améliorer le maillage ou à tester le choix des
prédisent des déplacements d'amplitude exagérée et incréments de temps. Les calculs effectués dans le
dont l'évolution est en contradiction avec celle des cadre de la présente étude ont comporté un certain
mesures. Les déplacements immédiats des calculs nombre d'étapes préliminaires de ce genre, destinées à
élastiques anisotropes sont trop importants mais leur tester le maillage mais non les valeurs des paramètres
valeuràt:1040 iest prochedes mesures. Le calculen mécaniques du sol.
élastoplasticité donne des résultats un peu meilleurs.
La comparaison des isochrones de su rpression
interstitielle montre que le calcul élastoplastique 4 Conclusion
donne des résultats plus satisfaisants que tes autres,
notamment dans la moitié supérieure de la couche. La comparaison su r le cas du remblai B du site
expérimental de Cubzac-les-Ponts des possibilités des
3.5 Commentaires modèles élastique isotrope, élastique orthotrope de
révolution et élastoplastique isotrope avec écrouissage
S'if existe dans chacune des parties de la figure 12 un (Cam-clay modifié) pour I'analyse numérique des
ou plusieurs calculs en bon accord avec les mesures, problèmes de consolidation des sols de fondation
aucune des hypothèses n'est vraiment satisfaisante compressibles a mis en évidence les défauts qualitatifs
vis-à-vis de I'ensemble des résultats analysés : de l'élasticité isotrope et les possibilités offertes par
l'élasticité linéaire isotrope conduit à des valeurs l'élasticité an isotrope et l'élastoplasticité. Pou r la
aberrantes des déplacements horizontaux, prédiction des déplacements horizontaux du sol de
l'élasticité linéai re anisotrope est meilleu re vis-à-vis fondation sous les remblais, en particulier, le progrès
des déplacements horizontaux mais moins bonne réalisé par abandon de l'élasticité isotrope dans les
pour les tassements, calculs de consolidation est très sensible puisque I'on
l'élastoplasticité type Cam-clay modifié est la a pu obtenir pour la première fois des déplacements
meilleure pour les déplacements horizontaux et les horizontaux évoluant vers I'extérieur au cours de la
surpressions interstitielles, mais la pire pour le consolidation.
tassement sous I'axe du remblai.
Toutefois, des études complémentaires, utilisant des
Même si l'élastoplasticité semble avoir un léger valeurs des paramètres déterminées en laboratoire sur
avantage sur les autres modèles de calcul, il est évident des échantillons de sol intact, seront encore nécessai-
que les recherches doivent se poursuivre si I'on veut res si I'on veut démontrer la validité de I'une ou I'autre
obtenir un jour des prédictions numériques fiables des de ces deux méthodes, qu'il n'est pour l'instant pas
déplacements, contraintes et pressions interstitielles question d'utiliser au niveau de l'élaboration des
dans tout le sol de fondation. projets.