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DEUXIÈME CHAPITRE

MONNAIE ET FINANCEMENT

Compétenc La pensée systémique, la réflexion prospective, l’application des acquis dans des contextes
e: variés de l’existence, la communication et le sens du travail en équipe (participation).
Principes : Promotion d’un système économique international ouvert favorisant la croissance économique
et un développement durable dans tous les pays.
Valeurs : Persévérance, goût de l’effort et de l’excellence, estime de soi et confiance en soi, citoyenneté
et patriotisme, solidarité.
Attitudes : Agir en tant que citoyen libre et responsable.
Apprentiss Apprendre à connaître, apprendre à être, apprendre à se transformer soi-même et à transformer
ages: la société ensemble, apprendre à poser des questions critiques, apprendre à penser de façon
systémique.

Connaissances Outils / supports


Activités1 et stratégies
pédagogiques
 Approche centrée sur l’apprenant
Problématique : Les ressources en
« Comment l’économie  Mise en situation annexe :
est-elle financée ? » - Présenter l’objectif d’apprentissage.  Synthèses
 Organisation du - Présenter les résultats attendus.  Définitions
système financier : - Activer les connaissances préalables.  Lexique
 Financement :  Illustrations :
- direct   Brainstorming  Graphe :
- indirect Poser des questions sur les acquis  Texte :
 Financement de des apprenants sur : la capacité de
l’investissement de financement, le besoin de
l’entreprise : financement, financement interne,
- Autofinancement  financement externe (directe et
- Financement externe indirect), taux d’intérêt, risque de
direct (financement crédit.
désintermédié)
- Financement externe  Donner et expliquer les
indirect (financement termes : capacité de financement,
1
L’enseignant pourra choisir entre les activités proposées ce qui lui semble adapté

1
intermédié) besoin de financement, financement
interne, financement externe (direct
 Taux d’intérêt  et indirect), autofinancement,
marché financier, taux d’intérêt,
 Risques de crédit risque de crédit.

 Préciser bien que les banques


et les marchés financiers permettent
de mettre en relation les agents qui
ont une capacité de financement
avec ceux qui ont un besoin de
financement et que la monnaie
comme les banques sont
indispensables à l’activité
économique.

 Selon la situation, l’enseignant


pourra choisir parmi les activités
proposées ci-après voire les
alterner.

 Etudes de cas : (financement


de l’investissement de l’entreprise)

Prendre des exemples significatifs et


expliquer les modes de financement
de l’investissement d’une entreprise
(prenons comme exemple les
entreprises Malagasy : Savonnerie
tropicale, Guanomad,…)

 Travaux de groupe

 Créer des groupes de travail (pour


discuter des opinions sur les
organisations du système financier)
2
et définir les tâches des groupes.
 Préciser le but de la discussion et le
temps disponible.
 Placer les apprenants de sorte qu’ils
se voient tous et puissent s’entendre
facilement.
 Donner un rôle actif à chaque
membre du groupe (rapporteur,
facilitateur, etc.).
 L’enseignant joue le rôle de
facilitateur et guide les apprenants
par des questions ou suggestions
pour stimuler la réflexion et recadrer
le travail.
 A la fin, les rapporteurs résument la
discussion.
 Présenter le résultat et faire un petit
bilan avec les apprenants sur ce qui a
été appris, sur ce qui doit encore être
approfondi ou repris.

 Exposé
Demander aux élèves de présenter
un court exposé sur les modes de
financement de l’économie
(exemple : les institutions
financières dans votre Régions,
Commune, Fokontany :
institutions de microfinance,
Banques).
 Evaluation 

Problématique : Les ressources en


« Qu’est-ce que la  Questions- réponses annexe :
monnaie et comment est- L’enseignant pose différentes  Synthèses
elle créée ?» questions par rapport au chapitre :  Définitions
 Utilité de la monnaie et le troc, la monnaie, utilité et  Lexique

3
ses fonctions ; fonction de la monnaie, forme de  Illustrations :
 Forme de la monnaie ; la monnaie, création monétaire,…  Graphe
 Création monétaire :  Donner et expliquer les  Texte
- Mécanisme de la termes : Utilité de la monnaie et
création monétaire ; ses fonctions, Forme de la Autres sources
- Masse monétaire ; monnaie ; création monétaire pédagogiques : internet ou
- Marché monétaire ; (mécanisme de la création autre support numérique
- Banque centrale. monétaire, masse monétaire, (ressources éducatives
marché monétaire, banque libres),...
centrale).

 Selon la situation,
l’enseignant pourra choisir
parmi les activités proposées ci-
après voire les alterner

 Exposé
Demander aux élèves de présenter
un court exposé sur la création
monétaire.
 Débat contradictoire :
 Choisir une question controversée
(l’intérêt d’avoir une monnaie unique
comme l’euro ou les avantages de la
monnaie par rapport au troc ou autres
débats).
 Permettre aux apprenants d’adopter
la position de leur choix. Si trop
d’apprenants adoptent la même
position, demander à des volontaires
de défendre la position adverse.
 Donner quelques minutes aux
apprenants afin de préparer des
arguments pour défendre leur
position (seuls ou en petits groupes).
 Rappeler les règles de la discussion
(ou les établir en commun au début
4
de chaque discussion).
 Pendant le débat, ne pas laisser
certains apprenants dominer la
discussion au dépend des autres.
 S’assurer que les apprenants sont
respectueux de l’opinion des autres.
 Garder le contrôle sur la classe et
veiller à ce que le débat reste focalisé
autour du sujet.
 Tirer les leçons de l’exercice – les
garder en mémoire pour pouvoir
éventuellement les rediscuter plus
tard.

 Evaluation 

5
ANNEXES DU CHAPITRE

MONNAIE ET FINANCEMENT
TITRE I : COMMENT L’ÉCONOMIE EST-ELLE FINANCÉE ?
Certains agents économiques (généralement les ménages) épargnent et dégagent une capacité de
financement (un agent économique est en capacité de financement lorsqu’il dépense moins que ce qu’il
gagne). Il peut mettre une partie de son épargne à la disposition des agents qui ont des besoins de financement.
D’autres agents économiques (généralement les entreprises et l’État) ont, au contraire, un besoin de
financement : leurs revenus ne sont pas suffisants pour couvrir leurs dépenses.

Le financement de l’économie consiste à couvrir les besoins de financement par les capacités de
financement. Cela se fait par différents moyens.

I. L’ORGANISATION DU SYSTÈME FINANCIER


Le financement externe direct (ou financement désintermédié) est le financement par le marché
financier. Ce financement est dit direct ou désintermédié car il ne fait pas appel à l’intermédiation bancaire et
permet de mettre directement en contact l’offre et la demande de capitaux.

Deux moyens principaux permettent aux entreprises de se financer sur le marché financier :
 l’émission d’actions qui permet d’augmenter le capital de l’entreprise ;
 l’émission d’obligations, emprunt public, qui engendre le versement d’un intérêt annuel et le
remboursement de capital selon les échéances fixées par exemple le Bon de Trésor par
Adjudication (BTA) ou le Bon du Trésor Fihary (BTF).

Le financement externe indirect (ou financement intermédié) est le financement par le crédit bancaire.
Ce financement est dit indirect ou intermédié car les banques jouent un rôle d’intermédiaire entre les épargnants
et les emprunteurs en transformant les dépôts en crédits. Le financement externe indirect a non seulement un
coût supérieur au financement direct (il faut rémunérer l’activité bancaire) mais en plus il rend les entreprises
dépendantes des banques.

A Madagascar, plusieurs banques, toutes privées, constituent le système bancaire malgache. Il s’agit
surtout des anciens établissements comme la Société Générale Madagascar (ex Banky Fampandrosoanany
Varotra ou BFV), la Bank Of Africa ou BOA (ex-Bankin’nyTantsaha Mpamokatra ou BTM), la BNI
MADAGASCAR, la Banque Malgache de l’Océan Indien BMOI ou le MCB Madagascar. Les banques
spécialisées en microfinance sont de plus en plus nombreuses. Les plus connues jusque dans les milieux ruraux

6
enclavés sont la CECAM (Caisses d'Épargne et de Crédit Agricole Mutuels) ou les réseaux OTIV ("Ombona
Tahiry Ifampisamborana Vola").

Mais afin de financer leurs investissements, les entreprises peuvent aussi faire appel à leurs ressources
internes : une entreprise s’autofinance lorsqu’elle utilise ses propres ressources pour investir.
L’autofinancement désigne le financement des investissements d’un agent économique grâce à sa propre
épargne.
L’autofinancement est la source de financement considérée comme la plus avantageuse, et témoigne
d’ailleurs souvent d’une gestion saine. Mais l’autofinancement ne couvre que rarement l’ensemble de
l’investissement car il dépend des profits antérieurs, et les entreprises peuvent être incitées à emprunter si les
taux d’intérêt sont faibles.

Financement Autofinancement
interne

Emission
Financement Financement d’actions
des direct
entreprises

Financement Emission
externe d’obligations
Financement
indirect
Emprunt
bancaire

NOTIONS ESSENTIELLES A RETENIR : capacité de financement, besoin de financement, financement


direct, financement indirect, financement interne, financement externe, autofinancement, marché financier,
Activité :
a) Compléter le tableau suivant :

L’entreprise doit-elle Limite ou inconvénient


Définition
verser un intérêt pour l’entreprise
Utilisation des propres
Dépend des profits
Autofinancement ressources de NON
antérieurs
l’entreprise
Augmentation du Bonne profitabilité pour
Émission d’actions NON
capital trouver des acheteurs
Émission d’obligations Emprunt public OUI Versement d’un intérêt
Emprunt bancaire Emprunt aux banques OUI Taux d’intérêt relativement
élevés Risque de

7
dépendance vis-à-vis de
banques
b) Répondre le plus brièvement possible aux questions suivantes :
- Qu’est-ce que le financement interne ? l’autofinancement
- Quelles sont les deux instances du financement externe ? le marché financier et les banques
- Quelle est l’instance du financement externe direct ? le marché financier
- Quelle est l’instance du financement externe indirect ? les banques
- Quel est l’autre nom du financement direct ? le financement désintermédié
- Quel est l’autre nom du financement indirect ? le financement intermédié

c) Quelle différence y a-t-il entre un financement interne et un financement externe ?


 Le financement interne, l’autofinancement, se fait par l’épargne personnelle réalisée et le financement
externe se fait par recours au marché financier (émission d’actions et d’obligations) et par recours au
crédit bancaire (emprunts, obtention de prêts et de crédits).

d) Schéma : Réaliser un schéma pour synthétiser les différentes modalités de financement.

e) QCM :
- Les agents à besoin de financement sont, en général :
 Les ménages
 Les entreprises et les ménages
 L’État et les entreprises
 J'ai une créance quand :
 Je dois de l'argent à ma banque
 Je dois de l'argent à quelqu'un
 Quelqu'un me doit de l'argent

II. LE RÔLE DU TAUX D’INTÉRÊT

I
L’intérêt est le revenu de l’agent qui accorde un crédit et le coût de l’emprunteur. Il est le prix du
m
crédit (on dit aussi qu’il est le prix de l’argent). Il rémunère également le risque de crédit, c’est-à-dire le risque
I ag 8
m in
ag on
on qu
s e
pour le créancier de ne pas être remboursé à l’échéance prévue en raison d’un
qu retard Rou d’une défaillance de
son débiteur. e ab
R e
Il existe deux catégories de taux d’intérêt : ab e
 Le taux d’intérêt nominal ; e m
 Le taux d’intérêt réel. e pr
Le taux d’intérêt nominal est le taux d’intérêt décidé par l’emprunteur
m et l’investisseur
un lors du prêt
initial. Il est donc payé par l’emprunteur au préteur. Par exemple, Rakoto prête
pr 10000 Ariary
te à Rajao à un taux
d’intérêt nominal de 6% avec une échéance d’un an. Après un an, Rakoto aura
unrécupéré
à l’argent prêtée en plus
des intérêts perçus, il disposera donc de 10000*(1+0,06) =10600Ariary. te R
à az
Le taux d’intérêt réel est un taux d’intérêt nominal qui tient compte R de l’inflation,
ak c’est-à-dire de
l’augmentation des prix. Pour le calcul, on déduit le taux d’inflation du tauxaznominala (taux d’intérêt nominal
diminué du taux d’inflation). Dans l’exemple ci-dessus, nous imaginons queak
le taux d’inflation
un pour l’année à
venir soit de 3%. Alors, Rakoto aura besoin de 10000*(1+0,03) =10300 aAriary pour e acquérir les mêmes
produits qui lui auraient coûté 10000 Ariary l’année précédente. Avec un taux
un d’intérêt
so réel est donc de 6%-
3%=3%. On peut donc maintenant calculer le rendement du prêt : 10000*(1+0,03)
e =10300
m Ariary.
so m
Plus le risque de crédit est estimé important, plus le taux d’intérêt demandé
m est
e élevé. Des agences de
notation (organismes dont la fonction est d’évaluer le risque de crédit des emprunteurs
m deprivés et publics. Pour
le cas de Madagascar, deux Centrales de risques s’installent au niveau de la Banky
e Foiben’i
20 Madagasikara : la
Centrale des Risques de la Microfinance et la Centrale des Risques Bancaires).
de Elles attribuent
00 des notes (pour
les risques les plus faibles et les risques les plus élevés) aux emprunteurs. 20
De celles-ci
00 dépendent la facilité
d’obtention d’un crédit et le niveau de taux d’intérêt. 00 A
00 ri
Le risque de crédit ne concerne pas uniquement les emprunteurs privés
Ar ; les ar
plus gros débiteurs sont
les États. Plus ils sont endettés, donc moins solvables, plus les taux d’intérêt
iar qui leur
y sont demandés sont
élevés, ce qui aggrave encore leur dette et réduit leur solvabilité. y qu
qu ’il
Activité : ’il lu
lui
a) Si vous possédez de l’argent, préférez-vous généralement pouvoir en disposer dèsi à présent ou plus tard ?
 Je préfère en disposer dès à présent/Je préfère en disposer plus tard re re

b) Lorsqu’un agent économique prête de l’argent, il est donc logique m


m qu’il reçoive en échange une
rémunération. Comment s’appelle celle-ci? bo bo

 Cette rémunération s’appelle l’intérêt. ur ur


se se
9
ra ra
da da
un un
an an
.
c) Imaginons que Rabe emprunte à Razaka une somme de 200000 ariary .qu’il lui remboursera dans un an.
Ils dans un an?
Ils à Razaka
Ils décident ensemble de fixer le taux d’intérêt à 5 %. Combien Rabe devra
 Il lui devra 210000 ariary. dé dé
ci
d) La valeur de l’argent dépend de la quantité de biens et de services qu’ilcipermet d’acheter. Imaginons que
de
durant cette année la hausse des prix a été de 5 %. Barrer les termes inexacts ? de
nt nt à la valeur empruntée.
 La valeur remboursée par Rabe à la fin de l’année est (inférieure/égale/supérieure)
Le taux d’intérêt réel est donc (négatif/ nul / positif). en en

Le……………………………..est le taux affiché ; il indique se le nombrese d’Ariary que


taux d’intérêt nominal
m
l’emprunteur devra payer au prêteur à l’échéance, mais pas la valeur réellemde ce qu’il devra.
bl bl
Pour savoir exactement la valeur de ce que gagne le prêteur, il faut prendre en compte
e e
taux d’intérêt réel
le…………………………..c’est-à-dire qu’il faut retirer au…………………………..l’effet
taux d’intérêt nominal de
de de
l’inflation. On peut donc dire qu’approximativement :
fi fi
taux d’intérêt réel taux d’intérêt
………………………= ………………………..– taux d’inflation nominal
xe xe
r r
e) Compléter les phrases suivantes avec « taux d’intérêt réel » ou « taux d’intérêt nominal » :
le le
ta ta
f)Pourquoi les économistes considèrent-ils que le taux d’intérêt est le prix de l’argent ?
ux ux
 Les économistes considèrent que le taux d’intérêt est le prix de l’argent car il est à la fois la rémunération
d’ d’
de l’agent économique qui accepte de renoncer pendant un moment à pouvoir en disposer et le prix à
int in
payer pour l’agent qui souhaite en disposer.
ér té
êt rê
à tà
5 5
% %
. .
C C
o o
m m
bi bi
en en
R R
ab ab
e e
de de
vr vr
10
a a
à à
R R
az az
ak ak
a a
TITRE II : QU’EST-CE QUE LA MONNAIE ET COMMENT EST-ELLE CRÉÉE?
da da
I. L’UTILITÉ DE LA MONNAIE : LES FONCTIONS DE LA MONNAIE
ns ns
On considère souvent que le troc existait avant la monnaie et qu'il a été remplacé avantageusement par
un un
celle-ci. On est passé d'un équivalent simple (la valeur d’une marchandise évaluée par rapport à celle d’une
an an
autre marchandise) à un équivalent général (marchandise unique dont la valeur permet d’évaluer celle de toutes
 ?  ?
les autres marchandises ; c’est la monnaie).
Il Il
Avec la division sociale du travail (spécialisation de chaque producteur dans une activité bien définie),
lui lu
les échanges se sont multipliés. De ce fait le troc n’a plus été réellement une forme d’échange efficace : il pose
de i
des problèmes pour les échanges de produits périssables et non divisibles; il ne permet pas de mesurer la valeur
vr de
des produits, et surtout il suppose à chaque fois que chacun ait besoin de ce que l'autre produit.
a vr
Le troc et la monnaie ne doivent toutefois pas être totalement opposés :
21 a
 Avant l'usage de la monnaie, le troc n'était pas la seule forme d'échange. Une partie non
00 21
négligeable des échanges s'effectuait aussi sous forme de dons croisés ;
00 00
 Même si elle n'était pas utilisée dans les échanges, la monnaie coexistait bien souvent avec le
Ar 00
troc. En effet, un équivalent général est nécessaire pour comparer la valeur des marchandises
iar A
entre elles. Une marchandise plus convoitée que les autres (coquillages, bijoux...) jouait
y. ri
souvent ce rôle.
ar
 Le troc est encore parfois utilisé.
y.
La monnaie remplit traditionnellement trois fonctions :
 la fonction principale est celle d'intermédiaire dans les échanges ;
 la monnaie a aussi une fonction de mesure des valeurs (équivalent général, permettant de
comparer la valeur des différentes marchandises - éventuellement du travail- entre elles) ;
 ainsi qu'une fonction de réserve ; elle permet d'épargner c'est-à-dire de renoncer à une
consommation présente et d'opter pour une consommation future.

Activité :

En échange de son travail, Bernard a gagné un salaire de 200 000Ariary. Il met 50 000Ariary de côté pour
pouvoir les utiliser plus tard et il part acheter un véhicule. Il hésite entre un vélo qui coûte 80 000Ariary et un
cyclomoteur qui coûte 150 000Ariary. Considérant que le cyclomoteur a une valeur trop importante, il opte
pour le vélo.
Dans cet exemple à quoi a servi la monnaie ?

II. LES FORMES DE LA MONNAIE 

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La monnaie a, au fil du temps, revêtu une forme de moins en moins matérielle. Après avoir pris des
aspects très concrets comme des vases, des coquillages, des bijoux ou des têtes de bétail, elle prend la forme de
métaux, de billets puis se dématérialise totalement sous la forme de monnaie scripturale.

Les premières formes de monnaie étaient des objets très appréciés par les individus et revêtant une
importance certaine dans l'activité économique. Ces marchandises avaient généralement comme qualité de ne
pas être périssables et donc de pouvoir être mises en réserve, et d'être divisibles. La monnaie-marchandise
désigne une marchandise particulière qui est utilisée comme monnaie (intermédiaire dans les échanges, étalon
(mesure de valeur), réserve de valeur) et qui a deux caractéristiques principales: le pouvoir d'achat de la
marchandise servant de monnaie est égal à la valeur intrinsèque de celle-ci ; la marchandise utilisée comme
moyen de paiement doit être fortement appréciée par les individus.

Au fil du temps les métaux précieux furent les monnaies-marchandises les plus utilisées. Leur
première forme fut celle de lingots qui étaient pesés à chaque échange, puis par commodité, des pièces à poids
identiques. L'inconvénient majeur de l'or est son poids ; il a donc paru plus commode, pour les transactions
importantes de régler le paiement à l'aide d'un billet qui permettait au créancier d'aller lui-même retirer l'or à la
banque ou même de le conserver afin de l'utiliser de nouveau dans une transaction ultérieure. Le billet
convertible est ainsi apparu en Europe au début du XVIII ème Siècle (l'Assignat français en est un exemple). Le
billet convertible n'est pas une monnaie au sens strict, il n'est qu'un support facilitant le paiement (l'or demeurait
la seule monnaie). A Madagascar, la première utilisation de monnaie date du premier contact commercial avec
les étrangers arabes ou européens, vers les XV ème et XVIème Siècle. Il s’agissait d’abord et jusqu’à la période
coloniale de monnaies métalliques. La période française a apporté l’usage de billets pour les Malgaches.

Les agents économiques se sont progressivement habitués à l'utilisation de la monnaie-papier


(monnaie sous forme de billets), et l'ont peu à peu appréciée "pour elle-même" et plus seulement pour la
quantité d'or qu'elle pouvait représenter. On assiste alors à la disparition de la monnaie-marchandise et à
l'apparition de la monnaie fiduciaire; la monnaie n'a plus de valeur en elle-même.

Pour répondre aux besoins accrus de l'économie en monnaie, et parce que les billets sont encombrants
pour les grosses transactions (même s'ils le sont moins que l'or), se sont développés des règlements par jeu
d'écriture, matérialisés par les chèques. Les chèques ne sont acceptés par les individus que dans la mesure où il
est possible, s'ils le désirent, de les convertir en billets (de la même façon que le billet n'était accepté que dans
la mesure où il pouvait être converti en or).

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La même évolution se reproduit : la confiance dans cette nouvelle sorte de monnaie (monnaie
scripturale) s'étend, le billet devient de moins en moins nécessaire... La monnaie est non seulement fiduciaire
mais, de plus, dématérialisée.

La monnaie actuelle se présente soit sous une forme fiduciaire soit sous une forme scripturale :
 La monnaie fiduciaire (du latin "fides" signifiant "confiance") regroupe les pièces de monnaie
et les billets de banque émis par la Banque Centrale.
 La monnaie scripturale, constituée des dépôts à vue des ménages et entreprises dans les
banques, est une forme de monnaie parfaitement liquide (contrairement, par exemple, aux
comptes sur livret ou aux dépôts à terme) car il est possible de l'utiliser à tout moment grâce à
des instruments de virement comme le chèque ou la carte bancaire. Elle est aujourd'hui la
forme monétaire de loin la plus utilisée. Cette forme de monnaie n’existerait donc pas sans les
banques.

NOTIONS ESSENTIELLES A RETENIR: Monnaie-marchandise, monnaie fiduciaire, monnaie scripturale

Monnaie

Monnaie fiduciaire
Monnaie scripturale
Monnaie détenue sous forme
d’écriture dans les livres de
Pièces Billets comtes des banques
(monnaie
divisionnaire)

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Activité :
a. Cocher les cases correspondantes pour caractériser les exemples de la première colonne (aujourd’hui, à
Madagascar) :

Monnaie Monnaie
ce n'est pas de la monnaie
fiduciaire scripturale
Pièce de 50 Ariary X
Pièce d'or X
Pièce de collection X
Carte bleue X
Carnet de chèque X
Billet de 10 000 Ariary X
500 000 Ariary
X
sur un compte courant

b. Compléter le tableau par oui ou par non :


Est-ce que cela a de la valeur en soi-
Est-ce de la monnaie ?
même ?

« Or » jusqu’au début du XXème Siècle Oui Oui

Billets convertibles jusqu’au début du


Non Non
XXème Siècle

Billets actuels Oui Non

NB : Il ne faut pas confondre la monnaie et les instruments de circulation de la monnaie scripturale :

Le chèque Moyen de moins en moins utilisé par les ménages pour effectuer leurs achats.
Utilisée par les ménages pour retirer des liquidités (distributeurs) ou pour régler directement leurs
La carte bancaire achats. Elle est à débit immédiat ou différé ce qui ce qui procure alors un crédit à très court terme à
l’utilisateur.
Le titre De plus en plus fréquemment utilisé par les entreprises fournissant des biens et services aux
interbancaire de ménages : eau, téléphone, électricité… Le TIPest pré-rempli et le débiteur n’a qu’à le signer pour
paiement donner son accord.
Il consiste à transférer des fonds d’un compte à un autre. Les ménages peuvent effectuer des
Le virement virements d’un compte à vue à un compte d’épargne. Il est surtout très largement utilisé par les
employeurs pour le paiement des salaires.
Dans le cas de factures régulières ou de paiements réguliers à effectuer (impôts…), le créancier peut
Le prélèvement faire signer au débiteur une autorisation permettant de prélever directement sur le compte les
sommes dues.
Le porte-monnaie Carte ou compte téléphonique (mobile banking) chargé d’un montant maximum de monnaie,
électronique directement utilisable pour payer des petites sommes.

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III. LA CRÉATION MONÉTAIRE
1. Le mécanisme de la création monétaire :

Activité :

Le crédit crée la monnaie : (NB : Ariary=Ar)


Les banques reçoivent de nombreux dépôts tous les jours. Elles savent que tout le monde ne va pas retirer son
argent au même moment, et donc qu'elles peuvent prêter une partie des sommes qu’elles reçoivent. Prenons un
exemple : Randria reçoit un chèque de 1 000 000 Ar de son employeur. Il dépose ce chèque à la banque. Celle-
ci sait qu'il ne va pas dépenser tout de suite cet argent (et que de toutes façons s'il le fait, tout ceux qui ont
déposé des sommes ne le feront pas en même temps) ; elle décide donc de prêter une partie de cette somme, par
exemple 800 000Ar.
 Les dépôts font les crédits.
La banque prête donc cette somme à Sarindra. Cette dernière achète un nouvel ordinateur qu’elle paye avec un
chèque. Le vendeur de l’ordinateur dépose le chèque à la banque.
 Les crédits font les dépôts.
La banque décide de prêter, grâce à ce nouveau dépôt, 640 000Ar à Thomas qui finance ainsi son stage de judo.
Le club de judo dépose cet argent à la banque.
- Quantité de monnaie au départ : 1 000 000Ar.
- Quantité de monnaie à la fin de notre exemple : 2 440 000Ar= (1 000 000Ar + 800 000Ar + 640 000Ar).
- Montant de monnaie créée : 1440 000Ar.

La monnaie étant constituée de papier et de jeux d'écriture, il est virtuellement possible d'en créer sans
limite ; des règles très strictes doivent donc régir la création monétaire. La création monétaire provient
essentiellement du crédit, c’est-à-dire des prêts accordés par les organismes spécialisés (banque, société de
crédit) afin de permettre une dépense.

Pour comprendre le mécanisme de la création monétaire, il est nécessaire de rappeler que si les dépôts
permettent aux banques d'accorder les crédits, les crédits, à leur tour, font les dépôts. En effet, les agents
économiques empruntent pour faire face à une dépense, et dans la majorité des cas, l'argent prêté par les
banques sous forme de crédit leur revient à elles-mêmes ou à d'autres banques sous forme de dépôt. Grâce à un
dépôt initial, la banque accorde un crédit qui permet un nouveau dépôt et qui a donc comme effet d'accroître la
quantité d'avoirs en monnaie. C'est donc le crédit qui crée la monnaie.
2. La masse monétaire

15
On peut dire, de façon simplifiée, que la masse monétaire correspond à la totalité de la monnaie en
circulation dans un pays

3. Banque commerciale/Banque Centrale


On distingue deux types de banque :
 Les banques commerciales ou de second rang : une banque de second rang est un
établissement qui émet sa propre monnaie scripturale qu’elle doit être capable à tout moment de
convertir dans la monnaie de la banque centrale qui est la seule à avoir cours légal.
 La Banque Centrale : la banque centrale détient le monopole d'émission de la monnaie fiduciaire

4. L’action de la banque centrale


 Chaque banque commerciale a un compte à la Banque Centrale

 Une banque centrale a les fonctions d’une banque classique mais aussi des fonctions publiques,
la plus importante étant l’émission de billets.
 La banque centrale organise le système bancaire et est la banque des banque : elle prête des
liquidités aux banques qui en ont besoin et elle intervient sur le marché monétaire qui est le lieu
fictif où les banques s’échangent entre elles des liquidités.

 Par ailleurs, la banque centrale détermine la politique monétaire ; en intervenant sur la liquidité
des banques, elle agit sur le crédit et donc sur la création monétaire. Pour cela, elle fixe un taux
directeur sur le marché monétaire et offre ou au contraire demande des liquidités sur le marché
monétaire afin de jouer sur les capacités de crédit des banques. A Madagascar, ce taux a connu
une variation dans le temps.

ÉVOLUTION DU TAUX DIRECTEUR DE LA BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR


DATE DE MISE EN
Année TAUX DIRECTEUR
VIGUEUR

15/01/2019 9,5%
2019
03/05/2019 9,5%

2018 09/11/2018 9,5%

11/05/2017 9%
2017
09/11/2017 9,5%

2016 15/05/2016 8.3 %

2015 15/10/2015 8.7 %

16
Source : Banque Centrale de Madagascar

5. La quantité de monnaie a un impact sur les prix et l’activité 

Equation de Fisher : MxV=PxT


-M est la quantité de monnaie en circulation.
-V est la vitesse de circulation de la monnaie, c'est-à-dire pour simplifier, le nombre de fois qu'une unité
monétaire est utilisée dans une année (il s’agit d’une variable indépendante).
-P représente le niveau général des prix.
-T est le montant total des transactions effectuées dans une année, c'est-à-dire approximativement la
production.
=> Toute augmentation de M provoque une augmentation du niveau de la production et/ou du niveau des prix
( M P)
Si la banque centrale souhaite lutter contre l’inflation, elle va chercher à réduire les crédits pour réduire la
création monétaire :
Augmentation du taux directeur de la banque centrale sur le marché monétaire => Augmentation des taux
d’intérêt des banques (qui répercutent l’augmentation du taux directeur)=> Baisse du crédit (car le crédit est
plus cher) => Baisse de la création monétaire = > Baisse de l’inflation

( Taux directeur taux d’intérêt crédit création monétaire Inflation )

Si la banque centrale souhaite relancer la production, elle va chercher à augmenter les crédits pour favoriser la
création monétaire :
Baisse du taux directeur => Baisse des taux d’intérêt des banques => Augmentation du crédit => Augmentation
de la création monétaire = > Augmentation de la production (sinon de l’inflation)

( Taux directeur taux d’intérêt crédit création monétaire Production )

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Activité :

a. Compléter les cases du schéma d’implication par HAUSSE ou BAISSE :

HAUSSE de la
consommation
et de
l’investissement

HAUSSE
du Crédit

HAUSSE de
la demande
HAUSSE de HAUSSE et de la
la quantité des moyens production
de monnaie de paiement

b. Les affirmations suivantes sont-elles Vraies ou Fausses ?


- La principale source de création monétaire est le crédit : V
- Seule la banque centrale crée de la monnaie : F
- Lorsque la quantité de monnaie augmente plus fortement que la production, normalement, les prix
baissent : F
- Les banques peuvent se procurer des liquidités sur le marché monétaire : V
- Si la banque centrale veut lutter contre l’inflation, elle doit augmenter son taux directeur : V

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