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UNIVERSITE DE FIANARANTSOA
(LIDIE)
COMMUNICATION INTERPERSONNELLE
Année 2019
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Sommaire
Introduction
Introduction
Ce cours est destiné à apporter du savoir, du savoir-être et du savoir-faire à l’apprenant
pour lui permettre d’améliorer ses capacités dans le domaine de la communication. Nous
savons tous qu’en éducation, on a toujours besoin de transmettre quelque chose, ce qui sous-
entend l’existence à la fois d’émetteur, de récepteur, de message et d’environnement. Il est
donc évident de renforcer les capacités de l’apprenant à mieux affronter cette mission. Un
meilleur environnement doit ainsi être créé pour faciliter la tâche de l’animateur.
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Chacun a des richesses, des capacités, des dons particuliers ; il convient donc dans chaque
groupe que chaque participant mette au service de tous ce qu’il est et ce qu’il a reçu. C’est la
seule attitude valable qui permet de travailler ensemble à égalité dans la diversité.
4) Disponible aux autres
C’est l’attitude complémentaire de la précédente. Elle est indispensable à chaque participant
car elle rejoint l’attitude de vraie humilité, pas celle qui consiste à se rabaisser constamment,
mais celle qui veut que l’on mette au service des autres ses propres capacités. C’est une
exigence pour les participants d’accepter les responsabilités qui leur sont proposées. La vraie
disponibilité exige que chacun soit au service de tous, en intervenant pour apporter ses
propres idées, en préparant sa réunion pour que son intervention soit plus riche, en acceptant
les tâches qui lui sont proposées au moment de la répartition de la responsabilité. Sans cette
disponibilité, il n’y a pas de vie de groupe possible ; tout repose sur les responsables, c’est la
négation de la démocratie.
5) Avoir le sens de l’effort
Une vie de groupe demande un effort de dépassement de chacun. Cela va se traduire dans le
concret d’une façon permanente d l’effort pour:
- préparer les réunions ;
- s’informer, se cultiver, devenir compétent ;
- intervenir malgré les réticences ;
- être disponible à chacun ;
- accepter les responsabilités ;
- exécuter les tâches confiées dans le délai imparti ;
- être exact, pour être de parole, pour tenir ses engagements ;
Sans effort de chacun, il n’y a pas d’enrichissement pour les participants, ni pour le groupe;
c’est la stagnation.
6) Garder en permanence son équilibre
Equilibre physique : Trop souvent, nous mésestimons notre corps ; nous n’apercevons pas les
répercussions de notre déficience physique sur notre comportement. Quand nous n’avons pas
assez dormi, nous sommes peu disponibles aux autres ; quand nous sommes fatigués, nos
idées ne sont pas claires au delà de nous ; c’est le groupe qui en supporte les conséquences.
Equilibre psychique : Savons-nous dans quel état nous sommes mentalement au moment
d’une réunion ?
Est-ce que parfois notre caractère et nos humeurs ne viennent pas perturber la vie du groupe ?
Est-ce que notre équilibre psychique nous préoccupe ? Que faisons-nous pour y remédier ?
C’est un sujet délicat à aborder car nous ne sommes pas encore habitués à nous pencher sur
ces problèmes. C’est peut-être l’occasion de commencer.
7) Vivre avec sérénité
Cela peut être de prime abord paradoxal de vouloir en même temps faire des efforts, avoir de
la volonté et en même temps, être calme et serein.
Cependant, c’est une des conditions pour que la vie de groupe tende vers l’harmonie. Eviter
d’être constamment tendu, crispé, accepter que nos idées soient discutées ou remises en
question, intervenir sans agressivité ni méchanceté, voilà une autre panoplie d’efforts à faire
pour être un bon animateur.
La sérénité nous rend plus disponible aux autres et nous permet d’être mieux accepté par tous.
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- Le feedback permet donc d’améliorer les relations entre les membres d’une même équipe
en :
- permettant aux différents participants de se découvrir eux-mêmes ;
- évitant les malentendus ;
- augmentant la confiance mutuelle ;
- facilitant la communication ;
- permettant aux membres de l’équipe de travail d’adapter leur comportement en tenant
compte des autres.
Comment assurer un feedback efficace ?
Plusieurs conditions sont nécessaires pour l’émetteur et le récepteur (Tableau 2.2).
Bref :
Développer le sens du dialogue, savoir écouter, être disponible aux autres, ne pas avoir des
préjugés sur les personnes, avoir compris en se mettant à la place de celui qui intervient, voilà
les qualités essentielles pour que les communications dans le groupe existent réellement.
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3.1 Introduction
Etudier la pragmatique de la communication interpersonnelle, c'est s'intéresser au
comment s'articule une communication entre 2 ou plusieurs personnes ; c'est comprendre les
"je" et les jeux qui s'y jouent au travers des échanges et des interactions vécues dans l'ici et le
maintenant, en situation présente et active, et non dans le passé ; c'est donc focaliser sur la
structure opératoire et opérante des échanges et non sur leur genèse.
Essayer de comprendre le pourquoi du discours d'une personne (l'approche psycho
analytique classique) n'est en effet d'aucune utilité effective dans cette approche. Nous
considérerons donc les interlocuteurs comme des "boîtes noires", avec une approche
cybernétique ou systémique, et nous nous intéresserons uniquement à leurs échanges et à leurs
interactions (Les "input" et les "output") (Figure 3.1).
L’objectif est de passer d'un mode de penser causal et linéaire à un mode de penser
systémique, récursif et dynamique, caractérisé par la rétroactivité et la circularité des
échanges. Nous montrerons en quoi cette façon de considérer le comportement de deux
individus qui communiquent relève d'une approche complexe, où la rétroactivité et la
circularité des échanges font place à une causalité linéaire. Nous partirons du postulat que
lorsqu'une communication entre deux personnes est établie, il n'y a plus ni commencement ni
fin, mais un modèle circulaire d'échanges dont ni l'un ni l'autre des interlocuteurs n'a la
prééminence. La communication sera considérée alors comme système d'interactions en
marche, et, à l'extrême, certains ont pu dire que : "On ne communique pas, mais on prend
part à une communication." Cette approche est intéressante à plus d'un titre car elle ne met
jamais en cause directe les interlocuteurs. Elle ne met en cause que leurs interactions. Elle est
donc beaucoup plus "soft" et moins agressive.
Le comportement n'a pas de contraire ==> On ne peut pas ne pas avoir de comportement (ou
alors on est mort ...).
Si le comportement existe ==> Il a valeur de message ==> Le message a valeur de
communication ==> On ne peut pas ne pas communiquer CQFD (C’est Qu’il Fallait
Démontrer).
Le message = unité de communication (ou de comportement).
L'interaction = une série de messages entre l'émetteur et le récepteur.
2 - "Toute communication présente deux aspects : le contenu et la relation, tels que le second
englobe le premier et est par suite une méta-communication."
Tout message transmet une information mais induit également un comportement.
Toute interaction suppose un engagement et définit par suite une relation.
L'information = contenu de la communication = il a valeur d'indice.
La relation = la manière dont on doit entendre le contenu = elle a valeur d'ordre.
Exemple
Les données informatiques = les informations élémentaires = les valeurs indiciaires.
Les programmes = la relation = les informations sur les informations (ou les méta-
informations) = les ordres opératoires qui traitent les indices.
La relation est donc une communication sur la communication ou une méta-
communication.
Illustrations
Une relation saine est spontanée et donne priorité aux messages, donc au contenu. Une
relation perturbée est une relation qui pose du problème, pollue le contenu qui passe en arrière
plan et finit par perdre toute importance. Elle engendre le remous.
3 - "La nature d'une relation dépend de la ponctuation des séquences de communication entre
les partenaires."
De l'extérieur, une interaction peut être considérée comme un échange ininterrompu
d'échanges de messages, mais de l'intérieur, les choses changent : chacun ponctue ses
messages à sa façon et selon son tempérament.
Exemple 1
Une expérience de psychologie expérimentale sur l'apprentissage, mettant en oeuvre un rat
dans une cage. L'expérimentateur ponctuera la séquence en termes de stimuli, de
renforcements, de réponses. Le fait que le rat appuie sur un levier au fond de la cage
entraînera pour lui l'obtention de nourriture.
Que dire du rat qui pourrait parler et qui dirait "J'ai bien dressé mon expérimentateur. Chaque
fois que j'appuie sur le levier, il me donne à manger".
Le problème en jeu est donc un problème de dépendance, de prééminence ou d'initiative. Il
existe foule de conventions culturelles admises qui structurent notre vie sociale avec de telles
ponctuations. En psychologie, dans la vie de tous les jours, on parle de leader, de suiveur,
mais qui commence et que deviendrait l'un sans l'autre ?
Exemple 2
Cas classique du conflit conjugal du type :
L'homme : "Je me tais parce que tu es bien trop agressive ".
La femme : "Je suis agressive parce que tu te tais et me dis jamais rien".
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Le mari n'a tendance à ne voir que l'agressivité de sa femme, et la femme à ne voir que le
silence ou l'indifférence de son mari. Ils ne ponctuent pas leurs échanges de la même façon.
Ils ont surtout des difficultés à parler de leur relation, à méta-communiquer.
Exemple 3
La course aux armements des deux blocs pendant la guerre froide. Objectif : préserver la paix.
Chaque nouvel armement d'un des blocs induisait en réaction un armement réciproque ou
supérieur de l'autre, qui lui-même, etc. ...
Exemple 4
Exemple mathématique : la suite logique infinie et alternée de Bolzano.
S= a - a + a - a + a - a + a - ...
Il existe trois solutions paradoxales possibles:
S = (a - a) + (a - a) + (a - a) + ...
S = 0 + 0 + 0 + ...
S=0
S = a - (a - a) - (a - a) - (a - a) - ...
S=a-0
S=a
S = a - (a - a + a - a + a - a + ...)
S=a-S
S=a/2
même entre espèces différentes. Par exemple, un chat qui vient se frotter à vos pieds vous
réclame soit à manger, soit un câlin. Son message signifie : "Soit une mère pour moi".
La communication analogique définit la relation. Elle est très intuitive et signifiante
mais manque de souplesse et peut être ambiguë, par manque de discriminant. Les larmes
peuvent exprimer la joie ou la peine, selon le contexte. Elle manque aussi d'indices et des
fonctions logiques, comme les fonctions " ou bien ... ", "si... alors", et même la négation. On
ne peut nier une émotion, un sentiment ; on ne peut que le vivre. De plus, il est difficile de
mentir dans le domaine analogique.
Pour lever dans certains cas l'ambiguïté propre à ce mode de communication, il faut
traduire l'analogique en digital, c'est-à-dire parler sur sa relation, c'est-à-dire méta-
communiquer. Cette traduction, comme toutes les traductions soulève le problème de la perte
ou de la distorsion d'informations.
La communication digitale est de nature symbolique : ce sont les mots que l'on
emploie pour désigner les choses, qui relèvent de la convention sémantique d'une langue
donnée. La langue possède une syntaxe logique souple, précise et pratique et se prête
facilement à l'abstraction. La communication digitale définit le contenu de la relation.
5 - "Tout échange de communication est symétrique ou complémentaire, selon qu'il se fonde
sur l'égalité ou la différence."
Une relation symétrique est une relation d'égalité qui minimise la différence. Une relation
complémentaire, au contraire, maximise la différence, avec deux positions. L'une est dite
haute, l'autre est dite basse. Toutefois, chacun se comporte d'une manière qui présuppose et en
même temps justifie le comportement de l'autre.
Exemples de relations complémentaires : les couples « mère – enfant », « médecin –
patient », « professeur – élève ».
Symétrie et complémentarité sont les concepts de base de l'analyse transactionnelle.
Annulation de la communication
"Euh.... il est vrai que cela n'est pas faux ..." ===> Tautologie, confusion, langue de bois
Y peut vouloir éviter l'engagement avec X et se montrer confus, incohérent, ou donner le
change en répondant par une lapalissade ou à coté.
Exemple 2
D'une manière générale, les hommes politiques savent manier avec dextérité ce type de
communication qu'on appelle "langue de bois" pour éviter de se laisser enfermer dans des
questions pièges ou embarrassantes auxquelles ils ne manquent pas d'être confrontés et ne
veulent pas répondre.
Le Symptôme comme communication
"Excusez moi, je ne peux vous répondre, j'ai trop mal à la tête" ===> Message non verbal.
Y peut vouloir éviter l'engagement en prétextant une incapacité physique, réelle ou simulée,
comme l'ignorance de la langue (lors de voyages à l'étranger) avec beaucoup de gestes à
l'appui, un besoin irrépressible de sommeil (en baillant), ou tout autre infirmité dont il ne peut
se défendre, comme une migraine soudaine, ou un mal au ventre.
Exemple 3
Ce type de comportement / prétexte est bien connu de certains écoliers qui simulent le malaise
pour ne pas aller en classe. Mais parfois, la simulation se transforme en un réel malaise à la
veille d'un examen ou d'un contrôle.
Si la méta-communication est bloquée durablement, ce mode d'expression symptomatique
peut devenir pathologique face à certaines situations vécues comme traumatisantes, et conduit
en général à des manifestations hystériques. A ce sujet, le film d'Hitchcok "Pas de printemps
pour Marny" (et de roses rouges) avec Sean Connery, en est un excellent exemple
cinématographique.
Le Rejet
"Vous avez tort" ===> Négation, Fausseté.
Y peut réagir à la définition que X donne de lui-même par un rejet. Cela suppose au moins
que Y connaisse ce qu'il rejette. Il ne nie pas obligatoirement la réalité de la conception que X
a de lui-même. En fait, il y a des formes de rejet qui peuvent être constructives.
Exemple 3.1
Ce peut être la réaction d'un professeur ou d'un maître face à l'un de ses élèves. Cette forme de
rejet, avec les précautions qu'elle nécessite et le doigté psychologique qu'elle implique, est
une façon de dire à l'élève de revoir sa copie.
Exemple 3.2
Dans le même ordre d'idée, c'est le cas du psychothérapeute qui refuse d'accepter la définition
que le patient donne de lui-même, à travers laquelle il cherche significativement à imposer
son jeu relationnel au thérapeute.
Le Déni
"Vous n'existez pas" ===> Indécidabilité
Le déni ne porte plus sur la vérité ou la fausseté de la définition que X donne de lui-même, il
nie carrément la réalité de X en tant que source de cette définition. Y est imperméable au
discours de X, consciemment ou pas, et c'est là une situation pour le moins frustrante pour X,
qui a des conséquences pragmatiques paradoxales et très traumatisantes. Elle peut conduire à
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une totale aliénation et à une perte d'identité, si X se trouve enfermé durablement dans ce
mode de relation par Y.
Ces deux aspects sont donc en relation complexe, c'est-à-dire mêlés ensemble de façon
inséparable, antagoniste, complémentaire et incertaine. Il y a toujours un risque de prendre
l'une pour l'autre, c'est-à-dire la relation pour le contenu ou le contenu pour la relation, risque
qui conduit inévitablement à des distorsions de la communication. Ces distorsions peuvent
être bénignes ou volontaires, c'est le cas de l'humour, ou aller crescendo jusqu'à la folie
furieuse ou la schizophrénie, comme nous l'avons vu plus haut.
que le changement s'est produit. C'est également à ce niveau, après une révélation ou une
expérience forte, que l'on peut changer ses valeurs et, en conséquence, son style de vie.
Niveau 5 : ... Energies subtiles ?
De quoi s'occupent les prémisses du cinquième degré, celles qui pilotent et déterminent notre
inconscient, nos révélations ? Inconscient collectif ? Intention de l'univers ? Dieu ? Toutes les
exégèses sont permises car il est impossible de voir clair à ce niveau. Ne doutons pas
cependant que la portée pragmatique des prémisses de ce niveau est certainement très
puissante et active, même si nous n'en avons aucunement conscience. Nous nous arrêterons
donc à ce niveau.
3.8 La conversation
Lorsque deux personnes ou plus se mettent en conversation, l’intonation, la tonalité, la
voix et la physionomie de celui qui parle (et de celui qui écoute) jouent un grand rôle dans la
réussite de la communication. Théoriquement, il existe trois façons principales de catégoriser
symboliquement cette manière de parler: parler bleu, parler vert et parler rouge.
3.9 Conclusion
On s'aperçoit en grimpant dans cette échelle de la complexité de la communication, à
travers ses méta-niveaux sémantiques qui sont en quelque sorte ses barreaux, que la portée
pragmatique de ses énoncés est de puissance croissante à chaque étape ou niveau logique
supérieur et qu'elle détermine dans une large part notre rapport au monde et à nous-mêmes.
Rien théoriquement, sauf la limitation de nos sens et de notre entendement, ne nous
permet d'affirmer que cette progression logique s'arrête. Nous constatons cependant qu'en
prenant de la hauteur, ses modalités et son champ d'application deviennent de plus en plus
ténus et subtils, qu’ils se dématérialisent, en quelque sorte, pour prendre un aspect
essentiellement qualitatif et spirituel.
La prise en compte de l’état du MOI de l’interlocuteur et la tonalité de son expression
joue aussi un grand rôle dans le bon déroulement de la conversation.
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4.1 Introduction
Tout comme les fondations d’une maison portent tout l’édifice, la communication sert
de fondations à toutes les relations humaines. Un auteur célèbre dans le domaine de la
communication (Paul Watzlawick) a dit que les humains ne sont pas capables de ne pas
communiquer : Quoi que nous disions, quoi que nous fassions, quoi que nous exprimions par
notre corps, même si nous regardions ailleurs ou restions immobiles, nous exprimions quelque
chose que « l’autre » remarque. Cela affecte donc son futur comportement envers nous. C’est
pourquoi les êtres humains en tant qu’êtres sociaux communiquent toujours d’une façon ou
d’une autre.
Dès qu’une attitude envers un problème a changé, la conséquence logique est que cela
entraînera un changement de comportement. Mais cela n’est pas toujours aussi facile qu’on
pourrait le croire.
Phase 5 : Consolider pour créer un comportement habituel
Quand la nouvelle habitude a été suivie pendant quelque temps, la plupart des gens ne se
souviennent même plus de ce qu’on faisait avant. Ils ont créé une nouvelle coutume, une
nouvelle habitude qui deviendra bientôt une nouvelle tradition.
Partie 2
Voies et moyens de communication
La communication avec les gens peut se faire de plusieurs manières :
1) La plus évidente est l’utilisation des mots quand on parle ensemble ou que l’on s’écrit
mutuellement. Mais la communication peut également utiliser les cinq sens (l’ouïe, la vue, le
toucher, l’odorat et le goût) :
2) Communiquer, c’est voir quelque chose :
Tout le monde sait qu’un enfant qui pleure ne peut pas être très heureux – il communique
avec ses parents qui comprennent le message qu’ils voient – et entendent ! Les amoureux qui
n’osent pas se parler l’un à l’autre quand ils se trouvent avec d’autres personnes savent
communiquer avec leurs yeux pour se comprendre l’un l’autre.
3) Communiquer, c’est toucher quelque chose :
Si une mère caresse doucement la tête de son enfant, le petit comprend tout de suite ce que
cela veut dire. Les enfants doivent apprendre – souvent par expérience – que quelque chose de
chaud fait mal si on le touche.
4) Communiquer, c’est sentir quelque chose :
Les mères qui préparent un bon repas n’auront aucun mal à faire venir leurs enfants à table.
Ceux-ci seront conduits par leur odorat. Les femmes et certains hommes utilisent du parfum
quand ils sortent.
5) Communiquer, c’est goûter quelque chose :
Il y a un proverbe allemand qui dit « l’amour passe par l’estomac ». Si des gens mangent
quelque chose de bon ensemble, cela créera certainement une atmosphère qui les influencera
positivement.
6) Communiquer inclut le corps tout entier :
Quand les gens parlent, ils n’utilisent pas seulement la bouche. Les gens utilisent, certains
plus que d’autres, leurs mains, leurs bras, leur visage pour exprimer ou souligner leurs paroles
par des gestes. Si les gens sont très heureux ou à certaines occasions très spéciales, ils dansent
souvent ensemble pour exprimer qu’ils sont heureux.
Divers moyens peuvent être utilisés pour communiquer. L’expérience montre qu’il
vaut beaucoup mieux combiner selon divers moyens, car cela rendra la communication plus
efficace. C’est pourquoi les formateurs devraient toujours s’efforcer de combiner plusieurs
moyens de communication dans leur travail éducatif. Il est conseillé de combiner un entretien
avec la présentation d’affiches, et de donner aux apprenants la possibilité de s’exercer eux-
mêmes à ce qui vient de leur être dit.
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Partie 3
Obstacles empêchant une communication claire
La communication avec les autres comprend divers aspects qu’il faut prendre en compte. Les
exemples suivants d’un potager qui n’a pas très bonne mine illustrent ces aspects avec plus de
précision :
- D’abord, une phrase dite paraît donner une information ou transmettre un message : « Cette
année notre potager n’a pas très bonne mine !»
- Mais il y a aussi un aspect relationnel caché derrière ce que le locuteur, par exemple, à qui et
donc comment il le dit. Le locuteur voulait peut-être dire : « tout le monde (sauf moi, le
locuteur) a négligé son devoir d’arroser et d’enlever les mauvaises herbes. » Il exprime
maintenant sa colère concernant le projet et ses collaborateurs.
- Une autre réaction possible est la déception :
« Nous avons travaillé tout le temps mais à cause du manque de pluie, la production de notre
potager ne sera pas suffisante. Que pouvons-nous faire maintenant ? »
- Il existe un troisième aspect : ce que dit le locuteur sur lui-même, par exemple :
« Je suis très en colère à cause du mauvais rendement cette année. »
Ou « Je suis inquiet de l’état de notre projet de potager, et je trouve cela regrettable. »
- Et enfin un dernier aspect, et pas des moindres, est la raison pour laquelle il a dit cela,
l’aspect de désir ou d’appel, par exemple : il veut que les autres s’occupent davantage du
potager, ou il veut que les autres sachent qu’il aura des problèmes si le projet de potager ne
permet pas de gagner assez d’argent cette année.
Le schéma suivant, représenté par la figure 4.2, illustre les quatre aspects d’un seul
message envoyé et les quatre « oreilles » qui l’entendent et le perçoivent.
a) Le locuteur et l’auditeur doivent clarifier les quatre aspects pour être sûr que le
récepteur a bien compris ce qu’a dit l’émetteur.
b) Ils doivent considérer qu’un message comprend bien plus que la simple information,
que les autres aspects peuvent aider ou empêcher le récepteur de « comprendre »
l’émetteur.
c) L’information transmise par un message n’est pas l’aspect le plus important, elle n’est
que l’un des quatre aspects d’importance égale. Nous devons aussi parler de nos
relations, de nous-mêmes, de nos désirs et nos besoins.
Très souvent, les aspects relationnels, les intentions personnelles et les appels à la
communication ne sont pas pris en compte ou sont même cachés. Surtout quand la relation
avec l’autre n’est pas bonne ou que le locuteur n’ose pas être franc, il cache ses sentiments
derrière l’information. De cette façon, nous ne pourrons jamais nous comprendre clairement !
REMARQUE
En travaillant avec les gens, les animateurs doivent être conscients des différentes façons de
communiquer et être capables de les utiliser. Répétons qu’ils doivent être conscients de ce qui
se passe entre les gens qui envoient des messages et ceux qui reçoivent ces messages.
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5.1 Introduction
Ce chapitre se comporte comme un moyen de communication claire et aidant à créer
une atmosphère de compréhension mutuelle entre l’émetteur de message et le récepteur. Il
explique les principaux obstacles à l’écoute ainsi que comment et pourquoi une bonne écoute
et une bonne compréhension sont étroitement liées et se soutiennent mutuellement.
autre chose qu’aux seules paroles, par exemple en observant des signes non verbaux tels que
gestes, hésitations, etc. pour percevoir le niveau affectif.
conscient, mieux vaut écouter pour savoir ce que pense le locuteur afin de voir les autres faces
de la question pour pouvoir mieux comprendre et répondre de façon constructive.
5.7 Conclusion
Ce chapitre nous a montré que la manière dont nous accordons à l’écoute de notre
interlocuteur est très importante pour obtenir une communication efficace et maintenir une
bonne relation avec les autres.
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BIBLIOGRAPHIE
1. P. WATZLAWICK / J.HELMINCK -BEAVIN / D. JACKSON : Une logique de la
communication. Edition Points en livre de poche
6. Shapiro Carl and Varian Hal : Information rules, Harvard Business Press, 1998
ANNEXES
1. Diarrhée et sorcellerie ?
Dans un village d’Afrique de l’ouest, les gens attribuaient couramment la diarrhée et la
sorcellerie. Chaque fois que quelqu’un était victime de cette maladie, on pensait qu’un
mauvais esprit avait affecté cette personne. Mais ces gens puisaient de l’eau dans une
rivière qui était très sale à certaines périodes de l’année et ils manquaient d’hygiène.
Des experts en développement qui avaient vécu une période avec eux plusieurs
semaines auparavant revinrent alors au village. Ils commencèrent par annoncer pour ce
soir-là une pièce de théâtre que tout le village vint voir. Les formateurs présentèrent une
courte pièce dans laquelle beaucoup de gens avaient la diarrhée. Ils se demandaient
pourquoi ils avaient attrapé cela. Durant la discussion, quelqu’un dit : « Peut-être que
cela vient de l’eau. A la maison, je n’ai jamais de la diarrhée, mais dès que je viens dans
ce village, je l’attrape. »
C’était la fin de la pièce. Durant la discussion qui s’ensuivit, les experts en
développement demandèrent simplement aux villageois quelles étaient, d’après eux, les
causes de la diarrhée. Par cette discussion, les gens prirent conscience du fait que l’eau
avait peut-être quelque chose à voir avec la maladie.
2. Voisinage difficile
Si une famille est brouillée depuis très longtemps avec une autre famille et deux de leurs
membres se rencontrent, leurs PREJUGES, TRADITIONS et EDUCATION les
empêcheront pendant très longtemps de découvrir que l’autre est en fait une agréable
personne. Mais dès qu’ils auront essayé de dominer la situation et qu’ils seront
parvenus, alors le monde leur paraîtra soudain très différent…
4. Rétroactions
- « Vous avez levé les sourcils quand je vous ai donné mon opinion sur ce point. Je vous
ai vu(e) souvent faire cela et cela m’a semblé arrogant. Cela m’agace et cela me gêne
pour continuer à parler… »
- « Je suis agacé(e) parce que vous m’interrompez tout le temps ! »
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5. Changement de comportement
…Pensez à toutes ces femmes qui découvrent après quelque temps que leur mari n’est
plus l’homme aimant, attentionné et serviable qu’il était avant le mariage. Au contraire,
il reste assis à la maison, attend l’argent que la femme gagne pour le dépenser en
boisson. Beaucoup de ces femmes souhaitent quitter leur mari, mais elles ne le font pas.
Elles souffrent et supportent souvent bien trop longtemps cette situation nuisible à leur
santé…
…Nous connaissons le cas du village qui dispose d’un excellent puits tout neuf, mais
certains habitants continuent d’aller puiser de l’eau à la rivière. Ils disent que la
nouvelle eau a un « goût ». En réalité, ce qu’ils veulent dire est ceci : « Je vais depuis
toujours chercher de l’eau à la rivière, pourquoi devrais-je changer de conduite après
être devenu si vieux avec mes vieilles habitudes ?»…