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Le temps des émotions

Les émotions sont au cœur de notre vie relationnelle, dès la naissance, elles ont un
impact important sur le cerveau « en construction » de l’enfant, cela confère aux
professionnels une responsabilité importante. C’est une préoccupation quotidienne
pour un accueil bien traitant des jeunes enfants. Elles sont également au cœur de la
relation parents-enfant- professionnels.
Pour répondre à cette mission l’accompagnement des pro doit passer par :
 L’appropriation des Nil connaissances en neurosciences ; l’impact des émotions
sur la maturation du cerveau
 L’observation et la compréhension des manifestations émotionnelles des
enfants
 Un éclairage sur la façon d’accueillir ces manifestations et d’aider l’enfant à les
exprimer

Anatomie du cerveau
3 grandes zones :
⁃ Reptilien (survie, gérer les fonctions vitales sans y penser) il décalque face aux
danger des réactions physiques instinctives
⁃ Limbique permet la reconnaissance de ce qui est agréable ou pas, fonction de la
mémoire, les apprentissages et l’olfactif, il joue rôle de régulation des instincts
primitifs de survie engendrés par le cerveau reptilien
⁃ Néocortex : participe aux fonctions cognitives supérieurs ; la conscience,
l’apprentissage, la perception sensorielle, la commande motrice volontaire, la présence
dans l’espace, il permet la réflexion, la créativité, le raisonnement l’imagination, la
résolution de problèmes, la planification la conscience de soi, l’empathie (mature vers
25 ans)

La plasticité du cerveau
À la naissance, le cerveau dispose d’environ 100 milliards de neurones, mais ils ne
sont pas connectés entre eux. Ils sont responsables de transmettre l’information
nerveuse. Ils vont progressivement s’organiser en réseau qui ont chacun des fonctions
spécifiques dans différentes régions du cerveau. Lorsque l’enfant fait de nvl
découvertes, des connexions se forment, d’autres se renforcent, d’autres s’affaiblissent
et certaines disparaissent. Cette capacité du cerveau à s’adapter en réaction à son
environnement est essentielle à l’apprentissage.

Une émotion est une réponse physiologique à une stimulation, à une modification de
l’environnement. (C’est un mouvement vers l’extérieur)
Les émotions sont les mêmes pour tous les humains, elles sont universelles, elles
permettent d’adapter notre organisme face aux sollicitations de l’environnement. Elles
mettent le corps en alerte, envoient un message au cerveau. Chaque émotion a une
fonction protectrice, anticipatoire, de relation… on a besoin des émotions pour vivre.
Il n’y a pas d’émotion positives ou négatives, c’est les expression qui peut être
adaptées ou pas.
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Les émotions servent à s’adapter à son environnement :


⁃ La peur ; adaptation au danger, par la fuite, l’agressivité, ou la sidération
⁃ La joie ; plaisir de recevoir ou de donner, de partager. Favorise l’apprentissage
⁃ La colère ; frustration, définit les limites, les droits et notre intégrité, elle
rétablie l’équilibre d’une relation
⁃ La tristesse ; intégration et réparation pour accepter la réalité
⁃ Le dégout ; réaction de rejet de ce qui est nocif
⁃ La surprise ; mobilise l’attention face à l’inattendue

Les émotions servent à communiquer :


Leur expression est, loin devant le langage, le premier mode de communication. Elles
sont également indispensables à l’élaboration de la pensée et du comportement. Une
personne qui en serait totalement dépourvue ne pourrait mener la moindre vie sociale.
Les émotions sont au cœur du sentiment de soi, elles sont l’expression de la vie en soi,
c’est pourquoi, il est essentiel de les exprimer. Une émotion dure 90 secondes et se
déploie en 4 temps :
- charge ; ça monte à l’intérieur
- tension ; mobilisation de l’organisme
- décharge ; j’exprime et je me libère
- récupération ; retour à l’équilibre

Lorsque le cortex cérébral reçoit une émotion, il envoie un message vers le système
nerveux secondaire qui va provoquer la sécrétion d’hormones.

Face à une stimulation sensorielle positive ou des relations bienveillantes ; l’organisme


sécrète de l’ocytocine qui :
 Provoque le sentiment de bien-être, plaisir à vivre, motivation, estime de soi
 Aide à être empathique (percevoir les émotions des autres), avoir des relations
sociales
 Le maternage favorise la production d’ocytocine

Face à la détresse émotionnelle


L’organisme va provoquer la production, entre autres, de cortisol (nécessaire à petite
dose, toxique à haute dose) qui a pour effet :
⁃ D’entretenir un état de stress
⁃ D’altérer la mémoire et l’apprentissage
Ces situations, vécues sur le long terme provoque une diminution de volume de
l’hippocampe, provoquant une perte de confiance en soi, le sentiment de tristesse,
d’être sans force et une grande insécurité et peut provoquer des troubles et pathologies
physiques.

Les émotions sont au coeur de la vie de l’enfant


Bébé et jeune enfant vivent de très nombreuses émotions au cour d’une journée, il
accumule des tensions liées aux frustrations, questions, peur, colère qu’il vit.
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Pleurer, cirer, trembler permettent de décharger ces inévitables tensions de vie,


empêcher les enft d’exprimer leurs émotions, c’est les laisser en tension, empêcher un
réel retour au calme.
L’existence d’un petit enfant est pleine de frustrations, de questionnement, de peurs,
de colère…
Tous les bébés ont besoin de pleurer, même s’ils sont bien accompagnés
Accueillir les émotions de l’enft
il organise et interprété ses perceptions à sa manière, à la lumière des infos souvent
incomplètes dont il dispose. Ce qui peut donner lieu à des réactions émotionnelles
incompréhensibles pour les adultes. Filliozat parle de « tempête émotionnelle » ou «
tsunami émotionnel » il a besoin de son entourage pour l’aider à les comprendre et à
trouver un moyen d’expression adaptées.

Comment les accompagner ?


Présence et un portage psychique et physique
Un enfant n’est pas capable de gérer ses émotions ce n’est pas qu’il ne veut pas ou ne
sait pas mais il ne peut pas car ses structures et réseaux cérébraux ne sont pas encore
suffisamment fonctionnel.

Accueillir les émotions :


⁃ Accueillir par le regard, être présent, se mettre à sa hauteur
⁃ Encourager l’expression de l’enfant
⁃ Écouter lui donner la permission de se libérer de ses tensions

Ainsi :
⁃ Il est placé en tant que sujet
⁃ Il est considéré comme une personne qui a le droit de désirer
⁃ Il est autorisé à se montrer différents de nous
C’est lui permettre de se constituer une personnalité solide, une sécurité intérieure
stable.

Verbaliser
Mettre des mots ce que l’on pense qu’il ressent, remplacer le pourquoi par qu’est-ce
qu’il se passe ?
Écouter sans interpréter
Attendre que l’enfant soit calmé pour lui donner des explications ou faire appel à sa
raison
Les questions accompagnants le vécu intérieur de l’enfant, on aide ainsi l’enfant à
construire son dictionnaire émotionnel.
Il a besoin d’avoir confiance pour exprimer ses émotions, créer un lien d’attachement
auprès d’un adulte.

Le cerveau ne traite pas bien la négation ; préférer les formulations simples et positives
et un seul message à la fois
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Éviter la dévalorisation, l’isolement, la punition, les cris et les menaces. Le risque à


l’âge adulte est l’incapacité à exprimer ses émotions de façon adaptée, de ne pouvoir
les exprimer par le langage ; il a alors recours à l’agressivité et la violence.

Comment ?
⁃ Des gestes enveloppants, contenant
⁃ Par les caresses les câlins
⁃ Par l’attention, la valorisation
⁃ Pour toute interaction positive avec des personnes aimées

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