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Indications de l’examen
tridimensionnel par
CBCT avant l’avulsion
de la 3e molaire
mandibulaire
Depuis son introduction en odontologie dans les années 2000, la
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L
L’avulsion des 3 es molaires, commu-
nément appelées « dents de sagesse »,
et plus spécifiquement celle des
3es molaires mandibulaires (3es MM),
est une procédure chirurgicale très
fréquente. Elle représente 95 % des
extractions dentaires chez les jeunes
hospitaliers spécialisés), avec près de
400 000 interventions comptabilisées
sur l’année 2013 [3].
Lorsque l’indication d’avulser la 3e MM
est posée, cette dernière peut présenter
de multiples situations cliniques.
l Selon le degré de rhizagenèse : la
la muqueuse (dent sous-muqueuse),
soit par de la muqueuse et du tissu
osseux (dent intra-osseuse) ;
– retenue ou enclavée : lorsque l’érup-
tion s’est arrêtée du fait d’un obstacle.
Une partie de la couronne de la 3e MM
peut devenir visible en arrière de la
entre 16 et 21 ans aux États-Unis [2]. 3e MM peut être un germe ou une dent 2e molaire, on dira que la dent est en
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En France, selon les données de la mature avec une rhizagenèse achevée. désinclusion ;
Caisse Nationale d’Assurance Maladie l Selon sa position, elle peut être (fig. 1 – sur arcade : lorsque la couronne est
des Travailleurs Salariés (CNAMTS), les à 3) : complètement visible.
avulsions des dents de sagesse sont en – incluse : lorsque le sac péri-coro- Dans la littérature, la probabilité
nette augmentation ces dernières naire de la 3e molaire mature ne pré- de rétention de la 3e MM est estimée
années, quelle que soit la structure sente pas de communication avec la à 57,58 % des cas, sans différence
d’accueil (cabinets de ville, centres de cavité buccale. Dans ce cas, la 3e MM observée entre les hommes et les
santé, établissements privés, services est recouverte soit uniquement par de femmes [4].
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Imagerie médicale
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L’avulsion des 3es MM peut présenter des indications laire dans le but d’évaluer la difficulté de l’intervention
d’ordre thérapeutique ou préventif. Les nouvelles et d’adapter sa décision thérapeutique (avulsion
recommandations de la Haute Autorité de Santé complète de la dent, coronectomie ou abstention
(HAS) (mai 2019) préconisent l’avulsion des 3es MM thérapeutique). Cette analyse doit se faire en respec-
après évaluation du rapport bénéfice/risque, dans tant les principes de radioprotection : justification de
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les cas suivants [3] (fig. 4 à 12). l’indication, limitation des doses et optimisation (prin-
l 3e molaire non conservable en présence d’un symp- cipe ALARA : As Low As Reasonably Achievable).
tôme et/ou à cause d’une pathologie liés à cette dent : Le panoramique dentaire, malgré ses limites en ter-
fracture ou pathologie carieuse (fig. 4) sans possibilité mes de déformation des structures et de superposi-
de reconstitution, pathologie pulpaire ou péri-apicale tions, représente l’examen complémentaire avec le
(fig. 5), pathologie infectieuse – péri-coronarite réci- plus de recul et, par conséquent, le plus utilisé. il
divante (fig. 6), abcès, cellulite... –, ou pathologie kys- permet d’apprécier les rapports du canal mandibu-
tique (fig. 7), tumorale ou parodontale (fig. 8). laire avec les apex dentaires dans le sens vertical. Il
l Germe de 3 e molaire non susceptible d’évoluer est indiqué systématiquement avant l’avulsion de la
favorablement, dans le but d’anticiper les difficultés 3e MM [3]. Une méta-analyse récente montre l’ab-
ou complications potentielles futures liées à l’édifi- sence de supériorité du CBCT dans la prévention
cation des racines (fig. 9). des lésions du NAI en comparaison avec le panora-
l En présence de résorption de la dent adjacente ou mique dentaire [7]. Cependant, certaines situations
en prévention d’une telle résorption (fig. 10). radiologiques, notamment la superposition des apex
l En présence d’un risque local de pathologie paro- dentaires avec le canal mandibulaire ou une néces-
dontale sur la 2e molaire (fig. 11). sité d’analyser la dimension vestibulo-linguale,
l 3e molaire perturbant l’occlusion ou non fonction- nécessitent le recours au CBCT. Les autres indica-
nelle (sans antagoniste) (fig. 12). tions du CBCT seront détaillées plus loin.
l L’avulsion d’une 3e molaire n’est pas recomman-
des racines de la 3e MM par rapport au canal mandi- Apparue dans les années 1990 [8], le CBCT – con-
bulaire [5]. L’incidence d’une atteinte du NAI dans les trairement au scanner traditionnel qui effectue plu-
7 jours suivant la chirurgie de la 3e MM est de 1 à 5 %, sieurs coupes linéaires – réalise une seule rotation et
alors que la persistance de l’atteinte du NAI au-delà envoie un faisceau ouvert, conique, lui permettant
de 6 mois post-opératoires peut atteindre 0,9 % [6]. de balayer l’ensemble du volume. Ce volume peut
Il est donc indispensable de prévenir cette complica- donc être exploré dans les différents plans de
tion par une analyse radiologique pertinente du rap- l’espace grâce à un logiciel adapté. Ainsi, les doses
port des racines de la 3e MM avec le canal mandibu- d’exposition du CBCT sont 1,5 à 12 fois plus faibles
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4 à 12 Les principales indications d’avulsion de la 3e molaire selon les recommandations de la HAS (mai 2019).
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que celles du scanner médical conventionnel, avec Présence d’une lésion ostéolytique
des performances techniques en termes de préci- ou ostéo-condensante
sion qui sont comparables au scanner [9]. La présence d’une lésion ostéolytique sur une
En 2009, la reconnaissance du CBCT par la HAS 3e MM est liée à une perte de densité osseuse cau-
comme bon outil à part entière de la pratique odon- sée par un processus de résorption. Ceci est sou-
tologique a permis sa large diffusion en France. En vent causé par les tumeurs ou les kystes des maxil-
2012, cette technique est entrée dans le cadre de laires (fig. 13 et 14). Parmi ces derniers, on retrouve
remboursement par la CCAM quand il s’agit d’une le plus fréquemment le kyste inflammatoire apical
indication à visée diagnostique et non implantaire (78 % des kystes des maxillaires) et le kyste follicu-
(Code CCAM : LAQK027). laire (12 %) [11].
Dans le cadre des avulsions des 3 es MM, le CBCT Concernant les 3es molaires incluses, la prévalence
devient peu à peu le moyen privilégié de leur explora- des tumeurs et des kystes odontogéniques est
tion, remplaçant ainsi le scanner [1]. Cependant, son estimée à 5,3 % (0,5 % et 4,4 % respectivement).
indication ne doit pas être systématique et doit se limi- Les kystes inflammatoire apicaux touchent à
ter seulement aux cas pour lesquels les bénéfices médi- eux seuls 4,7 % des 3 es molaires incluses, alors
caux seront suffisants, en regard du risque encouru que les kystes folliculaires touchent 2,1 % de ces
avec l’exposition aux rayonnements ionisants [10]. dents [12].
Concernant les lésions ostéo-condensantes, ces
entités restent très rares en rapport avec la
Indications du CBCT dans le 3e MM. Citons principalement les odontomes, avec
cadre de l’avulsion des 3es MM une prévalence estimée à 0,1 % des 3es molaires
La HAS a publié en 2019 des recommandations de incluses [12].
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13 et 14 Patiente de 36 ans en bonne santé générale, présentant un kyste osseux solitaire mandibulaire droit.
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Lorsque les radiographies conventionnelles suggèrent un lien direct entre la 3e MM et le
canal du NAI (fig. 15 à 19)
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20 Panoramique dentaire montrant une superposition de la 48 21 CBCT indiqué : pas de résorption radiculaire au niveau
avec la racine distale de la 47. de la 47.
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En résumé
(fig. 25)
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