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p1092 Application de La RMN À La Détermination Des Structures
p1092 Application de La RMN À La Détermination Des Structures
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APPLICATION DE LA RMN A LA DETERMINATION DES STRUCTURES ______________________________________________________________________________
■ Couplage scalaire
1.1 Problèmes à résoudre Le couplage scalaire (couplage indirect) qui résulte d’interactions
énergétiques entre les noyaux se manifeste par une subdivision des
signaux sous forme de multiplets. La constante de couplage nJ (en
■ Identifier, dans le composé examiné, la présence des grands hertz), où n 6 est le nombre de liaisons entre les atomes, dépend
types de groupes hydrocarbonés (aliphatique, éthylénique, aromati- de nombreux paramètres :
que ou acétylénique) et celle des groupes fonctionnels. — nature des noyaux (exemple : J , J );
1 1 1 13
( H, H ) ( H, C )
■ Préciser l’enchaînement des différents atomes du squelette puis — degré d’hybridation ;
déterminer la localisation des groupes fonctionnels.
— groupe fonctionnel ;
■ Déceler les phénomènes d’échange inter ou intramoléculaire.
— valeur de n ;
■ Examiner les formes tautomères.
— disposition géométrique des liaisons intermédiaires.
À ce stade, la structure plane de la molécule est établie.
■ Déterminer la stéréochimie. Deux énantiomères donnent stricte- Si le spectre est du premier ordre [18], la séparation entre les raies
ment le même spectre RMN en milieu non chiral. Ils peuvent sou- donne la valeur de J et l’analyse de la multiplicité renseigne sur la
vent être distingués et parfois identifiés en milieu chiral. Des composition de chacun des groupes de noyaux en interaction sca-
diastéréoisomères donnent en général des spectres partiellement laire. Si le spectre est du second ordre, l’analyse simple n’est plus
ou totalement différents et peuvent le plus souvent être identifiés. possible mais l’aspect des multiplets est souvent porteur d’information.
En RMN 1H, la mesure de la surface des signaux par intégration La sensibilité de la RMN par impulsion permet l’examen des iso-
permet de déterminer, en valeurs relatives, le nombre de noyaux topes rares tels que 13C.
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COSYLR COSY Long Range Spectroscopie de corrélation à longue distance via les coupla-
ges scalaires nJ, n 4
COSYRCT COSY Relayed Coherence Transfert COSY avec transfert de cohérence relayé
HMQS Heteronuclear Multiple Quantum Spectroscopy Spectroscopie multiple quantum hétéronucléaire → HMQC
pour H et C (détection 1H)
HSQS Heteronuclear Single Quantum Spectroscopy Spectroscopie simple quantum hétéronucléaire → HSQC
pour H et C (détection 1H)
HMBC Heteronuclear Multiple Bond Correlation Corrélation hétéronucléaire à travers plusieurs liaisons
(détection 1H)
HOESY Heteronuclear Overhauser Effect SpectroscopY Spectroscopie de corrélation par effet Overhauser
hétéronucléaire
INADEQUATE Incredible Natural Abundance DoublE Incroyable expérience de transfert double quantum
QUAntum Experiment Transfert en abondance naturelle (corrélation entre hétéronoyaux)
INEPT Insensitive Nuclei Enhanced by Polarisation Augmentation d’intensité pour les noyaux peu sensibles
Transfert par transfert de polarisation
ROESY Rotating frame Overhauser Effect SpectroscopY Spectroscopie d’effet Overhauser dans le référentiel tournant
SEFT (Jmod) Spin-Echo Fourier Transform Jmodulation (signaux de phases opposées : CH, CH3/C, CH2)
■ En RMN à une dimension (RMN 1D), les signaux, porteurs des des signaux en absorption, positifs pour une petite molécule et
informations δ et J, proviennent d’un seul type de noyau et s’ali- négatifs pour une grosse molécule (des signaux en dispersion
gnent sur un axe. De nombreuses séquences d’acquisition des don- résultent d’artefacts). Toute substance paramagnétique (exemple :
nées impliquent soit l’excitation de tous les noyaux de même nature O2) doit être éliminée.
(exemple : 1H ou 13C), soit l’excitation sélective d’un seul noyau ou
d’un groupe de noyaux. L’identification des noyaux couplés est
effectuée par irradiation sélective à la fréquence d’un des noyaux et ■ Les techniques de la RMN 2D, qui permettent de répartir sur une
observation des simplifications des signaux des autres noyaux. surface (carte) les signaux porteurs des informations, ont considéra-
L’expérience la plus simple pour détecter le NOE (NOE différence) blement élargi le champ des investigations. Les sigles des différents
consiste à rendre égales les populations du site Y (par irradiation) types d’expérience (cf. tableau 1) permettent de retrouver dans les
puis à faire la différence entre les données ainsi obtenues et celles manuels des constructeurs les caractéristiques techniques et les
d’une acquisition classique. Seuls les noyaux proches de Y donnent valeurs des paramètres à utiliser. Deux possibilités sont offertes :
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— discriminer selon deux axes δ et J (exemple : δ 1H et J 1 1 ou plage, et à 7,55 ppm, élimination d’un couplage faible. Les intensités
( H, H ) relatives des raies de ces deux multiplets observés dans le spectre
δ 13C et J ) : JRES à utiliser pour exploiter des multiplets du découplé montrent que les protons concernés sont fortement cou-
1 13
( H, C )
plés entre eux. L’hypothèse la plus vraisemblable est la présence
premier ordre partiellement superposés en RMN 1D ; d’un noyau aromatique monosubstitué, hypothèse confirmée par
— associer deux axes δx, δy soit au même noyau (1H, 1H), soit à l’apparence des multiplets en l’absence de découplage (pseudo-
deux noyaux différents (exemple : 1H, 13C) pour établir des corréla- doublet 2H, pseudo-triplet 2H et pseudo-triplet 1H). Le déplacement
tions. Les exploitations sont alors multiples. chimique élevé du pseudo-doublet à 8,29 ppm, prouve que le subs-
1 1
● En RMN 2D homonucléaire ( H, H), la diagonale comporte en tituant est un groupe fortement électroattracteur.
général les signaux qui seraient obtenus dans l’expérience 1D. Les
Nota : il n’est pas possible de lire les constantes de couplage directement sur le spectre
signaux supplémentaires, hors diagonale, sont les signaux de corré- puisque le système de spin AA′XX′Z n’est interprétable qu’au second ordre. Les protons
lation caractérisés par les δ des 2 noyaux concernés. Tous les types AA′ d’une part, XX′ d’autre part sont chimiquement mais non magnétiquement équiva-
d’interaction peuvent être exploités. lents. Les effets de second ordre sont clairement visibles sur le spectre à forte résolution
(cf. figure 1 c).
Dans le cas du couplage scalaire, les signaux hors diagonale
apparaissent si les 2 noyaux sont couplés. Il est possible d’utiliser Une irradiation sélective à 7,38 ppm (figure 1 b) supprime un cou-
les couplages 2J et 3J (COSY, COSY45) ou bien de privilégier les cou- plage de 4,8 Hz à 8,70 ppm, un couplage de 7,7 Hz à 7,79 ppm (elle
plages plus faibles nJ, même non détectés en RMN 1D (COSYLR). affine le signal à 8,11 ppm).
L’information peut être relayée entre noyaux non couplés mais
Une irradiation sélective à 7,79 ppm (non représentée) supprime
appartenant à un système de noyaux couplés deux à deux
le couplage de 7,7 Hz à 8,11 et à 7,38 ppm (elle affine le signal à
(COSYRCT, HOHAHA ou TOCSY). Il est aussi possible d’exploiter les
1 8,70 ppm). Ces observations permettent d’établir le schéma des
couplages J 13 13 (INADEQUATE).
( C, C ) interactions majeures entre les 4 protons qui constituent le second
Les corrélations peuvent provenir des couplages dipolaires ou des système de spins (sous-spectre interprétable au premier ordre) :
échanges. Elles apparaissent simultanément (NOESY, EXSY,
ROESY) mais peuvent être distinguées. 8,11 7,79 7,38 8,70
● En RMN 2D hétéronucléaire, chaque signal détecte une corréla-
CH CH CH CH
tion entre 2 noyaux de nature différente résultant du couplage sca- J = 7,7 J = 7,7 J = 4,8
laire 1J (HETCOR, HMQC ou HSQC) et nJ (HMBC) ou du couplage
dipolaire (HOESY). Des combinaisons des différents types de
séquence 2D sont possibles. L’enchaînement de 4 CH vicinaux et le fort déblindage de deux H à
13 1 1 8,7 et 8,1 ppm suggèrent la présence d’un cycle pyridinique substi-
Exemple : HMQC TOCSY ( C C H C H) tué en α de l’azote par un groupe fortement électroattracteur.
Enfin de nombreux perfectionnements sont sans cesse apportés
aux expériences de base.
2.1.2 Étude par RMN 13C (figure 2)
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b 7,38 ppm
3' , 5'
2' , 6'
b
8,29 ppm
3 4 4'
6
5
a
7,5
a spectre 1H
Les couplages à longue distance peuvent être détectés et mesurés Les valeurs expérimentales des δ sont comparées ci-dessous aux
entre les protons du cycle pyridinique : les constantes de couplage valeurs calculées en utilisant les logiciels ADC Hnmr2 et Cnmr2. Les
4
J( H3, H5 ) = 1 ,2 Hz , 4
J( H4, H6 ) = 1 ,8 Hz et 5J
( H3, H6 ) = 0 ,9 Hz écarts sont en général inférieurs à 2 ppm pour les 13C et 0,2 ppm
ainsi que celles des couplages 3J indiquées précédemment sont très pour les H. L’écart plus important pour le carbonyle provient proba-
proches des valeurs observées pour la pyridine. Les déplacements blement du fait que l’interaction stérique entre les deux cycles et la
chimiques 1H et 13C peuvent être calculés pour la structure envisa- déconjugaison qui en résulte ne sont pas totalement prises en
gée à partir d’un logiciel de calcul. compte dans le calcul.
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3' , 5'
9 10
2' , 6'
1ax
6eq
8
CO 6eq
4eq
190 4'
4 5
2 1,9 ppm 3,4 ppm
6 3
6eq 2
1ax
2 1'
7,37-128,2 3'
185,9 6 8,79-149,1
a expansion des multiplets 9
1' 2 N
8,14-130,3 2'
137,6 155,8
O
Valeurs calculées
2
Pour cette molécule simple, la structure a pu être établie en 3ax 6ax
utilisant uniquement la RMN 1D 1H et 13C. 4ax
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3 3
et Jax, eq ≈ Jeq, eq ≈ 3 Hz 2.2.2 Étude par RMN 2D
Néanmoins, il est possible de gagner beaucoup de temps en utili-
H1, ayant 3 couplages 3J (10,1, 10,1 et 4,0 Hz), doit être axial, en sant les expériences de base de la RMN à deux dimensions.
interaction avec H2ax, H6ax et H6eq. OH est donc trans/CH(CH3)2. Il
est plus délicat de préciser la position du CH 3 – 7 le signal de H5 ■ L’expérience COSY (corrélations δ 1H, δ 1H via les couplages sca-
laires 1 Hz ) permet d’établir grâce à une seule expérience toutes
étant trop complexe. Il faut étudier les 4J stéréospécifiques. Leur
valeur est notable si les liaisons entre les H concernés sont coplanai- les corrélations entre les H géminés (2J) et entre les H vicinaux (3J).
res et disposées en W. Ici les H doivent être équatoriaux (exemple Le point de départ est le signal de H1 attribué sans ambiguïté sur la
pour H4eq et H6eq, 4J = 2,1 Hz). La multiplicité de H3eq résulte seule- base de l’effet attracteur du groupe OH. À titre d’exemple (figure 5),
les signaux hors diagonale qui prouvent l’existence d’un couplage
ment de couplages 2J (12,9 Hz) et 3J (3,3 Hz). Il ne se manifeste scalaire significatif sont repérés pour les paires H1 ⁄ H6 eq ,
aucun couplage 4J à H5 qui est donc en position axiale. CH 3 – 7 est
H6 eq ⁄ H5 , H6 eq ⁄ H6 ax et même H6 eq ⁄ H4 eq (4J relativement très
équatorial, cis/OH et trans/CH(CH3)2.
grand : 2,1 Hz). L’examen des valeurs des couplages reste indispen-
Les δ 13C de C4, C5 et C6 calculés à partir des tables d’incréments sable pour l’attribution univoque des protons géminés et pour
[18] pour CH 3 – 7 équatorial ou axial permettent aussi par compa- l’étude stéréochimique.
raison aux valeurs mesurées de déterminer la position du CH 3 – 7 : ■ Enfin l’attribution des signaux des 13C peut être obtenue très faci-
lement en utilisant l’expérience HETCOR (corrélation δ 1H, δ 13C via
C4 : 34,6-31,1-34,6 ; les couplages 1J) (figure 6). On observe pour chaque CH ou CH3 une
tache de corrélation (δ 1H en ordonnée et δ 13C en abscisse) et l’on
C5 : 31,1-26,6-31,7 ;
remarquera que deux corrélations sont observées pour les CH2 dont
C6 : 44,6-41,1-45,1. les protons sont non équivalents.
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2.3 Molécule 3
4ax
1 8 6eq 4eq 5 2 ~7,35
3ax ~7,32 5" 128,9
128,1 4" ~7,27
6" 127,2
3" 137,7
4,27
3,87 64,4
21,5
5/6eq 10
0,80
1,5 27,4 3,48
62,5
4eq/6eq
L’analyse des spectres 1 D 1H et 13C n’apporte que des informa-
tions fragmentaires.
6eq/1
2
6eq/4eq 6eq/5 6eq/6ax 2.3.1 Étude par RMN 2D COSY et HMQC
3,5
2.3.2 Étude par RMN 2D HMBC
70 60 50 40 30 20 ppm
La bonne solution est l’expérience HMBC qui exploite les coupla-
n
ges J 13 1 . La figure 9 montre que H8 (E-VI) est couplé avec de
( C, H )
Figure 6 – Molécule 2. Carte 2D HETCOR nombreux carbones (2J, 3J) : C5 et C4 (E-IV), C9, C10, 11, 12 (E-V),
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6 7 7' 5 8 3 3 4
1H
HO NH 20
4
6 7 7 58 3 3 44 t-Bu
ppm
10 11 12
3
1
EIV
13C
40
CH
5 3
C 9
4 H2 10 5 60
8
11 12 2 6
7
EV
4 3 2
ppm
EIII EVI 3
a région des noyaux aliphatiques sauf groupe t-Bu
OH
7 C
CH H
6
4" 2"
6"
3" 3'
4 6'
5" 1H
5' 4' 2'
100
ppm
4 3 2 1 ppm
4'
2"
13C
6" 120
4"
3" 3' 6' 2" 6"
5" 5' 4' 2' 4"
3" , 5"
ppm
5' EI 3' 5'
4'
6' 7 6 ppm
5"
6" 3' 7
1'
4" b région des noyaux aromatiques
1" 2' N H
3" 2"
Figure 8 – Molécule 3. Carte 2D HMQC
EII 7 6 ppm
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13C
140 ont des corrélations apparemment dipolaires avec chacun des OH
mais aussi avec l’impureté acide. Danger ! Les premières sont vrai-
1' semblables, les dernières impliquent un transfert d’aimantation par
échange.
Nota : les signaux d’échange entre les OH (en noir) ont été reliés par des traits sur la
160
figure 10. Les signaux d’échange des OH avec le signal à 1,7 ppm apparaissent toujours en
5 4 3 noir aux fréquences des OH dans une dimension et à 1,7 dans l’autre dimension mais n’ont
ppm pas été reliés par des traits pour raison de simplicité.
ppm
1
3. Molécules de synthèse
Dans ce qui suit, il sera admis que les spectres ont été analysés
par les expériences de base qui ne seront plus systématiquement
commentées.
2
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Dans l’étude de la molécule 5 ci-dessous [3], les δ déterminés au L’isophorone donne un trimère (molécule 6 C27H38O) dont la for-
cours de l’étude RMN 2D sont reportés sur la formule proposée mule proposée et les δ 13C sont reportés sur le schéma ci-dessous [4].
(δ 13C en italique). Les superpositions de signaux interdisent l’ana-
lyse directe du spectre 1D. 29,6
32,3 27 26 25,2
Les δ 1H
et δ 13C
faibles des sites 6 et 7 confirment l’existence du C16 137,9
cycle cyclopropanique. C20 135,1
42,65* 14 42,63* O
13 15 128,7
2,00 23,1
2,26 39,2
200,6
49,8 53,5
16,4-0,89 5
2,07 35,8
4 2,19
31,0 25
10
12 16 1
55,0
14,0-0,44 7 6 11 20 17 2
1 3 213,9 39,2 9 21 27,6
0,85 31,3
1,83 25,6 2
O 8
7 19 18 3
8 29,0 24 6 5 4
10,5-0,96 9 2,49-50,3 56,6 33,4
10 45,2 126,5 44,9
11 42,9
11,8-0,92 1,58
1,75
21,0 23
31,6
145,2 141,3 22
28,8
24 Me 12 16 1
1,07 10 2 2,52
11 20 17
25 Me 9 D C A
9 11 1,09 7 19 18 3
8 Me 1,04
6 5 21
23
1,576 Me Me 1,06
1,569 2,45 22
2,50 6,79 4' 4
2,78 2,81
2 5' 4' 4 5 8' 10' 10 6 8 7 0,75
ppm
■ La carte XHCOR identifie les carbones tertiaires Ct et les carbones
0,5
secondaires Cs pour tous les sites et corrèle C et H des CH3 sans les
0,7 identifier (C13 et C15 sont presque confondus). La carte INADE-
QUATE (figure 13) est enregistrée pour les carbones aliphatiques
0,9 seulement afin d’obtenir une résolution suffisante. Les signaux de
1
corrélation entre deux C, J 13 13 , sont disposés symétriquement
( C, C )
2,4 2,2 2 1,8 1,6 1,4 1,2 1 0,8 0,6 0,4
ppm
par rapport à la diagonale. Les carbones secondaires Cs et le car-
bone tertiaire Ct liés au cycle aromatique ne donnent qu’une et deux
Corrélations CH3-9/H8, H8' corrélations. C12 est superposé à un carbone quaternaire Cq. Les Cq
aliphatiques sont attribués à partir des Cs du squelette puis les CH3
liés à chaque Cq sont identifiés. Les connexions sont illustrées pour
Figure 11 – Molécule 5. Carte COSY partielle les cycles B et D.
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9
12 23 14
11 10 13
8 2 6 4 7 15 27 25 24
22 21
3 26
25
27 21
24 26
15α 4 4' 2 6α 2' 12α 10β 13α 8β 11β 10α 13β 22 23
15β 6β 8α
ppm
1
26−27
26−13β
24−10α D
13β − 11β
24−8α 23−8α
26−13α
COSY 45 27−13α
25−10β
10β − 8β 2
6β − 11 22−2'
6 β − 8β
6α − 8α 50 40 30 ppm
21−2 23−6α
COSYLR Exemple : connexions 13C, 13C des cycles B et D
13C
( H, H ) 150
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Cette observation suggère une structure de type pyridinone (I) et mettant l’attribution de ces 13C pour la molécule 8 ainsi que pour
non hydroxypyridine (II) (cf. figure ci-contre), hypothèse confirmée tous les composés 9n avec n > 2. Pour 91 et 92, les 31P chimiquement
par comparaison du δ 15N de N1 à ceux obtenus pour les composés équivalents (si l’on néglige l’effet isotopique résultant de la substitu-
ci-dessous de structure connue : tion d’un 12C par 13C) sont couplés entre eux. Des multiplets com-
OH OH plexes sont observés pour C1, C2 et C3 et, si n = 2, pour les
CONH2 Ph 2 carbones C1′ situés entre les 31P. Le système de spins, AA′X ,
n’est pas du 1er ordre, car les 31P sont inégalement couplés au 13C
Me N O Cl N OH (l’un des couplages pouvant être nul selon la position du 13C). Si n =
H
1, les deux 31P sont magnétiquement équivalents dans l’isotopo-
– 223 ppm – 137 ppm
mère ayant un 13C entre eux (A2X, 1er ordre) et C1′ donne un triplet
OH
OH 1
Ph NO2 avec J 13 31 (51,6 Hz). Les multiplets peuvent être simulés en uti-
Ph NO2 ( C, P )
lisant un logiciel de simulation [exemple : PANIC (Brüker)
Cl N O Cl N (figure 16 a et b)].
OH
H
Les rapports d’intensité entre les carbones du lien central et ceux
– 167 ppm des chaînes (1/4 et 1/2) peuvent être contrôlés à partir de la courbe
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RMe-2 10
6 4-5 7 8 8 6 4 2 COOH
9 7 5 3
R4 R3 SMe-2 R3 S3 R2 S2
**
–6 –7 –8 –9 – 10
RMe-8 ppm
2
RMe-10
31
RMe-6
RMe-4
R8
R9
1'
R9' SMe-8 R5
SMe-10 SMe-6 R7-7' R6 R5' SMe-4
S7-7'
S9 S6 S5' S5 S4
30 20 ppm
a molécule 91 0 –1 –2 –3 –4
ppm
2 *
8' Me 6
5 3
7
4 2 COO–
3
8 Me
1
1'
a excès énantiomérique 95 %
30 20 ppm
b molécule 92
Multiplets simulés *
c excès énantiomérique 85 %
13
Figure 16 – Molécules 91 et 92. Spectre C et multiplets simulés*
TMS
d’intégration [on ajoute du chrome triacéthylacétonate (≈0,01 M)
complexe paramagnétique pour éliminer le NOE et réduire les T1, b excès énantiomérique 40 %
ce qui permet l’étude quantitative rigoureuse].
Mc-8-8'
Me-8-8'
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Exemple : acides (2R, 4R, 6R, 8R) et (2S, 4R, 6R, 8R) -2,4,6,8-
tétraméthyldécanoïques, molécules 10(2R) et 10(2S) (figure 17).
13C
Exemple : molécule 11 (acide citronellique) en mélange R et S avec 40
différents excès énantiomériques (figure 18). 6
2
50
4 3 2 ppm
4. Biomolécules
Noyaux du cycle aliphatique
O
6 2 6 2
O 6 ppm
N
5
2 4 3 5
4
O H1' 3
2
3
■ Les techniques 2D COSY, HMQC puis HMBC et NOESY permettent
d’identifier la molécule 12 à la pipérine. Le point délicat concerne
l’interprétation des signaux du cycle azoté. Le spectre 1H comporte 2
4 multiplets (2,2,2,4) et le spectre 13C 5 signaux dont 4 nettement 6
élargis [corrélations sur la carte HMQC (figure 19)].
4
Deux phénomènes d’échange conformationnel [8] interviennent.
5
L’inversion du cycle détermine uniquement l’échange entre les 2 H
géminés sur chaque site. Cet échange rapide, même à basse tempé-
rature (− 20 ˚C), entraîne la coalescence des signaux des H géminés. 1'
La rotation autour de la liaison N C du groupe amide détermine
l’échange entre les sites 2 et 6 et entre les sites 3 et 5. Le site 4 ne
peut être affecté. La rotation étant restreinte par le caractère de dou- 4 3 4 3
ble liaison partielle de la liaison N C , l’échange est assez lent à ppm ppm
27 ˚C pour que les signaux 1H, 13C des sites 2 et 6 et 13C des sites 3
et 5 soient distincts mais larges. a à 27 °C b à – 20 °C
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20 22
19 21 20
21 22 2
32 18 1
26 1 25
13C 9 301617 7, 8 31
316 24 10 16
15 14 10 2 25 12 14 15 5 3 12
3 5 11 4 13
ppm
ppm 16-22 1
1
19-20
16-22
2
12-11 12-21
2
25,31-24,26,30,32 2-1
4
1H
3-4 10-11
5-4
4
5
15-16 5
80 70 50 40 30 20 ppm
14,15
14-13
Figure 21 – Molécule 13. Carte 2D HETCOR
5 4 3 2 1
ppm
4.2 Fumonisine a carte COSY
3
La fumonisine (molécule 13) a été obtenue à partir d’une culture ppm
sur maïs de Fusarium moniliforme [9][10]. La formule brute est 2-4
C34H59NO15 (6 insaturations et/ou cycles).
Les problèmes majeurs proviennent des superpositions de 3-1
3-2
signaux (exemple 11 H entre 1,4 et 1,48 ppm) et de l’élargissement 5-3
4
d’un certain nombre de signaux 1H et 13C.
■ Spectre 13C : entre 172 et 179 ppm, 4 signaux très larges sont
15-17 15-22
5
attribués à des CO2H, 2 signaux résolus à des CO2R. Il n’y a donc pas
de cycle. Un spectre J modulé permet de distinguer les carbones ali- 14-12 14-21
phatiques (4 Cp, 14 Cs et 10 Ct). Sur la base des δ, C14 et C15 sont
liés aux oxygènes des esters, C3, C5 et C10 à des OH et C2 à NH2. 5 4 3 2 1
ppm
■ L’expérience RMN 2D HETCOR (figure 21), préférable parce que, b carte HOHAHA partielle
les couplages entre protons étant éliminés, les signaux sont plus
fins que dans l’expérience HMQC, est particulièrement utile ici pour Figure 22 – Molécule 13. Carte COSY et carte HOHAHA partielle
repérer les H correspondant à ces sites et des couples de protons
diastéréotopes. Les enchaînements partiels établis à partir des différentes techni-
■ À partir de ces points de départ, la carte COSY45 (figure 22 a) ques sont précisés sur la formule définitive (figure 24). Il reste seu-
permet de détecter des corrélations, en totalité pour H14 et H15, lement quatre CH2 qui s’insèrent donc entre C5 et C10.
mais partiellement pour H2, H3, H5, H10 dont les signaux sont lar-
ges. Les couples CHCH3 et CH2CH3 sont associés. Les variations des δ 13C en fonction du pH pour les carbonyles des
groupes acides montrent que la fumonisine en solution dans CD3OD
■ L’expérience HOHAHA (figure 22 b) montre la corrélation 3J entre est sous forme zwitterion :
H2 et H3 (effets de la relaxation transversale minimisés) et des cor-
rélations relayées par 1 ou 2 intermédiaires (exemple : CH 3 – 1 , H3 4COOH ←+ acide minéral fumonisine + NH3 → 4 COO–
ou H14, H12 et H14, H21). 176,1 à 178,1 ppm 177,0 à 179,0 ppm 180,6 à 182,9 ppm
■ Les expériences COSY et COSYRCT (figure 23) permettent Les échanges associés aux équilibres d’ionisation et aux diverses
d’associer les 4 CH2 déblindés (2,4 à 2,8 ppm) aux H tertiaires 25, 31 possibilités de formation de liaisons hydrogène induisent une
superposés (3,14 ppm) et de montrer, grâce au relais assuré par ces relaxation rapide de l’aimantation transversale, ce qui explique la
derniers, l’existence de deux groupes CH2CHCH2. Ils constituent résolution médiocre d’un grand nombre de signaux 1H et 13C et
l’ossature de 2 acides 1,2,3 propane tricarboxyliques dont le groupe l’impossibilité de détecter certaines corrélations.
acide terminal a estérifié des hydroxyles sur les sites 14 et 15.
■ Enfin, en utilisant le dérivé méthoxylé de la fumonisine (4 CO2H
remplacés par 4 CO2CH3), l’expérience INADEQUATE établit les cor- L’utilisation de nombreuses expériences de RMN 2D a
rélations ( 1J( 13C, 13C ) ) mais uniquement pour une partie non fonction- néanmoins permis d’établir la structure.
nalisée de la chaîne C16 à C20.
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O
X
O O O O
X X X X
ppm
2,4
2,6
3,2
H H H H H H H H
H3C C C C C C C C C C C C C C C C C C C CH3
19
20 H2 18 H2 17 H2 16 15 14 13
H2 12 11
H2 10 H29 H28 H27 H26 5
H24 3 2 1
22 21
CH3 O O CH3 OH OH OH NH2
O C C O
29 23
H 2C CH2
30 24
HOOC HC CH COOH
33 31 25 27
HOOC H 2C CH2 COOH
34 32 26 28
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