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• Un puits — qui n’est rien d’autre qu’un tunnel vertical — se réalise de la même
façon, les machines et les ouvriers travaillant simplement sur un front de taille
situé à leurs pieds. Le marinage et le pompage des eaux posent tout de même plus
de soucis, puisqu’il faut évacuer les déblais à la verticale par des bennes
suspendues à une grue. La sécurité dans un puits doit être irréprochable car les
risques sont élevés : chute de déblais sur les mineurs lors du marinage, chute du
personnel lors des mouvements entre jour et fond, effondrements ou débourrages
aggravés par une évacuation d’urgence plus difficile, etc.
• Les descenderies (ou plans inclinés) sont des ouvrages intermédiaires entre le
tunnel et le puits. Ils sont le plus souvent creusés pour donner accès à un ouvrage
principal, type tunnel, parking souterrain ou centres de stockage.
4,2 Les grandes cavités
• Par grandes cavités on entend les ouvrages dont les dimensions dépassent la
vingtaine de mètres. Il s’agit des centrales hydrauliques souterraines, des
laboratoires de recherche nucléaire, des bases militaires antiatomiques, des
réservoirs de stockage d’hydrocarbures et des ouvrages civils souterrains (
gymnases, églises...). La construction de ces cavernes passe obligatoirement par
une réflexion judicieuse du phasage d’excavation. On réalise de petites cavités, en
s’assurant qu’elles sont correctement soutenues, et on les fait se rejoindre
progressivement pour former la caverne (Fig. 4.4). C’est ce que l’on appelle le
creusement en sections divisées. Cette progression peut se faire de haut en bas,
de bas en haut ou de façon symétrique. Le soutènement et le revêtement sont
adaptés aux dimensions de l’ouvrage. On utilisera plus facilement par exemple des
câbles précontraints en lieu et place des boulons traditionnels. La surveillance des
convergences est d’une importance capitale pour le suivi d’exécution car à ces
échelles, il est très difficile de prédire les déplacements et les mécanismes de
ruine envisageables.
4,3 Les ouvrages à faible profondeur
Un ouvrage souterrain à faible profondeur (moins de deux diamètres du niveau du sol) peut être
réalisé de deux façons :
– En tunnel, soit au tunnelier ou par attaque ponctuelle. On évitera l’explosif, surtout en zone
urbaine, car trop risqué à cette faible profondeur.
– En tranchée couverte. On réalise une tranchée à ciel ouvert dans laquelle on construit l’ouvrage.
Celle-ci est ensuite remblayée.
Une fois réalisée on différencie facilement ces deux types d’ouvrage par leur forme. La tranchée
couverte ressemble à une boîte rectangulaire, alors que le tunnel creusé en souterrain est arrondi.
Les ouvrages construits en tranchée sont privilégiés dès lors qu’ils sont réalisables (en zone
découverte, sous une rue, etc...). Ils sont en effet plus économiques et moins aléatoires. Les tunnels
peu profonds, souvent creusés dans des formations meubles et/ou aquifères, sont la "chasse-
gardée" des tunneliers qui ont le gros avantage de pouvoir mieux maîtriser les tassements. C’est en
effet primordial lors de la traversée des zones urbaines où le moindre tassement différentiel peut
entraîner des désordres dans les bâtiments sus-jacents. On notera cependant que la majeure partie
du réseau RATP a été creusée en méthode traditionnelle, bien avant la généralisation des tunneliers
; dans ce cas, la stabilité du front de taille est prépondérante. Le soutènement des tunnels à faible
profondeur n’est pas forcément plus léger qu’à grande profondeur.
4,4 Les ouvrages à grande profondeur
Dans la plupart des cas, les travaux de réparation sur un ouvrage doivent être
précédés d’une inspection détaillée, qui permet de déceler une ou plusieurs
pathologies affectant la structure du tunnel. Le projet de réparation prendra en
compte les évolutions de l’ouvrage au fil des années grâce aux rapports
d’inspection périodiques.
L’entretien courant est une action demandant peu de moyens et peu de technicité.
Il doit être réalisé de façon régulière en liaison étroite avec la surveillance du réseau
routier. Il est à la charge du service responsable de la gestion de l’ouvrage
(Département, Etat, ville, société d’autoroute, etc.).
Les principaux travaux d’entretien courant sont :
– le nettoyage des dispositifs d’écoulement des eaux (barbacanes, fossés,
caniveaux, drains, etc...) ;
– le nettoyage de la chaussée, l’enlèvement des dépôts qui se créent sur les rives
de la chaussée ; – le nettoyage des trottoirs et dallettes ;
– le lavage des piédroits dans le cas où le revêtement a été prévu à cet effet ainsi
que le cas échéant le remplacement des parties détériorées de celui-ci ;
– l’entretien des têtes (élimination de toutes végétations, blocs éboulés...) ; – le
maintien en état des accès de visite.
• Toute opération consistant à remettre partiellement ou totalement un
tunnel dans son état de service constitue une réparation.
• Le terme de mise en sécurité s’applique aux travaux dont l’objectif est
principalement d’adapter l’ouvrage aux exigences nouvelles de sécurité.
• Enfin les améliorations sont des opérations souvent très lourdes qui visent
à améliorer le niveau de service et de sécurité d’un tunnel à travers la
modification de certaines caractéristiques ( élargissement, augmentation de
gabarit, création d’une étanchéité générale, creusement d’un deuxième
tube, etc.), et qui peuvent requérir l’établissement d’un dossier de sécurité à
présenter devant le comité national d’évaluation de la sécurité des ouvrages
routiers ( CNESOR ).
Il est à noter qu’à l’occasion de l’étude de réparation, l’opportunité de
réaliser une amélioration est pratiquement toujours envisagée. Dans tous les
cas, l’étude et les travaux de réparation d’un tunnel s’effectuent en
différentes étapes successives dont l’ordre chronologique est important. La
démarche qui suit est valable quel que soit le maître d’ouvrage. Elle
comprend :
1. le diagnostic ;
2. la définition du programme des exigences et les études préliminaires ;
3. le projet de réparation ;
4. les travaux ;
5. la remise en service de l’ouvrage.
Voici quelques exemples de réparations selon la nature du revêtement :
– Tunnels non revêtus : purges, boulonnage, béton projeté ;
– Revêtements en maçonnerie : rejointoiement, remplacement localisé de
matériaux, chemisage, injections d’intrados ;
– Revêtements en béton : injections internes, injections d’extrados.
En conclusion, la surveillance systématique des ouvrages apparaît comme une
démarche sécuritaire et rentable dans la mesure où elle permet d’effectuer en
temps voulu les opérations d’entretien et de remise en état nécessaires.
FIG. 4.8 –
Stalactites de
glace dans le
tunnel des
Monts en 2002,
montrant la
présence de
défauts dans
l’étanchéité du
tunnel (Doc.
Cetu). Ce
tunnel a fait
l’objet d’une
rénovation
lourde en 2005.
Des améliorations ont été apportées au cours des dernières années dans les
méthodes de surveillance, d’auscultation et de réparation, en tirant profit
des évolutions dans les domaines de l’informatique, du traitement des
signaux ou des nouvelles technologies. Dans le domaine des réparations, de
nouvelles techniques, telles que les coques en béton projeté armé
indépendantes, sont utilisées. Ces avancées technologiques pour les tunnels
en service sont nécessaires dans la mesure où le patrimoine de ces ouvrages
est en constante progression et qu’il importe de le maintenir en état.