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LES LOIS ET LES PROGRAMMES ATHÉNIENS DE RÉFORME

CONSTITUTIONNELLE AU MILIEU DU IVE SIÈCLE


Slobodan Dušanić

Editions Picard | « Revue Française d'Histoire des Idées Politiques »

2002/2 N° 16 | pages 341 à 350


ISSN 1266-7862
ISBN 9782708406858
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Slobodan Dušanić, « Les Lois et les programmes athéniens de réforme


constitutionnelle au milieu du IVe siècle », Revue Française d'Histoire des Idées
Politiques 2002/2 (N° 16), p. 341-350.
DOI 10.3917/rfhip.016.0341
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É T U D E S

LES LOIS ET LES PROGRAMMES ATHÉNIENS


DE RÉFORME CONSTITUTIONNELLE
AU MILIEU DU IVe SIÈCLE

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par Slobodan DUS̆ANIĆ*

La cité des Lois présente une structure composite, bien que les éléments
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athéniens y soient prédominants pour ce qui concerne l’origine et la nature


de ses institutions 1. Ce lien entre Magnésie et les réalités constitutionnelles
athéniennes du IVe siècle et des siècles précédents n’est ni accidentel ni
purement conventionnel 2, et doit être étudié dans le cadre complexe des
appels à la réforme contenus dans les Lois. Considérés dans leur ensemble
et analysés du point de vue de l’historien, ces appels suggèrent que les Lois
avaient à faire avec les projets de réformes intérieures qui caractérisaient la
vie publique athénienne à partir, approximativement, de 355 av. J.-C. Certains
parmi les plus importants de ces projets inspirèrent l’Aréopagitique d’Isocrate
(publié vers 354 av. J.-C.), discours qui offre un parallèle instructif à divers
titres au dernier dialogue de Platon.

* Slobodan Dušanić est professeur de philosophie ancienne à l’Université de Belgrade. Texte


original en anglais.
1. Morrow 1960, p. 592 ; Piérart 1974, p. 465 sq. ; et d’autres.
2. Il n’y a rien là de paradoxal. L’intérêt de Platon pour la politique athénienne et son intention
de l’influencer ont laissé bien des traces dans ses premiers écrits, ainsi que dans les parties
des Lois qui traitent des affaires étrangères des Magnètes et des Grecs en général (Dušanić
2001, p. 227-239).
342 / RFHIP No 16 – ÉTUDES

Commençons avec certains éléments fondamentaux des Lois – celles de


leurs parties qui n’ont pas trait à la législation, pour être précis. On peut y
voir le point de départ de la politique concrète de l’Athénien.
(a) Deux phrases des Lois (XI, 919d, XII, 946b) – délibérément ambiguës,
difficiles à traduire et à interpréter – citent le nom de Magnésie de façon à
laisser entendre qu’il s’agit d’une cité où sont attendues des réformes (XII,
946b : « salut », à la fois politique et éthico-religieux), et non pas simplement
une colonie de Cnossos nouvellement fondée. En fait, pour Platon, l’image
de la colonie naissante n’était qu’un procédé littéraire pour indiquer un État
qui connaît une amélioration fondamentale de son organisation et de ses
mœurs ; de façon analogue, il emploie le vocabulaire de la « colonisation »
quand il traite de projets de changements constitutionnels dans la République 3

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et dans la Lettre XI 4.
(b) La meilleure interprétation du passage controversé 5 qui différencie les
trois politeiai (V, 739b-e), c’est que la « première politeia » désigne la consti-
tution divine de la République, la « deuxième politeia », celle de la cité
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parfaite, « crétoise », à savoir Magnésie, et la « troisième politeia », l’aspect


praticable, attique, de l’utopie complexe de l’Athénien. L’auteur des Lois ne
traite pas de façon unitaire de la « troisième politeia » ; ce serait pourtant
une erreur de suivre ceux, parmi les commentateurs modernes, qui pensent
qu’il n’a jamais tenu sa promesse d’en donner la description d’une manière
ou d’une autre (V, 739a, cf. 739e). Pour plusieurs raisons (du même ordre
que celles qui ont conduit Xénophon, dans la Cyropédie, à introduire, dans
son image de la Perse, sans les lier entre eux, quelques traits athéniens et
spartiates), Platon a préféré traiter cette question de façon non systématique,
sans donner de précisions d’ordre géographique ou politique. Ses idées sur
la « troisième politeia » peuvent être reconstituées à partir d’allusions spo-
radiques (souvent indirectes) et de doublets tels que la Magnésie dominée
par les lois et celle que domine un Nestor ou le jeune tyran 6 : elles envisagent
une Athènes améliorée, bien sûr (cf. infra section II) ; la valeur symbolique

3. Cf. Platon, République, II, 379a (ο&κιστα πλεω, « fondateurs d’État »), cf. VIII, 547c
(ο&κε%ν, « se gouverner »). Cf. Dušanić 1978, p. 72 sq. et n. 121.
4. Cf. Platon, Lettre XI, 359a (ο&κιστα, « colonisateurs »), et Dušanić 1980, p. 123-125. Cet
usage spécifique du vocabulaire de la « colonisation » avait ses racines dans les premières
idées cycliques (Dušanić 1990, p. 380) et, d’autre part, dans la conviction qui était celle de
Platon qu’il est plus facile de mener à bien la réforme véritable d’une cité après une rupture
radicale avec l’état antérieur des affaires (voir infra).
5. Cf. par exemple Schöpsdau 1991 ; Dušanić 1990, p. 238 et n. 25, p. 381 ; Laks 2001.
6. Dušanić 1990, p. 381-383. Pour quelques autres doublets du même genre, voir ibid.,
p. 266-270, p. 384 (à propos de VI, 752d-753a et 754c-d), p. 269 (à propos de VI, 755e et
756a-b), p. 291-301, p. 386 sq. (à propos de XII, 951d-e et 961a-c). Comme le montrent les
commentaires allusifs d’Isocrate sur les Lois (Panathénaïque, 78, 240 et 246), Platon utilisait
LES PROGRAMMES DE RÉFORME CONSTITUTIONNELLE / 343

du nombre ordinal 7 rappelle l’insistance de Platon sur l’importance du « troi-


sième sauveur » (III, 692a ; XII, 960c-d). Et l’emploi du verbe diaperaino,
« porter à son achèvement » (V, 739e), semble suggérer qu’il projetait d’appli-
quer la « troisième politeia » dans la vie réelle, et pas seulement d’en mener
à bien l’élaboration littéraire dans les Lois (739a) 8.
(c) Platon, manifestement, était d’avis qu’une réforme de la constitution
de l’Athènes de son temps était à la fois inévitable et nécessaire. Selon lui,
cette réforme nécessitait des mesures de rupture radicale. S’agissant de graves
défauts, il ne se fiait pas à des améliorations partielles (Charmide, 156b
sqq.) ; d’autre part, d’après son propre diagnostic, la crise athénienne ne
relevait plus de la solution pacifique qu’on aurait pu souhaiter. La leçon du
Timée et du Critias (publiés peu avant que Platon commence à travailler aux
Lois) est la suivante : Athènes est en guerre contre elle-même 9 ; pour vain-
cre 10, c’est-à-dire pour devenir un État où la « minorité vertueuse » l’emporte

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sur la masse des « mauvais citoyens », il lui faut revenir à la constitution des
ancêtres (patrios politeia) ! Cela représenterait un changement légitime « par
rapport à ce qui est mauvais », changement qui n’irait pas à l’encontre de
l’aversion habituelle de Platon pour l’« innovation » en tant que telle (VII,
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797d sqq.). D’une façon qui n’a rien d’inattendu, le lecteur des Lois est
conduit à chercher la source du salut de Magnésie dans le Conseil Nocturne,
une copie institutionnalisée de l’Académie de Platon (voir infra II-III). Son
aide ne devait pas être limitée à la sphère intellectuelle : l’Athénien exige
ouvertement du candidat à l’entrée dans le Conseil 11 qu’il participe si néces-
saire à une révolution 12, qui éradique la corruption dans sa cité natale (VI,
770e-771a). L’image du feu purificateur est introduite dans un passage
connexe (XII, 960c9), dont les modernes ont tendance à donner une lecture

différentes techniques qu’on peut ranger sous les rubriques de la fiction, de l’allusion, de la
création d’équivoques, etc.
7. Cf. Platon, Lois, I, 627e.
8. Cf. Friedländer 1960, p. 362 et p. 504 n. 12.
9. Cf. Dušanić 1982, p. 29-31 ; Dušanić 1994, p. 92 sq. Notez les observations de l’Athénien
dans le livre I des Lois : « Une guerre se livre en chacun de nous contre nous-mêmes » (« à
la maison, au village, dans une cité »), 626e-627a (cf. République, IV, 430e sqq.).
10. Cf. Lois, I, 627a (à propos de la victoire des citoyens qui forment dans l’État la « minorité
vertueuse »).
11. C’est-à-dire le « gardien des lois » et le « législateur » (VI, 770c, avec la référence à la
révision des lois, 770e-771a).
12. Si l’on interprète ainsi l’expression employée par l’Athénien à 770e1-6, anastatos (scil.
polis), (une cité) « mise sens dessus dessous, révolutionnée ». Je proposerai ailleurs une
explication détaillée de cette expression significative. La meilleure traduction à ce jour de
770e1-6 est celle de R.G. Bury (Loeb Classical Library), fondée sur un texte légèrement
corrigé : « ... concernant l’État, il (le futur membre du Conseil Nocturne) doit accepter qu’il
soit révolutionné, si cela paraît nécessaire... ». Cf. III, 688e : « ... le législateur doit s’efforcer
d’inculquer aux cités toute la sagesse possible, et d’en éradiquer la folie autant qu’il le peut ».
Voir Dušanić 1990, p. 298-300, 387.
344 / RFHIP No 16 – ÉTUDES

et une interprétation erronées 13, mais dont on trouve de nombreuses analogies


dans les passages « révolutionnaires » des dialogues antérieurs 14.
(d) Il est digne de remarque que les indications de Platon concernant la
version du Conseil qui peut être attribuée à la « troisième politeia » impli-
quent les idées de secret (XII, 968e2-5) et de danger (ibid., 7 sqq.). Les
dernières phrases des Lois soulignent fortement ces implications. Bien que
ces deux idées, et le passage 968e dans son ensemble, puissent être et aient
été interprétés comme se référant aux risques intellectuels du travail théorique
du législateur en chambre, il vaut mieux supposer qu’ils désignent – sur le
plan des réalités politiques – les caractéristiques des actions menant à un
coup d’État. Les noms de Clinias et de Mégillos sont éloquents en ce sens ;
le premier surtout, qui évoque Alcibiade et le milieu socratico-académique,
souligne l’importance de la politique concrète athénienne dans toute la ques-
tion.

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II
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La cité des Magnètes est constituée essentiellement des éléments suivants :


(a) le Conseil Nocturne, (b) le corps civique des Cinq Mille 15, et (c) le conseil
des Gardiens des Lois (nomophylakes). Ces trois corps présentent des traits
athéniens aisément reconnaissables, pour autant qu’en sus des réalités du
milieu du IVe siècle ils reflètent des programmes de réforme.
(a) Bien qu’on discute encore de la question de savoir si c’est dans l’Aca-
démie de Platon qu’il faut chercher le modèle du Conseil Nocturne 16, c’est

13. On a souvent corrigé le substantif de τ. πυρ (« par le feu ») et athétisé τ?ν λεχθ$ντων,
α/πAκάσµενα τ@, sans bonnes raisons ni résultats satisfaisants. La phrase doit être comprise
de la façon suivante : « Que la première d’entre elles est Lachésis, la deuxième Clotho, et
Atropos la troisième sauveuse de ceux qui ont été choisis (c’est-à-dire, dans le cas d’un
individu ou d’un État, choisis par « quelque divinité » [III, 691d-e ; Politique, 271c]), ce qui
[c’est-à-dire l’étymologie du nom d’Atropos, cf. les « titres » de c5 ; Atropos et l’irréversibilité
du destin : République, X, 620e sqq.] exprime (l’image des) fils sur un fuseau dont le feu rend
la torsion irréversible. » Voir Dušanić 1990, p. 327, n. 340.
14. Le passage le plus proche étant Euthydème, 285c : – Socrate : « Je ne suis qu’un vieil
homme, je suis donc prêt à courir le risque, et je me remets aux mains de Dionysodore que
voici comme s’il était Médée de Colchide. Qu’il me tue, qu’il me fasse cuire même s’il veut,
si seulement il me rend vertueux » (il s’agit là d’un motif populaire, où l’on retrouve l’écho
des Cavaliers d’Aristophane, 1321 sq. et des programmes de patrios politeia). La recomman-
dation de démarches aussi drastiques n’est pas rare dans le corpus platonicum, voir par exemple
Politique, 293 b, d (le médecin usant « d’un scalpel, d’un cautère ou de quelque autre traitement
douloureux », cf. Charmide, 156b sqq.), 296a-e (voir Motte 1981, p. 573 sq.). Pour les Lois,
I, 628c et IV, 706b-c, voir Dušanić 2000, p. 58 sq.
15. 5040, pour être exact, mais voir Aristote, Politique, II, 1265a (et cf. 1262a : les Mille de
la République).
16. Parmi les partisans de cette thèse, on trouve Barker 1960, p. 402, n. 2 ; Diès 1951,
LES PROGRAMMES DE RÉFORME CONSTITUTIONNELLE / 345

l’explication la plus plausible des ressemblances entre le Syllogos et l’école


de Platon. Tout d’abord, les deux institutions ont en commun un engagement
politico-philosophique spécifique. En outre, leurs structures et leurs tâches
concrètes sont liées par un certain nombre de détails. La version du Conseil
qui (à mon avis) appartient à la « troisième politeia » 17 inclut (XII, 961a-c)
« tous ceux qui auront été distingués pour leur mérite, et ceux qui seront allés
à l’étranger pour voir s’ils pouvaient découvrir quelque méthode appropriée
pour garder intacte une législation » ; les premiers, parmi lesquels les mili-
taires doivent avoir été les plus nombreux (cf. XII, 921e-922a ; 943b-c),
rappellent les contacts entre l’Académie et d’influents généraux de la stature
de Timothée, Chabrias et Phocion 18 ; les seconds, les visites des législateurs
membres de l’Académie aux cités grecques dont les constitutions étaient
dignes d’intérêt en raison de leur qualité ou du fait qu’elles étaient engagées
dans un processus de changement 19. Et le discours quelque peu « obscur »
de 968c 20 implique que le noyau philosophique du Conseil, proche de l’Athé-

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nien lui-même (alter ego de Platon), existait dès avant la fondation de Magné-
sie 21 – en d’autres termes, 968c appuie la proposition de G.R. Morrow et de
quelques autres spécialistes contemporains, d’identifier l’archétype du
Conseil avec la confrérie de penseurs instituée par Platon. Un fait parlant est
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qu’il n’y a rien qui ressemble au Conseil Nocturne dans les institutions
recommandées par Platon aux Syracusains dans ses Lettres VII et VIII, contem-
poraines des Lois. Manifestement, il ne pouvait pas imaginer qu’un tel corps
fonctionne ailleurs qu’à Athènes, « le prytanée même de la science » (Hip-
pias, dans le Protagoras, 337d).
(b) Le corps appelé « les gardiens des lois » (Nomophylakeia) constituait
l’organe le plus puissant de Magnésie. Étymologiquement, son nom rappelle
la compétence principale de l’Aréopage antérieur à Éphialte. G.R. Morrow
a soutenu de façon convaincante que la ressemblance entre les deux, les
Aréopagites et les Nomophylakes, n’était pas dénuée de signification : bien

p. LXXXVIII ; Morrow 1960, p. 509 sqq., et Dušanić 1990, p. 301 sqq., 386 sq.). Dans une
excellente analyse (Brisson 2000), L. Brisson a exprimé un point de vue similaire, formulé
avec précaution. Il n’est pas repris dans Brisson 2001.
17. Cf. 961a-c. Pour le Conseil plus parfait, et moins athénien, de XII, 951d-e, voir Dušanić
1990, p. 291 sqq., 386 sq.
18. Jacoby 1923, 328 F 223 ; Plutarque, Adversus Colotem, 32 (Moralia, 1126c).
19. Morrow 1960, p. 509 sq. ; Dušanić 1990, p. 306 sq. (sur Cléarque, Aristonyme, Socrate
le Jeune, Léodamas, Ménédème de Pyrrha, Euphraios, etc.).
20. « Mégillos et Clinias, dit l’Athénien, il est impossible de décider des activités du Conseil
avant qu’il ait été établi. Le curriculum de ses membres doit être fixé par ceux qui ont déjà
maîtrisé les branches nécessaires du savoir – et seuls un enseignement préalable et une
abondance de discussions personnelles règleront avec succès des questions comme celle-là ».
Cf. 968b : – L’Athénien, à Clinias : « J’ai beaucoup d’expérience de tels projets, et j’ai étudié
pendant longtemps dans ce domaine, aussi serai-je plus qu’heureux de vous aider – et peut-être
en trouverai-je d’autres pour se joindre à moi. »
21. Morrow 1960, p. 513 et n. 22 ; Dušanić 1990, p. 301, 386.
346 / RFHIP No 16 – ÉTUDES

que certains, à l’époque moderne, aient soutenu le contraire, l’Aréopage des


e e
VI -V siècles doit avoir servi à Platon de modèle pour les « gardiens des lois »
dans son dernier dialogue et (grâce à ses diverses indications) les lecteurs
anciens pouvaient comprendre assez facilement les intentions du scolarque 22.
On peut ajouter plusieurs arguments à l’appui de cet élément de l’interpré-
tation du livre VI 23. Le relèvement de l’Aréopage fut une caractéristique de
la pratique et de la théorie politique athéniennes après la Guerre Sociale ;
cette tendance est attestée, entre autres choses, par l’Aréopagitique d’Isocrate.
Elle allait de pair avec les propositions « modérées » d’une réforme « à la
dorienne » de la constitution athénienne, propositions qui rappellent le choix
de Platon de donner à Magnésie une structure mêlée d’éléments attico-crétois
et spartiates. Plus spécifiquement, cette structure rappelle l’identification de
fait, par Éphore, des lois de Crète, de Lacédémone et de l’Aréopage, dont la
combinaison était censée avoir inspiré la « bonne législation » de la Locres
d’Occident 24. Il y a un détail plus spécifique qui mérite notre attention. Les

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Lois prescrivent, et c’est plutôt surprenant pour le lecteur moderne, des
élections militaires pour les Nomophylakes 25 ; prescription en accord, très
probablement, avec la propagande du IVe siècle, qui insistait sur les mérites
(réels ou inventés) de l’Aréopage dans les victoires remportées par les Grecs
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sur les barbares 26.


(c) Comme l’a remarqué J. Bisinger 27, le troisième pilier de la constitution
des Magnètes, les Cinq Mille, peut être interprété comme le rétablissement
de la constitution « modérée » de 411-410 avant J.-C. Les corps civiques des
deux constitutions étaient pratiquement de la même taille 28. En outre, Magné-
sie représente les valeurs sur lesquelles le régime de 411-410 était ou pré-
tendait être fondé – en particulier, la concorde sociale (homonoia), le patrio-
tisme panhellénique et une mentalité agrarienne. Il y a de bonnes raisons de

22. Morrow 1960, p. 211-214.


23. Dušanić 1990, p. 277 sqq. (avec la bibliographie), p. 383-385.
24. Jacoby 1923, 70 F 139. Cf. Lois, I, 638b.
25. Cf. Lois, VI, 753b (« quiconque sert dans la cavalerie ou l’infanterie » – notez l’ordre
dans lequel sont mentionnés ces deux noms, qui trahit les affinités aristocratiques de l’auteur –
« et a combattu sur le champ de bataille... doit participer » aux élections) ; cf. 775c, 756a et
XII, 951c. Voir aussi la Lettre VIII, 356d.
26. Spécialement à Salamine : voir par exemple Isocrate, Aréopagitique, 51-52 ; Aristote,
Politique, V, 1304a ; Id., Constitution d’Athènes, 23, 1 ; 25, 1 (= Plutarque, Thémistocle, 10,
6-7). Bien qu’il soit le produit d’idées politiques opposées, le fragment de Cleidémos (Jacoby
1923, 323 F 21) appartenait au même ensemble de manipulations tendancieuses des souvenirs
des guerres médiques et, comme l’Aréopagitique d’Isocrate, anticipait en quelque manière les
passages d’Aristote cités ci-dessus ; comme tel, le fragment est intéressant à divers titres pour
notre propos (Rhodes 1985, p. 287 sqq.). Comme on le sait bien, la seconde moitié du IVe siècle
connut un élargissement explicite des compétences de l’Aréopage. Significativement, ces
changements prenaient acte de la responsabilité prise par l’Aréopage dans la conduite de la
résistance athénienne au péril barbare (Dušanić 1990, p. 273 sq., 279 sqq., 384 sq.).
27. Bisinger 1925, p. 12-55. Cf. Piérart 1974, p. 66, 105.
28. Cf. supra n. 15.
LES PROGRAMMES DE RÉFORME CONSTITUTIONNELLE / 347

croire que Platon tenait réellement en haute estime les auteurs de la consti-
tution de Théramène 29. Cela appelle quelques commentaires prosopographi-
ques. S’il faut en croire Diodore de Sicile (XIV, 5, 1-3), Théramène étudia la
philosophie avec Socrate. Critias et Alcibiade, deux élèves de Socrate éga-
lement célèbres, jouèrent un rôle notoire parmi les conspirateurs de 411-
410 30 : tout essai d’exégèse du dialogue doit reconnaître la décision de Platon
d’inscrire le souvenir d’Alcibiade dans l’État de Magnésie, que ce soit à
travers le nom quasi-dynastique de Clinias ou l’image du jeune tyran colla-
borant avec un dialecticien expérimenté (IV, 709e-712e ; cf. XII, 969c). On
trouve des messages analogues dans le dialogue apocryphe Hipparque, publié
par un membre de l’Académie vers 355-354 avant J.-C.

III

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De fait, le thème de la collaboration de penseurs avec les autorités poli-
tiques rappelait au lecteur du IVe siècle que Platon, héritier de Socrate, avait
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son ou ses propre(s) candidat(s) au titre de despote éclairé 31 ; la fin des années
350 et le début des années 340, qui virent la composition des Lois, ne firent
pas exception à cet égard 32. À en juger par le cadre attique de la constitution
de Magnésie et par le portrait du despote tel qu’il est tracé au livre IV,
incontestablement inspiré en partie d’Alcibiade 33, le candidat de Platon était
destiné à gouverner Athènes, et non pas Syracuse ni aucune autre cité grecque.
De ce point de vue aussi, il y a de clairs indices de continuité entre le cercle
de Socrate et celui de Platon 34. Le projet d’installer un tyran prometteur
appartenait au monde de la politique concrète plutôt qu’à la théorie législative.
D’un côté, l’Athénien admet la possibilité que le candidat à la bonne tyrannie
puisse « se trouver actuellement parmi nous » (711e) 35. De l’autre, la démo-
cratie athénienne contemporaine de la maturité de Platon envisageait réelle-

29. Cf. par exemple la Lettre VII, 324b-325b. Le jugement de Platon, implicite dans ce passage,
sur les événements de 411-410, doit avoir été le même que celui de Thucydide (VIII, 97) et
d’Aristote (Constitution d’Athènes, 28, 5 ; 32, 2 [Rhodes 1985, p. 359 sq.]).
30. Rhodes 1985, p. 369-372 ; Dušanić 2000, p. 57 sq. et n. 24.
31. Dušanić 1995.
32. Cf. par exemple le contexte attique de l’Hipparque.
33. Friedländer 1960, p. 394 ; Des Places 1951, ad loc. ; Dušanić 1990, p. 247 sq. et 382 ;
supra, sections I d et II c.
34. Il est digne de remarque que les Athéniens pro-macédoniens des années 340 trouvaient
recommandable de se référer de façon critique aux socratiques Alcibiade (Isocrate, Philippe,
58-61) et Critias (Eschine, Contre Timarque, I, 173) dans les discours politiques.
35. Cf. IV, 712a : « Mettons donc que nous avons comme raconté une fable et rendu un oracle,
en montrant que, s’il est difficile pour une cité d’arriver à de bonnes lois, la chose, une fois
réalisé ce que nous disons, serait de loin la plus rapide et la plus facile du monde. »
348 / RFHIP No 16 – ÉTUDES

ment la menace d’un coup d’État conduisant à un régime tyrannique ; deux


documents épigraphiques, datés respectivement de 361 et de 336 avant
J.-C. 36, ne laissent là-dessus aucune place au doute. De ce point de vue, le
mystère qui entoure les structures supérieures de la « deuxième » et de la
« troisième » politeiai semble devoir retenir l’attention. On a souligné avec
raison 37 que les parties constitutionnelles des Lois évitent explicitement
d’indiquer quelles sont les sources du pouvoir réel, effectif, dans la cité
(c’est-à-dire les magistratures suprêmes de Magnésie et/ou leurs organes
d’exécution, ainsi que les règles en fonction desquelles elles disposent des
compétences suprêmes). Cette omission s’accorderait bien avec le gouver-
nement d’un tyran qui préserve, en en neutralisant l’essentiel, la constitution
d’avant le coup d’État.
Le document de 336 avant J.-C. montre que les démocrates radicaux
d’Athènes craignaient particulièrement un coup d’État qui, au nom de la
résistance commune à l’expansion barbare, unirait les efforts d’un Aréopage

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patriote et d’un aristocrate aspirant à la tyrannie. Les Lois, manifestement,
recommandaient une telle combinaison 38, qui s’accorde avec les idées
anti-barbares du livre III ; le choix même du nom symbolique de Magnésie
évoquait la résistance victorieuse des Grecs à la menace de l’« Asie » 39.
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Platon indique deux types principaux du parfait despote : le jeune tyran


collaborant avec « un éminent législateur » (c’est-à-dire un philosophe) (709
sqq.), et un nouveau Nestor, unissant en sa personne le pouvoir suprême, la
tempérance et la sagesse de l’âge (712a, cf. Banquet, 221c). Essaierons-nous
d’identifier le modèle du tyran platonicien parmi les jeunes notables de
l’Athènes du milieu du IVe siècle ? La tâche n’est pas forcément impossible.
À mon avis, le portrait du tyran dans les Lois fut peint d’après la brillante
figure de Léosthène de Céphale (PA 9142). Patriote, gentilhomme, politicien,
général, premier nommé des exécuteurs testamentaires de Platon 40, Léosthène
présentait l’avantage supplémentaire d’entretenir des relations importantes
avec l’Aréopage 41. Nous sommes tentés de croire qu’aux yeux de Platon, la
perspective d’un gouvernement de Léosthène était prometteuse du meilleur
et du plus court chemin vers le « salut » d’Athènes, après la crise profonde

36. Tod 1948, 144, lignes 24-26 (cf. Dušanić 1979, 134 sq.) ; Supplementum epigraphicum
graecum, vol. XII, 87.
37. Brisson 2000.
38. VI, 753a (τ@ µετρB δυνάµει βιασάµενοι) fait allusion à la contrainte exercée par un
tyran modéré (σ8ρων, κσµιο), dont il a déjà été question au livre IV (710a, c, d ; cf.
711c : « un homme qui combine la persuasion et la contrainte »). Il faut souligner que le titre
parfaitement légal de strategos (hegemon) autokrator, conféré entre autres à Alcibiade, peut
avoir conduit un général habile, même très jeune, à la position d’un tyran, comme dans le cas
de Denys Ier.
39. Dušanić 1995, p. 344 ; Dušanić 1990, p. 284-290, 382-385.
40. Diogène Laërce, III, 43. Dušanić 1995, p. 341 sq., p. 344.
41. Cf. Jérôme, Adversus Jovinianum, I, 307 (Migne, PL, XXIII, 271c).
LES PROGRAMMES DE RÉFORME CONSTITUTIONNELLE / 349

de la Guerre Sociale 42. Mais Platon doit avoir pensé aussi à l’alternative de
mesures moins drastiques au service de programmes analogues de réformes 43.
Comme l’indiquent plusieurs passages des Lois, il était prévu de trouver le
point de départ de telles mesures réformatrices dans une action conjointe de
l’Aréopage et de l’Académie 44. Sur le plan de la politique concrète, tout ce
projet de changements relativement pacifiques peut s’être focalisé sur Eubule
de Probalinthos, un autre des amis de Platon 45 et le principal homme d’État
athénien à la fin des années 350 et au début des années 340 46. Il était
évidemment à la fois trop pragmatique et trop vieux pour incarner le jeune
tyran. Cependant, patriote, « modéré » et honnête, il possédait toutes les
qualités fondamentales requises de l’acteur principal du « projet réformiste »
de Platon. Voilà pourquoi « Nestor » est évoqué à 711d-e.
b
Résumons les commentaires qui précèdent sur Athènes et la « troisième

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politeia » des Lois. Eu égard à sa localisation en Attique, à ses racines
socratiques et aux limitations dues à la politique concrète, il n’est pas sur-
prenant que la Magnésie de la « troisième politeia » recommande le retour
à la patrios politeia de 411-410 – c’est-à-dire à la démocratie modérée des
Cinq Mille, qui semble avoir été analysée et appréciée par bon nombre des
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théoriciens et réformateurs du milieu du IVe siècle 47. Le rôle significatif que


donnent les Lois à la Nomophylakeia reflète principalement les options
conservatrices qui se dégagèrent des discussions politiques du milieu du IVe
siècle concernant le rôle de l’Aréopage. Enfin, le Conseil Nocturne est conçu
sur le modèle de l’Académie, dans sa double qualité d’école philosophique
et d’autorité politique-législative. Cet élément de Magnésie, tout comme les
lignes consacrées au jeune tyran, expriment les idées qui, de longue date,
étaient celles de Platon en matière politique – sur la politique athénienne en
premier lieu. Mais ces idées montrent, en outre, des liens significatifs avec
les réalités athéniennes de la période d’Eubule 48.

42. IV, 710b-712d.


43. IV, 710e (« la troisième est une sorte de démocratie ») ; V, 739a-e (l’utilité de la « politeia
de troisième rang » et des imitations de la « société idéale » en général). Il est clair que dans
l’opinion de Platon il y avait toute une échelle de telles imitations, de même qu’il y avait de
nombreuses strates dans le thumos d’un individu ; l’échelle des trois constitutions doit être
interprétée comme un procédé littéraire de Platon – une métaphore simplificatrice, pour être
exact. Sur les avantages des réconciliations pacifiques, voir I, 627e-628e.
44. Voir par exemple XII, 969b. Dušanić 1990, p. 270 sqq., 384 sq.
45. Cf. Isocrate, Sur l’Antidosis, 232-234, 283 et 258. Dušanić 1997, p. 84 sq.
46. Cawkwell 1969. Noter que, entre autres choses, Eubule fut membre de l’Aréopage pendant
de longues années.
47. Dont les opinions influencèrent Aristote, entre autres. Cf. Morrow 1960, p. 522 sq., 525 ;
Rhodes 1985, p. 366 sqq., 431 sqq.
48. Cela vaut aussi pour les parties des Lois (le livre III particulièrement) qui traitent de la
politique étrangère athénienne et grecque. Cf. Dušanić 1997, p. 75-86 ; Dušanić 2001.
350 / RFHIP No 16 – ÉTUDES

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