Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
2.3 Code
Le code (information) est un concept souvent mis en avant dans la vision mécaniste de la communication.
Il est pourtant rarement adéquat, ne s'appliquant bien qu'aux seules situations hiérarchiques et
autoritaires : interface homme-machine, relations homme-animal, etc. Par extension et d'une manière
pessimiste, la notion de code est souvent employée pour l'étude des relations humaines.
Dans ce cadre simplifié, pour communiquer, l'émetteur et le récepteur doivent disposer d'un code
commun. La communication se caractérise alors surtout par l'utilisation d'un code établissant les
correspondances entre un signe et son sens qui doit être commun aux interlocuteurs. L'absence de code
commun entre émetteur et récepteur est l'une des sources d'échecs de la communication, chacun pouvant
supposer que l'autre comprend son code, sans que ce soit le cas :
Un chef de projet américain est choqué de voir son équipe française exiger du matériel
pour son travail. Elucidation faite, cette équipe ne voulait que demander ce matériel (or to demand
signifie exiger).
Le même s'étonne de voir, après avoir stigmatisé le peu de temps dont on dispose pour un
petit projet, de voir des membres européens se demander pourquoi au contraire on dispose d'une
telle marge. Elucidation : quand il écrivait sur son tableau 6/6 (jour/mois) pour la date de début et
6/12 (jour/mois) pour la date de fin, il pensait pour cette dernière au 12 juin et l'équipe européenne a
compris 6 décembre ! (en anglais, on s’exprime par l’inverse: mois/jour).
Un collègue japonais désirant montrer le grand respect qu'il éprouve pour la famille d'un
collègue européen l'invitant à dîner apporte à la maîtresse de maison une fleur considérée comme
l'une des plus belles au Japon : un chrysanthème. Gêne garantie chez celle-ci, pour qui cette fleur
est symbole de cimetière.
Communication et information 6
Dans tous ces exemples, la notion de code explique l'incompréhension entre les êtres humains; mais la
notion n'explique pas pour autant la compréhension. Or les situations sont courantes où le défaut de code
n'apporte pas de catastrophe, au contraire: relations sourd-entendant, relations aveugle-voyant, relations
entre étrangers sans mots communs, etc. Entre humains, on peut toujours essayer de se faire comprendre;
essayez donc de vous "faire comprendre" d'un ordinateur qui détecte une faute de syntaxe dans l'ordre
envoyé. Non, décidément, le code est une notion trop évidente pour être utilisée sans pincettes.
- Le feedback permet donc d’améliorer les relations entre les membres d’une même équipe en :
- permettant aux différents participants de se découvrir eux-mêmes ;
- évitant les malentendus ;
- augmentant la confiance mutuelle ;
- facilitant la communication ;
- permettant aux membres de l’équipe de travail d’adapter leur comportement en tenant compte des
autres.
2.7 La conversation
Lorsque deux personnes ou plus se mettent en conversation, l’intonation, la tonalité, la voix et la
physionomie de celui qui parle (et de celui qui écoute) jouent un grand rôle dans la réussite de la
communication. Théoriquement, il existe trois façons principales de catégoriser symboliquement cette
manière de parler: parler bleu, parler vert et parler rouge.
3.1 Introduction
Etudier la pragmatique de la communication interpersonnelle, c'est s'intéresser au comment s'articule une
communication entre 2 ou plusieurs personnes ; c'est comprendre les "je" et les jeux qui s'y jouent au
travers des échanges et des interactions vécues dans l'ici et le maintenant, en situation présente et active,
et non dans le passé ; c'est donc focaliser sur la structure opératoire et opérante des échanges et non sur
leur genèse.
Essayer de comprendre le pourquoi du discours d'une personne (l'approche psycho analytique classique)
n'est en effet d'aucune utilité effective dans cette approche. Nous considérerons donc les interlocuteurs
comme des "boîtes noires", avec une approche cybernétique ou systémique, et nous nous intéresserons
uniquement à leurs échanges et à leurs interactions (Les "input" et les "output").
Objectif : Passer d'un mode de penser causal et linéaire à un mode de penser systémique, récursif et
dynamique, caractérisé par la rétroactivité et la circularité des échanges.
Nous montrerons en quoi cette façon de considérer le comportement de deux individus qui communiquent
relève d'une approche complexe, où la rétroactivité et la circularité des échanges font place à une causalité
linéaire.
Nous partirons du postulat que lorsqu'une communication entre deux personnes est établie, il n'y a plus ni
commencement ni fin, mais un modèle circulaire d'échanges dont ni l'un ni l'autre des interlocuteurs n'a la
prééminence. La communication sera considérée alors comme système d'interactions en marche, et, à
l'extrême, certains ont pu dire que : "On ne communique pas, mais on prend part à une
communication." Cette approche est intéressante à plus d'un titre car elle ne met jamais en cause directe
les interlocuteurs. Elle ne met en cause que leurs interactions. Elle est donc beaucoup plus "soft" et moins
agressive.
Exemple
Les données informatiques = les informations élémentaires = les valeurs indiciaires.
Les programmes = la relation = les informations sur les informations (ou les méta-informations) = les
ordres opératoires qui traitent les indices.
La relation est donc une communication sur la communication ou une méta-communication.
Illustrations
Une relation saine est spontanée et donne priorité aux messages, donc au contenu. Une relation perturbée
est une relation qui pose du problème, pollue le contenu qui passe en arrière plan et finit par perdre toute
importance. Elle engendre le remous.
3 - "La nature d'une relation dépend de la ponctuation des séquences de communication entre les
partenaires."
De l'extérieur, une interaction peut être considérée comme un échange ininterrompu d'échanges de
messages, mais de l'intérieur, les choses changent : chacun ponctue ses messages à sa façon et selon son
tempérament.
Exemple 1
Une expérience de psychologie expérimentale sur l'apprentissage, mettant en oeuvre un rat dans une cage.
L'expérimentateur ponctuera la séquence en termes de stimuli, de renforcements, de réponses. Le fait que
le rat appuie sur un levier au fond de la cage entraînera pour lui l'obtention de nourriture.
Que dire du rat qui pourrait parler et qui dirait "J'ai bien dressé mon expérimentateur. Chaque fois que
j'appuie sur le levier, il me donne à manger".
Le problème en jeu est donc un problème de dépendance, de prééminence ou d'initiative. Il existe foule de
conventions culturelles admises qui structurent notre vie sociale avec de telles ponctuations. En
psychologie, dans la vie de tous les jours, on parle de leader, de suiveur, mais qui commence et que
deviendrait l'un sans l'autre ?
Exemple 2
Cas classique du conflit conjugal du type :
L'homme : "Je me tais parce que tu es bien trop agressive ".
La femme : "Je suis agressive parce que tu te tais et me dis jamais rien".
Le mari n'a tendance à ne voir que l'agressivité de sa femme, et la femme à ne voir que le silence ou
l'indifférence de son mari. Ils ne ponctuent pas leurs échanges de la même façon. Ils ont surtout des
difficultés à parler de leur relation, à méta-communiquer.
Exemple 3
La course aux armements des deux blocs pendant la guerre froide. Objectif : préserver la paix.
Chaque nouvel armement d'un des blocs induisait en réaction un armement réciproque ou supérieur de
l'autre, qui lui-même, etc. ...
Exemple 4
Exemple mathématique : la suite logique infinie et alternée de Bolzano.
S= a - a + a - a + a - a + a - ...
Il existe trois solutions paradoxales possibles:
S = (a - a) + (a - a) + (a - a) + ...
S = 0 + 0 + 0 + ...
S=0
S = a - (a - a) - (a - a) - (a - a) - ...
S=a-0
S=a
S = a - (a - a + a - a + a - a + ...)
S=a-S
S=a/2
Communication et information 12
L'erreur, ici le paradoxe, est de croire qu'il y a un commencement quelque part.
Conclusion : On doit considérer la communication comme un système circulaire et récursif d'échanges
comportant des boucles de rétroaction. Le comportement de l'un des acteurs induit le comportement de
l'autre, qui lui-même (re-)induit le comportement du premier, etc ...
4 - "Les êtres humains usent simultanément de deux modes de communication : digital et analogique."
Le langage digital possède une syntaxe logique très complexe et très commode, mais manque d'une
sémantique appropriée à la relation. Par contre le langage analogique possède bien la sémantique, mais
non la syntaxe appropriée à la définition non équivoque de la relation.
Exemple 1
Au niveau physiologique, les neurones ont un fonctionnement digital qui se traduit ou non par un
déclenchement d'impulsion électrique. C'est tout ou rien.
Le système végétatif ou hormonal a lui, par contre, un fonctionnement analogique qui se traduit par une
concentration et une circulation plus ou moins grande de substances actives dans le sang. Ce n'est jamais
tout, ce n'est jamais rien.
Exemple 2
Exemple de communication analogique : la communication non verbale, celle de nos mimiques et
expressions corporelles qui sont l'expression de nos sentiments et la base de nos relations
interpersonnelles.
Toute communication non verbale est une communication de nature analogique. C'est une communication
primitive et animale riche de sens, facilement et directement compréhensible même entre espèces
différentes. Par exemple, un chat qui vient se frotter à vos pieds vous réclame soit à manger, soit un câlin.
Son message signifie : "Soit une mère pour moi".
La communication analogique définit la relation. Elle est très intuitive et signifiante mais manque de
souplesse et peut être ambiguë, par manque de discriminant. Les larmes peuvent exprimer la joie ou la
peine, selon le contexte. Elle manque aussi d'indices et des fonctions logiques, comme les fonctions " ou
bien ... ", "si... alors", et même la négation. On ne peut nier une émotion, un sentiment ; on ne peut que le
vivre. De plus, il est difficile de mentir dans le domaine analogique.
Pour lever dans certains cas l'ambiguïté propre à ce mode de communication, il faut traduire l'analogique
en digital, c'est-à-dire parler sur sa relation, c'est-à-dire méta-communiquer. Cette traduction, comme
toutes les traductions soulève le problème de la perte ou de la distorsion d'informations.
La communication digitale est de nature symbolique : ce sont les mots que l'on emploie pour désigner les
choses, qui relèvent de la convention sémantique d'une langue donnée. La langue possède une syntaxe
logique souple, précise et pratique et se prête facilement à l'abstraction. La communication digitale
définit le contenu de la relation.
5 - "Tout échange de communication est symétrique ou complémentaire, selon qu'il se fonde sur l'égalité
ou la différence."
Une relation symétrique est une relation d'égalité qui minimise la différence. Une relation
complémentaire, au contraire, maximise la différence, avec deux positions. L'une est dite haute, l'autre est
dite basse. Toutefois, chacun se comporte d'une manière qui présuppose et en même temps justifie le
comportement de l'autre.
Exemples de relations complémentaires : les couples « mère – enfant », « médecin – patient »,
« professeur – élève ».
Symétrie et complémentarité sont les concepts de base de l'analyse transactionnelle.
Communication et information 13
Confirmation de la communication
"Vous avez raison" ===> Vérité
Exemple 1
Les recherches menées sur la privation sensorielle ont montré l'incapacité qu'a l'être humain de préserver
sa stabilité affective et mentale lors d'isolement total prolongé où il n'a comme seul recours et
interlocuteur que lui-même.
Annulation de la communication
"Euh.... il est vrai que cela n'est pas faux ..." ===> Tautologie, confusion, langue de bois
Y peut vouloir éviter l'engagement avec X et se montrer confus, incohérent, ou donner le change en
répondant par une lapalissade ou à coté.
Exemple 2
D'une manière générale, les hommes politiques savent manier avec dextérité ce type de communication
qu'on appelle "langue de bois" pour éviter de se laisser enfermer dans des questions pièges ou
embarrassantes auxquelles ils ne manquent pas d'être confrontés et ne veulent pas répondre.
Communication et information 14
Le Symptôme comme communication
"Excusez moi, je ne peux vous répondre, j'ai trop mal à la tête" ===> Message non verbal.
Y peut vouloir éviter l'engagement en prétextant une incapacité physique, réelle ou simulée, comme
l'ignorance de la langue (lors de voyages à l'étranger) avec beaucoup de gestes à l'appui, un besoin
irrépressible de sommeil (en baillant), ou tout autre infirmité dont il ne peut se défendre, comme une
migraine soudaine, ou un mal au ventre.
Exemple 3
Ce type de comportement / prétexte est bien connu de certains écoliers qui simulent le malaise pour ne
pas aller en classe. Mais parfois, la simulation se transforme en un réel malaise à la veille d'un examen ou
d'un contrôle.
Si la méta-communication est bloquée durablement, ce mode d'expression symptomatique peut devenir
pathologique face à certaines situations vécues comme traumatisantes, et conduit en général à des
manifestations hystériques. A ce sujet, le film d'Hitchcok "Pas de printemps pour Marny" (et de roses
rouges) avec Sean Connery, en est un excellent exemple cinématographique.
Le Rejet
"Vous avez tort" ===> Négation, Fausseté.
Y peut réagir à la définition que X donne de lui-même par un rejet. Cela suppose au moins que Y
connaisse ce qu'il rejette. Il ne nie pas obligatoirement la réalité de la conception que X a de lui-même. En
fait, il y a des formes de rejet qui peuvent être constructives.
Exemple 3.1
Ce peut être la réaction d'un professeur ou d'un maître face à l'un de ses élèves. Cette forme de rejet, avec
les précautions qu'elle nécessite et le doigté psychologique qu'elle implique, est une façon de dire à l'élève
de revoir sa copie.
Exemple 3.2
Dans le même ordre d'idée, c'est le cas du psychothérapeute qui refuse d'accepter la définition que le
patient donne de lui-même, à travers laquelle il cherche significativement à imposer son jeu relationnel au
thérapeute.
Le Déni
"Vous n'existez pas" ===> Indécidabilité
Le déni ne porte plus sur la vérité ou la fausseté de la définition que X donne de lui-même, il nie
carrément la réalité de X en tant que source de cette définition. Y est imperméable au discours de X,
consciemment ou pas, et c'est là une situation pour le moins frustrante pour X, qui a des conséquences
pragmatiques paradoxales et très traumatisantes. Elle peut conduire à une totale aliénation et à une perte
d'identité, si X se trouve enfermé durablement dans ce mode de relation par Y.
3.4 Ponctuation discordante
Les discordances dans la ponctuation des séquences de faits ont lieu toutes les fois que l'un au moins des
partenaires ne possède pas la même quantité d'informations que l'autre, mais ne s'en doute pas.
Niveau 1 : Le contenu
C'est à ce niveau que l'on comprend sans aucune difficulté la phrase suivante : "Voici comment je vous
vois". Le niveau 1 est celui de l’information.
Niveau 2 : La relation
C'est à ce niveau que l'on comprend toujours la phrase suivante : "Voici comment je vous vois me voir".
Le niveau 2 est celui de la relation.
Niveau 4 : Les révélations, les expériences mystiques, l'inconscient, les changements thérapeutiques
C'est à ce niveau que l'on ne comprend plus du tout la phrase suivante : " Voici comment je vous vois me
voir vous voir me voir" car son imbrication réflexive est d’une telle complexité qu'on en perd le fil.
Le niveau 4 est celui des révélations, des expériences mystiques, celui qui fit dire "Eurêka !" à Archimède
dans sa baignoire. A ce niveau, la compréhension des choses est ténue et mystérieuse et échappe presque
complètement à la conscience. On ne peut en avoir que des "insights", en retenir que des instants fugaces
d'extase ou de grande clairvoyance. C'est le niveau de l'inconscient, celui de la psychothérapie.
Une psychothérapie qui réussit l'est souvent à l'insu de ses principaux intéressés : ni le thérapeute, ni le
patient ne peuvent dire ni exactement quand, ni exactement où, ni exactement comment, et encore moins
pourquoi les choses ont évolué ; tout ce qu'ils peuvent dire, c'est que le changement s'est produit. C'est
également à ce niveau, après une révélation ou une expérience forte, que l'on peut changer ses valeurs et,
en conséquence, son style de vie.
3.7 Conclusion
On s'aperçoit en grimpant dans cette échelle de la complexité de la communication, à travers ses méta-
niveaux sémantiques qui sont en quelque sorte ses barreaux, que la portée pragmatique de ses énoncés est
Communication et information 18
de puissance croissante à chaque étape ou niveau logique supérieur et qu'elle détermine dans une large
part notre rapport au monde et à nous-mêmes.
Rien théoriquement, sauf la limitation de nos sens et de notre entendement, ne nous permet d'affirmer que
cette progression logique s'arrête. Nous constatons cependant qu'en prenant de la hauteur, ses modalités et
son champ d'application deviennent de plus en plus ténus et subtils, qu’ils se dématérialisent, en quelque
sorte, pour prendre un aspect essentiellement qualitatif et spirituel.
Communication et information 19
Chapitre 4 : LA COMMUNICATION : FONDATION DES RELATIONS HUMAINES
4.1 Introduction
Tout comme les fondations d’une maison portent tout l’édifice, la communication sert de fondations à
toutes les relations humaines. Un auteur célèbre dans le domaine de la communication (Paul Watzlawick)
a dit que les humains ne sont pas capables de ne pas communiquer : Quoi que nous disions, quoi que nous
fassions, quoi que nous exprimions par notre corps, même si nous regardions ailleurs ou restions
immobiles, nous exprimions quelque chose que « l’autre » remarque. Cela affecte donc son futur
comportement envers nous. C’est pourquoi les êtres humains en tant qu’êtres sociaux communiquent
toujours d’une façon ou d’une autre.
Partie 1
Objectifs d’une communication claire
Une communication claire et ouverte permet aux gens de décider eux-mêmes ce qu’ils veulent faire pour
se développer eux-mêmes.
Avant d’atteindre ce but, il faut effectuer différents pas. A l’évidence, les gens ne changeront pas d’avis
pour la seule raison qu’un expert en développement leur a dit de faire. En général, les gens ne modifient
leur comportement, leurs attitudes et opinions qu’après avoir eu l’occasion de se familiariser avec l’idée
dans leur esprit et par des exercices pratiques. Très souvent aussi, ils apprennent grâce à un exemple
qu’ils ont vu quelque part.
Partie 2
Voies et moyens de communication
La communication avec les gens peut se faire de plusieurs manières :
1) La plus évidente est l’utilisation des mots quand on parle ensemble ou que l’on s’écrit mutuellement.
Mais la communication peut également utiliser les cinq sens (l’ouïe, la vue, le toucher, l’odorat et le
goût) :
2) Communiquer, c’est voir quelque chose :
Tout le monde sait qu’un enfant qui pleure ne peut pas être très heureux – il communique avec ses parents
qui comprennent le message qu’ils voient – et entendent ! Les amoureux qui n’osent pas se parler l’un à
l’autre quand ils se trouvent avec d’autres personnes savent communiquer avec leurs yeux pour se
comprendre l’un l’autre.
3) Communiquer, c’est toucher quelque chose :
Si une mère caresse doucement la tête de son enfant, le petit comprend tout de suite ce que cela veut dire.
Les enfants doivent apprendre – souvent par expérience – que quelque chose de chaud fait mal si on le
touche.
4) Communiquer, c’est sentir quelque chose :
Les mères qui préparent un bon repas n’auront aucun mal à faire venir leurs enfants à table. Ceux-ci
seront conduits par leur odorat. Les femmes et certains hommes utilisent du parfum quand ils sortent.
Communication et information 21
5) Communiquer, c’est goûter quelque chose :
Il y a un proverbe allemand qui dit « l’amour passe par l’estomac ». Si des gens mangent quelque
chose de bon ensemble, cela créera certainement une atmosphère qui les influencera positivement.
6) Communiquer inclut le corps tout entier :
Quand les gens parlent, ils n’utilisent pas seulement la bouche. Les gens utilisent, certains plus que
d’autres, leurs mains, leurs bras, leur visage pour exprimer ou souligner leurs paroles par des gestes. Si les
gens sont très heureux ou à certaines occasions très spéciales, ils dansent souvent ensemble pour exprimer
qu’ils sont heureux.
Divers moyens peuvent être utilisés pour communiquer. L’expérience montre qu’il vaut beaucoup mieux
combiner selon divers moyens, car cela rendra la communication plus efficace. C’est pourquoi les
formateurs devraient toujours s’efforcer de combiner plusieurs moyens de communication dans leur
travail éducatif. Il est conseillé de combiner un entretien avec la présentation d’affiches, et de donner aux
apprenants la possibilité de s’exercer eux-mêmes à ce qui vient de leur être dit.
Partie 3
Obstacles empêchant une communication claire
La communication avec les autres comprend divers aspects qu’il faut prendre en compte. Les exemples
suivants d’un potager qui n’a pas très bonne mine illustrent ces aspects avec plus de précision :
- D’abord, une phrase dite paraît donner une information ou transmettre un message : « Cette année notre
potager n’a pas très bonne mine !»
- Mais il y a aussi un aspect relationnel caché derrière ce que le locuteur, par exemple, à qui et donc
comment il le dit. Le locuteur voulait peut-être dire : « tout le monde (sauf moi, le locuteur) a négligé son
devoir d’arroser et d’enlever les mauvaises herbes. » Il exprime maintenant sa colère concernant le projet
et ses collaborateurs.
- Une autre réaction possible est la déception :
« Nous avons travaillé tout le temps mais à cause du manque de pluie, la production de notre potager ne
sera pas suffisante. Que pouvons-nous faire maintenant ? »
- Il existe un troisième aspect : ce que dit le locuteur sur lui-même, par exemple :
« Je suis très en colère à cause du mauvais rendement cette année. »
Ou « Je suis inquiet de l’état de notre projet de potager, et je trouve cela regrettable. »
- Et enfin un dernier aspect, et pas des moindres, est la raison pour laquelle il a dit cela, l’aspect de désir
ou d’appel, par exemple : il veut que les autres s’occupent davantage du potager, ou il veut que les autres
sachent qu’il aura des problèmes si le projet de potager ne permet pas de gagner assez d’argent cette
année.
Le schéma suivant, représenté par la figure 4.2, illustre les quatre aspects d’un seul message envoyé et les
quatre « oreilles » qui l’entendent et le perçoivent.
Nous voyons que la communication inclut quatre aspects : l’information, l’intention personnelle, la
relation et l’appel. Tout comme le carré a quatre côtés égaux, la communication a aussi quatre aspects
d’une égale importance. Il ne suffit pas de considérer un seul de ces quatre aspects, car ils constituent une
unité et les deux participants, l’émetteur du message (locuteur) et le récepteur (l’auditeur, celui à qui est
destiné le message) communiquent en utilisant ces différents aspects.
Cela signifie que :
a) Le locuteur et l’auditeur doivent clarifier les quatre aspects pour être sûr que le récepteur a bien
compris ce qu’a dit l’émetteur.
b) Ils doivent considérer qu’un message comprend bien plus que la simple information, que les autres
aspects peuvent aider ou empêcher le récepteur de « comprendre » l’émetteur.
Communication et information 22
c) L’information transmise par un message n’est pas l’aspect le plus important, elle n’est que l’un des
quatre aspects d’importance égale. Nous devons aussi parler de nos relations, de nous-mêmes, de
nos désirs et nos besoins.
Très souvent, les aspects relationnels, les intentions personnelles et les appels à la communication ne sont
pas pris en compte ou sont même cachés. Surtout quand la relation avec l’autre n’est pas bonne ou que le
locuteur n’ose pas être franc, il cache ses sentiments derrière l’information. De cette façon, nous ne
pourrons jamais nous comprendre clairement !
REMARQUE
En travaillant avec les gens, les animateurs doivent être conscients des différentes façons de
communiquer et être capables de les utiliser. Répétons qu’ils doivent être conscients de ce qui se passe
entre les gens qui envoient des messages et ceux qui reçoivent ces messages.
Communication et information 23
Chapitre 5: CAPACITE D’ECOUTE
5.1 Introduction
Ce chapitre se comporte comme un moyen de communication claire et aidant à créer une atmosphère de
compréhension mutuelle entre l’émetteur de message et le récepteur. Il explique les principaux obstacles à
l’écoute ainsi que comment et pourquoi une bonne écoute et une bonne compréhension sont étroitement
liées et se soutiennent mutuellement.
5.7 Conclusion
Ce chapitre nous a montré que la manière dont nous accordons à l’écoute de notre interlocuteur est très
importante pour obtenir une communication efficace et maintenir une bonne relation avec les autres.
Le sixième chapitre va nous exposer les techniques qu’il faudrait appliquer lorsqu’on veut animer de
manière efficace un groupe.
Communication et information 27
Chapitre 6 : TECHNIQUES D’ANIMATION DE GROUPE
6.1 Introduction
Tout animateur dans l’exercice de sa mission qu’il soit dans le domaine urbain ou rural, se doit d’avoir
des comportements spécifiques. En premier lieu, il doit manifester à l’égard du public qui l’écoute ou du
groupe dont il est l’interlocuteur un comportement adéquat dans le sens de :
- sécuriser son public,
- favoriser l’expression de tous,
- promouvoir un consensus entre les différentes parties.
Il fait participer les gens. Il aide à la prise de décision. Il forme des petits groupes.
6.8 Conclusion
Les qualités de l’animateur jouent ainsi un grand rôle dans la réussite des actions menées dans un
groupe. Il doit savoir choisir « la porte d’entrée » vers le groupe selon l’objectif fixé. Lorsqu’il se
trouve face à un problème, il doit soigner ses comportements et réagir avec habileté.
Communication et information 33
Chapitre 7 : GENERALITES SUR L’INFORMATION
7.1 Introduction
L’invention de l’écriture a provoqué une sorte de révolution de la communication. L’écrit permet la
fixation et la stabilité du message dans le temps et l’espace. La communication devient indirecte, donc
indirecte des individus. On a même affirmé que l’écriture est à l’origine des sociétés dites historiques,
puisque celles-ci disposent désormais d’un mémoire fidèle et sont donc en mesure de projeter leur image
autour d’elle et après elles.
L’imprimerie a apporté à un nombre croissant de destinataires des textes d’une authenticité, d’une
accessibilité et d’une stabilité avoisinant la perfection s’adaptant de plus en plus aux évènements.
Le livre étant limité aux savoirs fixés, le journal va s’imposer pour rapporter l’évolution de la société. Ce
dernier devient le mode de communication spécifique des sociétés dites modernes. L’âge de l’information
apparaît.
7.2 Définition
Il faut savoir que le mot information signifie étymologiquement parlant mettre en forme, ce qui veut dire
parler non pas de l’aspect extérieur des choses, mais de leur essence, comme c’est le cas de la
formalisation en mathématiques.
Le terme est passé ensuite dans le langage judiciaire pour parler de l’instruction à laquelle on procède
pour la recherche de la vérité lors d’un crime ou délit. Le verbe informer s’est alors appliqué dès les 14e et
15e siècles à toute communication de renseignements puis au message qui les contient et enfin à la
fonction correspondante. Le mot information englobera par la suite tout le processus de la communication
sociale et les institutions qui l’assurent ; le plus important étant l’information de presse traitant des
nouvelles, c’est-à-dire de ce qui vient d’arriver, le destinataire étant le public dans son acceptation la plus
générale.
Ce qui distingue cependant l’information de la communication, c’est qu’ici les entreprises de presse ne
sont pas à proprement parler des émetteurs parlant de leur propre message mais plutôt de ceux des autres
ou ce qui est arrivé aux autres, autrement dit au public qui est en même temps l’émetteur et le récepteur.
L’information est une communication de tous à tous. L’information est la conversation de tous à tous
qu’elle soit écrite ou audiovisuelle.
2) L’idée de la liberté
Le libéralisme voit dans l’individu l’accomplissement nécessaire de l’homme en tant qu’être humain,
parce que c’est seulement l’homme individuel qui est considéré comme doué de raison. C’est la base de la
philosophie dite des « lumières ». Tout l’homme a le pouvoir et le devoir de mettre en question les
valeurs admises afin de se déterminer librement.
Comme elle est le moteur de la vie sociale, la presse devait être au premier plan de cette lutte pour la
liberté. Les idées nouvelles ont commencé à circuler dès la première moitié du 17e siècle en Angleterre.
On s’acheminait alors vers la suppression de toute censure. Ce qui interviendra avec l’abolition de ce
qu’on appelle le Licensig Act.
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme :
tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf répondre de l’abus de cette liberté dans les
cas déterminés par la loi ». C’est alors que s’est ouverte une période de liberté sans limites alternée avec
des moments de restriction.
L’idée de la liberté est que tout individu peut prendre l’initiative de faire paraître un écrit périodique. Il en
est le seul responsable et, s’il faute, il est le seul à répondre devant la puissance publique comme à l’égard
des tiers qui s’estimaient lésés.
a) La fonction informative
L’information est la principale fonction de la presse. C’est par la presse qu’on peut apprendre à toute
heure ce dont on a besoin de connaître dans le monde en perpétuel changement. Tous les évènements sont
à priori matière à information, pourvu qu’ils soient accessibles à un informateur. Mais, même quand ils
sont connus, tous ne sont pas jugés d’être dignes d’être rapportés. Encore faut-il qu’ils soient considérés
comme intéressants pour le public.
Informer, c’est choisir et prendre la responsabilité de ses choix. Pour les puristes, l’information et rien
celle-ci devrait être le rôle essentiel de la presse. Il faut le moins de commentaire possible de la part des
journalistes.
b) La fonction délibérative
Dans la pratique en effet, les organes d’information ne se contentent pas de rapporter l’information, mais
interviennent également dans le débat social existant dans la société en donnant leur propre opinion et
même en l’imposant comme étant la meilleure, à la limite la seule. Il existe ainsi ce qu’on appelle des
journaux d’opinion et d’analyse à côté des quotidiens d’information qui lui-même pèse de son poids pour
avoir ou amener une majorité en faveur d’un choix particulier et, à plus forte raison, pour l’imposer. Ce
qui pousse les pouvoirs et autres groupes de pression de toute nature à contrôler la presse.
Certains disent que la neutralité de l’information est une hypocrisie, qu’observer et choisir et rapporter
c’est déjà intervenir et que nul ne saurait tracer avec précision la frontière entre les faits et l’opinion.
D’autres soutiennent que l’opinion est affichée par l’organe de presse n’est jamais que celle de ses
lecteurs, lesquels sont reconnaissants de donner à leur voix un écho qu’elle n’aurait jamais en autrement,
et le prouvent par l’achat permanent du journal.
Le débat reste permanent entre ceux qui soutiennent que les organes de presse doivent se limiter au fait, et
ceux qui pensent que c’est presque impossible.
c) La fonction distractive
Les organes d’information ne se limitent pas à l’information ou à la diffusion d’opinion. Ils essaient aussi
de distraire ses lecteurs par des jeux ou des anecdotes. Pour se faire vendre, en effet, les journaux doivent
Communication et information 35
plaire et divertir. Cela étant, le rôle des journaux est d’informer beaucoup plus que l’évasion. Les
organes de presse doivent y veiller.
d) La fonction éducative
C’est le point de vue surtout des politiques et des religieux. La question qui se pose est cependant de
savoir qui sont ceux ont le pouvoir de choisir, ce qui est éducatif ou pas et si les journaux qui n’y
consentent pas seront sanctionnés ?
Dès lors, on risque de revenir à des systèmes autoritaires, contraires à la liberté. La solution serait de
classifier clairement les journaux qui s’occupent de la formation et de l’éducation ou les pages qui seront
consacrés comme le font déjà certains journaux.
A Madagascar, les organes de presse ont surtout eu l’habitude d’exprimer les opinions plus que les
informations pures. Aujourd’hui, nombreux sont encore ceux qui insistent sur cette éducative de la presse
que de la seule information. La discussion reste ouverte pour savoir les véritables rôles que doivent jouer
la presse dans le pays.
7.5.2 Contenu
1) Elaborer la charte rédactionnelle
- Affirmer les objectifs poursuivis.
- Bien connaître son lectorat.
- Déterminer un rubricage cohérent.
2) Améliorer la mise en scène de l’information
- Maîtriser les clés d’une maquette réussie.
- Appréhender les techniques d’un editing : habillage, titre, chapeaux, intertitres…
- Faire le traitement visuel de l’information : typographie, construction, infographie.
- Faire l’organisation des informations et le rôle des différents niveaux de lecture.
3) Rédiger des titres efficaces
- Apprendre les techniques de création des titres.
- Enrichir ses titres : comment surprendre.
Dans une crise, les premières 24 heures sont décisives. Les actes posés et les décisions prises par
l’organisation au cours de cette période peuvent définitivement affecter la réputation de l’organisation et
accroître (ou diminuer) ses chances de sortir de la crise.
Certaines organisations semblent être en crise permanente : mauvaise gestion, divergences au sein du
personnel). Dans de telles circonstances, il est indispensable de s’attaquer au problème de fond afin que
l’organisation devienne efficace et présente une image positive au monde extérieur. Parfois, ces
problèmes de fond ne seront résolus qu’après plusieurs années.
7.9. Conclusion
L’information peut donc être une source de savoir, d’intérêt ou de conflit ou même de crise selon la
façon qu’on a utilisée pour la transmettre. Ainsi, on a l’obligation de s’impliquer correctement sur la
manière de la transmettre pour atteindre au maximum les objectifs fixés.
On peut dire que la crise n’est pas toujours un phénomène purement négatif pour une institution. Elle
peut avoir un effet salutaire en ce qu’elle aide la direction à reconnaître un problème et rend inévitable un
changement parfois tant attendu. Lorsqu’elle est bien gérée, la crise peut aboutir à une couverture positive
plus large de l’organisation parmi les médias qui se traduit en avantage pour l’organisation, à savoir une
meilleure image parmi le public.
Communication et information 41
BIBLIOGRAPHIE
1. P. WATZLAWICK / J.HELMINCK -BEAVIN / D. JACKSON : Une logique de la communication.
Edition Points en livre de poche
6. Shapiro Carl and Varian Hal : Information rules, Harvard Business Press, 1998
1. Diarrhée et sorcellerie ?
Dans un village d’Afrique de l’ouest, les gens attribuaient couramment la diarrhée et la sorcellerie.
Chaque fois que quelqu’un était victime de cette maladie, on pensait qu’un mauvais esprit avait affecté
cette personne. Mais ces gens puisaient de l’eau dans une rivière qui était très sale à certaines périodes de
l’année et ils manquaient d’hygiène.
Des experts en développement qui avaient vécu une période avec eux plusieurs semaines auparavant
revinrent alors au village. Ils commencèrent par annoncer pour ce soir-là une pièce de théâtre que tout le
village vint voir. Les formateurs présentèrent une courte pièce dans laquelle beaucoup de gens avaient la
diarrhée. Ils se demandaient pourquoi ils avaient attrapé cela. Durant la discussion, quelqu’un dit : « Peut-
être que cela vient de l’eau. A la maison, je n’ai jamais de la diarrhée, mais dès que je viens dans ce
village, je l’attrape. »
C’était la fin de la pièce. Durant la discussion qui s’ensuivit, les experts en développement demandèrent
simplement aux villageois quelles étaient, d’après eux, les causes de la diarrhée. Par cette discussion, les
gens prirent conscience du fait que l’eau avait peut-être quelque chose à voir avec la maladie.
2. Voisinage difficile
Si une famille est brouillée depuis très longtemps avec une autre famille et deux de leurs membres se
rencontrent, leurs PREJUGES, TRADITIONS et EDUCATION les empêcheront pendant très longtemps
de découvrir que l’autre est en fait une agréable personne. Mais dès qu’ils auront essayé de dominer la
situation et qu’ils seront parvenus, alors le monde leur paraîtra soudain très différent…
4. Rétroactions
- « Vous avez levé les sourcils quand je vous ai donné mon opinion sur ce point. Je vous ai vu(e) souvent
faire cela et cela m’a semblé arrogant. Cela m’agace et cela me gêne pour continuer à parler… »
- « Je suis agacé(e) parce que vous m’interrompez tout le temps ! »
- « J’aime la façon dont vous m’avez expliqué le système de comptabilité à la dernière réunion. J’ai
vraiment bien compris cela ! »
- « Je n’ai pas compris ce que le professeur nous a dit, mais si je lui demande de me l’expliquer de
nouveau, il pensera que je suis très stupide. Je ferai donc mieux de me taire.»
5. Changement de comportement
…Pensez à toutes ces femmes qui découvrent après quelque temps que leur mari n’est plus l’homme
aimant, attentionné et serviable qu’il était avant le mariage. Au contraire, il reste assis à la maison, attend
l’argent que la femme gagne pour le dépenser en boisson. Beaucoup de ces femmes souhaitent quitter leur
Communication et information 43
mari, mais elles ne le font pas. Elles souffrent et supportent souvent bien trop longtemps cette situation
nuisible à leur santé…
…Nous connaissons le cas du village qui dispose d’un excellent puits tout neuf, mais certains habitants
continuent d’aller puiser de l’eau à la rivière. Ils disent que la nouvelle eau a un « goût ». En réalité, ce
qu’ils veulent dire est ceci : « Je vais depuis toujours chercher de l’eau à la rivière, pourquoi devrais-je
changer de conduite après être devenu si vieux avec mes vieilles habitudes ?»…