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Partie I Partie II Partie III

Histoire
Passerelle Dubs 2011212

Cours de Dominique Dirlewanger Rédigé par Allan Cueto

la Suisse
p. 2 à 39 p. 40 à 67 p. 68 à 95
le long XIXè siècle

le deuxième XXè siècle

Histoire Allan Cueto

Dubs 2011G12
Chapitre 1 du pacte de 1291 à la Révolution Française Chapitre 2 de la
Révolution Française à l’Acte de Médiation Chapitre 3 de la Restauration
à la guerre du Sonderbund Chapitre 4 du Sonderbund à la crise
économique de 1870 Chapitre 5 de la Constitution de 1874 au XXè siècle
Chapitre 6 la Première Guerre mondiale et l’entre deuxGguerres
Chapitre 7 de la Deuxième Guerre mondiale aux années soixante
p. 3 à 6 p. 7 à 8 p. 9 à 13 p. 14 à 18 p. 19 à 22 p. 23 à 30 p. 31 à 39
Partie I la Suisse
Enrichissement des Waldstatten au 12ème et 13ème siècle.

Ouverture du Gothard enrichissement des walstatten  sécurité des routes, mise en place de
péages. Deviennent vite des marchands car vendent leur bovins sur les marchés italiens, il
acquièrent donc de la monnaie étrangère puis vont acheter de nouveax bovins qu’il gardent
ensuite une année et les revendent à nouveau sur les marchés italiens.

Terre ingrate, pas tous les jeunes peuvent travailler l’agriculture mercenariat.

14 ème siècle Alliance à géométrie variable :


Alliance avec différents cantons, mais ils n’ont pas tous les mêmes droits. Certains ne sont alliés
qu’avec les waldstatten. (Lucerne, Zurich, Glaris, et zoug).

Guerre de Marignan 1515


En vue de la montée en puissance de l’Espagne, la France va créer une armée payé grâce aux
impôts mais celle-ci garantis la sécurité du territoire.

L’armée Francaise décide de conquérir les foires de milan qui sont sous le contrôle du Pape.
La France est victorieuse de cette guerre. .

Naissance du Corps Helvétique en 1516


La suisse envoie des mercenaires.  La suisse Tjs pas un état. Le rois de France signe un traité
de paix et pour la première fois désigne les cantons sous le nom de corps helvetique.
1521 la suisse doit fournir des soldats a l’armée Francaise. Création d’un intérêt commun et
création de la première délégation de l’ensemble des cantons.

16ème siècle Verlagsystem.


L’Europe s’industrialise et passe à des armée permanente. Fin du mercenariat suisse. Surplus de
main d’œuvre. Révolution suisse qui oppose le commerce des villes contre l’artisanat rural.

18ème siècle Problème d’équilibre


Système fragilisé entre cantons catholiques et protestant.
1789, révolution Française fait perdre é la suisse son principal allié.
Gestion interne des frontières ralentis la transformation de l’économie.
Ch.2 de la révolution Française à l’acte de médiation.

Révolution française et expansion – 1789 à 1798


1789, prise de la bastille contre le pouvoir autoritaire divin du roi et la monarchie.

Corps Hélvétique est du côté de la monarcbie et soutient le roi louis 16. 1792 600 soldats suisses
représentant la monarchie sont assassinés par des paysans en colère et c’est la fin de l’amitié
entre la suisse et la France.

Pour se défendre, des attaque d’autre pays européens, la France va riposter et sortire
vainqueur. Elle fonde donc des républiques sœurs.

1798, L’armée française envahit la suisse. La suisse dépose les armes et l’armistice est signe le
12 avril.

République helvétique 12 avril 1798.

Conquête française réunit la suisse sous le nom de république Helvétique. Nationalité Suisse.

La constitution Francaise est imposée. Cela ne va durer que 5 ans. Guerre civile car l’idéologie
républicaine ne convient pas aus Suisses. De plus cela a été imposé par la force militaire.

1802, Napoléon décide de retirer ses troupes de suisse pour laisser la situation s’envenimer.

Acte de médiation 1803


1803, Napoléon impose l’acte de miédiation et introduit le système fédérale.
Chaque canton a sa propre constitution.

Cette acte dure jusqu’en 1813 après la défaite de Napoléon.


Chapitre 3. Révolution française et expansion – 1789 à 1798
La Restauration – 1815 à 1830
Restauration des monarchies absolues en Europe. Retour au système d’avant 1798 en suisse.
Instauration de la neutralité Suisse par les pays européen car cela convient a tous le monde.
Pas de problème pour la possession des alpes et c’est une barrière qui ne devrait pas être
franchie.
Problème est que tout une génération est née avec un identité suisse et se la voie retirer. Du
mvmt des lumières découle la pensée libérale.

Mvmt libérale 1820…

Rôle décisif pour la création de la suisse moderne. Lutter pour la liberté.

 Propriété privée
 Libre échange
 Liberté de pensée
 Economie de marché
 Education laïque
 Cette idéologie va se répandre en Suisse, érosion des conservateurs.

La régénértion 1830 - 1840


Régénération divise la suisse e 2 caps politique.

Conservateur et les libéraux.

La famille libérale se divise en trois grandes familles :

Les libéraux classiques


Ils revendiquent l’introduction du suffrage universel. Leurs idées progressistes vont mobiliser
beaucoup d’énergie lors des révoltes de 1830.

Les libéraux radicaux


Aile gauche du mouvement libérale qui s’est autonomisé dans les années trente et qui a
développé un discours plus radical. Ils revendiquent la constitution d’un Etat national centralisé,
l’introduction du suffrage universel et la laïcisation de la société.

Les libéraux conservateurs


Ils dénoncent la dérive égalitaire et centralisatrice des radicaux. Ils revendiquent l’extension des
libertés à la population mais souhaite conserver un suffrage censitaire (ceux qui paient l’impôt
du cens, l’élite bourgeoise), ainsi que de conserver le pouvoir religieux.
Libéralisme au début du 19ème siècle
1830 7 cantons deviennent libéraux. (Argovie, Berne, Lucerne, SaintGGall, Soleure, Schaffhouse,
Thoune, Vaud et Zurich)

Pour riposter face à eux 7 cantons disent conservateur vont faire une alliance. (BâleGVille,
Neuchâtel, Schwyz, Unterwald, Uri et le Valais.) Le sarnerbund.

Cette division empêche une fois de plus l’essor économique. (douanes, monnaies, différente
postes, différentes compagnie de transport.)

Luzerne met des jésuites anti radicaux pour diriger les écoles, les libéraux répondent par la
force. Du sarnerbund découle le Sonderbund qui est mtn une armée.

Guerre civile du Sonderbund 3 novembre 1847

La résistance Lucernoise est très vite brisée, c’est elle qui représente le bastion de la résistance
du Sonderbund. Les autres cantons capitulent assez vite. Lors de cette guerre, il n’y a pas
d’intervention européenne.  Consolidation de la suisse par le camps vainqueur (libéraux)

12 septembre 1848 est imposé la constitution suisse.


Le 12 septembre 1848 va être imposé la Constitution qui crée l’Etat
Suisse moderne que l’on connaît aujourd’hui.

Chapitre 4 : du Sonderbund à la crise économique de 1870

Du Sonderbund à la Constitution de 1848

La fin de cette guerre civile se concrétise par une occupation militaire des Cantons
conservateurs et à l’instauration non démocratique de régime radicaux. Fribourg, Lucerne et le
Valais sont contraints de payer la dette de guerre et est mis en place un système de spoliation
des biens de l’Eglise. Les perdants se sentent humiliés et n’arrivent pas à s’intégrer dans cette
nouvelle Confédération. Cependant, les vainqueurs vont faire preuve de modération et vont
privilégier une politique d’intégration plutôt qu’une politique de répression. Intégrer les vaincus
est une garantie pour l’avenir de la nouvelle Suisse. En février 1848 est mis en place une Diète
fédérale incluant des représentants des Cantons défaits. Le mouvement de centralisation est
modéré, les Cantons vont ainsi conserver une grande autonomie et une souveraineté. De plus,
est instauré le système de séparation des Pouvoirs, avec un pouvoir législatif inspiré de la
démocratie américaine, c’est à dire, avec un Parlement qui donne une importance à tous les
Cantons. Ainsi, il y a une volonté de pacifier le pays à travers cette Constitution. Les Radicaux
tiennent à ce que tous soient représentés dans cette Suisse moderne, ce qui équivaut à donner
une voix aux Cantons minoritaires de Suisse Centrale.

« Imposer l’économie et les idées radicales tout en conservant l’unité et les idées conservatrices
»

Système de la Séparation des pouvoirs


C’est un des principes de la démocratie et c’est un véritable pilier de la Constitution

Législatif
Fait les lois, élit le Conseil Fédéral et le Tribunal Fédéral = Parlement Parlement Conseil des Etats
: 46 députés : deux par Cantons et un par demi Cantons. Conseil National : 200 députés en
proportion de la population des Cantons.

Les deux chambres élisent séparément les lois et élisent ensemble les pouvoirs exécutifs et
judiciaire

Exécutif
Applique les lois = Conseil Fédéral

Judiciaire
S’assure que les lois sont respectées = Tribunal Fédéral

Constitution de 1848 – 21 septembre 1848

Constitution  protéger la patrie. Les Cantons sont souverains, les Suisses sont égaux devant la
Loi. C’est la fin des droits féodaux. La Suisse est un état nation. Tout ce qui ressort de la
Confédération est géré par la Confédération et les Cantons peuvent gérer les autres domaines
(routes, polices...).

Conseil principalement radical.


Principaux aspects de la Constitution de 1848
 Création d’une poste nationale Progrès dans la livraison du courrier
 Unification monétaire Emis par des banques cantonales
 Fin des douanes et péages intérieurs Progrès dans les échanges commerciaux
 Unification des horaires, poids et mesures
 Liberté de presse, d’opinion, d’association et de culte chrétien
 Les juifs sont encore exclus de la nationalité suisse
 Suffrage universel

Pour la première fois de l’histoire, la Suisse est créée par des suisses.

On constate que ces principaux aspects sont très basés sur la libéralisation de l’économie.
L’année 1848, seul la Suisse réussie à mener à bien sa transformation. « Le 12 septembre 1848
marque en quelque sorte la date de naissance de la Suisse moderne. Etat fédéral.

Organisation de l’Etat radical (pense bcp à l’économie)


L’Etat centralisé d’après 1848 n’est cependant pas fort : L’état n’est pas riche car il prélève pas
d’impôts. Berne capital pour contrebalancer le poids de Zurich et Bâle.

Comment organiser l’économie et la politique avec si peu de moyen ?


Les intérêts économiques sont fortement intégrés au système politique suisse.

Après 1848, l’administration fédérale n’intervient pas sur de nombreux points et laisse les
associations privées rédiger les règlements, les consultations et les rapports. Devenant ainsi plus
importantes que les partis politiques qui se tardent à se constituer :

Etat stable réussite des radicaux.

Les radicaux ont voulu moderniser et favoriser l’extension de l’économie du pays. Leurs
réalisations sont des symboles forts de la Suisse moderne : Chemin de fer, grandes banques et
développement des villes.

Alfred Escher et l’aventure du rail – 1819 à 1882


Alfred Escher, radicaliste, a eu un rôle important dans la politique et dans l’économie suisse.
1853. Il arrive à faire privatiser la création des chemins de fer et en prend la direction en 1853.
Phase des pionniers – 1844 à 1852
Création de la ligne Bâle – Strasbourg et de la Spanisch Brötli Bahn entre Zurich et le centre
thermal de Baden.

Financement : La Suisse s’est développé grâce et autour de l’expansion de son réseau de


transport. Pour son financement.

 1853 : compagnie de creation de chemins de fer Nordostbahn


 1854 : EPFZ
 1856 : Crédit Suisse
 1857 : Société d’assurance général  but de financer les chemis de Fer.
 1863 Par peur dêtre isoler au centre de la Suisse projet du gothard. Prend la
présidence.

Crise économique « La Grande Dépression » – 1860 à 1880 :

Une crise vient perturber les marchés et des banques privées font faillite de la France à
l’Autriche. Cela cause des faillites en France et en Grande Bretagne. Plusieurs banques privées
européennes et suisses ayant consenti des prêts pour la construction des lignes sont secouées.
Décadence d’Alfred Escher :
 1877 démissionne du creédit suisse.
 1878 démissionne de la compagnie du Gothard.

1880 inauguration du Gothard.

Chapitre 5 : de la Constitution de 1874 au XXè siècle

Constitution de 1874 – Plus de démocratie après la crise économique


En 1874, la Confédération adopte une nouvelle Constitution qui se dit plus démocratique et
centralisée, influencée par le Mouvement Démocratique. Elle introduit plusieurs innovations
dans le droit des citoyens :

 Référendum facultatif
 Tribunal Fédéral
 Liberté des cultes
 Emancipation définitive des juifs (droit de vote depuis 1861)
 Laïcité de l’école publique

La Suisse reste fédéraliste et l’autonomie cantonale est toujours un principe intangible.


Les conservateurs préparent la contre-attaque 2 Kulturkampf
Coup de tonnerre pour l’Eglise, qui va se voir perdre certains pouvoirs.

Les conservateurs étant relativement puissants, les radicaux vont les intégrer à la présidence du
conseil national pour neutraliser ces tensions.

1898, Joseph Zemp, conservateur arrive faire racheter les chemins de fer par l’état.

Cette réussite est due à un double discours et à la situation économique :

 Intégration nationale Les trains suisses au peuple suisse et non aux capitaux étrangers
 Le rail unifie la Suisse Si le rail est unifié, le pays l’est aussi. Cela inclut qu’il n’y a plus
besoin de changer de train et de billet à cause des nombreuses compagnies, tout en
ayant un tarif national.
 La crise économique La crise économique à vu de nombreuses entreprises et banques
faire faillite. La période semble morose pour les entrepreneurs, qui ne voient plus
d’intérêt à investir dans le rail.

1888 création du parti socialiste au niveau fédéral.  coalition des radicaux et des
conservateurs.

Apparition de la fête du 1er août


Dans un esprit d’unification de la suisse, création de la date de 1er août. Les cantons de suisse
centrale ne célèbrent pas cette date avant la fin de la première guerre mondiale.

Du rachat des Chemins de Fer en 1898 à la création de la BNS en 1907

1898 Le rachat puis la création d’une entreprise ferroviaire nationale permet aux banques
d’emprunter et d’investir dans le rail à moindre risque, car elles bénéficient de la garantie de
l’Etat.

20 juin 1907 création de la BNS. Association semi privée où l’influence des milieux
économiques est prédominante. Creation de monnaie plus gestion des taux d’intérêts.La BNS
peut aussi intervenir sur les marchés internationaux pour influencer les taux de change du franc
suisse face aux autres devises. La BNS est un exemple d’interpénétration entre politique et
économie.

Situation de l’économie – Fin du XIXe siècle et début du 20ème siècle


A la fin du siècle, l’Etat endosse un nouveau rôle vis-à-vis de l’économie, donc réoriente son
programme, afin de :

 Répondre aux préoccupations des associations économiques


 Neutraliser l’arrivée des syndicats et des revendications sociales
La défense sociale du pays est cependant plus difficile, malgré le souhait de l’Etat de voir une
assurance pour la maladie et les accidents de travail en 1890, refusé par le peuple en 1900.

Des affrontements sociaux, au début du XXe siècle, vont voir apparaître

L’Etat doit prendre de nouvelles responsabilités et intervenir de plus en plus dans l’économie.

Chapitre 6 : la Première Guerre mondiale et entre deux-guerre


Situation de l’Europe

Situation politique
1900 débuts : Paix, progrès technologique + science annonce un monde nouveau.
En revamche la crise des années 1870 a fragilisé plusieurs nations.

La Suisse n’est pas autosuffisante.

Situation ouvrière
1900 débuts : Expansion du mouvement ouvrier. Les prolétaires prônent l’international plutôt
que le national. Ce mvmt s’estompe mais ce sont les polos qui seront les premiers envoyés au
front pdt la guerre.

« A l’utopie du progrès, la réalité progresse, le cauchemar devient réel. Les technologies servent
maintenant à mieux se détruire, le progrès est devenu une arme de destruction. Les milieux
sociaux ouvriers voulaient des droits, ils se sont vus rallier à une entreprise de destruction
massive où l’on se sert de la main d’œuvre comme chair à canon, bouclier d’une nation qui sert
les intérêts des bourgeois de l’Industrie. Le début du XXe siècle est ainsi une période de conflits,
avec une guerre qui mobilise tous les secteurs de l’économie et toute la population. »
Situation de la Suisse pendant la Première Guerre mondiale

Situation politique
Suisse pays neutre. Pour le justifier elle s’appuie sur 2 actes.

 Congrès de Wien (1815) Congrès qui garantit la neutralité perpétuelle de la Suisse par
les grandes puissances européennes.

 Convention de la Haye (1907) Convention qui reconnaît les droits des neutres, comme
par exemple la CroixG Rouge, qui se doit d’être neutre pour pouvoir secourir les blesser
sur les fronts de la guerre, qu’importe le camp.

Les partis scoliastes offrent le plein pouvoir au conseils fédéral pdt la guerre qui réintroduit les
des lois telle que le travail le dimanche. Retour en arrière.

Situation militaire de la Suisse

La Suisse se rapproche de l’Allemane, elle est sur le point de former une alliance avec la
l’Allemagne et l’Autriche en cas de guerre. Finalement il n’en sera rien, et la suisse fait une
alliance avec la France juste après le début de la guerre.

La Suisse garde sa neutralité car les romands s’attachent plus aux francais et les alémanique aux
allemands. Risque de division en d’intervention.

Situation alimentaire

Mobilisation générale prend bcp d’hommes à l’agriculture.  La suisse devient dépendante des
autres pays pour les matières premières et les céréales.

Situation économique

La Suisse poursuit son commerce aussi bien avec l’Axe qu’avec les alliés. Ce sont eux qui
assurent la survie de cet état

Aide financière de la Suisse

Pour financer l’effort de guerre planche a billet pour une quantité d’or inchangé inflation
de 300%
La suisse profite de cette situation en émettant des crédits. Elle fournit aussi ses connaissances
en chimie et en armement. Règle la dette du Gothard 30 ans en avance.

Contrôle du commerce extérieur par les deux blocs

Création de la Société de surveillance Suisse pour contrôler le commerce des suisses pdt la
guerre.  Neutralité économique

Les associations économiques


Associations économiques se voie adosser des tâches publiques qui vont les enrichirent.

Bouleversement dans l’économie Suisse


Dès le début de la guerre effondrement du tourisme et du textile en revanche croissance de
l’industrie métallique et pharmaceutique exportation matérielle de guerre.

Situation ouvrière

1888 création du PS. Ils sont tjs une minorité face aux radicaux et aux conservateurs. Il y a entre
1904 et 1914 énormément de grève ex : grève général en 1902.

Affaiblissement du mvmt ouvrier à cause de la première guerre mondiale car se sont les ouvrirer
qui vont défendre les frontières.  Perdre leur travail et leur revenu  situation précaire pour
leur famille. En revanche enrichissement de l’élite.

Comité d’Olten et Grève Générale 2 1918


1918, création du comité d’Olten : Mets en avant des revendications simples pour défendre les
familles appauvries durant la guerre.

Grève est un ultime recours car fait perdre de l’argent aux ouvriers.

Cause de la contestation

1914-1918 : Augmentation du prix des aliments mais les salaires ne suivent pas. 1/6 suisses
souffre de dégradation sociale et économique.

Conseil fédéral incapable de résoudre ce problème alors que des entreprises on fait de gros
profits.

Premières mentalités quant à la meilleure répartition des richesses.


Surenchérissement du Conseil Fédéral

Pour relancer l’économie et augmenter la production, le Conseil Fédéral décide, début 1918, de
mettre en place un service civil de travail de quatre semaines obligatoire imposé aux hommes
de 16 à 60 ans.

Naissance du Comité d’Olten

1918 : naissance du comité d’Olten. L’armée alors en mobilisation est appelée dans les villes
pour éviter les grèves.

9 novembre : grosse grève à Zurich 7000 manifestant  bcp de blessés.

Grève Générale

Les autorités refusent toujours de négocier et la lutte s’intensifie. La grève générale éclate au
niveau national11 le lendemain de l’armistice, soit le 12 novembre 1918. Cette Grève Générale
durera jusqu’au 14 novembre et les manifestants feront face à 110'000 soldats. Le but :
dénoncer cette pauvreté croissante provoquée par la guerre.

Fin de la grève

Le 14 novembre 1918 à minuit, la direction syndicale abandonne la lutte et cède sans condition,
par crainte d’une répression violente de l’armée.

Les revendications :Appel du Comité d’Olten le 11 novembre 1918

 Scrutin proportionnel (accepter pendant la guerre)


 Droit de vote et d’éligibilité des femmes (1971)
 Semaine de travail limitée à 48 heures
 Assurance vieillesse et invalidité (1948)
 Reconnaissance du devoir de travailler pour tous
 Monopole de l’Etat pour l’importation et l’exportation
 Payement des dettes publiques par les possédants
 Organisation d’une armée essentiellement populaire
 En accord avec les producteurs agricoles, assurer le ravitaillement.

Reflet d’un ras-le-bol devant les difficultés que les travailleurs suisses doivent affronter au sortir
de la guerre.
Les deux premières revendications sont de nature politique : vouloir faire une élection du
parlement au scrutin proportionnel permettrait au PS une meilleure représentation politique,
les sept autres revendications concernent des améliorations des conditions de vies.
Si les autorités usent de répression, c’est avant tout par crainte de voir une extension de la
contestation, avec une volonté de ne pas ouvrir une brèche au sein du système politique.

Mais aussi, Lénine ayant séjourné 3 ans en suisse avant le coup d’état en Russie, peur qu’il ait
essayé d’étendre la révolution en suisse.

Ce qui change après la grève générale


15 novembre 1918 : Dès la reprise du travail, l’USS n’abandonne pas accroissement du parti

Négativement
La Confédération va tenter de diviser les syndicats pour les affaiblir. Ce dernier va soutenir les
syndicats d’inspiration chrétienne qui sont vus comme modérés et favorables à la négociation.

La loi des 48 comportent de nombreuses exceptions. Inégalités s’aggravent entre les différent
secteurs économique  division des syndicats  moins combatifs.

Positivement
Scrutin proportionnel approuvé. Offre 2 sièges de plus aux conservateurs au conseil fédéral.

Pour apaiser les tensions, les patrons augmentent légèrement les salaires.

Entre deux guerres

1917 : création Parti des Paysans Artisans Bourgeois. (PAB) actuellement UDC. Grand vainqueur
des élections en 1919. Partis du centre. Partis qui d’oppose aux radicaux et aux socialistes.

1929 : premier PAB au conseil Fédéral. Coalition bourgeoise qui lutte contre les communistes.
(radicaux, conservateur et le PAB)

Coalition anticommuniste

Affinité économique, lutte contre les communiste et les socialistes.

La droite autoritaire
Les bourgeois s’orientent vers une politique autoritaire. Ces partis accordent en 1936 la moitié
du budget du pays à l’armée pour militariser la nation. Les bourgeois attaquent la gauche qui est
interdite dans ts le pays en 1940.

La droite devient de plus en plus conservatrice pour ne pas perdre ses acquis. Ces rivaux
s’unissent pour combattre un ennemi commun, le communisme et le capitalisme.

Les socialistes gagnent en pouvoir mais perdent en efficacité

Les syndicats, dirigeants et membres, se modèrent à mesures qu’ils sont intégrés au pouvoir. A
la suite de la grève générale, le PS va progressivement s’orienter vers une plus grande
collaboration avec le bloc bourgeois.

De plus, le syndicalisme de grève devient un syndicalisme de gestion. En 1937 est signé la « Paix
du travail ». Elle interdit en quelque sorte le droit de grève, fait par les délégués syndicaux, au
profit du dialogue avec le patronat. Perdre le droit de grève n’a été que perdre la seule arme
des ouvriers. Depuis, l’idée de la grève représente une manifestation « contraire à l’esprit suisse
» dans les manuels scolaires ou les livres d’histoires. C’est ainsi que l’on masque les conflits les
plus importants.

Chapitre 7 : de la Deuxième Guerre mondiale aux années soixante

Préparation à la guerre

La Suisse se prépare à une guerre longue durée

La Suisse préparée à une longue guerre.

Peur de revivre la grève générale. (Crise sociale).


Négocie en 1938 des accord d’approvisionnement avec d’autres pays par ex : Allemagne en
1938 pour le charbon et l’acier.
30 octobre 1939, création de l’APG (allocation pour pertes de gain)
Mise en place d’un impôt sur les bénéfices des entreprises pour financer les importations de
matières premières.
La mobilisation générale

Le 2 septembre, 20% des travailleurs actifs du pays sont mobilisés. Fin 1939 a lieu une
démobilisation partielle. Grâce à l’expérience de la Première Guerre mondiale, les permissions
données au sein de l’armée dès la fin 40 permettent à l’industrie et à l’agriculture de bénéficier
d’une main d’œuvre abondante à une période où les carnets de commandes des entreprises
sont pleins, un avantage aux industries exportant vers l’Allemagne. Le Général Guisan prépare le
Réduit national en juillet 40. La stratégie vise à concentrer l’effort de guerre en cas d’invasion
dans les Alpes, les routes rendues impraticables, les tunnels et les ponts minés, laissant les
centres urbains et industriels à la merci des troupes d’invasion. Certains historiens voient le
Réduit national comme un signe d’apaisement fait à l’Allemagne, un signe que la Suisse
défendra les axes alpins cruciaux pour les échanges économiques entre l’Allemagne et l’Italie.

La Suisse encerclée

En juin 1940, la Suisse se réorganise pas sur la défensive mais comme partenaire de l’Allemagne
nazi. 80% de son exportation d’armes, de munitions et de machines vont aux pays de l’axe.

Neutralité et finance helvétique

L’arme de la Suisse : la place financière helvétique

L’Allemagne s’intéresse à la suisse car :


 Bonne santé de la place financière.
 Stabilité politique et économique
 Devise acceptée par tous
 Franc est fort
 Neutralité.

La suisse profite de cette situation. Le Franc suisse reste une des seuls devises librement
convertible. Pour importer des matières premières vitale (pétrole, métaux etc…) l’Allemagne a
besoin de devises Suisse car la monnaie allemande n’est pas acceptée.

La Reich Bank livre de l’or en suisse et en échange la suisse leur donne du Franc suisse.
La question de la provenance de l’or allemand

L’or que les allemands ont utilisé pour le convertir en franc suisse, provenait de pillage de l’or
Belge ainsi que d’autre pays envahi par l’Allemagne. La suisse nie cette attaque.

La place financière suisse s’est renforcée. Ses banques ont gagné des sommes importantes et
ont fait des bénéfices record. On peut dire que la morale ne compte pas quand l’envie de gagner
de l’argent est si grande. Il n’y a cependant pas que les banques qui ont réalisé des bonnes
affaires : les usines d’armes suisses ont aussi réalisé de bonnes recettes.

La Suisse et sa politique d’asile pendant la guerre

Entre 1940 et 1945, la Suisse accueille plus de 200'000 réfugiés, qui sont internés dans des
camps et astreints à des travaux agricoles ou dans le secteur de la construction. 1933, les juifs
ne sont pas jugés comme réfugiés politiques. Cependant, les Juifs ont un statut plus précaire.
En avril 1933, un traité stipule que les Israélites ne doivent pas être jugé comme réfugiés
politiques. En octobre 1939, une ordonnance interdit l’accès aux réfugiés illégaux, c’est à dire
sans visa.

En septembre 1938, suisse demande aux Nazis de mettre le J sur les passeports juifs pour le
reconnaitre.

1942 : « la barque est pleine » plus d’immigrés sans visas ne rentrent en suisse.

De 1938 à 1944, 14'500 visas sont refusés par les représentations suisses à l’étranger, contre
9’060 autorisés. La plupart des réfugiés juifs qui sont interceptés à la frontière sont refoulés vers
une mort très probable.

La Suisse et l’Allemagne

Relations économiques depuis avant la première GM. 2 GM relation très importante. Soutien au
nazis plus restrictions d’entrées aux juifs.
Profite de sa neutralité pour participer économiquement à la guerre.
Relation à cheval avec les 2 champs.

Après-guerre
Accord de Washington

Les Alliés vont demander des comptes auprès de la Suisse, de son rôle dans l’économie et sa
participation dans l’achat des devises d’or volé par l’Allemagne à la Belgique.

Mai 1946 : La suisse paie une amende de 250'000'000.- les doutes à l’égard de la suisse sont mis
de côtés.

Industrie Suisse

L’Europe est totalement détruite. La Suisse est épargnée de ces séquelles. Profite de la
reconstruction de l’Europe pour favoriser son économie.

Droit et devoir des neutres

 La Suisse, en pays neutre, a le droit de commerce avec tous les belligérants. Elle a le
devoir d’établir un commerce équilibré entre eux et ne doit pas faire preuve de
favoritisme.
 La Suisse a le droit de la libre circulation. Elle a le devoir d’offrir une aide humanitaire
équitable.

En 2000, la suisse reconnaît avoir eu des relations avec l’Allemagne.

Elle a utilisé les accords de Washington pour masquer son implication avec l’Allemagne.

Peur d’une crise sociale

Par peur de revivre la grève générale de 1918, l’état évoque l’AVS en 1944, l’agriculture et
l’industrie sont protégés par l’état, plus aide de l’état aux chômeurs.

L’alignement de la Suisse après la guerre

Plan Marshall

Europe divisé en 2. Occident capitaliste, orient communiste.  Guerre-froide communisme


contre capitalisme.
La Suisse s’aligne avec les occidentaux anticommunistes.
L’Europe occidentale, va adopter le plan marshal. (Aide financière des USA pour reconstruire
l’Europe.  Eviter le communisme)

Objectifs
 Géopolitique : reconstruire l’Europe pour éviter des conflits, comme ceux survenus par
le règlement de la Première Guerre mondial
 Economique : USA déjà économie en aidant les alliés pdt la guerre  perdurer avec ces
opportunités économiques en Europe.

Politique étrangères et reconnaissance de la neutralité


En 1948, l’Organisation Européenne de Coopération Economique (OECE), à Paris, va se charger
de la répartition du Plan Marshall. La Suisse, en véritable poumon économique épargné par la
guerre, va aussi apporter son aide au financement de ce plan.

Elle appartient à l’OECE mais peut être mise à l’écart dans certaines situations.

Quand le profit matériel est trop faible ou qu’un risque existe de devoir se plier à des obligations
trop contraignantes, les autorités se tiennent à l’écart. Elles ne vont pas intégrer les
organisations supranationales qui voient le jour après la guerre comme l’ONU, l’OTAN, le
Conseil de l’Europe, le FMI ou encore la Banque Mondiale.

Intégration économique libérale et non-participation politique


contraignante

Les Trente Glorieuse et l’unification de l’Europe

30 années suivant la guerre, les pays capitalistes se développent très rapidement.

 Intervention étatique dans l’économie : l’Etat met en place un cadre légal pour
l’investissement et le développement, la production est favorisée et les agents de
production consomment la production (Trend Keynésien).
 L’Europe est détruite : ce qui offre des perspectives alléchantes de reconstruction.

La consommation augmente en flèche dans les pas d’Europe capitaliste. Grosse croissance.
Développement de la technologie qui libère du temps au femmes dans les tâches ménagères.
Les femmes commencent à travailler, elles gagnent et dépense de l’argent. PIB augment.

La Suisse au milieu d’une Europe naissante

Par peur des obligations, la suisse n’intègre aucune institution (ONU, FMI, Banque Mondiale,
OTAN)
Guerre-froide renforce le lien entre la suisse et les pays occidentaux.

1951 : Plan Schuman= union Allemagne-France.  Pour mener à une politique énergétique sur
l’acier et le charbon.  Naissance la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier.
Accord signé par : France, RFA (Allemagne de l’ouest), Italie et Benelux. But : Maintien de la paix
en Europe. Les partenaires commerciaux ne se font pas la guerre. Plus, croissance en Europe.

1957 : traité de Rome. Signe par : France, RFA (Allemagne de l’ouest), Italie et Benelux. 
Communauté Economique Européenne (CEE).  Ancêtre de l’Union Européenne favoriser
l’extension du marché EU en abaissant les frontières.  Le but est en quelque sorte le
fédéralisme Suisse. Faire tomber toutes les frontières au sein de l’UE pour libre échange des
marchandises. Extension de la CECA qui à toucher l’ensemble des biens.

La Suisse, au cœur de l’Europe et en tant que collaboratrice économique, souhaite rester


indépendante pour pouvoir orienter son économie vers le monde entier.

En 1948, en Suisse, une approche économique stipule que toute nouvelle loi ou élaboration
politique doit intégrer les intérêts économiques, il s’agit des « articles économiques », ce qui
rend alors obligatoire la présence des représentants de l’économie privée lors de consultation
pour un nouveau projet de loi.  Plan Schuman refusé car anti concurrence.

La Suisse fait face au barrage douanier de la CEE. Pour négocier : 1959 tarifs douanier de combat
plus limite dictée par la BNS sur l’exportation de capital.  pour négocier avec la CEE.

1959 : GB fond une zone de libre-échange pour favoriser les échanges enre Europe et
Commonwealth. L’Association Européenne de Libre-Echange (AELE). Même principe que CEE.
Intègre également l’Autriche, le Danemark, la Norvège, le Portugal, la Suède et la Suisse.

1960 : OECE  Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) USA et


Canda y adhère.

1961 : La Suisse cherche toujours à faire baisser les taxes protectionnistes de la CEE. En Vain.

1958 : La Suisse intègre la GATT (Accord Général Sur les Tarifs douaniers et le commerce)
organisme qui gère le commerce au niveau mondial.

La Suisse va alors profiter des revendications USA pour faire baisser les taxes de la CEE. Des
brèches se créent en 1962 et 1967.

Partie II le long XIXè siècle

Chapitre 1 vision de l’économie au XIXè siècle


Chapitre 2 Karl Marx et le Capital
Chapitre 3 début du XXè siècle et Première Guerre mondiale
Chapitre 4 la crise de 1929
Chapitre 5 le New Deal et Keynes – l’interventionnisme
Chapitre 6 explication : l’Impérialisme et le Nationalisme
Chapitre 1 – vision de l’économie au 19e siècle

Le libéralisme, courant de pensée du 19e siècle

A la base, le libéralisme= Vient des lumières, défendre la liberté, le progrès, le changement et


les droits.

Idéologie dominante pdt la 2ème moitié de 19ème s. et 1ère moitié du 20ème s.

Entre 1945 et 1970, : Modernisation de la pensée= marché détermine les conditions de vie.
Economie entretient le travail et travail entretient l’économie.

David Ricardo et Adam Smith : précurseur du libéralisme. Pères fondateurs de l’économie.


Cette science a édifié les théories qui définissent les processus et les méthodes de travail. Pour
comprendre leur façon de penser, il est important d’analyser la période dans lequel ils sont
évolués.

Avant eux, différentes doctrines économiques.

16ème et 17ème siècle. Mercantilisme.

Définissent la richesse par rapport à la quantité d’or et d’argent que nous possédons. Permet de
vendre et d’acheter plus sécurité et manière d’agir dans une société.

18ème siècle : physiocrates

Opposition au mercantilisme. Richesse liée à la capacité qu’à un sol à produire des richesses,
dont principalement l’alimentation. Cette idéologie défend les intérêts de la paysannerie.
Cette doctrine se base sur des lois naturelles. –> science.
Définit la richesse comme la valeur productive du sol.

19ème siècle : le libéralisme

Le libéralisme s’inspire et critique les 2 doctrines. Témoin de la révolution industrielle, il vont


être les défenseurs de la révolution industrielle.

Définissent la richesse comme étant le résultat du travail.

Les libéraux estiment que la division du travail est nécessaire  instauré au fur et à mesure que
l’homme se spécialise dans différents secteurs.  donne naissance au marché car l’homme
entretient des relations, doté de la parole négocie.
L’homme ne peut pas vivre seul. Il dépend des autres pour sa survie. Ds le commerce, le
consommateur a une relation avec l’entreprise.

Courant Libéral : Individu choisi librement son travail pour son propre intérêt.
Division du travail=révolution dans les rapports humains.

L’individu fait partie d’un tout car ne peut pas exister seul.

Lien entre l’individu est les autres est l’intérêt.


Lien économique répond à un intérêt commun pour satisfaire un intérêt personnel.

Liberté est vue comme a capacité d’un individu à défendre ses intérêts.  Pensée égoïste.

Cette pensée mène à une extension des rapports marchand mondialisation.

Problème du libéralisme et de la production

L’homme à des besoins qu’il faut satisfaire.

Besoins illimités pour des ressources limitées.

Observation d’Adam Smith sur la division du travail – 1776 (Voir brochure 2, p.26-27)

Adam Smith va décrire la division du travail comme l’origine de la richesse des nations. Pour
théoriser son idée, il va observer des manufactures d’épingles : La production de l’épingle est
divisée en 18 étapes qui peuvent correspondre chacune à 18 métiers. Dans certaines
manufactures, les 18 métiers sont confiés à un seul ouvrier, tandis que dans d’autres, il y a
autant d’ouvriers que d’étapes. Dans une usine qui emploi 10 ouvriers, la production
quotidienne équivaut à 4’800 épingles, soit 480 épingles par ouvriers, tandis que dans celle où
l’ouvrier est seul, la production ne peut pas dépasser 20 épingles par jour. La conclusion est que,
seul, la capacité de production est très faible, alors que dans un processus divisé à bon escient,
l’efficacité permet de produire en grande quantité.

La division du travail donne lieu à un accroissement proportionnel dans la puissance productive


du travail

Trois circonstances sont à prendre en compte dans la division du travail :


 Accroissement d’habileté pour chaque ouvrier.
 Epargne du temps, qui se perd quand on passe d’une espèce d’ouvrage à une autre.
 Invention d’un grand nombre de machines qui facilitent le travail.
Cas I : cet accroissement permet d’augmenter la quantité d’ouvrage que l’ouvrier peut
accomplir, car chaque homme voit sa tâche réduite à des opérations plus simple, et par la
répétition, il en acquière dextérité et rapidité.

Cas II : l’ouvrier reste à sa place, donc il ne va pas perdre de temps dans les déplacements et
dans l’installation à sa tâche.

Cas III : les machines facilitent le travail et sa pénibilité. Confronter un ouvrier à une branche
séparée d’un ouvrage le conduira à trouver une méthode plus courte et plus facile pour réaliser
sa tâche. C’est ainsi que la plupart des machines ont été inventées par des ouvriers qui
cherchaient à trouver les moyens les plus courts et aisés pour remplir leur seule tâche. C’est par
la division du travail que les produits ont pu se multiplier dans tous les secteurs. Cette
production, toujours plus croissante, a apporté à nos sociétés une opulence générale, et grâce à
des coûts diminuant, cette opulence a pu se répandre dans toutes les couches sociales.

Du 19ème siècle au 20ème siècle : de Friedrich Taylor à Henry Ford, le libéralisme évolue

Friedrich Taylor : fin du 19ème siècle observe les gestes efficaces, outillage amélioré travail
des patrons et des ingénieurs de décider comment l’ouvrier doit produire.

Henry Ford : début de 20ème siècle.  Travail à la chaîne. L’ouvrier est soumis au temps et il ne
peut pas fuir ses responsabilités. Salaire élevé pour exploiter les ouvriers. Le travailleur ne
s’épanouit pas.

L’échange et la valeur

Accroissement de la richesse au 19ème siècle est du à :

Les travailleurs produisent différemment et échange sur le marché.  Stimule la concurrence et


la productivité. Echange favorise la division du travail et la division du travail favorise la richesse.

Smith défend 2 principes :

Libre échange
Abolir toute forme d’obstacle, de barrière pour que les gens puissent librement exercer leur
professions.

Pas d’entrave à la liberté du commerce. (producteurs doivent être libre de vendre leur
marchandises.
Aujourd’hui, cette pensée semble naturelle, mais elle a été conquise par des luttes qu’ont mené
les industriels deux siècles auparavant. La pensée de Smith a permis d’imposer cette conception
du monde. Dans les vagues de révolution libérale, de 1789 à 1848, le principal point de
contestation était la liberté de produire
Société primitive : Prix de l’objet est fixés par l’embarras qu’il a fallu pour l’acquérir. Celui qui
veut posséder une chose paie en fonction de la peine qu’il veut éviter pour l’avoir. Le temps de
travail est donc une valeur échangeable, c’est un prix : tant de fruits échangés contre tant de
viandes, l’équilibre étant définit par la peine qu’il a fallu pour acquérir chaque produit.

Smith remet donc la lumière sur ce qui est au cœur du processus de l’échange : le travail Le
travail définit la valeur d’échange, et acheter un produit, c’est acheter une quantité de travail, le
travail devient ainsi une marchandise. Pour Smith, la valeur du travail est une valeur invariante.
Sa théorie sur la valeur ignore la demande et se base exclusivement sur les coûts de production.

La valeur d’usage et d’échange


La valeur d’une marchandise peut se déterminer selon :

L’utilité d’un objet (Valeur d’usage) :

La faculté que cet objet transmet à celui qui le possède. La capacité de pouvoir l’échanger
contre un autre objet par exemple. La valeur à ainsi deux faces : l’usage et l’échange. La
conclusion de Smith : la valeur d’échange et la valeur d’usage n’ont pas de relation l’une avec
l’autre : l’air est nécessaire à l’homme mais ne vaut rien, l’or lui est inutile mais permet
d’échanger des biens. La valeur d’usage peut être ainsi très élevée mais peut n’avoir aucune
valeur d’échange, et inversement. L’usage d’une marchandise est la condition première pour
l’acheteur.

Origine de la valeur d’échange (L’utilité ne mesure pas la valeur d’échange)

Un objet dont l’utilité serait nul ne trouverait pas d’acquéreur.

La valeur d’échange se définit par la quantité de travail qu’il a fallu fournir pour sa création.
Si on veut échanger 2 marteaux contre un CD, le point commun entre ces deux marchandises
est le temps de travail qu’il aura fallu pour les produire. Incluant le temps pour fabriquer les
machines et outils qui on servit à fabriquer cette pièce.

http://wikirouge.net/Valeur_d%27usage_et_valeur_d%27échange
David Ricardo et la division internationale du travail (voir brochure p.31-34)

1817, David Ricardo : loi de l’offre et de la demande. Plus la production est bonne, élevée, plus
le prix de sa marchandise baisse. Offre agit directement sur la valeur de la marchandise.

Théorie des avantages comparatifs : Valeur de travail est variable et évolue selon le processus
de production, les avantages du terrain, les avantage d’une région à produire un produit etc…

Certains pays présentent donc des typographies favorables à tel ou tel production, et le but est
d’amener les pays à se spécialiser dans un secteur où ils présentent un avantage. Certains
produiront du blé, d’autres des produits manufacturés. L’économie définira que produire selon
la qualification des ouvriers du pays, son nombre d’habitants, le type de terre, ses ressources
premières et ses spécialisations. France – agriculture et Angleterre – industrie C’est une
ouverture des économies qui est recherché. La spécialisation d’un pays dans un secteur qui lui
est favorable lui permet d’en réduire les coûts de production et d’en tirer une meilleure
quantification, ce qui conditionne l’offre à un prix attractif pour tous.

 Division internationale du travail. Pensée qui s’inspire d’une perspective britannique en


pleine révolution industrielle qui cherche à quitter son autosuffisance alimentaire. But : exporter
son industrie pour importer les besoins alimentaires.

Ricardo critique Smith : la valeur du travail est variable

Selon Smith, on peut mesurer la valeur d’un bien selon la quantité produite de travail : « des
quantités égales de travail doivent être, dans tous les temps et dans tous les lieux, d'une valeur
égale pour le travailleur ». La valeur du travail est alors invariante. Cependant, Ricardo contredit
cette idée et prétend que la valeur du travail évolue et fluctue selon les conditions sociales,
nationales, économiques ou historiques.

Le travail est une marchandise comme les autres. Au moment de trouver sa place sur le marché,
on mesure les valeurs d’échange, et celles-ci doivent intégrer la valeur du travail. Dans ce
monde de libre-échange, la marchandise perd de sa valeur car le marché se tourne vers la libre
concurrence. Donc, le travail, vu en marchandise, voit sa valeur d’échange diminué alors que sa
valeur d’usage augmente.
Socialisme utopique – opposition aux idées libérales – 1830

Entre 1830 et 1850 : création du socialisme utopique en France. Fourrier et Saint Simon en sont
les grandes figures.

Qui crée la valeur, le travail. Qui est derrière le travail, les ouvriers.

Remettre au centre de la valeur l’ouvrier. Derrière la valeur d’usage et d’échange, il y a du


travail humain. Ce travail humain, il faut le rémunérer correctement. Mais l’inégalité de la
distribution des richesses fait que les riches accaparent la valeur produite par les pauvres au lieu
de la diffuser parmi eux.

Chapitre 2 : Karl Marx et le Capital

Marx et l’idéalisme

Marx est éduqué dans l’optique où la raison est la cause de l’histoire. L’homme se base sur la
raison avant d’agir. Il faut chercher les causes et les raisons pour comprendre l’histoire.

Ce mouvement qui est défendu par les libéraux est contesté en Prusse qui est actuellement en
pleine monarchie. Marx part à Paris où il découvre le socialisme utopique. Il va mettre au point
le matérialisme historique.

Le matérialisme historique et les luttes sociales

L’histoire se constitue non pas sur la base d’idées mais sur des luttes, des rapports sociaux et
économiques qui sont la base matérielle de la société. Dans sa philosophie, il y a toujours eu
une opposition entre les classes.

Dans sa vision de la lutte des classes, il tend à les réduire à deux groupes :
 Les bourgeois et les propriétaires
 Les travailleurs et les prolétaires

Dans la deuxième partie de sa vie, il va observer, en point de vue d’économiste et de manière


scientifique, le monde de production et va théoriser, problématiser les mécanismes à la base de
ce moment historique particulier.

Il va critiquer ainsi les idées de Smith, de Ricardo et les idées libérales radicales. Il va proposer
une nouvelle idée politique : le communisme. Il propose une union internationale des
travailleurs à travers un document, résultat du Printemps des Peuples et en opposition au
Socialisme Utopique. Il publie : Le manifeste du parti communiste : 1848

Le Capital

Karl Marx commence à rédiger aux alentours de 1850 le Capital, un livre en trois tomes, dont le
dernier tome est fini après sa mort grâce à ses notes.

1. L’échange
2. La production
3. La reproduction

Tome I : l’échange – capital commercial

Au départ, il y a l’échange : on produit du pain que l’on vend contre de l’argent qui permet
d’acquérir de la viande. L’échange peut être monétarisé ou fait par le troc :

Echange avec argent

Echange avec troque. On mesure la valeur d’échange selon le temps de travail. On échange des
quantités de travail équivalente (idée de Smith) :

Valeur d’échange = Temps de travail.


Tome II : la production du capital – Capital industriel

Puis viens le capitaliste, investisseur initial qui mandate un produit qu’il va revendre :

La valeur de l’échange doit être supérieure à la valeur de l’investissement. Le profit est égal à
l’argent investi et la différence avec la somme finale

De quoi est constituée une marchandise ?

Marchandise = matière première + capital variable (le temps de travail) + capital fixe (les
moyens de production, les machines, l’usines, les coûts divers)

La valeur finale, qui est la valeur d’échange, inclut le coût du capital fixe et de la matière
première. L’organisation et le temps de travail sont des variables qui évoluent selon le mode de
production. La valeur finale d’une marchandise est ainsi définie par le temps de travail. Le
capitaliste va cependant payer au travailleur une valeur inférieure de ce qu’il a produit. La
différence entre ce qu’il a produit et son salaire est le profit :

Le profit = valeur finale – salaire – matière première – capital fixe

Seul intéresse au capitaliste la valeur d’échange.

Ceci mène à une contradiction dans l’économie capitaliste :


Sans utilité, une marchandise ne peut pas être vendue. Cependant, la valeur d’usage n’intéresse
pas les producteurs, alors que sans elle, la valeur d’échange serait nulle. Il n’y a pas de relation
entre les deux, mais l’une ne peut pas exister sans l’autre.

La division sociale du travail

Selon Marx, la division du travail n’est une conséquence naturelle comme le pensait Smith et
Ricardo mais une conséquence sociale. Cette division est faite sur le modèle hiérarchique
organisée par le patron.

Le travail utile

Le rendement inclue aussi l’efficacité de la force productive des travailleurs.

Qu’est-ce que le travail ?


Le travail est une transformation d’une matière brute en marchandise.
Une activité productive mène à une dépense de force humaine. Le travail entraîne une dépense
productive des capacités humaines. C’est une dépense de la force simple que tous les individus
possèdent. Marx définit deux types de travail :

Le travail simple, qui évolue en fonction du pays et de l’époque.


Le travail complexe ou qualifié, fruit de l’évolution des méthodes de production, qui est une
association de travail simple et d’expérience professionnelle. Un ouvrier qualifié est capable de
faire beaucoup de choses simples.

La valeur d’une marchandise, déterminée au final par le travail, qui est le capital variable, reste
cependant abstraite, car nous ne connaissons pas la part financière qui revient au capitaliste,
aux prolétaires et aux intermédiaires. Ainsi, lors de l’achat, la valeur d’échange fait disparaître la
valeur d’usage du travail. Il n’y a pas de conscience réelle de la valeur du travail.

La valeur d’échange est déterminée par l’histoire

Marx tient compte de l’histoire et des rapports sociaux pour déterminer le temps de travail,
tout en considérant que sa valeur d’échange doit rester invariante.

Le prix d’un produit est déterminé par la valeur du travail (qui reste toujours la même) et la force
de production (qui évolue selon l’histoire)

Le salaire

Le salaire= travail social dépensé durant la production.


Echange monétarisé échange du travail contre de l’argent  le travail devient donc une
marchandise.

Salaire = valeur du travail – profit du capitaliste.

Tome III – la reproduction du capital – capital financier

Au 19ème siècle, le capital financier s’affranchi de la marchandise : le capital est déposé sous taux
d’intérêt et l’argent se reproduit tout seul. Les investisseurs en fond d’investissement (actions,
titres, obligations) bénéficient de ce système, mais derrière ce système se cache toujours
l’ensemble du processus de création de marchandise. Cependant, ils n’ont pas conscience de
l’investissement dans la marchandise. Marx comprend, que dans l’idée du capital industriel,
l’argent est investi dans le seul but de faire du profit et c’est ce qui pousse les industrielles à
investir dans les secteurs rentables, au risque de les surcharger et d’amener à une crise.
La crise de sous-production
Due à un manque d’investissement, d’un manque de matière première, une famine, une
guerre...
La crise de surproduction
Quand l’offre est supérieure à la demande. (Marx a anticipé ce type de crise, qui s’est produite
pour la première fois en 1929.)
Conclusion de l’analyse économique de Marx
La supériorité de l’économie marxiste face aux classiques, c’est qu’elle problématise la crise, elle
en identifie les mécanismes par les types de productions. Cette vision envisage le risque de
sous-production et de surproduction. Par des investissements privés, c’est la collectivité qui en
paie les conséquences, car les capitalistes n’ont aucune responsabilité sociale.

La contradiction fondamentale :

La surproduction devient un problème, car à notre époque, l’ensemble de la planète peut se


retrouver paralysé par des déviances de l’investissement privé. L’économie ne part plus des
besoins réels des consommateurs. Dans une période de crise, la surproduction est détruite, alors
qu’elle a une valeur d’usage mais plus d’échange. Le meilleur moyen de détruire une
surproduction est la guerre. Preuve avec la crise de 1929, qui s’est réglée avec la Deuxième
Guerre mondiale.

Conclusion du chapitre

A l’intérieur du capitalisme, il y a diverses formes de capital : commercial, industriel et


financier. Ces secteurs sont mis en concurrences et les taux de profits ne sont pas les mêmes. Le
capital financier s’est libéré de toutes les formes de régulations qu’étaient les siennes
auparavant. De 1945 à 1980, l’état empruntait à l’état, car les marchés financiers n’existaient
pas. Depuis, les marchés financiers ont un pouvoir énorme car ils ont été laissés libre
d’organiser les structures qui les régulent à présent. Ils sont devenus les modérateurs de leur
propre modération. Les auteurs Smith, Ricardo et Marx, considèrent que la valeur est une
variable qui évolue selon les contextes et les progrès économiques. Il n'y a donc pas de fixité des
valeurs : ni d'échange, ni d'usage. Les processus historiques en modifient leurs mesures et leurs
créations : la Révolution industrielle entame une diminution drastique des coûts de production,
donc de la valeur d'échange des travailleurs, tout en accroissant la productivité, donc en
augmentant la valeur d'usage de ces mêmes travailleurs.
51/95

Histoire Allan Cueto Dubs 2011G12

Chapitre 3 : Début du 20ème siècle et la Première Guerre mondiale

Etats-nations et extension territoriale

Industrialisation entraîne l’occident dans une société du salariat. (Essentiel des rapports
sociaux).

Constitution libérale.

Toute les grandes nations tissent des relations avec leur colonies.  relation impérial.

L’Allemagne
Arrive trop durant le partage de la planète. Pas de colonie.
L’Angleterre

Empire colonial oriental planétaire.


(Afrique, Inde, Chine, Australie, Asie.)  Commonwealth. Révolution industrielle de l’Angleterre
au 18ème siècle possible grâce à l’import de matière première des colonies.

Les Etats-Unis

Empire colonialconquit entièrement sont territoire, puis le pacifique en devenant une


puissance maritime.

Conflit militaire au XIXè siècle


Lénine et l’impérialisme Lénine a mis au point le concept de l’impérialisme en analysant et en
tenant compte de la réalité de son époque. C’est la base de la Première Guerre mondiale Lénine
est un militant politique et un théoricien économique du XXè siècle. Il s’est engagé pour la
troisième internationale communiste et, en s’inspirant des théories marxistes, il va produire une
véritable pensée économique innovatrice. L’impérialisme est une forme particulière du
capitalisme, qui évolue et progresse en s’exportant dans le monde entier, ce qui mène à la
transformation de celui-ci et à une évolution supérieure de ce système. Il définit l’impérialisme
comme le stade monopoliste du capitalisme. Un stade où la libre concurrence a été entravée et
n’existe « plus » depuis que des monopoles capitalistes ont émergé sur le marché.

Elle est la première guerre industrielle du XXè siècle, mais c’est aussi la dernière guerre
coloniale du XIXè siècle, qui a mis fin aux empires et apporté la grandeur aux nations.

Définition de l’impérialisme en cinq caractères fondamentaux


L’impérialisme a évolué dans une tendance à vouloir annexer des territoires agraires mais aussi
industrialisés, comme l’Allemagne qui désire envahir la Belgique ou la France qui désire
récupérer l’AlsaceGLorraine. C’est une politique financière qui vise à une extension territoriale
industrielle.

Pour Lénine, la seule résolution est de mener une révolution pour aboutir à un contrôle du
capitalisme, pour mener au socialisme et à un nouveau modèle qu’est le communisme.

Conséquence de la guerre impérialiste liée au capital financier La guerre hispano-américaine


en 1898 et la guerre anglo-boer en 1899-1902 sont preuves que les puissances ont la volonté
d’asseoir leur domination. Le phénomène est observable dans ces premières guerres
impérialistes, et le déclenchement de la Première Guerre mondiale n’est que l’extension de ce
problème au niveau planétaire. Ces guerres, que l’on peut dire comme périphériques, sont des
luttes armées entre le capitalisme de deux puissances, dont l’intérêt est une domination
économique.
Colonisation : c’est un phénomène antérieur à l’impérialisme. Dans l’idée de colonisation, il y
a une colonie qui fait partie intégrante d’un Empire, une continuité territoriale.
Impérialisme : présence d’un Etat ou d’un Empire dans un pays, d’un point de vue
économique, qui donne naissance à des périphéries impériales sous domination
La Première Guerre mondiale, selon Lénine, est une gestion de force pour savoir qui va assurer
la domination économique en Europe. C’est une lutte armée pour un nouveau partage du
monde.

14 points de Wilson – janvier 1918

Le leadership américain dans les affaires européenne s’est imposé après


la Deuxième Guerre mondiale. Mais il y avait déjà eu une première
tentative, voué à l’échec, en 1918. A la sortie de la Première Guerre
Comprendre les points de Wilson – voir le document cours p. 62 à 62
L’idéal libéral dans les points 2 et 3 est la vision de la paix dans la conception du libéralisme.
Cette liberté doit tisser des liens économiques, basé sur le marché, qui sont censé apporter la
paix.

Principe fondamental qui est basé sur l‘autodétermination des peuples : conception libérale du
droit, où quand un peuple souverain décide de son indépendance, il doit avoir la garantie
internationale de son indépendance. Cela entraînerait un risque pour les puissances qui
accepteraient ce point, car ils risqueraient de perdre des territoires. C’est un concept défendu
par les EtatshUnis, qui sont d’anciennes colonies émancipées par une révolte.

Les points 9 à 11, c’est une réorganisation territoriale de l’Europe. L’intention américaine est de
reconstituer l’Europe et rétablir les nations. Libéraliser les échanges, associer librement les pays
entre eux pour éviter les conflits. Si les nations sont librement autonomes, sur demande du
peuple. Les Etatshnations ne doivent pas entrer en conflit, ils doivent collaborer entre eux,
comme les point 1 à 4, projets qui mettent en place la paix libérale

Chapitre 6 : explication : l’Impérialisme et le Nationalisme


« L’impérialisme
Le terme d’impérialisme peut prendre deux sens, selon son usage :
1.  La concentration de la production et du capital créant des monopoles très importants
économiquement.
2.  La fusion du capital bancaire et du capital industrie, donnant naissance au capital financier,
et créant une oligarchie financière.
3.  L’exportation des capitaux à travers le monde qui prennent une tournure importance.
4.  La formation d’unions internationales monopolistiques
5.  La fin du partage territorial du monde entre les puissances coloniales et impériales.

Lénine explique également que l’impérialisme ne se limite pas à un besoin de matière première
mais va jusqu’à l’extension de la puissance industrielle (donc se caractérise par une tendance à
annexer les régions agraires et industrielles) et que son essence même est la rivalité entre
plusieurs grandes puissances tendant à l’hégémonie ou à saper celle de son adversaire.

Le nationalisme
Le nationalisme est né à la fin du XVIIIè siècle. Il peut être défini comme un mouvement
politique d'individus qui prennent conscience de former une communauté nationale (autrement
dit un peuple, une nation) en raison des liens (ethnie, langue, culture par exemple) qui les
unissent et qui expriment ainsi le désir de vouloir former un état souverain (étatGnation) et
revendiquer leur indépendance.

Au XIXè siècle, de nombreux mouvements nationalistes sont menés par des peuples européens
voulant se libérer de la tutelle étrangère qui leur est imposée. (Printemps des Peuples de 1848).
Au début du XXè siècle, un deuxième type de nationalisme apparaît car l’idée de « nation »
change de sens. En effet auparavant elle était un élément d’insertion et d’intégration, mais
maintenant, elle se transforme en une arme de guerre, un élément d’exclusion grâce ou plutôt à
cause du patriotisme. Et lorsqu'il découle d'une volonté de puissance et de domination
extérieur, il peut conduire à l’impérialisme, soit à l’extension de la domination économique, au
risque de se confronter à d’autres puissances et donner naissance à des conflits violents. Mais
au XXè siècle également le nationalisme (sous sa première forme) inspire des mouvements de
libération nationale qui encadrent les luttes pour l'indépendance dans les empires coloniaux et
mènent à la décolonisation. » Ecrit par Heloïse Cuvit

Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6

Chapitre 1 : construction européenne et rôle des Etats2Unis

Les guerres de 1914 à 1945 responsables de la Guerre Froide et de la mondialisation ?


En 1945, le « Vieux Continent » n’est plus qu’un champ de ruines, terrain de rivalité entre les
deux nouveaux champions des deux projets mondiaux rivaux qui émergent de la première
moitié du siècle [...] » la Deuxième Guerre mondiale, la rivalité devient plus précise et oppose en
duel deux idéologies distinctes, alors propulsées par les pays vainqueurs du conflit : les
EtatsGUnis d’Amérique et l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Ces deux pays se sont
vus éloignés de l’Europe à la fin de la Première Guerre mondiale. Les EtatsGUnis ont mené eux-
mêmes une politique d’isolationnisme face à la politique européenne, alors que l’URSS, née
d’une révolution communiste qui l’a rendait dorénavant opposée à l’idéologie libérale
européenne, s’est vue isolée par l’Europe, qui avait tenté bien que mal d’étouffer le régime
soviétique en soutenant les armées blanches du Tsar après le conflit.

Intégration européenne après la Deuxième Guerre mondiale Les dirigeants de 1945 se


souviennent des troubles de la fin de la Première Guerre mondiale.

Ils ont conscience que le Traité de Versailles n’a pas régler la paix comme il se devait et qu’il a
alimenté un sentiment nationaliste vindicatif auprès des pays défaits. L’Europe a aussi connu
une crise identitaire au sortir de cette Première Guerre : les grèves, les crises sociales et le
communisme qui émerge en Russie. Ainsi, après avoir gagné la guerre de 1945, les dirigeants
des pays vainqueurs veulent gagner la paix, en prenant exemple des erreurs du passé.
L’organisation de cette paix a été entreprise en plein conflit par les membres de l’Alliance :
conférence de San Francisco qui instaure la Charte des Nations Unies en juin 1945 ; conférence
de Yalta en février 1945 qui parle déjà de l’occupation de l’Allemagne après la guerre.

Dans l’idée, pour préserver la paix, il faut briser le nationalisme. C’est par la fondation
d’organisation supranationale que l’on imagine endiguer ce nationalisme. Le principe est de
limiter la souveraineté des nations au profit d’institutions qui sont au-dessus de celles-ci.

Le plan Marshall – juin 1947


Le plan Marshall se voit comme :
G Un instrument politique économique G Le développement d’une politique européenne face à
l’expansion économique G La mise en place d’une dynamique de libéralisation

Les EtatsGUnis fidélisent ainsi l’Europe et introduisent sur le Vieux Continent l’American Way of
Life.

OECE : Organisation Européenne de Coopération Economique G 1948 Première institution


européenne, qui s’occupe de la distribution du plan Marshall, et qui est une fabrication
américaine Le programme qui est mis au point par l’OECE vise à rétablir le libre commerce intra-
Europe et ce dans les meilleurs délais. Les américains veulent avoir un partenaire économique
avec qui traiter, et pour cela, l’Europe doit se relever, mais c’est par elle-même qu’elle devra le
faire.

La libéralisation du marché, qui tend à être commun, va ainsi réduire l’aspect du nationalisme
européen, car, dans une perspective économique commune, les économies européennes vont
devenir dépendantes les unes des autres, réduisant ainsi les risques d’un nouveau conflit.
L’économie devient intégrée. Les pays ont besoin des autres, la perspective est internationale et
c’est le pari réussi d’une paix qui rend quasiment impossible la guerre. C’est le rétablissement
de l’inspiration libérale et la victoire des démocraties occidentales.

Programme économique Nous avons déjà étudié le concept de l ‘OECE, qui peut se voir comme
la fondation de la première organisation internationale économique, fondée sous prétexte de
distribution du plan Marshall. Deux autres projets ont aussi été proposés, les trois présentés
simultanément :

I.
A l’université de Zurich, en 1946, Churchill y présente, dans un discours adressé aux étudiants, le
projet de fondation des Etats-Unis d’Europe, inspiration fédéraliste d’une association de
différents pays sur le modèle des Etats-Unis d’Amérique et soutenu par les anglo-saxons :
construire une fédération européenne qui accorde une importante indépendance aux Etats
membres permettrait de contrer l’hégémonie étasunienne. Donne naissance au conseil de
l’Europe en 1949.

Le deuxième projet est la mise en place de l’OECE, mais l’objectif n’est pas la constitution d’une
Europe politique centralisée et unitaire. C’est un projet économique basé sur l’idée centrale
qu’il faut rétablir la liberté des échanges, dynamiser la circulation économique en Europe.

Le troisième projet est la création de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier


(CECA), ancêtre de la Communauté Economique Européenne (CEE). La CECA est un
bouleversement, car cette organisation vise à fonder la première organisation supranationale
d’Europe. Les pays qui y adhèrent abandonnent une partie de leur souveraineté et la Haute
Autorité16 qui dirige l’organisation applique des sanctions à l’égard de ceux qui n’en respectent
pas les clauses. Le principal point de conflit entre la France et l’Allemagne consistait en des
revendications de régions riches en matières premières : le charbon et l’acier, alors les
principaux biens qui ont favorisé la Révolution Industrielle du XIXè siècle. La meilleure solution
pour éviter une nouvelle guerre entre l’Allemagne et la France est de la rendre impossible
matériellement, et ce grâce à une organisation énergétique commune : mutualiser la production
d’acier et de charbon des deux pays ; abolir les formes de subventions publics et les barrières
économiques ; bâtir un marché commun, avec une production semblable, aux même conditions
et à la même valeur.

Six pays vont intégrer la CECA, cette première organisation supranationale, par la signature du
Traité de Paris en 1951 : la Hollande, la Belgique, le Luxembourg, la RFA, l’Italie et la France. Les
britanniques et les suisses restent cependant suspicieux à l’égard de cette autorité
supranationale et ce pour deux raisons :
Naissance de la CEE – 1959 Le processus d’accompagnement keynésien
d’aprèsGguerre, ainsi que les principes libéraux, vont trouver écho dans
le Traité de Rome signé en 1959 et instaure la Communauté
Economique Européenne (CEE). La volonté est :

• Etablir une union entre les peuples européens pour dépasser le


nationalisme

• Améliorer la condition de vies des peuples et favoriser le plein emploi

• Equilibre et expansion dans les échanges, concurrence loyale et


accompagnement social des projets de libéralisation de l’économie
européenne

• Suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux


par une politique commerciale commune 16 La Haute Autorité est
surveillée par des représentant des gouvernements nationaux, par des
députés et par un pouvoir judiciaire indépendant

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Histoire Allan Cueto Dubs 2011G12

• Interdiction de droits de douanes et taxes extérieurs entre les pays


membres

• Assurer la paix et la liberté

• Fondation d’une communauté économique qui va apporter des


changements politiques, avec une abolition des frontières pour le
flux des marchandises et des travailleurs au sein des pays membres
Progrès économique et social assurés par une action commune Cette
communauté va intégrer ainsi un Tarif Extérieur Commun, le TEC,
qui est un droit de douane aux membres de la CEE, une barrière
économique qui destitue les taxes intraGUnion et instaure une
douane soumise à taxation pour les membres hors union qui
veulent commercer avec la CEE. Les six pays vont multiplier les
efforts communs, le libreGéchange, la libre circulation des
marchandises et des travailleurs qui bénéficient d’un emploi dans
un des Etats membres, l’investissement intraGCommunauté par un
mélange de capitaux... Cette unité et ce développement économique
sont censés par la suite apporter une unité politique. La
construction européenne, union formée dès sa naissance au dessus
des peuples, peut se voir comme une politique économique où la
concurrence et la libéralisation du commerce sont les principeshclés.
Sous l’impulsion de la Guerre Froide, le « camp européen » a une
idéologie politique de loin pas neutre. La construction européenne est
le résultat d’une minorité influente qui défend les intérêts
économiques et certaines conceptions politiques qui visent à rétablir
le librehéchange tout en abattant le socialisme sous toutes ses
formes. Le Keynésianisme, qui accompagne l’élite européenne
pendant presque trente ans, vise à donner au peuple ce dont il a
besoin pour éviter toute forme de contestation. Mais cette même
idéologie semble favoriser avant tout l’économie et l’intérêt du
patronat, dans une intégration communautaire privilégiant la voie
d’un marché européen qui induit la circulation des travailleurs, des
capitaux et des marchandises. Ainsi, cette construction européenne,
à travers la CEE, puise son inspiration dans les idées libérales :
harmonisation des politiques sociales, fiscales, du travail... Objectif
de convergence économique de laquelle doit émerger une
entité politique.

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Histoire Allan Cueto Dubs 2011G12

Chapitre 2 : L’Europe naissante et la position de la Suisse


+ Les Etats2Unis face à l’Europe Pour décrire un peu l’hégémonie
américaine, il faut comprendre que l’ascension de son impérialisme est
extraordinaire et sans précédent dans l’histoire humaine. Ce pays devient
la puissance mondiale à la fin de la Première Guerre mondiale et semble
déjà sur le déclin à la fin des années septante. Mais malgré ce déclin,
aucun pays ne semble vouloir remettre en doute son hégémonie, car dans
un monde bipolaire soumit à la Guerre Froide, le camp américain est une
colonne dans l’équilibre des forces. Quelle est la position de
l’administration étasunienne face à l’intégration européenne :

• Les EtatsGUnis soutiennent le projet de la CEE mais contestent l’AELE.

• L’Allemagne de l’Ouest (RFA) : exportation et réindustrialisation rapide,


soutien sans faille par les EtatsGUnis, qui veut la renforcer dès la
sortie de la guerre, car c’est un atout important pour l’Europe.

• La France : renforcer l’Allemagne ne peut pas se faire sans la France, les


deux nations étant à l’origine des conflits. Il faut une aide équitable
entre les deux pays pour éviter toute forme de jalousie nationaliste.
La France va cependant torpiller bon nombre de projet
d’intégration, comme la Communauté Européenne de Défense
(CDE), projet qui avait le souhait de fonder un corps militaire
européen, qui impliquerait de réarmer l'Allemagne et fournirait un
renfort bienvenu à l'OTAN. Mais l'Assemblée Nationale française ne
votera jamais ce traité de défense commune, à cause de l'opposition
résolue des communistes et des gaullistes.

• L’Angleterre : alliée de longue durée des EtatsGUnis, participe au choix


de la CDE et envisage même à un moment donné d’entrer dans la
CECA. Mais elle ne veut pas sacrifier son avantage économique avec
le Commonwealth, avant d’opter finalement pour l’intégration dans
la CEE. Le marché commun européen se construit dès ses débuts
autour des deux pays les plus peuplés : la RFA et la France. Ce
projet d’intégration économique bénéficie, de plus, du soutien des
EtatsG Unis. L’intégration européenne permet donc de réduire le
nombre de partenaire avec qui négocier entre le « Vieux et le
Nouveau Monde », et surtout, offre un partenaire crédible aux
EtatsGUnis d’Amérique. Ces derniers ont besoin d’alliés solides, car
ils sont à présent contraints d’intervenir dans le monde, comme
lors du blocus de Berlin et la mise en place d’un pont aérien qui
alimenta BerlinGOuest en 1949, ou des conflits de Corée et du
Vietnam. Le statut de première puissance G militaire et financière G
mondiale implique des contraintes, et ces conflits obligent le pays à
s’endetter, mais ce même statut à pour avantage de lui permettre
d’emprunter facilement, tout en se permettant de ne pas
rembourser. + L’Angleterre et l’AELE En 1959, l’Angleterre
propose la création d’une zone de libre échange. Cette association
ne contraint pas les pays membres à une perte de leur souveraineté
au profit d’une organisation supranationale. Il s’agit de
l’Association Européenne de Libre2Echange (AELE). C’est dans
une posture délicate que les anglais sont toutefois « contraints » de
reconnaître l’avancée des travaux de la construction européenne et
d’accepter l’importance du couple francoGallemand, mais il leur est
difficile de rentrer dans l’union douanière, car ils ne veulent pas
sacrifier leurs accords commerciaux avec leurs anciennes colonies.

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Histoire Allan Cueto Dubs 2011G12

L’Allemagne va s’intéresser à la zone de libreGéchange de l’AELE, car le


pays a avant tout une vocation exportatrice et cette intégration
allemande permettrait à l’Angleterre de ne pas être soumise à la barrière
économique de la CEE. La France reste cependant sceptique, va s’opposer
au projet et l’intégration à la zone de libreGéchange va dès lors être
refusée.

C’est donc une nouvelle division qui s’opère au sein de l’Europe de l’Ouest :
les six pays membres de la CEE vont faire face aux sept pays membres de
l’AELE, organisation constituée de l’Autriche et la Suisse (pays neutres),
l’Angleterre (pays librehéchangiste), les pays scandinaves (Danemark,
Norvège et Suède) ainsi que le Portugal. Cependant, les pays de la CEE
restent les plus grandes puissances industrielles d’Europe. L’AELE est ainsi
une option stratégique de négociation avec la CEE, l’objectif étant de tenter
d’abaisser les droits de douanes, contourner le TEC.
+ La Suisse face à l’Europe L’essentiel des organisations utilisées par la
Suisse d’avant 1959 changent, évoluent ou n’existent simplement plus :
• En 1961, L’UEP est dissoute après la libéralisation des échanges et
laisse place à l’Accord Monétaire Européen (AME), qui rend
toutes les monnaies occidentales librement convertibles. La même
année, l’OECE devient, après l’adhésion des EtatsGUnis et du
Canada, l’Organisation de Coopération et de Développement
Economique (OCDE).

• La CECA devient la CEE, organisation qui intègre l’élargissement des


échanges commerciaux à l’ensemble des biens industriels, alors
qu’autrefois limité au charbon et à l’acier. Est intégré aussi la libre
circulation des travailleurs et des capitaux, ainsi qu’une
harmonisation commune de la politique agricole. La Suisse face à
la CEE Les pays hors CEE vont être soumis à des règles
discriminatoires à partir des années soixante, et ce à cause de la
chute de l’UEP. Cette nouvelle situation courtGcircuite ainsi la
Suisse et « provoque » une crise au sein de son économie privée. Le
Conseil Fédéral va mandater une expertise de la Délégation
économique et financière du Conseil fédéral, afin de trouver les
arguments du pourquoi la Suisse ne devrait pas intégrer la CEE,
preuve d’une hésitation :

G La fondation de cette communauté a pour objectif final de constituer un


Etat fédératif européen. Les méthodes d’intégrations économiques
choisies doivent favoriser des décisions politiques, ce qui limiterait la
souveraineté de la Suisse.
G Le Tarif Extérieur Commun, le TEC, est la barrière douanière
protectionniste de la CEE, placée à un niveau de taxation supérieur face
aux autres pays européens. Cette mesure prise par la CEE sert de poids
pour les négociations avec les partenaires mondiaux mais risque de
limiter les exportations vers le reste du monde, volonté que la Suisse
désire préserver.

Intégrer l’organisation en tant que pays membre de plein droit


risquerait ainsi de contraindre la Suisse à des choix politiques
contraignants tout en mettant en péril sa neutralité, qu’elle considère
comme vitale pour l’équilibre du pays. Cette réflexion se porte sur l’idée
que cette Communauté a pour objectif de se diriger progressivement vers
une sorte d’Etat fédératif européen. Outre cette raison d’ordre politique,
il y a aussi la raison économique, car l’adhésion obligerait la Suisse à
abandonner son indépendance en matière de politique commerciale
extérieure, et ce serait un danger, car le pays est dépendant du commerce
mondial.

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En 1959, le Conseil fédéral met pression sur la Banque nationale, qui


recommande aux banques privées de ne plus exporter de capitaux vers
les pays de la CEE tant que des avantages ne sont pas obtenus à travers
les négociations.
La Délégation estime ainsi que tant que les six pays membres de la CEE
poursuivent dans cette voie, la politique de limitation d’exportation de
capitaux n’évoluera pas, car elle préserve les intérêts de l’économie
suisse.
Outre une intégration en tant que pays membre de plein droit, la Suisse
envisage aussi l’idée d’une association individuelle avec la CEE, comme le
stipule l’article 238 du Traité de Rome. Cette possibilité permettrait au
pays de bénéficier des avantages économiques de la communauté sans
pour autant se soumettre aux obligations à caractère politique. Mais c’est
un danger pour l’indépendance suisse, car elle n’aurait aucune influence
sur les décisions économiques de la CEE, tout en courant le risque de voir
ses relations commerciales avec les autres pays se détériorer.
La Suisse, en tant que petit Etat, doit alors s’unir avec d’autres pays qui
subissent aussi la discrimination de la CEE, afin de défendre une idée
commune, qui est l’obtention d’avantages douaniers. C’est ce qu’elle fera
en intégrant l’AELE et le GATT. En 1964, la CEE demande à la Suisse si
elle désire intégrer la communauté, réflexion soumise à un court délai.
Heinrich Homberger y voit une « guerre des nerfs » et décrit
l’arrangement proposé comme insuffisant. Le responsable de l’économie
privée dicte son choix aux responsables politiques et parle au nom de la
Suisse entière. Il défend l’ensemble des intérêts de la place financière
suisse, refusant d’emblée l’idée tout en proposant de jouer la carte du
silence. La Suisse intègre le GATT en 1958 et l’AELE en 1960 pour
contourner le TEC La stratégie anglaise va intéresser la Suisse, qui va
pouvoir gagner en force en intégrant l’AELE dans les négociations face
aux six de la CEE. Cependant aucun accord douanier ne sera trouvé. Le 31
juillet 1961, coup de tonnerre dans la politique européenne, l’Angleterre
demande l’adhésion de la CEE. Une fois de plus, c’est la France qui va
s’opposer et le processus d’intégration va être long pour les britanniques.
C’est un signe de l’échec de l’AELE, car l’Angleterre quittera sa propre
organisation en 1973 au profit de l’intégration avec la CEE, finalement
acceptée. Les suisses vont tenter alors de contourner la TEC en se
tournant vers le monde. Le GATT, G qui se traduit en français par «
Accord Général sur les tarifs douaniers et le commerce », et qui est en
1994 remplacé par l’OMC lors de l’Uruguay Round G est une conférence
organisée pour la première fois en 1947 par les EtatsGUnis. Le sens de
cette conférence montre clairement la position des EtatsGUnis, pays qui
se présente comme favorable à la politique de la porte ouverte : il faut
mettre sur pied un échange le plus libre possible. Or, les tarifs douaniers
et les contingents en vigueur depuis le XIXè siècle posent des problèmes
pour les EtatsGUnis, qui veulent répandre leur commerce partout. Le
GATT peut se voir comme le premier signe d’une mondialisation
commerciale. Les pays sont invités à négocier à une table commune, et ce
afin d’éviter de le faire avec chaque pays séparément. La clause de la
nation la plus favorisée17 est un principe simple : cette conférence

17
Clause de la nation la plus favorisée (NPF)

« Clause relative aux accords commerciaux internationaux, par laquelle un pays s'engage
à appliquer à l'ensemble des pays les modalités d'accès à son marché intérieur les plus
favorables parmi celles qui sont proposées. Ce traitement de la nation la plus favorisée
s'applique automatiquement aux pays membres de l’OMC pour les biens et les services.
Si, par exemple, le Japon décidait d'abolir les droits de douane au profit du blé importé
d'Argentine, il devrait également libérer l'importation de blé français, américain, etc. Cette
clause, déjà stipulée dans les accords de libre-échange du XIXè siècle, permet d'assurer aux
pays exportateurs que les avantages dont ils bénéficient ne seront pas remis en cause par
des concessions préférentielles en faveur de pays tiers. »
http://www.larousse.fr/archives/economie/page/43

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Histoire Allan Cueto Dubs 2011G12

est multilatérale et dès qu’un accord est passé entre deux Etats, il est
appliqué à tous les pays membres. La Suisse intègre provisoirement le
GATT le 22 novembre 1959. Ce projet va servir la Suisse dans la
négociation avec la CEE, en s’unissant avec quelques Etats, et va réaliser
ses objectifs lors du Kennedy Round, entre 1962 et 1967, qui aboutira à
une baisse importante des tarifs douaniers extérieurs de la CEE.

Pourquoi l’intégration au GATT est voulue provisoire ?


Paysannerie suisse En 1959, la Délégation économique permanente
débat sur les relations de la Suisse avec le GATT. L’adhésion est désirée
comme provisoire, car la paysannerie suisse, garante de la paix sociale,
est protégée par le Conseil fédéral et l’intégration permanente mettrait le
pays face à une concurrence internationale qui risquerait d’étouffer le
secteur. C’est très simple, à partir du moment où la Suisse intègre cette
structure, elle a pour obligation de libéraliser les importations, donc de
mettre un terme aux contingents. Cette situation mettrait en péril
l’agriculture suisse, notamment dans les secteurs des céréales, du lait et
du vin. Il y a tout de même hésitation quant à la durée de l’intégration, car
les autorités ont conscience de la dépendance du pays avec l’extérieur. La
paysannerie locale arrive à produire une grande partie des besoins
alimentaires du pays, mais le pays ne peut pas subvenir seul à l’ensemble
de ses besoins agricoles. La Suisse a donc un bénéfice dans l’intégration
permanente, et invite l’organisation à un examen du dossier helvétique,
dans le but d’obtenir une législation particulière à son égard. Cette
législation particulière permettrait ainsi à préserver l’agriculture suisse
et aux autorités de poursuivre leur politique agricole, qui consiste en un
subventionnement et un soutien à la paysannerie. C’est une véritable
lecture politique qui s’opère visGà Gvis de l’agriculture. Les autorités
anticipent les besoins et organisent l’agriculture, qui est perçue comme
l’équilibre social du pays. C’est une fois de plus l’expression des intérêts
privés, et une poursuite dans l’intégration économique internationale.
Mais on peut souligner un paradoxe au sein de cette stratégie : les
autorités font preuve de protectionnisme et d’interventionnisme à l’égard
de la paysannerie, et ce dans le cadre de l’intégration d’une organisation à
but librehéchangiste.
Chimie suisse Des problèmes se posent aussi à l’égard de l’industrie
pharmaceutique, car cette intégration mettrait aussi en concurrence le
marché des médicaments étrangers, ce qui nuirait les intérêts de la
chimie helvétique. Et, à l’inverse de la paysannerie, la chimie suisse, donc
l’industrie pharmaceutique, est un secteur leader au niveau international.
Les acteurs de ce secteur privé ne sont pas favorables à l’idée d’intégrer
le GATT. De par sa position importante, les autorités n’abordent pas le
sujet avec le même interventionnisme que pour la paysannerie, et le
secteur de la chimie, à l’inverse de l’agriculture, sera amener à élaborer
par luiGmême les arguments à la nonGintégration.

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Histoire Allan Cueto Dubs 2011G12

« Acteurs de l’économie privée au cœur des débats politiques


Article économiques : intégrer les intérêts privés dans les processus
d’élaboration des lois Il est tenu de le rappeler : comme chaque réunion
officielle depuis 1948 concernant l’élaboration d’une loi ou d’accords
extérieurs, seul les représentants de l’Etat et de l’économie privée –
banques, pharmacies et autres G sont invités à débattre. C’est un
fonctionnement néocorporatiste proche du fascisme Italie qui décide
au nom du pays, et ce de manière non démocratique, car aucun
représentant de la gauche ouvrière, de la paysannerie ou du peuple ne
sont invités à la table des négociations. Les choix sont fait en faveur des
intérêts économiques suisse privé. Historiquement, il est plus facile
d’avoir accès aux procèsGverbaux des négociations sur les relations
européennes dans les archives de l’Union Suisse du Commerce et de
l’Industrie (USCI) que dans celles du Conseil fédéral. Heinrich Homberger
a été l’un des représentants du secteur privé les plus influents dans les
années 50G70, au point d’imposer ses choix avec plus d’autorité que les
ministres. Il a dirigé l’économie privée suisse durant le conflit et est
devenu le patron des patrons en atteignant le poste de dirigeant de
l’USCI. Ce qui est remarquable, c’est qu’il a ainsi dicté les intérêts du
peuple suisse sans jamais n’avoir été élu démocratiquement par
ce même peuple. Distinction entre Consensus helvétique : mythe qui
présente la Suisse comme un pays de stabilité où tous les avis sont
convergents et où aucun conflit n’entrave le bon déroulement du pays. Le
consensus helvétique tente de faire oublier la guerre fratricide du
Sonderbund ou encore la grève générale de 1918 organisée par le Comité
d’Olten. Ce mythe de stabilité s’est aussi construit depuis 1937, avec la «
Paix du travail », qui a domestiqué le pouvoir des syndicats, passant d’un
syndicalisme de contestation à un syndicalisme de négociation, et
décrivant la grève comme principe contraire à l’esprit helvétique (au
début du XXè siècle, la Suisse comptait plus d’une centaine de grève
annuelle, bien plus que ses voisins français).
Compromis helvétique : idée d’un accord systématiquement trouvé,
malgré des avis divergents. L’accord de compromis est une médiation
politique, où l’intérêt du pays passe avant le reste et où les principaux
acteurs savent mettre de cô té leurs avis pour trouver la meilleure
solution possible. » Il est bon de le rappeler que la Suisse n’intègre pas les
institutions supranationales où il existe un risque de devoir se plier à des
obligations trop contraignantes. Cependant, la diplomatie helvétique
intègre certaines organisations de manière ciblée, afin de renforcer son
poids dans les négociations. C’est une volonté d’insertion politique au
niveau commercial et diplomatique. En 1946, la Suisse se dirige vers une
perspective Atlantique, et en signant les accords de Washington, verse
une somme de 250 millions de CHF, officiellement versée pour la
réparation de l’Europe, mais principalement afin de clore la question
concernant sa participation avec les nazis. Cette perspective s’explique
aussi par le fait que le pays vient de perdre son principal partenaire
économique, l’Allemagne, et que le pays, livré au camp occidental, doit se
réorienter. Lorsque la Suisse intègre l’OECE en 1951, c’est tout d’abord
pour des raisons politiques, car le pays a des comptes à rendre aux
EtatsGUnis, toujours pour sa participation économique avec l’Allemagne
nazie. C’est aussi pour le pays une manière de faire reconnaître sa
neutralité, vœu réalisé par l’intégration à L’ OECE. Le pays arrive aussi à
instaurer l’article 14, dit aussi « la Clause Suisse », qui permet à un pays
quelconque de refuser une décision contraignante de la part de
l’organisation.
C’est ainsi qu’en pleine Guerre Froide, le sujet de la Suisse est
momentanément clos, car il faut privilégier les bonnes relations
entre partenaires capitalistes
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Histoire Allan Cueto Dubs 2011G12

Chapitre 3 : de la croissance inattendue à la stagflation


Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe connaît une
importante croissance, et ce grâ ce à l’aide américaine apportée pour
reconstruire les économies européennes. Dans les années 50G60, les
Etats interviennent massivement dans l’économie et un développement
incroyable de crédit se met en place. La productivité augmente et la
société de consommation, qui entraîne une amélioration du niveau de
vie, se développe rapidement. Des concessions sont faites par les
bourgeois aux ouvriers, et l’EtatGprovidence endosse des politiques
sociales, toutes ces mesures étant prisent pour éviter toute forme de
contestation sociale. Les salariés voient donc leurs conditions de vie
s’améliorer et sont toujours mieux payés. Ainsi, pour éviter une perte de
profit face à l’amélioration salariale, la société capitaliste augmente ses
prix. Cette croissance amène à un phénomène qui ne va pas sans poser de
problème : l’inflation. Ce phénomène a déjà été ressenti dès la Première
Guerre mondiale, mais l’inflation des années septante est toutefois
différente. + Les fonctions de la monnaie
• La monnaie sert à faciliter l’échange au niveau international, permet un
équivalent universel de l’échange, grâ ce à des taux entre deux
devises.

• La monnaie est le mécanisme par lequel s’exprime la valeur dans nos


sociétés : l’argent mesure la valeur des marchandises, à chaque
objet correspond un prix

• La monnaie permet l’épargne, depuis environs 5000 ans : autrefois des


greniers pour mettre de cô té les récoltes pour les temps difficiles.
L’argent permet de conserver la valeur. + L’inflation et sa cause Le
problème de l’inflation, c’est qu’elle dérègle les fonctions de la
monnaie. En période d’inflation, la masse monétaire augmente,
donc sa valeur diminue : plus il y a une offre d’argent, plus sa
demande diminue. La conséquence de l’inflation des années
septante est liée à cette période de prospérité économique d’après
guerre. Pour que les échanges puissent se faire, il a été mis en place
des organismes pour faciliter les paiements. En 1959, l’UEP est
démantelée et les gouvernements doivent produire de la masse
monétaire en usant de la planche à billet. Ce n’est pas la volonté de
vouloir créer de la richesse, mais c’est une fonction nécessaire pour
les échanges internationaux. Le problème qui se pose est que la
surproduction de monnaie fait perdre la valeur monétaire, ce qui
entraîne l’inflation. Comme la valeur de la monnaie baisse, les prix
doivent s’adapter, et ce en fonction du taux d’inflation, ce qui cause
une hausse des prix. Le marché est alors déréglé. L’épargne aussi
est touchée, car l’inflation fait perdre la valeur de l’argent, mais la
somme d’argent épargnée dans les comptes bancaires reste la
même pour le client : on a toujours le même argent, mai sa valeur a
diminuée, donc on a un pouvoir d’achat plus faible. + Crise
monétaire de 1971 Au début des années septante survient une
crise internationale qui met fin aux Trente Glorieuses, et qui est
provoquée par les contradictions de la postures des EtatsGUnis à la
fin des années soixante. Le pays, qui profite de sa puissance
militaire et de la dominance du dollar, prend des choix aux
conséquences multiples. Pour comprendre la situation des années
septante, il faut savoir qu’en 1944, lors des Accords de Bretton
Woods aux EtatsGUnis, le dollar devient l’équivalent de l’or. Une
parité est fixée entre les deux monnaies, et ainsi tous les
entrepreneurs du monde peuvent faire des stocks de dollars qui
valent l’or, ce qui permet l’essor du commerce mondial.

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Histoire Allan Cueto Dubs 2011G12

Cette parité entre l’or et le dollar est un avantage pour l’économie


américaine, car les échanges se font à présent en dollar et pour les
entrepreneurs américains, il n’y a plus de problème de change qui se
pose. La même année, et dans le but de garantir le bon fonctionnement
du système monétaire de Bretton Woods, est fondé le Fond Monétaire
International (FMI).
Mais des problèmes financiers vont se poser pour les EtatsGUnis avec la
Course à l’Espace et la Guerre du ViêtGNam dans les années soixante, qui
suivent la guerre de Corée, la crise de Cuba ou encore celle du blocus de
Berlin. Tous ces événements se sont avérés coû teux et ont affaiblit
l’économie étasunienne. De plus, au sein même du pays, la politique
étrangère perd le soutien d’une partie de l’opinion publique, divisant en
deux la société américaine. Parallèlement, des attaques spéculatives
contre le dollar ont lieu, ce qui augmente la masse monétaire de la devise
en circulation dollar, obligeant la banque nationale américaine, la FED, à
acheter de l’or pour garantir la solidité du dollar, comme le prévoit les
accords sur la paritéGor  les EtatshUnis doivent avoir autant d’or qu’il y
a de dollar en circulation.
Toutes ces raisons, cumulé avec la mise en concurrence des économies
européennes et japonaise, entraînent pour la première fois en 1971 le pays
dans un déficit commercial, provoquant la récession, qui est un
ralentissement de l’économie.
Le président Nixon est convoqué par les banquiers de la FED, qui lui
proposent d’abolir la paritéG or afin d’augmenter la circulation du dollar
sans contrainte. Le 15 aoû t 1971, Nixon annonce que le dollar n’est plus
librement convertible en or. Choc planétaire par l’abandon de la libre
convertibilité du dollar, coup de tonnerre mondial, la crise débute alors
qu’il n’y a plus de système monétaire international organisé. La raison est
évidente, la masse de dollars en circulation dans le monde était plus
importante que les stocks d’or détenus par le Trésor américain, et seule
une abolition de la convertibilité peut permettre d’augmenter la masse
de dollar en circulation. Entre 1971 et 1973, le dollar est aussi dévalué
dans le but de stimuler l’économie qui stagne. Après trente ans de
croissance inattendue dans le monde Occidental, une surchauffe
économique s’opère. La crise monétaire qui s’ouvre va cependant donner
de l’oxygène à l’économie américaine, qui n’a plus besoin d’acheter de l’or
pour son financement.
La première puissance militaire, le pays au plus haut PIB, producteur de
richesse et puissance industrielle, dicte son choix au reste du monde. Ils
peuvent se permettre de s’endetter, et il y a absence de plan B, car le dollar
reste la monnaie de change internationale.
Cette décision n’est pas sans causer du tord, car tous les pays qui
utilisaient le dollar comme équivalent de l’or, comme les économies plus
fragiles du Sud, se voient déstabilisées, car elles vendent et exportent
leurs productions dans une devise désévaluée. + Crise pétrolière de
1973 Le pétrole : fondation de l’OPEP En 1960 est fondé une
organisation intergouvernementale : l’Organisation des Pays
Exportateurs de Pétrole (OPEP). A ses débuts, cinq pays exportateurs de
pétrole en sont membres : le Koweït, l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Irak et le
Venezuela. Ensemble, ils vont créer une organisation internationale qui
leur permet de prendre en main la gestion du pétrole, afin de maîtriser la
vente et la production de la matière. Pendant les années 50G70, les
compagnies pétrolières avaient le plein pouvoir sur le cours du pétrole et
imposaient les prix aux pays exportateurs, alors, afin de contrer cette
domination, une politique de nationalisation du pétrole va être
entreprise par les pays membres.
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Histoire Allan Cueto Dubs 2011G12


Crise pétrolière
Le problème qui apparaît avec le pétrole, c’est qu’il reste libellé en dollar.
Avec la désévaluation de la devise qui survient entre 1971 et 1973, c’est
donc un véritable coup de tonnerre qui ébranle les pays producteurs.
Ensemble, ils vont alors se mettre d’accord pour limiter la production de
baril annuelle, réduisant ainsi l’offre et donc augmentant les prix. Dans
un contexte de conflit aussi, les pays de l’OPEP décident de mener un
embargo dans la livraison du pétrole aux pays qui soutiennent Israël
dans la guerre du Kippour. Cette pénurie de pétrole provoque une
ascension des prix de la matière, mettant en danger l’économie mondiale,
alors dépendante de l’or noir.
D’une part, cette décision est prise pour combler les pertes financières
provoquer par la baisse de valeur du dollars et les changement dans
l’économie américaine. D’autre part, c’est aussi un moyen de montrer que
le monde économique, alors en pleine GuerreGFroide, n’est plus EstG
Ouest, mais qu’il est aussi NordGSud. Certains pays, alors mis de cô té
auparavant sur l’échiquier mondial, prouvent qu’ils peuvent aussi
prendre des décisions majeures.
En 1971, choc monétaire. En 1973, choc pétrolier
+ La stagflation
A la suite de ces deux crises, le monde entre en période de récession, ce
qui provoque une diminution brutale de la croissance économique.
Parallèlement à la montée du chô mage, intrinsèque à la récession, s’opère
de manière inédite une augmentation des prix. Après trente ans de taux
de croissance de 4 à 6%, l’élan fléchi et un ralentissement violent de
l’économie et des investissements se produit. Le chô mage perdure et
devient un chô mage de longue durée, ce qui réduit la demande. La
désindustrialisation de la France, par exemple, a débuté dans la première
moitié des années septante.
Cette double crise voit donc aussi les prix augmenter G pour des raisons
d’inflation et de coû ts de la matière première G alors qu’il y a une
véritable absence de demande. Stagnation économique et inflation
mondiale, situation jamais vue qui remet en cause les principes
keynésiens et qui trouve le nom de « stagflation ». Cette situation est
aussi entretenue par le fait que la première monnaie de change
international, le dollar, perd de sa valeur mais que le coû t du pétrole,
alors première énergie libéllée en dollar, augmente, ce qui touche toutes
les industries dépendantes de cette matière première, causant à son tour
l’augmentation des prix des marchandises. + Renouveau économique
Politique monétariste et néolibéralisme à la fin des années septante
Apparition de la pensée de Friedrich Hayek et de Milton Friedman, dans
une extension de la pensée libérale : le néolibéralisme. Ce changement de
paradigme s’est imposé par la situation économique. La relance par la
consommation et l’intervention étatique ne marche pas en période de
stagflation [inflation et stagnation économique], il est donc temps de
changer de paradigme et ainsi remettre en cause le keynésianisme. Le
néolibéralisme est ainsi une critique de l’idée d’EtatGprovidence dans les
pays développés d’après guerre. L’Etat ne peut plus se permettre ses
interventions publiques dans l’économie et il faut donc rétablir
l’économie de marché grâ ce à une nouvelle voie. Le libéralisme d’Hayek
et de Friedman est donc antiGkeynésien et limite, voir supprime, les
interventions étatiques. Le marché devient autonome et incarne l’acteur
principal dans l’intégration européenne. C’est à la suite de cette double
crise monétaire et pétrolière que le dogme de l’Etat, alors garant de la
monnaie, est pointé du doigt. Les Trente Glorieuse ont vu l’émergence
d’une inflation permante, véritable cancer pour le capitalisme, il est donc
temps de contrô ler la monnaie et de reprendre le pouvoir à l’Etat. C’est
dans ce contexte de crise économicoGindustrielle que les
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Histoire Allan Cueto Dubs 2011G12

capitalistes cherchent à investir dans de nouveaux marchés, et les


derniers secteurs non exploités par l’économie privé sont ceux sous
tutelle de l’Etat : distribution de l’eau, électricité, télécommunication ou
encore les assurances maladies, secteurs très rentables. C’est ainsi que
les marchés vont gagner en pouvoir, et ce changement se fait sous le nom
de la libéralisation.
Un programme de remise à l’ordre est alors entrepris, donnant naissance
à une politique monétariste qui change la donne : l’Etat ne doit plus
dépenser, il doit épargner. Le monde angloGsaxon prend le virage
néolibéral très tô t, avec l’arrivée au pouvoir au début des années huitante
de deux néolibéraux : le président américain Reagan et la ministre
anglaise Margaret Thatcher. Cette dernière va mettre en place des
mesures d’austérité : privatisations, prestations de retraites/chô mages
baissées et réduites en durée... C’est une véritabée remise en cause des
acquis de l’EtatGsociale. La grève des Dockers est un exemple des
décisions néolibérale prisent contre les mouvements sociaux. Le
mouvement est apparu après l’annonce du gouvernement de la
privatisation de ce secteur : 3 ans de grève générale qui échoue, par
manque de finance des syndicats. Le socialisme en France En mai 1981,
François Mitterrand, premier président socialiste de la Vè République,
propose une autre politique : nationalisation, â ge de la retraite à 60 ans,
semaine à 39 heures.... La sociale démocratie européenne est sû r qu’il
existe un modèle social européen et, en tentant de contrecarrer la
tournure libérale que prend l’Europe, ils tentent de poursuivre dans la
voie du social. Cependant, en 1983, le programme politique atteint ses
limites et l’inflation touche la France, le socialisme est mis sous pression
et se fait remettre à l’ordre par la finance mondiale. La réunification
allemande Il est estimé entre 800 et 12000 milliards d’euro, financés par
des fonds allemands, le coû t de « l’intégration » de l’Allemagne de l’Est. La
chute du mur arrivant, la première décision du patronat allemand a été
d’envoyer immédiatement les responsables du personnel et délégués des
syndicats à l’Est pour dresser un bilan de la situation économique et
établir des contacts afin d’évaluer le type d’investissement nécessaire à la
remise à niveau de la région. La mise en concurrence des salariés des
deux régions a été favorable pour l’Ouest, car les ouvriers de l’Est sont
moins coû teux. Une nostalgie s’installe aussi pour les ressortissants de
l’Est, qui ont le sentiment de vivre moins bien qu’autrefois : universités
gratuites, égalité sociale, zéro chô mage. Extension européenne
Le projet d’extension européenne est accéléré avec la chute du Mur de
Berlin et du Rideau de fer. Les capitaux européens d’Occident vont
capitaliser les anciens pays du bloc communiste, afin d’offrir des bonnes
perspectives à l’économie de l’union : une géographie proche, un retard
de développement et une absence de culture économique capitaliste.
L’extension de l’Europe rend une fois de plus service aux capitaux
européens, mais il n’y a toujours pas de modèle social, le but étant de
développer l’Est pour en tirer profit à l’Ouest.
Schengen, signé en 1985, est un volet de libre circulation des individus.
Ce volet Schengen, complété par les accords de Dublin, va devenir une
politique de régulation de la main d’œuvre, via laquelle on contrô le les
secteurs, avec un visa et une police Schengen. Le marché commun, la
monnaie unique et les critères de développement économiques
convergents sont les aspects de cette Europe libérale. L’intérieur est
ouvert mais l’extérieur reste étroitement fermé.




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Le traité de Maastricht, signé en 1993, se voit comme une véritable


austérité libérale qui pose pour critère d’entrée dans la zone Euro :
G Inflation : inférieure à 1,5% sur les dix dernières années G Déficit
publique : inférieur à 60% du PIB

Si ces mesures avaient été imposées au XIXè siècle, la plupart des grands
travaux publics n’auraient pas été possibles, comme le projet du Gothard en
Suisse, qui a coûté une fois et demi le budget de la Confédération.

Les limites de l’Europe


Il ne faut pas oublier que l’Europe s’est construite sur des politiques
libérales, prô nant dans un premier temps les interventions de l’Etat dans
l’économie. Aucune politique sociale n’est cependant prise en charge, et
l’harmonisation sociale défendue dans le traité de Rome n’est qu’une
manière de mettre en concurrence les masses salariales européennes.
Cet intérêt d’une Europe libérale satisfait les besoins du capital, et
l’Europe n’existe pas comme une puissance politique. Il y a absence d’un
leadership européen, les Etats ne sont pas réunis sous une même
bannière. L’un des dommages collatéral lié au fait que l’on a voulu
construire une Europe politique sur une Europe économique : pas de
direction économique et politique européenne, pas d’institution militaire
commune. Problèmes rencontrés au Sud A souligner que les trente ans
de croissance ont été possible grâce à « l’exploitation » des pays du Sud par
les pays du Nord. Certains pays du Sud sont étouffés par cette situation et
ne peuvent plus rembourser leurs dettes18 contractées pour se
développer. Dès la fin des années 70 la Banque Mondiale et le FMI,
créanciers de l’Occident, vont intervenir pour s’occuper du paiement de
leurs dettes auprès des banques et autres institutions capitalistes. Ils
vont financer, par des prêts aux pays du Sud, des solutions pour le
paiement de la dette. En contrepartie, des mesures doivent être prisent,
et ce par un plan d’ajustement structurel, qui modifie le
fonctionnement économique du pays. Pour obtenir ces prêts, il faut donc
céder au plan d’ajustement structurel, qui vise notamment :
G La privatisation des services publics G La restructuration de la dette,
par un endettement auprès de ces organisations
internationales G Une réorganisation de l’agriculture, tournée vers
l’exportation au détriment de
l’agriculture vivrière
18« Dans les années 1960/70, les pays du Sud, jeunes Etats indépendants, ont un fort
besoin en liquidités afin de réaliser leurs projets d’industrialisation et des grandes
infrastructures indispensables pour leur développement économique. Ils
empruntent pour se "développer", construire, bâ tir, moderniser. Les créanciers,
capitalistes occidentaux à la recherche de nouveaux placements rentables,
proposent des taux d’intérêt réel faibles mais variables, une échéance étalée sur une
très longue durée et une période de non paiement de plusieurs années. Ils poussent
les pays du Sud à mettre en place des projets coû teux et souvent inadaptés à leurs
besoins. De plus, les ressources financières sont bien souvent gaspillées par certains
dirigeants corrompus. Tous ces éléments expliquent l’explosion de leurs dettes au
cours de la décennie 1970. Puis, à la fin de la décennie, les EtatsGUnis décident, pour
lutter contre l’inflation, d’augmenter la valeur du dollar. En 1979, la FED relève le
taux d’intérêt et le taux de change. Ainsi entre 1978 et 1982, le taux nominal
d’intérêt à long terme passe de 7 à 12.5% et le taux de change du dollar augmente de
120% entre 1980 et 1985. Ce changement de politique monétaire américaine
pénalise fortement les pays débiteurs du Sud car la plupart de leurs crédits ont été
contractés à un taux variable et remboursables en dollars américains. De plus, la
réduction des importations et la baisse de l’inflation dans les pays du Nord entravent
fortement la capacité de remboursement des pays débiteurs » source :
www.ritimo.org 85/95

Histoire Allan Cueto Dubs 2011G12

Chapitre 4 : le Tiers2Monde
+ La colonisation en bref La colonisation est en somme une des formes
les plus anciennes de la politique impérialiste. Les CitésGgrecs et Rome
pratiquaient déjà une certaine forme de colonisation : la Sicile a été
colonisée sous l’impulsion des grecs ; Rome a colonisé une grande partie du
bassin méditerranéen. C’est un rapport de domination qui met en relation
une métropole : le centre, avec une colonie : la périphérie, cette dernière
étant totalement dépendante de la métropole, n’ayant aucune
autonomie : l’administration, le système politique ou la citoyenneté
découlent de la métropole. La métropole estime mener une « mission
civilisatrice » pour développer la colonie, et c’est par la volonté de voir
progresser la Civilisation humaine que la métropole justifie son
intervention. C’est sous impulsion de l’impérialisme que les puissances
européennes ne vont pas vouloir lâ cher leurs colonies et vont s’organiser.
En 1884, en pleine crise économique de la Grande Dépression, la France,
l’Angleterre, la Hollande et l’Allemagne se réunissent à la conférence de
Berlin, sous invitation de Bismarck, pour découper l’Afrique d’un
commun accord. + L’émancipation des colonies La première colonie
qui s’est émancipée a été les EtatsGUnis d’Amérique. Cette révolution
d’indépendance a été menée par les bourgeois, commerçants et
propriétaires de l’ouest du pays, soit le foyer historique. L’émancipation
étasunienne a apporté un espoir à travers le monde et un rêve
d’indépendance a envahit les esprits dans les colonies. Notons tout de
même qu’il s’agisse plus d’une sécession, car la révolution a été menée
par les descendants des colonisateurs, et non par les peuples
autochtones. L’autodétermination des peuples est une notion partagée
aussi bien par le libéralisme du XIXè siècle que par l’idéologie marxiste.
En 1918, Wilson défend cette position, tout comme Lénine en 1916 :

• Pour les révolutionnaires russes, l’autodétermination des peuples est


privilégiée et vise à l’indépendance des peuples de l’empire
AustroGHongrois, afin de bâ tir dans cette Europe centrale un
internationalisme marxiste. L’international est plus important que le
national, mais seul un statut d’indépendance nationale permet de
mener à l’international.

• Pour Wilson, les EtatsGUnis veulent abandonner la politique coloniale,


car elle a un coû t trop élevé, afin de la substituer par une relation
économique. Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, le Pakistan,
l’Egypte, la Chine ou encore l’Inde, d’immenses Etats colonisés,
acquièrent leurs indépendances, et ce dans une phase historique
qui voit s’opposer les deux blocs de la Guerre Froide.
Indépendance et choix du camp Pour les Etats qui accèdent à
l’indépendance, la décolonisation impose un choix : prendre parti
pour l’Est ou pour l’Ouest ? Ces pays vont se méfier à l’égard des
anciennes métropoles. Exemple : protectionnisme indien qui
empêche l’importation de produits américains et européens jusqu’au
début des années nonante et qui tient donc le pays à l’écart de la
mondialisation. Inde : position de neutralisme, ni dedans ni dehors,
et adoption d’une Démocratie constitutionnelle. Chine : régime
communiste, anticolonialisme et contre les puissances coloniales,
URSS inclut face à la domination des pays Baltes, du Caucase et de la
Mongolie. Mais l’indépendance politique n’est rien si subsiste
une dépendance économique.

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Les peuples émancipés, à l’indépendance, n’avaient pas les techniques et


les moyens financiers pour entreprendre les transformations nécessaires
au développement. La prise de distance, qui marque une méfiance à
l’égard des deux camps dominants, ne les empêche cependant pas à
recourir à l’endettement pour développer l’industrialisation. Cette
démarche va donner naissance à un néoGcolonialisme, où les pays du Sud
restent dépendants de la finance du Nord.

Les pays non2alignés – la Conférence de Bandung 2 1955


En 1955 a lieu la conférence de Bandung, qui réunit 29 pays d’Afrique et
d’Asie et qui vont ensemble décider de ne pas s’aligner, ni au bloc de l’Est,
ni à celui de l’Ouest. Cette conférence réunit des pays aux politiques
divergentes et convergentes, mais qui ont pour volonté commune de
mettre fin à la tutelle des pays industrialisés, plus précisément les
EtatsGUnis et l’Union Soviétique, qui tentent d’imposer leur idéologie
dominante.

C’est l’apparition d’un troisième bloc peuplé d’un milliard et demi d’homme
: le Tiers2Monde.

• Les soviétiques sont prêts à mettre à l’œuvre une politique d’aide à


l’égard des pays du TiersGMonde, mais c’est toujours dans le cadre
de la Guerre Froide : accéder aux matières premières et écarter
l’hégémonie occidentale.

• Les américains vont exploiter la même ruse, tout en revendiquant le


statut de colonie britannique qui s’est émancipée, pour écarter une
tentative de récupération communiste. Dans cette période de
Guerre Froide, on constate un réaménagement des relations
internationales, qui aboutit à la disqualification momentanée de
l’Europe face aux deux blocs. Les nonGalignés vont devoir trouver
une place entre les deux grandes puissances, mais l’espoir d’une
troisième voie indépendante va cependant être de courte durée.
L’Egypte, la Chine et l’Inde sont au cœur du débat : Le Caire, Dehli et
Pékin ont un poids démographique important19. Il y aurait pu y avoir
une politique commune de développement à Bandung, mais les
grandes puissances se sont organisées pour garder une domination
économique sur ces pays et entraver la destinée du TiersGMonde.
Des prêts massifs d’argent leurs sont accordés, dans une politique
économique qui permet de maintenir un contrô le. Le
néocolonialisme se base sur une dépendance économique où les
pays nouvellement indépendant politiquement restent sous tutelle
de la finance Occidentale. Cette configuration sert l’impérialisme,
car il n’y a plus besoin d’occuper physiquement le pays, ni maîtriser
son administration, ce qui permet d’en tirer un maximum de profit.
+ Des non2alignés au Tiers2Monde En 1922, Colin Clarks,
économiste libéral antimarxiste, définit, afin de contrer la lutte des
classes communistes, les trois secteurs de la population active :
secteur primaire, secondaire et tertiaire. C’est une manière de
masquer les inégalités sociales, les conflits des classes et les
différences de richesse : les pays développés évoluent dans
l’industrie et les services, alors que les pays non intégrés sont
concentrés dans les secteurs de l’agriculture. Cette manière de voir
les choses cache aussi les inégalités au sein même de la nation, car
le secteur secondaire et tertiaire ne sont qu’une suite logique d’un
développement qui prend racine dans le secteur primaire, un stade
d’évolution qui semble naturel et donc il faut préserver ses acquis.
19En 1985, le TiersGMonde représente 2 tiers de la population, preuve d’une inégale
répartition des richesses. La géographie de la richesse et de la puissance reste la
même.

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La manière d’aborder nominalement le TiersGMonde va ainsi évoluer au


cours du XXè siècle. La conférence de Bandung, résultat d’une
GuerreGFroide, dans une ère propice aux organisations supranationales,
voit d’anciens pays libérés de la tutelle coloniale s’attribuer
volontairement le nom de Pays non2alignés. A travers cette union se
ressent une volonté de poursuivre une voie propre et commune.
Cependant, il n’y a aucune véritable construction économique, ni même
politique : être nonGaligné, c’est être pris dans le jeu, prisonnier entre les
deux puissances, et la course au développement, vision productiviste
menée par le Nord, n’a été qu’un gouffre à l’endettement.
Puis vient l’appellation du Tiers2Monde, qui est un principe de
distinction de richesse : appartenir au TiersGMonde, comme premier
critère, consiste à voir sa population majoritaire vivre avec moins d’un
dollar par jour. Puis les critères évoluent et est mis en corrélation le
développement, le revenu des habitants, l’espérance de vie... Tous ces
critères définissent actuellement l’Indice de Développement Humain
(IDH), qui reste bien évidemment faible dans les pays du Sud et fort dans
les pays du Nord. Il faut en outre constater que la réalité est lue en
perspective du progrès et du développement, et ce dans une vision
purement Occidentale. Le Nord, qui impose le rythme, oublie clairement
de prendre en compte la dépendance des pays du Sud auprès de leurs
économies, dépendance alimentée par le Nord luiGmême à travers
l‘histoire de la colonisation, de la décolonisation, puis de la
néocolonisation. Les régions riches en matières premières ont été
amenées à la modernisation très tô t durant la période de colonisation,
mais après 1945, ces régions deviennent rapidement désuètes. Les
étasuniens, qui se présentent toujours comme une ancienne colonie
britannique qui s’est émancipée, réclament la dépendance des colonies.
Cependant, cette perspective de liberté et d’indépendance cache un désir
purement libéral, une politique commerciale de la part de la nouvelle
puissance mondiale, qui vise à la politique de la porte ouverte.
L’indépendance des puissances pétrolières est donc une volonté
impériale pour les EtatsGUnis

Certaines anciennes colonies obtiennent l’indépendance après la Deuxième


Guerre mondiale, grâce notamment à leur collaboration au sein du camp
des alliés durant la guerre.
"Nous sommes unis par la haine du colonialisme, sous quelque forme qu’il apparaisse ;
nous sommes unis par la haine du racisme et par la détermination commune de
préserver et de stabiliser la paix dans le

monde." Soukarno dans son discours d’ouverture de la conférence de Bandung.88/95


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Chapitre 5 : de l’Indochine française à la guerre du Viêt2Nam


+ L’Indochine française En 1945, le mouvement français de la
résistance, sous pression internationale, accède à la demande
d’émancipation du peuple vietnamien. Le 02 aoû t 1945 est ainsi rédigé la
déclaration d’indépendance du ViêtGNam, mais l’occupation française
prend réellement fin en 195420. La déclaration s’inspire des notions
fondamentales des nations libérales, prô nant la paix, l’autodétermination
et la stabilité dans le monde. Déclaration d’indépendance des EtatsGUnis
d’Amérique de 1776 [...] tous les hommes sont nés égaux. Le Créateur
nous a donné des droits inviolables : le droit de vivre, le droit d’être libre
et le droit de réaliser notre bonheur [...] Déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen de la Révolution française de 1791 [...] les
hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. [...] Guerre
d’Indochine : 194621954 Le ViêtGNam, région intérieure de l’Indochine
française, va se révolter et se soulever afin d’exclure la domination
française dans la région. L’objectif est d’accéder à l’autodétermination
des peuples, et la guérilla anticolonialiste qui prend forme est financée
par les communistes chinois. Les Viêt Minh, militants d’un mouvement
nationaliste communiste, vont profiter de la défaite du Japon21 après la
Deuxième Guerre mondiale pour prendre le contrô le d’une grande partie
du territoire vietnamien. Face à cette situation, l’armée française envoi
un corps expéditionnaire pour reprendre progressivement le contrô le de
l’Indochine. Aucune solution diplomatique ne semble se profiler et la
guerre éclate en 1946. Les Viet Minh, soutenu par l’URSS et la Chine
voisine, vont gagner en 1954 une bataille qui va signer la sortie de
l’Empire colonial français et qui va mener à la fondation de quatre Etats
indépendants en juillet de la même année : Laos, Cambodge et la partition
du ViêtGNam entre le Nord ViêtGNam (communiste) et le Sud ViêtGNam
(capitaliste).
Cette guerre, qui s’est déroulée sous l’emblème de la décolonisation, peut se
voir comme l’un des premiers conflits armés de la GuerrehFroide

Guerre du Viêt2Nam « la deuxième guerre d’Indochine » :


196421975
Nord ViêtGNam : la République démocratique du ViêtGNam Sud
ViêtGNam : la République du ViêtGNam Les communistes Viêt Minh ne
vont pas s’arrêter là . En 1955, un nouveau mouvement, le Front national
pour la libération du Sud ViêthNam, se forme. Le but est de poursuivre la
révolte afin de déstabiliser la région et de reprendre le contrô le de la
République du ViêtGNam. Les EtatsGUnis vont intervenir et financer le
Sud ViêtGNam, dans une vision de soutien capitaliste, mais le Nord
ViêtGNam se montre de plus en plus agressif. L’aide américaine qui se fait
contre les incursions du Nord ViêtGNam ne suffit plus et le pays déclare
la guerre en 1964.
L’armée américaine va devoir mettre sur place une stratégie militaire, à
l’investissement logistique démesuré, car le Sud du ViêtGNam n’a pas de
continuité territoriale et son seul accès se fait par voie maritime. La
puissance de feu américaine, qui va bombarder plus que lors de la
Deuxième Guerre mondiale un territoire aussi grand que trois cantons
suisses, ne va pourtant pas réussir à maîtriser la région, car le Nord et
son arrière pays bénéficient du soutien de la Chine communiste.
20 L’Indochine est un producteur de caoutchouc important, et en cette époque,

Michelin produit le pneu le plus vendu au monde 21 Le Japon avait occupé


l’Indochine pendant la Deuxième Guerre mondiale. La région a été récupérée par la
France en 1945 lors de la défaite japonaise. 89/95

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Les EtatsGUnis vont perdre en premier lieu la guerre de l’image, à l’heure


où les postes de télévisions sont installés bien confortablement dans les
salons des foyers américains. La médiatisation du conflit va influencer
l’opinion publique, et l’idée de progrès, défendu par les valeurs
américaines, semble avoir définitivement du plomb dans l’aile : la guerre
est devenue impopulaire. Pour effet, l’extrême gauche fait ses meilleurs
scores auprès de la jeunesse et de la population occidentale durant ce
laps de temps. En avril 1975, les EtatsGUnis sont contraints de se retirer
définitivement du territoire, lors de la prise de Saigon. De ce fait, ils
accèdent à leur première défaite militaire.

Une année après débute la Guerre de Corée. Coup dur pour les EtatshUnis :
1971, ils abolissent la parité or et une crise s’ensuit. 1975, ils perdent la
guerre du ViêthNam.
“195721963 : la vraie2fausse guerre civile Les partisans du Viêt Minh
s'engagent en 1957 dans une guérilla contre le sud Viêtnam : on est donc
dans une période de guerre civile. Les partisans d'Hô Chi Minh utilisent la
fameuse piste du même nom traversant le Laos et le Cambodge pour
soutenir leurs alliés du sud. (Voir photo ci contre : transport de
munitions sur la piste Hô Chi Minh). Le soutien des É tatsGUnis consiste
alors surtout en livraisons d'armes au sud et en assistance via l'envoi de
conseillers militaires ; le soutien se justifie par la situation de guerre
froide qui partage alors le monde en deux zones d'influence, deux blocs.
196321968 : les années charnières A partir de 1963, le soutien
logistique des É tatsGUnis au Sud Viêtnam prend un caractère officiel et
d'autres proportions. L'envoi de troupes pour affronter la guérilla Nord
Viêtnamienne devient de plus en plus important : 200 000 fin 1965, 430
000 en 1967, 550 000 en 1968. Les B52 américains bombardent
régulièrement le nord Viêtnam. La guerre du Viêtnam pourrait alors se
muer en un conflit conventionnel si les bombardements américains ne
prenaient pas une terrible figure : celle de l'utilisation des armes
chimiques (napalm, défoliants dont le terrible Agent Orange) qui se
poursuivra tout au long du conflit et dont les effets se font encore sentir
aujourd'hui. En outre, les exactions se multiplient et la presse qui suit le
conflit rapporte aux Etats Unis des images de plus en plus violentes qui
alimentent l'opposition à la guerre. (Ci dessus le général Nguyen Loan,
chef de la police sud vietnamienne exécute à bout portant un capitaine
ViêtGCong en plein Saïgon, juste après l'offensive du Tet, sous l'objectif
du journaliste Eddie Adams de l'Associated Press. la photo fera la une de
la plupart des journaux du monde.) 196821975 : la sale guerre des
Etats2Unis La guerre s'enlise dans l'horreur (massacres de civils par les
GI à My Lai en 1968 peu après l'offensive du Tet) et s'étend aux pays
voisins (Cambodge à partir de 1970). Le retrait progressif des troupes
américaines est lentement mis en œuvre sous Nixon et elles quittent le
pays en aout 1972.(ci dessus contre, une des célèbres photos de Nick Ut,
en 1972, avec la petite Kim Phuc qui fuit son village incendié au napalm,
elle même gravement brû lée au dos par cette arme chimique. La photo
reçoit le World Press Photo en 1972). Les accords de Paris qui
confirment le désengagement américain sur place sont ratifiés en janvier
1973. Néanmoins, les opérations militaires opposant le Viêtnam Nord
aux forces du sud se poursuivent encore jusqu'en 1975, année au cours
de laquelle les principales villes du sud du pays sont prises par les
troupes Nord Viêtnamiennes : Hué en mars 75, Da Nang en avril, et
finalement Saïgon le 30 avril 75. 58 000 américains meurent au Vietnam,
alors que le conflit provoque la mort d'au moins 3 millions de
Vietnamiens.”
http://clgeluardservat.blogspot.ch/2010/05/etudierhlahguerrehduhvietnamhauhcoll
ege.html

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Chapitre 6 : la Palestine

+ La Palestine – histoire en bref


Jusqu’au XIIè siècle, la terre palestinienne est occupée par des vagues
d’immigrations successives. En son cœur, Jérusalem, est une région
sacrée pour les religions Abrahamiques, un haut lieu de pèlerinage. Au
XIIè siècle, sous influence arabe, on assiste à une occupation durable et
essentiellement musulmane dans la région. Dans cette phase
d’arabisation, un respect profond à l’égard des populations chrétienne et
juive est néanmoins préservé de la part des musulmans.
Le premier vrai conflit éclate au second millénaire et oppose égyptiens et
ottomans. En 1516, la victoire du sultan Mamelouk est proclamée et la
région est intégrée à l’Empire Ottoman, alors empire plurinational. Pour
précision historique, nous ne sommes pas encore dans le concept des
EtatsGnations du XIXè siècle aux frontières bien établies. La région est
ainsi pendant longtemps un véritable carrefour d’acculturation, un
partage de savoir et de tradition par interaction entre communautés et
de par un enracinement social et culturel des communautés installées. Du
XIè au XVIè siècle, la Palestine est alors un lieu d’échange important, où la
coexistence des religions se fait traditionnellement avec respect. La
majorité des problèmes sont des conflits intérieurs, intrahCommunauté En
1757, les autorités de Jérusalem, alors multiconfessionnelles, décident
d’exclure les moines franciscains et les contraints de quitter la région, car
ils seraient causes de perturbations. Les populations grecs orthodoxes de
Palestine vont obtenir à la suite de cette expulsion des franciscains un
soutien de la Russie : intérêts religieux russophone et latine croisés qui
amènent à une fracture entre les deux communautés. + Mouvement
sioniste 2 1897 Un mouvement national, à la fin du XIXè siècle, va tenter
de s’emparer de ce territoire afin d’y fonder un EtatGnation hébreux.
Cependant, cette construction est infaisable tant que la région reste sous
domination de l’Empire Ottoman. Le mouvement nationaliste sioniste,
fondé par l’écrivain juif hongrois Herzel, voit le jour en 1897 à Bâle, lors
du premier congrès sioniste. Pour contrer la domination ottomane, une
politique organisée va être orchestrée par les sionistes, qui consiste en
un rachat systématique des terres aux pauvres paysans musulmans issu
de la vague d’arabisation du XIIè siècle. Cette politique permet d’aider les
juifs à fuir l’antisémitisme croissant en Europe de l’Est et mène à un flux
migratoire de l’Europe Orientale vers la Palestine. Mais ce rachat de
terre, qui se base sur les principes de la Torah, aboutit à une inégale
répartition du territoire, et ce peuplement, qui se fait de manière
structurée de la part de l’organisation, se fait en partie sans
l’accompagnement politique des autorités ottomanes, facteur qui
déstabilise la région.
En 1880, la Palestine compte 20'000 juifs, en 1900 elle est en compte
50’000. En 1914, la population juive atteint 80'000 individus.
C’est une nécessité que de fonder un Etat pour protéger la communauté
juive. Herzel fait un pari fou quand il organise le congrès à Bâ le, car il
n’obtient pas de soutien de la part des philanthropes et des bourgeois
juifs. Il compte alors sur la masse et lance un appel à la communauté
d’Europe Orientale, afin d’avoir le soutien des juifs de l’Est, alors victimes
de l’antisémitisme. A la base, Herzel était pour l’assimilation juive aux
nations européennes, mais il sera confronté dès sa jeunesse à un
antisémitisme croissant qui pèse en Europe de l’Est. Cette violence à
l’égard des juifs lui fait prendre conscience de sa « différence », ce qui va
l’amener à radicaliser sa vision et à prô ner la fondation d’un Etat juif,
seule manière d’assurer la sécurité de la communauté.

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Le mouvement sioniste va donc travailler sur ce projet avec assiduité, en


mettant une pression énorme sur le gouvernement britannique. L‘axe
prioritaire, présenté d’entrée de jeu, est donc de coloniser la
Palestine en y établissant des colonies de peuplement.
Le mouvement sioniste est un mouvement européen mener par une élite
juive européenne qui se nourrit des discours nationaux d’avant Première
Guerre mondiale. C’est dans un contexte historique qu’il trouve ses racines,
face à la montée du nationalisme et de l’antisémitisme.

+ Les promesses anglaises à l’égard des arabes en 1916 et des juifs


en 1917
En mai 1916, les anglais vont soutenir l’idée de fondation d’un grand
royaume arabe au MoyenG Orient, qui engloberait l’Arabie, la Jordanie, la
Syrie, le Liban et l’Irak. Cette position satisfait les ambitions nationales
des régions arabes, tandis que l’idée même de fonder un EtatGnation au
MoyenGOrient bute sur les intérêts coloniaux des autres puissances
européennes.
Parallèlement, en novembre 1917, ils proposent d’établir en Palestine un
foyer national pour le peuple juif. Dans une logique coloniale, ils divisent
ainsi les deux communautés, et la volonté de fonder ces EtatsGnations au
MoyenGOrient ne va pas sans poser des problèmes aux intérêts
coloniaux, car la région est toujours divisée sous des zones d’influence
européenne. + Défaite de l’Empire Ottoman – 1918 La défaite de
l’Empire Ottoman en 1918, de par son alliance avec la Triplice pendant la
guerre, place la Palestine dans le camp des perdants de la Première
Guerre mondiale. Dans sa perspective coloniale, la GrandeGBretagne va
alors soutenir le mouvement sioniste et sa tentative de colonisation de la
région. D’un regard perfide, l’objectif est donc d’opposer les juifs et les
arabes, afin de réussir à fonder au MoyenGOrient une zone colonisée
britannique. + Mandat britannique 2 1922 La SDN va accorder en 1922
à la GrandeGBretagne un mandat sur la Palestine. Puis en 1923 va
aboutir, lors du Traité de Lausanne, la fondation, à l’ouest du Jourdain, de
la Transjordanie. C’est alors qu’un Etat arabe est fondé et le territoire
confié en 1922 à la GrandeGBretagne se voit réduit. Churchill, alors
secrétaire d’Etat aux colonies, déclare à la suite de ce Traité que la
Palestine ne sera pas transformée en Etat national juif, mais la
GrandeGBretagne autorise toutefois un foyer juif à s’y établir. Puis la
GrandeGBretagne annonce dans la deuxième moitié des années vingt que
la Palestine sera progressivement autonomisée. Le processus de
décolonisation est alors annoncé, et la GrandeG Bretagne ne prévoit pas
la fondation d’un Etat hébreux, mais plutô t celui d’un Etat autonome qui
abritera les deux communautés. + Agence juive pour la Palestine 2
1929 En 1929 voit le jour à Zurich, en marge du congrès sioniste,
l’Agence juive pour la Palestine G future matrice du gouvernement
israélien G censée représenter les intérêts des juifs devant les autorités
anglaises. Le but de l’Agence est aussi de faciliter la migration de juifs en
Palestine, de par un achat intense de terre, qui seront ensuite cédées à la
communauté juive émigrante qui n’a pas forcément les moyens de se les
payer. L’achat se fait de manière centralisée par l’Agence juive, qui
bénéfice de moyens économiques importants, ce qui permet aux juifs
d’acquérir des terres de plus en plus riches et fertiles au Nord de la
région, notamment avec accès maritime. A la suite de la fondation de
l’Agence juive se soulève une réaction violente du Comité Arabe, et des
tensions éclatent entre les populations arabe et juive. La SDN critique
l’administration britannique, à qui lui est demandé de mettre terme à ce
système d’achat qui privatise le territoire palestinien. Les anglais ne vont
cependant pas geler ce système, comme lui est demandé, mais afin de
maîtriser les achats, instaurent des contrô les, qui s’avèrent pourtant peu
efficaces.
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Dans les années trente, la population juive en Palestine est estimée à


400'000, et la migration se multiplie avec la prise de pouvoir des Nazis en
Allemagne et les lois de Nuremberg en 1935.
+ Tripartition de la Palestine – années 30
Nouveau changement de position, la GrandeGBretagne envisage cette fois
de diviser en trois la région et d’y fonder un territoire arabe, un territoire
juif et un territoire sous mandat britannique qui neutralise les régions
Saintes afin d’assurer une médiation pacifique entre les communautés
religieuses. Les arabes protestent violement et rejettent ce projet de
tripartition de la Palestine, alors que les juifs l’acceptent. Une révolte
armée s’ensuit et les arabes menacent les anglais de se retourner contre
eux. Ces derniers finissent par perdre patience à l’égard des arabes.

+ Le Livre Blanc 2 1939 En mai 1939, en réponse aux émeutes, les


anglais publient le Livre Blanc, dans lequel le gouvernement britannique
annonce la limitation de migration de population juive à 75'000
personnes par an, ainsi que la limitation de l’achat de terres par les juifs.
Cette limitation n’empêche pas la migration juive clandestine de
s’accentuer, à une période de tension pour la communauté juive, alors
persécutée avec haine dans l’Europe nazie. Il est aussi présenté dans le
Livre Blanc la volonté de fonder un Etat juif et arabes dans les dix ans à
venir, où les deux communautés partageraient conjointement le pouvoir.
On observe ainsi un nouveau changement de position de la part des
britanniques. Les arabes et les juifs refusent ce plan et s’ensuit une vague
de violence proche de la guerre civile. Les immigrations juives arrivent
en masse, malgré le quota fixé, car nombreux sont ceux qui préfèrent
l’exil à un destin tragique en Europe.
En 1945, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, la population juive est
estimée à 600'000. En 1946, la population est de 700'000 juifs face à une
population de 1’700'000 Arabes.

+ Évènements marquants de 1939 à 1945


Les palestiniens arabes refusent la solution du Livre Blanc et, face à la
promesse de fonder un Etat incluant un foyer juif en Palestine, se
briguent contre la GrandeGBretagne pendant la guerre, espérant jusqu’à
la défaite de l’Alliance et se ralliant idéologiquement aux pays de l’Axe. La
Palestine, de par son soutien, est ainsi du cô té des perdants au lendemain
de la guerre.
Dans l’autre camp, et tandis que l’Allemagne nazie continue ses
persécutions et applique la « solution finale », génocide qui s’opère en
plein cœur de l’Europe, des palestiniens juifs suivent une formation
militaire au sein de l’armée britannique et combattent aux cô tés de
l’Alliance. En 1945, la communauté internationale est ainsi divisée, car
d’une part des palestiniens arabes ont soutenu les pays de l’Axe, et
d’autre part des millions de juifs ont été victime de l’industrie de la mort
nazie. + Départ de la Grande2Bretagne et approbation des
Etats2Unis pour la colonisation – 1946 Le président américain
Truman approuve en octobre 1946 le processus de colonisation de la
Palestine par les colons Juifs. Ce signe de reconnaissance peut se voir «
comme une forme de remerciement aux palestiniens juifs qui ont
combattu aux cô tés de l’armée britannique et des alliés ». Quand l’Agence
juive réclame la fondation d’un Etat juif viable, contrô lant sa migration,
sa politique et son économie, c’est sans hésitation que Truman l’accepte.
L’objectif est alors de fonder deux Etats distincts : un Etat juif et un Etat
palestinien, avec une zone centrale, Jérusalem, sous régime international,
afin de neutraliser ce lieu Saint et en assurer le libre accès aux
communautés Abrahamiques.
L’Agence juive la réclame, Truman l’accepte. 93/95
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En 1946, la GrandeGBretagne est toujours administratrice de la Palestine,


alors que la région est au bord de la guerreGcivile. C’est ainsi que,
automne 1947, le pays décide de se retirer de la Palestine pour le 15 mai
1948, et remet le mandat confié par la SDN en 1922 aux mains de l’ONU,
tout en appuyant l’idée de fonder deux Etats indépendants.
Le 29 novembre 1947, l’Organisation des Nations Unies soumet un plan
de partage de la Palestine en deux Etats indépendants. Les juifs
approuvent la résolution, tandis que les arabes la rejettent. C’est à ce
moment là que la Ligue Arabe relance l’idée de fondation d’un Etat
indépendant unique araboGjuif, proposé dans le Livre Blanc de 1939,
revenant ainsi sur une proposition refusée dix ans auparavant. La
guerreGcivile éclate entre les deux communautés, et la région tombe aux
mains de la violence, ce qui accélère le départ des britanniques. Le 10
avril 1948, une expédition juive détruit des villages arabes, faisant état
d’un massacre sur son passage. + L’indépendance de l’Etat juif d’Israël
– 15 mai 1948 Le 15 mai 1948, jour du la fin du mandant britannique,
Israël est proclamé comme Etat indépendant, et le pays est à la fois
reconnu par les EtatsGUnis et l’URSS. La même année, une guerre éclate
entre Israël et la Palestine, qui ne reconnaît pas l’Etat hébreux. C’est sans
oublier que la majorité du corps militaire israélien a suivi une formation
dans les rangs de l’armée britannique, et que l’Etat israélien est soutenu
logistiquement par les EtatsGUnis, ce qui lui assure une puissance de feu
supérieure. Cette guerre, gagnée sans surprise par les israéliens, va
aboutir à l’annexion d’une grande partie des territoires arabes, véritable
perte notoire pour la Palestine. Indépendance d’Israël en pleine
Guerre Froide Les russes restent proches géographiquement et
bénéficient du soutient de la Syrie et de l’Irak. Parmi les victorieux du
conflit mondial, ils forment toujours une alternative idéologique, et la
région ne doit pas tomber sous influence communiste. C’est alors que les
EtatsGUnis vont appuyer l’Etat d’Israël, manière d’assurer une présence
américaine dans le MoyenGOrient et de tisser des liens avec un nouvel
allié de poids. De plus, avec l’arrivée au pouvoir des nazies en 1933, les
EtatsGUnis ont connu une forte immigration juive sur son sol, faisant
ainsi exploser le nombre de citoyens juifs que le pays comptait déjà .
Aujourd’hui encore, il est d’une nécessité pour les présidents américains
d’avoir le soutien de la communauté juive américaine, car riche, puissante
et influente.

+ La crise du canal de Suez – 1967


Quand Nasser prend le pouvoir en Egypte, il met en place un
gouvernement inspiré de la gauche et réclame, dans la proclamation d’un
discours anticolonial, l’autonomie complète des pays colonisés, ce dans le
contexte des pays non alignés. Il va réclamer la nationalisation du canal
de Suez, qui est restée en main européenne, et cette décision s’applique
en 1967. Les britanniques, les français et les israéliens se réunissent en
secret pour contrer cette idée qu’ils trouvent intolérable. Pour Israël,
c’est un danger pour sa sécurité, tandis que pour les deux puissances
européennes, c’est une attaque contre la propriété privée. Ni l’ONU, ni les
EtatsGUnis, ni l’URSS sont au courant des agissements. Cet événement va
ainsi rapprocher les deux camps idéologiquement ennemis, et des
échanges de communication directe vont être réamorcés entre eux.
L’Egypte, soutenue par les EtatsGUnis de par un mandat de l’ONU, va
reprendre le contrô le du canal. La puissance américaine tape sur la table
et rappelle aux européens que le temps des colonies est à présent révolu.
C’est en période de GuerreGFroide que le soutien à l’Egypte redore
l’image des EtatsGUnis auprès des pays arabes.
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+ Déroulement des conflits depuis la déclaration de l’ONU

• Guerre d’indépendance – 1948G49 : occupation des territoires


palestiniens, perte notoires pour les Arabes.

• Guerre du Sinaï – 1956 : contre l’occupation militaire égyptienne du


désert du Sinaï.

• Guerre des six jours – 10 juin 67 : occupation du Sinaï par la ligue


Arabe, qui encercle l’armée israélienne, mais cette dernière
prouvera sa puissance en dominant le conflit. L’Egypte est obligée
de reconnaître l’Etat d’Israël, car l’Etat hébreux détient des
prisonniers de guerre égyptiens. Israël occupe le Sinaï, la
Cisjordanie, le Golan (Syrie) et la bande de Gaza.

• Crise de Suez – 1967 : les français, britanniques et israéliens remis à


l’ordre par les américains, lors d’agissement secret contre l’Egypte.

• Guerre du Kippour – octobre 1973 : Egypte et Syrie vont tenter de


récupérer les territoires perdus lors de la guerre des six jours. Cette
guerre met sous tension les EtatsG Unis et l’URSS, le monde semble
prêt à virer dans un conflit nucléaire. Les EtatsGUnis mettent
pression sur Israël pour faire cessezGleGfeu et éviter un conflit
mondial. Israël en position délicate car l’Egypte a clairement
dominé sur le plan logistique.

• Occupation « pour la paix en Galilée » du Liban – 1982

• Nouvelle occupation du Liban – 2006 + Conclusion sur Israël L’Etat


d’Israël est ainsi né d’une guerre, à la suite de décennies de
violences et de massacres perpétrées contre les populations juives.
Le pays vit depuis sa fondation dans une culture de guerre, où tous
les citoyens sont soumit au service militaire obligatoire, de trois ans
pour les hommes et de deux ans pour les femmes. L’armée
israélienne bénéficie d’une puissance militaire énorme, de par
notamment au soutien des EtatsGUnis. Israël est une démocratie et
une gauche radicale anticolonialiste existe, mais elle reste
minoritaire face à la puissance des intégristes religieux et des
militaires. Le pays lutte contre le terrorisme, et ce discours est
repris après le 11 septembre 2001 par les américains. Mais
comment traiter un peuple de terroriste, quand un Etat puissant est
responsable de massacres et de colonisations brutales à l’égard
d’innocent ? Le recours à la violence n’est que le reflet de la
détresse du peuple palestinien, qui y voit par cette voie le dernier
recours possible face à cette injustice qui n’est toujours pas réglée
au XXIè siècle.

Aujourd’hui, Israël a une population estimée à 7'800'000 habitants


En bref
Etre Juif, c’est appartenir à une religion millénaire qui trouve piliers sur
l’appartenance et les liens du sang. Ceux qui ont construit l’image du juif,
ce ne sont pas les juifs euxGmêmes, mais ceux qui les dénonçaient : les
nazis et les antisémites de l’Est.
Herzel était favorable à ses débuts à l’assimilation, mais ces idées
radicales se sont développées face à l’antisémitisme dont lui et sa
communauté étaient victime.

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