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1. L’objet et la tâche de l’histoire de la langue française.

L'objet d'étude de l'histoire du


français est l'évolution de la langue française durant quinze siècles depuis son état
préhistorique(latin vulgaire,gallo-roman)jusqu'au 18s.Les tâches de l’histoire de la langue
française:– considérer les particularités du latin populaire et les causes de sa transformation
en langues romanes;– déterminer les facteurs extralinguistiques qui exerçaient une influence
la formation du français sur chaque étape de son évolution;– établir les facteurs structuro-
systématiques (les facteurs internes) qui ont déterminé les tendances essentielles de
l’évolution du système phonétique, grammatical et lexical du français;– essayer de
prognostiquer l’évolution ultérieure du français partant des tendances historiques
et modernes de l’évolution de la langue.\La langue est un système qui varie dans le temps,
dans l’espace et dans la société. Chacun  de ces aspects du fonctionnement de la langue est
étudié dans le cadre d’une science linguistique spéciale. L’aspect temporel représente l’objet
d’étude de l’histoire de la langue, l’aspect spatial est étudié par la dialectologie, l’aspect
social – par la sociolinguistique. Et tous ces trois facteurs –  le temps, l’espace et la société –
ont leur part dans l’évolution de la langue.2.Les tendances essentielles de l’évolution du
système vocalique en ancien La monophtongaisonEn ancien français commence un
processus opposé à la diphtongaison: la réduction  des diphtongues = la
monophtongaison.On trouve faire écrit comme faire, feire, fere. La monophtongaison peut
être traitée en tant qu’un phénomène syntagmatique.Toutes les diphtongues sauf au passent
aux monophtongues vers le XIIIe s. Certaines se réduisent totalement et deviennent des sons
simples, mais il y a des diphtongues dont le premier élément persiste en forme d’une semi-
voyelle: i > j, u > w.La réduction a touché les diphtongues spontanées aussi bien que les
diphtongues combinatoires:ou >  [eu] >  [oe]:  floures >fleur [fleur] > fleur [floer];ou > 
[u]:  coup [koup] >  coup [kup];uo >  [ue] > [oe]: bovem > buef [buef] > boeuf [boef];ei  > 
[oi] > [we]:  aveir [aveir] > aveir [avoir] > avoir [avwer];ie  >  [je]: mel > miel [miel] >
miel [mjel].La nasalisation= la formation des voyelles nasales a passé par trois étapes.A. La
première nasalisation a touché les voyelles antérieures a, e dans une syllabe fermée sans tenir
compte de l’accent: annu > ãn, ventum > vẽnt, sanitatum > sãnte.Dans les syllabes ouvertes
la nasalisation est suivie de la diphtongaison: manu > mãĩn, plena >plẽĩn, cane >chiẽn,
paganu > payẽn, bene> biẽn.B.La deuxième nasalisation a touche la voyelle o, ouverte ou
fermée, qui s’est nasalisée en toute position devant les consonnes nasales: poma > põme,
bonu>bõn, montanea > mõntaigne, cumpanio> cõmpaign.En combinaison avec  j (yod) se
forme la diphtongue õin  [wẽ]: cotoneu > cõing,  pugnu > põing.Les diphtongues uo, ue se
sont nasalisées en uõn, uẽn: bona >buõna, homo > huẽm, comes >  cuẽns.C. Les voyelles i,
u se sont nasalisées les dernières – c’est la troisième nasalisation: similu > sĩnge,  vinit >
vĩng, unu> ũn, impruntare > emprũnter.la réduction partielle ou complète des voyelles
atonesLa réduction partielle et complète des voyelles se poursuit toujours, réduisant le
volume du mot.La palatalisationGrâce à la palatalisation il s’est créé en gallo-roman un
groupe de consonnes affriquées ts, dz, tƒ, dj.La palatalisation est à la base de quelques
changements morphologiques.Les adjectifs latins à trois terminaisons dont le radical se
termine par k, g subissent un développement différent au féminin et au masculin, qui dépend
de la voyelle suivant k ou g: Masculin:largu  > larg > larc. longu > long > lonc.  siccu > sec.
Féminin: larga > large.  longa > longe. sicca > sèche.La vocalisationest un processus
d’assimilation d’une consonne à une voyelle. On distingue une vocalisation
complète et une vocalisation partielle.La  vocalisation complète est la transformation d’une
consonne en une voyelle. Elle enrichit le vocalisme de nouvelles diphtongues combinatoires.
Ainsi la vocalisation contribue-t-elle à la formation des diphtongues. Par ex.:b  > u: tabula >
tabla >  taula ( > tôle );g  > u: smaragda > esmeragde > esmeraude ( >
émeraude );g  > i:  nigru > neir; magister > maitre.l   > u: alba > aube ; malva >
mauve;v  > u:  *avicellu > aucellu ( > oisel >  oiseau).k  > i: octo > oit  ( > huit); factu
(m) > fait ;La vocalisation partielle amène le changement de timbre ou d’articulation:
la sonorisation des consonnes surtout intervocaliques:k  > g:  pacare >  pagare.s  >  z: rosa
>  rosa. l’évolution des consonnes intervocaliquesLes consonnes tombent dans les positions
intervocaliques. Il y a plusieurs aspects.A. La réduction atteint les groupes consonantiques
primaires et les groupes consonantiques dits secondaires.B. La vocalisation de l a réduit aussi
les groupes consonantiques: chalt >chaut, val(e)t > vaut. C. Les affriquées étant des sons
complexes, peuvent être, elles aussi, considérées comme des groupes consonantiques: ts,
dz.D. Les consonnes labialisées [kw], [gw] perdent leur articulation labiale et passent à [k] et
[g] depuis la fin du XIIIe s.: quant [qwant] > quant [kant], gwere [gwere] >guere [gere].
l’évolution des consonnes finales.Toutes les consonnes finales continuent à s’effacer.C’est
surtout la chute des consonnes finales -s et -t qui a de grosses conséquences
morphologiques.3.Histoire de la langue et histoire du peupleLa langue est parlée par les
êtres humains, elle est produite par l’homme.la langue est un fait humain.L’évolution d’une
langue est étroitement liée à l’histoire du peuple qui la parle. Le caractère social de la langue
met en évidence les rapports qui existent entre la vie d’un peuple et sa langue. La langue vit
dans une société, tout en reflétant fidèlement la destinée du peuple.La langue sert d’outil de
communication dans la sociéte humaine. Dans le cas du latin se transformant en ancien
français il s’agit de cinq-six siècles. Certains traits apparaissent déjà dans le latin classique,
mais ils sont supprimés par l’influence de la norme. Leur développement s’accélère
seulement à l’époque de la dislocation de l’Empire romain car l’influence du latin littéraire
s’affaiblit considérablement.4.Le fonctionnement des dialectes pendant la période des IX-
XIII ss. Du point de vue linguistique la France médiévale est divisée en deux grands groupes
de dialectes dits langue d’oc et langue d’oïl et une langue soi-disant intermédiaire – le
franco-provençal dont la tra¬dition écrite et littéraire se centre autour de Lyon. Il faut
préciser qu’en dehors des trois domaines romans il existe alors en France des territoires où
habitent des peuples qui ne sont pas d’expression romane et qui jouissent d’une autonomie
politique assez grande: le duché de Bretagne, situé au nord-ouest du pays, où l’on par¬le un
idiome celte, et le comté de Flandre, au nord-est, où la langue est le flamand, idiome
germanique.La langue d’oc comprend les dialectes suivants: le gascon, le languedocien, le
limousin, l’auvergnat, le provençal, le savoyard, le dauphinois.\La langue d’oïl comprend les
dialectes suivants: le champenois, le bourguignon, le lorrain, le wallon, le picard, le
normand, le poitevin, le saintongeois, au centre de la France – le francien (le dialecte de
l’Ile-de-France).5. Histoire de la langue dans le système des autres disciplines.Phonétique
(boeuf-boeufs, fête – festival, les herbes – les héros).Grammaire (la signification
démonstrative de l’article).Lexicologie (langue d’oc, langue d’oil).Typologie
Sociolinguistique7.La périodisation du cours de l'histoire de la langue française.Latin
classique- du Ier siècle av. J.-C. au Ier siècle.Le l populaire-3-7.Le gallo-roman-5-
8.L`ancien fr-9-13. sous ce terme on comprend l’état dialectal, quand la France n’est qu’une
seigneurie parmi plusieurs autres et quand l’idiome parlé dans le royaume de France, le
francien, n’est qu’un dialecte parmi plusieurs autres;Le moyen fr-14-16. par ce terme on
désigné la période ou la consolidation sociale, politique et économique de la France met fin à
la féodalité et où le dialecte de l’Ile de France devient langue de la nation française;Le fr cl-
17-18.Le fr contemporain-19-218. Les changements dans le système vocalique de la
Gaule du Nord.Le latin qui se parle en Gaule est un latin plus tardif que le latin classique ;
c'est aussi une langue non littéraire, outil de communication du plus grand nombre, avec des
formes simplifiées et d'autres familières, imagées, voire argotiques. Une comparaison entre
le français et l'espagnol, de tradition latine plus ancienne est, dans ce domaine, instructive.De
la même façon que edere, devenu caduc, avait cédé la place, en Espagne, à comedere
(comer), en Gaule à manducare (manger), loqui, qui signifiait 'parler' et dont la conjugaison
déponente (forme passive, sens actif) était mal comprise, a été remplacé en Espagne par
fabulare (qui donne hablar) forme refaite du latin fabulari, mais en Gaule par parabolare (qui
donne parler), plus imagé, venu de l'Église : 'dire des paraboles'. Enfin, quand deux mots
latins coexistaient, le français a hérité du plus descriptif : c'est par exemple le cas de fervere
(qui donne l'espagnol hervir) et bullire (qui donne le français bouillir), proprement 'faire des
bulles, bouillonner'.Il convient cependant de distinguer deux phénomènes :- d'une part, le
choix de mots imagés, argotiques et plaisants comme tête, qui représente le latin testa 'terre
cuite' (cf. aujourd'hui bol dans « en avoir ras le bol ») à côté de chef (cf. couvre-chef) qui
vient du latin classique caput ; jambe (lat. gamba - 'paturon du cheval') à côté du classique
crus ; spatha, qui a donné épée, désignait une latte de bois utilisée par les tisserands:-d'autre
part, une évolution générale de la langue latine au cours des siècles, entraînant en latin
tardif l'émergence dans la langue standard de tours considérés comme populaires - dans ce
cas, les formes se retrouvent un peu partout dans la Romania -, comme par exemple la
généralisation des diminutifs : auris remplacé par auricula (roum. ureche, it.
orecchio, . esp. oreja, fr. oreille), agnus par agnellus (agneau) oú la substitution de formes
plus simples pour les verbes à conjugaison difficile : ferre, remplacé par portare (porter), ou
plus étoffée: ire ('aller') remplacé par ambulare (aller, nous allons) et vadere (je vais). La
disparition de la déclinaison, la création des articles, l'emploi de prépositions là où le latin
exprimait la fonction du mot dans la phrase par l'ajout d'un suffixe au radical du nom,
l’extension des auxiliaires du verbe, l'apparition de nouvelles formes de futur sont aussi des
caractéristiques de ce latin tardif. Certaines évolutions phonétiques, en particulier le
bouleversement du système vocalique du latin classique, dû à la perte de l'opposition
entre voyelles longues et voyelles brèves, sont largement attestées par des inscriptions
romanes.9 Le problème des origines de la langue française.1Théorie populaire du
16.2Toutes les langues du monde sont égales par leur origine3Rapprochement des théories
linguistiques et esthétiques4Suivant cette théorie la perfection d’une langue concrète dépend
non de ses qualités internes, mais de l’initiative des hommes qui parlent cette langue.10 Les
changements dans le système consonantique de la Gaule du Nord.Au Ier siècle, le latin
possédait un système vocalique de cinq voyelles simples, mais chacune de ces voyelles
pouvaient être longues ou brèves, la durée étant un trait phonologiquement pertinent. Quant
au système consonantique, il comprenait 18 phonèmes. À part la lettre [h], toutes les
consonnes écrites se prononçaient en latin classique, et ce, peu importe leur place (initiale,
médiane, finale) dans le mot.- Les consonnes.Les principales transformations
consonantiques sont les suivantes: la disparition du -m final de l'accusatif latin, la disparition
du [h] et sa réintroduction germanisante, le maintien des consonnes en position forte et leur
affaiblissement en position faible par la palatalisation. Soulignons aussi que la langue
romane avait introduit les constrictives dentales [θ] et [δ] comme en anglais dans thing et
this, probablement sous l'influence du francique\Notons que les scribes des plus anciens
textes écrits en «françois», par exemple, les Serments de Strasbourg (842) et la Vie de saint
Alexis (vers 1045), ont tenté par la graphie de rendre compte des sons [θ] et [δ]; on trouve
dans les Serments la graphie dh (p. ex., aiudha, cadhuna) pour [δ], alors que dans la Vie de
saint Alexis les lettres th servent parfois à identifier le son [θ]\Dans les textes romans, la
lettre h était employée dès le Ve siècle pour signaler l'aspiration dans certains mots d'origine
francique comme honte, haine, hache, haïr, hêtre, héron. etc. Or, la lettre h continuait de
s'écrire en latin classique, mais elle ne correspondait à aucune prononciation dans la langue
parlée; c'était tout au plus une affectation due à un héritage de mots empruntés au grec. C'est
ainsi qu'on a distingué les mots dont l'h initial est dit «aspiré» de ceux dont l'initiale est une
voyelle ou un [h] «non aspiré», c'est-à-dire qu'ils ne permettent ni liaison ni élision. On
ignore le degré d'aspiration qui se faisait sentir à l'époque romane, mais on croit que cette
prononciation, si elle était significative à l'origine, a diminué plus tard pour disparaître au
cours de l'ancien français.Changements du système consonantique.Les principaux
changements paradigmatiques des consonnes sont les suivants:– la palatalisation;– la
vocalisation.11.Les conditions historiques de la formation de la langue française dans la
période gallo-romane.La romanisation est l’assimilation par la population autochtone de la
gaule de la langue latine et du mode de vie intellectuelle matérielle et religieuse des
romaines.la conquête de la gaule s'effectue a 2 etapes:1) du sud de la g(121-118 a n e)qui a
abouti a la fondation de la province de Narbone.2)la conquête du nord de la gaule(58-51)par
Jules Cesare.la gaule était divise en 3 provinces imperiales: aquitaine, lyionnaise, belgique.
Du 5e au 8e siècle, parmi les bouleversements sociaux et les guerres intérieures, le
niveau des études avait beaucoup baissé partout en Gaule; les écoles civiles semblent avoir
été tout à fait ruinées dans les villes; le clergé est devenu de plus en plus ignorant d'une
manière générale et a, en particulier, perdu le contact avec le latin classique, ce à quoi
contribuait une espèce d'horreur pour la littérature païenne.C'est le latin toutefois qui
continue à être employé exclusivement pour tous les écrits (chroniques, documents
juridiques, etc.); mais ce latin est devenu de plus en plus incorrect et reflète dans une
certaine mesure l'évolution qui s'est produite 12.La tendance à la monophtongaison des
diphtongues en ancien français.Les changements paradigmatiques des voyelles.Les
principaux changements paradigmatiques des voyelles de l’époque étudiée sont les
suivants:– la diphtongaison;– la monophtongaison;– la nasalisation.La
diphtongaisonRappelons qu’en latin vulgaire et en gallo-roman il s’est formé deux séries de
diphtongues. Le système vocalique de l’ancien français comporte donc quatre diphtogues
spontanées: ue, ie, eu, ei.– devant les consonnes nasales n, m: pane > pain,  amas > aimes,
bene > bien;– à la suite de la palatalisation: mercatu > marchie > marchée;– à la suite de la
vocalisation: fructu > fruit.La diphtongaison avait connu son essor en latin populaire et en
gallo-roman. L’ancien français est riche en voyelles complexes, mais déjà la pertinence des
diphtongues baisse: les nouvelles diphtongues ne se forment que rarement, et les voies de
leur formation ne sont pas pareilles à celles du latin vulgaire et du gallo-roman. La
monophtongaisonEn ancien français commence un processus opposé à la diphtongaison: la
réduction  des diphtongues = la monophtongaison.On trouve faire écrit comme faire, feire,
fere. La monophtongaison peut être traitée en tant qu’un phénomène syntagmatique.Toutes
les diphtongues sauf au passent aux monophtongues vers le XIIIe s. Certaines se réduisent
totalement et deviennent des sons simples, mais il y a des diphtongues dont le premier
élément persiste en forme d’une semi-voyelle: i > j, u > w.La réduction a touché les
diphtongues spontanées aussi bien que les diphtongues combinatoires:ou >  [eu] > 
[oe]:  floures >fleur [fleur] > fleur [floer];ou >  [u]:  coup [koup] >  coup [kup];uo >  [ue]
> [oe]: bovem > buef [buef] > boeuf [boef];ei  >  [oi] > [we]:  aveir [aveir] > aveir [avoir]
> avoir [avwer];ie  >  [je]: mel > miel [miel] > miel [mjel].13.Le développement des
tendances analytiques dans la période gallo- romane.1Pater appellat filium2Filium apellat
pater3Le soleil éclaire la terre4La terre éclaire le soleilTendances analytiquesLa tendance
essentielle de l’évolution du système grammatical du gallo-roman est l’emploi de plus en
plus large des formes analytiques au détriment des formes synthétiques: la flexion disparaît
graduellement et les relations syntaxiques entre les mots dans la phrase s’expriment à l'aide
des outils plus souvent qu’en latin classique.Les changements morphologiques en latin
vulgaireDeux tendances essentielles se développent en latin vulgaire:1La réduction
considérable des formes flectives2L’emploi de plus en plus fréquent des formes analytiques
au lieu des formes synthétiques.La réduction du système de flexions et la propension vers
l’analytisme résultent de:1l’extention du latin sous une forme orale sur un vaste
territoire;2l’absence de l’influence normalisatrice de la part du latin classique
littéraire;3l’usage du latin vulgaire par des gens peu instruits.Le nom.Le substantif en gallo-
roman possédait les mêmes catégories grammaticales qu’en latin classique: les catégories du
genre, du nombre et du cas. Le système grammatical du nom a subi d’importantes
modifications mais elles s’inscrivent dans le cadre de la tendance principale de l’évolution
du français: la transformation du synthétisme latin en analytisme français.Les principaux
processus paradigmatiques sont les suivants:1La disparition du genre neutre2La réduction
des formes casuelles3La réduction des types de déclinaisonLa disparition du genre neutre
Les causes:En latin classique les trois genres exprimaient l’opposition de l’inanimé ↔
l’animé: le neutre ↔ le masculin / le féminin. Mais très souvent un mot neutre désignait un
objet animé, tandis qu’un mot masculin désignait un objet inanimé. Ainsi depuis déjà le latin
classique la catégorie du neutre devient-elle illogique.les terminaisons des noms en latin
classique ne correspondaient pas forcément à un genre précis.La réduction du nombre des
cas1Le nombre de cas en gallo-roman se réduit à deux (à la différence du latin classique qui
en possédait six).2Il ne reste que deux cas suivants: Nominativus,Accusativus.Déclinaison
des nomsGrâce à l’unification des flexions au pluriel les noms féminins en gallo-roman ont
perdu la catégorie du cas depuis très tôt.L’adjectif/Les adjectifs subissent les mêmes
changements que les noms:1la perte des neutres 2la réduction des formes casuelles.
Masculin Féminin
Sg. Pl Sg. Pl.
N. fortis forti fortis fortes
A. forte(m) fortes forte(m) fortes\\\ Tendances analytiques Les formes du latin
classique fortis – fortior – fortissimus ont été supplantées par les formes:
• Plus fortis Magis fortis
• Quelques adjectifs gardent les formes supplétives (synthétiques):
• bonus – melior – potimus;
• parvus – minor – miniurs.
Le principal changement syntagmatique est l’emploi de plus en plus large des
prépositions.la réduction des formes casuelles est équilibrée par des constructions
prépositionnelles: fratris liber >liber de fratre.Le plus souvent la valeur du Génétif est
rendue à l’aide de la préposition de, celle du Datif à l’aide de la préposition ad, celle de
l’Ablatif à l’aide des prépositions de, ab, ex:occidam lancea > occidam de lancea,
ait mihi > ait ad me, dicens ei > dicens ad eum,etc.Pronoms/Tous les pronoms
(personnels,possessifs,
démonstratifs) gardent trois cas (Nom, Dat,Acc), à la différence des substantifs et des
adjectifs.
• Personnel
• Elle ˃ Elli ˃ Il
• Démonstratif
• Ecce iste, ecce ille
• Relatif
• Qui, quem (N); que (Acc); cui (Dat)
14.Le français pendant la Grande Révolution bourgeoise de 1789.L’idée de l’unification
de la langue française est souvent attribuée à la période révolutionnaire de 1789, mais
auparavant il y a eu d’autres tentatives d’uniformisation.Au 16 siècle déjà, d’un côté, on peut
noter dans la littérature un certain patriotisme chez les écrivains de la Pléiade, qui avaient
commencé à délaisser le latin et le grec dans la littérature au profit de la langue française,
revendiquant ainsi son statut officiel. C’est notamment le cas dans le texte Défense et
illustration de la langue française de Joachim du Bellay.Un siècle plus tard, l’événement le
plus significatif à ce sujet est la création, en1635, de l’Académie Française. Cette institution
fondée par Richelieu avait comme but de fixer et d’uniformiser la langue française pour
qu’elle soit la même dans tout le royaume. L’un des premiers membres de l’Académie fut un
grammairien très reconnu : Vaugelas, qui consacra une grande partie de sa vie au
développement du Dictionnaire.Le 18 siècle a été une période de grands changements
politiques, sociaux et économiques, mais l’un des événements les plus significatifs a été la
rapide ascension de la bourgeoisie au pouvoir. Tout a ainsi rapidement changé dans la
société, et notamment le langage. D’un côté, les puristes comme La Mothe se positionnaient
d’une façon plutôt rétrograde contre ces innovations de la langue, puisqu’ils considéraient
que cela appauvrissait le français. Mais d’un autre côté, parallèlement, beaucoup de
néologismes vont se créer à cette époque.La théorie linguistique de F. Malherbe.François
Malherbe, chef de la nouvelle école littéraire.Malherbe s’inclinait devant la raison.Il
s’opposait à l’artificiel, à la langue littéraire peu soignée, à la théorie littéraire de la
Pléiade.Selon lui la langue littéraire doit être correcte et claire.Il cherchait à fixer l’usage de
la société la plus cultivée.La théorie de Malherbe est connue sous le nom de
« purisme ».L’idée de Malherbe a été interprétée par les académiciens comme une théorie de
toute la langue littéraire.Théorie lexicologique de l’Académie Française.1635 (mille six
cent trente cinq)– fondation de l’Académie Française.Le plan scientifique de l’Académie:
édition- de la grammaire de LF-de la rhétorique- de la poétique- des dictionnaires\La I-ère
gr-re a paru en 1932-1934\L’activité se concentre sur l’édition des dictionnaires\l’Académie
Française.La théorie de Malherbe se répand sur toute la langue littéraire.Fr.Furetière
s’oppose à la théorie lexicologique de l’Académie:« Dictionnaire universel contenant
généralement tous les mots français tant vieux que moderne ».« Dictionnaire universel ».Le
salon le plus connu est celui de marquise de Rambouillet.Claude Vaugelas (1595-1650) le
deuxième théoricien XVII.Vaugelas est contre la théorie lexicologique de l’Académie:-le
choix des mots dépend du style employé-la création des synonymes est accusée-la norme de
la langue littéraire est « le bon usage »-« Remarque sur la langue françoise » ( méthodologie
des recherches).500 remarques sur les normes de la prononciation et la grammaire
(Corneille, Racine, Molière, Boileau)La grammaire générale et raisonnée.Des idées
nouvelles concernant la théorie grammaticale.1660 – La grammaire générale et raisonnée
(Arnaud et Lancelot).L’influence de la philosophie rationnelle de Descartes.La raison est la
base de toutes les connaissances humaines.Le principe est appliqué à toutes les langues
humaines.La grammaire générale est la philosophie de la langue15.Le développement du
vocabulaire du latin vulgaire.Le latin vulgaire, ou latin populaire est un terme qui englobe
les dialectes vernaculaires latinisés qui existaient, pour la plupart, dans les provinces de
l'Empire romain jusqu'à ce que ces dialectes, s'écartant de plus en plus du latin, soient
graduellement transformés en langues romanes primitives. On considère que la mutation,
commencée vers le IIe siècle avec des traces de changements antérieurs, s'est terminée aux
environs du IXe siècle.En étudiant le vocabulaire (changements lexicaux) il faut tenir compte
du caractère oral du latin vulgaire: c’est une langue non littéraire, outil de communication
d’un grand nombre de gens, très simplifié et très familier, avec des formes expressives, voire
argotiques.En gros le fonds lexical du latin vulgaire se compose de deux couches:– la couche
latine;– la couche celtique appelée le substrat.Le lexique du latin populaire diffère donc de
celui du latin classique bien que le fonds essentiel soit le même avec:– les noms désignant la
parenté: pater, mater, frater, seror, etc.– les noms désignant les phénomènes de la nature:
caelum, tampestas, etc.;– les noms désignant les animaux: vacca, caballum, capra, canis,
etc.;– les notions abstraites: ajudha, etc.Quant à la formation des mots nouveaux, elle se fait
par:– la dérivation propre et impropre;– l’évolution du sens des vocables (les mots latins
peuvent changer leur sens);– l’emprunt.La dérivation propre et impropre.Pour former les
mots nouveaux le latin vulgaire tend à éviter les modèles irréguliers et rares, il privilégie les
modèles réguliers: iubere cède place à commandare, ferre à portare.Dans la formation des
verbes les suffixes les plus utilisés sont -are (-iare), -icare, -itare: mensurare, etc. Les
verbes irréguliers sont refaits d’après les modèles réguliers, le plus souvent avec le suffixe
-are: canere (cano, cecini) > cantare,  etc.Les formes verbales parasynthétiques ne sont
rares: accelerare, prolongare,*cominitiare (commencer fr.).Pour former les adjectifs on a
recours aux suffixes suivants:-arius: focarius;-bilis: capabilis;-alis:  pastoralis, etc.
Il a apparu un nouveau suffixe -iscus.Les anciens suffixes des adverbes -e, -ter ne sont plus
employés (sauf bene, male, longe). Les nouveaux adverbes se forment:– à l’aide des
prépositions: de retro, ab ante «спереди», etc.;– par composition: adjectif + mente
( <mentis): bona mente. Ce modèle est devenu très fréquent dans la langue française.
Les préfixes les plus productifs pour former les mots nouveaux sont les suivants: ad-, con-,
de-, dis-, ex-, in-, re- etc.Les nuances diminutives, péjoratives des anciens vocables s’étant
effacées (trait du langage parlé, cf. дева / девицаит.д.), la formation des mots nouveaux se
fait essentiellement à l’aide des suffixes au sens diminitif ou péjoratif. Cela permet d’étoffer
les mots en généralisant les diminutifs: sol « cолнце» > *soliculus «солнышко» >soleil fr.
Les nuances diminutives sont le plus souvent rendues par les suffixes suivants:-ellus (-
cellus): avicellus>oiselanc.fr.;-ulus : genuculum>genoilanc.fr.La conversion (= dérivation
impropre) du participe passé au substantif n’est pas rare en latin vulgaire: debita
«долг»,*veduta «зрение», etc. L’évolution du sens des vocables.Les mots latins changent
leur sens:– grâce à l’emploi métaphorique du mot: teste lat. горшок>tête fr.;– le mot élargit
son sens (infans «младенец» >enfant fr.) ou rétrécit son sens (necare «tuer» LCl >noyer
fr.);– les expressions figées se racourcissent, ce qui est propre à la langue parlée: tempus
hibernum «зимнеевремя» lat. >hiver fr., etc. L’emprunt.La propagation du christianisme a
favorisé la pénétration des mots grecs ayant trait à la religion et au culte: agonizare «lutter»,
parabolare «parler», sabanum «toile», hebdomada «semaine», episcopus, basilica, etc.
Mais c’est surtout au celtique que le latin vulgaire puise de nouveaux vocables16. Le XVI
siècle. La formation de la nation française et de la langue nationale.Le XVI siècle fut
marqué par la prépondérance de l'Italie dans presque tous les domaines en raison de sa
richesse économique, sa puissance militaire, son avance technologique et scientifique, sa
suprématie culturelle, etc.L'influence culturelle de l'Italie se refléta nécessairement dans la
langue française au moyen des emprunts. Des milliers de mots italiens pénétrèrent le
français, notamment des termes relatifs à la guerre.A la fin du XV siècle, qui avait connu des
conflits militaires, l'expansion du français se trouvait renforcée, Le roi de France avait
désormais une armée permanente et ces immenses brassages de la population mâle par les
guerres n'ont pu que favoriser le français auprès des soldats patoisants. Avec ses 20 millions
d'habitants, la France restait le pays le plus peuplé d'Europe et les impôts rendaient le roi de
France plus riche que ses rivaux, ce qui contribua à asseoir son autorité et à promouvoir sa
langue. De plus, Paris commençait à dominer la vie économique du pays; l'Église et
l'Université y exerçaient leurs principales activités, tandis que les grandes familles de
marchands de banquiers y avaient installé leur quartier général.Dès lors, toute une population
nouvelle et influente prit racine à Paris et propagea le «françois» du roi.Une autre cause
pourrait expliquer également l'expansion du français à cette époque: une importante
ordonnance royale, l'ordonnance de Villers-Cotterêts.C'est dans son château de Villers-
Cotterêts que François I", qui parlait le françoys, le latin, l'italien et l'espagnol, signa
l'ordonnance imposant le françoys comme langue administrative au lieu du latin.17. La
modification du système nominatif dans la Gaule du NordLe gaulois avait une
déclinaison à six ou sept cas : nominatif, accusatif, génitif, datif, vocatif et
instrumental/sociatif ;La déclinaison, pour ce qu'on en connaît, rappelle fortement celles du
grec et du latin.Thème en -o/-e.Le thème en -o est le mieux attesté ; il correspond à la
seconde déclinaison du latin et du grec. Comme les langues romanes modernes, les langues
celtiques modernes n'ont plus de neutre, d'où la difficulté de définir le genre de bon nombre
de termes gaulois. Infinitif.L'infinitif fait défaut en celtique. À sa place on Infinitif
L'infinitif fait défaut en celtique. À sa place on trouve en celtique moderne:le breton, le
cornique, le gallois et le mannois ont vu apparaître une forme dite nom verbal, comme le
vieil irlandais ;l'irlandais l'a perdue\Il serait possible que le gaulois ait eu une forme infinitive
en -an, similaire au germanique. Toutefois, l'infinitif germanique provient du suffixe indo-
européen de noms d'action *-ono- alors que les infinitifs du breton moderne en -añ (-a /-an)
dérivent du suffixe vieux breton -am, parallèlement au gallois -af et au cornique -a. Le
celtibère possédait un infinitif en -unei.Un nom verbal a été trouvé sur les inscriptions de
Châteaubleau : ueionna, ueiommi. en celtique moderne :le breton, le cornique, le gallois et le
mannois ont vu apparaître une forme dite nom verbal, comme le vieil irlandais ;l'irlandais l'a
perdue.Il serait possible que le gaulois ait eu une forme infinitive en -an, similaire au
germanique. Toutefois, l'infinitif germanique provient du suffixe indo-européen de noms
d'action *-ono-alors que les infinitifs du breton moderne en -añ (-a /-an) dérivent du suffixe
vieux breton -am, parallèlement au gallois -af et au cornique -a. Le celtibère possédait un
infinitif en -unei.Un nom verbal a été trouvé sur les inscriptions de Châteaubleau : ueionna,
ueiommi.18. La théorie linguistique de F.Malherbe1François Malherbe, chef de la
nouvelle école littéraire2Malherbe s’inclinait devant la raison3Il s’opposait à l’artificiel, à la
langue littéraire peu soignée, à la théorie littéraire de la Pléiade4Selon lui la langue littéraire
doit être correcte et claire5Il cherchait à fixer l’usage de la société la plus cultivée6La théorie
de Malherbe est connue sous le nom de « purisme »7L’idée de Malherbe a été interprétée par
les académiciens comme une théorie de toute la langue littéraire.19. Les changements dans
le système du verbe de la Gaule du Nord.La tendance essentielle de l’évolution du système
grammatical du gallo-roman est l’emploi de plus en plus large des formes analytiques au
détriment des formes synthétiques: la flexion disparaît graduellement et les relations
syntaxiques entre les mots dans la phrase s’expriment à l'aide des outils plus souvent qu’en
latin classique.Changements majeurs de grammaire. Le développement de tendances
analytiques dans le système des noms, adjectifs, pronoms et systèmes verbaux.Le substantif
en gallo-roman possédait les mêmes catégories grammaticales qu’en latin classique: les
catégories du genre, du nombre et du cas. Le système grammatical du nom a subi
d’importantes modifications mais elles s’inscrivent dans le cadre de la tendance principale de
l’évolution du français: la transformation du synthétisme latin en analytisme français.Les
adjectifs subissent les mêmes changements que les noms: la perte des neutres.la réduction
des formes casuelles.Pronoms. (personnels,possessifs,démonstratifs) gardent trois cas (Nom,
Dat,Acc), à la différence des substantifs et des adjectifs.Verbe.4 temps:Praesens,
Imperfectum, Perfectum, Plusquamperfectum20. Le XVI s. Trois problèmes théoriques
de la langue.Le français comme objet d’étude.Pour la première fois dans l’histoire de la
langue française les problèmes linguistiques suscitent l’intérêt des gens lettrés de l’époque, la
langue elle-même devient l’objet des études spéciales.Apparaissent les premiers ouvrages
scientifiques portant sur le français.Trois problèmes sont discutés dans les écrits
philologiques de l’époque:– les origines de la langue française;- le perfectionnement de la
langue- la normalisation de la langueSelon la théorie linguistique du 16 toute langue est
traitée comme un art qui se forme en même temps que la société qui parle cette
langue.21.Les conditions historiques pendant la période des IX-XIII s. et l’évolution de
la langue.La période féodale : l'ancien français (IXe - XIIIe siècle)Les caractéristiques
principales du régime féodal furent le morcellement et la fidélité. Afin de s'assurer la fidélité
de ses vassaux, un suzerain (seigneur) accordait à chacun d'eux un fief (une terre) qui leur
servait de moyen de subsistance; en retour, les vassaux s'engageaient à défendre leur
seigneur en cas d'attaque extérieure. Quelles furent les conséquences politiques de ce
système? Le morcellement du pays et la constitution de grands fiefs, eux-mêmes divisés en
une multitude de petits fiefs; les guerres entre seigneurs étaient très fréquentes parce qu'elles
permettaient aux vainqueurs d'agrandir leur fief. Chacun vivait par ailleurs relativement
indépendant dans son fief, sans contact avec l'extérieur. Dans un tel système, la monarchie
demeurait à peu près sans pouvoir.On situe la naissance du français vers le IXe siècle, alors
qu'il faut attendre le Xe ou le XIe siècle pour l'italien, l'espagnol ou l'occitan.\Mais ce
français naissant n'occupait encore au IXe siècle qu'une base territoriale extrêmement réduite
et n'était parlé que dans les régions d'Orléans, de Paris et de Senlis (voir les zones en rouge
sur la carte) par les couches supérieures de la population. Le peuple parlait, dans le Nord,
diverses variétés d'oïl: le françois dans la région de l'Île-de-France, mais ailleurs c'était le
picard, l'artois, le wallon, le normand ou l'anglo-normand, l'orléanais, le champenois, etc. Il
faut mentionner aussi le breton dans le Nord-Ouest. Les rois de France, pour leur part,
parlaient encore le francique (une langue germanique) tout en utilisant le latin comme langue
seconde pour l'écrit. 22.L’évolution de l’article.Systématisation de l'emploi des articles
Articles et référence en français moderne.Mais la question des déterminants est aussi à
envisager du point de vue de la référence,En français moderne, l'article défini s'emploie :
- parce que le référent (l'objet, la personne, le concept dont on parle) est identifiable par
l'interlocuteur. On parle alors d'emplois spécifiques. Le référent est identifiable soit parce
qu'il se trouve dans l'entourage des interlocuteurs (emplois dits déictiques), soit parce que
l'on en déjà parlé (emplois dits anaphoriques);-parce qu'il s'agit d'une classe de référents
(l'homme est mortel) ; on parle alors d'emplois génériques du défini, et la question de
l'identification du référent ne se pose pas puisque toute la classe des hommes est concernée.
On peut rapprocher de ces emplois génériques tous les cas où l'identification du référent n'est
pas un problème, soit parce qu'il n'y a pas vraiment de référent («j'ai la fringale !’ : quelle
fringale ?), soit parce que l'objet est unique (la lune), soit parce que c'est un abstrait ou une
matière (l'or, le pain, l amitié). Les noms de peuples entrent aussi dans cette catégorie.\\Pour
l'article indéfini, bien que le référent ne soit pas supposé identifiable par le locuteur, il peut
aussi être :- spécifique : il s'agit alors d'un référent précis (un homme entra alors);-
générique, quand n'importe quel objet de la classe pourrait être concerné (un pain mal cuit, c
'est pâteux, ou encore il est blanc comme un pain mal cuit).\Or, si la systématisation de
l'article semble bien obéir à une certaine dérive de la langue et aboutir à l'indication du genre
et du nombre (autrefois agglutinés au radical) par morphème autonome postposé, cette dérive
ne s'est pas faite au hasard, mais selon un cheminement sémantique précis. L’ emploi des
articles ne s'est étendu que tardivement aux énoncés où la question de l'identification du
référent ne se posait pas (génériques et assimilés).\Extension de l'emploi des articles : des
spécifiques aux génériques.Ainsi, en latin vulgaire, ce n'est que pour présenter un objet,
toujours concret, identifiable par le locuteur, qu'on utilise le déictique de l'éloignement ille
‘celui-là’ ou, en anaphore, pour souligner fortement qu’ on a déjà parlé de cet objet, l'adjectif
anaphorique de soulignement ipse 'lui-même'. L'article défini du bas Empire sera issu du
démonstratif ille.23.La formation des normes de la langue littéraire dans la période de
moyen français.L’imprimerie.L’industrie de l’imprimerie, née à Mayence en 1448 avec
Gutenberg, s’installe à Paris.L’imprimerie favorise la diffusion du français: il paraît plus
rentable aux imprimeurs de publier en français qu’en latin vu le nombre plus important de
lecteurs en cette langue.Les imprimeurs s’installent de plus en plus nombreux à Paris, mais
aussi dans les grandes villes de province où ils ouvrent «des librairies», c’est-à-dire des
endroits où on édite, on imprime et on vend des livres. Les techniques de fabrication se
perfectionnent, les tirages augmentent, la diffusion s’améliore. Ainsi, la culture peut-elle
davantage se répandre. Mais le nombre d’exemplaires sortis demeurant faible, le livre reste
un produit coûteux, objet de luxe réservé à des privilégiés.\\La littérature aux 14-15.A la
suite des mutations sociales, vers le XVe s., toute une part de la littérature est devenue celle
de la ville et des bourgeois, alors qu’elle était restée celle de l’élite féodale durant la période
l’ancien français.La littérature des 14-15 excelle dans le théâtre et les ouvrages de prose ce
qui reflète les besoins de la nouvelle société en formation dans les grandes villes-la
bourgeoisie. Le développement des genres poétiques n’atteint pas la grandeur littéraire des
siècles précédents, mais la diversité des formes littéraires est considérable.1. La prose.Au
XIVe s., dans des conditions pénibles (troubles, guerres, famines, épidémies) la littérature a
vu décliner les genres du roman courtois et del’épopée.Une littérature historique florissante
Jusque-là, la prose n’a pas encore conquis son statut littéraire étant réservée à la langue
juridique ou à certains textes de dévotion.Les premiers prosateurs, en se libérant de
contraintes de la versification, se démarquent du même coup du roman et de l’épopée et
trouvent, dans la langue française qui peu à peu se perfectionne, des ressources stylistiques
propres. Les chroniqueurs du moyen âge Froissart, Commynes, de la Sale ont peu à peu plié
la langue française à la prose, qu’ils estiment plus capable d’exprimer la vérite historique que
les vers\La chronique, le reflet des troubles de l’époque, de l’inquétude des hommes et aussi
de leurs aspirations, connaît un développement exceptionnel. Avec les Chroniques de Jean
Froissart, évoquant les événements de l’époque et rédigées à la fin du XIVe s., et surtout les
Mémoires de Philippe de Commynes on peut commencer à parler véritablement
d’historiens.\Dans ses Chroniques J. Froissart donne une image brillante, sans défauts de la
société de son temps. La langue des chroniques de J. Froissart, tout en se rangeant du côté du
francien, comporte nombre de picardismes. Bien que J. Froissart soit essentiellement connu
pour son oeuvre de chroniqueur, il est également l’auteur d’un grand nombre de ballades,
rondeaux, lais etc.2. La poésie.Le genre poétique change visiblement de contenu et de
forme. L’élément moralisant y est souvent présent. L’immense variété des formes connues
aux XIIe – XIIIe ss. fait place à de nouvelles formes: rondeaux, ballades, lais, virelais, dits.
Les poètes expérimentent désormais de nouvelles formes d’expression et s’orientent
essentiellement vers des recherches stylistiques. La poésie commence à porter un caractère
musical.24.La tendance au changement de la qualité des voyelles selon leur position
(XVI s.).Les changements des voyelles.Les changements paradigmatiques.A.La
monophtongaison.Au 16 e s. s’achève la monophtongaison de la diphtongue au qui subsiste
en moyen français, elle se réduit en o fermé.La seule diphtongue qui persiste jusqu’au 17 est
la diphtongue [eo] < [eau].B. La nasalisation.Vers le 16 il se constitue une série de
phonèmes représentée par les voyelles nasales. Ainsi à la fin du siècle le vocalisme français
comprend-il quatre voyelles nasales: [ã], [õ], [ẽ], [õẽ]. Mais la prononciation actuelle des
voyelles nasales ne s’est implantée définitivement qu’au début du 17.La nasalité acquiert
désormais le caractère phonologique permettant de distinguer les formes grammaticales du
mot: bon [bõ] / bonne [bon], ou bien différencier les mots: camp [kã] / cas / [ka]. La nasalité
devient donc au même titre que la labialisation et l’aperture un trait pertinent du phonétisme
français.C. La loi de position.L’opposition «voyelle ouverte / voyelle fermée» qui a été
étymologique en ancien et en moyen français (rappelons que de règle générale une voyelle
ouverte française < une voyelle brève latine, une voyelle fermée française < une voyelle
longue latine) subit une modification importante. Le timbre (ouvert ou fermé) se ressent de
plus en plus de la position de la voyelle dans la chaîne parlée (syllabe ouverte ou fermée), et
non pas de son origine. Ainsi, au 16. e fermé s’ouvre dans les terminaisons -er, -el, -ef quand
les consonnes finales sont articulées, donc, dans les syllabes fermées. Le même passage
s’effectue dans les toutes les syllabes fermées: vert [ver] (< viride) > [vεr].25. L’évolution
du vocabulaire français dans la période du XVI-XVIII ss.Au 16 comme au 15, la langue
fr est marquee par l`adaptation de beaucoup de mots latins. S`y ajoutent la multication des
suffixes diminutifs, la construction de mots composee et l`emprunt d`environ 2000 mots a
l`italien. A la fin du 16, la langue fr perd de son unite et des le debut du 17, Malherbe, poete
de la cour, cherche a discipliner la langue litteraiare en faisant par ex la classe aux mots
anciens, aux mots inventes,familiers, provinciaux ou techniques.Richelieu fonde (1635)
l`academie fr et 1694 parait la premiere edition du Dictionnaire de l`academie qui devait
fixer le sens des mots, un sens souvent plus fort qu`aujourd`hui. Au 18 la langue reste
classique et s`affirme. 26. La théorie lexicologique de l’Académie Française.1Ces théories
du XVII s. deviennent archaiques2L’essor de la vie sociale, économique, politique se reflète
dans l’emploi des mots 3Diderot – termes techniques4Rousseau – termes agricoles5La
langue littéraire (les expressions populaires)6L’Académie élabore la théorie des styles:1 Le
style élevé- tragédies, ballades, odes 2 Le style moyen – romans 3Le style simple –
comédies, fables27.L’ordre des mots dans l’ancien français.En ancien français, l'ordre
des mots était plus libre que celui qu'on connaît en français moderne. Par exemple, l'objet
nominal pouvait occuper la position préverbale et le sujet pouvait être postposé au
verbe.Avec le système casuel, la phrase ne risquait jamais de perdre son sens bien que la
place des constituants soit libre\Dans cet exemple, c’est li rois qui porte le ‘s’ de flexion, et
par conséquent c’est lui qui constitue le cas sujet (le sujet). L’ome par contre, constitue le cas
régime (le complément d’objet direct). L’ancien français présente la contrainte V2, ce qui
veut dire que le verbe se trouve en deuxième position après un élément initial tonique. De
plus, l’ancien français se serve de l’inversion dite germanique, dans laquelle le sujet
pronominal ou nominal peut être inséré entre le verbe fini et le verbe non-fini, tels que les
participes ou les infinitifs.28.La théorie linguistique de Claude Vaugelas.Le grammairien
Claude Fabre de Vaugelas joue un rôle important et continue la tâche entreprise par
Malherbe. Ses Rémarques sur la langue française publiées en 1647, précisent ses objectifs et
sa méthode. Frappé par luxuriance à laquelle aboutirent notamment les efforts de la Pléiade,
il est partisan d’une épuration destinée à forger de la langue française un outil simple, précis,
efficace. Pour parvenir à ce résultat, il s’appuie sur l’usage: la référence, pour lui, est
constituée par les gens de la cour, garants du bon goût et du bien parler.Pour fixer et régler la
langue, il s’agit d’après Vaugelas, de tenir compte de tous les facteurs: d’une part, il faut
prendre en considération les règles de grammaires, d’autre part, s’appuyer sur l’usage du
langage dans la société.Préoccupés d’«épurer» la langue par crainte d’une «corruption»
éventuelle, les disciples de Vaugelas proscrivirent les italianismes, les archaïsmes, les
provincialismes, les termes techniques et savants, bref les mots «bas».29. Les doublets
étymologiques.Il est aussi souvent arrivé qu'un même mot latin ait donné deux ou plusieurs
mots français, les uns au terme d'une longue évolution phonétique et sémantique qui en a
modifié la forme et le sens, les autres par un emprunt plus tardif. On parle alors de doublets
étymologiques. dans la langue française par deux voies distinctes : populaire et savante. Le
mot populaire subit plus de changements phoniques que le mot savant qui ne subit que des
adaptations minimes 30. La grammaire générale et raisonnée.La Grammaire générale et
raisonnée, plus connue sous le nom de “Grammaire de Port-Royal”, est le fruit de la
collaboration du grammairien Claude Lancelot et du philosophe Antoine Arnauld, célèbre
pour sa rigueur intellectuelle et son appartenance au parti janséniste. Dès sa parution, ce petit
livre fit grand bruit, inspirant de nombreux plagiaires et donnant lieu, pendant plus d’un
siècle, à une longue suite de commentaires. Il est reconnu aujourd’hui comme l’un des
ouvrages les plus importants dans l’histoire de la grammaire et de la théorie du langage\Pour
Arnauld et Lancelot, un individu doué de toute sa raison peut entreprendre d’examiner
n’importe quelle matière à laquelle il lui plaira de s’exercer, car rien n’est trop complexe ni
trop obscurci par les mensonges et les discours pédants pour qu’il soit impossible à la raison
d’y jeter quelque lumière et d’en faire surgir quelque certitude.31. La raison de la
différence entre les mots latins et leurs héritiers français est dans les changements
phonétique 1la disparition du l mouillé et du n palatal on différenciait autrefois ay! et aille,
et -ni- dans panier ne se prononçait pas comme gn dans gagner 2 la tendance à la disparition
de l'opposition entre voyelles ouvertes et voyelles fermées la tendance va vers l'emploi des
ouvertes en syllabes entravées, des fermées en syllabes libres, on prononce alors la même
façon peau et pot, de et dais,3 la disparition de l’opposition entre les sons correspondant aux
graphies in et un, seul le sud de la France maintient les oppositions brin brun, incompétent
un compétent, empreint/emprunt.32. Le XVIII s. Conditions historiques et l’évolution de
la langueLe reigne de Louis XV.L’autorité de la monarchie perd sa valeur.Les formes de
gouvernement sont critiquées. Les questions de la politique, de l’économie, de l’histoire ont
reçu un intérêt énorme.La décomposition de l’absolutisme.La lutte contre l’idéologie
courtoise prépare la Révolution bourgeoise de 18.Voltaire, Diderot, Montesquieu, Rousseau,
Beaumarchais.Évolution phonétique – Monophtongaison.Eau-au,au-o,Rwe-
rwa.Transformation des voyelles nasalisées en voyelles nasales/dénasalisées:Chãnter-
chãter.Dénasalisation des voyelles nasalisées devant la consonne nasale
prononcée:põmme-pomme.Changement de la qualité des voyelles « Loi de position »:Dans
les syllabes ouvertes e-ouvert:Fẹve – fęve.Dans les syllabes fermées et en position finale e-
fermé:Chantẹr-chanter.33.L’évolution des formes nominales dans l’ancien français.La
déclinaison à deux cas et l'ordre des mots demeurait assez libre dans la phrase, généralement
simple et brève. Jusqu'au 8, les deux cas de l'ancien français sont les mêmes que pour la
période romane: le cas sujet (CS) et le cas régime (CR) issu de l'accusatif latin. la déclinaison
à deux cas a commencé à s'affaiblir dès le XIIIe siècle et, à la fin du 14 siècle, le processus
était rendu à son aboutissement: il ne restait plus qu'un seul cas, le cas régime. Une autre
innovation concerne l'apparition de l'article en ancien français, alors que le latin n'avait pas
d'article, son système sophistiqué de déclinaison pouvant se passer de ce mot outil. Le
français a développé un système d'articles à partir des démonstratifs ille/illa/illud, qui ont
donné les déterminants appelés «articles définis». Les articles en ancien français se
déclinaient comme les noms en CS et CR, au masculin comme au féminin. Alors qu'en
français moderne, on a l'opposition le / la / les, l'ancien français opposait li / le (masc.), la
(fém.) et les (plur.). Pour l'article indéfini, ce sont les formes uns / un (masc.) et une (fém.),
alors que le pluriel était toujours marqué par uns (en français moderne: des).Dans l'évolution
du latin vers l'ancien français, les marques du genre ont perdu leurs caractéristiques
d'origine. Pour simplifier la description, on peut indiquer les grandes tendances suivantes: -
La déclinaison féminine en -as a donné des mots du genre féminin en français : rosam >
rose / rosas > roses.- Les pluriels neutres latins en -a ont également donné des mots au
féminin en français : folia > feuille; arma > arme.
- -- -Les mots masculins latins en -is sont devenus masculins en français : canis > chien;
panis> pain; rex/regis > roi.
- Les noms latins terminés en -er sont aussi devenus masculins : pater > père; frater > frère;
liber > livre.Le système de numération a profondément été modifié en ancien français. Les
nombres hérités du latin correspondent aux nombres de un à seize. Le nombre dix-sept, par
exemple, est le premier nombre formé d'après un système populaire qui sert pour tous les
nombres suivants.L'ancien français a adopté dès le XIIe siècle la numération normande qui
était un système vicésimal, ayant pour base le nombre vingt.Plusieurs verbes avaient des
infinitifs différents de ceux d'aujourd'hui. Ainsi, au lieu de l'infinitif en –er,on employait
celui en -ir: abhorrir, aveuglir, colorir, fanir, sangloutir, toussir.L'ancien français a fait
disparaître certains temps verbaux du latin: le plus-que-parfait de l'indicatif, le futur
antérieur, l'impératif futur, l'infinitif passé, l'infinitif futur. En revanche, l'ancien français a
créé deux nouvelles formes: le futur en -rai et le conditionnel en –raisLe participe passé
(avec avoir et avec être) existait en ancien français, mais il n'y avait pas de règles d'accord
systématique. On pouvait au choix faire accorder le participe passé avec être ou sans
auxiliaire, mais on n'accordait que rarement le participe avec avoir.anc. fr.: Passée a la
première porte.fr. mod.: Elle a passé la première porte.En général, le participe passé ne
s'accordait pas avec un nom qui le suivait: Si li a rendu sa promesse34.Théories
grammaticales du 181La langue française littéraire atteint sa perfection dans les oeuvres
des classiques du 17.2 La Grammaire générale et raisonnée a un grand succès et elle s’établit
en France et à l’étranger3 Le point faible de la grammaire:la logique dominait la langue4 Les
faits vivants de la langue sont considérés comme accidentels, tandis que les faits archaїques
sont reconnus raisonnables5 Le point fort: on commence à étudier la syntaxe6 Ces théories
du 17 deviennent archaiques7 L’essor de la vie sociale, économique, politique se reflète dans
l’emploi des mots 8 Diderot – termes techniques9 Rousseau – termes agricoles 10 La langue
littéraire (les expressions populaires)11 L’Académie élabore la théorie des styles:A Le style
élevé- tragédies, ballades, odes B Le style moyen – romans C Le style simple – comédies,
fables.L’encyclopédie française1Les initiateurs: Diderot, D’Alembert2 Un grand soutient
dans les milieux cultivés3 Les meilleurs scientifiques, littéraires, spécialistes de différents
domaines sont engagés 4L’encyclopédie reflète toute la richesse des termes de la langue fr
5Le travail sur l’encyclopédie dure de 1751 à 1772 6Cette édition fut une protestation contre
les théories lexicologiques de l’Académie. 35.L’évolution de l’orthographe française.
ORTHOGRAPHE. -La question de l'orthographe a eu une spéciale importance au 16e siècle,
aux yeux des contemporains eux-mêmes. C'était le premier siècle de l'imprimerie, le premier
aussi des études philologiques. La nouvelle technique du livre aurait pu, sommes-nous
disposés à penser, s'accompagner d'une révision de l'usage de l'écriture, d'une mise au point
de l'orthographe. Mais l'histoire des techniques montre assez souvent que les innovations se
font rarement sur tous les plans à la fois: ainsi les premiers wagons mis sur rail au 19e siècle
ont eu figure de diligence. Les premiers imprimeurs, sans doute personnellement en partie
d'anciens copistes ou vendeurs de livres écrits à la main, ont gardé d'abord la technique
orthographique de leurs prédécesscurs, les légistes et basochiens du 15e siècle D'ailleurs, les
érudits se sont trouvés d'accord avee les praticiens. lls vivaient en quelque sorte à la fois dans
leur temps et dans l'antiquité. Si on faisait de l'histoire, les sciences historiques n'étaient pas
nées, en particulier pas la grammaire historique, et l'étymologie n'était pas même dans
l'enfance. Aussi des idées bizarres sont-elles nées dans des cerveaux de spécialistes obsédés:
tel a voulu rattacher le français au grec, tel autre à l'hébreu. Cependant, le sentiment naturel
de la majorité, et mème l'opinion clairement exprimée de certains, était l'origine latine du
français. 36.Théories lexicologiques du XVIII s.Ces théories du XVII s. deviennent
archaiques.L'essor de la vie sociale, économique, politique se reflète dans l'emploi des
mots.Diderot - termes techniques Rousseau termes agricoles.La langue littéraire (les
expressions populaires).L'Académie élabore la théorie des styles:1Le style élevé- tragédies,
ballades, odes2 Le style moyen romans3Le style simple - comédies, fables37.L’évolution
des formes verbales en ancien français.I. Le nom en ancien français possède  trois 
catégories grammmaticales – la catégorie  du genre, du nombre et du cas; la nouvelle
catégorie grammaticale de la détermination / indétermination est en train de se former.Les
principaux changements survenus en ancien français sont les suivants:– la dégradation
continue du système casuel;– une forte tendance à la reconstruction analogique.1. La
catégorie du genre se manifeste généralement par l’opposition des formes casuelles du
masculin et du féminin. Cependant, étant donné que le système casuel se dégrade et tend à
disparaître, le genre s’exprime de plus en plus souvent à l’aide de la flexion -e: cousin /
cousine.2. Les catégories du cas et du nombre.Le cas.En ancien français il y a quatre
formes casuelles: les formes du nominatif (cas sujet singulier / pluriel) et celles du cas
oblique (cas régime singulier / pluriel).Le paradigme de la déclinaison des noms en ancien
français se réduit à trois types étymologiques.
Les masculins Les féminins
A. Le type murs  (dit croisé)   1. A.   Le type rose 
  Sing. Plur.   Sing. Plur.
 Cas sujet  murs  mur Cas sujet rose roses
(nominatif) (nominatif)
 Cas régime  mur  murs Cas régime rose roses
(oblique) (oblique)
 B. Le type pere  (dit angulaire)   B. Le type  flour(s) 
  Sing. Plur.   Sing. Plur.
 Cas sujet  arbre  arbre Cas sujet flour flours
(nominatif) (nominatif)
 Cas régime  arbre  arbres Cas régime flour flours
(oblique) (oblique)
C. Le type ber C. Le type  suer 
(les noms  imparisyllabiques)  
(неравносложные)  
  Sing. Plur.   Sing. Plur.
Cas sujet sire segneur Cas sujet suer serour
(nominatif) (nominatif)
Cas régime segneur segneurs Cas régime serour serours
(oblique) (oblique)
Le nombre.En ancien français la flexion -s n’est pas encore une marque du pluriel, au moins,
pour les noms du masculin. Cela se voit sur la déclinaison des masculins du premier type: 
  Sing. Plur.
 Cas sujet  chiens  chien
(nominatif)
 Cas régime  chien  chiens
(oblique)
 Dans la forme chiens la désinence -speut marquer le singulier aussi bien que le pluriel.Ce
n’est qu’en moyen français que la catégorie du nombre sera représentée dans l’opposition
privative des formes du singulier et du pluriel: si le singulier est exprimé par l’absence de -s,
le pluriel est marqué par la présence de -s.Les causes de la dégradation du système casuel
en ancien français.A. Le nombre minimal de moyens flexionnels: en ancien français il n’y a
qu’une seule opposition casuelle: flexion -s / flexion zéro.B. L’imperfection du système
casuel: il n’embrasse pas tous les noms.Pendant un certain temps cette imperfection est
équilibrée par la déclinaison des articles, ainsi les noms masculins se déclinaient «de deux
côtés»: mutation flexionnelle du nom et mutation de l’article masculin.Par exemple, la seule
forme murs sert à exprimer deux séries de valeurs: 1. C. S. singulier et 2. C. R. pluriel. Pour
distinguer ces deux formes et ces deux séries de valeurs la langue recourt  aux formes casuelles de l’article: 
  Singulier Pluriel
Cas sujet li murs  
Cas régime   les murs
C. Une double expression flexionnelle de la déclinaison devient un moyen redondant
(excessif) quand s’impose une stabilité quoique relative dans l’ordre des mots «sujet – verbe
– objet» et l’emploi régulier des prépositions à et de.D. La flexion -s est surchargée de
catégories grammaticales, parce qu’elle assume à la fois les fonctions casuelles et celles de la
catégorie du nombre. Au surplus, en tant que marque  casuelle, -s possède des valeurs
opposées, indiquant au singulier le cas sujet, au pluriel – le cas régime.38.L’encyclopédie
française.L'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers,
veut décrire de manière la plus complète possible, les arts, les sciences et les métiers de son
époque. Au XVIIIe siècle, les arts désignent toutes les activités humaines : le travail manuel,
le travail des machines, le travail de l'esprit,les beaux-arts.La diffusion à grande échelle de
l'état des connaissances dans tous les domaines est une entreprise inédite et révolutionnaire.
On n'a encore jamais mis à contribution dans le même ouvrage, les philosophes et les
détenteurs d'un savoir scientifique et technique. L'Encyclopédie est une œuvre pédagogique à
visée éducative : l'ouvrage procède à un recentrage des savoirs autour de
l'Homme.\\L'Encyclopédie est un dictionnaire raisonné qui utilise un classement par branche
de savoir, l'ordre alphabétique et le système des renvois entre articles. Elle intègre les « arts
mécaniques » au sein des connaissances : la description des arts et des métiers impulsée par
Diderot, offre un inventaire des procédés de fabrication, des inventions techniques et même
des secrets d'ateliers. Elle inclut une collection sans précédent de définitions ; Diderot
devient le premier homme de lettres à considérer la technologie comme une partie de la
littérature.39.Les catégories verbales et leur évolution en moyen français.I. Le nom.
Les principaux changements y sont les suivants:– la disparition de la déclinaison;– le
nivellement des formes.En moyen français la tendance à niveler les formes généralise:A.
Tantôt la forme du féminin: par ex., de deux formes larg (m) et large (f) reste celle du
féminin large, unique désormais pour les deux genres.B. Tantôt la forme du masculin: par
ex., de deux formes françois (m) (< franciscus) et francesche (< francisca)  reste celle du
masculin françois (> français).C. Parfois la différence demeure: vif / vive, neuf / neuve, sec /
sèche, blanc / blanche, franc / franque, etc.En ancien français les adjectifs en -ique étaient
variables en genre: heroic / heroicque, grec / grecque, turc / turcque, public / publicque, etc.
Les adjectifs en -ique pénétrés dans la langue française aux 14-15 ont deux formes, eux
aussi: oeconomic / oeconomicque. Plus tard seuls les adjectifs datant de l’ancien français
restent variables en genre: public / publique, tandis que les adjectifs plus «récents» n’ont
qu’une forme pour les deux genres: rustique, politique, pratique, etc. Cependant, tout au
long du moyen français et même au XVIe s. les formes étymologiques irrégulières et
analogiques coexistent.  Les changements vocaliques.La tendance essentielle de cette
époque est la simplification du système phonétique de la langue française. 1. Les
changements paradigmatiques des voyelles.Les principaux processus paradigmatiques
sont les suivants:– la fermeture des voyelles;– la monophtongaison;– la nasalisation.La
combinaison diphtonguée wε (< èi < oi) subit à partir du XIV e s. une double évolution:
A. oi > [wε > ε]                     B. oi > [wε > wa]
Ancien français Moyen français Français moderne
 monnoie           [monwεэ > monεэ]  monnaie  [monε]
 Foible  [fwεblэ > fεblэ]  faible [fεbl]
 -ois      [wεs > εs > ε]  ais [ε]: Français, Milanais
 
Le moyen français possède trois voyelles nasales: [ã], [ẽn],[õ].Les voyelles nasalisées
restent en moyen français des variantes de phonèmes oraux, bien que la nasalisation
devienne sensiblement plus grande.Les voyelles nasales et nasalisées manifestent la
tendance à l’aperture.En moyen français la tendance à l’aperture, amorcée aux XIe –
XIIe ss. ([ẽn] > [ãn]), atteint les voyelles fermées [ĩn], [õ(ø)n] et [ũn]:[ĩn] > [ẽn] : vin
[vĩn] > [vẽn]/[ũn] > [õn]: un [ũn] > [õ(ø)n].le vocalisme du moyen français s’est-il
enrichi d’une voyelle labiale nasalisée [õ(ø)n] ayant perdu les nasalisées [ĩn] et [ũn].La
liaison.En moyen français il se développe dans la langue un nouveau phénomène
phonétique – la liaison.La liaison peut être considérée comme le résultat de trois
sources: l’accentuation de phrase et de deux tendances au niveau syntagmatique – la
réduction des groupes consonantiques et la chute des consonnes finales.40.Le
vocabulaire de la période de la Révolution française de 1789.La Révolution française a
apporté de nouveaux mots et des significations nouvelles pour rendre compte d'un
«monde nouveau». Les mots patrie, nation, peuple, fraternité, etc., ont fait l'objet de
connotations quasi religieuses. Les appellations de Monsieur/Madame, furent
remplacées par Citoyen/Citoyenne. Le 8 novembre 1793, on institua par décret la règle
du tutoiement en s'inspirant de la Rome antique; on voulait ainsi marquer l'égalité de
tous les citoyens entrer eux, mais le décret sera aboli dès juin 1795. Puis il fallut
changer le calendrier romain, trop religieux, et le système des poids et mesures, sans
oublier la toponymie et les prénoms associés à l'Ancien Régime. Cependant, le
«tutoiement révolutionnaire» et le titre égalitariste de citoyen/citoyenne à la place
de monsieur/madame ne persistèrent pas.Quant au vocabulaire, il subit un certain
remue-ménage en raison des nouvelles réalités politiques et sociales. Tout le
vocabulaire politique administratif se modifia avec la disparition des mots relatifs à
l'Ancien Régime et la création de mots nouveaux ou employés avec un genre nouveau.
Certains mots sont restés, d'autres, non: Assemblée nationale, contre-révolutionnaire,
antipatriotisme, anti-aristocratique, patriotiquement, concordat, convention,
anticonstitutionnaire, antipopulaire, pacte républicain, etc. 41. Le XVI s. La théorie de la
Pléiade.Le grand principe sur lequel repose la théorie littéraire que s’efforcent mettre
en place les membres de la Pléiade est celui de l’« imitation » des lettres antiques, pour
lesquels tous nourrissent un véritable culte. Il faut lutter contre le « monstre ignorance
», en s’imprégnant des textes de l’Antiquité, aussi bien que des poètes contemporains,
italiens et néo-latins, et en les imitant librement. Les poètes de la Pléiade s’imitent
également entre eux, et presque tous viendront à imiter avant tout Pierre de Ronsard.Il
ne s'agit pas de se laisser enfermer dans le cadre d'une culture figée, mais de faire
revivre la littérature que l'on étudie, et d'en explorer toutes les possibilités : la Pléiade
aborde tous les genres, de l'épopée aux formes brèves, tous les styles (sublime, moyen,
bas), et tous les tons (du tragique au familier). On ne s'approprie le texte d'autrui que
pour mieux le re-créer, plus beau, plus parfait, plus proche de l'idéal- de l'Idée de la
poésie. Car, à l'origine du moins, le platonisme est encore présent dans la conception
nouvelle de la littérature que mettent en place les jeunes poètes.42. Les raisons de
lexpansion du français dans lAngleterre du XI siècle.La conquête de l'Angleterre par
Guillaume le Conquérant, en 1066, fit du franco-normand la langue des classes
dirigeantes de l'Angleterre du XI au XIII siècle. Guillaume, duc de Nomandie, était le
successeur désigné d'Edouard le Confesseur, roi d'Angleterre, qui avait grandi en
France et avait, dans son royaume, confié des fonctions de responsabilité à des
Normands, si bien que la cour d'Angleterre s'était déjà quelque peu francisée. À sa
mort, en janvier 1066, Harold Godwinsson se fit proclamer roi, ce qui décida
Guillaume - dit le Conquérant - à débarquer en Angleterre pour se défaire d'Harold ; il
fut proclamé roi à Londres le 25 décembre 1066. Guillaume se débarrassa de la
noblesse, qui lui avait été hostile, qu'il remplaça par des vassaux normands ; il se défit
aussi des dignitaires ecclésiastiques... Le franco-normand-bientôt appelé anglo-
normand - devint alors langue administrative, juridique et langue du culte en
Angleterre, et, au siècle suivant, Henri II Plantagenêt, maître d'une partie importante
de l'ouest de la France monta sur le trône d'Angleterre : les parlers du Sud-Ouest
influenceront désormais le franco-normand. Le français, cependant, demeura la langue
d'une élite et n'élimina point l'anglo-saxon, qu'il influença néanmoins et qui donna
naissance à l'anglais.43. La syntaxe de la proposition en ancien français.La
proposition.La plus importante caractéristique syntaxique de l’ancien français est
l’absence de l’ordre des mots fixe. La déclinaison, initialement à six cas en latin, est
passée à deux (sujet et complément). Donc, quoique fort réduit, le système casuel existe
encore en ancien français. Ceci permet de disposer les mots dans un ordre plus libre
qu’en français moderne, le sujet peut se situer après le verbe, puisqu’on le reconnaît à
sa terminaison casuelle.La structure de la proposition simple peut être présentée,
d’après ses termes composants, comme constituée d’un sujet, d’un verbe et d’un
complément (complément d’objet direct, indirect ou circonstantiel). Chez L.Foulet,
nous trouvons des combinaisons possibles de cette structure relevées dans les anciens
textes:Les variétés de la disposition des termes principaux dans la proposition simple.
 1) sujet – verbe – complément  4) verbe – sujet – complément
 2) sujet – complément – verbe  5) verbe – complément – sujet
 3) complément – sujet – verbe  6) complément – verbe – sujet
44.L’évolution phonétique dans la période nationale.Les évolutions phonétiques ont été
tellement ralenties que Th. Rosset a pu parler, dans un ouvrage désormais classique (1910),
de la fixation de la prononciation française au XVIIe siècle. II ne faut pas, toutefois, prendre
cette formule au pied de la lettre : freinées dans la société cultivée, les évolutions ont
continué dans le peuple, et certaines d'entre elles sont arrivées à gagner la bourgeoisie.
L'installation du souverain à Versailles en 1682 provoque, entre la Cour et la Ville, une
séparation qui s'accentue au 18.45.Les voies de la latinisation de la Gaule du Nord.
Les facteurs de latinisation.On peut résumer les facteurs de latinisation des habitants de
l'Empire romain, notamment en Gaule, à un certain nombre de considérations externes.1) Le
latin: langue de la promotion sociale2) La langue de la puissance financière3) La langue de
l'armée4) Les colonies de peuplement5) Un réseau routier efficace6) L'écriture latine7) Le
début des invasions germaniques8) La christianisation9) Le latin oral et le
bilinguisme46.L’évolution grammaticale dans la période nationale. Structure
grammaticale. Le nom: Devenu le signe de la flexion du pluriel, le -s s'introduit dans les
noms aux pluriels particuliers. C'est ainsi que malgré la position plus ou moins stable des
formes en -al, -ail\- aux, -iel\ -eux on voit apparaître des formes analogique en -als : canals,
bals. L’adjectif Les constructions analytiques deviennent communes pour marquer le
comparatif et le superlatif:plus(moins)facile,le (la,les). Pronom. Le XVI siècle est marquée
par la disparition du pronom sujet à l'Impératif.Les formes je, tu, il perdent leur autonomie et
cessent petit à petit de s'employer en sujet détaché, elles s'accolent au verbe et deviennent
atones en préposition, faisant place en position accentuée aux formes toniques de régime -
moi, toi, lui.La langue a regularise les formes des adj possessifs mon, ton, son et des pron
possessifs avec l'article defini sur le modele le mien.Le demonstratif a perdu quantite de ses
formes : cist, cil, cel, cestu vers la fin du xvi siecle.Le verbe Il se produit au cours du XVI
siècle, le passage des infinitifs en -re а des infinitifs en -ir et vice versa: querre, courre,
conquerre> quérir, courir, conquérir. L'inverse a lien dans cousir> coudre, cremir
>craindre \\La tendance à l'unification des désinences dans le verbe s'effectue par deux
voies parallèles suivant qu'il s'agit de la langue parlée ou de la langue écrite. Les
terminaisons du pluriel au présent du Subjonctif ne se sont pas stabilisées définitivement
:-ions,-iez.Quant aux auxiliaires, il importe de signales qui être se conjugue toujours avec
lui- même. Vous fussiez este. On rencontre souvent avoir à la place de être et vice versa :
j'ai sortez.47.L’évolution des catégories du genre et de la déclinaison des noms en
Ancien français.L’ancien français reste une langue synthétique par excellence, tout comme
la langue dont il est issu – le latin. Mais les fortes tendances analytiques qui se sont
manifestées en latin vulgaire et allait se renforçant en gallo-roman l’amènent à transformer
ses formes grammaticales d’après les modèles analytiques. Cette transformation formelle
entraîne à son tour le développement progressif de nouvelles catégories grammaticales et la
perte des anciennes valeurs grammaticales.I. Le nom en ancien français possède  trois 
catégories grammmaticales – la catégorie  du genre, du nombre et du cas; la nouvelle
catégorie grammaticale de la détermination / indétermination est en train de se former.Les
principaux changements survenus en ancien français sont les suivants:– la dégradation
continue du système casuel;– une forte tendance à la reconstruction analogique.Deux cas de
la déclinaison de l'ancien français.De la déclinaison latine, l'ancien français ne gardera que
deux cas: un cas giet issu de l'ancien nominatif, et un cas dit «régime» (parfois aussi
«oblique»), valable pour tous les compléments (y compris le complément de nom), forme
issue de l'accusatif et de l'ablatif confondus.1. La catégorie du genre se manifeste
généralement par l’opposition des formes casuelles du masculin et du féminin. Cependant,
étant donné que le système casuel se dégrade et tend à disparaître (rappelons que les
féminins de la I declinaison ne se délclinent plus depuis de latin vulgaire), le genre s’exprime
de plus en plus souvent à l’aide de la flexion -e: cousin / cousine.Les noms communs animés
possèdent des formes différentes: mère / père, soeur / frère.48.L’importance de
l’ordonnance de Villers-Cotterêts, rendue par François 1-er.L'Ordonnance de Villers-
Cotterêts (Ordonnance française de Villers-Cotterêts ; signée entre le 10 et le 15 août 1539)
est un décret royal (ordonnance) visant à éliminer les conséquences de la fragmentation
féodale médiévale des terres françaises et l'intégration rapide du nord-ouest de la Romagne
dans le royaume unitaire de France.François Ier a consolidé le statut de la langue française
comme langue d'État unique dans le pays et a obligé l'administration locale à s'appuyer sur sa
norme parisienne au lieu du latin lors de l'élaboration de tous les documents administratifs.
La langue latine est progressivement tombée en désuétude, bien qu'elle ait continué à être
utilisée dans un certain nombre de registres religieux, ainsi que dans la compilation de la
terminologie biochimique.Langues régionales de France - gascon, provençal, breton, etc. -
sont entrés dans une phase de déclin rapide ,notamment par écrit, bien que leurs traditions
orales se soient conservées avec une vivacité suffisante jusqu'au milieu du XXe siècle. Outre
la langue, 192 articles de cette ordonnance ont réformé et unifié de nombreux autres
domaines de la société française. Ainsi, les prêtres étaient tenus d'enregistrer les actes d'état
civil, les artisans n'avaient pas le droit d'adhérer à des syndicats.49. Le rôle du Concile de
Tours de 813 et du traité de Verdun de 843 dans l’évolution de françaisLe concile de
Tours.Lors du concile de Tours de 813, l'Église catholique ordonna aux prêtres de faire leurs
prônes de manière à ce que le peuple puisse les comprendre, car les fidèles ne comprenaient
plus la langue des lettrés et des clercs. Ainsi, dans le canon 17, les évêques rassemblés par
Charlemagne décidèrent que les homélies ne devaient plus être prononcées en latin, mais en
«rusticam Romanam linguam aut Theodiscam, quo facilius cuncti possint intellegere quae
dicuntur», autrement dit en «langue rustique romane» ou en «langue tudesque»
(germanique), selon le cas.Le traité de Verdun de 843 marqua le début de la dissolution de
l'empire de Charlemagne, consacrant ainsi sa division qui s'avèrera définitive. La dislocation
de l'Empire de Charlemagne entraîna un grand nombre de conséquences qui eurent des
incidences sur les langues: règne de la féodalité, qui morcela l'autorité royale; invasion des
Normands en Angleterre, en France et en Italie; ère des croisades, qui fit découvrir l'Orient;
toute-puissance de l'Église de Rome, qui assujettit le monde chrétien. En même temps, deux
grandes puissances firent leur entrée: l'islam turc, qui arrêta l'essor des Arabes, et l'expansion
mongole dans toute l'Asie, fermée alors aux contacts internationaux. La société médiévale
refléta un monde dans lequel l'information était rare, les communications difficiles et les
échanges limités. C'est dans ce cadre peu favorable que naîtra bientôt la langue française.La
fragmentation linguistique (dialectalisation).Étant donné que les contacts entre les régions
et les divers royaumes wisigoth, ostrogoth, burgonde, alaman, vandale, etc., étaient devenus
peu fréquents, les divergences linguistiques s'accentuèrent de plus en plus et donnèrent
naissance à des idiomes romans distincts. La lingua romana rustica, ou «langue romane
rustique», parlée dans le nord de la France,devint différente de celle parlée dans le sud du
pays et en Espagne,de celle parlée en Italie. À l'intérieur même des frontières de ce qui est
aujourd'hui la France, la langue romane rustique prit des formes particulières, surtout entre le
Nord et le Sud. La dialectalisation a dû progresser rapidement entre l'an 800 et l'an 1000,
pour s'accentuer encore davantage au cours du XIIe siècle et se poursuivre durant les siècles
suivants.La germanisation du roman.Il est probable que près d'un millier de mots
germaniques se soient implantés dans la langue romane, mais seulement quelque 400 d'entre
eux sont restés jusqu'à aujourd'hui. Contrairement aux mots provenant du latin vulgaire, les
mots d'origine germanique peuvent être considérés comme de véritables emprunts.
Évidemment, les mots empruntés par le roman vulgaire à l'ancien germanique, plus
précisément le francique, reflètent le type de rapports ayant existé entre les Gallo-Romans et
les Francs: il s'agit de contacts reliés à la guerre, l'agriculture, l'organisation sociale, la vie
quotidienne, etc., bref, des mots qui concernent peu la science.Le phonétisme roman.
Dans la langue gallo-romane, le phonétisme du latin fut radicalement modifié. De façon
générale, on peut affirmer que les consonnes latines ont subi des modifications relativement
mineures, surtout lorsqu'on les compare aux modifications survenues aux voyelles.
50. L’unification des formes d’après l’analogie.Le rapport ou raison est défini entre deux
grandeurs de même type. L'analogie fait donc nécessairement intervenir quatre objets
mesurables ou quantifiables. Fondamentalement, c'est la règle de trois ou quatrième de
proportion, comme le disent Saussure et Mounin. La notion a été surinterprétée au Moyen
Âge en sémantique pour des raisons théologiques et a changé de sens sans doute à la suite
des commentaires aux textes de saint Thomas d'Aquin par Cajétan. On a alors défini des
proportions, proportionnalités, analogies à deux termes, voire analogie à un seul terme, qui
sont des extensions et réinterprétations des notions premières. On en arrive, par exemple, à
dire qu'une analogie de nom existerait entre astronomie et astrologie indiquant leur parenté
étymologique.\En matière de raisonnement, dès son application en dehors de l'arithmétique,
la notion a été comprise comme ayant une grande force argumentative, mais pas de valeur
logique en général. Cette particularité a été repérée par Platon et Aristote et son usage a donc
été étudié dès l'Antiquité par les rhéteurs. Suivant cette tradition de défiance vis-à-vis de
l'analogie, les Encyclopédistes mettent en garde contre le raisonnement par analogie. En
épistémologie, Bachelard pourfend les raisonnements par analogie comme freinant
l'avancement des connaissances (exemple du mécanisme de la digestion qui, par
conservation de certains sucs dans l'estomac, serait analogue à la fermentation du pain
possible par conservation du levain). En morphologie, l'analogie a été étudiée dès les Grecs
et les Romains pour expliquer les systèmes de déclinaison et de
conjugaison.Phonétique.L'analogie désigne la force de nivellement inconsciente et
prégnante qui pousse les locuteurs, par souci d'économie de la mémoire, à rendre un système
quelconque moins irrégulier. On parle aussi de quatrième proportionnelle. L'explication par
l'analogie permet très souvent de justifier, en phonétique historique, l'existence de formes
régulières selon les paradigmes de conjugaison ou déclinaison, mais contredisant les lois de
changement phonétique. Par exemple, selon l'exemple de Ferdinand de Saussure, la forme du
latin honor est créée par analogie selon le modèle : actorem : actor :: honorem : x ⇒ x =
honor. Honor se substitue à honos, seule forme originelle non touchée par le changement
phonétique du /s/ en /r/ (rhotacisme, /s/ intervocalique se change en /r/) qui a affecté le reste
de la déclinaison de ce mot (honosem → honorem, honosis → honoris, etc.). En français
moderne, nous aimons, nous trouvons ont supplanté nous amons, nous treuvons, résultats du
changement phonétique, par réalignement par analogie avec les autres formes en aim-,
trouve. L'analogie donne donc naissance à des formes intégrées à la langue remplaçant des
formes plus anciennes ou, au contraire, à des formes d'abord ressenties comme des
barbarismes qui ont éventuellement vocation à devenir la norme.

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