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CO N S T R U C T I O N E T T R AVAU X P U B L I C S

Ti264 - Techniques du bâtiment : l'enveloppe du bâtiment

Techniques du bâtiment :
Construire métallique

Réf. Internet : 43806

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III
Cet ouvrage fait partie de
Techniques du bâtiment : l'enveloppe du bâtiment
(Réf. Internet ti264)
composé de :

Techniques du bâtiment : Connaître les matériaux de la Réf. Internet : 43804

construction

Techniques du bâtiment : Construire en béton armé Réf. Internet : 43805

Techniques du bâtiment : Construire métallique Réf. Internet : 43806

Techniques du bâtiment : Construire développement durable Réf. Internet : 43820

Techniques du bâtiment : Les charpentes Réf. Internet : 43808

Techniques du bâtiment : Les couvertures Réf. Internet : 43809

Techniques du bâtiment : Les toitures-terrasses Réf. Internet : 43810

Techniques du bâtiment : Les fenêtres et les portes Réf. Internet : 43818

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IV
Cet ouvrage fait partie de
Techniques du bâtiment : l'enveloppe du bâtiment
(Réf. Internet ti264)

dont les experts scientifiques sont :

Williams PAUCHET
Ex Maître d'oeuvre de la Défense Nationale, Conseiller technique
en construction et génie civil

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V
Techniques du bâtiment : Construire métallique
(Réf. Internet 43806)

SOMMAIRE

1– Dimensionnement des éléments d'ossature en acier Réf. Internet page


Sécurité sous les efforts appliqués aux ossatures en acier TBA1300 11

Les moments de flexion et les efforts tranchants des poutres TBA1305 13

Les liaisons mécaniques des structures TBA1310 17

Méthode énergétique en mécanique des structures TBA1315 19

Recherche des efforts dans les structures à barres (treillis) TBA1320 27

2– Dimensionnement des sections Réf. Internet page


Étude des sections TBA1325 31

Comportement général de l'acier TBA1330 35

Les forces moléculaires et contraintes en un point TBA1335 37

Les relations entre la contrainte et la déformation TBA1340 39

Hypothèse de la conservation des sections droites TBA1345 41

Base de calcul de l'Eurocode 3 TBA1350 43

Résistance des sections transversales TBA1355 47

Les problèmes d'instabilité élastique TBA1360 51

3– Fabrication et mise en œuvre Réf. Internet page


Les critères de choix des aciers de construction TBA1364 59

La découpe industrielle des aciers de construction TBA1368 61

L'usinage et la mise en forme des aciers de construction TBA1370 65

Rivetage, boulonnage et collage des aciers de construction TBA1374 71

Le soudage des aciers de construction TBA1376 75

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VII
Conception, typologie et spécificités des assemblages métalliques TBA1380 85

Les constructions parasismiques en acier TBA1398 99


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Techniques du bâtiment : Construire métallique
(Réf. Internet 43806)

1
1– Dimensionnement des éléments d'ossature en acier Réf. Internet page
Sécurité sous les efforts appliqués aux ossatures en acier TBA1300 11

Les moments de flexion et les efforts tranchants des poutres TBA1305 13

Les liaisons mécaniques des structures TBA1310 17

Méthode énergétique en mécanique des structures TBA1315 19

Recherche des efforts dans les structures à barres (treillis) TBA1320 27

2– Dimensionnement des sections

3– Fabrication et mise en œuvre

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9
1
10
Référence Internet
TBA1300

Sécurité sous les efforts appliqués


aux ossatures en acier

I – Principes d’obtention de la sécurité ..................................................... TBA1300 - 2


1
A. États limites ......................................................................................... — 2
................................................B.Résistanceetdéformabilitédel’acier — 2
II – Actions ................................................................................................... — 3
III – Combinaisons d’actions ...................................................................... — 3
A. Combinaisons pour les ELS ............................................................... — 3
B. Combinaisons pour les ELU ............................................................... — 3
C. Combinaisons pour les phases de montage..................................... — 4

U neprincipes
construction métallique, pour se montrer sécuritaire, doit répondre à quelques
techniques parmi lesquels :
– satisfaire aux ELS (États limites de service) en restant élastique ;
– anticiper les ELU (États limites ultimes) grâce à une marge de sécurité
satisfaisante avant la ruine.
Pour ce faire, il faut à la fois tenir compte de la résistance et de la déformabi-lité de
l’acier soumis aux phénomènes de traction, cisaillement, et contraintes diverses,
aussi bien directes (comme la neige ou le vent,…), indirectes (type : variations de
températures,…), qu’exceptionnelles (à l’instar d’un séisme ou autre catastrophe
naturelle).
L’article donne un ensemble d’équations pour le calcul des prises en compte d’une
ou plusieurs actions combinées et des efforts appliqués, y compris les actions
climatiques extrêmes.
L’auteur aborde aussi les risques liés aux phases de montage des ossatures en
acier. Étaiements, haubanages, ancrages et/ou contreventements provi-soires
s’avèrent alors nécessaires pour garantir une sécurité optimale.
Parution : mars 2005

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est
strictement interdite. – © Editions T.I.
TBA1300 - 1
11
1
12
Référence Internet
TBA1305

Les moments de flexion


et les efforts tranchants des poutres

I – Signes ..................................................................................................... TBA1305 - 2


1
II – Console .................................................................................................. — 2
..............................................................................III–Poutreàunetravée — 3
A. Poutre sur appuis simples .................................................................. — 3
B. Poutre encastrée.................................................................................. — 5
IV – Poutres continues sur appuis simples ............................................... — 8
A. Application aux poutres droites......................................................... — 8
B. Application aux poutres droites continues sur appuis simples ...... — 12

E n charpente métallique, comment calculer les moments de flexion et les efforts tranchants sur
une poutre métallique ? Comment anticiper le
nombre d’inconnues, souvent important, rencontré sur ce type particulier de
construction métallique ?
Il y a une méthode, issue du Génie Civil, consistant à évaluer les forces néga-tives
et les moments de flexion jouant en sens opposé sur la poutre.
De nombreux exemples de calculs d’efforts tranchants, de déformées, et de
réactions d’appuis, très détaillés, sont donnés pour :
– des consoles ;
– des poutres sur appuis simples ;
– des poutres encastrées (partiellement ou totalement) ;
– des poutres droites continues sur appuis simples (avec des charges uni-formes,
positionnées sur 4 appuis, à 2 ou 3 travées… ce jusqu’à 8 travées).
Le lecteur trouvera ici des applications concrètes aux équations universelles de la
résistance des matériaux, la méthode de calcul par balancement de moments, ainsi
que la mise en œuvre de l’équation de Navier-Bresse (réser-vées aux cas généraux
des poutres droites ou à grand rayon de courbure).
Enrichi de nombreux diagrammes, l’article fournit une approche complète du
dimensionnement des éléments d’ossatures en acier rencontrés dans diverses
situations architecturales.
Parution : mars 2005

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est
strictement interdite. – © Editions T.I.
TBA1305 - 1
13
Référence Internet
TBA1305

LES MOMENTS DE FLEXION ET LES EFFORTS TRANCHANTS DES POUTRES


1
I - SIGNES II - CONSOLE
Méthode – On place l’appui à droite et on écrit, pour une
Méthode – En charpente métallique on compte dorénavant section quelconque :
comme en génie civil, sens conventionnel identique aux
mathématiques (cf. Fig. 1) : – que l’effort tranchant est égal à la somme des forces verti-
cales de gauche ;
– longueurs positives mesurées vers la droite ; – que le moment de flexion est égal à la somme des moments
dus aux actions de gauche.
– forces négatives orientées vers le bas ;
– moments positifs de flexion tendant à faire tourner la section Exemple 1
dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
Calculer les efforts tranchants et moments de flexion dans la
poutre d’auvent inclinée de la figure 3a, qui reçoit une charge
verticale uniforme de 150 daN/ml.

• Tronçon AB
Aux 150 daN par mètre de poutre inclinée à 30° sur
l’horizonta-le correspond :

150 2
q = cos 30° = 150 x 3 = 173 daN
par mètre de projection horizontale. Les sollicitations sont
donc les mêmes que dans la poutre horizontale de la figure 3b
et c. Le diagramme des efforts tranchants croît linéairement
de 0 en A à VB = – 173 x 5,00 = – 865 daN, et la réaction en B
vaut RB = + 2 771 daN.
Le diagramme des moments de flexion, nul en 0 et à tangente
horizontale en A, croît paraboliquement jusqu’à :
Fig. 1 : Sens positif des abscisses, forces et moments de flexion.
2
173 x 5
M =+ = + 2 162,5 daNm
B 2
Ainsi, une charge F = 200 daN appliquée à x = – 2,60 m à
gauche d’une section S engendre un moment M = x F = • Tronçon BC
– 2,60 x – 200 = + 520 daN/m (cf. Fig. 2). II est assimilable à la poutre horizontale BC uniformément
char-gée de la figure 3b et c, avec un moment appliqué en B.
Au niveau de toute section, il y a évidemment équilibre entre En B, la travée BC réagit à MB = + 2 162,5 daNm venant de la
les sollicitations exercées sur sa partie gauche et celles exer- gauche.
cées sur sa partie droite. On choisit très généralement La réaction en B est trouvée en écrivant l’équilibre des mo-
d’étudier cet équilibre par rapport aux forces de gauche. ments en C :
2
M = 0 + 173 x 6, 2 − 1, 2 R = 0
C 2 B

RB= + 2 771 daN


Calcul de Rc : RB + Rc + 173 x 6,2 = 0, d’où Rc = – 1 699
daN. Le diagramme d’effort tranchant est une droite joignant
l’extré-mité de VB = +1 906 daN à celle de VC = +1 699 daN.
Le diagramme des moments de flexion est une parabole calée
sur la ligne de fermeture M B MC. Son moment au milieu de BC
vaut : Mm = + 1 050,6 daNm.
On voit que des moments positifs se développent sur toute la
longueur de la travée BC.
La composante verticale sur le bracon BD est RB, soit :
– 2 771 daN.
Fig. 2 : Exemple de sens positifs.
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strictement interdite. – © Editions T.I.
TBA1305 - 2
14
Référence Internet

M
med

TBA1305

LES MOMENTS DE FLEXION ET LES EFFORTS TRANCHANTS DES POUTRES


1

Fig. 3 : Calcul d’une poutre d’auvent.


III - POUTRE À UNE TRAVÉE Exemple 2

Calculer les efforts tranchants et moments de flexion qui se


développent dans les poutres P1 portant la toiture d’un super-
A. Poutre sur appuis simples marché (cf. Fig. 4a) et dans certaines poutres P2 portant en
plus deux suspentes (cf. Fig. 4b).
Méthode – Soit une poutre AB supportant différentes charges
1/ Poutre P1 (cf. Fig. 4a)
(cf. Fig. 4) :
• Réaction en A (en posant MB = 0 ou, plus simplement, que
chaque appui prend la moitié de la charge :
• La réaction d’appui en A se calcule en écrivant que
l’ensemble algébrique des moments des forces à gauche de R  R  350 x 7,5  1 312,5 daN
B est égal à zéro. A B 2
• Effort tranchant maximal : VA = + 1 312,5 daN et VB = – 1
• La réaction d’appui en B donne avec l’ensemble des autres 310 daN. Le diagramme est linéaire.
forces une somme algébrique nulle. • Moment maximal, à mi-travée (moment médian) :
Mmed = (– 3,75) x (+ 1 312,5) + (– 350 x 3,75 x 3,75/2) = 2 461
• Le moment de flexion appliqué sur une section quelconque daNm.
S est égal à la somme algébrique des moments des actions Ce calcul est d’ailleurs l’application de la formule courante :
si-tuées à gauche.
2
ql
• L’effort tranchant en S est égal à la somme algébrique des 8
for-ces à gauche. Le diagramme des moments est parabolique.
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strictement interdite. – © Editions T.I.
TBA1305 - 3
15
Référence Internet
TBA1305

LES MOMENTS DE FLEXION ET LES EFFORTS TRANCHANTS DES POUTRES

Fig. 4 : Calcul d’une poutre de toiture.


2/ Actions supplémentaires sur la poutre P2 (cf. Fig. 4b) • Moment maximal, certainement en C :
• Réaction en A (en posant MB = 0) : MC = (2,10) (380) = + 798 daNm.
(– 7,50 RA) + (– 5,40 x – 510) + (– 1,50 x – 60) = 0 Le moment MD se calcule aisément à partir de la force de droite :
d’où RA = + 380 daN et, comme RA + RB – 510 – 60 = 0 : RB = MD = (1,50) (+ 190)) = + 285 daNm
Le diagramme est en ligne brisée.
510 + 60 – 380 = + 190 daN.
• Effort tranchant maximal : VA = + 380 daN. 3/ Actions globales sur P2 (cf. Fig. 4c)
Le diagramme est plat à deux décrochements. On totalise les deux cas précédents.
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strictement interdite. – © Editions T.I.
TBA1305 - 4
16
Référence Internet
TBA1310

Les liaisons mécaniques


des structures

I – Principes relatifs aux liaisons................................................................ TBA1310 - 2


1
A. Caractères d’une liaison mécanique.................................................. — 2
.....................................................B.Liaisonrigideouliaisonélastique — 3
II – Isostatisme, hyperstatisme et mécanisme.......................................... — 4
A. Cas d’un seul solide ............................................................................ — 4
B. Cas d’un système de solides .............................................................. — 4
C. Étude de cas......................................................................................... — 5

L es liaisons mécaniques des structures répondent, dans le bâtiment, à un


classement double où le terme « mécanique » est en fait secondaire. En effet, en
constructions métalliques, les liaisons sont rarement de pure méca-
nique, on parle plutôt de structures isostatiques ou hyperstatiques simples. Voire
encore, pour simplifier davantage, et suivant leurs caractéristiques, de :
– liaisons démontables ;
– liaisons non démontables.
Ces liaisons, dites mécaniques (appuis simples, articulations, encastrements,
parfois des rotules,…), s’identifient ensuite selon certains paramètres tels que :
– les mouvements relatifs d’un élément par rapport à un autre, ce qui conduit à
décrire la notion de « degrés de liberté » répartie en 6 mouvements (3 translations et
3 rotations) ;
– les composantes d’effort qui sont autant d’inconnues de liaison et quali-fient les
liaisons considérées finalement comme rigides ou élastiques.
L’article, après avoir traité des cas généraux des liaisons, aborde les ques-tions de
l’isostatisme, de l’hyperstatisme et du mécanisme qui interrogent les principes
fondamentaux de la statique.
Divers exemples concrets de calcul, comme la « méthode des coupures » (pour
rendre la structure isostatique), ainsi que de nombreuses études de cas, sont en plus
égrenés au fil de l’article. Par exemple, l’auteur cite successive-ment la situation des :

– systèmes réticulés ;
– systèmes critiques ou instables ;
– poutres cantilevers ;
– portiques (encastrés, articulés, à symétrie particulière de formes et/ou de
charges, etc.).
Parution : mars 2005

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TBA1310 - 1
17
Référence Internet
TBA1310

LES LIAISONS MÉCANIQUES DES STRUCTURES

I - PRINCIPES RELATIFS AUX LIAISONS


Définition – Lier deux éléments, c’est introduire entre eux une
dépendance ou un lien, (par exemple : liaison des idées dans
un texte, agent de liaison, liaison de deux ensembles de
nombres en mathématiques par une loi que l’on nomme appli-
cation ou fonction, etc.).
Ainsi, une liaison établit une ou des relations entre des

1 éléments.
On appelle degré de liaison, une liaison qui peut être totale
ou partielle (par exemple éléments assemblés par soudure ou
emmanchés à force, éléments articulés ou emboîtés, etc.).
Il existe donc divers degrés de liaison, et le degré d’une liaison
sera défini par le nombre de relations liant les deux éléments.
De même, on dit d’une liaison qu’elle est d’ordre 1 lorsque
celle-ci est réalisée directement entre deux éléments. On peut
aussi la nommer liaison simple.
Une liaison est dite d’ordre 2 lorsqu’elle est réalisé à l’aide d’un
élément intermédiaire, et ainsi de suite… Une liaison d’ordre
supérieur à 1 est dite complexe.
En construction, la plupart des liaisons sont permanentes ;
aussi les classe-t-on de préférence en liaisons démontables
ou non démontables.

A. Caractères d’une liaison mécanique


Mouvement relatif d’un élément par rapport à un autre –
Une liaison mécanique peut se caractériser par la ou les pos-
sibilités de mouvements relatifs d’un élément par rapport à un
autre (cf. Fig. 1).
Prenons par exemple un des deux éléments comme référence
et attachons-lui un repère trirectangle supposé fixe (cf. Fig. 1a).
S’il n’existe aucune liaison mécanique entre les deux éléments,
l’élément 2 peut décrire n’importe quel mouvement par rapport
à l’élément 1.
Et comment peut-on caractériser le mouvement le plus
général de l’élément 2 (cf. Fig. 1b) ? Tout simplement par la
translation dans une direction quelconque d’un des points de Fig. 1 : Mouvement relatif d’un élément par rapport à un autre.
l’élément 2 , par exemple M2, et par la rotation de ce même
élément 2 autour d’un axe de direction quelconque passant
par M2.
Donc le mouvement le plus général peut être décrit, à un Degrés de liberté – C’est pourquoi on dit qu’un solide a, dans
instant donné, à l’aide d’un vecteur Translation d’un point de l’espace, six degrés de liberté lorsqu’il n’est soumis à aucune
l’élément, et d’un vecteur Rotation de l’élément autour du point liaison avec le solide de référence. Ces six degrés de liberté
choisi précédemment. sont :

Ces deux vecteursetont chacun trois projections sur les – la translation parallèle à l’axe des x ;
– la translation parallèle à l’axe des y ;
axes du repère de référence (cf. Fig. 1c),avec Tx, Ty, et
– la translation parallèle à l’axe des z ;
Tz pour les translations et avec Ux, Uy et Uz pour les – la rotation autour d’un axe parallèle à l’axe des x ;
rotations. – la rotation autour d’un axe parallèle à l’axe des y ;
Ces six quantités définissent complètement, à chaque instant, – la rotation autour d’un axe parallèle à l’axe des z ;
le mouvement de l’élément 2 par rapport à l’élément de Dans le plan, le nombre de degrés de liberté se réduit à trois :
référence.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est
strictement interdite. – © Editions T.I.
TBA1310 - 2
18
Référence Internet
TBA1315

Méthode énergétique en mécanique


des structures

1. Généralités ............................................................................................... TBA1315 - 2


1
2. Théorème de Clapeyron : travail des forces extérieures ............. — 3
3. Théorèmes généraux .............................................................................. — 4
I – Théorème de réciprocité de (Maxwell) Betty....................................... — 4
II – Théorème de Maxwell, réciprocité des déplacements ...................... — 9
III – Théorème de Castigliano .................................................................... — 11
IV – Théorème de Ménabréa ...................................................................... — 12
4. Méthode des forces (calculs des structures
faiblement hyperstatiques)................................................................... — 16
I – Exemple de calcul .................................................................................. — 16
II – Intégrale de Mohr (remarque de Muller, Breslau).............................. — 17
III – Exemples toutes méthodes confondues ............................................ — 18
IV – Cas des charges mobiles – Lignes d’influence.................................. — 36
V – Cas des arcs isostatiques ..................................................................... — 37

L’ application de forces extérieures (moment, effort normal et effort tran-chant) à


un système matériel élastique est prétexte, dans cet article, à explorer les principes
de la thermodynamique à travers l’étude concrète de
nombreux exemples types.
Les méthodes énergétiques de calculs en mécanique des structures passent par la
connaissance de divers théorèmes, successivement abordés dans le cadre de cas
pratiques. Par exemple :
– le théorème de Clapeyron qui permet la compréhension du travail des forces
extérieures ;
– le théorème de réciprocité de (Maxwell) Betty qui facilite les calculs de réactions
d’appuis de structures hyperstatiques, ou encore les déplacements de forces
appliquées ;
– le théorème de Castigliano qui exprime le potentiel en fonction de chaque force
distincte, notamment dans les réactions de liaisons surabondantes des systèmes
hyperstatiques ;
– le théorème de Ménabréa, conséquence du théorème de Castigliano, qui est
particulièrement bien adapté au calcul des réactions de systèmes hyperstatiques.

Une deuxième partie de l’article est consacrée à la méthode des forces dans les
calculs des structures faiblement hyperstatiques. On y traite de l’intégrale de Mohr et
de quelques exemples toutes méthodes confondues : sur une poutre à 2 appuis, pour
la résolution des cadres et portiques (actions d’encas-trement, système symétrique et
antisymétrique,…), sur une structure en treillis, ou encore un pont à béquille.

Enfin, dans une troisième section, trois études de cas (une partie de bâtiment
industriel, la particularité des charges mobiles – comme un convoi routier – et l’arc
isostatique) constituent une analyse très pédagogique.
Parution : mars 2005

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est
strictement interdite. – © Editions T.I.
TBA1315 - 1
19
Référence Internet
TBA1315

MÉTHODE ÉNERGÉTIQUE EN MÉCANIQUE DES STRUCTURES

1
1 Généralités
Données – Considérons un système matériel élastique (S). dus aux déformations petits). Il n'y a pas d'apport de chaleur
Amenons ce système de l'état initial (1) à l'état final (2) par extérieure.
l'application d'un système de forces extérieures.
Dans ces conditions, on a : Q=0
Le principe de la conservation de l'énergie nous permet
d'écrire : On peut alors écrire : We = U

Q + We = E+ U Cette équation traduit le premier principe de la thermodyna-


mique exprimant que le travail des forces extérieures ne
Où : dépend que de l'état initial et de l'état final du système, c'est-
à-dire que la transformation se fait de manière réversible.
– Q = quantité de chaleur fournie au système ;
– We = travail des forces extérieures ; Le théorème de l'énergie cinétique appliqué au système s'écrit
– E = variation d'énergie cinétique ; :
– U = variation d'énergie interne.
E = We + Wi
Hypothèses – On formule deux hypothèses.
Où Wi = travail des forces intérieures.
1/ Les systèmes matériels (structures) étudiés passent de
l'état 1 à l'état 2 par une succession d'états d'équilibre. Dans notre cas, E = 0, cela implique que :
Ces systèmes sont stables (donc au moins isostatiques). En
conséquence : E = 0. We = – Wi = U
2/ On suppose les liaisons d'appuis parfaites, c'est-à-dire sans Le travail des forces extérieures est donc égal (au signe près)
frottement, et les solides du système parfaitement élastiques au travail des forces intérieures au système, appelé aussi
(frottement interne négligeable ; liaisons fixes, déplacements énergie de déformation ou encore potentiel interne.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est
strictement interdite. – © Editions T.I.
TBA1315 - 2
20
Référence Internet
TBA1315

MÉTHODE ÉNERGÉTIQUE EN MÉCANIQUE DES STRUCTURES

2 Théorème de Clapeyron : travail


des forces extérieures
Hypothèse – Supposons un système (S) initialement à l'état
naturel (pas de contraintes). Appliquons à (S) un système de
forces (ou couple) {Fi}, l'équilibre restant assuré.
Soit δi le déplacement du point d’application de la force Fi
suivant son support.
1
Sous l'effet de λ Fi, pour 0 < λ < 1, le déplacement est λ δi, en
vertu de l'hypothèse de linéarité (loi de Hooke).
Si λ varie de dλ, (petite variation), le travail de la force de λ Fi
correspondant à cette variation a pour valeur :

dWe = λFi ⋅ d(λδi)


Lorsque le système passe de l'état initial (λ = 0) à l'état final (λ
= 1), le travail de la force s’écrit :

We = ∫01λFi.δid.λ 1
= Fi.δi∫0 λ.dλ
et le travail du système de forces entier s'écrira :
1
We = ∑Fi.δi
2 i

Expression du travail des forces intérieures en fonction Fig. 1 : Élément de poutre de longueur ds.
des éléments de réduction des forces extérieures
(moment, effort normal et effort tranchant) – Considérons
un élément de poutres de longueur ds. Soit et les élé-
et
ments de réduction en G des forces à gauche (cf. Fig.1).
Ces éléments valent en G’ : et . Sous l'effet de on obtient en effectuant les produits scalaires :
ces efforts, l'élément de poutres s'est déformé : 2 2 2 2 2 2
1N Ty Tz Mt My Mz
Avec comme déplacement : de G’, et dWi = + + + + + ds
comme rotation de la section droite. 2 ES GSy GSz GJ EIy EIz
En vertu du théorème de Clapeyron, on peut écrire : Soit, pour toute la poutre :
2 2 2 2 2 2
1 l N Ty Tz Mt My Mz
Wi = ∫0 + + + + + ds
Or, dans le repère local x, y, z on a : 2 ES GSy GSz GJ EIy EIz

Remarque
Dans le cas des poutres à plan moyen chargées dans leur
plan, ce qui est souvent le cas, l'expression se réduit à :
Et de même :
2 2 2
1 l N T M
Wi = ∫0 ds + +
2 ES GSy EIz
avec Sy la section réduite.
Et comme : C'est l'expression la plus couramment utilisée de l'énergie de
déformation ou potentiel interne d'une poutre.
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TBA1315

MÉTHODE ÉNERGÉTIQUE EN MÉCANIQUE DES STRUCTURES

3 Théorèmes généraux
I - THÉORÈME DE RÉCIPROCITÉ DE (MAXWELL) BETTY B. Application

1 Expressions des travaux W12 et W21 (cf. Fig. 1) – On con-


serve toujours M, N et T (moment, effort normal et effort
A. Données tranchant le long de la poutre).
Considérons deux états d’équilibre distincts d’un système
élastique identique S, le premier état étant obtenu en appli-
quant à S un système de forces extérieures {F 1} et le second
en lui appliquant un système {F2}.
• Sous {F1}, le déplacement d’un point A i de S vaut δi1, et sous
{F2}, ce déplacement vaut δi2. De même sous {F1 + F2}, ce
dé-placement vaut δi1 + δi2.
• Soit W1 et W2 les potentiels internes emmagasinés par S,
res-pectivement sur l’action de {F1} et {F2}.
• Soit W le potentiel relatif à l’action de {F1 + F2}.
Nous pouvons exprimer W en procédant de deux façons
différentes.
À partir de l’état naturel de S, appliquons {F1}, puis super-
posons {F2} – L’étude du chemin de chargement donne de
l’état initial « 0 » sans chargement, à l’état {F 1} un potentiel
interne W1.
De même, en superposant {F2}, cela donne en partant de {F1}
un chargement {F1 + F2} avec un potentiel interne W2 + W12.
Ce qui revient à exprimer W (le potentiel relatif de F 1 + F2) =
W1 + W2 + W12, W12 étant la somme des travaux des forces F 1
sous l’effet de l’application des forces F2.
À partir de l’état naturel de S, appliquons {F 2} puis super- Fig. 1 : Expressions des travaux W12 et W21.
posons {F1} – En procédant de la même manière que
précédemment, nous pouvons écrire :
On a :
L’état initial « 0 » sans chargement, à l’état {F2} donne un
potentiel interne W2, et en superposant à {F2}, un système de – état 1 : M1(x), N1(x), T1(X) qui nous donnent W1 ;
forces extérieures {F1} un chargement {F2 + F1} avec un – état 2 : M2(x), N2(x), T2(X) qui nous donnent W2,
poten-tiel interne W1 + W21. et donc :
Cette fois, W = W2 + W1 + W21. – état (1 + 2) M(x) = M1 + M2 ;
W21 étant la somme des travaux des forces F2 sous l’effet des – N(x) = N1 + N2 ;
forces F1. – T(x) = T1 + T2.
Donc W, le potentiel relatif à l’action de {F1 + F2}.
En vertu du premier principe de la thermodynamique, et dans
l’hypothèse des petites déformations, le potentiel W doit être Calculons W1 :
le même dans les deux cas, car il ne dépend que de l’état
initial et de l’état final du système. l
F1δ11 1 M1( x )2 N1( x )2 T1( x)2
W1 = = ∫ + + dx
On doit donc avoir : W12 = W21
2 2 0 EI ES GS1
d’où l’énoncé du théorème de Betty (réciprocité des travaux) : De même pour W2 :
« Le travail d’un système de forces {F1} pour un
dépla-cement élastique provoqué par l’application F2 δ22 1 l M2( x )2 N2( x )2 T2( x)2
W2 = = ∫ + + dx
d’un système de forces {F2} est égal au travail du
système de forces {F2} provoqué par l’application du 2 2 0 EI ES GS1
système {F1}. » Et donc :

l
W = 1 F1(δ11 + δ12 ) + F2(δ 21 + δ22) = 1 ∫ M( x )
2 2 2
 
+ N( x ) + T( x) dx
2 2 0 EI ES GS1
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TBA1315
MÉTHODE ÉNERGÉTIQUE EN MÉCANIQUE DES STRUCTURES

Expression de W12 (travail de F1 au cours de l’application au travail des forces de l’état (2) pour le déplacement de l’état
de F2) – W12 = F1xδ12 (de même W21 = F2xδ21). (1) :

On doit donc avoir : (1) W1 + W2 +W12 = W, soit avec les Soit :


expressions précédentes :
C
2 2 2   P.υD + ∫ q.υ( α).dα − RB.υB = 1.0 = 0 car W12 = W21 = 0
F1δ11 F2 δ22 1 A
W= + + F1δ12 = F1(δ11 + δ12 ) + F2(δ 21 + δ22)
D’où :
D’où :

F1δ12 = F2 δ21 ⇒ W12 = W21


RB =
P.υD +
C

A
∫ q.υ( α).dα 1
Seconde expression de W12 : W12 = W–W1–W2 – Avec (1), υB
soit :
Si on néglige les déformations dues à l’effort normal et à
2 2 2 l’effort tranchant, on peut écrire :
1 l (M1 + M2) (N1 + N2) (T1 + T2)
W12 = ∫ + +
2 EI ES GS1 W12 =∫m2 M1 dx avec M1(x) moment fléchissant dans
0 EI
l 2 2 2 structure
1 M1( x ) N1( x) T1( x)
dx − ∫ + + l’état (1) ;
2 EI ES GS1
et m2(x) moment fléchissant dans l’état (2).
0
l 2 2 2
1 M2( x ) N2(x) T2( x) on aura alors :
dx − ∫ + + dx
2 EI ES GS1
C
0
W12 = ∫ m2 M1 dx = 0
On obtient : A EI

l (M1M2 ) (N1N2 ) (T1T2) on peut écrire (principe de superposition) (cf. Fig. 2b) :
W12 = ∫ + + dx = W21 = F1.δ12 = F2.δ21
0 EI ES GS1
M1( x ) = Mp( x ) + Mq( x ) + MR( x) état (1)
Et en généralisant pour chaque état, on peut envisager un
système de forces quelconques appliqué à la structure et D’où l’équation avec l’état (2) :
écrire :
C C C
W12 = M1(M2 ) N1(N2 ) T1( T2) ∫ m2 Mp dx + ∫ m2 Mq dx + ∫ m2 MR dx = 0
A EI A EI A EI
∑ ∫ Fi.δij.dΩ = ∫ + + ds
Chacune des intégrales peut être calculée à l’aide du tableau
Structure Structure EI ES GS1 des intégrales de Mohr. On obtient ainsi une équation permet-
W21 = N2(N1 tant de calculer RB.
M2(M1) ) T2(T1)
∑ ∫ Fj.δji.dΩ = ∫ + + ds
Structure Structure EI ES GS1
Remarque
Où :
C MR C m22
– F = force ou couple ; ∫ m2 dx = − RB ∫ dx
– δ = déplacement ou rotation ; EI EI
A A
– dΩ = 1 pour une force concentrée ;
– ds = 1 pour une charge répartie.
D. Application du théorème de réciprocité
C. Calcul d’une réaction d’appui de structures de (Maxwell) Betty
hyperstatiques Calcul d’un déplacement en un point d’une structure – La
méthode est encore générale. Appliquons-la à une structure
Mode d’application du théorème de Betty – La méthode en treillis (cf. Fig. 2c).
décrite à propos de cet exemple (cf. Fig. 2) est généralisable
à n’importe quel type de structures. Soit à chercher le déplacement vertical du point D de la struc-
ture soumise à l’état (1).
Soit à chercher la réaction RB (cf. Fig. 2a). Pour cela, on rem-
place l’appui B par l’action qu’il exerçait sur la poutre, c’est-à- On considère que l’état (2) définit avec une charge l’unité au
dire RB. La structure est alors rendue isostatique. point D et dans la direction du déplacement cherché.

On considère deux états de charges de cette structure : D’après le théorème de Betty :

– état (1) : l’état initial ; i


i N
– état (2) : la poutre soumise à une charge unité appliquée en 1.υD =∫ n2 N1 dx = ∑ n 2 1 li
B, dans la direction de RB. Cela implique une déformation ver- structure ES Toutes ESi
ticale VB. barres

En écrivant le théorème de Betty, le travail des forces de l’état (Les moments sont nuls dans les barres). On fera éventuelle-
(1) pour les déplacements correspondants de l’état (2) est égal ment un Crémona pour chercher les N1i de l’État (1) et un
autre pour les n2i dans l’état (2).
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MÉTHODE ÉNERGÉTIQUE EN MÉCANIQUE DES STRUCTURES

Fig. 2 : Mode d’application du théorème de réciprocité de (Maxwell) Betty.


Exemple 1 : calculer l’effort horizontal HD de la structure Avec un système sans chargement correspondant à l’état (2) m 2(x).
hyperstatique d’ordre 1 (cf. Fig. 3) – Notre structure isosta-
tique correspond à l’état (1) avec HD appliqué en D et tel que
le déplacement horizontal μD = 0. L’état (2) est cette même
structure sans le chargement avec une force « unité = 1 »
appliquée aussi en D avec un déplacement δD2.
L’étude du système isostatique de l’état (1) conduit à un système :

M =M +M +M
1(x) 1F 1q 1H
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MÉTHODE ÉNERGÉTIQUE EN MÉCANIQUE DES STRUCTURES

Fig. 3 : Calcul de l’effort horizontal d’une structure hyperstatique.


Expression du moment M1F entre zéro et « h » : Expression du moment M1q entre zéro et « l » :
h
+ Fx pour 0 < x < h/2, − F(x − ) pour h/2 < x < h, et 2 2
ql x − qx
Fh 2 2
− x pour 0 < x < l
2l
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MÉTHODE ÉNERGÉTIQUE EN MÉCANIQUE DES STRUCTURES

Expression du moment M1/m2 : – x pour 0 < x < h et – x pour 0


< x < l. W12 = Pυ 2 D + Fδ2C = W21 = 1. υC1 υC1 déplacement vertical en
C recherché.
En remplaçant dans W12 les expressions des moments sur la
structure, on obtient : N1( x ).N2( x) dx avec « i » comme indice des barres
W12 = ∫
structure ES
h Fh Fh
2 2 h l − x
W12 = ∫ − Fx dx + ∫ − Fh x.dx + ∫ − h 2 2l i i li
dx dx
0 EI1 h 2EI1 0 EI2
N1 .N2
∑N1i .N2i
2 ∫
W12 = dx =
1

2 structure ES i 0 ESi
ql x − qx
2
h 2
l 2 x l h2 h x2 Si ESi est constant il nous restera :
+ ∫ −h + HD ∫ dx + ∫ dx + ∫ dx
EI1
0 EI2 0 0 EI2 0 EI3 i i
υC = ∑ N1 .N2 .li

D’où, en intégrant ou à l’aide des intégrales de Mohr, nous i ESi


obtenons : Par la méthode des coupures (appelée aussi méthode de
Ritter) ou avec un Crémona, nous obtenons dans le tableau 1
3 3 2 3 les différents efforts dans chaque barre ainsi que les
W12 = − Fh − 3Fh − Fh l − ql h + différentes valeurs de N1(x) et N2(x), avec, par convention, « + »
24 EI116 EI1 4 EI2 12 EI2 pour les barres comprimées et « – » pour les barres tendues.
3 2 3
h h l h Et si on additionne le produit de chaque barre, l’expression lit-
+ HD + + =0
3
EI1 EI2 3 EI3 térale est :

Reste à remplacer respectivement chaque terme par sa l F


valeur pour obtenir HB l’inconnue hyperstatique. υC = 2P + 11 +
3 3

ES 3 2
Si on prend :
– F = 1 000 daN , Si on prend P = 100 daN, F = 300 daN et la section = 5 cm 2,
– q = 200 daN/ml ; υC = 0,6 mm.
– l = 10 m ;
– et h = 6 m, Pour le déplacement horizontal μ C, il suffit de placer en C une force
fictive égale à 1 horizontale pour N 2(x) et de chercher les efforts dans
on a : chaque barre. On constatera que seule la barre AC est sol-licitée en
traction de valeur 1. Reste donc, en comparant avec la
– I1 = 2 000 cm4 ; N1i .N2i.li
– I2 = 4 000 cm4 ; première ligne du tableau précédent, à faire le produit
– et I3 = 3 000 cm4. ESi
avec N2i = – 1 (traction).
HD = + 481,5 daN

Exemple 2 : quel est le déplacement horizontal μC et le


Fl
déplacement vertical υC (cf. Fig. 4) ? – Comme précédem-
ment, nous allons avoir la structure seule avec le chargement μC = ES 2 1 + 3  
N1(x) puis N2(x) avec une charge fictive unitaire appliquée en C
verticalement. Application numérique : μC = 0,16 mm.
Tab. 1 – Valeurs des efforts dans chaque barre

i i i
Barre N Ni .li N1 .N2 .li
1 2 ESi Produit ESi

F l Fl 3
AC – 1+ 3 – 3 + 1+ 3

2   ES ES 2  
l
CD F 2 2 2Fl 2
3 ES ES 3

l
 
DB P+F 2 2 2l P + F 2
3 ES
ES 3

DA –P 0 l 0
3 ES
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TBA1320

Recherche des efforts


dans les structures à barres (treillis)

I – Méthode graphique dite de Crémona .................................................. TBA1320 - 2


1
A. Principe ................................................................................................ — 2
...............................................................................................B.Méthode — 2
C. Méthode analytique dite de Ritter...................................................... — 5
II – Cas des poutres à treillis multiples...................................................... — 6
A. Description du fonctionnement ......................................................... — 6
B. Remarques concernant les possibilités d’adaptation plastique ...... — 7
III – Conclusion générale ............................................................................ — 8

P armi les problèmes de statique existant en construction métallique, se posent


ceux des efforts dans les structures à barres (treillis). Cet article propose diverses
méthodes pour les résoudre, toutes basées sur la méthode
énergétique.
Une première partie s’intéresse à la méthode graphique dite « de Cremona ». À
travers quelques exemples, comme l’étude d’une structure triangulée, et l’exercice de
la méthode dite « de Ritter », le lecteur comprendra le principe de la démarche et la
progression des équations.
Un second chapitre traite des poutres à treillis multiples, prétexte à se pencher sur
le problème de déformabilité de l’acier et les questions de l’adap-tabilité plastique,
tant interne, qu’externe.
Cet article bref se révèle un bon guide pour appréhender correctement ces
problèmes de statique. De plus, il attire l’attention sur la nécessité de rigueur dans les
calculs. Certains outils de simplification, tels que la méthode des rota-tions ou celle «
de Cross », doivent être maniés avec précaution. De même d’ailleurs que les
programmes de calculs informatiques eux-mêmes, dont l’interprétation peut être
source de confusions, à moins d’être préalablement expérimenté sur le sujet délicat
des problèmes de ruine.
Parution : mars 2005

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27
Référence Internet
TBA1320

RECHERCHE DES EFFORTS DANS LES STRUCTURES À BARRES (TREILLIS)

1
I - MÉTHODE GRAPHIQUE DITE DE CRÉMONA Traçons sur une échelle de force donnée le vecteur sur un
support OA (tel que ) puis deux vecteurs quelconques
Cette méthode de résolution de problèmes de statique par un
procédé graphique est moins précise que les procédés analy- et pour que l’on ait avec équipol-
tiques que nous avons vus jusqu’à présent mais elle permet
d’obtenir des résultats beaucoup plus rapides et de manière lent à et équipollent à . Cette construction traduit
plus concrète. l’équilibre des forces considérées.

Il est à noter que la statique graphique ne traite que des pro- L’égalité des vecteurs résultant est donc très simple à
blèmes plans, c’est-à-dire que toutes les forces sont assurer, et ce, d’une infinité de manières puisque le point P
coplanaires. peut être pris quelconque dans le plan.

Si le problème proposé n’est pas un problème plan, il sera Le triangle des forces ainsi formé s’appelle le dynamique des
nécessaire de le ramener à un problème plan en projetant forces, et le point P s’appelle le pôle. Le support des forces
suc-cessivement le système de forces étudié sur trois plans et s’appelle les rayons polaires.
distincts xOy, xOz ou yOz d’un repère galiléen. Pour construire le dynamique, on choisira une échelle conve-
nable afin de pouvoir déterminer des grandeurs relativement
précises.
A. Principe
Système composé de plusieurs forces en équilibre – Con-
Équilibre des nœuds – Jusqu’à présent, nous savons calculer les sidérons maintenant un système composé de plusieurs forces
éléments de réduction d’un système de forces en un point en équilibre (cf. Fig. 2) , chaque force prise indi-
connaissant toutes les forces composant le système. La méthode viduellement peut être entourée par deux autres forces, et
propose de résoudre le problème inverse, c’est-à-dire
pour , et pour , etc.
connaissant une force , trouver deux forces et telles que
Si, maintenant, pour chaque force du système initial, nous
ces deux forces admettent la force comme résultante traçons sur un même dynamique chaque triangle de forces
(cf. Fig. 1). ayant un seul pôle commun P, nous obtenons le dynamique
du système.
L’origine de la première force à l’extrémité de la dernière
force peut être reliée pour obtenir la résultante du sys-
tème, en intensité et en direction.
On constate que l’on peut remplacer le système d’origine
composé de plusieurs forces par deux forces équivalentes
cor-respondant aux premiers rayons polaires et aux
derniers rayons polaires de notre dynamique.
Donc, sur notre funiculaire, nous pouvons relier le premier
cordon O’α avec le dernier cordon O"δ support des vecteurs
et , pour obtenir à l’intersection l la position du vecteur
résultant du système, (la direction étant obtenue par le
dynamique).
Fig. 1 : Principe – Équilibre des nœuds.
Il nous reste à appliquer cette méthode pour les systèmes
triangulés formés par un assemblage de barres droites cons-
Considérons une force portée par l’axe D1 fixe. Puisque le tituant un réseau de triangles juxtaposés.

système des deux forces et est équivalent à , nous devons


B. Méthode
avoir par définition : , d’où :
(même moment résultant en I).
Exemple d’une structure triangulée – Prenons comme
exemple la structure de la figure 3a. Toutes les forces exté-
Connaissant , on peut déterminer arbitrairement et ; on rieures au système sont appliquées au niveau des nœuds et
leurs lignes d’action sont dans le plan de triangulation.
a donc une infinité de solutions dans le choix de et .
Déterminons dans un premier temps les réactions d’appui.
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Techniques du bâtiment : Construire métallique
(Réf. Internet 43806)

1– Dimensionnement des éléments d'ossature en acier 2


2– Dimensionnement des sections Réf. Internet page
Étude des sections TBA1325 31

Comportement général de l'acier TBA1330 35

Les forces moléculaires et contraintes en un point TBA1335 37

Les relations entre la contrainte et la déformation TBA1340 39

Hypothèse de la conservation des sections droites TBA1345 41

Base de calcul de l'Eurocode 3 TBA1350 43

Résistance des sections transversales TBA1355 47

Les problèmes d'instabilité élastique TBA1360 51

3– Fabrication et mise en œuvre

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29
2
30
Référence Internet
TBA1325

Étude des sections

I – Nouvelles notations ............................................................................... TBA1325 - 2


II – Centre de gravité ................................................................................... — 2
III – Moments statiques (module de flexion élastique) — 4
IV – Moments et produit d’inertie (moment quadratique) — 6
V – Caractéristiques principales – Produit d’inertie
A. Démonstration


9
9 2
B. Applications ......................................................................................... — 12

D eux éléments plutôt contradictoires sont à considérer dans l’étude des


sections. D’un côté, la mise en application de la règlementation des Euro-codes
pour les constructions métalliques modifie la notation des
caractéristiques dimensionnelles d’un profil, en particulier l’axe principal
d’inertie. De l’autre, il faut retenir que la théorie des poutres (et donc des sec-tions)
est avant tout basée sur des modèles mathématiques qui conservent la
notation « conventionnelle » du système d’axe.
L’article aborde donc l’étude des sections en traitant successivement :
– du centre de gravité, avec l’exemple d’une aire plane ;
– des moments statiques (module de flexion élastique) ;
– des moments et produit d’inertie ou moment quadratique ;
– sans oublier les axes principaux d’inertie.
Il se poursuit avec une démonstration à la recherche d’un « profil idéal » et de
quelques exemples applicatifs où abondent les équations, étapes de calculs et
schémas nécessaires à la compréhension du processus théorique.
Parution : mars 2006

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TBA1325 - 1
31
Référence Internet
TBA1325
ÉTUDE DES SECTIONS

2I-N OUVELLES NOTATIONS Donc, si A = A 1 + A2 et si G1 et G2 sont les centres de gravité


respectifs de A1 et A2, G est le centre de gravité des points G 1
et G2.
Uniformisation européenne – La nouvelle norme concernant
les axes de référence des profils a été modifiée au bénéfice De la même manière, si l’aire possède un axe de symétrie ou
de la mise en application de la réglementation des Eurocodes un diamètre, le centre de gravité se trouve sur cet axe ou sur
pour les constructions métalliques (l’Eurocode 3) afin de ce diamètre.
prendre en compte tous les partenaires européens.
Application – Soit à déterminer les coordonnées de G 1 et G2
Ainsi, la notation des caractéristiques dimensionnelles d’un des aires respectives A1 et A2 (cf. Fig. 3).
profil a principalement été modifiée par le changement de
l’axe principal d’inertie qui s’appelle dorénavant Y (à la place
de X) et, par conséquent, par la substitution de Y par Z. Les fonctions en y et en z sont de la forme : et

Cela présente l’avantage de garder l’axe X dans le sens de l’axe


principal du profil et de préserver ainsi une certaine cohé-rence
avec les axes choisis pour la mécanique des structures.
La figure 1 reprend les principaux changements concernant la avec :
notation et les symboles avec l’ancienne et la nouvelle
notation.
et :
Néanmoins, la théorie des poutres, et donc des sections, est
essentiellement basée sur des modèles mathématiques où
l’axe des abscisses est la plupart du temps l’axe « x ». Pour
cette raison, et afin de ne pas trop perturber notre D’où l’expression du centre de gravité z1 de G1 :
compréhension, nous garderons pour les démonstrations «
magistrales » ce système d’axe conventionnel. avec
II - CENTRE DE GRAVITÉ
Ce qui donne :
Définition d’une aire plane – Tout d’abord, donnons la
définition d’une aire plane, A.
En coordonnée cartésiennee, celle-ci se définit de la manière Soit :

suivante :
3b
et donc : zG1  8
En coordonnées polaires : cela donnerait :

De même, l’expression du centre de gravité y1 de G1 est la

Définition du centre de gravité d’une aire plane – De la


même manière, on définit le centre de gravité (cf. Fig. 2) d’une suivante : avec :
aire plane par le point d’application de la résultante qui serait
appliquée uniformément sur toute la surface :
Ce qui donne en Y :
D’où :

Soit : =
et en Z :

∫ z.dA
A
G et donc :
A

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TBA1325 - 2
32
Référence Internet
TBA1325

ÉTUDE DES SECTIONS

Fig. 1 : Nouvelle notation concernant les dimensions et les caractéristiques des profils.
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TBA1325 - 3
33
2
34
Référence Internet
TBA1330

Comportement général de l’acier

I – Généralités.............................................................................................. TBA1330 - 2
II – Conséquences et intérêts technologiques .......................................... — 2
III – Éléments de réflexion — 3
IV – Introduction aux calculs suivant l’Eurocode 3 — 4
2
L’ acier de construction possède une série de caractéristiques qui lui sont propres. Il est
impératif de bien les connaître pour être capable de tenir
compte de leurs avantages et inconvénients en construction métallique.
Bien que court, cet article est complet en s’attachant à donner l’essentiel à retenir.
Si les essais conventionnels permettent déjà de mesurer les qualités intrinsèques de
l’acier de construction, ils gagnent à se compléter de calculs suivant l’Eurocode 3 et
ses nouvelles notations.
C’est ainsi que l’article débute en rappelant le comportement plastique de l’acier, et
continue avec les éléments de réflexion que sont les risques de rupture fragile,
extrêmement difficiles à évaluer. La dernière partie est consa-crée aux additifs de
normes (faits au détour des années 1980) qui introduisent une notion jusqu’ici écartée
: le calcul en plasticité.
Les notations récentes de l’Eurocode 3 sont condamnées, par nature, à évo-luer,
mais l’article offre pour l’instant un récapitulatif précieux sous forme d’un tableau
comparatif. Grâce à une comparaison entre caractéristiques géométri-ques et
mécaniques, le lecteur reconnaîtra aisément les principaux caractères utilisés en
calcul de vérification des sections.
Le lecteur complétera la connaissance de ce domaine avec l’article [TBA1364] qui
traite plus spécifiquement des critères de choix des aciers de construction.
Parution : mars 2006

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TBA1330 - 1
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2
36
Référence Internet
TBA1335

Les forces moléculaires et


contraintes en un point

I – Définition de la contrainte ..................................................................... TBA1335 - 2


II – Propriétés de la contrainte ................................................................... — 2
III – Variation de la contrainte autour d’un point
– Contraintes principales — 3
IV – Contrainte en M relative à une direction quelconque
– Cercles de Mohr — 4 2
D éfinir les contraintes passe par l’étude du rôle des actions extérieures que sont les
forces, les moments et les actions des appuis. D’autre part, lorsqu’on s’intéresse aux
propriétés de la contrainte, on doit tenir compte de
leur double type : normale et tangentielle.
L’article rappelle qu’une contrainte est d’abord le rapport d’une force sur une
surface, et ensuite concerne tout à la fois un point et une direction, voire deux
directions opposées. Pour simplifier, retenons déjà que la contrainte est appa-rentée
à une pression (elle utilise d’ailleurs la même unité de mesure, le Mpa).
Dans un souci pédagogique, l’auteur donne divers exemples de calculs à travers le
prisme élémentaire, le prisme tronqué, le parallélépipède rectangle élémentaire, plus
le cas particulier de l’ellipsoïde, cadre de travail pour l’ana-lyse des lignes
isostatiques (entrée dans le domaine de l’« élasticimétrie »).
Pour de plus amples informations, le lecteur est invité à lire les articles com-
plémentaires [TBA1340] et [TBA1345].
Parution : mars 2006

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strictement interdite. – © Editions T.I.
TBA1335 - 1
37
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TBA1335
LES FORCES MOLÉCULAIRES ET CONTRAINTES EN UN POINT

I - DÉFINITION DE LA CONTRAINTE Étant équivalents, ces deux systèmes ont les mêmes élé-
ments de réduction, en particulier au centre de gravité (CdG)
de l’aire plane (A).
Rôle des actions extérieures – Les actions extérieures,
Ces actions moléculaires sont relatives à l’action de (G) sur
2 forces et moments, y compris les actions des appuis, main- tiennent la pièce en (D), (cf. Fig. 2), donc à la direction , normale à (A) et orientée
équilibre (cf. Fig. 1).
de (G) vers (D).
Elles peuvent par conséquent être rapportées à l’unité de

surface et le rapport équivalent à une quantité finie qui


est la contrainte au point M relative à la direction . D’où :

Fig. 1 : Pièce en équilibre sous l’effet des actions extérieures. Fig. 2 : Élément de droite (D).
Le plan π partage la pièce en un élément gauche (G) et en un
élément droite (D) ainsi que l’ensemble des actions sur II - PROPRIÉTÉS DE LA CONTRAINTE
chaque tronçon en .
Contrainte normale et contrainte tangentielle (cf. Fig. 3) –
M est un point de (A) dans π et est perpendiculaire à π et
(D) est en équilibre sous l’action de et des forces molé-
de sens (G) vers (D).
culaires sur la section (A) soit .
De cela on peut déduire que la contrainte relative à M et à ,
soit , peut être définie par ses deux composantes :
Donc : • : composante portée par et correspondant à la con-
trainte normale ;
• : composante perpendiculaire à donc dans π et
cor-respondant à la contrainte tangentielle.
Or :
Unités et mesure – Nous avons le rapport d’une force sur
une surface, donc la contrainte a la même dimension qu’une
pres-sion et par conséquent l’unité est le Pascal (1 N/m 2) ou
maintenant l’unité courante 1 Mpa = 1 N/mm2.
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TBA1335 - 2
38
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TBA1340

Les relations entre la contrainte et


la déformation

I – Relations d’équivalence......................................................................... TBA1340 - 2


II – Déformation de la matière en un point ............................................... — 2
III – Propriétés de la déformation — 3
IV – Relations entre la contrainte et la déformation — 4
A. Élasticité classique – Loi de Hooke
B. Cas particuliers ....................................................................................


4
5 2

P renant comme point de départ qu’il y a des relations d’équivalence entre forces
moléculaires et contraintes, c’est-à-dire possibilité de liaison entre forces extérieures
connues et forces intérieures inconnues, l’article démontre l’insuffisance de cette
démarche — et de ces calculs — si on veut vraiment maîtriser l’anticipation de
contraintes en un point. Pour aller plus loin, il faut être capable de générer des
hypothèses intelligentes sur les déformations, et
les relations qu’elles entretiennent avec lesdites forces intérieures.
L’article se concentre donc sur le phénomène des déformations vu comme
l’addition cumulative d’un ensemble de modifications à l’échelle moléculaire. On y
comprend précisément ce qu’est une « déformation pure », une dilatation cubique,
etc.
La démonstration aboutit à une approche synthétique où l’idée de « contrainte » est
une réaction naturelle de la matière qui cherche à « résister », donc à compenser, les
forces à l’œuvre dans une « déformation ».
Pour de plus amples informations, le lecteur est invité à lire les articles com-
plémentaires [TBA1335] et [TBA1345].
Parution : mars 2006

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TBA1340 - 1
39
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TBA1340

LES RELATIONS ENTRE LA CONTRAINTE ET LA DÉFORMATION

I - RELATIONS D’ÉQUIVALENCE
Relations entre forces moléculaires et contraintes en un point – Dans larticle’

de TBA 1335 nous avons vu les relations 2 qu’il y a entre les forces
moléculaires et la contrainte en un point.
Celles-ci font apparaître que :
force moléculaire
Si (A) est une section droite perpendiculaire à l’axe de la
pièce, les systèmes ont les mêmes éléments de réduction en
G, centre de gravité de la section (cf. Fig. 1).
Fig. 1 : Section droite – Élément de réduction en G.

Fig. 2 : Pièces à plan moyen chargées dans ce plan.


II en résulte les relations d’équivalence suivantes :
Mais les relations d’équivalence permettent de relier les forces
extérieures connues aux forces intérieures inconnues. Cepen-
ainsi que : dant ces relations ne donnent qu’un résultat global pour toute
une section droite et elles sont insuffisantes à elles seules
comme moment
pour parvenir à la connaissance de la contrainte en un point. Il
devient nécessaire de les compléter par des hypothèses sur
de torsion. les déformations et sur les relations entre déformations et
forces intérieures.
Pour les pièces à plan moyen chargées dans ce plan (cf. Fig.
2), le plan moyen est plan de symétrie pour toutes les
forces existant dans la pièce. Nous avons donc : est
dans le plan moyen et perpendiculaire au plan moyen.
II - DÉFORMATION DE LA MATIÈRE EN UN POINT
Les relations d’équivalence deviennent :
Explication du phénomène – Un corps considéré dans deux
états (1) et (2) définis par des conditions particulières (sollici-
tations mécaniques, température, hygrométrie…), a changé
de forme (ou s’est déformé) si la distance des couples de
ainsi que : points M1 et M2 n’est pas égale dans l’état (2) à ce qu’elle était
dans l’état (1).
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TBA1340 - 2
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TBA1345

Hypothèse de la conservation des


sections droites

I – Généralités....................................................................................... TBA1345 - 2
II – Conséquence et résolutiondu problème fondamental....................................—.........3
III – Détermination des conditions de stabilité...................................................—.........3

2
F aire l’hypothèse de la conservation des sections droites passe par la connaissance de l’équilibre
élastique sur l’ensemble de toutes les sections
des matériaux en jeu.
Pour ce faire, une série d’autres hypothèses encore plus restrictives sont
nécessaires, comme celle dite « de Navier-Bernoulli » qui obligent à déter-miner trois
inconnues de déformation. À chaque étape du calcul, il faut garder à l’esprit le risque
d’erreurs dû à l’influence de paramètres souvent négligés comme les phénomènes
d’instabilité.
D’où la présence, en dernière partie de cet article, d’outils permettant de déterminer
les conditions de stabilité avec les notions de calcul élastique, con-trainte dite «
déterminante », la théorie de Coulomb, etc.
D’aucuns jugeront ces connaissances inutiles dans un contexte réglemen-taire où
les vérifications se concentrent au domaine plastique. Cependant, ces méthodes sont
un plus de compétences à maîtriser dans la théorie complexe des poutres.

Pour de plus amples informations, le lecteur est invité à lire les articles com-
plémentaires [TBA1335] et [TBA1340].
Parution : mars 2006

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TBA1345 - 1
41
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TBA1345
HYPOTHÈSE DE LA CONSERVATION DES SECTIONS DROITES

I - GÉNÉRALITÉS Mais, si cette hypothèse est satisfaite (l’expérience prouve


qu’elle l’est dans certains cas), la déformation en un point
quelconque de la pièce peut être connue si on connaît la
Résistance des matériaux – Le problème de la résistance 2 des
matériaux qui consiste à déterminer les contraintes et les déformations dans une
déformation de la fibre moyenne (cf. Fig. 1).

pièce en connaissant les forces exté-rieures n’est pas encore résolu. Nous Ainsi, pour connaître la déformation en un point M, il suffit de
disposons maintenant des relations d’équivalence et pour une pièce connaître sa position avant et après déformation. Si M(x, y)
parfaitement est un point de la section droite (A) normale en G à la fibre
élastique de la loi de Hooke. moyenne de la pièce, après déformation le point vient en
M’(x’, y’) dans le plan de la section droite (A’) normale en G’ à
En fait, si les équations d’équivalence concernent une section
la fibre moyenne déformée donc : y = y’ et z = z’
droite de la pièce, le problème de l’équilibre élastique inté-
resse l’ensemble de toutes les sections et, pour appliquer la La position de M’ sera donc déterminée si on connaît la posi-
loi de Hooke, c’est une série d’équations d’équivalence qu’il
tion de G’et la rotation du plan de (A’) par rapport à celui de
faudrait résoudre.
(A).
La seule possibilité consiste à faire des hypothèses plus res-
trictives permettant d’appliquer simultanément les équations En particulier, si la déformation de la fibre moyenne s’est
d’équivalence et la loi de Hooke, ce qui permettrait de lever effectuée (cas courant) dans le plan xGy, la position de M’
l’indétermination. sera définie par la connaissance de trois inconnues :

Hypothèse de Navier-Bernoulli (ou de conservation des • les coordonnées x et y de G’;


sec-tions droites) – Cette hypothèse nous dit que au cours de
la déformation élastique d’une pièce, toute section droite reste • la rotation de (A’) par rapport à (A) (ou l’angle des tangentes
plane, identique à elle-même et normale à la fibre moyenne en G et G’et la fibre moyenne) ; ce que l’on appelle le « rayon
déformée (ce qui n’est pas toujours vrai). de courbure ».
Fig. 1 : Déformation de la fibre moyenne.
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TBA1345 - 2
42
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TBA1350

Base de calcul de l’Eurocode 3

I – Actions et combinaisons d’actions ....................................................... TBA1350 - 2


II – Classification des sections transversales ............................................ — 3
A. L’Eurocode 3 — 3
B. Méthode de classification
III – Propriétés des aciers conformes aux normes

— 16
6
2
et article reprend les bases de calcul de l’Eurocode 3.

C Parmi beaucoup de changements de notations, l’Eurocode 3 a instauré une


classification des sections transversales en 4 familles en fonction de cri-tères tels que
l’élancement des parois, la résistance de calcul, la capacité de rotation plastique, les
risques de voilement local, etc. L’article permet de clari-fier cette répartition et
explique au passage les mécanismes de ruine et ceux de la plastification.
Identifier les « classes » de l’Eurocode 3 peut ainsi s’aborder de plusieurs
manières, soit en fonction des rapports largeurs/épaisseurs des parois compri-mées,
soit suivant la distribution des contraintes des parois comprimées, soit encore selon
les limites d’élasticité réparties, pour chaque référence de profil, en deux grilles (par
compression seule ou flexion seule). Ce classement permet ensuite de déterminer un
coefficient partiel de sécurité. Ce chapitre fait l’objet de nombreux exemples et
schémas applicatifs.
L’article se conclut sur les exigences minima des Eurocodes en matière de critères
d’essais et de valeurs nominales des aciers.
Parution : mars 2006

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TBA1350 - 1
43
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TBA1350
BASE DE CALCUL DE L'EUROCODE 3

I - ACTIONS ET COMBINAISONS D’ACTIONS • Le DTU P06-006 d’avril 2000 – règles N 84 – Actions de la


neige sur les constructions – définit les charges à prendre en
compte pour la neige

2 Les actions agissant sur une structure sont de trois types :


• les actions permanentes G :
• Le DTU P06-002 d’avril 2000 – règles NV 65 – Règles défi-
nissant les effets de la neige et du vent sur les constructions
et annexes – définit les charges à prendre en compte pour le
• les actions variables Q : vent.
• pour les actions des gradients thermiques, la variation rela-
• les actions accidentelles.
tive de longueur est de – 4.10–4 à + 3.10–4.
Actions permanentes G – Ce sont : Combinaisons d’actions à l’ELS (état limite de service) –
• le poids propre ; Elles servent exclusivement pour le calcul ou la vérification
des déformations (flèches et déplacements). Ces combinai-
• l’action de la précontrainte ; sons d’actions sont :

• le déplacement éventuel des appuis ; • pour une action variable : G + Q ;


• la déformation éventuelle imposée à la construction. • s’il y a plusieurs actions variables : G + 0,9ΣQi
Actions variables Q – Ce sont :
Exemple
• les charges d’exploitation ;
Prenons un bâtiment industriel situé en région (zone) 2 de
• l’action du vent ; neige soit :
• l’action de la neige ;
• pour la neige normale Sn = 45 daN/m2 et pour la neige extrê-
• éventuellement, l’action des gradients thermiques. me Se = 75 daN/m2 ;
Actions accidentelles – Ces actions sont rarement prises en • pour le vent, prenons Wn et We pour les parois verticales.
compte mais deviennent obligatoires si elles sont spécifiées Les combinaisons fondamentales sont :
sur le cahier des charges (les explosions et les chocs occa-
sionnés par des véhicules, par exemple). • Pour la toiture :

Combinaisons d’actions à L’ELU (état limite ultime) – La – ELU : situation durable et transitoire : 1,35.G max + 1,5.(Sn,
sécurité est obtenue en surestimant chaque sollicitation par Se) et 1,35.Gmax + 1,5.(1,2.Wn) ;
une pondération des efforts élémentaires qui la composent. – ELS : situations rares : G + (Sn, Se) et G + (1,2.Wn)
Cette pondération tient compte des possibilités d’erreur (esti-
mation) et du risque de plus ou moins grand qu’une telle • Pour un plancher :
répartition se produise.
– ELU : situation durable : 1,35.G max + 1,5Q ;
Cette sollicitation majorée permet de calculer une contrainte – ELS : situations rares : G + Q ;
normale de tension pondérée et/ou une contrainte tangentielle – situations fréquentes : G + ψ1.Q avec ψ1 = 0,77 pour un
pondérée en un point de la section droite. bâti-ment industriel.

Pour tenir compte de la nature de la sollicitation (traction, • Pour les portiques transversaux :
cisaillement, flambement), on détermine une contrainte carac-
téristique et on la compare à une limite caractéristique du – ELU : situation durable et transitoire : 1,35.G max + 1,5.Q +
matériau fixé par le règlement. (Sn, Se) 1,35.Gmax + 1,5.Q + (1,2.Wn)
1,35.Gmax + 1,5.(Sn, Se) + Q
Ainsi, les sollicitations majorées font l’objet de combinaisons 1,35.Gmax + 1,5.(1,2.Wn) + Q
d’actions et sont : – ELS : situations rares : G + Q + 0,67.(Sn, Se)
G + Q + 0,67.(1,2.Wn)
• pour une seule action variable : 1,35.Gmax + Gmin + 1,5Q :
G + (Sn, Se) + 0,67.Q
– Gmax étant une action permanente défavorable ; G + (1,2.Wn) + 0,67.Q
– Gmin, une action permanente favorable ; – Situations fréquentes : G + 0,77.Q
– Q, une action variable défavorable ; G + 0,15.(Sn, Se) + 0,65.Q
G + 0,2.(1,2.Wn) + 0,65.Q
• pour plusieurs actions variables : 1,35.Gmax + Gmin + 1,35ΣQi

Textes de référence Valeurs limites concernant les déformations – Les valeurs


• La norme NF P06-001 de juin 1986 – Bases de calcul des limites des déformations des structures métalliques ne sont
constructions – donne une estimation concernant les charges pas brutalement et réglementairement imposées car elles
d’exploitation. dépendent de divers critères propres à chaque construction.
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TBA1350 - 2
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TBA1350
BASE DE CALCUL DE L'EUROCODE 3

Exemple II - CLASSIFICATION DES SECTIONS TRANSVERSALES

L’installation de ponts roulants, d’ascenseurs, de façades vitrées,


etc, exigera des déformations très limitées et une grande rigidité A. L’Eurocode 3
des structures afin de garantir le bon fonctionne-ment des
installations. En revanche, la structure d’un simple entrepôt Principe – L’Eurocode 3 a instauré une classification des sec-
tolérera des déformations nettement plus importantes. tions transversales en fonction de critères comme
l’élancement des parois, la résistance de calcul, la capacité de
rotation plastique, les risques de voilement local, etc.
Les choix incombent donc aux concepteurs, maîtres Ainsi, quatre classes de sections ont été définies, allant de la
d’ouvrages ou utilisateurs, qui finalement sont censés con- section la plus performante à la section la plus fragile et
naître les contraintes diverses affectant la construction quant s’échelonnant de la classe 1 à 4 (cf. Tab. 1).
à son utilisation ou sa destination finale.
• La classe 1 concerne les sections transversales pouvant at-
Si ces choix n’ont pas été exprimés au niveau des cahiers des teindre leur résistance plastique, sans risque de voilement lo-
charges, le règlement Eurocode 3 recommande en général cal, et possédant néanmoins une capacité de rotation 2 importante pour former
les limites suivantes concernant les flèches et les une rotule plastique.
déplacements admissibles :
• La classe 2 concerne les sections transversales pouvant at-
• toitures : f ≤ l/200 ; teindre leur résistance plastique, sans risque de voilement lo-
cal, mais avec une capacité de rotation limitée.
• planchers : f ≤ l/250 ; • La classe 3 concerne les sections transversales pouvant at-
teindre leur résistance élastique en fibre extrême, mais non leur
• planchers supportant des poteaux : f ≤ l/400 ; résistance plastique, du fait des risques de voilement local.
• poteaux de portiques, déplacement : ≤ l/300 ; • La classe 4 concerne les sections transversales ne pouvant
atteindre leur résistance élastique, du fait des risques de
• poteaux de portiques avec pont roulant : ≤ l/500. voile-ment local.
Tab. 1 – Classification des sections transversales
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TBA1350 - 3
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TBA1350

BASE DE CALCUL DE L'EUROCODE 3


En fait, le nouveau règlement fait apparaître des types de on choisit la classe de la section la plus défavorable donc la
comportements correspondant à des « lois » pour chaque classe la plus haute afin de toujours se placer en sécurité du
classe de section de profil et permettra de choisir la méthode point de vue de la vérification.
de calcul de vérification des sections par une analyse plas-
tique ou, plus conventionnelle, élastique. Mécanisme de la plastification – Pour essayer de com-
prendre le mécanisme de la plastification, prenons pour une
Pour les parois comprimées d’une section transversale (âme ou petite démonstration une poutre isostatique sur deux appuis
semelle) qui se retrouveraient dans des classes différentes, soumise à une charge uniformément répartie « q » (cf. Fig. 1).
2

Fig. 1 : Mécanisme de la plastification.

Lorsque l’on augmente la charge, les contraintes ne sont plus


Le moment maximal est de la forme : . proportionnelles aux déformations, les fibres extrêmes se plas-
tifient. D’où : M ≥ Mel (cf. Fig. 1b).
La répartition des contraintes normales est linéaire (cf. Fig.
1a). On peut augmenter la charge jusqu’à plastification totale de la
section la plus sollicitée (pour nous, au milieu de la poutre.)
Le comportement du matériau est en phase élastique d’où : M dans ce cas, M atteint alors Mel. La zone centrale et plastifiée
≤ Mel, Avec Mel, le moment élastique correspondant au stade et la courbure de la poutre est très importante. On admet qu’il
où les contraintes sur les fibres extrêmes atteignent la limite se forme, dans la section médiane, une rotule plastique ou
élastique fy. articulation. La poutre se comporte comme deux éléments
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TBA1350 - 4
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TBA1355

Résistance des sections


transversales

I – Préambule............................................................................................... TBA1355 - 2
II – Traction et compression pure – Effort normal.................................... — 2
III – Cisaillement pur – Effort tranchant — 3
IV – Torsion pure – Moment de torsion — 7
V – Flexion simple – Moment fléchissant
VI – Flexion simple – Moment fléchissant et effort tranchant


10
14 2
VII – Flexion simple – Moment fléchissant et effort normal .................... — 16
VIII – Flexion simple –Momentfléchissant,effortnormal
.......................................................................................
et effort tranchant — 17

U nestatique
structure métallique correctement calculée présuppose d’avoir une stabilité
globale, c'est-à-dire aussi bien sur le plan de sa structure
générale, qu’au niveau individuel de tous ses éléments constitutifs.
À ce titre, on se rend compte notamment, au fil de l’article, combien sont importants
les calculs d’instabilité élastique.
Afin d’être utile et concret, l’auteur utilise successivement comme exemples des
cas précis comme :
• l’effort normal en traction et compression pure ;
• l’effort tranchant en cisaillement pur ;
• la torsion pure et le moment de torsion ;
• la flexion simple dans diverses situations de moment fléchissant :
– cas simple,
– avec effort tranchant,
– avec effort normal,
– avec effort normal et effort tranchant.
De nombreux exemples et des schémas explicatifs complètent, et explicitent,
chaque étape de calculs.
Le lecteur complètera la connaissance de ce domaine avec l’article [TBA1360] qui
traite plus spécifiquement des problèmes d’instabilité élastique.
Parution : mars 2006

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TBA1355

RÉSISTANCE DES SECTIONS TRANSVERSALES


I - PRÉAMBULE II - TRACTION ET COMPRESSION PURE –
EFFORT NORMAL (CF. FIG. 1)
Le calcul d’une structure exige que, sous toutes les combinai-
2 sons d’actions possibles, définies réglementairement, la
stabilité statique soit assurée tant globalement au niveau de
Définition – On ne considère que des poutres droites à plan
moyen, homogène et isotrope et présentant une loi de
comportement linéaire et élastique (cf. Fig. 1a).
la structure, qu’individuellement au niveau de chaque élément.
La réduction des forces à gauche se réduit en G et le centre
En effet, les actions développent diverses sollicitations qui de gravité de la section à une sollicitation unique et normale
génèrent des contraintes au sein du matériau et des déforma- (traction).
tions des éléments. Il s’agit donc, afin de garantir le degré de
sécurité souhaité (ou souhaitable), de vérifier que les con- La section correspondant au repère R étant prise comme réfé-
traintes et les déformations restent en deçà des limites rence (considérer fixe), après déformations la section (A) vient
admissibles. en (A’) et « a » en a’.
D’après l’hypothèse de Navier et Bernoulli, ∀ a ∈ (A) et pour
Deux cas de figure se présentent :
la direction , la déformation longitudinale est constante et
la déformation transversale est égale à 0.
• le cas des petites déformations ;
Ce résultat entraîne, d’après la loi de Hooke : ∀ a ∈ (A) et,
• le cas des grandes déformations. pour la direction , la contrainte normale est constante = –
E. et la contrainte tangentielle = – G. égale à 0.
Cas des petites déformations – Tant que l’on reste dans le D’où (cf. Fig. 1b) si l’on regarde la contrainte au point « a »,
domaine des petites déformations, on admet que les sollicita- les scissions seront maximale pour les directions situées dans
tions ne varient pas (ou peu) sous l’effet des déformations, ce un cône d’axe parallèle à x et de demi-angle au sommet π/4.
qui conduit simplement à vérifier que les contraintes restent
inférieures à la contrainte de ruine.
L’équation de déformations est :
Cas des grandes déformations – Dans ce cas, les déforma-
tions modifient considérablement les sollicitations qui les ont Et la variation de longueur du petit tronçon vaut :
initiées et nécessitent des calculs spécifiques.

L’apparition de déformations importantes dans certaines


pièces peut survenir :
dans le cas général où la section (A) est constante ( ) est
constant, d’où :
• dans le domaine élastique, lorsque la corrélation linéaire ef-
forts/déformations n’est plus vérifiée, les déformations aug-
mentant plus vite que les efforts appliqués ;
• dans le domaine élasto-plastique, lorsqu’il y a écoulement Remarque
plastique.
Par convention, on obtient de la compression si σ ≤ 0 et de
Les grandes déformations affectent les zones comprimées des la traction si σ ≥ 0.
pièces, qui peuvent présenter trois types de comportements Vérifications – Concernant la vérification d’un élément solli-
caractéristiques, dénommés phénomènes d’instabilité : cité en traction axiale, l’effort de traction N dans chaque
section doit toujours rester inférieur à l’effort résistant de trac-
• le flambement, qui affecte les barres simplement tion, avec comme expression :
comprimées (flambement simple) ou comprimées et fléchies
(flambement flexion) qui est très dangereux ; N ≤ NR = min de(Npl ;Nu ; Nnet)
Sachant que :
• le déversement, qui affecte les semelles comprimées des
piè-ces fléchies ; • Npl est la résistance plastique de la section brute et vaut N pl
= A.fy/γM0 ;
• le voilement, qui affecte les âmes des pièces fléchies. • Nu est la résistance ultime de la section nette au droit des
trous de fixation Nu = 0,9.Anet.fu/γM2 ;
L’étude des phénomènes d’instabilité élastique est particuliè-
rement importante en construction métallique, du fait de • Nnet est la résistance plastique de la section nette pour les as-
l’utilisation de plus en plus fréquente d’éléments minces ou semblages par boulons précontraints à L’ELU et vaut
présentant de grands élancements. N = A .f / .
net net y λM0
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TBA1355

RÉSISTANCE DES SECTIONS TRANSVERSALES

Pour ce qui concerne la vérification d’un élément sollicité en


compression axiale, l’effort de compression N dans chaque
section transversale doit rester inférieur à l’effort résistant de
compression (lorsqu’il n’y a pas de risque de flambement),
avec comme expression : N ≤ NR

Sachant que pour les sections de classes 1, 2, ou 3, N R = Npl


= A.fy/λM0 donne la résistance plastique de la section
brute, et que pour les sections de classe 4, N R = N0 = Aeff.fy/λM1
donne la résistance de calcul de la section brute au voilement
local. Avec Aeff l’aire efficace de la section.
La vérification des pièces à la compression simple est rare-
ment effectuée. En effet, celle-ci entraîne en général à la
vérification au flambement (cf. TBA 1360).

Exemple
2
Prenons un plat de 50 × 6 de nuance S 235 sollicité unique-
ment en traction pure par un effort (cf. Fig. 2) :
N = 55,6 KN (cf. Fig. 2a).
Le profil est de classe 1 donc : γM0 = 1
On doit vérifier N ≤ Npl avec Npl = A.fy/γM0
Comme : A = 50 × 6 = 300 mm 2 et fy = 235 MPa ⇔ Npl = 300 ×
235/1 = 70,5 KN
D’où : N ≤ Npl est vérifiée.
Si maintenant on perce un trou (cf. Fig. 2b) pour la fixation de ∅ 14, la section diminue.
Cette fois la section nette devient Anet = 300 mm2 – (14 × 6) = 216 mm
2
La vérification nécessaire est : N ≤ Nu = 0,9.Anet.fu/γM2 d’où :
Nu = 0,9 × 216 × 235/1,25 = 36,5 KN
Cettefois, lasection n’estplussuffisante car
N = 55,6 ≥ Nu = 36,5 KN.
Il faudra au minimum une section de :
III - CISAILLEMENT PUR – EFFORT TRANCHANT
(CF. FIG. 3)
Définition – Le système des forces à gauche d’une section droite
(A) est équivalent en son centre de gravité au seul effort
tranchant appelé maintenant V. Avec : =0; =0; =0
et ≠ 0.

Les forces de gauche tendent à faire glisser la partie gauche


par rapport à la partie droite est cela parallèlement à (A).

Une telle sollicitation est appelée cisaillement transversal.

Si la pièce ne comporte pas de plan de symétrie, bien que la


pièce soit chargée dans un plan principal d’inertie (donc =
0), on constate qu’une contrainte de torsion se manifeste.
Fig. 1 : Contrainte relative à la facette.
La définition du cisaillement pur ne s’applique correctement
Pour ce qui concerne la déformation due à la traction (géné- qu’à des pièces à plan moyen chargé dans ce plan.
ralement un allongement), la contrainte dans cette zone est
inférieure à la limite élastique f y et donc la déformation ε cor-
respondante est faible. La vérification est effectuée seulement Exemple
lorsque l’on veut évaluer l’allongement de la barre. Ne serait-ce
que pour vérifier le comportement de la structure déformée. Une poutre au droit d’un appui. Une tige de rivets ou un
boulon. Une cisaille.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est
strictement interdite. – © Editions T.I.
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49
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Fig. 2 : Traction pure.


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(glis

sem

ent)

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Ce qui entraîne, d’après la loi de Hooke :


• la contrainte normale : = – E. ⇒ =0;
• la contrainte tangentielle : = – G. ⇒ = constante.
Ce
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orisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. – © Editions T.I.

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355 -
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Référence Internet
TBA1360

Les problèmes d’instabilité


élastique

I – Le Flambement....................................................................................... TBA1360 - 2
A. Définition.............................................................................................. — 2
B. Étude théorique — 2
C. Longueur de flambement — 3
D. Conditions de sécurité
E. Vérifications


4
6 2
II – Le déversement ..................................................................................... — 15
III – Le voilement ......................................................................................... — 19
A. Origine ou causes du phénomène d’instabilité ................................ — 19
B. Vérifications ......................................................................................... — 20
1. Méthode post-critique ...................................................................... — 21
2. Méthode du champ diagonal de traction ....................................... — 21
C. Exemple ............................................................................................... — 23

Lesgenres,
problèmes d’instabilité élastique, objet de cet article, peuvent se classer en trois
successivement traités dans cet article : le flambement, le
déversement et le voilement.
Pour le flambement, après l’étude théorique du phénomène basée notam-ment sur
l’hypothèse d’Euler, l’auteur explicite la longueur de flambement, les conditions de
sécurité, et conclut en vérifiant les termes de la théorie d’Euler. De nombreux
exemples de calculs de flambement clôturent ce chapitre.
Concernant le déversement, l’origine ou les causes du phénomène d’instabi-lité
participent d’une recherche de l’économie.
Quant au voilement, qui correspond à une déformation accidentelle d’une pièce de
faible épaisseur mais de grande dimension, l’auteur propose deux méthodes de
calcul : celle du post critique simple et celle du champ diagonal de traction. Divers
exemples de calcul à l’appui facilitent la compréhension des divergences de ces
méthodes.
Le lecteur complétera la connaissance de ce domaine avec l’article [TBA1355] qui
traite plus spécifiquement des résistances de section transversale.
Parution : mars 2006

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est
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TBA1360 - 1
51
Référence Internet
TBA1360
LES PROBLÈMES D'INSTABILITÉ ÉLASTIQUE

I- LE FLAMBEMENT Quelle est alors la valeur de l’effort normal juste néces-saire


pour maintenir l’équilibre ? – Par hypothèse, la déformation est
faible. Le phénomène d’instabilité se mani-feste avant que le
matériau n’atteigne sa limite élastique, on reste donc dans le
domaine du comportement élastique. D’après la loi fondamentale

2 A. Définition
Définition – Le flambement fait allusion à la flamme.
de la flexion issue de la résistance des matériaux, le moment
fléchissant est de la forme :

(Flambée, flambage.) Il s’agit d’une pièce sollicitée à la com- avec M = N.y d’où :
pression simple avec une charge appliquée suivant l’axe
longitudinal rectiligne de la pièce.
Si on pose , on obtient une équation du
Explication du phénomène – L’expérimentation démontre
que l’effort de compression n’est jamais idéalement appliqué
suivant l’axe moyen de la section. En effet, les pièces ne sont genre :
jamais rigoureusement rectilignes de par les diverses manu-
tentions et transports, voire dès la sortie des laminoirs. Sur C’est une équation différentielle du second ordre et la résolu-
chantier, les poteaux ne sont jamais parfaitement verticaux. Et tion de cette équation est la solution d’une équation générale
si l’on rajoute à cela les tolérances de laminage (inerties de la forme : y(x) = A.sinα.x + B.cosα.x
varia-bles) ainsi que les défauts d’homogénéité (module
d’élasticité E variable) on comprend aisément que la charge La détermination des constantes A et B s’opère grâce aux
initialement appliquée à l’axe de la pièce se trouve conditions aux limites :
inévitablement décalée, générant par la même occasion un
petit moment de flexion « parasite » suffisamment important, • pour x = 0 ⇔ y = 0 donc B = 0 ;
mais réel est inévitable, et majorant considérablement la • pour x = l ⇔ y= 0 donc A.sinα.l = 0.
contrainte de compression. La pièce prend alors la forme
d’une flamme ondulée, d’où le nom de flambage. Ce Or, A ≠ 0, sinon y serait nul quel que soit x, donc sin α.l = 0
phénomène a été étudié par Euler (1743), Rankine, Dutheil, entraîne α.l = k.π d’où :
Love, Résal, etc., pour aboutir à de nombreuses formules tout
aussi complexes et aussi peu commodes.

Celle retenue par la commission européenne fait largement


référence à la théorie d’Euler. En supposant que y ne s’annule pas, c’est-à-dire que la poutre
reste fléchie et en équilibre, il faut que k soit au moins égal

à 1. Comme cela revient à faire d’où :


B. Étude théorique

Hypothèse d’Euler – Euler ne fait aucune hypothèse sur la


cause du flambement. Il suppose qu’une pièce parfaitement
cylindrique, sollicitée par un effort normal N de compression
suivant l’axe de la pièce x’, x, a pris sous l’influence d’une Avec k = 1, N est la charge (ou force) critique d’Euler et notée
cause indéterminée une faible courbure (cf. Fig. 1). NK .

Remarque
L’équation de la ligne élastique est pour k = 1 :

Pour l’équation devient : donc la

ligne élastique est une sinusoïde de la forme : .


La flèche étant petite, une charge N = NK maintiendra la
pièce dans l’état de déformation initiale.
Si N ≤ NK la pièce se redressera.
Si N ≥ NK la déformation augmentera et la rupture se pro-
duira brutalement.
En ce qui concerne la charge critique, celle-ci a été définie
en considérant une pièce articulée aux deux extrémités.
La formule d’Euler est applicable quelles que soient les
liaisons aux extrémités à condition de remplacer l par la dis-
Fig. 1 : Hypothèse sur le flambement – Pièce comprimée.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est
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TBA1360
LES PROBLÈMES D'INSTABILITÉ ÉLASTIQUE

tance lK qui sépare deux points d’inflexion, réels ou fictifs, de sieurs points intermédiaires ne peuvent pas se déplacer. À
la ligne élastique. ces points situés sur l’axe de la pièce, donc sur la ligne
d’action de l’effort de compression et où M = 0, correspondent
D’où : avec lK la longueur libre de flambement. des points d’inflexion de la déformée. Suivant leur nombre,
un, deux…, etc., la longueur libre de flambement sera :

C. Longueur de flambement lK = l0/2 ; lK = l0/3 ; lK = l0/n + 1


Dans les cas courant (cf. Fig. 2), la valeur de lK est déterminée en
considérant un poteau continu sur lequel un, deux ou plu-

Fig. 2 : Longueur de flambement.


Pièce encastrée à une extrémité et libre à l’autre (cf. Fig. L’équation de la déformée est de la forme :
2a) – Dans ce cas :

lK = 2.lo

Pièce encastrée aux deux extrémités (encastrements


Soit :
fixes) (cf. Fig. 2b) – Du fait de la symétrie :

lK = lo/2
Si on pose , on obtient une équation du genre :
Pièce encastrée aux deux extrémités (encastrement avec
déplacement latéral) (cf. Fig. 2c) – Dans ce cas :

lK = lo

Pièce encastrée à une extrémité, articulée et maintenue à C’est une équation différentielle du second ordre et la résolu-
l’autre (cf. Fig. 2d) – Dans la section x : tion de cette équation est la solution d’une équation générale

M = –N.y + F.x de la forme :


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TBA1360
LES PROBLÈMES D'INSTABILITÉ ÉLASTIQUE

La détermination des constantes A et B s’opère grâce aux bement n’est pas à craindre. En effet, la contrainte limite
conditions aux limites : élastique sera atteinte avant la contrainte critique.

• pour x = 0 ⇔ y(0) = 0 donc B = 0 ; Par contre, pour tout élancement supérieur à l’élancement cri-
tique, la pièce périra par flambement.

• pour x = l ⇔ y(lo) = 0 d’où : (1) À la limite de bifurcation d’équilibre, pour laquelle σ K = σe, cor-
respond l’élancement critique λK. Dans le cas d’un poteau bi-
articulé en acier, l’élancement critique vaut : (cf. Fig. 3) :
Et la dérivée y’(lo) = 0 d’où : (2)

Le système d’équations (1) et (2) a une solution non nulle si


et seulement si c’est-à-dire pour

2
N ≠ 0. Ce qui entraîne que tg.α.lo = α.lo

En supposant que y ne s’annule pas entre A et B, la valeur à


retenir est la plus petite différente de zéro. On démontre que
cette valeur est :

D’où : et comme

Qui devient :

Dans l’expression (3) le coefficient 2 est repris par le


règlement par un coefficient m qui prendra différentes valeurs
en fonction des conditions aux appuis.
Fig. 3 : Élancement critique.
Pièce encastrée à une extrémité, articulée et libre à l’autre
(cf. Fig. 2e) – Dans ce cas : Remarque
lK = 2.lo/3 Cette théorie a l’avantage de la simplicité mais n’est pas
véri-fiée par l’expérience. Pratiquement les hypothèses ne
Ces valeurs de lK ainsi que m sont précisées dans les Euro- sont jamais vérifiées.
codes 3.
L’expérience montre que la théorie d’Euler est valable pour
les faibles élancements λ ≤ 20 et pour les grands élancements
λ ≥ 100. Mais elle ne l’est pas pour les élancements moyens
D. Conditions de sécurité qui sont les plus fréquents.

Contrainte critique – À la charge critique d’Euler Ce fait est d’autant plus grave que l’écart entre théorie et
expé-rience ne va pas dans le sens de la sécurité.
(1) on peut faire correspondre une contrainte cri-
La connaissance de cette théorie est cependant nécessaire
car la charge (ou la contrainte) d’Euler intervient dans les
tique (A étant la section droite de la poutre). méthodes utilisées actuellement.
Amplification de la déformée initiale – À partir de cette
théorie, il est intéressant d’examiner la déformation de la
D’où on peut écrire avec (1) : avec pièce par une amplification de la déformée initiale. Prenons
pour démonstration une poutre articulée aux deux extrémités.
(cf. Fig. 4).
, i étant le plus petit rayon de giration de la section
Par hypothèse, l’équation de la déformée initiale est de la
droite de la pièce qu’il faudra prendre en compte pour la vérifi-
cation et pour la détermination d’un coefficient de réduction x. forme :
Donc pour une inertie l minimale et à l’élancement maximal
Sous l’action de N appliquée suivant l’axe théorique, la
.
déformée prendra un accroissement y1.

D’où finalement : Après le nouvel équilibre, l’expression du moment devient :


M(x) = –N(yo + y1) et l’expression de la déformée s’écrit :
Élancement critique – Mais quel est l’élancement critique
λK ? (1)

L’intégrale générale de cette équation est de la forme :


Soit pour l’élancement critique . Théoriquement,
y1 = A.sinα.x + B.cosα.x +
pour tout élancement inférieur à l’élancement critique, le flam-
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Référence Internet
TBA1360
LES PROBLÈMES D'INSTABILITÉ ÉLASTIQUE

• En phase 1 : la barre bi-articulée présente une déformée ini-

tiale . Le comportement est élastique et la flèche


au milieu est égale à : f = fo + f1 et s’écrit aussi :

• En phase 2 : la section au milieu est partiellement plastifiée.


• En phase 3 : il y a création d’une rotule plastique et le
moment plastique transmis devient Mp = 2.A.σe s’il n’est pas
contrarié par la présence de N.

Fig. 4 : Amplification de la déformée initiale.


2
Encore une fois, la détermination des constantes A, B et C
s’opère grâce aux conditions aux limites ;

• pour x = 0 ⇔ y1 = 0 donc B = 0 ;
• pour x = l ⇔ y1 = 0 donc A.sinα.l = 0 ;
• pour x = l/2 ⇔ y1 = f1 donc A.sinα.l/2 + C = f1.
La seconde condition nécessite soit :

• A = 0 ⇔ C = f1 ;
• α.l = 0 ;
• α.l = π ⇔ A + C = f1 pour que la troisième condition soit
satis-faite.

Dans tous les cas, on aura : C = f1 et

• Soit : (2) et en identifiant (1)

avec (2) il vient :

ou : Fig. 5 : Flambement – Plastification de la section.

La flèche au milieu vaudra simplement : .


En remarquant que : et en faisant
On peut représenter sur un graphique (cf. Fig. 6) le compor-
le rapport membre à membre :
tement de cette barre. On remarque que, en dessous d’un
point de bifurcation d’équilibre, ou N = N K pour une barre idéa-
avec toujours
lement parfaite et en équilibre, il existe une loi de
comportement (phases 2 et 3) qui se traduit par une diver-
gence d’équilibre associée à une plastification partielle. Le
point d’intersection des deux courbes correspond à un point
de divergence d’équilibre. Ce point correspondrait à une ruine
L’équation de la ligne moyenne après déformation devient : brutale de la section.
Sollicitation de flexion simple avec compression : règle
du tiers central – Imaginons pour finir un poteau de section
rectangulaire comprimé par un effort normal P appliqué à une
• Soit : . Cette ligne correspond à une am- distance u de l’axe de la pièce (cf. Fig. 7).
plification de la déformée initiale dans le rapport Le moment fléchissant est alors un vecteur porté par un des axes
principaux de la section. La sollicitation est donc celle de
et est appelée coefficient d’amplification de la flexion simple avec de la compression. (C’est le début du
flambement.)
contrainte. Ce coefficient prendra des valeurs différentes en
fonction des conditions aux appuis. Cette sollicitation est intéressante à étudier. Prenons les élé-
ments de réduction en G ; ceux-ci ont pour valeurs : N = –P et
Et la flèche au milieu vaut : M = P.u. La répartition des contraintes normales dans la
section nous donne donc :
Plastification de la section – Si maintenant on continue de
charger en augmentant N de manière à plastifier la section
(cf. Fig. 5), on peut définir trois phases de comportement.

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2
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Techniques du bâtiment : Construire métallique
(Réf. Internet 43806)

1– Dimensionnement des éléments d'ossature en acier

2– Dimensionnement des sections


3
3– Fabrication et mise en œuvre Réf. Internet page
Les critères de choix des aciers de construction TBA1364 59

La découpe industrielle des aciers de construction TBA1368 61

L'usinage et la mise en forme des aciers de construction TBA1370 65

Rivetage, boulonnage et collage des aciers de construction TBA1374 71

Le soudage des aciers de construction TBA1376 75

Conception, typologie et spécificités des assemblages métalliques TBA1380 85

Les constructions parasismiques en acier TBA1398 99

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57
3
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Référence Internet
TBA1364

Les critères de choix des aciers de


construction

I – Choix de la nuance de l’acier................................................................TBA1364 - 2


A. Pour les ensembles............................................................................. —.........2
B. Pour les pièces ou sous-ensembles........................................................ —.........2
II – Choix de la qualité de l’acier....................................................................—.........2
III – Facteurs modifiant les caractéristiques de l’acier........................................ —.........3
IV – Éléments de conclusion........................................................................ —.........3

L’ acier est réputé pour ses propriétés élastiques, ductiles et résistantes à 3


la rupture. Cependant, choisir un acier de construction suppose de
connaître différents autres paramètres comme sa nuance, sa qualité, et surtout
tous ces facteurs d’influence mécanique (écrouissage, traitements thermiques,
vitesses d’essai, etc.), ainsi que les contraintes de traction triaxiales, les pro-
cessus de rupture, l’alternance des sollicitations, etc.
Un article très court et synthétique avec un diagramme récapitulatif et com-paratif
des principales influences mécaniques rencontrées en conditions réelles d’utilisation.

Le lecteur complétera la connaissance de ce domaine avec l’article [TBA1330] qui


traite plus spécifiquement du comportement général de l’acier.
Parution : décembre 2007

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Référence Internet
TBA1368

La découpe industrielle des aciers de


construction

I – Matière première.................................................................................... TBA1368 - 2


II – Introduction ........................................................................................... — 2
III – Principe de la découpe ........................................................................ — 2
IV – Le cisaillage .......................................................................................... — 2
V – Le poinçonnage .................................................................................... — 3
VI – L’oxycoupage ....................................................................................... — 6
VII – La découpe au laser............................................................................ — 8
VIII – La découpe au plasma ............................................................................................................................ — 11
IX – Autres technologies de découpes
X – Le tronçonnage .....................................................................................


12
14 3
omment découper industriellement des aciers de construction ? Devenue un pan
déterminant de tous les secteurs de l’industrie, la découpe de l’acier a ses propres spécificités
C
techniques car elle n’a cessé de vivre une métamorphose significative au fil des évolutions
technologiques.
À partir essentiellement de barres, tubes, tôles et plaques d’acier, le profes-sionnel
pratique quatre sortes de manipulation : découpes, perforations, mises en forme et
assemblage.
L’article explore dans le détail les diverses méthodes de découpe, depuis la plus
ancienne, le cisaillage, jusqu’à la découpe par jet d’eau (la plus récente), en passant
par le poinçonnage, l’oxycoupage, la découpe plasma, l’électroéro-sion et la découpe
chimique et la découpe laser.
Très pédagogique, l’auteur reste concret dans le survol de toutes ces méthodes de
découpe de l’acier en citant des applications précises, souvent méconnues, telles que
la chaudronnerie, le grugeage, l’usage de la poudre de fer, … Sans oublier d’aborder
les défauts possibles de coupe et leurs causes probables.

La seconde moitié de l’article est consacrée aux découpes sophistiquées que sont
les découpes laser, plasma et enfin par jet d’eau, chimie et électroérosion à fil. Dans
les premiers cas, il est donné des conseils de choix de types d’arcs, entre autres.
Dans le dernier cas, caractéristiques, avantages et inconvénients y sont résumés.

L’article se termine en expliquant le principe du tronçonnage réservé à la découpe


des barres.
Parution : décembre 2007

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Référence Internet
TBA1368
LA DÉCOUPE INDUSTRIELLE DES ACIERS DE CONSTRUCTION

I- MATIÈRE PREMIÈRE III - PRINCIPE DE LA DÉCOUPE

Opérations de découpe – La matière première du charpen- Deux principes – Nous distinguons les deux principes
tier est essentiellement formée de barres, de tubes, de tôles suivants :
et de plaques qu’il convient de mettre aux dimensions, de • Soit on exerce de chaque côté de la pièce un effort mécanique
percer et de mettre aux formes prévues aux plans, avant de pour obtenir la rupture. Le cisaillage peut s’obtenir d’un seul coup
3 les assembler. Telles sont les opérations de découpe les plus
couramment utilisées.
(poinçonnage), ou progressivement (cisaillage des tôles).

• Soit on crée une saignée le long du contour à découper.


Mécaniquement (jet d’eau), thermiquement (plasma, oxycou-
page), ou par action combinée (fil en électroérosion).
II - INTRODUCTION Avantage du procédé – C’est un procédé très économique
car la perte de matière est minimale et donne une précision
Les divers procédés de découpe – Les principes de la suffisante et un bon état de surface. Les déformations sont
découpe existent depuis très longtemps. Dans la vie quoti- fai-bles, ce qui évite les reprises. Les matières diverses
dienne, il est nécessaire de découper les aliments, les tissus, pouvant être travaillées peuvent donner des formes plus ou
les bois... moins complexes et le temps d’usinage est souvent plus court
que par les autres procédés.
Dès le début de l’ère industrielle, on trouve la découpe. Les
progrès de la chimie et la généralisation de l’électricité per-
mettent, dès la fin du XIXe siècle, la découpe du métal par IV - LE CISAILLAGE
cisaillage et autorisent ainsi les travaux de chaudronnerie,
dont le soudage.
Principe du cisaillage – On réalise la séparation totale ou
Dans le même temps, l’oxycoupage se développe comme un partielle d’un élément métallique à l’aide de deux lames dont
dérivé du soudage. l’une au moins est mobile (cf. Fig. 1).
Sous l’action de la contrainte imposée par la partie active des
À partir de 1920, la connaissance de la lumière due à Einstein lames, une déformation élastique se produit, puis un glisse-
et la maîtrise des énergies permettent la naissance d’autres ment avec décohésion du métal suivant 2 directions formant
procédés. Les études sur les matériaux nouveaux et le déve- un angle. Cet angle, ainsi que la profondeur de décohésion
loppement de l’informatique viennent s’ajouter à ces progrès. varient suivant la nuance du métal et son état (cf. Fig. 1a).
Ainsi, de nouveaux procédés apparaissent successivement :
Le profil de la face cisaillée peut être amélioré en améliorant
• la découpe plasma, dérivée de l’oxycoupage ; la direction du glissement par le jeu (cf. Fig. 1b).
Ceci a lieu au détriment de la perpendicularité de la coupe. Ce
• l’électroérosion et la découpe chimique rendues possibles paramètre est pris en considération pour les métaux peu
par la connaissance des atomes ; fragiles, la décohésion finale n’ayant pas d’effet secondaire.

• la découpe laser associée au soudage, toujours en évolution ; Pour les métaux fragiles, la décohésion peut amorcer une fis-
suration longitudinale (sens des fibres) nécessitant un réglage
• le jet d’eau, dernier né, a commencé en 1970 et s’est déve- précis du jeu.
loppé depuis 1980.
On prend généralement :

Importance du procédé • β = 4° pour les aciers durs ;


• β = 6° pour les aciers doux et est légèrement diminué par
La découpe industrielle occupe une place de plus en plus
grande dans tous les secteurs de l’industrie. On la retrouve l’affûtage (90° > θ > 50°) suivant la dureté du métal à cisailler.
dans les ateliers de structures métalliques mais aussi en On modélise l’opération de cisaillage à un couple tendant à
chaudronnerie (cisaillage, poinçonnage, oxycoupage) ainsi
que sous des aspects modernes, comme le laser et le jet faire basculer la pièce (action de F) d’où la force F 1. Le métal
d’eau que l’on retrouve également dans l’agro-alimentaire, intercalé introduit une contrainte F2 qui produit l’arra-chement
l’industrie du tissu, du cuir, du carton, des matériaux compo- et a une incidence sur les dimensions du produit découpé.
sites et des matériaux de très grande dureté de l’industrie
automobile ou aéronautique. Les autres procédés sont très Pour le caillage avec des lames parallèles on peut évaluer
utilisés pour l’usinage des matériaux métalliques même très l’effort F nécessaire pour la coupe à :
durs et pour des formes complexes et ou de petites dimen-
sions. F = L1.e.Rc ce qui donne environ F1 = 45 % de F.
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Référence Internet
TBA1368
LA DÉCOUPE INDUSTRIELLE DES ACIERS DE CONSTRUCTION

Avec Rc (la résistance au cisaillement) égale à 0,8.Rm (Rm cisaillage plus faible. L’effort peut donc se traduite par la
Résistance maxi à la traction de la matière). e2.R
formule : F = c .
Pour le cisaillage avec un angle des lames, l’effort est 2.tanα
considérablement moindre étant donné une section de
3

Fig. 1 : Principe de cisaillage (© ETI).

Les différents cisaillages – On distingue : V- LE POINÇONNAGE


• le mode de cisaillage (cf. Fig. 2) avec des lames parallèles
(cf. Fig. 2a) où le cisaillage est simultané sur toute la longueur Principe – Le poinçonnage consiste à forcer un poinçon à
et on obtient une coupe généralement rectiligne. Effort travers le métal. Il se détache de la pièce un morceau de
important ; forme vaguement tronconique appelé débouchure ou riblon
(cf. Fig. 3).
• et le cisaillage avec des lames obliques (cf. Fig. 2b) où il faut
un angle important puisque F décroît. Si α > 15° le métal peut La forme irrégulière du trou oblige à percer à un diamètre de 1
se dérober (cf. Fig. 2c). Il faut trouver un compromis afin que à 2 mm supérieur au passage d’un rivet ou d’un boulon qui
la partie découpée et fortement fléchie ne soit pas trop doit le traverser.
déformée (cf. Fig. 2d). C’est un cisaillage sur un contour fermé. La section du poinçon a
la forme de l’ajour à poinçonner ou de la pièce à découper :
Avec trois types de cisailles :
• la tôle est mise en position entre la matrice d’une part et le
• à lames longues : type cisailles guillotines avec 2°30 < α < poinçon et le serre-flan d’autre part (cf. Fig. 3a) ;
6° pour les coupes rectilignes. L’angle le plus faible ne
déformant pas la longueur découpée si F 2 (cf. Fig. 1a) est • la tôle est serrée entre la matrice et le serre-flan (cf. Fig. 3c) ;
annulée par une largeur de bande suffisante ;
• découpage de la tôle par le poinçon (cf. Fig. 3b) ;
• à lames étroites avec α = 15° pour les coupes de formes cur-
vilignes ou sinueuses avec une avance constante et une coupe • le poinçon remonte avant le serre-flan qui fait fonction de
progressive. Pour une épaisseur constante, la diminution de L (la dévêtisseur : il empêche la tôle de remonter avec le poinçon et de
longueur de la coupe) réduit la surface de contact (tôle/la fléchir. Enfin, le serre-flan remonte pour effectuer un autre
lame) facilitant ainsi une oscillation de la pièce qui est libérée à cycle (cf. Fig. 3d).
chaque point mort haut de la machine et ainsi la découpe d’une Sauf moyens spéciaux, le poinçonnage, qui demande une
pièce autre que rectiligne (cisaille à lame courte) ; pression considérable, est utilisé que sur des tôles
d’épaisseur dépassant rarement 15 mm. C’est un procédé
• à lames circulaires (cf. Fig. 2e) : les lames sont rotatives et souvent utilisé car il est rapide et peu coûteux.
motrices. Pour un diamètre convenable des lames et bien
réglé, le métal à découper est entraîné et cisaillé en continu. Les efforts exercés sur le métal produisent un écrouissage
Leurs axes peuvent être parallèles ou inclinés par rapport au local, parfois des amorces de déchirures et toujours des con-
plan de coupe (cf. Fig. 2f). traintes résiduelles qui réduisent sa résistance aux charges.
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TBA1370

L’usinage et la mise en forme


des aciers de construction

1. L’usinage.................................................................................................... TBA1370 - 2
2. La mise en forme ..................................................................................... — 7
I – Le pliage.................................................................................................. — 7
A. Les plieuses universelles .................................................................... — 7
B. Les presses plieuses............................................................................ — 9
II – Le coudage ............................................................................................ — 12
............................................................................................
............................................................................................. III–Lecintrage — 13
IV – Le roulage — 16
3
L’ usinage et la mise en forme des aciers de construction ne se résument pas aux opérations
de perçage même si celles-ci représentent l’essentiel
des étapes d’usinage en assemblages d’aciers par rivets ou boulons.
C’est ainsi que l’article étudie successivement les conditions de coupe, les
caractéristiques du foret hélicoïdal, la notion de « vitesse de moindre usure », les
contraintes à une bonne lubrification lors de la mise en œuvre d’un foret (la vitesse de
coupe dépend du type de matière).
En sus aux opérations de perçage classiques, se surajoutent parfois le lamage,
l’alésage, le taraudage, le carottage, le trépannage, avec un schéma démonstratif à
l’appui. Autant de termes propres au vocabulaire d’un chau-dronnier, métallier ou
charpentier, mais peu connu d’autres professions.
En résumé un article exhaustif sur l’usinage et la mise en forme des aciers de
construction. Le lecteur complétera la connaissance de ce domaine avec l’article
[TBA1374] qui traite plus spécifiquement du rivetage, boulonnage et collage des
aciers de construction.
Parution : décembre 2007

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L’USINAGE ET LA MISE EN FORME DES ACIERS DE CONSTRUCTION

1 L’usinage
L’outillage – Les opérations de perçage constituent l’essentiel Le foret hélicoïdal – On caractérise en général le foret par
des opérations d’usinage en vue des assemblages par rivets ou son diamètre, sa longueur et sa matière. La matière à usiner
boulons. Il s’agit de réaliser des trous pour lesquels on recherche va caractériser la géométrie de l’outil, le type d’affûtage ainsi
une forme cylindrique par coupe de métal en pleine matière. que l’angle d’hélice du foret (cf. Fig. 1).
L’opération qui consiste à réaliser un trou par découpe
oxyacétylénique ou par plasma (ZIP) est prohibée. La figure 2 nous donne un comparatif sur les incidences des
angles de la partie active pour le perçage de l’acier.

3
Fig. 1 : Le foret hélicoïdal (© ETI).
Conditions de coupe – La condition essentielle pour l’usi- Cette vitesse de rotation est directement liée à la vitesse de
nage par enlèvement de copeaux est de déterminer la vitesse coupe de l’outil. La vitesse de coupe correspond à la longueur
de rotation de l’outil en tour par minute (N = tr/min). Non seu- du copeau que produirait l’outil en une minute et est exprimée
lement pour l’obtention d’un trou mais aussi pour que en mètre/minute.
l’opération puisse donner le meilleur résultat de coupe avec
une usure d’outil la moins prématurée possible. Elle est donnée par le fabricant et est directement liée à la
nature du matériau de l’outil mais aussi au mode de travail
En effet, une vitesse trop lente ou inversement trop rapide va (perçage, fraisage, tournage…) à la nature du travail
entraîner la détérioration quasiment instantanée de l’outil. (ébauche ou finition…) à la nature du métal à travailler ainsi
qu’aux angles d’affûtage.
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L’USINAGE ET LA MISE EN FORME DES ACIERS DE CONSTRUCTION

Fig. 2 : Incidence des angles de la partie active pour le perçage de l’acier (© ETI).
Ainsi, pour un outil en acier rapide courant de type X 165 W C o V La vitesse de moindre usure V0 est celle qui donne le débit
Cr 12 10 05 04, la vitesse de coupe recommandée pour percer de maximum D0 (cf. Fig. 5a).
l’acier ordinaire est de l’ordre de 25 m/min. Mais pour des aciers à
outil de meilleure qualité on peut, dans certaines condi-tions, On peut également démontrer qu’il existe entre V0 et Vl une
tourner avec des vitesses de coupe allant jusqu’à 80 m/min. Il vitesse qui donne un débit de moitié : D = D0 .
existe aussi des outils types stellites, céramiques ou diamants où e 2
la vitesse de coupe peut atteindre 800 à 1 000 m/min.
Cette vitesse V = 4 V est appelée vitesse économique. Elle
La figure 3 donne des vitesses de coupes pour le percement
e 3 0
de matières courantes avec un outil en acier rapide.
donne une usure plus rapide de l’outil mais elle permet
Pour la détermination de la vitesse de rotation (N = tr/min), il d’obtenir une production horaire plus importante (cf. Fig. 5b).
suffit de prendre la longueur du copeau pour une minute
(Vitesse de coupe Vc = m/min) et de la diviser par la longueur Le choix entre vitesse de moindre mesure et vitesse écono-
qu’effectue l’arrête tranchante en un tour. Pour un foret, c’est mique se fera en fonction de l’outil. En effet, si celui-ci est
le périmètre. difficile à confectionner, difficile et long à affûter ou avec un
V positionnement et réglage important, la vitesse de moindre
D’où : N = . mesure est préconisée.
π.D
Ce choix est rarement mis en évidence en structures métalli-
Un abaque permettra de déterminer avec une relative préci-
sion la fréquence de rotation (cf. Fig. 4). ques mais il est important d’en avoir une notion.

Vitesse de moindre usure – Le volume de copeaux qu’un Lubrification – Le foret travaille dans des conditions difficiles.
outil est susceptible de produire entre deux affûtages succes- Il est soumis à des efforts de torsion, de flambage et de frot-
tement qui crée un échauffement difficile à refroidir dans les
sifs s’appelle le débit. Il est exprimé en décimètres cubes
trous profonds car l’âme du foret ne coupe pas. L’usure des
(dm3) (cf. Fig. 5). listeaux peut entraîner le coincement du foret dans les trous
Une courbe résultant de travaux expérimentaux montre les profonds.
débits d’un outil en fonction des vitesses en partant d’un outil
affûté jusqu’à nécessité d’un réaffûtage pour chaque essai. Afin de préserver les caractéristiques du foret il faut refroidir
On constate que, pour une vitesse limite Vl il y a l’usure cet outil. Généralement celui-ci se fait par arrosage abondant
instan-tanée de l’outil. De la même manière, pour une vitesse de l’outil de la pièce. Le principe consiste à absorber la quan-
tité dechaleur produite par un lubrifiant.
trop lente V1 l’outil s’use prématurément.
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L’USINAGE ET LA MISE EN FORME DES ACIERS DE CONSTRUCTION

Fig. 3 : Vitesse de coupe pour le percement des matières courantes avec un outil en acier rapide(© ETI).
Le lubrifiant permet la diminution du frottement du copeau par Dans le cas contraire, le perçage est une opération d’ébauche, la
rapport à l’outil, empêche la « soudure » du copeau adhérent finition se fait ensuite avec un outil de forme (alésoir) ou un outil à
et évacuent la chaleur produite. aléser, on parle alors d’alésage. D’autres applications peuvent
être réalisées à partir de l’opération de perçage :
Les lubrifiants utilisés doivent très conducteurs pour évacuer la chaleur
produite, très lubrifiant pour réduire le frottement, très mouillant pour • le lamage : exécution soignée de logements pour tête de vis ;
s’infiltrer entre l’outil et le copeau, rès onctueux pour résister aux
efforts, très stable pour conserver ses qualités dans le temps, protéger • l’alésage : obtention, pour un trou, d’une bonne précision géo-
contre la corrosion et demeuré antiseptique. métrique et dimensionnelle ainsi que d’un bon état surface ;
Les lubrifiants peuvent être de différente nature et en fonction,
principalement, de la nature du métal usiné. Pour les aciers, on • le taraudage : usinage de sillons hélicoïdaux pour former des
prend généralement un lubrifiant d’origine minérale (huile de filets dans la paroi d’un trou (sur une tige, la même opération
coupe « chimique » + eau). L’aluminium est lubrifié au pétrole ou s’appelle le filetage) ;
au suif. La fonte et les alliages de cuivre ne sont pas lubrifiés.
• le carottage : obtention d’un disque de diamètre variable
Autres applications – Le perçage peut être une opération de selon l’outil choisi ;
finition lorsque les qualités géométriques (dimension, état de
surface) obtenues sont suffisantes pour la fonction à assurer • le trépannage : réalisation de trou de grand diamètre de
(passage de vis) (cf. Fig. 6). faible épaisseur (tôles).
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L’USINAGE ET LA MISE EN FORME DES ACIERS DE CONSTRUCTION

Fig. 4 : Abaque permettant de déterminer avec une relative précision la fréquence de rotation(© ETI).
Fig. 5 : Débit d’un outil en fonction de la vitesse (© ETI).

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TBA1374

Rivetage, boulonnage et collage


des aciers de construction

1. Les assemblages..................................................................................TBA1374 - 2
I – Nature de la liaison réalisée.....................................................................—.........2
II – Le rivetage.......................................................................................... —.........3
III – Le boulonnage.....................................................................................—.........9
2. Le collage................................................................................................ —.......17
I – Principe...............................................................................................—.......17

3
Dans le domaine de la construction métallique, les techniques d’assem-blage sont fondamentales. En
effet, les pièces métalliques sont des ajouts
d’éléments finis assemblés entre eux selon un savoir-faire à maîtriser.
Les méthodes utilisées vont du soudage au frettage, en passant par, entre autres,
le collage, le vissage ou encore le clippage. Pour choisir la solution technique la plus
appropriée à un assemblage, il faut connaître la nature de la liaison réalisée : s’agit-il
d’un assemblage continu ou discontinu ?
Quel est le rivetage adapté à la pièce à travailler (par clinchage, sertissage, etc.) ?
Dans le cas de rivets et boulons, quelles distances et entraxes faut-il prévoir suivant
la structure de l’acier en jeu ? Comment calculer une ligne de trusquinage ? Que
signifie rivetage à froid ou rivelonnage ? Comment recon-naître les caractéristiques
géométriques du boulonnage ? Quelles sont les spécifications Eucodode d’un boulon
? Quelles sont les dispositions construc-tives d’un assemblage par boulons ? Voici
quelques-unes des questions auxquelles répond concrètement cet article.

Le rivetage, boulonnage et collage des aciers de construction est ici intelli-gemment


synthétisé. Le lecteur curieux complétera la connaissance de ce domaine avec
l’article [TBA1370] qui traite plus spécifiquement de l’usinage et de la mise en forme
des aciers de construction.
Parution : décembre 2007

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RIVETAGE, BOULONNAGE ET COLLAGE DES ACIERS DE CONSTRUCTION

1 Les assemblages
Introduction – La plupart des pièces de structures métalli- I - NATURE DE LA LIAISON RÉALISÉE
ques sont constituées d’éléments finis assemblés entre eux.
Les métaux ferreux et non ferreux peuvent être assemblés de
multiples façons : soudage, collage, vissage, rivetage, agra- Assemblages discontinus – L’examen de la liaison réalisée
fage, sertissage, clippage, frettage... (cf. Fig. 1) montre une discontinuité entre les surfaces de
contact (cf. Fig. 1a).
Définition – Un assemblage est une liaison complète durable
qui solidarise deux ou plusieurs pièces sans possibilité de La zone de contact entre deux pièces présente un état de
mouvements relatifs. On distingue : surface moyen. On remarque l’importance des espaces vides
séparant les deux pièces : le contact est ponctuel.
• les assemblages permanents : le démontage (séparation des
pièces) est impossible ou du moins difficile. La liaison est
3 Ce type de liaison caractérise les assemblages mécaniques
irréversible ; qui réalisent et maintiennent un simple contact entre deux
pièces grâce à un élément extérieur dont la déformation élas-
• les assemblages démontables : les pièces sont liées de tique assure un serrage durable des pièces. Dans la pratique,
façon réversible, la fréquence des démontages est alors un ce type d’assemblage mécanique est réalisé par vissage
para-mètre important. (démontable) ou rivetage (permanent) ainsi qu’à la déforma-
tion d’une ou des pièces constitutives de l’assemblage (c’est
le cas notamment du sertissage, clippage, dudgeonnage).
Ces assemblages sont permanents.
Fig. 1 : Nature de la liaison (© ETI).
Assemblages continus – Ils sont réalisés selon les procédés • Par dilution
suivants :
Ces techniques qui utilisent une fusion localisée des bords sont de
• Avec un matériau de remplissage très loin les plus utilisées ; elles constituent l’ensemble des
L’espace séparant les deux surfaces en contact est comblé procédés de soudage en phase liquide. Le mélange en phase
(cf. Fig. 1b) soit par un adhésif non métallique (procédé de liquide de deux matériaux métalliques nécessite des points de
col-lage), soit par un métal différent de celui qui constitue les fusion voisins et la miscibilité des deux matériaux, ce qui est le
pièces à assembler (procédé de brasage). La liaison qui s’éta- cas de tous les alliages d’aluminium (cf. Fig. 1c).
blit ainsi peut être le résultat de plusieurs phénomènes
physico-chimiques comme : • Par déformation plastique
– l’attraction physique due aux forces interatomiques ; Sous l’action d’une action mécanique suffisante (pression), la
– une liaison chimique résultant de la formation d’un composé déformation plastique du métal assure un contact
intermédiaire dont la nature est fonction des matériaux en suffisamment intime pour qu’une liaison interatomique puisse
présence. avoir lieu en phase solide (cf. Fig. 1d).
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RIVETAGE, BOULONNAGE ET COLLAGE DES ACIERS DE CONSTRUCTION

Ces techniques sont relativement peu utilisées et souvent Principe – Un rivet se compose d’une tige cylindrique munie
combinées avec un apport thermique qui facilite la liaison. d’une tête appelée tête d’origine. Après introduction dans le
Elles sont utilisées pour des applications spécifiques : trou des pièces, la partie émergeante est refoulée, ce qui pro-
soudage à froid des feuilles minces. La liaison s’effectuant en voque le gonflement de la tige qui remplit le logement et la
phase solide, elles offrent d’intéressantes possibilités formation d’une tête de fermeture ou rivure qui assure un
d’assemblage de métaux différents (aluminium-cuivre). serrage axial (cf. Fig. 2).
La longueur à prévoir en plus de l’épaisseur à assembler est
Remarque
de 1,5 fois le diamètre du rivet pour une tête ronde et de 0,8
La réalisation d’une liaison continue n’est pas toujours fois le diamètre pour une tête fraisée (cf. Fig. 3).
nécessaire sur toute la surface de contact des pièces (sou-
dage par points). Un assemblage riveté est conçu pour travailler généralement
au cisaillement car il est moins adapté aux efforts axiaux et
Choix d’une technique d’assemblage – Il se fait principale- comporte plusieurs rivets. Ce procédé est maintenant concur-
ment en fonction des caractéristiques essentielles de rencé par le soudage par points et par les procédés de
l’assemblage désiré (démontable ou permanent), de la nature collage mais il reste très utilisé notamment dans
des matériaux assemblés et des qualités demandées à la l’aéronautique car il permet l’assemblage de matériaux
liaison (résistance, étanchéité...). d’épaisseurs différentes et/ ou de compositions différentes, ne
crée pas de perturbations thermiques dans les pièces
Ainsi, les assemblages mécaniques sont en principe les seuls assemblées et ne nécessite pas d’investissements coûteux.
démontables, les techniques de collage trouvent leur intérêt
dans les nombreuses possibilités d’assemblage de matériaux
très différents, mais les techniques utilisant une fusion des
bords des pièces (procédés de soudage courant) sont les plus
Avec les procédés actuels, l’opération s’effectue facilement et
peut être automatisée. 3
utilisées.
Seule une bonne connaissance de tous les procédés utilisa-
bles et des conditions de réalisation de l’assemblage
(équipements disponibles, importance de la série, coûts,
délais...) permet de faire un choix judicieux répondant aux
pro-priétés demandées à l’assemblage.

II - LE RIVETAGE

Définition – C’est une liaison « encastrement » indémontable


d’un ensemble de pièces par refoulement ou par expansion
de matière d’un élément malléable. De moins en moins utilisé
en structures métalliques, ce moyen de liaison reste d’une
bonne fiabilité lorsque les règles de conception sont bien
appliquées. Fig. 2 : Pose d’un rivet (© ETI).
Fig. 3 : Calcul de la longueur sous tête(© ETI).
Les rivets – Les rivets ont différentes formes de têtes (cf. Fig. côté. On parle alors de rivet à expansion ou rivet aveugle. La
4). Quand ils sont pleins, ils demandent une acces-sibilité de rivure est obtenue par traction sur la tige qui se rompt une fois
part et d’autre de l’assemblage, mais il existe des rivets les pièces accostées (cf. Fig. 5).
spéciaux pour les assemblages accessibles d’un seul
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RIVETAGE, BOULONNAGE ET COLLAGE DES ACIERS DE CONSTRUCTION

On utilise de préférence des rivets du même alliage que le métal Remarque


de base. En effet, pour les alliages d’aluminium par exemple, les Il est préférable d’utiliser plusieurs rivets de petit diamètre
caractéristiques mécaniques peuvent varier beaucoup d’un alliage que quelques rivets de gros diamètre. En effet, pour une
à l’autre, et pourraient entraîner des déformations des tôles si le résistance de pièce à assembler égale, les petits rivets
rivet est plus résistant que les tôles et inversement l’assemblage offrent une section résistante plus avantageuse (cf. Fig. 6).
perdrait de sa résistance si le rivet est moins résistant. Pour les
assemblages hétérogènes, il faut prendre les mêmes précautions
que pour les assemblages vissés.
3

Fig. 4 : Rivets d’assemblage (© ETI).

Fig. 5 : Rivets à expansion ou rivets aveugles (© ETI).


Autres rivetages – Enfin (cf. Fig. 7), on distingue le rivetage Dispositions constructives – Ces dispositions sont com-
avec ou sans rivet rapporté : munes aux assemblages rivés ou boulonnés.
1/ Les pinces longitudinales et transversales ainsi que les
• les rivets autopoinçonneurs (cf. Fig. 7a) ;
entraxes minimum et maximum pour les boulons et rivets sont
donnés dans le tableau 1 avec les notations données à la
• le clinchage (cf. Fig. 7c) ; figure 8. Ces dispositions sont en partie liées à l’exposition des
attaches ainsi que de leurs protections.
• et le sertissage (cf. Fig. 7d). Sachant que t est l’épaisseur de la pièce attachée extérieure la
plus mince.
Les rivets autopoinçonneurs permettent un rivetage rapide car À noter qu’il n’y a pas de valeur maximale d’entraxe, de pinces
souvent automatisé. Ils offrent l’avantage d’un assemblage longitudinales et transversales, sauf dans les cas où les barres
par une opération unique (pas de perçage), une étanchéité au sont comprimées, afin d’éviter le voilement local et de prévenir la
liquide et aux gaz ainsi qu’une robotisation possible. corrosion dans les barres exposées, ainsi que pour les barres
tendues exposées afin de prévenir la corrosion.
Le clinchage est surtout employé pour l’assemblage des tôles On notera toutefois qu’il est préconisé de limiter la distance
et des profilés par une déformation locale et à froid. L’opéra- entre axes p, à 14 fois l’épaisseur de la plus mince des pièces
tion est mécanique, rendant difficile l’exécution sur chantier. assemblées sans dépasser 200 mm.
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Le soudage des aciers


de construction
1. Modes opératoires .................................................................................. TBA1376 - 2
I – Généralités.............................................................................................. — 2
II – Le pointage ............................................................................................ — 4
III – Quelques notions d’électricité............................................................. — 6
2. Les principaux procédés de soudage................................................. — 8
I – Introduction ............................................................................................ — 8
.............................
.................................................................... II–Présentationdesdifférentsprocédésdesoudage — 8
3. Évolution des procédés et techniques intéressant
les structures métalliques — 40 3
I – Le soudage de produits prépeints ........................................................ — 40
............................................................II–Soudagedesaciersgalvanisés — 40
III – Réparation des soudures..................................................................... — 41
IV – Corrosion des assemblages hétérogènes.......................................... — 41
4. Contraintes et déformations d’origine thermique......................... — 43
I – Phénomènes de retrait et leurs conséquences.................................... — 43
II – Limitation des déformations pendant le soudage.............................. — 44
III – La méthode « chaude de retrait » ....................................................... — 45
5. Calculs de vérification........................................................................... — 46
I – Généralités et définitions ...................................................................... — 46

I ci est abordé le soudage d’un matériau métallique.


Principe, utilisation, avantages, méthodes, terminologie, techniques de poin-
tage (préparation des soudures proprement dites), et quelques notions d’électricité en
guise de rappel, sont le point d’entrée de ce grand article complet.
Les principaux procédés de soudage, très nombreux, sont au centre de ce travail
exhaustif :
– la flamme oxyacétylénique ;
– le soudage TIG (pour Tungsten Inert Glas) ;
– le soudage à l’arc avec électrodes enrobées ;
– les soudages MIG et MAG ;
– le soudage avec fil fourré ;
– le soudage à l’arc sous flux en poudre, nommé aussi « arc submergé » ;
– le soudage par résistance par points qui a produit d’autres techniques dérivées
comme le soudage par résistance à la molette, par bossages ;
– le soudage par résistance électrique qui possède des variantes telles que le
soudage en bout simple, ou en bout par étincelage, ou encore par induction ;
– le soudage au plasma ;
– le soudage par faisceau d’électrons ;
– le soudage par faisceau laser ;
– le soudage par friction ;
– le soudage par explosion ;
– le soudage électrique à l’arc pour éléments de fixation.
L’avant-dernière partie de l’article est ouverte sur l’évolution des procédés et
techniques pour soudures sur des produits pré-peints ou des aciers galvanisés, sans
omettre le sujet délicat de la réparation des soudures et de la corrosion des
assemblages hétérogènes.
Enfin, la conclusion porte sur la question des contraintes et déformations d’origine
thermique. On y trouve la description de la méthode curieusement nommée « chaude
de retrait », ainsi que tous les calculs de vérification appro-priés aux spécificités des
assemblages par soudures.
: mars 2008

Agrémenté d’une multitude d’exemples et de schémas descriptifs, ce travail est une


mini-bible des techniques de soudage sur matériaux métalliques.
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Parution strictement interdite. – © Editions T.I.
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LE SOUDAGE DES ACIERS DE CONSTRUCTION

1 Modes opératoires

I - GÉNÉRALITÉS flamme oxyacétylénique, arc électrique, plasma, bombarde-

3 Principe du soudage – L’opération de soudage consiste à


ment électronique, laser, etc.
Le soudage simplifie les assemblages et offre les meilleures
réunir ou rassembler deux pièces ou plusieurs parties consti- garanties de résistance mécanique, d’étanchéité, de continuité
tutives d’un assemblage en perpétuant la continuité de la thermique, électrique et magnétique.
matière entre les parties à assembler par chauffage, par pres-
sion ou par combinaison des deux. Les méthodes de soudage – On distingue le soudage
exécuté sans effort mécanique extérieur, de celui exécuté
Un produit d’apport dont le point de fusion est du même ordre avec effort. La première méthode exige toujours une élévation
de grandeur que celui du matériau de base peut être utilisé. de la température jusqu’à fusion des bords des éléments à
Si on soude les métaux, on soude aussi les matières plasti- assembler et nécessite souvent l’introduction dans le joint d’un
ques, les matériaux composites, les céramiques, le verre, etc. apport extérieur de métal. Dans la seconde, la liaison peut être
Utilisation et avantages – Le soudage peut aussi être utilisé obtenue soit par fusion des éléments à assembler, soit à partir
pour exécuter des rechargements. On rapporte du métal à cer- de bords demeurant à l’état solide mais portés à température
tains endroits d’une pièce pour compenser une usure de de plasticité du matériau.
frottement ou de chocs avec un apport plus noble ou plus dur
Terminologie – La confusion est fréquente entre le soudage,
en surface pour réparer des pièces accidentées ou corrodées.
le brasage et le soudo-brasage. Il est donc opportun de définir
La multiplicité des procédés confère au soudage un domaine avec précision ces trois procédés d’assemblage.
d’applications quasi illimité, de la fabrication des microproces-
seurs à celle des pétroliers géants. Dans le cas particulièrement important des matériaux métalli-
ques, le soudage se présente sous deux aspect : le soudage
L’essor industriel du soudage a été rendu possible grâce à la autogène et le soudage hétérogène (brasage ou soudo-
mise au point de puissantes sources d’énergie thermique : brasage) (cf. Fig. 1).

Fig. 1 : Les termes du soudage (© ETI).


Pour distinguer ces deux procédés, il faut d’abord préciser d’apport » qui est un métal étranger aux pièces à assembler
deux termes : celui de « métal de base » qui est le métal et qui peut intervenir dans l’opération d’assemblage.
constituant les pièces à assembler, celui du « métal
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Ainsi, la distinction entre le soudage autogène et le soudage métal de base. L’assemblage se fait par « accrochage ». On dit
hétérogène se fait aisément : aussi par diffusion métallique. Dans les deux cas, on cherche à
augmenter la surface d’accrochage car seul le métal d’apport est
• en soudage autogène (cf. Fig. 2), les pièces à assembler porté à température de fusion. Pour le soudo-brasage, il y a un
par-ticipent à la constitution du joint. On cherche à assurer la dépôt de cordon et la préparation des bords est identique à celle
conti-nuité de la matière avec un métal d’apport de nature la d’une soudure autogène. Pour le brasage, on limite le jeu entre les
plus proche possible des pièces à assembler ; pièces à assembler de manière à ce que le métal d’apport s’infiltre
par capillarité lorsque la température de « mouillage » est atteinte
• en brasage (cf. Fig. 3), ou soudo-brasage au contraire (cf. Fig. (cf. Fig. 5).
4), la constitution du joint est apportée par la seule inter-vention
du métal d’apport généralement de nature différente du
3

Fig. 2 : Soudure autogène (© ETI).

Fig. 3 : Brasage (© ETI).


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Fig. 4 : Soudo-brasage (© ETI).

Fig. 5 : Accrochage et mouillage en brasage et soudo-brasage (© ETI).


Les différentes formes de soudures – Restent à définir les Toutefois, la distance entre ces points doit être assez faible
différentes formes de soudures et notamment sur les pour éviter des variations de l’écartement entre les éléments
sous l’effet des déformations en cours de soudage. Pour les
types de assemblages de grande largeur, on admet un entraxe de
joints (cf. Fig. 6), sur quelques préparations spécifiques l’ordre de 30 à 40 fois l’épaisseur des pièces pour des épais-
(cf. Fig. 7) et finalement sur les différentes positions (cf. seurs inférieures ou égales à 20 mm. Pour les pièces
Fig. 8). Cette notion est primordiale tant il est vrai que la réus- d’épaisseur supérieure à 20 mm, cet intervalle reste de l’ordre
site d’une soudure passe d’abord par le choix d’une de 60 cm mais la section des points doit être augmentée en
conception d’assemblage adaptée au soudage puis de la pré- fonction de l’épaisseur.
paration et enfin de la position à laquelle sera exécutée la
soudure. Section des points – La section de chaque point doit être
suffisante pour résister sans rupture aux efforts auxquels ils
sont soumis, en particulier pendant l’exécution des premières
soudures sur un ensemble préalablement constitué par poin-
II - LE POINTAGE tage. Lorsque la section et le nombre de points sont
insuffisants, ceux-ci peuvent se rompre. Dans ce cas, ils
Principe – À moins que des dispositions spécifiques par n’assurent plus leur fonction et même si les modifications
bridage mécanique de maintien des pièces, avant et en cours d’écartement ou de niveau des pièces demeurent admissi-
de soudage, aient été prises, le pointage reste l’opération qui bles, ils doivent être éliminés par meulage puis reconstitués.
consiste à réunir provisoirement les éléments à assembler par Il est en effet très dangereux de recouvrir un point cassé par
de petits cordons de soudure discontinus avant l’exécution une passe de soudure, en raison de la très grande probabilité
des soudures proprement dites. de persistance, et même de prolongation, de cette fissure
dans le dépôt.
Distance entre les points de soudage – Il n’existe pas de règle
précise pour définir le nombre et la dimension des points.
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Fig. 6 : Les types de joints (© ETI).


3

Fig. 7 : Les préparations spécifiques (© ETI).


Fig. 8 : Les positions de soudage (© ETI).

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Exécution des points – Chaque point doit être exécuté avec trôle par ressuage est conseillé afin de vérifier l’absence de
le même produit d’apport et surtout avec les mêmes précau- défaut de surface.
tions que pour la première passe de la soudure. En particulier,
lorsque des conditions thermiques du soudage (préchauffage En conclusion
ou postchauffage) doivent être appliquées, le pointage sera
exécuté avec au moins autant de rigueur que pour le soudage Le pointage est une opération délicate qui mérite une grande
proprement dit. En effet, l’énergie dissipée pour l’exécution attention. Une qualification du mode opératoire et des sou-
d’un point étant peu importante, le refroidissement est très deurs chargés de l’appliquer peut être nécessaire lorsqu’il
rapide et risque de provoquer une trempe vive sous cordon. s’agit de constructions de sécurité.
Étant donné que chaque point est généralement très bridé,
les risques de fissuration sont très grands et il convient de
s’en prémunir.
III - QUELQUES NOTIONS D’ÉLECTRICITÉ
Utilisation de clames et étriers – Pour les assemblages bout à
bout et en angle de pièces épaisses, on utilise des clames ou des
étriers dont deux éléments sont soudés provisoirement sur L’alimentation électrique – Toute installation de soudage
chacune des pièces, des dispositifs de serrage mécanique nécessitant l’apport d’une source électrique doit être con-
permettant d’assurer ensuite les efforts nécessaires à l’accos-tage nectée sur le réseau EDF qui délivre (cf. Fig. 9) :
et à la mise à niveau des deux pièces à souder. Ces clames sont
ensuite dessoudés et sont réutilisables. Les sou- • un courant alternatif d’une intensité de 200 A maximum en
monophasé et de 100 A en triphasé ;
3 dures de fixation de ces clames nécessitent les mêmes soins que ceux
qui sont demandés pour l’exécution de la soudure d’assemblage (choix
• une fréquence de 50 Hz ;
des produits d’apport, cycle thermique, préchauffage, etc.). La dépose
doit être effectuée par meulage en évitant tout arrachement ou • une tension alternative de 220 V, 380 V en monophasé ou
blessure des pièces. Un con- en triphasé, ou 415 V en triphasé.
Fig. 9 : Raccordement au réseau (© ETI).
Principe de l’arc électrique – Pour créer un arc électrique Il existe ainsi des appareils mixtes (cf. Fig. 11) qui permettent l’uti-
entre l’électrode et la pièce à souder, il faut que l’une et l’autre lisation de différents procédés de soudage avec arc électrique.
soient à des polarités différentes. Selon les procédés de sou-
dage, l’électrode et la pièce à souder changent de polarité. Le courant pulsé – L’évolution des composants électroniques a
Généralement l’électrode est reliée au pôle négatif pour le permis de passer de la diode (générateurs simples) aux «
procédé à l’électrode enrobée mais elles peuvent être tantôt thyristors », puis aux transistors. Ainsi, la technologie du trai-
au « + » tantôt au « – ». tement du signal a évolué et a rendu possible la modification de la
fréquence des signaux, c’est ce que l’on appelle le courant pulsé.
Grâce à cette forme d’onde, on obtient des pics plus hauts (donc
En soudage, on obtient, grâce à un transformateur « T », une
plus chauds) et des pics plus bas (donc plus froids) autour d’une
faible tension (50 V maximum) et une forte intensité (parfois
valeur moyenne (cf. Fig. 12).
supérieure à 1 000 A). Éventuellement une modification du
courant alternatif en courant redressé est obtenue grâce à un Hacheur et onduleur – Un poste de soudure est constitué
pont redresseur « R » ainsi qu’avec un hacheur « H » pour le d’organes. La manière de disposer ces différents organes
changement de fréquence (cf. Fig. 10). (transformateur, redresseur et « hacheur ») à l’intérieur du
poste permet d’obtenir un hacheur de thyristors ou de transis-
Si on veut un courant continu, seul un générateur pourra le tors, ou un onduleur (à base de transistors). L’avantage de
fournir. l’onduleur est qu’il est d’un poids réduit (cf. Fig. 13).
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Fig. 10 : Obtention du courant de soudage (© ETI).


3

Fig. 11 : Appareils mixtes – Alternatifs et continus (© ETI).

Fig. 12 : Le courant pulsé (© ETI).


Fig. 13 : Disposition de différents organes à l’intérieur d’un poste (© ETI).

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2 Les principaux procédés de soudage


I - INTRODUCTION d’apport peut éventuellement être différente de celle du maté-
riau de base.
Principe des différents procédés de soudage – Le principal
procédé de soudage par fusion est le soudage oxyacétylé-
nique. Un dérivé, le soudage électrique avec une électrode en
tungstène infusible (TIG) s’apparente du point de vue mode II - PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTS PROCÉDÉS DE
opératoire. SOUDAGE
Vient ensuite le procédé qui utilise l’arc électrique avec élec-trode
enrobée, le procédé à l’arc sous protection gazeuse avec fil
continu fusible (MIG et MAG). Ces deux procédés sont A. Le soudage oxyacétylénique

3 les plus répandus dans les assemblages de constructions métalliques.


Reste le soudage par résistance et, pour des applications spécifiques,
Historique – Pour la petite histoire, le soudage oxyacétylé-
les procédés par faisceau d’électrons ou par faisceau laser.
nique a été étudié par Le Chatelier vers 1885 pour ce qui
concerne la mise en œuvre des deux gaz, oxygène O2 et acé-
Tous opèrent de proche en proche, par déplacement d’une source tylène C2H2.
de chaleur quasi ponctuelle qui détermine dans les élé-ments à
assembler un front d’échauffement extrêmement brutal à l’arrière Origine de la flamme oxyacétylénique – Cette flamme
duquel se forme le bain de fusion. Pour aug-menter la pénétration résulte de la combustion du mélange d’oxygène (1,1 volume)
en profondeur de la fusion, on est amené à écarter ou à et d’acétylène (1 volume) (cf. Fig. 1). En réalité, pour brûler 1
chanfreiner les bords à assembler. Il faut alors recourir à un volume d’acétylène il faut 2,5 volumes d’oxygène, mais c’est
apport extérieur de métal sous forme de fils ou d’électrodes en fait l’oxygène de l’air ambiant qui apporte sa contribution à
fusibles. La composition chimique du métal hauteur de 1,5 en volume.
Fig. 1 : La flamme oxyacétylénique (© ETI).
Soudage manuel – Le dard produit une combustion primaire s’applique aux aciers courants, aux aciers alliés, aux fontes et
qui engendre à son extrémité une température qui peut à de nombreux métaux non ferreux.
atteindre 3 150 C lorsque le mélange C2H2 et O2 est correc-
tement équilibré dans le chalumeau. L’action réductrice des Utilisé de façon courante dans tous les domaines de l’indus-
gaz produits protège le métal en fusion. En revanche, le trie, il occupe toujours une place importante dans le soudage
panache, zone la plus volumineuse de la flamme, est le siège des épaisseurs inférieures à 6 mm et particulièrement en
d’une combustion secondaire avec l’air à caractère oxydant. tuyauteries. En outre, la flamme oxyacétylénique donne des
possibilités variées de procédés connexes au soudage
Le métal d’apport, généralement sous forme de baguette de fil
comme l’oxycoupage, le rechargement, la métallisation, le
dressé de Ø 0,8 mm à Ø 4 mm, est amené manuellement ou
décapage, la trempe superficielle, etc.
automatiquement dans le bain de fusion (cf. Fig. 2). L’énergie
calorifique de la flamme fait fondre localement la pièce à assem-
bler pour constituer le bain de fusion et le fil d’apport est amené Enfin, une flamme carburante (excès d’acétylène) donnera
dans celui-ci au fur et à mesure de l’avance. Après refroidisse- une température inférieure à celle de la flamme normale. Elle
ment, un cordon de soudure assure le maintien des pièces. est employée pour les rechargements durs notamment en
trempe superficielle. À l’inverse, une flamme oxydante (excès
Domaines d’application – Procédé manuel par excellence et d’oxygène) permet le soudage des laitons et facilite les opé-
se prêtant bien à l’automatisation, le soudage oxyacétylénique rations de soudo-brasage mais pas sur les alliages légers.
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Du point de vue de la sécurité, il ne faut jamais graisser les


surfaces en contact avec l’oxygène.

Ne pas utiliser de cuivre pour la fabrication de pièces en


contact avec l’acétylène.
B. Le soudage TIG

Principe du soudage TIG – Principe comparable au soudage


au chalumeau pour ce qui est du mode opératoire, ce procédé
est particulièrement réservé aux épaisseurs faibles inférieures
à 5 ou 6 mm. La technologie des postes a largement évolué et
demande une bonne connaissance du procédé pour la bonne
réalisation de pièces, mais aussi pour éviter les décon-venues
sur les générateurs.

Dans le procédé TIG (de l’anglais : Tungsten Inert Gas), l’arc


est établi au sein d’une atmosphère neutre (argon ou hélium)
entre la pièce à souder et une électrode métallique réfractaire
(de Ø 0,8 mm à Ø 4 mm) non consommable en tungstène pur
3
(ou thorié) dont le point de fusion est extrêmement élevé (3
000 C). La chaleur dégagée par l’arc fait fondre les bords de
la pièce et l’éventuel métal d’apport qui contribue à la for-
Fig. 2 : Soudage oxyacétylénique – Principe du soudage manuel (© ETI). mation du cordon (cf. Fig. 3).
Fig. 3 : La torche de soudage TIG (© ETI).
Le flux de gaz inerte, généralement à base d’argon ou type : Cu-Sn, Cu-Si, Cu-Al, Cu-Ni, le titane et ses alliages, le
d’hélium, protège de l’air environnant l’électrode, le bain de nickel et ses alliages : Ni-Cu, Ni-Cr -Fe, Ni-Cr-Fe-Mo, Ni-Mo,
fusion et, le cas échéant, l’extrémité du fil d’apport. On évite etc.
ainsi toute oxydation.
Les soudures sont de haute qualité et de bonne compacité.
La présence de thorium permet d’utiliser les électrodes avec
Les cordons présentent un aspect lisse. Le soudage peut se
une intensité de courant plus élevée car le pouvoir émissif du
faire en toutes positions.
tungstène augmente, ce qui facilite l’amorçage mais aussi
permet la stabilité de l’arc en cours de soudage.
Gaz utilisés – Selon les matériaux à assembler, les gaz de
Les avantages du soudage TIG – Outre l’automatisation, les soudage sont différents (cf. Tab. 1). Les débits pour l’argon et
avantages de ce procédé sont nombreux. Il permet les mélanges à base d’argon varient selon les cas de 5 à 15 l/
notamment d’assembler les aciers au carbone non efferves- mn. Pour l’hélium, ils doivent être doublés. Ce sont des gaz
cents, les aciers inoxydables et les réfractaires, l’aluminium et classés parmi les gaz rares mais que l’on trouve industrielle-
ses alliages, le magnésium et ses alliages. Il permet aussi le ment de manière courante. La pureté est contrôlée et est de
soudage du cuivre désoxydulé et certains alliages du 99,99 % pour l’argon.
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LE SOUDAGE DES ACIERS DE CONSTRUCTION

Tab. 1 – Nature du gaz selon les matériaux à assembler pour le soudage TIG

Cuivreux
Aciers non alliés Aciers inoxydables
Matériaux de base Alliages légers
et faiblement alliés Nickel et alliages
Al < 8 % Al > 8 %

Argon Argon Argon + Hélium


Hélium
Courant continu
Argon + Hélium (épaisseurs fines en
Pôle « – » à l'électrode
Argon + Hydrogène Hélium automatique)
Argon + Hydrogène

Argon Argon
Courant alternatif
Argon + Hélium Argon + Hélium

L’incorporation d’hydrogène dans l’argon améliore la pénétra-


tion et la vitesse de soudage. La pénétration est profonde et
3
étroite.
L’addition d’hélium dans l’argon augmente l’énergie de l’arc,
améliore la pénétration, la vitesse de soudage et l’aspect du
cordon. La pénétration est également profonde et large.
Amorçage par haute fréquence – L’amorçage de l’arc a été
facilité par l’apparition d’un poste avec un dispositif d’amor-
çage par haute fréquence (HF) (cf. Fig. 4). Grâce à cette
technique, on évite de mettre en contact l’électrode
en tungs-tène avec la pièce à souder. En effet, un
simple contact
suffisait pour déposer de la poussière ou encore pour occa- Fig. 4 : Soudage TIG – Dispositif d’amorçage par haute fréquence (© ETI).
sionner une inclusion de tungstène dans le cordon final, ce qui
est rédhibitoire dans certaines activités telles que le nucléaire, Comme le montre la figure 5, avec ce dispositif le gaz s’écoule
l’aéronautique, etc. Reste un inconvénient toutefois car la et l’arc HF jaillit entre l’électrode et la pièce à souder. Vient
haute fréquence peut causer des perturbations du réseau ensuite l’amorçage de l’arc de soudage entre l’électrode et la
informatique ou des commandes numériques environnantes si pièce à souder. Il n’y a plus besoin d’établir un contact pour
la source émettrice n’est pas correctement isolée (blindage avoir l’arc.
des connectiques).

Fig. 5 : Soudage TIG – Phase d’amorçage par haute fréquence (© ETI).


II existe également un autre type d’amorçage plus moderne où sur la pièce à souder et la phase de pénétration offre un bain
l’arc électrique jaillit automatiquement quand l’électrode s’éloigne plus profond que large. En revanche, en polarité inverse, les
de la pièce à souder. Cet amorçage ne nécessite pas de HF. électrons quittent la pièce à souder pour aller percuter l’élec-
trode. Nous obtenons ce que l’on appelle la phase de
Polarité directe ou inverse – Hormis pour le soudage des décapage, car elle donne la possibilité de casser la couche
alliages légers d’aluminium, on emploie toujours la polarité superficielle d’alumine (AL2 O3) pour les alliages légers. Ainsi,
négative « – » à l’électrode et la polarité positive « + » sur la pour souder des alliages légers, nous utiliserons du courant
pièce. Comme le montrent les dessins représentés par la alternatif, sans omettre de décaper les bords des pièces et le
figure 6, en polarité directe l’impact électronique est concentré métal d’apport.
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Conception, typologie et spécificités


des assemblages métalliques

1. Terminologie des ossatures métalliques.................................. TBA1380 - 2


2. Conception ............................................................................................... — 9
3. Assemblages soudés ............................................................................. — 10
4. Conception des assemblages.............................................................. — 20
5. Assemblages de type articulé............................................................. — 30
6.

7.
Assemblages de type semi-encastré

Assemblages de type encastré



40

45 3
8. Raccordements — 50
9. Assemblages de bâtiments courants................................................ — 57
10. Aspect économique............................................................................... — 67

Lacentre
conception, la typologie et les spécificités des assemblages métalliques sont au
de ce petit article très bref, mais complet.
L’assemblage est considéré comme un « élément sensible ». De ce fait, il y a des
règles et des exigences à respecter en la matière, dont l’essentiel consiste à anticiper
les problèmes préalables et les risques à venir.
Ensuite, il s’agit de réussir la conception de l’assemblage lui-même. Savoir calculer
les efforts, les déformations, la résistance, etc., est au cœur des connaissances
techniques de base en construction métallique.
Enfin, il est fait un rappel synthétique des éléments basiques élémentaires destinés
à entrer dans la composition d’un assemblage métallique.
Le lecteur complétera la connaissance de ce domaine avec l’article [TBA1374] qui
traite plus spécifiquement du rivetage, boulonnage et collage des aciers de
construction.
Parution : juin 2008

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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

1 Terminologie des ossatures métalliques


Définitions – Comment parler de structures métalliques sans Bavette – Lame métallique protégeant des infiltrations d’eau
parler du langage approprié au métier de charpentier de pluie les interstices de pénétrations ou de parties mobiles
métallique. situées en toiture.
Les termes les plus couramment utilisés appartiennent à ceux Bêche – Butée soudée perpendiculaire à une platine de pieds
du charpentier bois et peuvent même être utilisés par le cou- poteau et pénétrant dans le béton de fondation pour résister à
vreur ainsi que tous les métiers du bâtiment. On peut un effort horizontal.
néanmoins rencontrer des mots qui sont propres à la char-
pente métallique (baïonnette, gousset, échantignolle, fourrure, Bracon – Barre oblique reliant une panne avec l’entrait d’une
etc.). ferme.

3 La localisation des éléments décrits est indiquée aux figures 1 Bretelles – Pièce de liaison unissant deux membrures par
encastrement à ses extrémités (on dit également : barrette).
à 5.
About – Extrémité d’une pièce (un fer), usinée ou préparée Brisis – Tôle relevée en bas de pente pour amortir l’écoule-
pour être assemblée avec une autre pièce. ment des eaux pluviales.
Cadre – Ossature composée de poteaux et de traverses
Acrotère – Saillie verticale d’une façade au-dessus du niveau
d’une toiture-terrasse ou d’une toiture à faible pente pour assemblés rigidement entre eux et capables d’assurer leur
masquer la couverture. propre stabilité (on dit également : portique).
Caisson – Section creuse, carrée, rectangulaire, trapézoïdale
Agrafe – Pièce de forme adaptée permettant la fixation de
ou circulaire dont les parois sont exécutées à partir de tôle
cer-tains éléments de couverture, de bardages, de planchers
pleine et dont le but est de résister particulièrement à la com-
ou de façade.
pression ou à la torsion.
Aiguille – Tige ou barre travaillant à la traction et supportant
Calepinage – C’est le résultat de l’effet décoratif que l’on peut
en son centre le tirant de certaines fermes (on dit également :
donner aux tôles de bardages.
suspentes).
Cantilever – Système de construction appliqué à des poutres
Ancrage – Ensemble des moyens employés pour solidariser comportant deux travées ou plus et caractérisées par le fait
un poteau avec sa fondation. que des articulations sont disposées dans les travées (le but
Ancre – Pièce de fer, généralement en forme de X, placée à recherché étant la diminution des contraintes ainsi que des
l’extrémité d’un chaînage pour s’opposer à l’écartement des flèches).
murs principaux. Chaise – Console métallique scellée dans un mur pour servir
Appentis – Toiture à une seule pente adossée à un mur ou d’appui à un élément de construction.
un bâtiment. Chandelle – Poteau provisoire pour servir d’étai sous une
Arbalétrier – Membrure supérieure d’une ferme. poutre.

Arête – Angle saillant formé par l’intersection de deux sur- Chéneau – Sorte de gouttière disposée en bas des pentes de
toiture et servant à recueillir des eaux de pluie et à les diriger
faces planes ou courbes.
vers les tuyaux de descente.
Arêtier – Pièce de charpente placée sous l’arête (à l’intersec-
Chevêtre – Profilés dont les extrémités s’appuient sur deux
tion de deux versants de toiture) et sur laquelle s’assemblent
solives, deux poutres ou deux pannes afin de constituer une
les autres éléments de charpente (pannes, chevrons, etc.).
ouverture de trémie, de plancher ou de toiture.
Auvent – Petit toit en appentis au-dessus d’une entrée fixée Chien assis – Lanterneau à une seule pente situé en rampant sur
« en console » scellée dans le mur.
une toiture inclinée et en sens contraire du versant.
Baie – Ouverture aménagée dans un mur, une cloison où un Clame – Pièce métallique fixée à l’extrémité d’une barre et
bardage pouvant recevoir une porte ou une fenêtre. servant à réaliser un accostage précis pour faciliter un assem-
Baïonnette – Petit poteau de section réduite en prolongation blage ou l’exécution d’une soudure.
d’un poteau destiné à supporter les fermes des combles ou le Clé d’arc – Milieu d’un arc en charpentes métalliques ou
prolongement du bardage. faîtage des fermes.
Ballonnage – Raidissage transversal provisoire d’un entrait Closoir – Pièce métallique de calfeutrement.
de fermes empêchant son flambement lors du levage avec
prise en faîtage. Connecteur – Organe de liaison placé entre une poutre métal-
lique et une dalle de béton pour solidariser les deux matériaux.
Bandeau – Pièce en saillie horizontale et continue sur une
façade montée le long de la ligne d’égout pour masquer le Console – Poutre à une travée en porte-à-faux comportant un
chéneau et la rive de toiture. appui à encastrement, l’autre extrémité étant dans le vide.
Bardage – Façade très légère ondulée ou nervurée formant Contrefiche – Barre oblique reliant un poteau avec l’entrait
l’enveloppe d’un bâtiment industriel. d’une ferme (on dit également : aisselier).
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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES

Contreventement – Dispositif assurant la stabilité de l’ossa- Feuillure – Entaille longitudinale devant recevoir une pièce
ture d’un bâtiment soumis à des actions horizontales. présentant une saillie longitudinale complémentaire.
Corbeau – Petite console en saillie destinée à supporter des Fichage – Intervalle de réglage aménagé entre la face supé-
efforts importants. rieure d’un appui et le dessous de la plaque d’embase d’un
poteau.
Corniche – Partie saillante ceinturant une construction à la
partie supérieure de la façade. Fourrure – Pièces en tôle ou en fer plat utilisée pour com-
Costière – Pièce sur laquelle s’appuie la rive d’une penser un vide dans certains assemblages.
couverture autour d’une trémie, d’un lanterneau. Fruit – Inclinaison sur la verticale d’une membrure d’un
Couronnement – Pièce métallique disposée à la partie supé- poteau. C’est aussi l’inclinaison nécessaire donnée aux mon-
rieure d’un pan de fer ou d’une ossature de bardage. C’est tants d’une porte pour en faciliter la fermeture.
une sorte de chaînage.
Galendage – Cloison de briques ou de moellons remplissant
Couvre-joint – Plaques de liaison réunissant par des rivets le vide entre deux fermes.
ou des boulons les abouts de deux éléments d’une même
pièce (on dit également : éclisse). Gousset – Pièce en tôles planes servant à l’assemblage de
barres convergentes ou au raidissement d’une platine.
Coyau – Cale de forme triangulaire utilisée pour relever la
pente d’une couverture au droit de la gouttière. Héberge – C’est la ligne droite ou brisée située à la partie
supérieure d’un mur séparatif.
3
Crapaud – Système d’attache permettant la fixation sur une
poutre sans faire de percements dans l’aile ou la membrure Heurtoir – Butée ou socle portant un tampon amortisseur et
inférieure d’une traverse. servant à arrêter un véhicule ou un pont roulant en fin de
course sur un chemin de roulement.
Crinoline – Sorte de garde-corps de forme tubulaire disposé
sur les échelles fixes afin de protéger d’une chute éventuelle. Hourdis – Sorte de remplissage en brique en terre cuite ou
en béton disposé entre les solives et servant de support pour
Croix de Saint-André – Barre disposée en forme de croix la confection d’un plancher de béton armé.
(contreventement).
Croupe – Versants de toiture permettant de renvoyer les eaux Jambe de force – Poteau incliné destiné à soulager la poutre.
pluviales sur les chéneaux. C’est aussi une ferme placée Jarret – Pièce métallique formant l’angle d’un portique (on dit
transversalement au long-pan d’un bâtiment sur le versant. également : hanche).
Dévers – Pente ou inclinaison volontaire ou accidentelle
Jouée – Paroi verticale longitudinale et latérale d’un
d’une pièce ou d’une construction.
lanterneau.
Diagonales – Barre oblique d’une poutre triangulée.
Lambourde – Pièce sur laquelle seront clouées les lames de
Dormant – Cadre fixe des menuiseries. Solidaire du gros parquet.
œuvre.
Lambrequin – Bandeau en tôles formant la rive d’une cou-
Dosseret – Poteau métallique épousant la forme d’un pilastre verture sur le pignon d’un bâtiment ou d’un lanterneau.
ou d’un contrefort de mur et destiné à renforcer ces derniers.
Lanterneau – Partie surélevée d’un comble, souvent parallèle
Échantignolle – Pièce en fer plat plié fixant une panne sur au faîtage et disposé symétriquement de part et d’autre de
l’arbalétrier d’une ferme ou sur la traverse d’un portique. celui-ci. Par extension, on utilise aussi ce terme pour les fenê-
tres de toit assurant l’éclairage ou la ventilation de couloirs ou
Écharpe – Contreventement réalisé par une barre disposée
de cage d’escalier.
en diagonale d’une palée comportant plusieurs poteaux.
Éclisse – Pièce assurant la liaison, l’alignement et la trans- Larmier – Terme de maçonnerie, destiné à interrompre le ruis-
mission de certains efforts entre deux éléments adjacents ou sellement des eaux sur les appuis de fenêtres (on dit
consécutifs d’une ossature, d’une panne, d’un rail. également : goutte d’eau, jet d’eau).

Empannon – Pièce destinée à diviser en plusieurs portées Libage – Assise de maçonnerie constituée par des pierres de
intermédiaires l’intervalle entre deux fermes de manière à grande dimension sur laquelle on fait reposer une colonne, un
réduire la section des pannes (on dit également : faux poteau.
arbalétrier).
Lien – Barre reliant deux à deux des pannes ou des lisses.
Encorbellement – Pièce de construction se trouvant en saillie
par rapport au nu d’une façade. Partie d’ossature en Liernes – Liens de pannes en cornières croisées reliant res-
débordement. pectivement en ciseaux les membrures supérieures et
inférieures d’une panne en treillis.
Engravure – Intersection par scellement d’une bande de zinc
dans une rainure pratiquée dans une paroi pour détourner le Limon – Poutre supportant les marches d’un escalier (on dit
ruissellement des eaux de pluie. également : joue).
Entrait – Membrure inférieure d’une ferme (travaille générale- Linçoir – Chevêtre placé devant un conduit de cheminée ou
ment en traction). devant certaines parties de murs impropres à supporter les
solives d’un plancher.
Faîtage – Arrête longitudinale formée au sommet d’une
toiture par la rencontre des deux versants. Linteau – Poutre horizontale située à la partie supérieure
d’une baie (on dit aussi : poitrail).
Ferme – Poutre triangulée dont la membrure supérieure est à
simple ou à double inclinaison. Lisses – Barre horizontales d’une ossature de bardages.
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CONCEPTION, TYPOLOGIE ET SPÉCIFICITÉS DES ASSEMBLAGES MÉTALLIQUES


Longeron – Poutre longitudinale dans une ossature porteuse Parapet – Ancien nom donné aux garde-corps d’ouvrages
à structure quadrillée. Généralement disposée parallèlement d’art.
aux poutres principales
Parclose – Profilés en forme de coulisses permettant le main-
Long-pan – Paroi d’une construction située dans un plan tien du vitrage dans les feuillures de châssis.
parallèle à la rive ou à l’égout de la toiture. Dans une cons-
truction rectangulaire ce sont les murs parallèles à l’axe du Pas – Écartement entre deux rivets ou boulons consécutifs et
faîtage. dans une même file.
Paumelle – Ferrure pivotante et permettant la rotation d’une
Longrine – Poutre longitudinale disposée à la base d’une
paroi et supportant tout ou partie du poids du bardage. C’est porte ou d’une fenêtre.
aussi les poutres qui relient les massifs de fondation dans Pied – Partie inférieure de poteaux, d’une béquille de
l’infrastructure d’une construction. portique, articulée ou encastrée.
Mansard – Forme de comble dont les versants brisés déga- Piédroit – Élément de construction à génératrice verticale
gent un volume qui permet de le rendre habitable. La partie servant d’appui à un arc ou à une voûte (on dit aussi :
la plus inclinée du comble est le « brisis ». béquille).
Marquise – Petit auvent vitré placé au-dessus d’une porte Pignon – Façade la plus étroite d’un bâtiment.
donnant sur l’extérieur.
Pilastre – Premier barreau du bas d’une rampe d’escalier.
3 Membrure – Partie supérieure et inférieure d’une poutre géné-
ralement disposée dans le plan perpendiculaire à l’âme ou au
Terme employé aussi pour les montants renforçant une grille
et placé de loin en loin.
treillis. Dans les poutrelles laminées, les membrures sont
appelées « ailes ». Dans les poutres reconstituées et Pilier – Poteau de forte section supportant des charges
soudées, les membrures sont appelées « semelles ». élevées dans un bâtiment important.

Meneau – Montant métallique ou maçonné formant une sépa- Pince – Distance donnée à l’écartement entre le bord d’une
ration verticale entre deux châssis. pièce et le premier trou d’un rivet ou d’un boulon.

Moignon – Partie extrême de travée de portique soudée en Platine – Plaque d’assemblage située à l’extrémité d’un
atelier sur les poteaux et réalisant un nœud parfaitement poteau ou d’une poutre.
encastré. Poinçon – Montant central d’une ferme à deux pentes (tra-
Moice – Poutre composée de deux membrures parallèles et vaille généralement en compression).
solidaires. Portique – Système formé par deux montants et une traverse
droite ou brisée.
Montant – Barre reliant les membrures d’une poutre trian-
gulée, barre verticale d’une ossature de bardage, élément Poteau – Élément vertical sur lequel s’attachent des poutres.
vertical ou peu incliné d’un portique.
Potelet – Petit poteau de dimensions réduites et n’ayant à
Nœud – Point ou concours de deux ou plusieurs barres d’une supporter qu’une charge restreinte (on dit aussi : quille).
ossature en assemblage commun.
Potence – Ossature constituée par un montant pivotant
Noue – Ligne creuse déterminée par la rencontre de deux portant une traverse horizontale à la partie supérieure pour
ver-sants d’une toiture lorsqu’elle forme un angle rentrant. desservir une aire de travail.
C’est l’inverse de l’arêtier.
Poutraison – Terme utilisé pour désigner l’ensemble des
Nu – Terme employé pour éviter toute erreur afin de donner poutres composant un plancher.
les références d’un élément dont on considère la justesse.
Poutre – Élément souvent horizontal recevant principalement
Ossature – Ensemble de toutes les barres d’une construction des charges verticales.
assemblées entre elles pour former le squelette sur lequel
viendront prendre appuis les hourdis des planchers, la couver-
Pureau – Terme de couverture qui désigne la partie de tuiles
ture, les murs et cloisons d’un édifice (on dit aussi : structure).
non recouvertes par la tuile supérieure. C’est également la
cote d’espacement des lattis sur les chevrons.
Ourlet – Bord d’une tôle mince façonnée suivant une forme
Radier – Dalle de béton armé servant de fondation pour les
cylindrique.
constructions sur sol incohérent.
Ouvrant – C’est la partie mobile d’une porte (on dit aussi : Rampant – Surface inclinée de la toiture d’un bâtiment.
vantail).
Rejingot – Partie en saillie d’un jet d’eau d’une fenêtre ou
Palée – Rangée de poteaux métalliques généralement reliés baie vitrée.
par des poutres horizontales et des diagonales formant ainsi
un plan capable d’une rigidité élevée. La palée de stabilité est Relevé – Se dit de la membrure inférieure, ou entrait, d’une
située entre deux poteaux et reprend tous les efforts horizon- ferme quand celle-ci n’est pas horizontale.
taux appliqués à l’ossature dans le plan de ces poteaux.
Retroussé – Se dit de la membrure inférieure, ou entrait, d’une
Panne – Poutre horizontale reliant les fermes et reportant sur ferme lorsque cette barre est assemblée sur l’arbalétrier.
celle-ci les charges et surcharges de couverture.
Sablière – Poutre horizontale de rive se situant au niveau des
Panne faîtière – Panne située au sommet d’une toiture à retombées des fermes et supportant généralement une allège.
deux versants.
Sabot – Plaque épaisse en fonte ou en acier moulé utilisée
Panne sablière – Panne située en bas d’un versant de toiture. comme plaque d’appui et de répartition sous les poteaux
métalliques.
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Solin – Joint assurant l’étanchéité et le calfeutrement d’une Treillis – Terme définissant un choix technologique concer-
couverture située contre un mur. nant la structure d’une poutre, d’un poteau ou d’une ferme
dans laquelle l’âme est remplacée par un réseau de barres
Solive – Poutrelles formant l’ossature directe ou primaire d’un triangulées.
plancher. Les solives supportent le hourdis.
Trémie – Ouverture aménagée dans un plancher pour établir
Sommier – Bâti formé de poutrelles jointives interposées un escalier, un ascenseur, etc.
entre une pièce métallique de grandes dimensions et son
massif de fondation. Trumeau – Éléments porteurs, généralement en maçonnerie,
situés entre deux baies et descendant du haut en bas de la
Suspente – Tige ou pièce métallique toujours verticale soute- façade.
nant par effet de traction une masse suspendue.
Trusquinage – Axe servant de guide pour implanter et percer
Tablier – Tout ou partie de l’ensemble des éléments les trous qui recevront les boulons ou les rivets d’un
résistants constituant l’ossature porteuse d’un pont. assemblage.
Travée – Intervalle entre deux fermes, entre deux poteaux, Ventelles – Persiennes fixes formées par des barres de tôles
pris dans le sens longitudinal du bâtiment. assujetties à des cadres métalliques.
Traverse – Poutre horizontale ou légèrement inclinée reliant La figure 5 donne quelques terminologies d’éléments de
deux montants. couvertures.

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Fig. 1 : Enveloppe du bâtiment (© ETI).
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Fig. 2 : Structure primaire et secondaire (© ETI).

Fig. 3 : Squelette d’un bâtiment (© ETI).


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Fig. 4 : Terminologie d’éléments de charpente (© ETI).


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Fig. 5 : Terminologie d’éléments de couverture (© ETI).


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2 Conception
Introduction – Tout assemblage ou jonction dans une struc- tique hasardeuse ou trop optimiste des efforts, une mauvaise
ture constitue un « élément sensible » en raison : évaluation de la rigidité des éléments.

• des nombreuses contraintes techniques qui le • Recherche d’une sécurité homogène : c’est la partie la plus
conditionnent : encombrement, efforts à transmettre, faible de l’assemblage qui conditionne seule la ruine. Inutile
comportement, condi-tions de montage, etc. ; de surdimensionner certains éléments par rapport à d’autres.

• des perturbations qu’il impose, plus ou moins graves selon • Favoriser la répartition des efforts,
le moyen d’assemblage et la qualité de la conception : l’épanouissement des « lignes de force » (recherche
concentra-tion d’efforts au droit des rivets et boulons,
contraintes addition-nelles, fragilisation due à la soudure. d’une distribution uniforme, d’un niveau modéré de
contraintes).
C’est dans ce domaine précis, difficilement modélisable et
automatisable que l’ingénieur et le technicien de construction
• Prévoir et permettre les déplacements ou déformations 3
métallique ont à exploiter toutes leurs compétences. nécessaires...

Quelques règles et exigences à respecter – Bien qu’il soit • Faciliter le montage, réservé au chantier, en favorisant le
difficile de généraliser tant les cas de figure rencontrés sont minimum d’opérations.
divers, quelques règles générales devront rester présentes à Conception de l’assemblage – Un assemblage doit être
l’esprit du concepteur : conçu et calculé pour satisfaire aux conditions suivantes :
• Apporter un soin particulier à l’étude des assemblages. • Les efforts internes doivent équilibrer les sollicitations exer-
cées sur l’assemblage.
• Le risque dû à une structure mal dimensionnée est bien sou-
vent moins grave que celui dû à de mauvais assemblages... • Chaque élément constitutif doit résister aux efforts définis et
être adopté dans l’analyse.
• Dans le premier cas, la ductilité du matériau engendrant des
déformations excessives permet de prévenir la ruine. Dans le • Les déformations de chaque élément doivent rester infé-
second cas, la rupture brutale et physique des éléments a des rieures à leur capacité de déformation.
conséquences immédiates et importantes.
• Les déformations, modélisées par leur limite élastique, doi-
• Un dimensionnement correct ne peut être effectué que dans vent être cinématiquement et plastiquement admissibles.
le respect des hypothèses de calcul adoptées pour la • La répartition des efforts internes doit être en rapport avec
structure. Sinon, la distribution des efforts dans les barres les rigidités relatives des éléments de l’assemblage.
n’est pas celle escomptée et certains assemblages seront
sous-dimen-sionnés. • La conception même de l’assemblage doit pouvoir faciliter non
seulement les calculs du point de vue de la résistance mais aussi
• Respecter les hypothèses et les lois de comportement des de tenir compte des exigences de fabrication en atelier.
matériaux (élasticité, résistance des matériaux) : caractéristi-
ques de poutres, variations progressives de section, Éléments de base élémentaire, pour la conception d’un
continuité de la ligne moyenne... assemblage – Ces éléments sont les suivants :

• Prendre en compte les perturbations et les effets aggravants dus • le choix des dimensions localisant les zones ductiles ;
à la présence des trous (concentration de contraintes),
• l’utilisation des raidisseurs ;
l’excentrement des organes de liaison par rapport aux efforts
(moments « secondaires » souvent importants), la redistribu-tion • la convergence des axes des éléments entre eux ;
des efforts due à la plastification, une distribution hypothé-
• le dégagement pour le passage à l’exécution des soudures ;
• la préparation au montage sur le chantier, etc.
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3 Assemblages soudés

I - LA SOUDABILITÉ II - LES DÉFAUTS « MÉTALLURGIQUES » D’UNE SOUDURE


Les différents aspects de la soudabilité – Comme nous La fissure « à chaud » pour les aciers courants de cons-
l’avons développé dans le chapitre relatif à la soudabilité des truction métallique – Elle se produit et se traduit
aciers, il est primordial d’avoir à l’esprit la complexité qu’est la généralement par la présence de fissures longitudinales dans
soudabilité sous ses trois aspects différents, à savoir : le métal fondu. Ce type de fissure est le plus souvent attri-
buable à l’existence de contraintes élevées au moment où le
métal est encore très chaud. Ce phénomène ne doit normale-

3 • la soudabilité opératoire ;
• la soudabilité métallurgique ;
ment pas être rencontré.

La fissure par « arrachement lamellaire » – Elle est consé-


cutive à une fissuration se produisant parallèlement à la peau
• et la soudabilité constructive. d’un produit laminé au droit d’une soudure sollicitant ce maté-
riau dans la direction de l’épaisseur.
La soudabilité opératoire – Elle se rapporte à la possibilité
et à la facilité d’application d’un procédé de soudage sur un Un code de bonnes pratiques permet en général de se pré-
matériau donné. Elle est généralement bonne pour les aciers munir contre ce risque dès la conception des assemblages :
de construction métallique soudée avec des procédés cou-
rants mais n’implique pas que les propriétés du joint réalisé • en favorisant des joints à retrait libre ;
soient bonnes.
• en évitant les sollicitations directement perpendiculaires à la
La soudabilité métallurgique – Elle concerne les consé- peau des produits par un choix judicieux de préparation des
quences métallurgiques locales de l’exécution d’un pièces (cf. Fig. 1) ;
assemblage soudé par un procédé donné. En effet, la fusion
locale implique un certain nombre de phénomènes qui se pro- • et avec un choix des produits d’apport conduisant à un métal
duisent dans la zone fondue ou aux abords immédiats du bain déposé ayant une limite d’élasticité inférieure à la résistance
de fusion appelé zone thermiquement affectée (ZAT). Ces effective du métal de base. Cette mesure est particulièrement
phénomènes sont liés aux modifications physico-chimiques efficace et peut d’ailleurs être limitée aux passes immédiate-
imposées par le cycle thermique associé aux déformations et ment en contact avec la peau de la tôle concernée (beurrage).
contraintes locales. Ils ont des conséquences très diverses
selon les familles et les nuances d’aciers considérées. Toutes les conditions opératoires susceptibles de diminuer les
contraintes orientées perpendiculairement à la peau du laminé
Parmi les risques les plus fréquents nous avons : sont à rechercher. En particulier, le soudage en passes de
fortes sections doit être préféré au soudage en passes
• Les fissurations sous différentes formes (fissuration à chaud, étroites multiples.
arrachement lamellaire des produits laminés, fissuration à froid
des aciers ferritiques (trempants). Si pour des raisons liées au risque de rupture fragile, les sou-
dures doivent être exécutées en passes étroites, il faut
• La fragilisation par différents processus (trempe, grossisse-
procéder par couches parallèles à la peau du laminé plutôt
ment de grain, vieillissement, etc.). que par couches de remplissage perpendiculaires à la bissec-
À ces différents risques peuvent s’ajouter les phénomènes trice du chanfrein (cf. Fig. 2).
d’effervescence, d’oxydation, etc.
En ce qui concerne le choix des tôles, on privilégiera des qua-
La soudabilité constructive – Elle concerne le comporte- lités d’aciers possédant des niveaux garantis de ductilité dans
ment du matériau soudé dans une structure soumise aux le sens de l’épaisseur et donc moins susceptibles aux risques
sollicitations de service (ou d’épreuve). d’arrachement lamellaire. Les nuances correspondantes
subissent un calmage spécial (acier qui ne retient pas, à la
Sur des assemblages avec des éléments soudés, certaines solidification, de gaz dissous dans sa masse comme les souf-
régions sont soumises à des effets locaux relatifs aux cycles flures) conférant à l’acier une structure à grains fins. Ils n’ont
thermiques et des contraintes internes (résiduelles ou de ser- pas de limite d’élasticité minimale garantie supérieure à 500
vice) subsistent sur l’ensemble de l’assemblage devenu N/mm2.
continu par la présence des soudures. Selon les épaisseurs
et la complexité des formes, la rigidité apportera des con- La fissure « à froid » – Ce type de fissure est, de loin, le
traintes plus ou moins importantes. défaut le plus redouté dans le soudage des aciers.

Ainsi, le comportement d’une construction ne dépend pas uni- Dans le cadre des aciers couramment utilisés en construction
quement des caractéristiques intrinsèques du métal de base métallique, la fissuration à froid n’apparaît en général que lors
et des assemblages soudés, mais également de la géométrie du soudage avec électrodes enrobées ou fils fourrés. Ce phé-
de l’ensemble de la construction et de ses contraintes propres. nomène ne se produit que beaucoup plus rarement lors du
soudage MAG (fil plein) et, compte tenu des énergies de
On a particulièrement observé le risque de rupture fragile ou soudage mises en jeu, pratiquement jamais lors du soudage
rupture brutale dans le cas des aciers à structure ferritique et sous flux.
le risque de rupture par fatigue des structures soumises à des
chargements dynamiques.
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Fig. 1 : Conception pour éviter l’arrachement lamellaire (© ETI).


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nues après soudage. La validité de l’interprétation
conventionnelle des résultats obtenus n’est pas absolue.
Ainsi, pour un acier au C-Mn, le carbone équivalent est géné-
ralement défini par la formule suivante de l’Institut
international de la soudure (IIS) :

C = %C + %Mn + %Cr
éq
6 5
La susceptibilité d’un acier à la fissuration à froid sera d’autant
plus grande que les valeurs de carbone équivalent et de
dureté sous cordon seront élevées.
Le choix des conditions de soudage – Ce choix est essen-
tiel pour éviter les phénomènes de trempe au voisinage de la
ligne de fusion. Cette préoccupation impose de limiter la
vitesse de refroidissement dans la ZAT (zone affectée thermi-
quement). En soudage à l’arc, les principales variables
permettant de maîtriser cette vitesse de refroidissement sont

3 Fig. 2 : Répartition des passes pour l’exécution d’une soudure d’angle (© ETI).
l’énergie de soudage et, dans une moindre mesure, la tempé-
rature initiale du joint (préchauffage). La vitesse de
refroidissement d’un joint soudé sera d’autant plus lente que
Les fissures à froid sont en général situées parallèlement à la
ligne de fusion et peuvent apparaître sous différentes formes l’énergie de soudage mise en jeu et la température de pré-
(cf. Fig. 3 ). chauffage seront élevées.
Cependant, l’épaisseur et la configuration des éléments à
assembler, conditionnant ensemble la dissipation globale de
la chaleur, constituent également des paramètres importants
à prendre en considération dans l’établissement d’un mode
opératoire de soudage.
La présence d’hydrogène dissous dans le métal fondu et
diffusé en ZAT constitue un paramètre prépondérant vis-à-vis
du risque de rupture par fissuration à froid. Les principales
sources d’hydrogène dans un joint soudé proviennent des
pro-duits d’apport (présence d’humidité dans les enrobages et
les flux) et des impuretés présentes sur les bords à souder. Il
peut également y avoir reprise d’hydrogène dans
l’atmosphère ambiante lorsque le soudage s’effectue en
conditions humides.
Précautions à prendre pour la fabrication – Il y a lieu de
respecter les trois types de précautions suivants :
• Qualité de la préparation du joint, propreté des pièces et
con-ditions d’exécution du soudage.
La préparation du joint devra être réalisée avec soin (éviter les
arrachements, éliminer les résidus d’oxycoupage et les traces
de lubrifiant provenant des outils de manutention, de débit,
etc.). On évitera de souder sur des pièces rouillées, sales ou
Fig. 3 : Forme de fissure à froid (© ETI). humides (attention aux condensations). Les opérations de
sou-dage devront être effectuées en l’absence de toute
humidité excessive (pluie, brouillard...).
Les causes de la fissuration à froid sont essentiellement dues
à l’existence de contraintes importantes de bridage et de • Choix et conditionnement des électrodes, des fils fourrés,
retrait se manifestant au niveau de la soudure par la trempe des flux.
du métal située au voisinage de la ligne de fusion et/ou par la La plus grande partie de l’hydrogène dissous dans un joint
présence d’hydrogène dans le cordon de soudure. soudé provient de la décomposition dans l’arc électrique de la
vapeur d’eau contenue dans les enrobages et flux des
Les contraintes du cordon de soudure résultent de retraits
produits d’apport. Il demeure donc essentiel de sélectionner
empêchés ou contrariés et/ou de contraintes s’exerçant sur
des pro-duits d’apport à degré hydrogène diffusible très bas et
les éléments soudés aussitôt après le soudage. Ces
de res-pecter les conditions d’utilisation prescrites par les
contraintes dépendent de la nature de l’élément considéré et
fabricants, étuvage et protection contre la reprise d’humidité
jouent un rôle très important. Dans de nombreux cas, la
sur les postes de travail.
conception de l’assemblage et le choix des séquences de
soudage peuvent permettre de les minimiser. • Choix des conditions de soudage.
À épaisseur égale, l’augmentation de l’énergie de soudage,
Trempabilité d’un métal – Pour limiter les phénomènes de
l’application d’un préchauffage ou mieux encore, d’un pré-
trempe, l’attention du soudeur doit se porter sur les deux
chauffage suivi d’un postchauffage vont tendre à réduire la
para-mètres que sont la trempabilité du métal soudé et le
vitesse de refroidissement du joint soudé. Par ce biais, toutes
choix des conditions de soudage.
ces dispositions favorisent le dégazage de l’hydrogène resté
La trempabilité d’un métal est souvent caractérisée par son piégé à la solidification du métal fondu et concourent à réduire
carbone équivalent et les valeurs de dureté sous cordon obte- les risques de fissuration à froid des aciers ferritiques.
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III - LA RUPTURE FRAGILE • promouvoir le soudage à basse énergie linéaire en exécutant le


remplissage des joints en passes étroites non balayées ;

Définition – La « ténacité » ou « sensibilité à la rupture fragile • réduire les contraintes résiduelles par des traitements
» définit la résistance d’un matériau ou d’une soudure à adaptés.
s’opposer à l’amorçage et/ou à la propagation d’une rupture
brutale.
Pratiquement, une soudure présente une bonne ténacité
lorsque la rupture intervient lentement avec une grande défor- IV - LA RUPTURE PAR FATIGUE
mation plastique préalable. Ce type de rupture est qualifié de
« ductile » par opposition à la rupture dite « fragile ».
Principe – Une soudure ou un élément de structure travaille à
La sensibilité d’un acier à la rupture – On définit la sensi- la fatigue lorsque les contraintes de service, au lieu d’être
bilité d’un acier à la rupture fragile en fonction : constantes (statiques), varient périodiquement dans le temps
entre une valeur minimale et une valeur maximale.
• de son épaisseur ;
Lorsque des assemblages soudés sont soumis en service à
• de sa limite d’élasticité ainsi que sa nuance ; des contraintes de fatigue, ils peuvent se rompre pour des
• de sa vitesse de déformation ou d’application des valeurs de contraintes très inférieures aux valeurs de résis-
contraintes ; tance ou même de limite d’élasticité du métal. Ces ruptures
se produisent souvent de façon brutale sans qu’il y ait allon- 3 gement ou
• du niveau des contraintes triaxiales de traction auxquelles déformation de la pièce.
est soumis l’acier (induites par le dessin de la pièce ou par la
pré-sence d’une entaille) ; Pour des conditions de sollicitations données, la tenue à la
fatigue d’une structure dépend essentiellement du soin
• de la température de service de la structure et de la
apporté aux formes et aux parachèvements des soudures,
résilience de l’acier ; des défauts de compacité présents dans les soudures, et
• de la résilience du métal de base à la température presque jamais de problèmes liés au dimensionnement ou à
considérée mais aussi des cordons de soudure dans l’état la métallurgie.
final de la cons-truction.
La géométrie d’ensemble des assemblages – Le premier
Ce risque doit être considéré dès la conception en fonction critère à considérer résulte de la géométrie d’ensemble des
des conditions de service. assemblages. Les choix doivent être guidés par les codes de
conception et calcul de structures, qui proposent une classifi-
Les précautions à prendre – Cependant, lors de la fabrica- cation des assemblages issue de l’expérimentation, établie en
tion, des précautions importantes sont à prendre comme : fonction de leur susceptibilité à amorcer et propager une
• limiter au maximum l’écrouissage du métal car ceci entraîne rupture par fatigue.
une augmentation des caractéristiques de résistance et donc
une diminution de celles de ductilité ; La forme générale des cordons – Le second critère con-
cerne la forme générale des cordons. Par exemple, la
• exécuter des assemblages exempts de défauts formant convexité d’un cordon d’angle ou plus généralement toute
comme des entailles. En particulier éliminer tous collages, les variation brutale de profil constitue un facteur aggravant. Il
manques de fusion, les fissures et caniveaux ; s’agit là de l’effet macrogéométrique (cf. Fig. 4).
Fig. 4 : Fatigue des assemblages soudés – Forme des soudures (© ETI).

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La microgéométrie – On trouve enfin un effet de microgéo- dynamiques sera obtenue par l’application des conseils sui-
métrie dans le cas de concentrations de contraintes très vants :
locales n’intéressant que les zones spécifiques du cordon
comme la zone de raccordement d’une soudure bout à bout • les soudures bout à bout doivent présenter une passe de
ou le pied et la racine d’un cordon d’angle car c’est dans ces pénétration sans effondrement bien raccordée au métal de base,
régions que l’on trouve habituellement les entailles naturelles et des passes de finition plates ou légèrement bombées ;
des cordons. • le profil des soudures d’angle doit être plat ou concave ;
La combinaison de ces trois effets géométriques conditionne • les défauts superficiels (caniveaux, morsures d’arc, cratères
la localisation des ruptures. Néanmoins, le dernier cité cons- de fin de cordon, etc.) et les défauts de compacité
titue le critère prépondérant vis-à-vis du risque de rupture par (notamment les défauts plans) sont à proscrire ;
fatigue.
• des traitements de parachèvement des soudures (cf. Fig. 5)
Les défauts de compacité dans les soudures – La résis- sont souhaitables en pratiquant un meulage soigné de la sur-
tance à la fatigue dépend également des défauts de compacité face des soudures afin d’améliorer leur profil en supprimant
présents dans les soudures. Les défauts plans (collages, fis- les discontinuités de forme ;
sures, caniveaux, manques de fusion ou de pénétration) sont • pour améliorer le comportement des zones à forte
beaucoup plus dangereux que les défauts volumiques (souf- concentra-tion de contraintes, un traitement thermique de
flures, inclusions de laitier). relaxation des contraintes est conseillé ;

3 Conseil pour améliorer la résistance des assemblages –


Sur le plan pratique de la fabrication, l’amélioration de la résis-
• finalement l’introduction de contraintes de compression par
martelage des soudures ou par grenaillage localisé peut être
préconisé.
tance des assemblages soumis à des sollicitations
Fig. 5 : Parachèvement des soudures (© ETI).
V - COMMENT ÉVITER LES DÉFORMATIONS soudure peut être compensé par la réalisation simultanée d’un
cordon opposé de même section.
Le soudage MAG – Il faut tendre à utiliser des procédés de Quand cette disposition n’est pas réalisable, il y a lieu d’opti-
soudage utilisant une faible énergie calorifique linéaire. À ce miser l’ordre d’exécution des cordons également désigné par
titre, le soudage MAG doit être préféré au soudage avec élec- l’expression « séquence de soudage ».
trodes enrobées et a fortiori au soudage TIG.
Les règles logiques et fondamentales de soudage – La
Limiter les longueurs et sections des cordons de soudage définition d’une séquence de soudage est régie par les trois
– D’une façon générale, les déformations seront d’autant moins règles suivantes :
importantes que le volume de métal fondu sera plus faible. En
conséquence, les longueurs et les sections des cordons de • Souder à retrait transversal libre : cette règle, impérative vis-
soudures doivent être limitées au strict minimum, tout en restant à-vis des soudures bout à bout, l’est un peu moins au sujet du
compatibles avec une bonne exécution et l’application des règles retrait des soudures d’angle et des soudures à recouvrement.
de calcul de résistance. Cette consi-dération conduit non • Souder symétriquement les dispositions symétriques ou
seulement à une diminution des contraintes et déformations, approximativement symétriques. Il existe deux manières d’y
mais également à un gain sur le prix de revient des structures. satisfaire :
La recherche de dispositions symétriques des soudures – – soit en procédant à plusieurs opérateurs symétriquement
Elle permet d’éviter les déformations par opposition des effets disposés ;
de retrait. Pour les soudures bout à bout, les préparations – soit en travaillant à un seul opérateur et en fractionnant
symétriques en X permettent l’opposition des couples de rota- l’assemblage en éléments alternativement opposés, dont
tion autour de l’axe de la soudure évitant le pliage. Dans le l’effet local peut être estimé négligeable.
cas des assemblages d’angle, le basculement de l’élément
rapporté sur l’élément continu par l’exécution d’une seule • Compenser par des moyens appropriés le pliage ou la
flexion au retrait longitudinal des soudures dissymétriques.
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Les constructions parasismiques en


acier

1. Options de principe en projet parasismique ................................... TBA1398 - 2


2. Mécanismes plastiques globaux
et coefficients de comportement ....................................................... — 5
3. Mécanismes locaux dissipatifs et non dissipatifs ......................... — 10
4. Logique et effets du dimensionnement en capacité..................... — 13
5. Objectifs et critères du projet.................................................................dissipatif.......................................... — 17
6.
7.
Assemblages poutre/poteau
Ossatures avec triangulations à barres centrées...........................


22
27
3
8. Ossatures à triangulation à barres excentrées ............................... — 35
9. Conception générale des bâtiments parasismiques
à ossature acier........................................................................................ — 41

L es aciers de construction répondant aux normes sont ductiles et cette


caractéristique fait a priori des profilés, plats et tôles, d’excellents produits pour
réaliser des constructions stables en zone sismique, car ces produits en acier
permettent de réaliser une dissipation d’énergie élevée, et ce, dans plu-
sieurs schémas de déformation.
Les observations effectuées après des tremblements de terre majeurs confir-ment
généralement le caractère parasismique efficace des constructions métalliques, mais
des exceptions existent. Ainsi, le séisme de Northridge (USA), en 1994, et celui de
Kobe (Japon), en 1995, ont conduit à des fissura-tions locales nombreuses dans
certains bâtiments. Le caractère métallique d’une construction n’est donc pas
nécessairement synonyme de qualité para-sismique et seules des options réfléchies
permettent d’assurer le comportement global ductile recherché.

Le projet de construction devra favoriser la formation de zones dissipatives saines


où se développent des déformations locales ductiles, lesquelles devront se produire à
des endroits choisis. Ceci sera réalisé par le respect de règles particulières relatives
aux matériaux, aux éléments et aux assemblages, ainsi que par l’application de
critères de hiérarchie découlant tous du concept général de « dimensionnement en
capacité » spécifiques à chaque type d’ossature.

Ces règles et critères, dont le développement est récent, n’étaient pas inscrits dans
la première version des règles PS92. On les présente ici dans le contexte de la
formulation retenue dans l’Eurocode 8, code parasismique en vigueur dans toute
l’Europe en 2011. Le choix a été fait de garder dans le texte qui suit les symboles
utilisés dans la version française de l’Eurocode 8, qui compren-nent parfois des
indices en terminologie anglaise.
Parution : juillet 2011

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LES CONSTRUCTIONS PARASISMIQUES EN ACIER

1 Options de principe
en projet parasismique
I - CONCEPT GÉNÉRAL Une structure correspondant à la première option est plus
lourde. Il se peut qu’elle n’offre pas la marge de sécurité per-
mettant de subir avec succès une action sismique plus élevée
Il existe deux approches dans le dimensionnement d’ossa- que prévu. Dans ce cas, son comportement global apparaît «
tures devant résister aux tremblements de terre. Il s’agit de fragile ». Il s’agit du concept non dissipatif.
concevoir des structures soit :
Dans une structure conçue selon la seconde option, des parties
volontairement choisies de la structure sont conçues pour leur
– dont les sections sont très grosses et où ne se développent capacité de déformation plastique cyclique et l’ossature entière est

3 que des contraintes élastiques ;


– dont les sections des barres sont plus petites, de sorte
qu’elles permettent de former des zones plastiques
proportionnée de manière telle que seules les zones locales
prévues se déforment plastiquement. Le comportement est alors
ductile. La structure dissipe ainsi de façon permanente une
nombreuses. énergie. Il s’agit du concept « dissipatif » (cf. Fig. 1).
du du

(a) Concept non dissipatif (b)Concept dissipatif

V - Structure Structure non dissipative


réponse élastique
dimensionnée pour rester
élastique sous séisme

Structure dissipative
Vréduit - Structure
dimensionnée pour
plastifier sous séisme

du Déplacement ultime d

Fig. 1 : Exemple de comportements globaux de structure dissipative et non dissipative.


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LES CONSTRUCTIONS PARASISMIQUES EN ACIER

La structure non dissipative s’effondre dans un mécanisme II - CLASSES DE DUCTILITÉ


n’impliquant qu’un seul étage. Un comportement ductile, qui
implique des capacités de déformation plastique, est intéres-
sant pour résister aux séismes, car en raison des incertitudes Pour obtenir une structure capable de subir sans s’effondrer
sur la connaissance du niveau réel de l’action sismique future, les déformations engendrées par l’action sismique, le concep-
d’une part, et de l’imprécision des analyses de la réponse des teur a le choix entre des ossatures où :
ossatures sous séismes, d’autre part, il arrive que l’action sis-
mique et/ou ses effets soient plus grands que prévus. Cette
sursollicitation est facilement absorbée par un peu plus de • les déformations sont élastiques ;
dis-sipation d’énergie dans des mécanismes plastiques, alors
que les éléments de la structure seraient incapables de fournir • des déformations plastiques limitées ont lieu dans des zones
un supplément de résistance élastique. plastiques peu nombreuses ;
De plus, la réduction du cisaillement en base (Vréduit < Vélastique)
• des déformations plastiques plus importantes ont lieu dans
entraîne la même réduction des sollicitations appliquées à la
des zones plastiques nombreuses.
fondation, ce qui conduit à une réduction du coût des
infrastructures.
On montre à la figure 2 ce qui différencie ces choix, en termes
En raison de la ductilité du matériau acier et des nombreux de comportement global d’ossature exprimé par leur résis-
mécanismes plastiques possibles dans les éléments de struc- tance au cisaillement horizontal global VEd en fonction du
ture ou les assemblages faits de ce matériau, les
constructions métalliques permettent la dissipation d’énergie
dans des mécanismes de déformation plastique.
déplacement horizontal d en tête du bâtiment (les études mon-
première approche, d est indépendant du choix effectué).
3 trent que, en
V
Ed

DCL
(a) Projet à réponse purement élastique DCL

DCM

(b) Projet modérément dissipatif DCM

DCH

(c) Projet très dissipatif DCH

SDe (T ) d

DCL classe de ductilité limitée DCM classe de ductilité moyenne DCH classe de ductilité haute

Fig. 2 : Comportement d’ossatures de même période T soumises à poussée progressive jusqu’au déplacement de projet SDe(T).
Cette figure permet de comprendre la signification du coeffi- Pour réaliser des valeurs élevées de q, il faut créer les condi-
cient de comportement utilisé dans l’Eurocode 8 EN 1998- tions de formation de zones dissipatives nombreuses et
1:2004 pour différencier les 3 types de projet définis plus haut. fiables, car la stabilité de la structure demande que :
Dans ce code, qui sera applicable dans toute l’Europe en
2011, ce coefficient intervient comme diviseur de l’action sis- – les déformations plastiques locales restent limitées, car il y a
mique de calcul de référence et est d’autant plus élevé que la une limite à la capacité de déformation qu’un élément structural
structure est plus dissipative et q est égal à : peut offrir tout en gardant une résistance quasi constante ;
– les zones dissipatives soient nombreuses, pour éviter les
q=V /V exigences de déformation plastiques locales trop élevées
réponse élastique réduit résultant de la concentration des déformations de la structure
Le tableau 1 indique la gamme des valeurs de q retenue dans en peu de points ;
l’Eurocode 8 pour les 3 classes de ductilité DCL, DCM et DCH. – le travail de déformation plastique ait lieu dans des zones de la
structure prévues à cette fin, en position et en capacité, car il n’est
Pour un type d’ossature donné, une classe de ductilité se dis- pas possible de donner à toutes les zones de la structure des
tingue par la valeur du coefficient de comportement q qui lui caractéristiques idéales de déformation plastique ;
est associé et par des exigences fonction de cette classe, – ces zones dissipatives correspondent à un mécanisme de
d’autant plus élevées que q est grand. ruine globale et non à un mécanisme de ruine partiel.
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LES CONSTRUCTIONS PARASISMIQUES EN ACIER

Tab. 1 – Principes de dimensionnement, classes de ductilité des structures et limites


supérieures des valeurs des coefficients de comportement q

Classe de ductilité Intervalle des valeurs de référence du coefficient


Principe de dimensionnement
de la structure de comportement q

Comportement de structure faiblement q ≤ 1,5 – 2


DCL (limitée)
dissipatif

q≤4
DCM (moyenne)
Également limité par type d’ossature
Comportement de structure dissipatif
q>4
DCH (haute)
Uniquement limité par type d’ossature

3
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LES CONSTRUCTIONS PARASISMIQUES EN ACIER

2 Mécanismes plastiques globaux et


coefficients de comportement
I - RELATION ENTRE TYPE D’OSSATURE ET • une maille d’ossature en portique peut former 4 rotules
plasti-ques : q ≥ 4 (cf. Fig. 1a) ;
COEFFICIENT DE COMPORTEMENT q
• une maille triangulée ne comporte qu’une diagonale en trac-
Les valeurs de q associées à un type donné d’ossature reflè- tion plastique : q ≤ 4 (cf. Fig. 1b) ;
tent sa capacité à former des zones dissipatives nombreuses. • la stabilité d’un contreventement en K est liée à celle d’une
Ainsi, on voit à la figure 1 que : diagonale comprimée, dont le comportement ne peut être duc-
tile : q = qmin = 1,5 (cf. Fig. 1 c). 3
P P P

F F F

(a) 4 rotules plastiques q = 6 (b) 1 diagonale plastique q = 4 (b) Pas de


mécanisme plastique q = 1,5

Fig. 1 : Coefficient de comportement q. Reflète le potentiel de dissipation d’énergie de chaque type structural.
Pour un type structural donné, le nombre de zones plastiques projet, car les 3 conditions pour concevoir correctement une
potentielles est fonction de la redondance ou degré d’hypers- structure dissipative sont :
taticité du type structural. La valeur de q est fonction de cette
redondance par le biais du paramètre de redistribution • définir le mécanisme global plastique visé comme objectif et
plastique. ses zones dissipatives ;

αu/α1 • assurer que les zones dissipatives seront fiables ;

Avec : • éviter les déformations plastiques, les ruines fragiles, les ins-
tabilités ailleurs dans la structure.
• α1 : multiplicateur de l’action sismique horizontale de calcul
pour lequel on atteint la résistance plastique d’un élément
structural, Tab. 1 – Coefficients de comportement q (valeurs maximales)
Coefficients de comportement q (valeurs maximales)

• αu : multiplicateur pour lequel un mécanisme global plastique


est formé. Classe de ductilité
Type d’ossature
On peut établir α u/α1 par une analyse en poussée progressive,
mais des valeurs par défaut sont données dans l’Eurocode 8. DCL DCM DCH

Portique autostable 1,5* 4 5 αu/α1

II - VALEURS DE q Ossature à triangulation centrée en X 1,5* 4 4

Les valeurs maximales de q à utiliser dans des projets se Ossature à triangulation centrée en V 1,5* 2 2,5
réfé-rant à l’Eurocode 8 sont présentées au tableau 1. Elles
dépendent du type structural, de la classe de ductilité DC Ossature à triangulation excentrée 1,5* 4 5 αu/α1
choisie et de αu / α1, et correspondent aux mécanismes plas-
tiques globaux présentés aux figures 1, 2, 3, 4 et 5. Il importe Pendule inversé 1,5* 2 2 αu/α1
d’être conscient de ces mécanismes, qui sont les objectifs du
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LES CONSTRUCTIONS PARASISMIQUES EN ACIER

(Suite)
Coefficients de comportement q (valeurs maximales)
Il est donc possible de concevoir des structures parasismiques de
chacun de ces types structuraux. Chacun possède des spécificités
Classe de ductilité qu’il faut aussi connaître et considérer.
Type d’ossature
DCL DCM DCH
III - OSSATURES EN PORTIQUE
Portique autostable avec triangulation
centrée en X 1,5* 4 4 αu/α1
Les ossatures en portique sont des structures dans lesquelles
la résistance aux forces horizontales est assurée principale-
Portique autostable avec remplissages en ment par la flexion des barres (cf. Fig. 2). Comme des rotules
béton, ou maçonnerie en contact avec 1,5* 2 2 plastiques sont des mécanismes locaux très dissipatifs et sta-
l’ossature, mais non connectés bles, en particulier dans les poutres parce que l’effort axial y
est faible, des ossatures en portique bien proportionnées pour
Portique autostable avec remplissages développer un nombre élevé de rotules plastiques dans les
isolés de l’ossature 4 5 αu/α1 poutres ou dans les assemblages peuvent être très dissipa-
tives. Leur coefficient de comportement q est alors de l’ordre
* l’annexe nationale peut autoriser q = 2 en classe DCL. de 5 à 6.

3 En France, q = 2 est accepté si des justifications appropriées sont


fournies (d’après la norme NF EN 1998-1/NA).
Les structures en portique sont, par nature, assez souples, de
sorte que les limitations de déformation sous séisme « de
service » et la prise en compte de l’effet P- à l’ELU font
souvent la décision dans le dimensionnement des barres.
= 1,2 = 1,3

= 1,1

(a) Ossature en portique

=1 = 1,1

(b) Ossature en « pendule inversé »

Fig. 2 : Ossatures en portique et en « pendule inversé » (d’après NF EN 1998-1:2005).


Des ossatures en portique dans lesquelles 50 %, ou plus, de IV - OSSATURES AVEC TRIANGULATION À BARRES
la masse est située dans le tiers supérieur de la hauteur de la
structure ou dans lesquelles l’essentiel de la dissipation de CENTRÉES
l’énergie a lieu à la base d’un élément unique du bâtiment
sont dénommées « ossatures en pendule inversé ». Elles sont Les ossatures avec triangulation à barres centrées sont des
peu dissipatives et on leur attribue q ≤ 2,2. Pour leur usage en structures dont les barres forment des mailles en triangle (cf.
zone sismique, les ossatures en pendule inversé font l’objet Fig. 3 et 4). Les axes des barres sont concourants aux
de restrictions relatives à l’élancement relatif λ des poteaux et sommets des triangles, en des points appelés « nœuds ».
au coefficient θ de sensibilité au déplacement entre étages ( λ
≤ 1,5 et θ ≤ 0,20). Les efforts développés dans les barres sont essentiellement
des efforts normaux, l’existence de flexion ne résultant que
Ces ossatures en « pendule inversé » peuvent toutefois être d’imperfections ou de non-alignement des forces dans les
considérées comme des ossatures en portique et caractéri- assemblages. Ces ossatures sont stables, même si chaque
sées par un facteur q élevé, si la structure primaire possède nœud est une articulation ou rotule. Il existe de nombreuses
plus d’un poteau dans chaque plan de résistance et si l’effort topologies possibles, qui ne sont pas égales par la dissipation
normal est limité à NEd < 0,3 Npl,Rd dans chaque poteau. d’énergie globale qu’elles permettent.
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LES CONSTRUCTIONS PARASISMIQUES EN ACIER

Fig. 3 : Ossatures à triangulation diagonale en X et en X découplée (d’après NF EN 1998-1:2005).

(a) En V (b) En V inversé (c) Variante de V inversé

Fig. 4 : Ossatures à triangulation en V (d’après NF EN 1998-1:2005).


Une bonne topologie est telle que la stabilité de l’ossature Ossatures à triangulation diagonale – La résistance aux
soumise à l’application de forces horizontales d’une orientation forces horizontales peut être assurée par les seules diago-
donnée est assurée même si on enlève de l’ossature toutes les nales tendues et en négligeant dans le calcul l’existence des
diagonales comprimées par l’application de ces forces. Une telle diagonales en compression. Ce type de triangulation atteint
topologie peut être dissipative, car les barres en trac-tion un coefficient de comportement q = 4. Il peut s’agir de
plastiques constituent un mécanisme dissipatif stable. triangula-tions en X ou « croix de St-André », ou d’autres
géométries (cf. Fig. 3).
Si des diagonales de contreventement comprimées sont
nécessaires à la stabilité de l’ossature, le coefficient de com- Ossatures à triangulation en V – La résistance aux forces
portement q est moins élevé. Si le mécanisme de ruine horizontales demande de considérer, à la fois, les diagonales
implique la plastification ou le flambement des poteaux de tendues et comprimées (cf. Fig. 4). Ces triangulations sont
l’ossature, aucune dissipation stable d’énergie n’est possible moins dissipatives (q ≤ 2,5) que les précédentes, car les
et on limite q à 1,5. barres comprimées flambent, mais elles possèdent une cer-
taine ductilité si les poutres ont une inertie suffisante. Par
Les ossatures avec triangulation à barres centrées sont, par exemple, elles sont dimensionnées pour l’action gravifique
nature, des structures plus raides que les ossatures en por-tique. sans considérer leur appui sur le V.
En effet, la distance entre les poteaux, qui constituent les
membrures d’un contreventement en triangulation, est de Ossatures à triangulation en K – L’intersection des diago-nales
plusieurs mètres, alors que la hauteur de la section constituant un se trouve sur le poteau (cf. Fig. 1). On a vu que la stabilité des
ossatures à triangulation en K est liée au comportement non
poteau de portique est large de moins d’un mètre, en général. Les
linéaire des diagonales comprimées et qu’en conséquence, il ne
ossatures avec triangulation à barres centrées permettent
d’atteindre une grande raideur et de bénéficier plei-nement du peut être question de ductilité, d’où q = qmin = 1,5.
coefficient q maximum défini au tableau 1.

On distingue 3 types d’ossatures avec triangulation à barres


centrées :
V - OSSATURES AVEC TRIANGULATION À BARRES
EXCENTRÉES
– à triangulation diagonale ;
– à triangulation en V ; Les ossatures avec triangulation à barres excentrées sont
– à triangulation en K. des structures dont les barres forment, à la fois, des mailles
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LES CONSTRUCTIONS PARASISMIQUES EN ACIER


en triangle et des mailles en quadrilatère (cf. Fig. 5). On raideur et la résistance aux forces horizontales d’une ossa-
retrouve des typologies proches de triangulations centrées, ture avec triangulation à barres excentrées est assurée
mais où l’axe de certaines barres a volontairement été rendu principalement par des éléments soumis à des efforts nor-
non concourant au nœud, créant des tronçons soumis à des maux, mais on utilise l’excentricité de la configuration pour
sollicitations de flexion et de cisaillement. Ainsi, l’ossature de développer les déformations plastiques dans les « tronçons
la figure 5a correspond à une ossature à triangulation centrée sismiques » sous des forces extérieures appliquées infé-
en V inversé dont on aurait écarté les barres du V au point rieures à celles requises pour atteindre la charge limite des
d’intersection avec la poutre. La autres barres.
αu
= 1,2
α1

(a) proche du V inversé (b) proche du V

Fig. 5 : Ossatures avec triangulation à barres excentrées (d’après NF EN 1998-1:2005).


L’énergie est dissipée dans ces tronçons par flexion cyclique VI - OSSATURES EN PORTIQUE, COMBINÉES AVEC DES
ou par cisaillement cyclique, deux mécanismes locaux très
dissipatifs. Si on utilise des configurations permettant de TRIANGULATIONS CENTRÉES
garantir que tous les tronçons d’excentrement seront actifs,
ces structures sont caractérisées par des coefficients de com- Ces structures couplent des portiques et des triangulations
portement similaires aux portiques (q = 6) et combinent ainsi centrées agissant dans la même direction (cf. Fig. 6). Les
raideur et capacité de dissipation. forces horizontales sont réparties en proportion des raideurs
relatives de ces contreventements.
αu
= 1,2
α1

= +

Fig. 6 : Ossatures en portique, combinées avec des triangulations centrées.


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LES CONSTRUCTIONS PARASISMIQUES EN ACIER


Ces ossatures hybrides combinent la raideur des ossatures à
triangulation et la capacité de dissipation d’énergie des porti-
ques, évitant la pénalisation habituelle des ossatures en pur
portique par les critères sur la limitation des effets du 2 e ordre
et la déformabilité horizontale.

VII - OSSATURES MÉTALLIQUES COMPORTANT DES


NOYAUX OU MURS EN BÉTON

Les noyaux ou murs en béton font partie de la structure pri-


maire de contreventement et sont vérifiés comme des
structures en béton armé (cf. Fig. 7). Ils sont les seuls vérifiés Fig. 7 : Ossatures métalliques comportant des noyaux ou murs en béton
sous séisme si les structures métalliques peuvent être consi- (d’après NF EN 1998-1:2005).
dérées comme secondaires, c’est-à-dire reprenant moins de
15 % de l’action sismique. Si les structures métalliques parti- Si les remplissages sont structurellement déconnectés de
cipent significativement au contreventement, les éléments en l’ossature en acier sur leurs bords latéraux et supérieurs, les
acier, ou mixtes acier-béton, doivent aussi être vérifiés pour la ossatures en portique sont dimensionnées comme des struc-
reprise de l’action sismique. tures en acier, mais il faut se préoccuper de l’interaction 3
ossature/remplissage. Si les remplissages sont en contact
avec l’ossature acier, il faut évaluer les efforts internes dans
VIII - OSSATURES EN PORTIQUE COMBINÉES AVEC DES les poutres et poteaux correspondant à un travail des remplis-
sages en bielles diagonales.
REMPLISSAGES

Les ossatures en portique, dans lesquelles des remplissages


en béton sont connectés efficacement à la structure en acier,
relèvent du projet de structures mixtes.
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