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JURISPRUDENCE CCJA & TEXTES OHADA ANNOTÉS

officieljocmJournal officiel du CamerouncmCamerounN° 68-DF-460cm00068_DF_00460cmN° 68-DF-460

Le Président de la République,
Vu la Constitution du 1er septembre 1961 ;
Vu le décret n°67/DF/236 du 29 mai 1967 portant organisation du ministère du commerce et de l'industrie ;
Vu le décret n°67/DF/365 du 21 août 1967 fixant les conditions d'application de la loi n°67/LF/22 du 12 juin 1967 relative
aux relations financières entre la république fédérale du Cameroun et l'étranger ;
Vu la loi n°67/LF/22 du 12 juin 1967 relative aux relations financières entre la République fédérale du Cameroun et
l'étranger, notamment en ses articles 2 et 4 ;
Vu le décret n°68/DF/213 du 1er juin 1968 rétablissant le contrôle des Changes ;
Décrète :

Article 1er. — Les opérations de change, mouvements de capitaux et règlements de toute nature entre la République
Fédérale du Cameroun et l'Etranger, ou, au Cameroun, entre un résident et un non-résident ne peuvent sauf autorisation
préalable du Ministre du Commerce et de l'Industrie, être effectués que par l'entremise d'intermédiaires agréés par le
Ministère du Commerce de l'industrie.

Article 2. — Les intermédiaires agréés sont responsables auprès du Ministre du Commerce et de l'Industrie du respect
des prescriptions édictées par le présent décret et ses textes d'application en ce qui concerne les opérations effectuées par
leur entremise.
L'agrément est révocable à tout moment.

Article 3. — Sont prohibés, sauf autorisation du Ministre du Commerce et de l'Industrie, tous transferts ou opérations de
change au Cameroun tendant à la constitution par un résident d'avoirs à l'étranger ou à la détention au Cameroun par un
résident de moyens de paiements sur l'étranger.

Article 4. — Sont soumis à autorisation préalable du Ministre du Commerce et de l'Industrie, les règlements ou transferts
de toute nature effectués par un résident soit à destination de l'étranger, soit au Cameroun au bénéfice d'un non-résident.

Article 5. — Sont prohibées, sauf autorisation préalable du Ministre du Commerce et de l'Industrie, l'importation et
l'exportation de moyens de paiements (billets, chèques, effets) ainsi que de valeurs mobilières.
L'importation et l'exportation de l'or sont soumises à autorisation préalable du Ministre du Commerce et de l'Industrie.

Article 6. — Les résidents sont tenus de procéder au rapatriement, et, le cas échant, à la cession sur le marché des changes
de toutes créances sur l'étranger ou sur un non-résident nées de l'exportation de marchandises, de la rémunération de
services et d'une manière générale de tous les revenus ou produits encaissés à l'étranger ou versés par un non-résident.

Article 7. — Les valeurs mobilières étrangères, les devises étrangères ainsi que tous titres représentatifs d'une créance
sur l'étranger, détenus au Cameroun doivent être déposés chez un intermédiaire habilité par le Ministre du Commerce et
de l'Industrie, que ces avoirs appartiennent à un résident ou à un non-résident.

Article 8. — Les autorisations préalables visées aux articles 1, 3, 4 et 5 ci-dessus feront l'objet de décisions générales ou
particulières du Ministre du Commerce et de l'Industrie qui pourra dans certains cas déléguer son pouvoir d'autorisation
aux intermédiaires agréés.

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Article 9. — Les conditions dans lesquelles pourront être réalisées les opérations de cange et les transferts à destination
de l'étranger ou les paiements au Cameroun au profit d'un non-résident ainsi que l'alimentation d'un compte étranger en
francs seront déterminés par voie d'arrêtés du Ministre du Commerce et de l'Industrie.

Article 10. — Les importateurs et les exportateurs de marchandises sont tenus de domicilier leurs opérations d'importation
ou d'exportation auprès des intermédiaires agréés.

Article 11. — Les créances en francs et en devises étrangères que les établissements bancaires et financiers établis au
Cameroun déterminent sur l'étranger et les engagements en francs et en devises qu'ils ont à l'égard de l'étranger sont soumis
au contrôle du Ministre du Commerce et de l'Industrie.

Article 12. — Les dispositions du présent décret ne s'appliquent pas aux membres de la zone franc avec lesquels les
relations financières de la république Fédérale du Cameroun demeurent libres.

Article 13. — Sont suspendues, dans la mesure où elles sont contraires à celles du présent décret, les dispositions du
décret 67-DF-365 du 21 août 1967 et des textes pris pour son application.
Le présent décret annule et remplace le décret 68-DF-213 également sus-
visé.

Article 14. — Les modalités d'application du présent décret feront l'objet d'arrêté du Ministre du Commerce et de
l'Industrie.

Article 15. — Le Ministre du Commerce et de l'Industrie et le Ministre des Finances sont chargés chacun en ce qui le
concerne de l'exécution du présent décret qui entrera en vigueur dès la date de sa signature et qui sera publié en français
et en anglais selon la procédure d'urgence.
Yaoundé, le 3 décembre 1968.
El Hadj Ahmadou Ahidjo.

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