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Le but de cet exposé est de démontrer que contrairement à une légende qui a la vie dure, la
langue française n'est pas issue de la langue latine. Ce qui a pour conséquence que ce que
l'on nous raconte sur la signification des mots "issus" du latin est tout simplement faux!
A Monsieur Aurégan.
I.
LA BELLE LEGENDE
En 476 après Jésus Christ lorsque l'Empire Romain d'Occident disparaît, le territoire qui
deviendra la France est alors peuplé de Gallo-Romains parlant tous latin et qui assimiliront
rapidement les Francs et autres Wisigoths égarés dans le secteur! Ces derniers se mettant à parler
sagement latin, comme tout le monde, non mais sans blague!
Bref au Vem, VIem, VII siècle et suivants l'ensemble des habitants de la Francia Occidentalis
parlent un excellent latin qui toutefois va petit à petit dégénérer.
Nos ancêtres les Gaulois, mélangés d'envahisseurs divers auraient donc gentillement oublié leur
langue celtique originale pour se mettre à parler le latin. D'abord parfaitement (!), puis de moins
en moins bien, jusqu'à ce que leur langue devienne... le français.
II.
LES ANOMALIES
1. La supposée langue celtique de nos ancêtres les Gaulois n'a pas pu disparaître ainsi.
Si l'ensemble des habitants de la Gaule avaient parlé une langue celtique jusqu'en 52
avant Jésus Christ, il serait forcément resté dans la France d'aujourd'hui, bien plus que
50 mots d'origine gauloise! Et l'usage de dialectes celtiques aurait aussi perduré dans le
temps dans de nombreux coins de France.
Les habitants de la Gaule n'ont JAMAIS parlé une langue celtique, ni avant ni après
l'invasion romaine.
2. L'écart existant entre les langues française et latine est bien trop important pour que
le français soit issu du latin.
3. L'existence des variantes dialectales présentes en France est incompatible avec une
origine unique, latine, de toutes ces langue ou dialectes, dits "latins".
Raisonnons par l'absurde et imaginons que la Gaule ait parlé uniformément latin à la fin
du Vem siècle. Des variantes dialectales se seraient alors créées, correspondantes aux
entités politiques ou de civilisations apparues entre la fin de l'Empire Romain et
aujourd'hui. Or, entre le Vem siècle et aujourd'hui, AUCUNE entité politique ou de
civilisation n'a jamais englobé dans un même ensemble la Wallonie, l'ïle-de-France et la
Suisse Romande. Or ces trois régions pratiquent des "dialectes", très proches, à savoir,
pratiquement le français classique.
Les lignes de séparation existantes entre les dialectes dits "latins" de la langue
française sont ANTERIEURES à la colonisation de la Gaule par les Romains.
III.
1. La langue de nos ancêtres habitant la Gaule avant l'arrivée des Romains ne disparaît pas.
Cette langue, plus proche du vieux-français du Moyen-Âge que du latin, va simplement évoluer
vers... le français tel qiue nous le parlons.
En dehors de la Bretagne tardivement colonisée, il n'y aucune trace de pratique d'un quelconque
dialecte celtique en France pour la simple raison que, dans aucune région, les habitants de notre
pays n'ont jamais parlé durablement de langue celtique!
Dans ce scénario, le latin n'est pas l'ancêtre de la langue française mais seulement une langue
"soeur" ou "cousine"! Le français et le latin ont simplement un ancêtre commun qui est une
langue proto-latine. Le français se sépare du latin non pas il y a 1500 ans comme on voudrait
nous le faire croire, mais peut-être il y 4.000 ou 5.000 ans, voire plus, bien avant, en tout cas, la
conquête de la Gaule par César. On comprend bien alors l'écart important qui existe entre les
deux langues.
IV.
CONSEQUENCES.
Je parle pour ce qui concerne l'étymologie. Pour expliquer l'origine de la plupart des mots de
notre langue, les auteurs de nos dictionnaires font appel au latin et pensent sottement tomber
juste, puisque le mot latin ressemble bien souvent au mot français!
C'est ainsi que le mot "Ourse", pour nos dictionnaires est censé venir du latin "Ursa"; alors que la
forme originelle indo-européenne "rksos" est franchement aussi proche du français que du latin!
2. La deuxième conséquence est blessante pour notre amour-propre, puisqu'elle est que: NOUS
NE SOMMES PAS, NI PAR LA CULTURE NI PAR QUOI QUE CE SOIT D'AUTRE,
LES DESCENDANTS DES FIERES LEGIONS DE ROME OU DES BRILLANTS
ECRIVAINS LATINS!
Nos ancêtres les Gaulois ont pratiqué à un moment de leur histoire, le latin, comme seconde
langue, pour avoir accès à toutes les richesses de l'Empire Romain, celà d'autant facilement que la
langue internationale de l'époque était proche de leur langue maternelle, un facteur qui explique
parmi d'autres, la réussite de l'intégration, comme nous dirions aujourd'hui(!), des Gaulois à
l'Empire! Puis lorsque l'Empire a disparu les Gaulois ont tout simplement cessé de parler latin
pour que ne le conserver qu'à l'état de langue écrite...morte!
Nous ne sommes pas plus les descendants des Romains que les Ukrainiens ne sont ceux des
Russes!
V.
Les paramètres de l'exacte solution de l'origine de la langue française sont assez simples, et
somme toute connus depuis longtemps des historiens comme des linguistes. On est alors en droit
de se demander POURQUOI, pourquoi tant d'aveuglement au cours de tant de siècles, dans
l'erreur!
Les erreurs tenaces ne sont pas rares en Histoire, leur cause est souvent que, simplement, elles
rendent service! Elles apportent des certitudes là où l'on souhaite en avoir et gratifient les gens
qui souhaitent l'être!
L'erreur de nos linguiste consistant à faire passer le français pour une langue latine rend service.
Elle nous permet de trouver des origines à notre langue et accessoirement d'asseoir l'autorité de
ceux qui prétendent connaître les origines de la langue française puisqu'ils connaissent le latin.
VI.
TRAVAUX ULTERIEURS
- espagnol,
- catalan ( Andorre ),
- portugais,
- italien,
- romanche ( Suisse ),
- roumain,
- moldave ( Moldavie )
pour ne prendre que les langues ayant un statut de langue officielle à l'échelle d'un état.
Il est probable que ces langues ont une origine semblable au français, et ne descendent pas plus
que lui du latin.
A noter le cas particulier du roumain et du moldave, qui reprennent beaucoup de traits propres à
l'espagnol, et ont sûrement
été importées sur place, il y a 2000 ans, dans les bagages de légionaires de l'empereur Trajan
originaires de l'actuelle Espagne.