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Introduction générale
Les petites et moyennes entreprises constituent la base du tissu économique du Maroc.
Numériquement de loin les plus nombreuses, elles participent de manière positive à la
croissance économique, à la création d'emplois et au développement régional et local.
Néanmoins, leur contribution reste largement en delà des potentialités que cette catégorie
d'entreprises peut faire valoir.
La Petite et Moyenne Entreprise, toute entreprise gérée et/ou administrée directement par les
personnes physiques qui en sont les propriétaires, copropriétaires ou actionnaires, et qui n'est
pas détenue à plus de 25% du capital ou des droits de vote par une entreprise ou
conjointement par plusieurs entreprises ne correspondant pas à la définition de la P.M.E.
Dans la 1ère partie, nous allons traiter dans un 1er chapitre les différentes approches et
définitions des PME. Ainsi que son importance et son rôle dans l'économie nationale, et dans
2ème chapitre on va imposer les dispositions générales de la nouvelle charte relative aux PME,
ainsi que les contraintes au développement des PME.
Toutefois, au Maroc la PME bien son rôle soit important, elle soufre de beaucoup de
problèmes. En effet, bien que la PME/PMI représente 95% du tissu productif, sa part dans la
création de la valeur ajoutée est très faible. Elle ne dépasse pas 20% de l'ensemble de la valeur
ajoutée engagée.
Donc en vue de dynamiser cette entité et de lever les handicaps qui empêchent son
développement, plusieurs rencontre, séminaire et débats ont été organisés et qu'ont donné
naissance à la nouvelle charte de la PME, qui créé le cadre réglementaire de cette entité.
L'adoption de cette charte, constitue donc une avancée importante pour la promotion, le
développement et renforcement du tissu des PME.
Il n'est pas facile de définir la PME qui se rapporte à la fois à une notion économique et à une
notion de structure, et d'organisation. Sur le plan économique, la petite entreprise marocaine se
caractérise par son incapacité à exercer une influence significative sur son marché. Sur le plan
de la structure, elle est marquée par la prépondérance de la personnalité de l'entrepreneur «
propriétaire gérant ».
Plusieurs définitions de la PME ont été proposées, mais toute tentative d'une définition
universelle fut abandonnée au profit de définitions élaborées en fonction des données propres à
chaque pays.
On distingue traditionnellement deux types de critères d'identification. D'une part, les critères
quantitatifs, ils sont nombreux et portent sur les différents éléments constitutifs de l'activité de
l'entreprise. Il s'agit de l'effectif, du chiffre d'affaires, de la valeur ajoutée, du capital social, de
l'implantation et du marché. D'autre part, des critères qualitatifs qui sont utilisés non seulement
pour compléter les premiers, mais aussi pour donner une idée précise de la PME, puisqu'ils
renseignent sur sa structure interne, son organisation et ses méthodes de gestion.
Au Maroc, il n'existe pas de définition légale de la PME mais plusieurs définitions. Dans les
années 1983, le code des investissements industriels limitait l'octroi des avantages fiscaux aux
seules PMI, définies comme « toute entreprise dont le programme d'investissement comporte
des équipements de production pour une valeur minimale de 100.000 DH et maximale de 5
millions de DH et dont le coût d'investissement par emploi stable est inférieur à 70.000 DH ». Il
faut souligner que cette définition ne tient pas compte du nombre des emplois créés puisqu'elle
insiste sur le coût par emploi.
Au cours de la même période, la Banque Mondiale, qui octroyait des crédits au Maroc pour la
promotion de la PMI (petite et moyenne industrie), avait aussi retenu comme critère 5 millions
de dirhams d'actif net. Depuis 1988, la Banque Mondiale avait porté ce montant à 8 millions de
dirhams, actualisables tous les six mois.
La Charte de l'investissement, entrée en vigueur en 1995, ne précisait pas non plus la notion de
PME. Elle prévoyait des incitations à caractère fiscal au profit de toutes les entreprises
indépendamment de leur taille.
La PME est présente dans tous les secteurs de l'activité économique marocaine : l'industrie,
l'artisanat et le BTP (Bâtiment et Travaux Publics), les commerces et enfin les services qui
englobent le tourisme, les communications, les transports, les services financiers,...
Dans le domaine industriel en particulier, parmi les 500.000 emplois que compte aujourd'hui le
secteur, la PMI représente près de la moitié répartie comme suit : textile et habillement (35%),
chimie et para-chimie (26%), agro-alimentaire (24%), mécanique et la métallurgie (12%),
électrique et électronique (3%).
Dans le secteur artisanal, la PME prédomine encore plus dans la pêche, la sylviculture,
l'élevage,et surtout dans les métiers traditionnels à forte valeur ajoutée culturelle et sociale
(tapis, produits de terre, métaux, cuir, couture traditionnelle, etc.).
La PME accuse également une présence très remarquée dans le secteur du BTP où mis à part la
production des matériaux de construction (sidérurgie, cimenteries, fabrication de conduites) la
grande majorité des entreprises marocaines de construction entrent dans cette catégorie. Ainsi,
l'ensemble de ce secteur artisanal qui compte près de 2 millions d'emplois est constitué dans sa
plus grande majorité de PME.
Le secteur du commerce qui compte 888.000 emplois (hors informel) est constitué dans
presque son intégralité de PME. Dans le secteur des services, et tout d'abord dans le tourisme
qui compte près de 600.000 emplois, la PME constitue un outil privilégié dans la promotion de
l'hôtellerie, de la restauration et des agences de voyages.
Par ailleurs, les grandes mutations liées aux technologies de l'information qu'a connues le
secteur des communications, combinées à sa privatisation, ont engendré une apparition de PME
nouvelles dans les services de l'Internet, des publiphones, de la téléphonie sans fil, de l'audio-
visuel et de la réception par satellites, ...
La PME a également accusé une présence de plus en plus remarquée dans le domaine des
transports urbains et inter-urbains depuis leur privatisation au milieu des années 90.
La participation des PME dans la création de la valeur ajoutée globale est de 21%. Cette
participation est très variable allant de 0,2% pour la branche de la production et distribution
d'électricité, gaz et eau, à 73% pour la branche de l'immobilier et services aux entreprises. Elle
s'élève à 20% dans le cas des industries manufacturières.
En terme de nombre d'entreprises, le tissu des PME est composé d'abord par les activités de
commerce et réparations (30%), suivies des activités de l'immobilier et services aux entreprises
(22%), et des industries manufacturières (15%).
Malgré leur part de 15% dans la population des PME, Les industries manufacturières génèrent
la plus grande valeur ajoutée avec une contribution de 37%. Elles sont suivies des activités de
commerce et réparations (19%) et de l'immobilier et services aux entreprises (13%).
Les données de la Direction des statistiques révèlent que sur les 39.200 PME recensées en
2000, 1% seulement exerce dans le secteur primaire. Cela tient sans doute au fait, pour des
raisons culturelles et individualistes, que la constitution de société au sens formel du terme n'est
pas encore enracinée dans les moeurs rurales. Cela tient aussi au fait que la majorité des
exploitations agricoles sont de petites superficies en raison du morcellement dû aux
successions, et que l'exploitation s'effectue soit à titre individuel, soit dans le cadre familial.
En revanche, les PME sont très fortement concentrées dans les activités commerciales et de
services. Si 72% des PME travaillent dans le secteur tertiaire et 27% dans le secteur secondaire,
on peut considérer que le développement du secteur tertiaire au Maroc suit la tendance générale
observée au cours de l'évolution des pays industrialisés.
A un niveau plus détaillé, on précisera que les mines ont contribué pour 2,1%, l'énergie et l'eau
pour 8,2%, l'industrie pour 17,2%, les bâtiments et travaux publics pour 4,5% et les transports
et communications pour 5,9%. Dans l'industrie, l'agro-alimentaire occupe 35%, les textiles et
cuir 17%, la chimie et para-chimie 33%, l'industrie mécanique et métallurgique 12% et
l'industrie électrique et électronique 3%.
II- L'inégale répartition géographique des PME
Celle-ci tient aux conséquences de la politique d'aménagement du territoire mise en place par
Lyautey qui mettait l'accent sur la distinction entre le « Maroc utile et le Maroc inutile » en
privilégiant l'aménagement de la région du Centre Atlantique.
Ces disparités se traduisent par une très forte concentration des PME dans la région du Centre.
Les données de la Direction des statistiques de 1998, révèlent que le Grand Casablanca
regroupe 41% des PME-PMI, les régions de Tanger-Tétouan 9%, de Rabat-Salé-Khémisset 8%,
de Meknès-Fès 9% et que les 33% restants se répartissent sur les 14 dernières régions. Ainsi,
près de la moitié des établissements oeuvrant dans le secteur industriel, commercial et des
services est implantée dans la région du Grand Casablanca qui représente également la part
prépondérante dans la majorité des grandeurs économiques relatives à ces secteurs.
En somme, pour réduire les inégalités sociales, relancer la croissance et créer du travail, il faut
mettre en place une politique d'aménagement du territoire qui incite à la délocalisation des
entreprises et une stratégie qui favorise l'investissement et incite les PME à se regrouper pour
constituer des grappes.
I- Les principes
Les pouvoirs publics, conscients de l'importance et du rôle que joue l'initiative privée dans le
développement économique et social, n'ont pas manqué de lui apporter l'appui nécessaire, tant
sur le plan du financement et
de*la*formation*que*des*infrastructures*d'implantation.et.des.incitations
.fiscales.à.l'investissement.
La PME doit être différenciée dans son traitement par rapport à la grande entreprise et un
soutien spécifique, mieux adapté à ses besoins doit lui être apporté. En raison de la fragilité de
ses structures et la faiblesse de ses moyens, la PME demeure en effet plus exposée aux
contraintes de son environnement général dont elle subit, plus que la grande entreprise, les
aléas et les incertitudes. Cela se traduit par un taux d'échec élevé pour les nouvelles entreprises
et par un niveau de compétitivité et des performances insuffisants*pour*les*PME.existantes.
Aussi une nouvelle politique de promotion spécifique à la PME doit-elle être initiée. La loi
formant charte de la PME constitue à cet égard, le cadre de référence de l'action que compte
mener l'Etat, en partenariat avec les acteurs privés*dans*les*années*venir.
Le succès de cette politique ainsi que son efficacité exigent qu'elle soit élaborée, mise en
oeuvre et coordonnée en relation avec toutes les parties concernées, sur la base des principes de
la concertation, de.la.participation.et.de.la.transparence.
L'Etat s'engage ainsi à favoriser la mise en place d'un cadre institutionnel de promotion des
PME basé sur des structures et des mécanismes de concertation, de dialogue et de partenariat
avec les opérateurs et les institutions représentatives des PME. Il encouragera leur participation,
à côté des instances publiques à l'échelon local, provincial, régional et national dans la mise en
oeuvre des mesures d'aide et de soutien qui seront
prises*dans*différents*domaines*intéressant.la.PME.
Pour leur part, les PME sont tenues, pour être en mesure de participer à cette action commune,
de s'organiser dans des structures représentatives dynamiques. Elles doivent fournir un effort
important en matière de création d'emplois, de modernisation et de compétitivité, par la
formation, l'amélioration de l'encadrement et le développement des ressources humaines, par la
promotion de la qualité, la recherche développement, l'utilisation de technologies modernes, la
préservation de l'environnement, ainsi que par une gestion saine et transparente, conformément
aux règles morales*régissant.une.entreprise.citoyenne.
A son rôle classique de création d'emplois et de valeur ajoutée, s'ajoute celui de répartition des
richesses, de formation et d'insertion. La PME devient ainsi un centre sur lequel se cristallisent
plusieurs fonctions : économique, sociale et culturelle, qui caractérisent une économie
performante et solidaire.
Les objectifs
pour les entreprises existantes, avoir un effectif permanent ne dépassant pas deux cents
personnes et avoir réalisé, au cours des deux derniers exercices, soit un chiffre d'affaires annuel
hors taxes n'excédant pas soixante-quinze millions de dirhams, soit un total de bilan annuel
n'excédant pas*cinquante*millions*de*dirhams;
Lorsqu'il s'agit d'une P.M.E. qui détient directement ou indirectement plus de 25% du capital ou
des droits de vote dans une ou plusieurs entreprises, il est fait addition des effectifs permanents
et des chiffres d'affaires annuels hors taxes ou des totaux des bilans annuels de ladite P.M.E. et
des autres entreprises précitées, sans toutefois que le total de chacun de ces critères
dépasse*les*seuils*fixés..ci-dessus.
pour les entreprises nouvellement créées, engager un programme d'investissement initial global
n'excédant pas vingt-cinq millions de dirhams et respecter un ratio d'investissement par emploi
de moins de deux.cent.cinquante.mille.dirhams.
On entend par entreprise nouvellement créée, toute entreprise ayant moins de deux années
d'existence.
La qualité de PME est reconnue, sur sa demande, à l'entreprise qui remplit les conditions
prévues à l'article premier ci-dessus.
La qualité de PME donne lieu à une identification dont la procédure est fixée par voie
réglementaire. Cette identification doit être produite pour bénéficier des avantages prévus aux
articles 22 et 24 de la présente loi.
- le soutien pour le démarrage et le développement des activités au cours des trois premières
années de vie de l'entreprise.
L'agence est placée sous la tutelle de l'Etat, laquelle a pour objet de faire respecter par les
organes compétents de l'agence les dispositions de la présente loi, en particulier celles relatives
aux missions qui lui sont dévolues.
L'agence.est.chargée.de.:
appliquer les orientations et les normes relatives aux programmes d'action en matière de
prestations de services et en matière d'aménagements fonciers ; conclure pour le compte de
l'Etat les conventions visées aux articles 23 et 24 de la présente. loi et
s'assurer.de.leur.exécution.;
assister les PME, en relation avec l'administration et les organismes publics concernés, dans les
domaines de l'accès aux marchés extérieurs, de l'acquisition des nouvelles technologies et du
développement de l'innovation et*de*la*qualité;
promouvoir au profit des PME la prestation de services d'expertise et de
formation*en*matière*de*management*de*l'environnement.;
L'agence peut se faire communiquer par l'administration, les organismes publics, les
collectivités locales, les entreprises concessionnaires de services publics, les associations et les
PME, tous documents ou informations nécessaires*à*la*réalisation*de*ses*missions.
Pour l'exécution de ses missions, l'Agence peut conclure des accords de partenariat avec les
administrations, les collectivités locales, les établissements publics, les chambres et
organisations professionnelles, les organisations à but non lucratif, les établissements
d'éducation et de formation publics et privés et les associations*de*soutien*des*PME.
Ces accords ont pour objet de désigner lesdits administrations, organismes, collectivités et
associations en tant que représentants de l'agence chargés de promouvoir et suivre les actions
de celle-ci au niveau local, provincial et régional. Ils prévoient des mesures de nature à
renforcer leurs capacités d'intervention*en*matière*de*soutien*et*d'assistance*des*PME.
de*quatre*représentants*de*l'Etat;
et de quatre représentants désignés par voie réglementaire parmi les présidents des associations
professionnelles et des organisations à but non lucratif oeuvrant dans le domaine de la
promotion de la PME ;
Le conseil peut convoquer à ses réunions, à titre consultatif, toute personne physique ou morale
du secteur privé ou public dont la participation est jugée utile.
1 - la mise à la disposition des PME, des services d'assistance technique, de conseil spécialisé,
d'information et de formation pour la création, le démarrage et le
développement*de*l'entreprise;
3 - la mise en oeuvre des moyens pouvant faciliter le financement des PME, notamment sous
forme de fonds de garantie ou de cautionnement*mutuel;
Les associations prévues à l'alinéa premier ci-dessus sont reconnues d'utilité publique
conformément aux dispositions du dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958)
réglementant le droit d'association, tel qu'il a été modifié et complété, sous réserve de la
consultation des chambres professionnelles concernées et de l'Agence nationale pour la
promotion de la P.M.E. dans les deux mois suivant le dépôt de la demande de reconnaissance
d'utilité publique.
a) Lorsqu'il s'agit de création d'une entreprise, le promoteur doit présenter une étude
préliminaire du projet qui doit être retenue parmi les programmes visés*à*l'article*23*ci-
après*;
c) Pour les entreprises existantes : l'entreprise doit avoir pour les deux derniers exercices un
effectif permanent employé ne dépassant pas cinquante personnes et justifier pour lesdits
exercices :
- soit d'un total de bilan annuel n'excédant pas dix millions de dirhams;
- soit d'un chiffre d'affaires annuel hors taxes n'excédant pas quinze millions*de*dirhams.
Peuvent également bénéficier d'une prise en charge d'une partie des dépenses afférentes aux
actions qu'elles engagent en vue de :
Les PME qui justifient de plus de trois années d'activité après leur constitution et qui
remplissent les conditions suivantes :
justifier pour les deux derniers exercices, soit d'un total de bilan annuel compris entre dix et
cinquante millions de dirhams, soit d'un chiffre d'affaires annuel hors taxes compris entre
quinze millions de dirhams et soixante-quinze millions de dirhams ;
employer au cours des deux derniers exercices un effectif permanent compris entre vingt et
deux cents personnes.
La Société d'Investissement en Capital (SIC) est une société anonyme qui a pour objet exclusif
la gestion d'un portefeuille composé pour une part supérieure à la moitié de son actif total, de
valeurs mobilières sous forme de prises de participations dans le capital de sociétés de capitaux
ayant la qualité de PME au sens de l'article premier de la présente loi, non inscrites à
la*cote*de*la*bourse*des*valeurs.
Les conditions d'émission, de souscription et de rachat des actions de la SIC par ses
souscripteurs ou actionnaires sont fixées par ses statuts conformément à la législation qui lui est
applicable.
Des sociétés régionales de financement des PME peuvent être créées en application de l'article
10, 3e alinéa du dahir portant loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 relatif à l'exercice de
l'activité des établissements de crédit et de leur contrôle et de la présente loi.
Les sociétés régionales de financement des PME exercent leurs activités dans le cadre de la
région, telle que définie par la loi n° 47-96*relative*à*l'organisation*de*la*région.
Elles ont pour objet exclusif l'octroi de prêts destinés au financement des besoins
d'investissement et d'exploitation des PME.
Les sociétés régionales de financement des PME qui réalisent au moins 75% de leur activité,
dans des provinces ou préfectures dont le niveau de développement justifie une aide
particulière de l'Etat, peuvent être autorisées à émettre des emprunts avec la garantie de l'Etat.
Est considéré comme établissement de crédit mutuel et coopératif, toute coopérative constituée
conformément à la loi n° 24-83 fixant le statut général des coopératives et les missions de
l'Office du développement de la coopération, par dérogation aux dispositions de ses articles
premier et 13, par des PME répondant à la définition de la présente loi et dont l'objet est
l'exercice au profit exclusif de ses membres de l'activité d'établissement de crédit telle que
définie par le dahir portant loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414..
Les conditions d'exercice de l'activité d'établissement de crédit par les établissements de crédit
mutuel et coopératif sont fixées ultérieurement.
Sont considérés comme organismes de capital risque, les sociétés de capital risque et les fonds
communs de placement à risque.
Représentant près de 95% de l'ensemble des entreprises, les PME-PMI apparaissent comme le
type d'unité de production le mieux adapté à la dimension de l'économie marocaine. Elles
pourraient contribuer pour une part importante à la croissance et à l'emploi si elles faisaient
l'objet de plus de soutien de la part de l'ensemble des acteurs économiques.
En effet, si le Maroc dispose d'un secteur privé dynamique qui contribue à plus de 80% de la
valeur ajoutée, l'absence d'un cadre juridique spécifique à la PME entrave son développement
dans la mesure où les réformes des mesures ne peuvent pas cibler spécifiquement ces unités.
L'ensemble des observateurs admet que les hommes d'affaires sont sans cesse confrontés à de
multiples contraintes de natures diverses. Les unes tiennent à des facteurs extérieurs à
l'entreprise et sont d'ordre (I) financier et (II) législatif, administratif et judiciaire, les autres
sont (III) intrinsèques à la PME et tiennent à leur compétitivité, c'est-à-dire tiennent à des
contraintes liées à leur capacité d'affronter la concurrence sur les marchés, ce qui constitue une
menace importante à leur viabilité.
Le problème du financement des PME est intimement lié au marché des capitaux. Comme les
grandes et moyennes entreprises (GME), les PME acquièrent des facteurs et des inputs pour
réaliser leur production, l'accès au capital constitue donc une étape importante. De plus, bien
que les PME soient essentiellement utilisatrices de main-d'oeuvre (fonction de production
intense en travail), elles ont besoin d'un équipement minimum pour démarrer leur activité.
Avant de présenter la perception du fonctionnement des banques par les gestionnaires de PME,
il convient de décrire l'évolution et les effets des réformes du marché des capitaux au Maroc.
Ce paragraphe cherche à savoir si les réformes du marché des capitaux au Maroc comportent
des distorsions qui défavorisent les PME, en accroissant leurs coûts, comparativement aux
GME.
Le Maroc a toujours opté pour l'économie de marché. Cependant, au cours des années 1960 et
1970, la place et le rôle de l'Etat s'est accru, d'une part du fait de la création d'entreprises
publiques et d'offices et d'autre part, du fait de réglementations nombreuses et en particulier au
niveau des prix et des échanges extérieurs.
Cependant, l'inefficacité de ces structures et des interventions ont nui à l'ensemble de l'appareil
productif. Conjugué avec des conjonctures internationales défavorables, ces facteurs ont
entraîné une exacerbation des déséquilibres macro-économiques et une crise d'endettement. Les
tensions qui ont en résulté ont conduit le Maroc à adopter des réformes pour un ajustement des
structures économiques.
Les mesures entreprises par le Ministère de l'Economie et des Finances dans le secteur financier
font suite à une politique d'ajustement structurel entre 1983 et 1992. Les mesures adoptées
visaient à :
Restructurer les entreprises publiques (programme PERL soutenu par la Banque Mondiale) en
vue de réduire leur déficit de gestion et par-là, la contribution de l'Etat à leur financement.
(pour certaines de ces entreprises, il fallait les préparer à être privatisées);
Réformer le système fiscal en vue de le rendre plus efficace et de l'harmoniser avec les
standards internationaux : introduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), de l'impôt sur les
sociétés (IS) et de l'impôt général sur le revenu (IGR). L'objectif était de simplifier le système
fiscal et de réduire les taux pour favoriser un élargissement de l'assiette fiscale;
Ainsi, le contrôle quantitatif du crédit, instauré en 1976, a été supprimé en janvier 1991. La
libéralisation des taux d'intérêt a commencé en 1990 (pour le crédit à moyen et long terme) et
en 1991 (pour le court terme), avec le maintien de taux plafonds débiteurs (avec leurs effets
pervers) jusqu'en 1995.
Ce n'est que depuis 1996 que les taux d'intérêt sont libres. De plus, depuis septembre 1996, les
banques sont autorisées à calculer leurs réserves, non plus sur une base mensuelle ou
hebdomadaire, mais quotidienne ; cela leur confère davantage de flexibilité dans la gestion de
leur liquidité et encourage les opérations d'open market. C'est en 1995 que les derniers guichets
de réescompte de Bank Al Maghrib ont fermé et que la régulation est effectuée par l'open
market qui comprend quatre opérations, explicitées dans une circulaire du 24 mai 1995.
Parallèlement à ces réformes à caractère général, les institutions financières spécialisées comme
le Crédit immobilier et hôtelier (CIH) ou la Caisse nationale de crédit agricole (CNCA) ont vu
leur activité élargie et interviennent maintenant librement comme les autres banques. On
soupçonne cependant le système bancaire d'être insuffisamment concurrentiel.
Selon un ancien rapport de la Banque mondiale, 10% seulement des entreprises figurant dans le
portefeuille des banques ont un ratio « fonds empruntés sur fonds propres » inférieur à 5%
(83% de fonds empruntés, 17% de fonds propres), ce que les banquiers considèrent comme le
minimum pour qu'une structure de capital soit saine. Les règles prudentielles suivies en
Amérique du Nord et en Europe retiennent un ratio de 1,8 (65% de fonds empruntés pour 35%
de fonds propres).
Il semble que si les banques « ne sont pas de réels partenaires » (aux dires des promoteurs et
bureaux d'études), c'est parce qu'elles « ne disposent pas de visibilité et d'information sur les
secteurs ». Parmi les mesures d'accompagnement nécessaires à la portée des réformes,
signalons à ce propos, la future création de l'Observatoire des industries. Les traitements des
données qu'il réunira permettront de fournir des informations de synthèse, comme le rendement
moyen par secteur, par dimension des unités de production, etc.
2- Les effets des réformes du marché financier : des distorsions défavorables aux PME
Au Maroc, le marché du capital a été à la fois rationné et segmenté. Cette réalité ne lui est pas
propre ; dans les pays en développement (PED), la plupart des études insistent sur la
segmentation des marchés . Dans le cas du Maroc, le rationnement provient de l'encadrement
du crédit qui a été en vigueur pendant longtemps, jusqu'à la fin du PAS en 1992. Pour être bref,
on signalera que ce rationnement a épargné certaines activités telles que les activités
exportatrices ou encore celles de l'immobilier. La politique monétaire a ainsi « légalement »
instauré une segmentation du marché.
Avec la libéralisation progressive, des taux plafonds débiteurs ont été en vigueur jusqu'en 1995.
Cette faiblesse des taux d'intérêt débiteurs décourage la rémunération des dépôts et donc
l'épargne.
Face à un excès de demande de crédits, les banques et les autres institutions financières ont
répondu par un rationnement ` des crédits (fonds peu abondants). Elles donnaient la priorité aux
entreprises de grande dimension et les PME étaient défavorisées, leurs demandes étant
considérées en dernier lieu.
Plusieurs études montrent qu'une partie du différentiel de taux auquel font face les PME
comparées aux GME, représente le risque plus élevé des prêts aux PME et des coûts de
transaction plus importants pour instruire leur dossier.
Les méthodes utilisées par les banques commerciales pour faire face aux risques d'impayés ne
sont pas adaptées au financement des PME. Selon une étude de Rhyne E. et Otero M., ces
méthodes comprennent :
l'étude du dossier de demande de crédit et la recherche d'un maximum d'informations sur les
caractéristiques du client potentiel ;
Ainsi, les GME ont pu emprunter auprès des banques et d'autres institutions du secteur
financier, alors que les PME comptent presque exclusivement sur leurs fonds propres ou le
crédit-bail.
Au Maroc, le crédit-bail a été doté par le législateur et les autorités monétaires, d'un régime
juridique et fiscal approprié. La profession se félicite de la concurrence qui prévaut. Cependant,
dans les financements extérieurs des PME-PMI, les sociétés de crédit-bail sont insuffisamment
présentes, comme c'est le cas en Espagne, au Portugal et même en France. En conséquence, le
financement par le leasing ne représente actuellement que 5% de la FBCF, 15 à 20% en
Europe.
L'explication nous semble résider dans le fait que les PME-PMI au Maroc qui ne disposent pas
des garanties nécessaires pour accéder à un financement extérieur, ont quelques marges de
manoeuvre et recourent au crédit bancaire traditionnellement moins cher (autour de 12%
actuellement, contre 15,63% pour les sociétés de crédit-bail ; mais pendant longtemps, ces
sociétés étaient à 24% alors les banques pratiquaient des taux entre 15 et 18%). Il semble qu'il y
ait un phénomène d'inertie qui s'estompera au fur et à mesure que le différentiel de taux va
diminuer. L'information des opérateurs est peut-être insuffisante également.
L'introduction d'une « culture » de l'information est un moyen efficace de dynamiser l'activité
économique. A côté de l'effet sur l'octroi de crédit par les banques ou les sociétés de crédit, il y
a également un effet sur l'amont. L'obligation de publier les comptes certifiés permettra au
marché de reconnaître les performances réelles de celles-ci et la mobilisation de fonds (via le
lancement d'obligations) sera facilitée.
Les besoins de financement des PME concernent soit les investissements lors de la création ou
l'extension, soit le fonds de roulement en cours d'activité, cela rejoint les travaux de Liedholm
qui a décrit les besoins de financement des PME au cours de leur « cycle de vie ». Durant la
première phase, il s'agit de besoins à long terme pour financer les équipements. Ensuite, les
besoins en fonds de roulement sont les plus pressants. Si la PME se maintient, des besoins de
financement à moyen et long terme vont se faire à nouveau sentir, pour permettre une extension
des capacités de production. Dans la même logique, Mc Cleod a lié l'âge et la réputation de la
PME à l'origine de son financement.
On observe ainsi que plus la PME donne une image de pérennité, plus l'accès au financement
par des tiers devient possible : les crédits fournisseurs d'abord, les banques ensuite, quand
l'entité est une « petite entreprise ». .
Les résultats des études faites à la base d'une enquête ont montré qu'à propos des relations avec
les banques font valoir que les problèmes posés aux PME concernent plus l'accès au
financement (garanties excessives exigées par les banques, retard dans les études de dossier)
que le niveau des taux d'intérêt, et que les gestionnaires souhaitent aussi des délais de grâce, le
temps que leur activité prenne une « vitesse de croisière ».
Les normes législatives qui régissent le droit des sociétés et les règles qui organisent les
rapports de travail au sein de l'entreprise ne reconnaissent aucune particularité à la PME.
La réforme du Code de commerce, et surtout celle du droit des sociétés, innove en introduisant
la possibilité de la constitution de la société unipersonnelle. Cependant, la réforme du droit des
sociétés ne tient pas compte de la taille de la société considérée.
Le droit des sociétés prescrit des sanctions pénales pour le non accomplissement d'un certain
nombre de règles de procédures, tant en ce qui concerne les formalités à remplir lors de la
constitution des sociétés que celles à effectuer au cours de leur fonctionnement ou lors de leur
dissolution.
Les sanctions pénales peuvent par exemple être appliquées lors de l'absence de procès verbaux
des délibérations des assemblées. Or, si la société anonyme constitue le type par excellence des
sociétés de capitaux avec tous les attributs qui s'y attachent et justifie un tel encadrement
juridique, ce n'est pas le cas de la société à responsabilité limitée, ni des sociétés de personnes,
qui fonctionnent généralement dans le cadre familial et qui sont dotées d'une structure
administrative légère, à la dimension de leur activité. A la suite de la réforme du Code des
sociétés, un nombre significatif de sociétés ont préféré prendre la forme de SARL pour éviter
les contraintes que leur faisait peser leur statut antérieur de société anonyme.
II/ Le Code des douanes
Le Plan comptable est considéré par les professionnels comme un document complexe et
inadapté pour les PME. Les obligations en terme de production d'informations financières sont
globalement lourdes pour les PME. Plus de trente formulaires contenant les mêmes
informations et devant être accompagnés des mêmes pièces doivent être remis par les chefs
d'entreprises pour leurs déclarations fiscales. Les investisseurs estiment que la complexité du
système fiscal
marocain mène souvent à la confusion et à de nombreuses erreurs dans les déclarations .
Il en résulte que le processus complexe des déclarations fiscales impose aux investisseurs de
recourir aux services des fiduciaires et de cabinets de conseils. Pour les PME, le coût de ces
conseillers est très élevé et grève considérablement leurs capacités financières. Ceci incite bon
nombre d'entre elles à l'évasion fiscale, engendrant d'importantes pertes dans les recettes
publiques.
Selon les conclusions de l'étude initiée par le MAGG, « le problème le plus fréquemment
mentionné par les investisseurs au cours de chaque étape du processus de démarrage de
l'investissement est le manque de transparence des procédures ».
Une telle situation est due à l'enchevêtrement des compétences entre les différentes
administrations, mais parfois au sein d'une même administration. Ce phénomène est perceptible
dans l'ensemble des administrations et il surgit entre les différents départements ministériels et
entre leurs services extérieurs (les délégations régionales). Là où le problème de
l'enchevêtrement des compétences prend le plus d'ampleur, c'est à l'occasion du jeu de navette
auquel se livrent les autorités communales et leur autorité de tutelle (province ou préfecture)
dans l'étude d'un dossier ou l'octroi d'une autorisation pour la réalisation ou l'extension d'un
projet de PME.
En somme, les problèmes qu'engendre la complexité des procédures administratives ne sont pas
propres au Maroc, ce phénomène existe même dans les pays les plus avancés. En revanche, ce
qui persiste encore au Maroc et constitue un véritable obstacle à la liberté d'entreprendre, c'est
l'abus et l'excès de pouvoir que les autorités administratives commettent dans l'interprétation et
l'application des lois et règlements qui fixent leurs compétences.
On retiendra que toute l'histoire du recours pour excès de pouvoir, depuis la mise en place de la
Chambre administrative de la Cour suprême en 1957, jusqu'à la mise en place des tribunaux
administratifs en 1993, vise à en faire « un instrument mis à la portée de tous, pour la défense
de la légalité méconnue ». Cependant, le recours pour excès de pouvoir contre les décisions
administratives entre à peine dans les moeurs des citoyens marocains et la lenteur du système
juridictionnel continue à peser négativement sur la promotion des affaires.
La liberté du commerce et de l'industrie est une liberté publique qui a une valeur
constitutionnelle. Cela signifie que la loi qui aménage les modalités d'exercice de cette liberté
reste soumise à cette liberté constitutionnelle. Cela signifie aussi que l'administration chargée
par la loi d'exercer un contrôle de légalité ou de conformité lors d'une demande d'autorisation,
ne dispose d'aucun pouvoir d'appréciation discrétionnaire. Autrement dit, la consécration
jurisprudentielle du principe constitutionnel de la liberté du commerce et de l'industrie implique
que chaque fois que l'administration exerce un contrôle de légalité ou de conformité sa
compétence reste toujours une compétence liée.
C'est dans cet esprit et cette logique que s'inscrivent toutes les réformes amorcées depuis la
dernière décennie. Il s'agit de « réformes qualitatives post-ajustement structurel »
Section 3- Les contraintes intrinsèques aux PME face à une concurrence accrue
Parmi les contraintes intrinsèques à la croissance des PME, certaines tiennent aux techniques de
gestion de l'entreprise, d'autres, liées aux premières, tiennent à la capacité des entrepreneurs à
relever les défis de la compétitivité, face à l'ouverture des marchés et qui conditionnent le
devenir et la viabilité de l'entreprise.
Parmi les obstacles majeurs qui limitent le développement des PME, on relèvera d'une part, le
taux d'analphabétisme particulièrement élevé parmi les dirigeants de PME, et d'autre part, une
gestion de l'entreprise très fortement marquée par la personnalité du gérant qui en est
généralement le propriétaire.« Les caractéristiques des gestionnaires », cependant, les
pourcentages sont biaisés en raison de l'échantillon des entreprises touchées.
En effet, pour des raisons culturelles, les entrepreneurs sont assez réticents à partager leur
pouvoir et à répartir les tâches entre divers centres de décisions. Il en résulte que les dirigeants
ont souvent une appréciation erronée du risque à prendre, et que parfois l'extrême prudence les
amène à prendre des décisions déraisonnables. De plus, faute de moyens financiers, les gérants
de PME ne s'entourent pas de cadres compétents pour renforcer leur capacité de gestion ou
compenser leurs lacunes techniques en matière de marketing, comptabilité, finance,
approvisionnement, production ou gestion des stocks.
Pour des raisons encore culturelles, mais aussi financières, les dirigeants sont réticents à faire
appel au conseil externe. Refusant d'admettre ou n'ayant pas conscience de leur
méconnaissance des techniques de gestion, ils s'obstinent à ne pas percevoir l'intérêt du conseil,
souvent par crainte de révéler le secret de leurs affaires. A ceci, il faut ajouter les divergences
entre associés quant aux méthodes de gestion de l'entreprise et des perspectives de son
développement, qui souvent dégénèrent en conflit et sont à l'origine de la dissolution de
certaines PME.
Enfin, pour des raisons toujours culturelles, ils n'ont pas conscience que les différents stades de
vie de l'entreprise sont intimement liés à leur capacité d'organisation et que la croissance de
l'entreprise doit s'accompagner d'une gestion des ressources humaines et d'une meilleure
répartition fonctionnelle des tâches. Ils ne perçoivent pas encore les bénéfices d'une délégation
d'une partie de leur pouvoir de décision aux personnes compétentes et le fait qu'un
investissement en formation du personnel constitue un capital qui implique à terme des
retombées bénéfiques pour l'entreprise en termes de qualité et de compétitivité.
Tous ces facteurs combinés nuisent aux capacités des PME marocaines à suivre les progrès des
méthodes de gestion et à innover pour mieux s'adapter aux contraintes du marché et aux
besoins des clients.
Les mesures prises pour la libéralisation de l'économie ont très largement contribué à valoriser
les activités exportatrices. Elles ont eu aussi un impact favorable sur la compétitivité des
entreprises marocaines qui, exposées à la concurrence, sont amenées à améliorer la qualité et
l'efficacité.
Toutefois, une stratégie de promotion des PME et de croissance orientée vers les exportations
peut leur être bénéfique en raison de l'environnement commercial international plus libéral si,
d'une part, l'accord de libre-échange avec l'Union Européenne est accompagné d'une réduction
non discriminatoire de la protection commerciale, afin de maximiser les gains du Maroc, et si,
d'autre part, compte tenu de la dépendance vis-à-vis des droits de douanes, la poursuite du
processus de libération de l'économie marocaine est accompagnée de réformes fiscales, afin de
maximiser les gains au niveau de l'emploi avec la réforme du marché du travail. La réforme du
marché du travail aidera probablement le secteur privé à équilibrer l'offre et la demande de la
main d'oeuvre entre les entreprises exportatrices qui se développent par le biais de la promotion
des exportations, et celles qui sous-traitent suite à la concurrence accrue des importations.
Deuxieme partie : Systèmes de
financement des PME
Partout dans le monde, il s'est toujours trouvés des raisons objectives et historiques pour ériger
la PME en outre des politiques et stratégies de développements.
Les raisons de cet intérêt ont particulièrement trait au rôle de cette catégorie d'entreprises dans
le développement socio-économique, si l'entreprise pense à l'innovation, elle rentre dans un
cercle de renouvellement qui assure son existence ,car elle cherchera toujours de nouvelles
stratégies,de part leur capacité à générer les richesses et l'emploi ,la faiblesse relative des
investissements requis pour leur lancement, leur aptitude à s'adapter aux évolutions
technologiques,à répondre de façon souple aux besoins de certains marchés et à valoriser les
ressources locales voire à favoriser l'intégration progressive du tissu industriel.
Une panoplie de plus en plus diversifiée de moyens de financement est mise en oeuvre par les
établissements bancaires et les organismes financiers spécialisés.
Sauf des cas exceptionnels d'autofinancement à 100% de son projet d'investissement, une
entreprise (PME ou grande entreprise) surtout en création, ne réalise son projet par les seuls
fonds propres.
Elle recourt souvent à un dosage d'emprunt bancaire et de leasing promoteur sur les différentes
formules de crédits d'investissement et de fonctionnement actuellement en vigueur.
Toutes les entreprises peuvent recourir à leurs moyens propres et à ceux de leurs associés ou
dirigeant pour financer partiellement ou totalement leurs besoins en équipements ou en fonds
de roulement toutes ne peuvent s'adresser au marché financier. Celui-ci est en effet réservé aux
seules sociétés par actions remplissant certaines conditions.
Les moyens propres d'une entreprise sont ceux que lui procurent :
· L'autofinancement;
1/ L'autofinancement
L'autofinancement représente les capitaux que secrète une entreprise au cours d'une année
d'exploitation (amortissements, provisions à caractère de réserves et bénéfices nets non
distribués).
a - Avantages de l'autofinancement
Les avantages de l'autofinancement sont représentés par les ressources annuelles ainsi
dégagées, dont l'accumulation au sein d'une entreprise peut permettre:
b- Inconvénients de l'autofinancement
Les cessions de certains actifs apportent un appoint financier appréciable quand elles s'opèrent
soit dans un contexte de modernisation ou de renouvellement de biens d'équipement, soit lors
d'une extension dans le cadre d'une nouvelle unité.
Lorsque le fonds de roulement d'une affaire est supérieur à ses besoins d'exploitation, celle-ci
peut en prélever certaines sommes pour réaliser des investissements.
Ces retraits de fonds doivent être opérés sans préjudice de l'équilibre financier en n'entraînant
pas, notamment, un déficit de trésorerie au-delà de ce qui est raisonnable et également admis
c'est-à-dire :15 à1 mois de chiffre d'affaires.
L'intervention des associés dans le financement d'une affaire peut revêtir plusieurs formes:
· Apports de constitution;
· Augmentation de capital;
Nous nous contenterons de rappeler que c'est le moyen de financement le plus stable compte
tenu:
* augmentation;
*dissolution de la société.
2/ L'augmentation de capital
L'augmentation de capital revêt plusieurs formes qui n'ont pas toutes les mêmes implications en
terme de ressources et de structure financière .On distingue:
· améliore la capacité d'endettement à terme (en augmentant le ratio fonds de roulement /dettes
financières)
· transmet un signal fort au marché et renforce la crédibilité de l'entreprise vis-à-vis des tiers et
des pourvoyeurs de fonds.
Il s'agit d'apport d'actifs en nature sous forme d'immobilisations incorporelles (brevet, apports
en industrie,...) d'immobilisations corporelles, financières ou enfin d'actifs circulants (créances
clients, stocks). Ces apports peuvent suppléer d'une façon appréciable aux apports en numéraire
réalisés dans le cadre d'investissement. S'ils ne permettent pas le renforcement des liquidités
monétaires d'une société, ils lui confèrent en contre partie l'avantage d'éviter des décaissements
importants.
Ces différentes augmentations ont des effets juridiques importants mais n'ont guère d'incidence
sur le financement de la société car elles ne lui apportent aucune ressource nouvelle.
1993199419951996199719981999 2000
Juridiquement ces apports correspondent à des prêts accordés par les associés à leur société
.Ces dettes financières sont rémunérées et leur mode de rémunération ne dépend pas de
l'évolution de la rentabilité de l'entreprise.
Ces apports sont plus avantageux pour les actionnaires comparativement au capital.
· Il n'implique pas de coût d'image des droits d'enregistrement, des coûts explicites
d'augmentation de capital;
· Ils n'exigent pas de formalités particulières, ni de délai pour leur mise en place;
Le capital d'investissement s'adresse à des entreprises ayant des besoins des fonds pour financer
leur création, leur croissance ou encore leur restructuration. La relation entre la PME et la
banque diffère selon l'activité de l'entreprise. Les industriels obtiennent plus facilement les
crédits que les sociétés de service.
Pour promouvoir, l'investissement, le système bancaire marocain a mis en place une panoplie
diversifiée de moyens de financement.
Les formules de crédit présentées ci-après, ne sont pas exhaustives mais constituent l'essentiel
que doit connaître tout dirigeant de Petite ou Moyenne Entreprise.
La circulaire de Bank Al M Ghrib stipule que les taux d'intérêt débiteurs applicables aux
opérations de crédit sont librement négociés entre les banques et leurs clients.
Par ailleurs, ces personnes doivent présenter un projet pour l'exercice d'une activité
correspondante à leur qualification.
Les bénéficiaires de prêt peuvent s'associer dans le cadre d'une société de personnes ou d'une
coopérative à des promoteurs non éligibles au bénéfice de ce crédit.
Objet : Il s'agit d'un prêt conjoint de l'Etat et des établissements bancaires. Ce prêt ne peut
financer que les frais de réalisation du projet retenu.
Quantum: 90% du montant du projet avec un plafond de 1 million de DHS. Ces 90% sont
financés pour 45% par 'Etat et pour 45% par les banques commerciales.
Dans le cas où la quotité de financement n'atteint pas 90% du montant du projet, les crédits se
répartissent à parts égales entre l'Etat et la banque.
En cas de société, les personnes éligibles qui ne doivent pas dépasser 3, peuvent demander,
chacune en ce qui la concerne, un prêt pour financer sa part dans ladite société : le montant de
ces prêts ne peut dépasser 3 millions de DH pour un même projet.
Durée : 12 ans minimums et 15 ans maximum pour les prêts de 'Etat. 7ans minimums pour les
prêts des banques.
Taux: 5% pour les prêts de l'Etat. 9% pour les prêts des banques.
Objet : Prêt accordé conjointement par le " Fonds pour la promotion de l'emploi des jeunes" et
les banques.
Critères d'éligibilité :Toute entreprise de production de biens et de services opérant dans les
secteurs de l'industrie, l'agriculture1 le transport, le tourisme, les professions libérales et autres
activités de service. Ne sont pas finançable les entreprises immobilières.
Durée : 12 ans maximums dont le différé est de 3 ans maximums pour la création et 2 ans
maximums pour l'extension ou la modernisation.
Taux d'intérêt : taux de référence bancaire (TRB) + 3 points Si la durée est inférieure ou égale
à 7 ans. TRB+4 Si la durée est supérieure à 7 ans.
Remarques : Le coût d'acquisition du terrain et des locaux d'exploitation ainsi que le montant
des BFDR ne doivent pas excéder globalement 50% du PI sauf cas exceptionnel.
Durée et Taux : Les mêmes que ceux prévus pour le crédit jeunes promoteurs
Critères d'éligibilité : Toute PME dont le total bilan n'excède pas 15 millions DHS avant
investissement et le programme d'investissement (PI) doit être égal ou inférieur à 7,5 millions
DHS avec possibilité d'inclure la valeur du terrain pour un maximum respectivement de 25% et
20% du PI.
Durée : La sortie du capital s'effectue dès que l'entreprise est en vitesse de croisière.
Taux d'intérêt : Participation de la SPPP dans les bénéfices et les pertes.
Montant Finançable : 49% maximum du capital de l'entreprise sans que cette participation
n'excède 10% des fonds propres de Moussahama.
Le marché financier ou plus couramment le marché boursier peut être défini comme un système
de mise en relation entre offreurs de ressources épargnants et demandeurs de ressources à
besoins de financement.
Les premiers acceptent de mettre à la disposition des seconds leurs excédents de ressources
disponibles contre acquisition de titres de participation et (ou) de créances porteurs d'un certain
potentiel de rémunération mais aussi d'un certain niveau de risque.
Institutions financières
Marché financier
Souscripteur de titres
Emetteur de titres
Dépôts
Crédits
Titres acquis
Titres émis
La BVC créée en 1929 fut de 1967 à 1993, un établissement publique placé sous la tutelle de
ministère de finance et dirigée par un conseil d'administration et un directeur, ce dernier était
nommé par Dahir.
La loi de septembre 1993, relative à la bourse de valeur modifie le statut juridique de la BVC,
et l'érige en société anonyme de droit privé dont la gestion est concédée au collectif des sociétés
de bourse de la place, qui en détiennent le capital à parts égales. La Société de Bourse des
Valeur de CasaBlanca (SBVC) est alors née. Cette loi a réformé en profondeur le marché, son
organisation et son fonctionnement.
b-Les produits financiers de la BVC
On distingue généralement deux produits financiers, parmi autres, qui sont cotés à la bourse de
CasaBlanca : les actions et les obligations.
Les actions
Il s'agit des valeurs à revenu variable, l'action est un titre négociable représentatif d'un droit de
propriété sur une fraction du capital social d'une société.
Ce titre donne aussi le droit préférentiel de souscription lors d'une augmentation de capital, le
droit d'attribution lors d'une augmentation de capital par incorporation de réserves, ainsi que le
droit de communication des documents sociaux.
Les obligations
Ce sont des valeurs émises nécessairement sous forme de titres négociables. Elles représentent
des créances sur l'émetteur qui donne à leur détenteurs le droit à la perception d'un intérêt et au
remboursement du capital à échéance.
Au Maroc, les obligations ne sont pas encore couramment utilisées par les sociétés privées.
L'émission d'obligation est essentiellement le fait de l'Etat, à travers les bons de trésor, ou de
certaines entreprises publiques bénéficiant de la garantie de l'Etat. Comme le CIH, par exemple,
la part des transactions sur les obligations enregistrées à la bourse de CasaBlanca, n'a présenté
en 2004 que 4% de l'ensemble des transactions.
En collectant directement des capitaux auprès des agents économiques qui disposent d'une
capacité de financement, le marché boursier procure des ressources à long terme à l'Etat, aux
administrations publiques et aux entreprises.
Ainsi, les privatisations effectuées par l'Etat marocain en ayant recours à des introductions en
bourse lui ont permis, depuis 1993, de générer des recettes de près de 3,5 Milliards de Dirhams.
Cette mesure est d'autant plus importante qu'elle reflète les anticipations des investisseurs sur
les perspectives de croissance de l'entreprise.
Le marché financier marocain a été pendant longtemps marqué par un manque de dynamisme
et d'efficacité dans l'allocation des ressources.
Ceci reflète fidèlement l'état d'une situation économique et financière détériorée, mais aussi une
réglementation inadaptée et dépassée faisant du trésor public le principal acteur au niveau de ce
marché. L'éviction financière que causaient les titres de l'Etat au secteur privé, combiné au
caractère familial des moyennes et grandes entreprises, candidates à la cotation boursière, a
rendu le fonctionnement de ce marché archaïque et inadapté pour assurer le financement de
l'économie dans les conditions d'efficacité et d'efficience.
C'est un marché peu développé: ceci apparaît à travers le niveau des émissions et d'autres
indicateurs tels la capitalisation boursière et le chiffre d'affaire de la bourse.
ü comparé à d'autres pays de même envergure économique, le Maroc est loin d'atteindre les
normes internationales en la matière.
2/ L'introduction en bourse
Ces conditions concernent l'admission à la cote ainsi que les conditions d'émission de titres
d'actions ou de créances.
Le marché des actions à la BVC comporte aujourd'hui trois compartiments de cotations pour les
entreprises, dont les conditions d'accès des PME, sont facilitées sur le troisième compartiment
Niveau de capital15 M DH 10 M DH 5 M DH
social
Documents
comptables Sur 3 ans minimum
certifiés
Le marché financier joue un rôle essentiel dans la politique économique, car il constitue une
source de financement dont le caractère non monétaire est assuré. Dés lors, le marché des
valeurs mobilières, marché des capitaux, a cinq fonctions principales :
Dans le cadre d'une stratégie de mobilisation de l'épargne, le Maroc à l'instar de maints pays en
développement est engagés dans un vaste programme de dynamisation, d'ouverture et
d'amélioration du fonctionnement du marché boursier.Or le marché boursier est considéré
comme un moyen extrêmement coûteux : Les coûts de transactions (les ressources engagées
pour le fonctionnement des marché financier montant à 25% de tout l'investissement nouveau).
L'introduction des entreprises en bourse procure une importance masse de fonds qui lui permet
de ne réaliser ses investissements sans aucun engagement et d'assurer ainsi une rémunération
sous forme de dividendes à ses actionnaires.
Donc c'est une bonne orientation pour les entreprises désirantes être cotées en bourse
.L'inconvénient majeur à cette démarche est le caractère très sélectif concernant l'introduction
des entreprises en bourse et cela en raison des contraintes du marché financier d'une part et des
conditions des emprunts contractés auprès des établissements bancaires d'autre part .Les
intérêts élevés sur les emprunts viennent également entraver la croissance de l'entreprise ,sans
oublier que la majorité des sociétés familiales refusent d'être cotées en bourse pour éviter leur
ouverture aux publics.
Enfin, le marché financier reste inefficient avec un marché de l'action étroit et un marché
secondaire des bons du trésor peu profond. De même, les instruments financiers à court terme
sont insuffisamment diversifiés. Cette absence d'allocation optimale des ressources financières
avec une courbe réelle de taux gène considérablement la croissance des entreprises.