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Mr Djema m a
Composition d’une machine-outil
Introduction
D’après le dictionnaire, une machine-outil est une machine dont l’effet final est un outil en
mouvement, ayant pour but de remplacer la main de l’homme lors du façonnage des matières
(fig.1).
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La principale innovation de ce tour, dont le châssis est constitué de barres de fer boulonnées,
réside dans le chariot porte-outil, qui se déplace parallèlement à l'axe des pointes à travers un
guidage prismatique. Le chariot permet l'usinage de pièces pouvant atteindre 1 m de long et
30 cm de diamètre, avec une grande précision. Durant la même période, Nicolas Focq invente
la machine à raboter le fer, puis la machine à aléser.
L’invention de l’électricité par Thomas Edison au 19ème siècle a révolutionné le
fonctionnement des machines-outils, qui entaient alimentées par un seul moteur à
vapeur reliant les différentes machines entre elles à l’aide de câbles et poulies, chaque
machine possède désormais son propre moteur électrique, réduisant ainsi les accidents et la
consommation d’énergie, tout en améliorant les conditions de travail des ouvriers.
De nombreuses machines furent inventées avant la fin du 19ème siècle, mais c’est lors de la
révolution industrielle que leurs utilisations et performances évolua.
De part ces inventions, les machines-outils vont désormais tailler, limer ou encore percer pour
fabriquer toutes sortes de pièces avec une grande précision.
L'expansion considérable de ces « machines à faire les machines » et leur précision toujours
croissante sont depuis cette période un élément majeur du machinisme industriel
Si les machines-outils sont devenues, au fil de l’histoire, performante et autonome,
l’intervention de l’homme sera cependant indispensable pour les programmer et assurer leur
maintenance.
Les machines-outils servaient à ses débuts uniquement à percer, cependant Désormais, elles
sont adaptées pratiquement à toutes les étapes de production donc elles peuvent assurer
n’importe quelle opération technologique que l’industriel a besoin dont les plus fameuses sont
données dans le tableau 1.
le sciage ;
le tournage ;
le fraisage ;
la rectification ;
le perçage ;
le limage ;
le transfert ;
le vissage.
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3. Avantages de la machine-outil
C’est grâce à elles que le monde est rentré pleinement dans l’ère du machinisme. La machine-
outil a bouleversé la vie économique et sociale. Elle a en effet remplacé le travail solitaire de
l’artisan par un travail d’équipe, permettant ainsi de :
baisser la fatigue physique comme mentale du personnel ;
réduire considérablement les risques d’accident ;
se débarrasser des opérations pénibles ou laborieuses;
travailler de façon ininterrompue sur une très longue période, contrairement à l’homme;
gagne en efficacité;
Et finalement conduisant à la naissance de grandes usines.
4. Classification machines-outils
Les machines-outils peuvent être classées d’après:
a) le système de commande en deux grandes catégories :
1) machine-outil conventionnelle (tour conventionnel, fraiseuse conventionnelle…) (fig.2) ;
Toutes les manœuvres sont réalisées manuellement par l’opérateur.
Le déplacement de l’outil sur la trajectoire d’usinage est réalisé par des manivelles qui
permettent de générer les mouvements suivants les axes. Ces mouvements ne sont possibles
que sur un seul axe à la fois (Fig.3).
3
manivelles
Le choix des vitesses d’avance suivant les axes de déplacements s’effectue par l’intermédiaire d’une
boite de vitesses mécanique (Fig.4).
4
Le déplacement de l’outil sur la trajectoire d’usinage est décrit par l’opérateur à l’aide d’un
programme (fig.5 b).Des coordonnées de différents points de passage de l’outil par rapport à
la pièce sont utilisées. Les mouvements sont possibles sur plusieurs axes simultanément.
Les mouvements sur les axes sont générés par des moteurs qui permettent de choisir une large
gamme des vitesses d’avance. Le choix de ces vitesses s’effectue par un variateur.
Commandes numériques
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- séparation (surface d’un carter dissociant deux espaces dont la communication doit obéir à
certaines règles) ;
-positionnement relatif avec une précision plus ou moins grande de deux pièces l’une par
rapport à l’autre, etc.
- la vitesse relative de coupe est nulle : Exemple machines d’électroérosion, à fil ou par
enfonçage.
- l’outil est presque virtuel :
- machine à découper au jet d’eau, machines à usiner par laser, par
bombardement électronique et autres (usinage chimique par exemple).
Afin de décrire la trajectoire suivie par l’outil pour usiner la pièce, un système d’axe est
normalisé. Ces axes seront notamment utilisés pour écrire des programmes de commande
numérique. Un programme sera très facilement transposable sur une autre machine CN.
Afin de placer correctement les axes, il faut toujours considérer que l’axe de la broche doit
correspondre à l’axe Z de la machine.
a) Tournage
Cette machine sert principalement à usiner des pièces de revolution.la pièce est fixée dans le
mandrin. Celui-ci est mis en rotation par le moteur de la broche. L’outil, muni d’une arête
coupante, suit une trajectoire qui interfère avec la pièce, et ainsi il en résulte un enlèvement
de matière sous forme de coupeaux.
Le sens positif est donné suivant cette règle : la pièce étant la référence, l’outil s’éloignant de
la pièce est en mouvement suivant le sens positif des axes.
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Les axes Z et X définissent un plan. Cela est suffisant pour décrire une trajectoire plane, et
donc générer un volume de révolution autour de l’axe de révolution (qui est l’axe de broche)
b) Fraisage
Cette machine sert principalement à usiner des pièces prismatiques. La pièce est fixée dans
l’étau. L’outil est mis en rotation par le moteur de broche, il suit une trajectoire qui interfère
avec la pièce .l’outil est muni d’une arête coupante, il en résulte un enlèvement de matière :
les copeaux.
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Fig. 6 b. Représentation des axes de déplacement en fraisage
Par conséquent, toutes ces machines, malgré la grande différence entre les processus
technologiques qu’elles mettent en œuvre, ont des morphologies et d’autres caractéristiques
techniques et technologiques presque identiques.
Toutes utilisent un bâti portant des glissières permettant une translation outil/processus et
pièce selon les axes d’un trièdre trirectangle.
Beaucoup nécessitent aussi des axes rotatifs et tous ces axes doivent être commandés de
manière sensiblement identique ; leurs commandes, avec ou sans rétroaction en provenance
du processus d’usinage, sont très proches ainsi que bien d’autres composants et organes.
1)-Un bâti d’une grande rigidité (Un châssis rigide) réalisé avec une grande précision ;
2)-Une table coulissante selon plusieurs axes, guidée par des glissières ou guides linéaires ;
3)-Une (ou plusieurs) tête équipée de broche permettant de fixer l'outil ;
4)-Un ou plusieurs moteurs pour la rotation de l’outil, ainsi que les mouvements de table) ;
5)-Des éléments de manœuvre (boule, poignée, bouton, manette, levier, etc.) qui peuvent être
manuels comme automatisés. afin de manipuler la machine ;
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Les statistiques japonaises comptent les machines-outils comme des robots, ce que ne fait pas
l'Europe qui les range dans des catégories séparées.
La tendance est en Europe de faire des machines spéciales, des machines spécialement
étudiées pour un industriel dit leader" de son secteur.
Dans les pays en voie de développement, la machine standard reste la plus présente car moins
coûteuse et disponible directement.
De par l’avancé des techniques, la machine-outil a subi des modifications et le couple outil-
machine-outil s’est adapté aux exigences de productivité moderne.
La structure d’une machine-outil, en cours d’usinage, est présentée dans la figure7 par un
système bouclé, où chaque élément contribue à la réalisation du contrat fonctionnel.
L’étude passe par l’analyse des solutions technologiques employées dans la conception des
éléments clés des machines. L’analyse cinématique est de façon à proposer des moyens de
sélection de machines en fonction des caractéristiques des pièces à réaliser.
Une machine-outil a pour but de réaliser physiquement les mouvements de coupe nécessaires
à l’obtention d’une surface par enlèvement de matière .elle réalise le mouvement de coupe et
le mouvement d’avance de l’outil par rapport à la pièce. De plus, elle doit permettre
l’obtention de pièce en respectant les spécifications fonctionnelles.
Cette analyse est effectuée sur la base du schéma structural d’une machine-outil type,
particulièrement d’un tour, présenté dans la figure 8 où sont montrés tous les organes
constituants et composants ainsi que les éléments assurant des fonctions auxiliaire telle que le
mécanisme du traitement des copeaux et du liquide de coupe, mesure des paramètres
dimensionnels de la pièce usinée, capotage etc.….
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Figure.8.éléments d’une machine-outil type
8.1. Bâti
Le bâti [(1) (1’), figure 8)], ou structure de la machine, assure plusieurs fonctions telles que:
1- tenir ensemble les différents éléments fonctionnels de la machine, et assurer la position
relative qui permettra l’usinage des surfaces de la pièce [(3), figure 8].
2- fixer la machine au sol dans une position et une attitude compatibles avec le personnel qui
utilisera ou entretiendra la machine.
A noter que les machines-outils peuvent être implanté (fixé) sur le sol, sur une paroi
verticale (un mur), ou au plafond selon leur utilité technologique et conception.
3- assurer souvent d’autres fonctions :
- servir de réservoir au liquide de coupe qui assure des fonctions de refroidissement (de
la pièce, de l’outil, des copeaux) et de transport des copeaux ;
- servir de réceptacle aux copeaux ; dans ce cas, il comporte des moyens permettant de
diriger les copeaux résultant de l’usinage vers un récipient ad hoc;
- protéger l’environnement humain et matériel des projections de matière et de liquide
résultant de l’usinage ;
- servir de support à des équipements auxiliaires tels que manipulateurs de pièces et
d’outils, appareils de mesure, etc.
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8.2. Sol ou fondation
Le rôle le plus évident du sol [(2), figure 8] est de supporter la machine et, bien sûr, le
personnel.
Cependant, pour beaucoup de machines, et en particulier les grandes machines, la fondation
sert à donner l’essentiel de sa rigidité au bâti.
Donc, les machines dont le bâti ne peut reposer au sol en trois points de façon isostatique
doivent être considérées comme grandes.
Exemple : les machines servant à l’usinage de turbines hydrauliques de grande puissance
(700 MW par exemple) et de turboalternateurs modernes (1 300 MW) ont des longueurs qui
dépassent couramment 30 m. Sans la fondation, elles seraient bien incapables d’assurer un
usinage de précision.
Donc le sol ou fondation fait, dans de tels cas, partie intégrante de la machine et doit, à ce
titre, être conçu, calculé, et réalisé selon un cahier des charges qui précisera ses
performances.
De plus, le sol peut renfermer un nombre d’auxiliaires et en particulier les moyens
d’évacuation et de traitement des copeaux et du liquide de coupe.
Cette pièce [(3), figure 8] fait partie intégrante de la machine. En effet, la rigidité relative
outil/surface à usiner est un des facteurs les plus importants pour un usinage de précision. On
conçoit alors que l’usinage d’une pièce de faible rigidité puisse présenter des difficultés
insurmontables si certaines précautions ne sont pas prises. C’est le montage d’usinage [(9),
figure 8, qui est chargé d’augmenter la rigidité relative outil/surface à usiner jusqu’à une
valeur acceptable.
8.4. Outil
Les outils [(4), figure 8] sont montés sur un porte-outil (8) tournant. Le porte-outil, détaillé
dessous dans le paragraphe (8.7), peut également être fixe et la pièce est alors tournante.
8.5. Broche
Une broche [(5), figure 8] est un arbre tournant sur des paliers ; ils lui retirent cinq degrés de
liberté ; le sixième, une rotation, est enlevé par la commande de puissance [(6) et (7), figure 8]
qui fournit l’énergie nécessaire à l’usinage.
La broche reçoit le porte-outil (outil tournant) ou la pièce (pièce tournante) et lui confère la
vitesse de coupe nécessaire à l’usinage.
Certaines machines n’utilisant pas d’outil peuvent néanmoins comporter une broche.
Exemple : les machines de fraisage par électroérosion comportent une électrode montée sur
une broche tournante.
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La broche est également un des éléments les plus importants pour un usinage de qualité et, à
ce titre, sa rigidité et d’autres caractéristiques sont de la plus haute importance :
- la rapidité et la facilité d’établissement et de suppression de la liaison avec le
porte-outil, afin de minimiser les temps non productifs.
- De plus, la précision et la fidélité de position du porte-outil sont fondamentaux, afin
de permettre le préréglage de position de l’outil, lui aussi indispensable à la
minimisation des temps non productifs.
Une broche de machine-outil, suivant la taille de la pièce et la nature de l’usinage ainsi que la
taille de la machine, peut tourner à des vitesses allant de quelques tours par minute à 200000
tours par minute (Usinage à Très Grande Vitesse, UTGV) pour des puissances allant de
quelques kilowatts à plusieurs centaines de kilowatts.
Enfin, la broche peut servir de lieu de passage pour :
-le liquide de coupe ;
- des organes de réglage de position de l’outil quand la broche est en marche ;
- des signaux traduisant la position de l’outil ou le diamètre de pièce ;
- pour nettoyer, avec utilisation d’un fluide, l’interface broche/porte-outil au moment de
changement de celui-ci, il est amené jusqu’à cette interface par l’intermédiaire de la broche.
La commande de puissance [(6) et (7), figure 8] est chargée comme son nom l’indique, de
fournir l’énergie nécessaire à la coupe. Elle comprend un moteur qui, lorsque l’outil ou la
pièce tourne, est généralement un moteur électrique, soit à courant continu, soit asynchrone,
soit, de plus en plus souvent, synchrone auto commuté.
Dans les machines spéciales, qui n’effectuent souvent qu’une seule et même opération, le
moteur asynchrone alimenté par le réseau (et tournant donc à vitesse constante) est souvent
suffisant.
Il est cependant facile d’obtenir deux, et parfois trois, vitesses par commutation de pôles ou à
l’aide de plusieurs enroulements statoriques.
Pour les machines pouvant travailler à vitesse variable, le moteur à courant continu est
fréquemment remplacé par les moteurs asynchrones et, plus encore, synchrones alimentés à
fréquence variable.
Le rotor peut être directement monté sur l’arbre de la broche, on parle alors de motobroche,
ou bien il entraîne celle-ci par l’intermédiaire d’une courroie, d’une chaîne ou
d’engrenages.
Le moteur peut être aussi associé (à vitesse constante ou variable) à une boîte de vitesses
permettant d’étendre son domaine de fonctionnement :
Les transmissions à courroies classiques semblent avoir atteint leurs limites.
Les transmissions à engrenages sont de plus en plus utilisées ces derniers temps pour
les très hautes puissances et vitesses.
Exemple : Les transmissions à engrenages, dans l’aérospatiale (boîtiers de prise de
puissance de turboréacteurs ; réducteurs de rotors d’hélicoptère), permettent des
vitesses tangentielles allant de 65 m/s (pignons spiro-coniques) à 150 m/s (pignons
cylindriques hélicoïdaux).
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Pour les plus basses puissances, les moto-broches sont les plus utilisés.
les moteurs hydrauliques, en perspective proche, avec leurs versions les plus
modernes permettent des puissances massiques de l’ordre de 20 kW/kg pour les
moteurs volumétriques ; des moteurs à turbine Pelton, alimentés à des pressions de
l’ordre de 500 bar ou plus, pourraient s’avérer d’un grand avenir pour l’usinage à très
haute vitesse.
L’intérêt de ces moteurs dépasse la seule puissance massique. Leurs très faibles
dimensions, comparées à celles des moteurs électriques les plus performants, facilitent
énormément le dessin des structures de machines, légères et de très haute rigidité.
8.7. Porte-outil
Le rôle du porte-outil [(8), figure 8] est de tenir l’outil coupant dans une position permettant
un usinage correct.
Qu’il soit tournant, et donc monté sur une broche, ou fixe et monté sur un chariot, le rôle du
porte-outil dans la qualité des usinages est complémentaire de celui de la broche.
Un élément fondamental à prendre en compte pour sa conception est donc sa rigidité. Celle-
ci, cependant, ne doit en rien s’opposer à la facilité et la rapidité de son montage et de son
démontage de la broche (5) ou du chariot fixe (9).
Le porte-outil est de plus en plus changé automatiquement, en particulier sur les machines
universelles pouvant utiliser de nombreux outils différents. Le porte-outil est alors stocké, sur
la machine elle-même, dans un magasin à outils, et son échange avec un autre porte-outil
contenu dans le magasin se fait à l’aide d’un changeur d’outil, fonction extrêmement
importante dans la gestion de fabrication.
À noter le rôle primordial que les porte-outils et les outils jouent dans la gestion d’une
entreprise de fabrication mécanique.
Exemple : une entreprise moyenne (2 000 à 3 000 personnes), considérée comme bien gérée,
a couramment 6 000 à 8 000 outils et porte-outils différents ; ce nombre ne comprend
évidemment pas les porte-outils frères, qui peuvent se compter par dizaines, si l’on veut que
les machines en soient en permanence pourvues malgré usure et casse des outils. Certains
sous-traitants de la NASA (Administration de l’Aérospatiale Américaine) peuvent avoir
jusqu’à 100 000 porte-outils différents afin de répondre aux besoins de leur client.
À l’inverse, on peut démontrer qu’une entreprise bien gérée (fabriquant ses propres machines)
peut se contenter de quelques dizaines de porte-outils différents. Une telle performance ne
peut être atteinte qu’en normalisant strictement les diamètres et tolérances, bien au-delà de ce
que recommandent les organismes nationaux (AFNOR pour la France) et internationaux (ISO
International Standard Organization).
Exemple : la figure 9 montre le standard ISO des queues d’outils (queues de porte-outils) et
la figure 10 le standard correspondant des nez de broches.
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Figure 9. Queue de porte-outil ISO [ISO/R 297-1963 (F)]
Figure 10.Cône à conicité 7/24 pour nez de broches ISO [ISO/R 297-1963 (F)]
Un point très important dans le porte-outil est la standardisation de sa liaison avec la broche
et l’éventuel chariot (standards différents d’ailleurs).
Le standard ISO, encore en vigueur, est la copie d’un standard américain SAE
(Society of Automotive Engineers) datant du début du XXe siècle, qui a été crée sous
l’impulsion d’Henry Ford, quand il a fabriqué, pour la première fois dans le monde, un
véhicule automobile en grande série. Malgré des défauts importants qui rendent son
utilisation très délicate en fabrication automatique (médiocre précision, forte
sensibilité à la pollution, prix de revient élevé, grand encombrement, nécessité de
grands diamètres – inutiles – de broches, etc.), on emploie encore largement ce
standard car il y a des milliards de porte-outils de ce type dans le monde.
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8.8. Montage d’usinage
On conçoit qu’assurer ces trois fonctions de façon entièrement automatique relève d’une
conception raffinée et de perspective.
Une méthode bien préférable consiste à utiliser un montage qui, tout en donnant à la pièce la
rigidité qui lui manque à l’état naturel, lui permet de reprendre sa forme d’équilibre avant son
usinage de finition.
Des procédés non généralisables ont été mis au point pour certaines applications très
particulières (et pour des coûts élevés), telles que le positionnement et le bridage par
réfrigération, la pièce étant partiellement immergée dans de l’eau contenue dans un bac
réfrigérant fixé à la machine ; la prise de la glace immobilise la pièce.
On peut utiliser, dans certains cas, des plateaux magnétiques (courants pour des pièces
magnétiques possédant une face plane de surface suffisante qu’on peut utiliser comme face
d’appui), des plateaux à vide, le collage.
Toutes ces solutions s’appliquent à des cas particuliers de pièces très spéciales. Des
solutions plus générales restent à trouver.
Pour ce qui est des pièces tournantes, des arbres, le problème est sensiblement plus simple
que pour les pièces polyédriques ou carters.
Il suffit d’utiliser un arsenal d’éléments pratiquement standards que sont les mandrins, les
pinces, les contre-pointes, les lunettes (fixes ou à suivre) et autres entraîneurs, dont quelques
exemples sont présentés dans le tableau 2.
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Mandrin +Mors Mandrin +Mors Piece longue :
Diametre normal Grand Diametre Trou de passage broche
Le mandrin est concu pour fixer de pieces de revolution
Cependant, l’obtention d’une réelle flexibilité (dans le sens d’adaptation quasi immédiate à
une pièce de formes et de dimensions quelconques, parfois faite à l’unité) est encore assez
loin d’être acquise.
8.9. Chariot
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Pour fraiser une surface quelconque avec une fraise sphérique, il faut au moins trois
degrés de liberté commandés. Pour fraiser une surface quelconque avec une fraise
sphérique ou torique en maintenant des conditions de coupe constantes (vitesse de
rotation constante de la fraise, donc rayon d’usinage de fraise constant), la normale à
la surface à fraiser au point de contact fraise/pièce doit faire un angle constant avec
l’axe de la broche porte-fraise. Il faut alors, entre outil et pièce, cinq degrés de liberté
commandés.
Pour tourner un arbre de diamètre variable (continûment ou par sauts), il faut deux
degrés de liberté commandés entre pièce et outil ; etc.
Certains usinages nécessitent six degrés de liberté commandés, mais certaines
machines en ont beaucoup plus, par exemple pour distinguer les mouvements grossiers
peu précis et des mouvements fins précis.
Dans tous les cas, la pièce ou le montage porte-pièce est monté sur un chariot [(10), figure 8]
qui n’a, en général, qu’un seul degré de liberté commandé. Quand on en veut plus, on monte
ce chariot sur un deuxième chariot, qui est lui-même guidé par un troisième chariot, etc. Pour
de nombreuses raisons, en particulier de rigidité et de précision, on répartit, le plus souvent,
les degrés de liberté entre broche et pièce.
Chaque chariot doit être guidé avec un jeu aussi faible que possible (nul de préférence) par
une glissière.
Nota : les surfaces de la mécanique de précision autres que les surfaces universelles sont :
- la sphère, qui ne sert qu’à faire des billes de roulement et des rotules ;
-les tores, qui forment uniquement les pistes de roulements à billes ;
-les cônes qui font les porte-outils ISO et quelques autres éléments ;
-les surfaces en développante et assimilées (Novikov, Axicon), qui font les dentures (engrenages et
cannelures).
Toutes ces formes ne se font que sur des machines spéciales.
8.10 .Glissières
Les glissières [(11), figure 8] sont conçu pour retirer au chariot (10) cinq degrés de liberté,
de façon à permettre, entre le support de glissières du bâti (1) de la machine et le chariot (10),
un déplacement unidirectionnel qui est en général linéaire.
Il existe cependant des glissières courbes, ne permettant très souvent qu’un mouvement de
rotation (un seul degré de liberté) au chariot (glissière circulaire), mais on réalise d’autres
trajectoires.
Le chariot portant la pièce ou l’outil, la qualité de la surface usinée dépendra pour une bonne
part de la qualité de la glissière. En effet, un jeu entre chariot et glissière correspondra à un
défaut de la surface usinée. Un accroissement du frottement entre chariot et glissière
entraînera nécessairement une force à exercer plus grande de la part de la commande d’avance
(12), et donc éventuellement, des erreurs, statiques et/ou dynamiques de position relative
outil/pièce, sont plus grandes.
Une glissière idéale devrait donc avoir :
- une rigidité infinie ;
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- un jeu avec le chariot porte-pièce ou outil devrait être nul ;
- le frottement statique dans la direction d’avance entre chariot et glissière devrait être nul.
- le frottement dynamique devrait être aussi élevé que possible (avec une loi linéaire
frottement/vitesse correspondant au terme du premier ordre de l’équation différentielle
linéaire à coefficients constants modélisant le comportement du chariot), afin de
conférer au chariot un amortissement élevé, et donc une réponse amortie à une
perturbation de force résultant, par exemple, de l’usinage.
La commande d’avance [(12) et (13), figure 8] est généralement composée de deux éléments
principaux : le moteur (souvent électrique et à vitesse variable) et l’organe mécanique
actionnant le chariot, qui est habituellement une vis (à billes ou à rouleaux).
-Les moteurs rotatifs, entraînant la vis, déplacent le chariot et crée un mouvement relatif
d’avance entre l’outil et la pièce.
Un seul axe en déplacement, si la glissière est linéaire, engendrera une surface usinée
réglée qui, suivant les machines, sera cylindrique ou conique de révolution (outil à une
seule arrête de coupe) ou plane (utilisation d’une fraise).
Deux axes : Un tour doit avoir au moins. Le premier servira à fixer la position radiale
de l’outil et donc le diamètre du cylindre qu’on veut tourner. Le second permettra de
générer le cylindre en déplaçant l’outil parallèlement à son axe, pendant que la pièce
(ou l’outil) tourne.
Un troisième axe : L’usinage d’un filetage sur ce même tour. Celui-ci, correspondant
à une rotation de l’axe de la broche, puisqu’un filetage nécessite pour son usinage la
synchronisation de la rotation de la pièce avec l’axe Z (l’axe parallèle à l’axe de la
broche), afin de permettre la génération des flancs du filet. Cette synchronisation
devra être conservée pendant tout l’usinage du filetage, qui se fait généralement en
plusieurs passes.
Suivant les pièces à usiner, les surfaces dont elles sont composées et leurs relations
topologiques, une machine peut comporter un nombre variable de commandes d’axes,
associées à autant de chariots et d’ensembles tournants.
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8.12 .Alimentations et commande
Les moteurs d’axes, qu’ils soient électriques ou électro hydrauliques (pour les très hautes
performances, les commandes électro hydrauliques, sont souvent indispensables), ainsi que
les autres organes à commander (par exemple le blocage des chariots, le bridage des pièces,
généralement hydraulique), nécessitent des alimentations.
Celles-ci peuvent aller du simple relais électrique ou de l’électrovalve alimentée en huile sous
pression par groupe hydraulique [(14), figure 8], au servo régulateur complexe assurant que
les consignes de position et/ou de vitesse adressées à chaque axe sont exécutées sans erreur
excessive. Pour cela, les valeurs de consigne sont comparées aux valeurs réelles. La
soustraction de ces deux valeurs donne un signal d’erreur qui, traité de façon plus ou moins
complexe (exemple : réglage prédictif, à horizon fuyant, etc.…), commande un amplificateur
[(15), figure 8] alimentant le moteur d’axe ou la servovalve de façon à annuler l’erreur
détectée. Les commandes par tout ou rien sont ordinairement générées par un automate
programmable. Les valeurs réelles de position/vitesse (éventuellement accélération) du
chariot sont élaborées par un système de mesure (16).
La gamme d’usinage d’une pièce ayant été élaborée, on envoie à la machine les ordres
correspondants, qu’elle doit exécuter [(16) et (17), figure 8]. La pièce à usiner ayant été
positionnée et bridée (manuellement ou automatiquement), ces ordres concernent le type
d’outil qui a été sélectionné par le système de programmation assistée par ordinateur. Le
porte-outil correspondant sera pris dans le magasin à outils de la machine par le changeur
d’outil et mis en place dans la broche ou sur le chariot. Il peut aussi être déjà présent sur une
tourelle de la machine (tour), et une simple rotation de celle-ci l’amènera en position de
travail.
Les outils, fixes et tournants, doivent d’abord être préparés [(18), figure 8]
Selon le type d’outil, le mode de préparation varie :
Pour les outils massifs, généralement en acier rapide, il faut les affûter (s’ils ne sont
pas neufs) et mesurer leur longueur (centres d’usinage) ou la régler à une valeur
standard (machines spéciales), grâce à un porte-outil permettant de compenser l’usure.
Pour les outils utilisant des plaquettes à jeter, on remplacera la plaquette usée par
une neuve et on mesurera et/ou réglera la position de la pointe de l’outil par rapport au
porte-outil.
Dans un cas comme dans l’autre, les outils sont identifiés par une pastille qui peut être lue à
distance (transpondeur). Connaissant le numéro de l’outil, on peut alors avoir accès à ses
caractéristiques en interrogeant l’ordinateur de gestion des outils, qui donne le type de
l’outil, ses dimensions de réglage ou mesurées, la matière de l’outil et donc les métaux qu’il
peut usiner et les paramètres de coupe permis, sa durée de vie résiduelle, etc.
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Les outils peuvent alors être stockés dans un magasin central en attendant d’être affectés à
une machine particulière.
Quand une demande arrive en provenance du système de fabrication, les outils sont sortis du
stock (automatiquement dans les systèmes modernes) et transportés, aussi automatiquement,
vers le magasin à outils de la machine demandeuse. Celle-ci en profite pour renvoyer vers le
lieu de préparation les outils usés ou dont elle n’a plus besoin. Une fois dans le magasin de la
machine, l’outil peut être mis par le changeur d’outil dans la broche ou sur le chariot, afin
d’usiner une ou plusieurs surfaces de la pièce.
Il existe pour les pièces un système [(19), figure 8] très proche de celui des outils.
Les pièces brutes doivent d’abord être préparées, c’est-à-dire qu’on vérifie qu’il y a sur les
surfaces à usiner des surépaisseurs d’usinage suffisantes. Cette préparation peut se faire de
différentes façons :
Manuellement, par traçage :
Le traceur, en s’aidant de différents outils (marbre, équerre, dé, trusquin, pointe à tracer, etc.)
trace sur la pièce des droites définissant des plans de référence ; ceux-ci, positionnés
correctement sur la machine d’usinage quand la pièce est bridée sur le montage d’usinage,
garantiront le bon balancement de la pièce, c’est-à-dire qu’il y aura des surépaisseurs
suffisantes sur toutes les surfaces à usiner, et aussi que les volumes et formes de la pièce
seront compatibles avec ceux des autres pièces composant l’organe assemblé.
Automatiquement
Des outillages spéciaux balancent la pièce de façon à lui assurer les mêmes caractéristiques
que dans le cas précédent.
Généralement, ce positionnement automatique est suivi d’un usinage, lui aussi automatique,
permettant de placer avec précision la pièce sur la ou les machines d’usinage. Ces usinages
doivent donc permettre de retirer à la pièce ses six degrés de liberté.
-Pour les pièces polyédriques ou carters, on peut choisir différents types de surfaces.
Un plan (fraisé, par exemple) permet de retirer trois degrés de liberté (deux rotations
et une translation). Les trois degrés de liberté restants peuvent être retirés de plusieurs
façons, mais très souvent à l’aide des pieds de centrage. Un pied de centrage, formé
d’un cylindre court (approximation d’une sphère) d’axe perpendiculaire au plan,
permet de retirer deux degrés de liberté supplémentaires (deux translations). Il ne
reste alors plus à la pièce qu’un seul degré de liberté de rotation, qui peut être retiré
par un pied d’épincé.
On peut utiliser d’autres surfaces, telle qu’une droite (deux degrés de liberté enlevés)
parallèle au plan fraisé, approximée par une bande fraisée étroite ou par deux petites
surfaces planes, généralement coplanaires. Le dernier degré de liberté (une
translation) peut être enlevé par une petite surface perpendiculaire à la droite.
20
- D’autres combinaisons sont possibles. En particulier, pour les pièces de base de révolution
ou arbres, on peut usiner des centres, petites surfaces coniques matérialisant l’axe de la
pièce et l’immobilisant axialement (cinq degrés de liberté enlevés). Le sixième sera retiré
directement par le mandrin ou l’entraîneur du tour, de la rectifieuse ou de la machine à
tailler.
- Avoir été positionnées et bridées sur un montage d’usinage, lui-même solidaire d’une palette
qui servira à transporter la pièce de station à station (machine-transfert) ou à la positionner sur
le centre d’usinage. Elles peuvent aussi, si elles ont été préparées largement à l’avance, être
envoyées vers un magasin de stockage, qui peut être automatique, central ou tampon attaché à
une machine particulière. De là, le moment venu, elle sera mise automatiquement sur la
machine, grâce à un échangeur qui l’échangera avec une pièce précédente qui vient d’être
finie.
8.16. Mesure
Sur machine-outil sont réalisés les principaux types de mesures dimensionnelles suivant
[(20), figure 8] :
a) Mesure de la position du (des) chariot(s)
C’est en effet la position des chariots par rapport à l’outil qui garantit l’usinage correct des
surfaces de la pièce à usiner. Cette mesure se fait généralement grâce à des règles linéaires,
optiques ou magnétiques (plus rarement à laser), qui envoient vers la commande les signaux
correspondant à la position du chariot.
21
Les copeaux sont des sous-produits de l’usinage. Cette présence pose toujours des problèmes
extrêmement sérieux qui rendent leur traitement indispensable [(21), figure 8].
En effet, les copeaux véhiculent de 80 % à plus de 90 % de l’énergie de coupe. Laisser les
copeaux entrer en contact avec certains éléments de la machine entraîne leur échauffement et
donc une perte de précision. Dans la mesure du possible, on doit donc éviter tout contact entre
les copeaux et tout autre organe de la machine (en particulier la pièce à usiner qui, après
refroidissement, peut être hors tolérances).
Les copeaux sont aussi souvent abrasifs :
les copeaux d’acier sont trempés, en particulier par le liquide de coupe, et peuvent
rayer les surfaces de la pièce et de la machine (par exemple les glissières) ;
les copeaux de fonte libèrent des particules de graphite très abrasives et les copeaux
d’aluminium libèrent de la silice (alliages pour fonderie sous pression ; alliages
hypersiliciés).
copeaux mélangés aux particules abrasives résultant de l’usure de l’outil ou de la
meule.
Afin de refroidir les copeaux et pour les véhiculer loin de la machine, on utilise un liquide de
coupe, généralement à base d’eau (liquide à bon marché et ayant la capacité thermique
massique la plus élevée), qui doit comporter des composants évitant l’oxydation de la pièce
usinée et des organes de la machine.
Le liquide de coupe véhicule les copeaux, mais il doit ensuite être traité :
1) filtré pour le débarrasser des particules solides (filtres papier, centrifuge, magnétique,
etc.) ;
2) refroidi ou réchauffé car il garantit la stabilité dimensionnelle de la pièce et de la
machine en les maintenant à température constante ;
3) régénéré afin d’éviter qu’il donne asile à des colonies bactériennes qui peuvent oxyder
les pièces, etc.
22
Ce mélange d’espaces, qui devraient être distincts pour assurer un bon fonctionnement des
machines, entraîne toujours une mauvaise accessibilité des organes techniques qu’on doit
entretenir et éventuellement dépanner. Il s’ensuit des temps de dépannage trop longs ; il peut
en être de même pour les temps perdus pour les changements d’outils.
Les protections sont en général beaucoup mieux réalisées pour les machines spéciales que
pour les machines universelles.
En fin, les éléments structuraux majeurs d’une machine-outil type seront étudiés
techniquement en détails dans les chapitres qui suivent.
2.1.Obtention du Plan :
23
Géométriquement, une surface plane est telle que toute droite passant par deux quelconques
de ses points, doit être y contenue toute entière.
La figure 1 groupe les combinaisons de mouvements les plus usuelles permettant d’obtenir le
plan :
-en figure 1a, l’arête rectiligne de l’outil dit de forme se déplace rectilignement suivant la
flèche et il en résulte que la surface ABCD est un plan ;
-en figure 1b, l’arête ponctuelle (point générateur), ou bec, de l’outil dit d’enveloppe, se
déplace rectilignement de A vers O et perpendiculairement à l’axe fixe pendant que la surface
tourne autour de ce même axe.il en résulte que la surface ABC est un plan ;
-en figure 1c, l’arête ponctuelle de l’outil dit d’enveloppe se déplace rectilignement dans le
sens AB et revient en arrière, puis la surface ABCD se déplace faiblement dans sens DB et
le cycle recommence .la surface ABCD que l’outil vient de « balayer » est un plan ;
-en figure 1d, l’outil cylindrique dit d’enveloppe tourne autour de son axe fixe pendant que
la surface se déplace linéairement et perpendiculairement à ce même axe. La surface ABCD
est un plan ;
-en figure 1e, l’outil conique dit de forme, à génératrice rectiligne, tourne autour de son axe
fixe pendant que la surface se déplace linéairement et perpendiculairement à ce même axe .la
surface ABCD est un plan qui forme avec son plan horizontal qu’il coupe suivant AB un
angle dièdre identique à l’angle générateur de l’outil.
24
2.2. Obtention de la surface Cylindrique :
Géométriquement, une surface cylindrique est caractérisée par son axe rectiligne et sa section
droite circulaire invariable et centrée sur l’axe.
La figure 2 regroupe les combinaisons de mouvements les plus usuelles qui permettent
d’obtenir le cylindre :
-en figure 2a, l’arête rectiligne de l’outil dit de forme est parallèle à l’axe autour duquel
tourne la surface. Dès l’immobilisation de l’arête qui vient de pénétrer vers l’axe, la surface
obtenue est un cylindre ;
-en figure 2b, l’arête ponctuelle de l’outil dit d’enveloppe se déplace parallèlement à l’axe
fixe autour duquel tourne une surface. Cette surface est un cylindre ;
-en figure 2c, les arêtes latérales rectilignes de l’outil dit de forme qui tourne autour de son
axe fixe sont tangentes à la surface qui tourne autour de son axe devenu fixe après s’être
rapproché de celui de l’outil .la surface obtenue est un cylindre.
-en figure 2d, les arêtes d’extrémité de l’outil qui tourne autour de son axe fixe tout en
avançant rectilignement, pénètrent dans la pièce fixe.la surface obtenue est cylindrique.
25
Fig. 3. Génération de la surface conique
-en figure 3a, l’arête rectiligne de l’outil dit de forme est dans le même plan que l’axe fixe
autour duquel tourne la surface. Dès l’immobilisation de l’arête qui vient de pénétrer vers
l’axe, la surface obtenue est conique;
-en figure 3b, l’arête ponctuelle de l’outil dit d’enveloppe se déplace en translation suivant
une droite directrice qui rencontre l’axe autour duquel tourne la surface. Cette surface est
conique ;
-en figure 3c, les arêtes rectilignes de l’outil dit de forme qui tourne autour de son axe fixe,
tout en avançant rectilignement, pénètrent dans la pièce fixe.la surface réalisée est conique.
L’hélice directrice est elle-même définie par le diamètre D de la surface cylindrique de base et
par le pas p d’une spire. La forme du profil est toujours cotée dans le plan qui contient l’axe
du cylindre de base.
Le filetage est un exemple courant de surface hélicoïdale.
La figure 5 montre deux combinaisons usuelles de mouvements qui permettent d’obtenir une
surface hélicoïdale :
26
Fig. 5. Génération de la surface hélicoïdale
-en figure 5a, l’arête rectiligne de l’outil de forme creuse le sillon sur le cylindre de base
qui tourne autour de son axe fixe. Cette arête se déplace en translation parallèlement à l’axe
d’une longueur égale au pas par tour de pièce. De plus, après chaque déplacement latéral, elle
pénètre en translation radiale dans le cylindre.
-en figure 5b, la pièce tourne lentement sur elle-même en avançant régulièrement d’un pas par
tour. L’outil tourne rapidement autour de son axe et s’engage progressivement jusqu’à la
profondeur souhaitée.
27
3.1. Organes constitutifs de la machine-outil :
Toute machine-outil comprend en général les organes suivants :
- Supports de la pièce à façonner et de l’outil
-mécanismes des mouvements de la pièce et de l’outil
-mécanismes de réglage en position de la pièce par rapport à l’outil
-organes moteurs
-bâti support de l’ensemble.
Outil meule rotatif Table porte pièce avec Planes ou Profilées Rectifieuse plane
18
pièce fixe
28
3) Précision Supérieure (haute précision) S : pouvant atteindre à travers la conception et la
fabrication des éléments et organes à qualité supérieure opérant dans des conditions
spécifiques d’exploitation.
4) Précision Particulièrement élevée P : Idem classe S, mais avec des exigences plus
élevées de tolérances des composants et pièces de base.
5) Précision Particulièrement Précis (Master machines-outils) M: destinée pour la
fabrication des pièces de hautes tolérances (très précises) comme les pièces
d’étalonnages et des instruments de mesures etc...
Ces classes de précisions de machines-outils dépendent de leurs tolérances de fabrication et
sont normalisées à travers des séries géométriques avec le dénominateur φ, dont les plus
utilisée : φ =1,26 ; 1,41 ; 1,58.
Le tableau 1, qui précède, donne les caractéristiques des machines-outils courantes sans
indication de forme générale, ni d’agencement des organes.
Cependant l’architecture des machines-outils, ainsi que l’agencement des organes de
machines-outils conduisent à un mode de travail et à la génération de type de surfaces bien
particulières à chaque machine.
29
Mt C : mouvement de coupe ; Mt A : mouvement d’avance ; Mt Rt: mouvement retour ; Rr : mouvement de
réglage ; Ra : mouvement d’approche.
Fig. 6. Architecture d’une Raboteuse
L’outil est articulé sur un chariot qui peut se déplacer verticalement sur le chariot de traverse,
lui –même mobile transversalement sur la traverse.la traverse peut glisser verticalement sur
les deux montants.
La pièce étant fixée sur la table, l’outil en est approché par le jeu des trois mouvements
précédents. Le rabotage de la face supérieure de la pièce se fait alors à chaque course aller
de la table suivant MC car, en fin de course, le chariot de traverse qui porte
indirectement l’outil se déplace latéralement d’une faible longueur suivant MA :
l’avance.
Pour un rabotage vertical, c’est le chariot qui porte l’outil qui lui communiquerait son avance
à chaque fin de course aller.
La raboteuse est une machine lourde et encombrante qu’on ne peut utiliser avec profit que
pour le façonnage des surfaces planes assez étendues, sur des pièces volumineuses.
4.2.étau-limeur (fig.7)
Le bâti de la machine porte une traverse qui peut glisser verticalement .la table qui reçoit la pièce à
façonner est mobile transversalement sur la traverse. À sa partie supérieure, le bâti sert de glissière à
un coulisseau animé d’un mouvement rectiligne alternatif ; c’est ce coulisseau qui porte l’outil
articulé sur le chariot porte –outil, lequel peut se déplacer verticalement sur le coulisseau.
30
La pièce étant fixée sur la table, la combinaison des mouvements précédents permets de
l’amener dans la position favorable par rapport à l’outil.
Le surfaçage de la face supérieure de la pièce a lieu alors à chaque course aller du
coulisseau porte-outil car, avant chaque nouvelle couse, la table se déplace latéralement
d’une faible longueur suivant MA : l’avance.
Pour un surfaçage vertical, c’est le chariot porte-outil qui se déplacerait à chaque fin de course
devant la pièce fixe.
L’étau-limeur est une machine simple et commode qui permet de réaliser économiquement
des surfaces planes sur des pièces peu volumineuses.
31
Fig8. Architecture d’une Mortaiseuse
La pièce étant fixée sur la table, la combinaison des mouvements de la table et du chariot
transversal permet de lui donner une position correcte par rapport à l’outil.
Le mortaisage est alors obtenu par le mouvement rectiligne alternatif du coulisseau
porte-outil. L’avance, dans le sens de la profondeur de la rainure creusée par l’outil, est
obtenue par le déplacement du chariot transversal après chaque course retour.
La mortaiseuse permet d’obtenir des surfaces planes ou profilés inaccessibles à l’outil d’une
raboteuse ou d’un étau-limeur. On remarque en effet que l’outil est ici aligné sur sa
trajectoire.la figure 9 montre des formes courantes obtenues.
La mortaiseuse n’est pas une machine de production .elle ne travaille que lentement et la
durée de l’outil est relativement courte.
32
4.4. Machine à brocher (fig. 10)
Le bâti, extrêmement rigide, reçoit un coulisseau porte-outil glissant attelé à un piston moteur
hydraulique et, à l’extrémité opposée, un guide également coulissant.la translation aller de
l’outil appelé broche, accroché au coulisseau et maintenu dans le guide arrière, est le seul
mouvement générateur de la surface.
La pièce est posé contre un épaulement du bâti appelé table, sans être fixée (on dit qu’elle est
folle).la broche traverse la pièce, ce qui exige évidement qu’elle soit percée d’un trou de
passage.
Cette broche est une succession d’outils dont la saillie est croissante, de sorte que son
passage découpe un contour correspondant à son profil et en une seule opération.
Le brochage est commode, précis et rapide ; mais la broche est un outil couteux et assez
fragile, ce qui limite son utilisation aux travaux de série.
Quelques les profils réalisés par brochage, sont présentés dans la figure 11.
33
4.5. Perceuse (fig. 12)
Le socle sert de bâti et porte une colonne très rigide qui reçoit dans sa partie basse un bras
pouvant glisser verticalement et pivoter autour d’elle. Sur ce bras est articulé un plateau,
mobile autour de son axe, qui reçoit la pièce. À la partie haute, la colonne porte la tête qui
renferme les mécanismes de rotation et de glissement vertical de la broche porte-outil qui
reçoit le foret hélicoïdal ou tout autre outil de forme rotatif.
La pièce est fixée sur le plateau et lignée sur la broche grâce à la double rotation de ce plateau
et du bras .de plus, le système est déplacé en hauteur jusqu’à la position convenable. C’est
ensuite l’outil tournant qui reçoit le mouvement d’avance régulier.
La perceuse est une machine simple, commode et économique. Le perçage s’applique aux
trous cylindriques, aux chambrages, aux fraisures, et aux lamages (fig13) selon la forme de
l’outil.
34
4.6. Tour (fig. 14)
La pièce à façonner tourne autour d’un axe fixe : c’est là la caractéristique principale du
tour.
Le bâti, qui prend le nom de banc, reçoit à l’une de ses extrémités une poupée dite fixe qui
porte la pièce et lui transmet son mouvement de rotation. L’autre extrémité reçoit la poupée
mobile, ou contre-poupée, qui peut glisser sur le banc pour servir de deuxième support à la
pièce.
Le chariot inferieur ou trainard peut glisser longitudinalement sur le banc .il porte le chariot
transversal mobile transversalement sur le précédent et qui porte lui-même le chariot porte-
outil orientable et coulissant ;
La pièce est entrainée en rotation et l’outil peut recevoir un mouvement très lent de
déplacement longitudinal par le trainard, ou de déplacement transversal (radial) par le chariot
transversal, ou encore de déplacement oblique aux précédents par le chariot porte-outil
convenablement orienté.
En combinant la forme de l’outil et les mouvements qu’il reçoit, on peut donc obtenir sur le
tour toutes les formes de révolution que l’on désire (figure 15).
35
Le tour est une machine-outil économique sur laquelle l’outil travaille d’une manière
continue, donc dans de très bonnes conditions.
La pièce est portée par la table qui peut se déplacer par rapport au bâti suivant la flèche MA,
ou en sens opposé. La table est portée par le chariot transversal qui peut se déplacer suivant la
flèche Rr. le chariot transversal est porte par la console qui peut elle-même se déplacer
verticalement suivant la double flèche Ra. Grâce à la conjugaison de ces trois déplacements,
on peut disposer la pièce dans la position souhaitée par rapport à l’outil et ensuite la déplacer
devant cet outil en onction de la surface à engendrer. Ce mouvement de déplacement est dit
mouvement d’avance MA.
L’outil est porté par la broche qui lui communique son mouvement de rotation dit
mouvement de coupe MC.
La table, le chariot transversal, la console, la broche reçoivent leurs mouvements particuliers
d’un moteur, non représenté, par l’intermédiaire d’un ensemble mécanique dit chaine
cinématique .Moteur et chaine cinématique sont logé à l’intérieur du bâti.
L’outil tournant, appelé fraise, muni de dents tranchantes, peut être cylindrique ou conique ou
présenter un profil quelconque.
36
Du déplacement rectiligne de la pièce, portée par la table devant l’outil, il peut résulter une
surface plane horizontale, ou verticale ,ou inclinée ,ou une surface profilée.la fraiseuse peut
donc rendre les mêmes services que la raboteuse et l’étau-limeur.
Si l’on substitue un outil de perçage à la fraise, la pièce avançant vers l’outil se trouve creusé
comme sur une perceuse. Tous les travaux de perçage sont donc réalisables à la fraiseuse (voir
fig.13).
La fraiseuse, en raison de la grande diversité des travaux qu’elle permet, est commode et
économique. De plus sa forme est robuste.
La broche est animée d’un mouvement de rotation et peut porter un outil à la manière d’une
fraiseuse.la pièce vient alors se déplacer transversalement devant l’outil pour les travaux de
surfaçage et vers l’outil pour les travaux de perçage. De plus, un plateau monté sur la broche
peut recevoir un outil qui se déplace radialement à chaque tour de broche et qui réalise ainsi
sur la pièce un surfaçage circulaire.
Mais la particularité fondamentale de la machine est de recevoir une barre porte-outil
tournante qui traverse la pièce dans le trou d’ébauche. L’outil est réglable radialement et,
lorsque la pièce ou la barre avancent, il façonne un alésage cylindrique.
37
Grace à la présence de la table tournante, aux mouvements combinés des chariots,
longitudinalement, transversalement et verticalement, ainsi qu’à la possibilité d’adapter
l’outil à volonté, la pièce peut recevoir des façonnages sur toutes ses faces latérales sans
démontage.
L’aléseuse est la machine qui convient le mieux pour le façonnage de pièces compliquées et
en nombre limité, pour les montages d’usinage et pour les prototypes en particulier.
La rectifieuse plane ne peut pas être utilisée pour enlever de gros volumes de métal ; on la
réserve à la finition des surfaces obtenues sur les machines précédentes ou trop dures pour
être façonnées à l’outil de coupe.
38
La poupée porte-meule peut glisser sur le bâti, mais transversalement, de sorte que la meule,
en même temps qu’elle tourne à grande vitesse, pénètre dans la pièce à volonté.
Grace à cette combinaison de mouvements, l’axe de la pièce peut prendre une position
parallèle à celui de la meule ou inclinée par la rotation de la table pivotante ou de la poupée
porte-pièce.
En travail, la table coulissante se déplace en translation alternative et la meule peut pénétrer
dans la pièce jusqu’à la profondeur correspondant au diamètre demandé. Lorsque l’axe de la
pièce est parallèle à la glissière de la table coulissante et à l’axe de la meule, on obtient
une surface cylindrique. Dans le cas contraire, la surface façonnée est conique.
On outre, toutes ces machines-outils peuvent être cataloguées selon les critères suivants :
- la nature de leur mouvement de coupe : translation ou rotation ;
- le type d’outil utilisé : simple, multiple, meule
- l’organe mobile principal : porte-pièce ou porte-outil ;
- la nature des surfaces obtenues : planes, profilées, de révolution ;
- leur adaptation fonctionnelle : machines banales, d’outillage, de production
Les pièces de machine possèdent, généralement, des surfaces planes, linéaires, cylindriques,
coniques, sphériques et filetées. Et même en cas où ses surfaces sont très complexes, elles
39
sont composées de surfaces géométriques simples, donc il est possible de les fragmenter avec
une haute précision en surfaces élémentaires simples.
Ces surfaces, qui appartiennent aux pièces des mécanismes les plus divers sont réalisées
commodément et économiquement sur des machines-outils.
Alors la machine-outil communique à la pièce et à l’outil les mouvements qui, conjugués,
engendrent les surfaces élémentaires universelles : le plan, le cylindre, le cône, et la surface
hélicoïdale.
La nature des mouvements est fonction de l’outil utilisé : l’outil de forme ne demande qu’une
simple pénétration, l’outil d’enveloppe n’engendre la surface que par la conjugaison de
plusieurs mouvements.
Afin d’obtenir une pièce à la forme, dimensions et tolérances requises, il faut que les organes
de travail de la machine-outil doivent exécuter des mouvements bien précis, organisés
(ordonnés) et parfois même complexes.
Ces mouvements sont repartis en deux types :
- Mouvement principal (travail) ;
- Mouvement auxiliaire ;
Par ailleurs il est conseillé de considérer les principes de base suivants :
Le système normal de coordonnées, désigné par les lettres XYZ, est cartésien
rectangulaire de sens direct et lié à la pièce.
Les notations MA, MC, MP ne définissent que les directions de mouvements, les
coordonnées, avec leur signe par rapport aux axes XYZ, spécifient la surface usinée
en dimensions et en position.
On suppose que l’outil se déplace par rapport à la pièce considérée comme fixe.
Le déplacement réel de l’outil est signalé par une lettre non accompagnée du
signe « Prime ».
Le déplacement réel de la pièce est signalé par une lettre« Prime ».
Le sens positif du mouvement d’un chariot de la machine provoque sur la pièce un
accroissement de la coordonnée correspondante.
40
2l.ndp
𝑣= [M/s]
1000
Ou ndp – longueur de mouvement alternatif [mm]
l - nombre de double course (aller et retour) de l’outil par second
Ce mouvement se déroule à grande vitesse durant le processus de coupe, et peut être soit un
mouvement de translation rectiligne alternatif ou un mouvement de rotation, en fonction de
processus d’usinage donc du type de machine-outil.
Exemple : mouvements principaux des MO :
- Le tour : mouvement principal est la rotation de la pièce
- La fraiseuse : mouvement principal est la rotation d’outil
- La rectifieuse : mouvement principal est la rotation d’outil
- La perceuse : mouvement principal est la rotation d’outil
- La mortaiseuse : mouvement principal est la translation alternatif doit de l’outil
- La broche : mouvement principal est la translation alternatif doit de l’outil
- Tailleuse d’engrenages : mouvement principal est la translation alternatif doit de
l’outil.
- La raboteuse : mouvement principal est la translation alternatif doit de la pièce.
- Cas particulier : le mouvement principal peut être obtenu à partir de la rotation au
même temps de la pièce et de l’outil : perçage de petits diamètres sur un tour
automatique multibroches.
41
Plus connu comme mouvement d’avance, qui est exécuté par l’outil ou par la pièce qu’il soit
du type rectiligne droit ou de rotation, caractérisé par de faible vitesse par rapport à celle du
mouvement principal. Ce mouvement peut être continu ou discontinu (intermittent). Ce
mouvement d’avance discontinu peut faire partie d’un mouvement complexe (exemple :
rectification de filetage).
En fonction de sens de mouvement d’avance, on distingue : mouvement d’avance
longitudinal, transversal, et autre.
- Un cycle de mouvement peut être un tour complet, coup (déplacement) ou double
coups (va et vient) de l’outil ou de la pièce à usiner.
- Part de cycle présente une part de tour qui corresponde au pas angulaire de la
denture de l’outil de coupe.
- La course : c’est le déplacement dans un sens du mouvement rectiligne alternatif
Exemple : mouvements auxiliaires des MO :
- mouvement d’avance continu : tour, fraiseuse, perceuse
- mouvement d’avance discontinu (intermittent) : raboteuse
- mouvement d’avance complexe : taillage d’engrenages hélico-cylindriques
- mouvement d’avance de la rectifieuse circulaire sont plusieurs : mouvement de
rotation de la pièce ; mouvement longitudinal axial ; déplacement de la pièce ou de
l’outil (meule cylindrique) ; et mouvement transversal de l’outil (meule)
- la broche n’a pas de mouvement d’avance.
Ses fonctions peuvent être décrites à travers le schéma cinématique de la machine, et qui
devra servir comme élément d’étude de base cinématique pour la conception.
42
a) à moteur unique ; b) à plusieurs moteurs
Un moteur électrique monté directement sur la machine-outil est généralement à l’origine des
mouvements générateurs des surfaces façonnées, cependant l’arbre de sortie de ce moteur est
animé d’un mouvement circulaire continu, à assez grande vitesse, alors que les organes porte
outil et porte-pièce se déplacent le plus souvent en translation discontinue et à faible vitesse. Il
est donc nécessaire de placer après le moteurs des dispositifs qui transmettent, transforment et
adaptent son mouvement.
L’ensemble de ces dispositifs constitue la chaine cinématique de la machine. La figure 20
représente deux chaines cinématiques de conception très différentes.
-En figure 20a, un seul moteur commande à la fois les déplacements des chariots et la
rotation de la broche portant l’outil.
- En figure 20b, la même machine comporte trois moteurs :
le premier, placé dans le socle, commande la pompe d’arrosage,
le deuxième, placé en haut de la colonne, commande les chariots,
le troisième en fin commande la broche porte-outil.
Ainsi, la chaine cinématique est simplifiée et chaque moteur mieux adapté à sa fonction.
Pour réaliser un schéma cinématique, il faut d’abord déterminer les classes d’équivalence
cinématique d’un mécanisme, puis définir les mouvements possibles entre chaque classe
d’équivalence cinématique ayant une liaison dans un repère imposé (Tx, Ty, Tz ; Rx, Ry, Rz).
On trace alors le graphe des liaisons, puis le schéma cinématique.
Remarque : Sur un schéma cinématique ne doivent pas figurer les ressorts, les roulements et
les joints d’étanchéité puisqu’on ne les compte pas dans les classes d’équivalence
cinématique.
43
6.2. Symboles cinématiques de Machines-outils
La chaine cinématique de la machine-outil se construit à libre échelle par des symboles de
divers éléments et mécanismes comme présentés dans le tableau 2 conformément à la norme
russe GOST 2.770-68* ou autre.
03
Liaison fixe des pièces - tige
b) butée
05 Palier lisse :
a)Radiale
c) palier de butée
- simple ranger
- double ranger
07 Accouplement. désignations générales sans spécifier de type
- Elastique
44
- Extensible
09 Embrayage réglable :
-désignation générale
- sens unique
- double sens
10 Embrayage mécanique :
- Synchrone (ex. : embrayage à denture)
- de rotatif
- rotatif à rainure
16 came à tambour :
-cylindrique
- conique
- courbé
17 Mécanisme par rochet et cliquet (d’encliquetage) :
45
- à engrenage externe à double sens (bilatéral)
- à engrenage intérieure
- disignation generale
19 Poulie multi étage fixée sur arbre,
- Courroie Plate
- Courroie Trapézoïdale
- Courroie ronde
- Courroie crantée
21 transmission par chaines. désignation générale sans précision
de type de la chaine.
46
26 Transmission de mouvement par Vis-écrou :
- Non démontable (fixe)
- démontable
27 Transmission par crémaillère. désignation générale sans
précision du type.
47
7.1. Transmission par courroie :
Le rapport de transmission sans compter le glissement de la courroie (fig22) :
Fig. 22. Schéma d’une Transmission par courroie
rapport de transmission
sans glissement
i = n2 / n1 = d1/ d2
Où : n2= n1 d1/ d2
Ou n1= n2d1/ d2
Avec d1 et d2 : diamètre de la poulie menant
et menée respectivement.
- Le coefficient de correction compris entre
(0,97-0,985) doit être considéré lors du calcul
du glissement de la courroie.
48
7.5. Transmission par engrenage à crémaillère
Le rapport de transmission par engrenage à crémaillère (figure 26) est :
Fig. 26.schéma d’une Transmission par
Déplacement rectiligne de la crémaillère
engrenage à crémaillère
Déplacement rectiligne de la crémaillère
par rapport à un tour de pignon de la
crémaillère :
l= z p = z π m
Où : p = π m - pas de la crémaillère [mm] ;
z- nombre de dents du pignon de la
crémaillère ;
m – module des dents du pignon de la
crémaillère ;
49
Où : ns – vitesse de rotation de l’arbre de sortie (arbre menée)
ne – vitesse de rotation de l’arbre d’entrée (arbre menant)
igl – rapport de transmission globale
Afin d’avoir les conditions optimales d’usinage des pièces de différents matériaux avec des
outils de divers caractéristiques, les machines-outils doivent assurer un changement de régime
de coupe, donc de vitesses de rotation, de vmin à vmax.
Comme la pièce à usiner ou l’outil de coupe, monté sur la broche, peuvent avoir des diamètres
dans l’intervalle de dmin à dmax, il faut avoir la possibilité de règle la vitesse de rotation de la
broche dans l’intervalle de nmin à nmax :
nmax / nmin = P
50
Dans ce cas on peut établir la vitesse de rotation réelle, minorée vers la plus proche nr, qui
coïncide à la vitesse de coupe réelle :
vr = nr π d /1000
Où : nr – vitesse de rotation réelle
vr - vitesse de coupe réelle
Ici vr est inférieur ou plus petite que vitesse de coupe vc calculé à une valeur égale : v - vr
Alors, la perte relative de la vitesse coupe lors de passage d’une vitesse vers la plus proche
petite :
A= (v - vr)/ v = (π d n - π d nr)/ π d n= (n- nr) / n
Par conséquent, plus que la perte relative de la vitesse de coupe est petite (mini), moins est la
différence (n- nr).
Dans l’interval des vitesses de rotation entre nmin et nmax sont adoptées les valeurs les plus
rationnelles sous forme d’une suite géométrique dans laquelle chaque valeur de la vitesse est
déférente à la précédente de φ fois (φ : dénominateur de la série) :
n1 = nmin ;
n2 = n1 φ;
n3= n2 φ;
n4= n3 φ;
……………..
nz= nz-1 φ = n1 φ z-1
Posant nz= nmax, → nmax = nmin φz-1
√ 𝒏𝒎𝒂𝒙⁄𝒏𝒎𝒊𝒏 =
𝒛−𝟏 𝒛−𝟏
φ= √𝑷
Où : z – nombre d’étages ou de fréquences (étapes) dans la série
P – Plage (intervalle de la série)
Les valeurs de la raison φ sont normalisées, ce qui a permis de normaliser les séries
fréquences de rotations et d’avances, menant ainsi à faciliter le calcul cinématique des
machines-outils.
Pour l’entrainement du mouvement principal des machines-outils, on utilise souvent des
moteurs électriques triphasés multi-vitesses avec rapport de vitesse égale à 2.
Pour que les vitesses de la broche obtenues à différentes fréquences de ces moteurs
électriques appartiennent à cette série géométrique, il est nécessaire que la raison φ égale:
𝑬𝟏
φ = √𝟐
Où : E1 – nombre entier
Par ailleurs la norme impose l’application d’une série géométrique selon la condition :
𝑬𝟐
φ = √𝟏𝟎
Où : E2 – nombre entier
De cette manière, les valeurs normalisées des rangés (lignes) de φ sont définis selon la
condition :
𝑬𝟏 𝑬𝟐
φ = √𝟐= √𝟏𝟎
Donc on a : E1=3E' et E2=10E'
Où : E' - nombre entier quelconque
51
Et ainsi sont obtenues des valeurs de nombres entiers de la série pour calculer φ (tab.3)
Les valeurs maximales relatives à la perte des vitesses de coupe Amax entre deux vitesses de
rotations successives par rapport aux valeurs correspondantes de la raison φ sont données
dans le tableau 4.
Tab 4.perte de vitesse maximale de rotation par rapport à φ
φ 1,06 1,12 1,26 1,41 1,58 1,78 2
A% 5 10 20 30 40 45 50
52
Afin de déterminer le nombre et valeurs des vitesses des courses entrant dans la série, on doit
d’abord définir l’intervalle de la série.
Posant L – longueur d’une course de la table (chariot d’outil, trainard, glissière),
a) premier groupe :
Le temps t d’un double course (aller et retour) :
t =L / v +L / vo = L (vo + v)/ v vo.
Les valeurs limites de l’intervalle du nombre de double course se détermine comme suit :
𝒗 𝟏
nmin = 𝑳𝒐𝒎𝒊𝒏 . 𝟏+𝒗 /𝒗 [𝟏/𝒎𝒊𝒏];
𝒎𝒂𝒙 𝒐𝒎𝒊𝒏 𝒎𝒊𝒏
𝒗 𝟏
nmax = 𝑳𝒐𝒎𝒂𝒙 . 𝟏+𝒗 [𝟏/𝒎𝒊𝒏];
𝒎𝒊𝒏 𝒐𝒎𝒂𝒙 /𝒗𝒎𝒂𝒙
Où : vmax et vmin – vitesse limite du mouvement de travail d’avance (la course) [m/min] ;
𝒗𝒐𝒎𝒊𝒏 𝒆𝒕 𝒗𝒐 𝒎𝒊𝒏 - vitesse limite du mouvement secondaire (la course) [m/min] ;
Lmax et Lmin- longueur limite de déplacement de la table [m] ;
b) deuxième groupe :
Le nombre de double course (aller et retour) de groupe se calcule par les mêmes formules
utilisées lors du calcul du premier groupe sauf qu’il faut introduire les valeurs moyennes de vo
et v.
La vitesse de la course des raboteuses est constante, c’est pourquoi il est conseillé d’établir la
structure géométrique de la série des vitesses de la course pour les mouvements secondaire.
Les valeurs de dénominateur φ, ainsi que des avances sont déterminées par les normes
appliquées dans le domaine de la construction des machines-outils.
La relation d’avance maximale MAmax par rapport à l’avance minimale MAmin s’appelle
intervalle Pav (ou plage de sélection (réglage, régulation) des avances :
MAmax / MAmin =Pav
L’idéal serait donc de disposer sur la machine d’une gamme continue de vitesse qu’on
adapterait instantanément à chaque cas particulier .les moteurs à vitesse variable répondent à
ce but.
Le plus souvent, l’on se contente de prévoir une gamme de vitesses ou d’avances choisies
dans les séries normalisées RENARD : R20 normale de préférence ou Ra20 arrondie (tab 5.)
53
Tab5. vitesses de rotation et avances normalisées, séries RENARD R20 et Ra20
Conception de machines-outils
1. Introduction
De par l'avancée des techniques, la machine-outil a subi des modifications, et le couple outil
machine-outil s'est adapté aux exigences de productivité modernes.
L’adéquation de la machine à sa tâche ne pourra se juger qu’en termes de topologie, sous
forme des caractéristiques des surfaces et des relations qui existent entre elles,
indépendamment de leurs dimensions, et de métrique des surfaces usinées.
La machine-outil devra donc répondre à un cahier des charges établi sur cette base.
54
Généralement, les performances des machines-outils, vitesses, puissance, courses, précision
de positionnement etc., sont données sans indiquer les conditions de leurs obtentions qui
sont les forces de coupe, les vitesses, l’avance, la charge sur la table, la température atteinte
par les composants de la machine dans les différentes conditions de fonctionnement, etc.
Les grandes lignes d’un cahier des charges de machine universelle sont traitées, afin de
pouvoir, au moins qualitativement, en déduire ses principales caractéristiques, qui serviront
alors de point de départ à la conception de machines-outils.
2. Critères de conception de MO :
M=G/N
Où : G - poids (masse) de la machine-outil
N- puissance d’entrainement principal
Il est à signaler que 80% de matière, utilisée dans la fabrication de machine-outil, est de la
fonte.
7-aptitude d’innover, d’inventer, et d’enregistrer ces brevets d’invention
8- règles d’ergonomie et esthétique
55
Les principales données nécessaires à la conception de machines-outils sont :
1-désignation de la machine-outil : à savoir
- les types des pièces et surfaces qui devront être usinées sur cette machine
- poids (masse) et dimensions (cotations) maximales des pièces
2-méthodes d’usinages établie à partir de l’analyse du processus de fabrication des pièces.
L’analyse est principalement influencée par le type de production.
3-Précision : précision d’usinage requise
4- paramètres d’usinage : Vmax ; Vmin ; forces de coupe Fc ; Fcmax ; Fcmain
56
5. Règles constructives
Ces règles constructives sont définies principalement suite à l’analyse de la construction des
éléments de la structure, élément spécifique, de machines-outils :
5.1. REGLE 1 :
Règle 1 : un élément de structure ne devra jamais recevoir plusieurs éléments de guidage
(glissière ou surfaces de chariot) dont les plans principaux sont parallèles.
Cette règle est une règle d’interdiction, mais la règle constructive correspondante est :
Règle 1A : sur un même élément de structure devant recevoir deux ensembles différents de
surface de guidage, ceux-ci devront être disposés sur des faces perpendiculaires.
Exemple :
L’aléseuse de la figure 1 possède 4 axes. La colonne est fixe sur le bâti et la broche coulisse
verticalement sur elle (axes-Y). Les trois autres axes déplacent la pièce, qui est montée sur
une table tournante (axe B), qui est elle-même sur un chariot se déplaçant en X, qui coulisse
sur une traverse animée du mouvement en Z.
Le chariot intermédiaire (chariot en croix) possède deux éléments de glissières (une glissière
et des surfaces de guidage) dont les plans principaux P (figures 2 et 3), sont parallèles. Ce
chariot croisé, qui ne peut pas être épais pour une question d’accessibilité de la pièce à usiner
à l’opérateur, ne pourra donc être rigide.
57
Figure 2.Schéma ‘Glissières en Vé’
58
Figure 4.Schémas généraux ‘Centre d’usinage LMO-EPFL’
La figure 1 montre aussi une table tournante (autour de l’axe B) d’axe perpendiculaire à la
glissière X. Il est bien clair que, dans ces conditions, la table tournante de l’axe B ne pourra
pas être épaisse et sera peu rigide.
5.2. REGLE 2 :
59
Cette règle est une règle d’interdiction, mais la règle constructive correspondante est :
Règle 2A : si un même élément de structure doit recevoir un élément de guidage linéaire et un
élément tournant, l’axe de rotation de l’élément tournant devra être parallèle au plan
principal de l’élément de guidage linéaire.
Exemple :
La figure 4 fournit un exemple d’application de cette règle. Le chariot Z, dont le plan
principal est horizontal, reçoit l’axe B qui lui est parallèle.
Les figures 5, 6, 7 et 8 montrent qu’on peut alors créer un chariot de grande rigidité assurant à
la machine la qualité désirée.
60
Figure 7. Vue de profil ‘Usinage latéral sur Centre d’usinage LMO-EPFL’
En plus, des solutions de compromis sont évidemment envisageables .La figure 9 montre un
centre d’usinage de petites dimensions dont l’axe B est porté par un élément fixe de structure.
Cette solution a été choisie, car elle permet une bonne évacuation des copeaux sans être aussi
61
inhabituelle que la structure de la figure 4. Cependant, son inconvénient est qu’un chariot
croisé doit porter deux ensembles de glissières. Afin de ne pas trop contrevenir à la règle 1,
celui-ci est en forme de coin lui conférant une rigidité acceptable.
62
5.3. REGLE 3 :
Règle 3 : Dans un ensemble de deux patins hydrostatiques enlevant un seul degré de liberté,
les deux patins doivent être de surfaces égales et exactement opposés.
Le principe de fonctionnement des glissières hydrostatiques exige des fuites (figure 11).
En effet, en figure 11a, l’huile venant d’un groupe de génération de pression arrive dans des
proches (A) par l’intermédiaire de restrictions (B) (il existe d’autres types d’alimentations non
traitées). De ces poches, l’huile est laminée entre des lèvres d’étanchéité (C) ; de là elle
s’écoule librement sur la structure de la machine.
Si cela est accepté pour les très grosses machines (mentionnées précédemment), sur lesquelles
l’huile est récupérée dans des goulottes et, envoyée à un système de régénération (filtrage,
séparation de l’eau, vérification/correction des caractéristiques lubrifiantes, réchauffage ou
refroidissement) et retournée au groupe de génération de pression.
Par contre une telle complication et avec les fuites d’huile, sur la machine et sur le sol, sont
totalement inacceptables pour des petites machines servies par un opérateur humain.
Or, jusqu’à présent, personne n’a réussi à faire des patins hydrostatiques sans fuites, sauf dans
quelques configurations très particulières de machines (les rectifieuses par exemple, qui n’ont
que des chariots à déplacement horizontal ; l’huile est alors facilement récupérée).
Ainsi, pour la glissière de la figure 11a, la condition de la règle 3 ne peut être remplie du fait
que les poches supérieures sont plus grandes que les poches inférieures et donc le centre de
63
gravité est déporté. Alors il faut réduire la surface des poches supérieures et les mettre
exactement en face des poches inférieures.
En ce qui concerne, la glissière à queue d’aronde (figure 11b), une telle conception est
impossible. Cette glissière est absolument à proscrire.
Par ailleurs, la construction de la glissière de guidage en lacet est correcte, donc la règle 3 est
automatiquement respectée (sauf déséquilibre dû à l’hyperstatisme, pour les patins à
recirculation de galets (figure 12).
La figure 12a montre un chariot portant sur une glissière sur laquelle circulent quatre patins
préchargés et à recirculation de galets comme présentée en figure 12b.
On perçoit immédiatement une caractéristique principale de ce type de glissière : chaque patin
enlevant cinq degrés de liberté, alors tous ensembles enlèvent vingt degrés de liberté au
chariot. Une telle construction n’est rendue viable que par le manque de rigidité du chariot.
S’il était rigide en torsion, on pourrait retirer un des quatres patins (diminution de 5 du degré
d’hyperstatisme).
Toutefois, le problème ne se pose pas pour les glissières en figure 2, car elles ne peuvent être
préchargées, autrement, que par la gravité, aboutissant à une caractéristique importante de ces
glissières qui est l’hyperstatisme.
L’hyperstatisme est la raison de base du grattage dont la fonction est de ménager des petites
poches de lubrifiant censées de permettre un apport de lubrifiant dès le tout début du
mouvement.
Du fait qu’en figure 2a, la glissière de droite est supposée n’enlever que deux degrés de
liberté (et en enlève trois), alors que la glissière en Vé de gauche en enlève cinq.
La glissière de la figure 2b est encore plus hyperstatique grâce au chariot qui est chargé de
rigidifier la glissière et la structure.
64
En fin, le cahier des charges, quel que soit le produit à réaliser, doit être purement
fonctionnel, et doit naturellement spécifier les fonctions du produit ainsi que ses
performances.
Deuxièmement, le produit devant être de coût minimal et sa réalisation d’après un standard.
Ce standard dépassera largement le cadre des pièces et même des sous-ensembles. Il inclura
bien d’autres choses telles que des méthodes de conception adaptées à chacun des organes, à
des normes portant sur les formes, les dimensions, les tolérances, les matières, les traitements
thermiques et physico-chimiques.
Ces normes feront implicitement partie du cahier des charges, et ayant la possibilité
d’évolution dans le temps.
Finalement, l’impact économique et donc technologique est prépondérant dans la conception
de machine-outil. Une machine, au sens très large, doit non seulement être étudiée pour
satisfaire à son cahier des charges formel, mais aussi en vue de sa fabrication afin d’être
utilisée, donc vendue.
65
Étude technique d’une machine-outil conventionnelle
1. Introduction :
Le comportement d’une machine-outil en travail se résulte de l’interaction du processus de
coupe et d’une structure mécanique complexe, qui se compose d’organes principaux,
essentiels à son fonctionnement correct, à savoir :
la broche : porte-pièce ou porte-outil ;
la structure ou bâti : ou plutôt les structures, bélier, colonne, socle ou banc ;
les glissières ;
le porte-outil : ayant une infinité de formes et dimensions, et de modèles;
la commande d’avance ;
la commande de puissance.
Quoique, les organes de machine-outil concernés par l’étude sont la broche, le bâti
(structure) et les glissières, et qui se compose:
d’une étude cinématique ;
d’une étude statique ;
d’une étude dynamique ;
d’une étude thermique ;
d’une étude technologique ;
d’une étude économique ;
Mais, un court rappel sur les notions de base de mécanique et de la coupe des métaux est
nécessaire.
2. notions de base
Ici sont données quelques notions indispensables pour l’élaboration d’une étude complète,
aux composants déjà cités.
66
L’outil est essentiellement caractérisé par des paramètres utilisés dans l’étude envisagée :
— l’angle d’inclinaison d’arête principale ϕ0 ;
— le rayon de bec r ;
— l’angle de dépouille α ;
— l’angle de taillant β ;
— l’angle de coupe γ (peut être positif (γ > 0) ou négatif (γ < 0).
FR, située dans le plan comprenant les deux droites concourantes : l’arête de coupe et l’axe de
la surface usinée, peut, à son tour, se décomposer en :
une force radiale de répulsion : Fr = FR cosϕ0 (2)
une force axiale de répulsion : Fa = FR sinϕ0 (3)
67
𝐹𝑟 ≈ 𝐹𝑅 = 𝑆𝐾𝑅 = ℎ𝑠𝐾𝑅
𝐹𝑎 ≈ 0 } (8)
𝐹𝑇 = 𝑆𝐾𝑇 = ℎ𝑠𝐾𝑇
68
- la vitesse de coupe.
La figure 2 montre que, pour un acier de résistance 600 MPa (60 daN/mm2), la pression
spécifique tangentielle de coupe pour obtenir un copeau d’épaisseur e = 1 mm est :
KT ≈ 1300 MPa, soit 130 daN/mm2
2.4. Frottement
Le frottement, entre outil - pièce et entre copeau - outil, joue un rôle importants dans les
forces de coupe du fait qui, est responsable de la force de répulsion.
69
3. la Broche
Une broche de machine-outil est un arbre auquel des paliers enlèvent cinq degrés de liberté, et
le sixième est sous forme de rotation de la broche, assurée par la commande de puissance
(figure 3). Cette définition s’applique évidemment à tout arbre tournant.
Cependant, la broche de machine-outil se distingue d’autres arbres par le fait que la sortie de
puissance s’effectue au moyen de la formation de copeaux. La puissance d’entrée correspond
à la puissance nécessaire à séparer des particules de matière sous forme des copeaux d’une
pièce à usiner.
70
b) défauts asynchrones :
Ces défauts concernent aussi les paliers à corps roulants mais ils sont dus aux différences de
diamètre entre ces corps roulants.
Du fait qu’un palier à billes ou à galets fonctionne sensiblement comme un train épicycloïdal
(le porte-satellite est la cage), le défaut asynchrone, qui, dans les roulements de haute
précision, est du même ordre de grandeur que le défaut synchrone, se manifeste par une
trajectoire non circulaire de l’outil (comme le défaut synchrone), mais de phase variable avec
la position angulaire des cages des paliers avant et arrière. Si ces paliers avant et arrière ne
sont pas cinématiquement identiques, le défaut asynchrone se traduira par une ondulation de
la génératrice d’un cylindre tourné.
71
directrice du cylindre tourné. Pour le fraisage de plans, les défauts sont évidemment
équivalents.
Ainsi, la qualité principale d’une broche sur le plan statique est sa rigidité au droit de
l’outil. Cette rigidité au droit de l’outil inclut à l’évidence celle du porte-outil et/ou celle de
la pièce à usiner.
Remarque :
Pour un jeu correspondant à une rigidité nulle, l’étude cinématique et l’étude statique se
recoupent et ne sont pas redondantes, car l’étude statique introduit un nouvel élément
constructif :
La rigidité mécanique au droit de l’outil repérée Km sur la figure 5, qui se mesurera entre
broche et table de la machine. Cependant, une bonne machine doit être telle que la rigidité de
toute la structure ramenée entre pièce et outil soit grande comparée à la rigidité de la broche
au droit de l’outil. Dans ces conditions, la rigidité mécanique au droit de l’outil est celle due à
la broche, est désignée Kp0.
En vue d’obtenir un alésage de diamètre 2R1 comme illustré en figure 6, et à partir d’un
diamètre d’ébauche concentrique 2R0, qui en réalité est brut de fonderie ou obtenu par une
opération peu précise, ayant un défaut de circularité représenté par une surépaisseur de valeur
δ0. Subséquemment, Il est demandé de trouver le défaut de circularité de l’alésage final au
diamètre 2R1 ?
72
Figure.6.Atténuation du défaut de circularité. Gain de la broche
Puisque la rigidité radiale de coupe (en répulsion) est, selon l’équation (10) :
Kr = s KR cosϕ0
Le défaut de circularité, si la broche était infiniment rigide, engendrerait une variation de
force radiale en répulsion de coupe : ΔFr0 = δ0sKR cosϕ0 = δ0Kr
Du fait que la broche n’est pas infiniment rigide, l’outil, sous l’effet du défaut d’épaisseur δ0,
va se déplacer vers le centre de l’alésage, diminuant ainsi la variation de force de coupe,
dénotée ΔFr.
Pour calculer le déplacement de l’outil, il suffit de diviser ΔFr par la rigidité de la broche au
droit de l’outil kp0. Ce déplacement intervient comme une contre-réaction négative, le défaut
final δ1 étant obligatoirement plus petit que le défaut initial δ0.
Nota : ici est traité uniquement le domaine statique sans quelconque phénomène dynamique
(vibratoire).
73
2) Admettons un défaut de forme initial de l’alésage de 2 mm au rayon. Le problème se pose
de deux façons :
a) combien de passes faudra-t-il pour que le défaut soit inférieur ou égal à 0,01 mm, sachant
que la broche et son porte-outil présentent une rigidité Kp0 = 4·106 N/m au droit de l’outil ?
b) quelle rigidité au droit de l’outil faut-il donner à la broche pour qu’on atteigne ce même
défaut de circularité en deux passes (par exemple)?
Solution :
a) La première question correspond à l’utilisation d’une machine existante,
b) La seconde question correspond à la création d’une machine de performances
données.
Nota : le gain est fixé au plutôt étant un premier élément explicite de cahier des charges de machine-
outil universelle ,donc le facteur d’atténuation de défauts de circularité dans des conditions données
de coupe, de matériau, de diamètre et de la longueur de porte-outil sont déterminés à priori.
Pour un cahier des charges réaliste, il est choisi, en particulier, le type de plaquette de coupe,
l’orientation de l’arête de coupe principale dans des conditions d’ébauche (vitesse de coupe,
avance par tour, profondeur de passe), et de même en finition, avec un outil qui sera le plus
souvent différent de l’outil d’ébauche.
En règle générale, le gain est inférieur en conditions de finition à ce qu’il est en ébauche.
a) admettant que toutes les passes ont même rigidité de coupe, on aura :
𝑲𝒑𝟎 𝟒. 𝟏𝟎𝟔
= = 𝟏𝟏, 𝟒
𝑲𝒓 𝟑, 𝟓. 𝟏𝟎𝟓
Au bout d’une passe, le défaut de circularité résiduel sera, d’après la relation (11) :
𝟐
= 𝟎, 𝟏𝟔𝟏𝒎𝒎
𝟏𝟐, 𝟒
Après la 2e passe, le défaut sera :
𝟎, 𝟏𝟔𝟏
= 𝟎, 𝟎𝟏𝟑𝒎𝒎
𝟏𝟐, 𝟒
Il faudra donc trois passes (au moins deux), si la surépaisseur totale n’était pas trop grande,
en prenant des outils différents (qui s’imposent d’ailleurs) pour l’ébauche et la finition.
𝟏 𝟐
𝜹𝟏 =𝜹𝟎 [ 𝒌
𝟏+( 𝑷𝟎 ) ]
𝒌𝒓
Et 0,01= 2(G0)2
D’où G0 ≈ 0, 07
74
kp0 = 13 kr = 4,5 · 106 N/m
La rigidité kp0 au droit de l’outil est pratiquement la même dans les deux cas. cependant une
petite différence peut permettre d’économiser une passe sur trois, ce qui est important quand
on considère qu’il faut régler l’outil entre deux passes successives (usinage manuel) ou
changer d’outil et avoir un outil préréglé de plus (usinage sur centre d’usinage).
Ce simple exemple montre bien l’importance du cahier des charges d’une machine, même
universelle.
2eme conclusion : Une broche extrêmement rigide peut être obtenue en augmentant son
diamètre, en prenant des roulements plus rigides, des roulements à galets au lieu de
roulements à billes par exemple mais ce n’est pas une bonne solution car :
La broche aura sa vitesse limitée à un trop bas niveau, la consommation de puissance et donc
la génération de chaleur seront trop élevées, ce qui compliquera le système de lubrification, en
utilisant, par exemple un groupe réfrigérant , imposant aussi une augmentation de la rigidité
de la structure et celle des glissières pour qu’elles soient en accord avec celle de la broche.
La machine sera finalement trop lourde, trop chère et de performances limitées.
Donc Il faut, au contraire, fixer avec rigueur les performances nécessaires de la machine, à
travers une étude sérieuse des besoins fonctionnels des surfaces usinées.
3eme conclusion : l’usinage des surfaces précises à plusieurs passes, ainsi que le choix de
profondeurs de passe et avances par tour plus faibles pour la finition (indépendamment de
l’état de la surface) que pour l’ébauche, conduisent à l’augmentation des pressions
spécifiques dues à la faible épaisseur du copeau, par conséquent les rigidités de coupe et donc
le gain de la broche sont alors plus faibles. L’amortissement des défauts de circularité est
donc plus élevé.
Nota : la rugosité pic à vallée, désignée par R, qu’on obtient par usinage à l’outil, peut se
calculer par la relation simple : R = s2/ 8r
Où : - s : avance par tour,
- r: rayon de bec de l’outil.
Il convient toutefois de prendre une marge, pour l’usinage de l’acier, du fait qu’il se forme
parfois un bourrelet devant l’outil, qui augmente R. Dans la plupart des cas, l’usure frontale
de l’outil entraîne la diminution de R, qui peut alors devenir inférieure à la valeur voulue.
Cela ne dure pas, car la dégradation de l’outil s’accélère.
4eme conclusion : le gain en entraxe d’une broche peut être aussi défini. En effet, une des
fonctions les plus importantes d’une aléseuse ou d’un centre d’usinage est d’usiner les
logements des paliers qui fixeront l’entraxe de deux arbres. La distance des arbres (d’une
boîte de vitesses, par exemple) est essentielle au bon fonctionnement des engrenages qui les
relient. Donc, si l’entraxe de trous ébauchés (percés ou bruts de fonderie) est différent de
l’entraxe fini souhaité, l’erreur initiale entraîne une erreur finale. Un défaut de coaxialité δ0
entre le trou ébauché et la position de l’axe de broche en finition peut se ramener à un défaut
de circularité, mais il faut aussi prendre en compte la rigidité de coupe tangentielle.
L’erreur maximale finale de position s’écrit alors :
75
𝟏
𝜹𝟏 = 𝟐𝜹𝟎
𝟏 + (𝑲𝒑𝟎 ⁄√𝑲𝟐𝑻 + 𝑲𝟐𝒓 )
Et ainsi le gain en entraxe égal :
𝜹𝟏 𝟐
𝑮𝟏 = = (12)
𝜹𝟎
𝟏+(𝑲𝒑𝟎 ⁄√𝑲𝟐𝑻 +𝑲𝟐𝒓 )
Il est à noter qu’un défaut de coaxialité entraîne l’apparition d’un défaut de circularité, qui
peut être exprimé selon l’équation (11).
76
La dérivée F1 de la flèche au droit de l’outil par rapport à la distance entre paliers est une
fonction du troisième degré en L n’ayant toujours qu’une seule racine réelle positive qui est
justement Lopt (figure 8).
Figure 8. Courbe représentative de la fonction F1, dérivée de la flèche au droit de l’outil par rapport
à la distance L entre paliers
77
Figure 10.Échelon de matière et régimes transitoires
_ Le dépassement initial, suite à cet échelon de matière, est très faible. Une approximation
linéaire basée sur ce dépassement donne un facteur d’amortissement proche de 50 %.
_ Il semble donc y avoir une non-linéarité dans le comportement de la broche, la première
demi-oscillation semblant relever d’un comportement différent de celui des suivantes.
78
soigner la liaison broche-force d’amortissement. Les amortisseurs peuvent être passifs (genre
amortisseur de Frahm) ou actifs.
79
surface à usiner, au grand détriment de la qualité de la surface, qui n’est plus fonctionnelle car
l’amplitude peut devenir très grande, engendrant un défaut de forme important. La durée de
vie de l’outil est très fortement écourtée allant jusqu’à quelques secondes, et en même temps
une émission sonore de haute intensité peut se produire.
Nota : il existe des cas, où il n’y a pas émission sonore perceptible, noyée dans le bruit de fond de la
machine et de l’atelier. C’est le cas de la rectification et de l’usinage en plongée avec des pelles de
grande largeur, courant dans l’usinage au tour multibroche. Les facettes de rectification ou de
décolletage ne sont rien d’autre que la manifestation non audible du broutage.
_ Une mesure de la fréquence de broutage montre qu’elle correspond à la fréquence propre
d’un élément important de la machine, généralement (mais pas toujours) sa broche, et même
celle du premier mode de la broche.
_ L’influence de différents paramètres :
La profondeur de passe : la stabilité décroît quand la profondeur de passe augmente ;
l’avance par tour : la stabilité augmente avec l’avance par tour ;
Le rayon de bec de l’outil : la stabilité décroît quand le rayon augmente ;
La résistance de la matière : la stabilité décroît quand la résistance augmente ;
La vitesse de coupe : la stabilité décroît quand la vitesse augmente, mais au-dessous
d’une certaine vitesse, le broutage ne se produit plus, quelle que soit la valeur des
autres paramètres ;
La rigidité de la machine : est souvent due à la broche au droit de l’outil ; cette
influence est prépondérante.
En outre, la stabilité de coupe décroît quand la rigidité de la machine décroît.
80
Figure 11. Schéma de la Longueur de coupe projetée Lcp
On considère que Δh étant petit par rapport à la profondeur de passe h, la pression spécifique
de coupe reste constante.
Le rapport entre rigidité dynamique de coupe et rigidité statique est alors :
𝑲 𝟏𝒄 𝑳𝒄𝒑
= (15)
𝑲𝒄 𝒔
s peut varier de quelques centièmes de millimètre à 1 mm, alors que Lcp peut facilement
atteindre une valeur de plusieurs millimètres suivant la valeur de l’angle d’inclinaison d’arête
principale ϕ0 , la valeur de la profondeur de passe, le rayon de bec, l’angle d’inclinaison de
l’arête secondaire et, finalement l’avance par tour. En règle générale :
𝑲𝟏𝑪 ≫ 𝑲𝒄
81
- À une variation de position radiale de l’outil correspond une variation de force de coupe et
donc de puissance consommée. Suivant le gain en boucle ouverte, le système peut être stable
ou instable. Quand il est instable, c’est le moteur de broche qui, par le biais de la commande
de puissance, alimente en énergie la vibration résultante. Mais la capacité de dissipation d’une
machine-outil est très faible. L’instabilité entraînant, dans la structure de la machine, un flux
constant de puissance qu’elle ne peut dissiper, sa seule réaction possible est de se mettre à
vibrer.
- Dans un système quasi conservatif tel qu’une machine-outil, la seule possibilité d’intégrer
temporellement la puissance est dans une vibration d’amplitude croissante à la :
a) déformation maximale, l’énergie cinétique est nulle et l’énergie potentielle maximale.
b) déformation nulle, l’énergie cinétique est maximale tandis que l’énergie potentielle nulle.
Ces deux énergies sont égales. L’amplitude doit donc obligatoirement croître avec le temps et
cette croissance ne peut s’arrêter qu’avec l’apparition d’une non-linéarité en cas de :
- la meule décolle de la pièce, en rectification, comme la profondeur de passe est
submicronique, il en résulte seulement des facettes, sans qu’on entende de bruit, l’amplitude
étant insuffisante pour que l’intensité sonore soit perceptible, et il en va de même pour les
tours multibroche ;
- l’outil (ou une autre partie de la machine) casse, ce qui arrête le processus ;
- l’opérateur arrête la machine.
- En règle générale les moyens de lutte contre le broutage et les instabilités dynamiques
sont :
- D’augmentation de la rigidité de la structure : dans le cas de la broche, il n’y a
pratiquement qu’une seule possibilité qui est l’augmentation de son diamètre et/ou choix
de paliers plus rigides ;
- D’augmentation de l’amortissement dont les possibilités sont extrêmement limitées.
- De diminution du gain du servomécanisme : en usinage, cela reviendra souvent à
diminuer la longueur de coupe projetée. la figure 11 montre qu’il est possible en
particulier d’augmenter ϕ0.
Le broutage n’est donc rien d’autre qu’une vibration auto excitée ou autoentretenue, qui
apparaît aussi bien dans les systèmes linéaires que non linéaires.
_ le transfert d’énergie existe en cas où l’outil décrit une courbe fermée entourant une
surface finie. Dans ce cas, l’énergie emmagasinée à chaque cycle est égale au produit de la
surface entourée par la trajectoire par la rigidité tangentielle de coupe. Une trajectoire linéaire,
droite ou non, ne saurait donc s’accompagner de transfert d’énergie et ne pourrait donner lieu
à un broutage.
82
_ La relation (16) s’obtient en écrivant que l’énergie dissipée, pour qu’un usinage soit stable,
doit toujours être supérieure à l’énergie fournie, pour une trajectoire quelconque de l’outil.
C’est le critère énergétique de stabilité.
_ Le critère dynamique de stabilité est plus délicat d’emploi et plus réaliste que le critère
énergétique, car il utilise un modèle plus complexe, et plus proche de la réalité. Il peut
s’obtenir algébriquement, en admettant que le système complet machine/processus est
linéaire. Le traitement non linéaire ne peut être que numérique. Les résultats obtenus dans les
deux cas sont très voisins et sont confirmés par l’expérience.
Dans une broche, la source principale de chaleur est constituée par les paliers, quel que soit
leur type .Tout palier, dès que la broche tourne, consomme de l’énergie qu’on retrouve sous
forme de chaleur dans les différents composants de la broche :
l’arbre de broche, par l’intermédiaire des bagues intérieures des roulements ou leurs
équivalents pour les autres types de paliers ;
le corps de broche, par l’intermédiaire des bagues extérieures des roulements ;
dans les corps roulants et, de là, dans l’air intérieur au corps de broche.
L’essentiel de la chaleur produite par les paliers vient du cisaillement de films d’huile, que
ce soit pour les paliers à corps roulants, les paliers hydrostatiques ou hydrodynamiques. Les
exceptions sont les paliers magnétiques, les paliers aérostatiques et aérodynamiques et les
paliers à corps roulants à lubrification pauvre, telle que la lubrification à la graisse. Dans ce
dernier cas, les pertes sont, essentiellement, hystérétiques et, pour une part, liées à des micro-
glissements dans les contacts hertziens, entre corps roulants et pistes.
83
Elle est utilisée pour le corps de broche.
3.5.1.3. Lubrifiant
L’huile joue une double fonction technologique donc:
- elle est responsable de la plus grande partie de la consommation de puissance,
- elle véhicule hors de la broche l’essentiel de la chaleur produite, en cas le débit est
suffisant,
Cette ambivalence est, pour une bonne part, à la base de la difficulté de l’étude thermique,
En effet, très peu de travaux correspondant à des conditions réalistes ont été faits sur la
consommation de puissance des paliers à corps roulants. Le cas est particulièrement frappant
pour les paliers préchargés, qui demeurent très nécessaire pour les broches de machines-
outils de précision. Les milieux académiques ne les ont pratiquement pas étudiés. quant aux
industriels et, principalement, les fabricants de roulements, ils semblent n’avoir étudié que
quelques cas correspondant à des utilisations de grande série. Pour la machine-outil, ils ne
proposent que des solutions triviales et dangereuses.
Malheureusement, malgré les résultats concernant les paliers à corps roulants de
turboréacteurs, (voir exemple dessous), la compréhension des phénomènes d’origine
thermique ne s’est pas beaucoup améliorée (à moins que les connaissances correspondantes
soient considérées comme des secrets stratégiques et n’aient pas été utilisées ailleurs).
Exemple : Paliers à corps roulants de turboréacteurs
Ces paliers, qui constituent une exception, donnent en général toute satisfaction. Leur durée de vie
est longue ≥ 𝟐𝟎𝟎𝟎𝟎𝒉 et dispose d’une excellente fiabilité (pas d’accidents ; rares incidents en vol).
_ Utilisation d’un très fort débit d’huile entraîne des pertes élevées (en particulier par cisaillement
de l’huile entre cages et bagues, entre cages et corps roulants), et donc une puissance importante
perdue, qui est, toutefois, très faible par rapport aux dizaines de milliers de kilowatts que développe
un réacteur moderne. Ce fort débit empêche en même temps tout échauffement différentiel des
éléments du palier.
84
L’état de contrainte correspondant est donc bien connu et est à la base de la bonne fiabilité et de la
grande durée de vie des roulements de réacteurs.
_ Structure qui entoure les paliers et est extrêmement souple : cela est dû au fait qu’un réacteur est
appelé à voler, donc ses éléments doivent être aussi légers que possible. une des conséquences
involontaires a été un excellent découplage entre état thermique (dont on a vu qu’il varie peu du fait
du très grand débit d’huile) et état de contrainte.
_ Utilisation de matériaux de très haute qualité : Ces roulements ont bénéficié des matériaux :
aciers refondus sous vide, aciers rapides permettant de travailler à haute température pour les
roulements chauds (paliers de turbines) ; lubrifiants spéciaux supportant hautes températures et
hauts taux de cisaillement.
En fin l’instabilité thermique de la broche reste peu étudier, donc mieux comprendre son
origine et les moyens de l’éviter restent un grand challenge pour les constructeurs de
machines-outils.
_ D’une part, il agit comme contaminant interracial, car il pollue les surfaces des corps
roulants et des pistes, absorbe l’énergie de surface et évite ainsi les microsoudures qui
entraînent une destruction rapide des roulements en acier non lubrifiés.
_ D’autre part, l’huile de base et le savon de la graisse remplissent les vallées de la rugosité
des corps roulants et des pistes et permettent ainsi, en supportant la charge du contact, d’éviter
les pics de pression qui apparaîtraient aux points hauts des surfaces. Naturellement, le
fonctionnement du roulement tend à faire disparaître ces petites quantités de polluant
indispensables, tant par action mécanique que par effet thermique, instabilité chimique,
oxydation de l’huile. Le rôle de la graisse, qui se trouve hors du roulement, est justement de
réapprovisionner en huile et savon les dépressions de l’état de surface. Pendant le rodage,
quand la graisse est encore dans le roulement, on doit donc démarrer la broche à basse vitesse,
dont la vitesse maximale ne sera atteinte qu’après plusieurs dizaines d’heures (typiquement 30
à 50h), de façon que la graisse, sous l’effet de la rotation, ne sorte que très lentement du
roulement et reste à proximité immédiate (et même au contact) de la cage, qui servira alors
d’agent de réalimentation des surfaces des corps roulants et de la piste.
Ce qui caractérise ce mode de lubrification, est la très basse consommation de puissance, hors
tout effet thermique.
85
Le refroidissement, se fait par convection forcée entre les pistes et les corps roulants, d’une
part, et, d’autre part, le milieu liquide ; celui-ci, de très haute masse volumique par rapport à
l’air de la lubrification pauvre (environ un rapport 700), assure un échange thermique très
intense. Le renouvellement de l’huile permettra alors de véhiculer la chaleur hors de la
broche.
86
que le refroidissement est proche de celui que confère une lubrification riche et peut même
être plus élevé.
Figure 12. Broche avec roulements avant préchargés par interférence dimensionnelle (SKF)
87
Ces paliers se distinguent d’après les roulements comme suit :
_ Roulements à contacts hertziens ponctuels : ce sont les roulements à billes qui, pour les
broches de machines-outils, se réduisent pratiquement à un seul type, le roulement à contact
oblique, en montage simple ou multiple (figures 12 et 13). Ces roulements comprennent aussi
les butées à billes qu’on utilise conjointement dans les broches avec les roulements à galets
cylindriques.
88
Échelon de vitesse 0 - 6000 tr/min
Figure 14. Graphe des températures et du couple en fonction du temps pour la broche en figure 12.
Exemple : même type d’expérience est conduite sur un arbre, représenté en figure 15, monté
sur roulements à galets coniques lubrifiés par air/huile .Jusqu’à 5000 tr/min, le comportement
est conforme à l’ordinaire, mais une fois les 6000 tr/min passées, cet arbre manifeste la même
instabilité que celle constater sur la broche. Les températures des composants et le couple
d’entraînement montrent la même croissance exponentielle en fonction du temps.
89
dans l’arbre de broche et 25 % dans le corps de la broche. Du fait que, à chaque point de
contact corps roulant/piste, la chaleur produite par le frottement/cisaillement du film d’huile
se répartit de façon sensiblement égale entre les deux corps. Or, la masse m de l’ensemble des
corps roulants est beaucoup plus faible que celle du corps ou de l’arbre de la broche.
La constante de temps thermique des corps roulants est donc beaucoup plus faible que celle
des deux autres éléments (arbre et corps de la broche). Un modèle très simple est ainsi crée,
mais qualitativement satisfaisant, en admettant que corps et arbre de broche restent à
température constante, et que la température des corps roulants s’accroisse avec le temps
après l’établissement de l’échelon de vitesse (figure 16).
Figure 16. Schéma-bloc du comportement thermique des corps roulants de roulement préchargé
par interférence dimensionnelle
Le comportement thermique des corps roulants se montre alors différent suivant la hauteur
de l’échelon de vitesse (figure 17) :
jusqu’à une vitesse limite, le système est stable ;
au-dessus de la vitesse limite, il devient instable.
Figure 17.Température en fonction du temps d’une broche avec paliers préchargés par
interférence dimensionnelle
90
Alors tant que le gain de la boucle de contre-réaction à retour négatif (donc stabilisant), qui
caractérise le refroidissement des corps roulants, l’emporte sur celui de la boucle à contre-
réaction positive caractérisant l’augmentation du couple d’entraînement avec la température
du corps roulant, le système est stable. Dès qu’il devient inférieur, le système diverge, devient
instable.
_ Ce phénomène est mieux compris en éliminant la variable temps. La figure 18 montre les
graphes correspondant à la puissance absorbée par les corps roulants ( 𝑬𝒑̇ ) et à la puissance
perdue par convection ( 𝑬̇𝒄 ) :
- la figure 18c correspond à un régime stable où les deux courbes, puissance perdue par
convection (𝑬̇𝒄 ), et la puissance nécessaire à l’entraînement (𝑬𝒑̇ ) en fonction du ΔT des corps
roulants se coupent.la pente au premier point d’intersection montre que le système est stable.
- quand les deux courbes sont tangentes (figure18b), la stabilité est limite : état métastable.
- quand les deux courbes ne se rencontrent pas (figure 18a), et si faible que soit l’écart entre
elles, le système est instable.
L’instabilité ne se montre, expérimentalement, qu’au bout d’un temps très long, car l’énergie
nette (différence entre énergie fournie au corps roulant et énergie qu’il dissipe) est très faible,
alors il faudra un temps très long pour un faible gain de température. Au-delà, la croissance
exponentielle s’explique car l’énergie devient d’autant plus grande que les courbes s’éloignent
plus l’une de l’autre.
Par ailleurs, les paliers de la broche à précharge élastique, illustrés en figure 13,
contrairement à la broche de la figure 12 ignorent ce phénomène. Une augmentation de
température du corps roulant ne se traduit pas par une augmentation de puissance
d’entraînement. La courbe correspondante dans le système de coordonnées de la figure 18 est
une droite horizontale.
_ Ces mêmes courbes (figure18) montrent bien le risque que fait courir une faible
augmentation de débit de lubrifiant, dans un système à lubrification pauvre. Son influence sur
le refroidissement est toujours négligeable, mais la consommation de puissance est
augmentée. Par contre, si le débit de lubrifiant est très fortement augmenté, la puissance
d’entraînement croît, mais la puissance dissipée par convection croît beaucoup plus et le
système redevient stable.
91
apparence très supérieures, puisque leur nDm atteint couramment 3·106 à 4 ·106 (n ≈15000
[tr/min] ; Dm ≈ 250 [mm] pour un roulement d’étage haute pression) contre rarement plus de
2·106 pour la machine-outil :
les roulements radiaux sont des roulements à galets avec jeu, très fortement refroidis
par de très grands débits d’huile ;
les roulements axiaux, à billes à contact oblique, reçoivent une force axiale ne
dépendant pas des températures des composants, puisque cette force est simplement
égale à la poussée du turboréacteur.
Le nDm est un indice classique de performances d’un roulement.
-n est la vitesse de rotation qu’on exprime en tours par minute.
-Dm est le diamètre moyen du roulement, c’est-à-dire le diamètre du cercle des centres des corps
roulants exprimé en millimètres.
-Une broche dont la vitesse est 10000 tr/min et de diamètre d’arbre 80 mm (Dm = 110 mm) a un
nDm = 1,1 · 106.
_ Enfin les roulements à galets, sauf exception, ne peuvent jamais être montés avec
précharge, du fait de la rigidité hertzienne bien supérieure des contacts linéaires par rapport
aux contacts ponctuels (d’un facteur 10 environ, toutes choses égales par ailleurs), le gain de
la boucle à contre-réaction positive est dix fois plus élevé que pour un roulement à billes alors
que le refroidissement n’est guère supérieur.
92
Figure 19.Poupée de centre de tournage
de paliers avant et arrière préchargés par interférence dimensionnelle, lubrifiés par
un fort débit d’huile ; la lubrification est donc proche du type riche et les problèmes
d’instabilité thermique sont peu à craindre ;
d’une commande de puissance indirecte, c’est-à-dire que la poulie d’entraînement
est portée par ses propres paliers et que la broche est supposée ne recevoir qu’un
couple pur, par l’intermédiaire d’un joint de transmission.
Ainsi, un déplacement radial et/ou angulaire de la poulie n’est pas sans influencer la position
radiale de la partie de l’entraîneur solidaire de la broche.
Sur les plans technologique et économique deux pièces principales de la broche : l’arbre et le
carter de broche qui sont prises en considération.
Cette étude permet une généralisation à toutes les broches ainsi qu’à la plupart des pièces
mécaniques et une ouverture aisée sur l’évolution, à long terme, des machines-outils.
Ø110−0,006
−0,009 𝑒𝑡 Ø100−0,006
−0,009
La tolérance n’est que 3μm, ce qui la met dans une qualité proche d’IT1. Elle est pourtant mal
choisie, puisqu’elle laisse apparaître un jeu avec la bague intérieure des roulements.
93
Au plan technologique, il n’y a en fait que deux manières de coter et de déterminer les
tolérances :
1) Les roulements de haute précision ont toujours leur cote en micromètres inscrite sur leur
boîte. Il suffit de choisir la cote et la tolérance de l’arbre de façon qu’elles assurent un léger
serrage (3 à 6μm d’interférence, par exemple).
Ce procédé implique deux conditions :
a) d’abord, que les roulements soient, dès le départ, affectés à une broche donnée. C’est
une pratique habituelle pour les broches de haute précision.
b) ensuite, que l’atelier où la broche sera rectifiée soit à air conditionné, sachant que le
coefficient de dilatation de l’acier est 1,2·10–5 m/K, on réalise que la température de l’air et
celle du liquide de rectification devront être connues à 0,5 K près environ (1 K
correspondrait sensiblement à la moitié de la tolérance de rectification).
2) La deuxième manière de procéder consiste à prendre les roulements, affectés aussi dès le
début à une broche, et de s’en servir comme de bague étalon d’un appareil automatique de
mesure de cote et de commande de la rectifieuse. Il suffira d’arroser abondamment la broche
et les roulements avec le même liquide de coupe, pour garantir l’égalité des températures et
pour pouvoir rectifier la broche à la tolérance prévue. Il n’y aura plus besoin d’atelier à air
conditionné.
94
La méthode classique de gestion est donc de créer, pour chaque opération et/ou à chaque
machine, une deuxième file d’attente prioritaire et dont les pièces font l’objet d’une
surveillance spéciale.
Dans les meilleures conditions, on peut espérer avoir une pièce bonne près d’un an après le
lancement de la commande (les deux opérations sous-traitées ont déjà coûté deux mois, à
chaque fois).
Enfin, le coût de cette broche avait été initialement calculé à 2 500 unités monétaires [dépond
du lieu d’usinage (pays)].Son coût réel, après les premières péripéties, s’est alors élevé à
3300 unités.
Nota : les rainures des clavettes (et les clavetages en général) sont très mal adaptées à un
usinage et un assemblage automatiques. La solution est dans le Design for manufacturing.
95
Pour cela, est utilisé un centre de tournage muni d’outils tournants et une lunette fixe à
commande numérique, qui peut être placé sur la portée des roulements avant permettant ainsi
d’effectuer le tournage des surfaces intérieures et l’usinage des trous du plateau de broche.
Cette prise interdit seulement l’usinage de l’extrémité arrière de la broche, qui est une surface,
non fonctionnelle, donc restera brute de sciage. La pièce est ensuite nitrurée.
Enfin, il faut la rectifier, mais seuls les deux filetages Ø90×1,5 et Ø100×2 interdisent la
finition en une seule prise. En effet, ces filetages nécessitent d’abord qu’on enlève la couche
nitrurée de leur diamètre extérieur, opération qui se fera en même temps que la demi-finition
de la broche. Les deux filetages sont rectifies, en deux opérations, du fait qu’ils n’ont pas le
même pas. Ce procédé de rectification de finition s’effectue en une ou deux opérations,
suivant les rectifieuses disponibles.
_ Mais est-il possible de ramener l’ensemble à une seule opération? Seuls les filetages
l’interdisent, mais on peut remplacer filetages et écrous par des gorges, usinées en ébauche,
des joncs et des bagues (figure 22) comportant plusieurs vis (au moins 6). Du même coup, un
problème sérieux, bien connu des fabricants de machines de précision, est supprimé. Du fait
que, quels que soient les soins pris en rectifiant un filetage, il a toujours un certain voile. De
même, les écrous les plus précis que l’on trouve dans le marché ne garantissent pas mieux
que 2μm de voile entre face et filetage. Le résultat de ces défauts est que le serrage de l’écrou
crée un moment fléchissant qui se traduit par un battement du plateau de broche et du cône de
centrage du mandrin. Donc, le serrage individuel des vis du système de la figure 22 supprime
entièrement cet inconvénient.
Figure 22.Élimination des filetages sur une broche (Jonc dont la gorge est tourné en ébauche)
Cet exemple montre clairement ce qu’est le Design for manufacturing, l’étude des ensembles
et des pièces en vue de la fabrication, et qui peut s’étendre vers d’autre domaine de la
mécanique.
Nota : une usine japonaise ou américaine a été conçu principalement dans le but de simplifier
la fabrication au maximum, cependant l’usine européenne, qu’elle produise en très grande
(automobile) ou petite série (machine-outil), ne montre pas ce même souci du prix de revient,
quoique les pièces, certes, remplissent leur fonction, mais ceux qui ont créées ces usines
méconnaissent méthodes et fabrication. C’est les raisons des différences de prix entre
produits américains et produits européens. La soi-disant différence de qualité n’a pas de sens
et Il en va évidemment de même pour la machine-outil.
Pour terminer l’exemple de cet arbre de broche, il suffit de voir qu’une rectifieuse intérieure-
extérieure munie d’une lunette automatique permettra, de rectifier la pièce en une seule prise.
Autant un atelier flexible peut être créé selon figure 23, qui sera capable de fabriquer
entièrement l’arbre de broche en très petits lots, y compris fabrication unitaire juste-à-temps,
96
en moins de quatre jours, et ainsi le coût de la broche peut être ramené à 850 unités
monétaire.
97
La simplicité de la gamme, des procédés et de la machine garantira un pourcentage de rebuts
extrêmement faible. Par ailleurs, le coût de la main-d’œuvre n’aura plus d’influence sur le
prix des pièces.
98
Figure 24. Corps de broche
Donc, le centre d’usinage à quatre axes peut usiner entièrement, en une seule prise, ébauche
et finition, le genre de pièce montré en figure 25 du type de pièce polyédrique formée des
faces latérales d’un prisme. Or, le dessin de la figure 24 montre que le corps de broche ne peut
se réduire à un tel solide, alors, il lui faudra plusieurs prises et plus d’une opération. Une
étude fonctionnelle montre que les faces indispensables de la pièce sont la face plane
d’assemblage avec le banc et les deux faces avant et arrière ; ces trois faces définissent la
direction des arêtes latérales d’un prisme. Ainsi, pour pouvoir usiner la pièce en une prise, il
faut pouvoir supprimer toutes les faces incompatibles avec cette géométrie. Cela est facile à
faire pour une série de surfaces auxiliaires.
Figure 25.Pièce que peut usiner en une prise un centre d’usinage à 4 axes
99
Pour le moteur d’axe C, il suffit de le faire tourner autour de l’axe de broche (figure 26), et
ainsi la prise unique représentée en figure 27 peut être créé.
Ce deuxième exemple montre à nouveau qu’une gestion juste-à-temps d’une pièce aussi
complexe est possible. le délai de fabrication sera largement inférieur à la journée et la qualité
incontestablement meilleure. Quant au coût, il sera divisé par un facteur supérieur à deux.
1 à 3 (voir fig.24)
Figure 27.Prise unique
100
_ L’étude thermique, par contre, a montré que le problème de l’instabilité thermique
viendrait essentiellement des différences de constante de temps thermique entre les différents
composants de la broche. Or, s’il paraît impossible d’augmenter celle des corps roulants et
difficile de modifier celle de l’arbre de broche, il semble, au contraire, aisé de diminuer celle
du corps de broche, en découplant thermiquement le boîtier qui contiendra les bagues
extérieures des roulements du corps de broche proprement dit.
En effet on peut éviter l’instabilité thermique en réalisant la relation :
𝒎 𝒅
= 𝟒 𝑫𝟐 (17)
𝑴 𝟐
Avec : m- masse totale des corps roulants,
M- masse équivalente du corps de broche,
d2 - diamètre des corps roulants,
D2 - diamètre de la piste de bague extérieure.
Cette condition assure que corps roulants et bague extérieure auront même constante de temps
thermique et que leur dilatation sera à tout moment égale, en régime transitoire.
Le régime transitoire peut être facilement découplé (gouverné pour l’essentiel par les masses)
du régime permanent (dépendant surtout des surfaces).
En fin, la construction présentée dans la figure 28 donne un exemple d’application d’une
transformation de même genre à tous les types de paliers, y compris hydrostatiques, dont la
perte de portance, qui se manifeste par un contact arbre/palier, constatée lorsque la vitesse
est augmentée au-delà d’une certaine limite, vient aussi d’un problème d’instabilité
thermique.
4. Le Bâti
La fonction essentielle d’un bâti de machine est de maintenir en position relative constante
les principaux éléments actifs de la machine. Le chariot porte-outil est ainsi positionné par
rapport à la broche, à la contre-pointe. La colonne, qui est une partie du bâti, doit rigidement
positionner les glissières qui doivent elles-mêmes guidé un chariot. Le chariot, qui est aussi
un des éléments de la structure, doit avoir les mêmes caractéristiques de rigidité et de
précision qui permettent à la machine d’être précise et fidèle. Le bâti est soumis à des forces
qui tendent de le déformer, statiquement et dynamiquement et à des flux de chaleur (en
particulier, ceux venant de la broche et des copeaux, et d’autres) qui modifient sa
morphologie et ses dimensions, qui font varier la position relative des organes actifs. Certes,
les constantes de temps thermiques sont alors longues, plus longues encore que pour les
101
broches (en heures), mais leur influence n’est pas négligeable. En effet, qu’on exige d’une
machine moderne que dès son démarrage, sans période de mise en température, produise des
pièces bonnes, c’est-à-dire, pour l’essentiel, respectant les tolérances dimensionnelles.
L’étude de bâti est réalisée par analogie à l’étude de la broche [aspects cinématique,
statique, dynamique, thermique, technologique, économique]. Les bâtis de machines, malgré
leur apparente simplicité, se caractérisent particulièrement par la difficulté d’établir un
calcul prévisionnel exacte de leurs performances.
En règle générale, fabricants de machines et instituts universitaires évitent de mesurer le
comportement statique des structures de machines. Une des raisons principales est la très
grande rigidité, qui rend difficiles les mesures, à commencer par le choix d’un référentiel
spatial. Donc, sont effectuées des mesures dynamiques, en particulier par analyse modale
expérimentale, acceptant un référentiel inertiel. Le problème principal est l’écart relevé entre
résultats expérimentaux et calculs numériques par la méthode des éléments finis (MEF). Le
rapprochement des résultats se fait alors par ajustement des matrices de masse et de rigidité du
modèle numérique, mais l’interprétation d’une telle opération est pratiquement impossible.
Pourtant, des structures apparemment plus complexes, telles que des cellules d’avions,
présentent une excellente corrélation entre calcul et mesures. Il semble donc que les bâtis de
machines-outils, malgré leur apparente simplicité, cachent quelque difficulté qui n’a, jusqu’à
aujourd’hui, pas été expliquée.
Très rarement les bâtis dont les déformations mesurées, dans un cas de charge donné, sont inférieurs
à dix fois les déformations calculées, que ce soit par des méthodes analytiques ou numériques. Ce
rapport peut atteindre 200. Des progrès récents ont permis de réaliser des structures présentant des
écarts beaucoup plus faibles de 2 à 3 % entre le calculé et le mesuré, dans les domaines statique et
dynamique.
102
Le robot (g) a une architecture de machine-outil, c’est-à-dire cartésienne, mais l’espace de
travail se situe sous la structure. Or, cette architecture était sans doute celle de la machine-
outil du futur.
Pour ces cinq robots à trois axes, il faut ajouter une tête (ou un poignet), telle que celle
représentée figure 30 et comporte presque toujours trois axes de rotation.
Pour les figures 29e et 29f, cette tête est remplacée par un dispositif flexible poly-articulé,
ayant deux ou trois degrés de liberté commandés.
Tous les systèmes articulés, sans exception, ont au moins un défaut fondamental : leur
manque de rigidité.
Une bonne machine-outil doit avoir une rigidité mécanique structurale entre outil et pièce
supérieure à 108 N/m, soit 10 daN/μm, cependant les robots ne dépassent pas 105 N/m, soit
trois ordres de grandeur au-dessous. Cette différence est, pour une bonne part, due à la torsion
des différents éléments, alors que la torsion est très secondaire dans la plupart des machines
classiques.
Nota : les anciennes perceuses radiales avaient exactement l’architecture des robots des
figures 30c ou 30b, sauf que la rigidité est beaucoup moins indispensable qu’aux machines
plus précises.
103
Figure 30.Tête ou poignet de robot à 3 axes rotatifs (Renault ACMA)
4.3.Étude statique
4.3.1 Critique de quelques conceptions actuelles
Sachant que le problème essentiel des machines-outils d’usinage est leur rigidité, les points
faibles des constructions traditionnelles sont directement signalés et corrigés comme suit :
_ La figure 31a représente une section partielle d’une colonne de fraiseuse. Ce dessin
(fig.31a) met en évidence quelques défauts qui sont à l’origine des énormes différences entre
déformations mesurées et calculées.
Si on applique une force F0 à une des deux glissières (ou aux deux), celle-ci va se déplacer
(vers le bas sur la figure 31a) essentiellement du fait des moments fléchissant dans les parties
des courbes A et B.
104
Donc une question importante se présente : quel est l’intérêt de parties courbées ?
En fait, tout simplement le moment d’inertie en flexion d’une poutre (et son équivalent en
torsion) est égal à bh3/12. Dans ces conditions, la valeur maximale de b et de h est adoptée, la
largeur des glissières ayant été fixées par d’autres considérations, il augmente celle de leur
support autant qu’il le peut, sans réaliser qu’il crée des zones à très fort déplacement. Si on
applique à la glissière (ou aux deux glissières), une force F1, excentrée par rapport à la paroi
de soutien, on crée une rotation de la glissière, dont la rigidité rotationnelle est extrêmement
faible. Cette rotation entraîne bien sûr une déformation de flexion dans la toile joignant les
deux glissières.
On conçoit alors que la somme de ces deux déformations (si elles sont de même sens) soit dix
à cent fois plus forte que celle de la poutre caractérisée par b et h.
Cependant il est claire que le projeteur soupçonnait un problème, car il a ajouté tout un
réseau de nervures C, qui n’apportent rien, si ce n’est un coût supplémentaire.
_ La figure 31b montre une coupe d’un bâti de centre d’usinage.
En réponse à une force F0, la partie A, est seulement créé pour récupérer les copeaux et le
liquide de coupe, fait que pour la déformation en flexion longitudinale (la longueur du bâti est
dans la direction perpendiculaire au plan de la figure), seule la partie B (en bleu de la fig.31b)
apportera sa rigidité. Or, quel peut être son moment d’inertie par rapport à celui du bâti
entier?, On retrouve des valeurs de rigidité proches du 1/100. Le déplacement vertical de la
glissière ne sera pas accompagné du déplacement de la colonne porte-broche et entraînera
même son basculement, condamnant donc la machine à une très médiocre précision.
-Là encore, soupçonnant un problème, le projeteur a ajouté les nervures C joignant les
glissières aux appuis au sol. Il est facile de démontrer que ces nervures, qui coûtent cher, se
comportent comme des ressorts de faible rigidité et sont donc inutiles.
- De plus, le projeteur a représenté une très grande ouverture D dans le fond du bâti afin de
supporter le noyau, au moment de la coulée et aussi pour permettre son dégazage. Les
contraintes de traction et de compression, engendrées par la flexion du bâti, ne se
développeront alors plus qu’à proximité des parois verticales du bâti, diminuant encore
fortement sa rigidité.
105
- Quant à la glissière du guidage en lacet E, la partie F ne lui apportera certainement pas la
rigidité nécessaire.
_ En fin, les structures illustrées en figure 31 manquent fortement de rigidité et sont de plus
très difficiles à calculer, même par la méthode numérique, à cause des strictes applications
des règles technologiques imposées aux fonderies. Les figures 32 et 33 sont extraites des
recommandations d’une fonderie à ses clients, qui conduisent toutes à une basse rigidité des
structures, que les fondeurs préconisent afin d’éviter les criques et les ruptures au changement
de phase du métal et pendant son refroidissement. Or, il est bien évident que de telles règles
ne sont aucunement applicables à des bâtis dont la rigidité est la qualité principale.
D’après la figure 33, Les nervures et les toiles, dont l’épaisseur est généralement plus faible
que celles des parties voisines, se refroidissant avant ces derniers, prennent une grande partie
de leur retrait quand seulement commencent à se contracter à l’état solide les masses
environnantes. Comme illustré en figure 33 les nervures ne sont pas radiales (coupe M-M) et
sont séparées de toile T, qui a une forme bombée
106
4.3.2 Structures améliorées
_ La glissière (figure 34a) est exactement au droit d’une paroi plane, ce qui évite toute flexion
parasite due à F0.Pour ce qui est de F1, deux façons de limiter les déformations sont possibles:
-d’une part, la glissière reste massive, même en dehors de la zone de contact avec le chariot,
-d’autre part, un triangle est formé, grâce à la création d’une cloison longitudinale A.
Enfin, ce triangle ne saurait à lui seul bloquer la rotation ; il pourrait y avoir flexion de la
paroi latérale du bâti, alors la toile B est ajoutée.
La figure 34b montre l’application de ce principe à une machine réelle. Les nervures C,
inutiles, sont un apport ultérieur du fabricant. D’après l’expérience, afin d’éviter les pertes de
rigidité dues aux supports de noyaux/orifices de dégazage, plusieurs trous de petite surface
répartis sur le fond du bâti, qui exactement assurent les mêmes fonctions qu’une grande
ouverture sans pratiquement affecter la rigidité.
_ Les bâtis les plus évolués utilisent un autre procédé, non exclusif du premier, qui permet de
donner à un bâti réel sensiblement la rigidité de la poutre équivalente, qui est un bâti
parallélépipédique (figure 35), forme à laquelle tous les éléments de structure de machines-
outils se ramènent. Il est bien dessiné et bien utilisé , en particulier, les forces sont dans le
plan des parois latérales, que ce soit celles dues à la masse des éléments rapportés, fixes ou
mobiles (chariots), ou celles dues aux réactions des appuis au sol. Il est admis que ces appuis
étaient des appuis simples (figure 35a) ou une fondation continue (figure 35b).
107
La rigidité k du bâti est maximale pour :
• H/L = 0,85 quand le bâti est sur quatre appuis simples ;
• H/L = 0,57 quand le bâti est uniformément soutenu.
En fait, si H est très grand, la déformation au droit des forces est essentiellement due à la
compression des parois. Alors pour H est infini, k = 0.
À l’opposé, si H est très petit, la déformation au centre est essentiellement due à la flexion.
Alors pour H est égal zéro, k = 0.Donc, l’expression de la rigidité étant une fonction
positive, continue et dérivable de H, dont la rigidité maximale positive correspond à la
hauteur optimale des parois du bâti.
Les courbes correspondantes données dans la figure 36 avec la largeur B du bâti en paramètre
montrent que ce dernier (B) a peu d’influence.
Une autre propriété des structures courtes (c’est-à-dire ne répondant pas aux conditions de la
résistance des matériaux traditionnelle) peut être mise en évidence (figure 37).
La rigidité du bâti est maximale pour le rapport (figure 38) : B/L = 0,57
Dans la pratique, il est recommandé de ne pas dépasser la valeur : B/L = 0,4
108
B - largeur du bâti ; H - hauteur du bâti ; L - longueur du bâti
Figure 38.Flèche au centre d’un bâti en fonction de la largeur correspondant à la figure 35a
Un bâti est bien dessiné et bien utilisé, veut dire que les forces se trouvent dans le plan des
parois latérales.
Quand celles-ci sont plaquées l’une à l’autre, B = 2e (e = épaisseur des parois latérales) et la
flèche est élevée.
Quand B est très grand, les plaques supérieure et inférieure suivent la flèche des parois
latérales sur une certaine largeur. Ensuite, elles restent planes et la rigidité reste constante.
Cela correspond à l’asymptote de la figure 38.
On conçoit alors que, les deux parois s’influençant entre elles, déterminant ainsi une largeur
optimale à lequel correspond une rigidité maximale.
La figure 34a illustre le principe d’assurer à cette dernière liaison une rigidité élevée, sans
valeurs des différences par rapport aux solutions traditionnelles.
La figure 39 donne des ordres de grandeur des gains possibles pour différents types de
construction. Dans tous les cas, considérant la valeur prise de référence un encastrement
classique (valeur 1). Pour tous les autres types de construction, le rapport Krot donne la
constante par laquelle il faut diviser la rotation de référence. Les solutions proposées
permettent facilement de diviser cette rotation par un facteur 20, qui ne constitue pas un
maximum.
_ La création de telles structures a posé des problèmes technologiques aux fonderies, qui
préconisaient des solutions conduisant à de très faibles rigidités, et qui n’ont pas accepté sans
difficulté les risques que les structures rigides leur faisaient courir.
109
Cependant de remarquables résultats ont été obtenus en disposant quelques masselottes aux
bons endroits, évitant ainsi les ruptures, les porosités et les fissures , en plus, de l’utilisation
de la fonte à graphite sphéroïdal qui, a permet d’augmenter la rigidité obtenue avec la fonte
grise de 40 % environ.
La réalisation de bâtis en béton polymère (ou en fonte minérale, comme on l’appelle parfois)
a donné aussi de bon résultats. Ce matériau a pourtant un bas module d’élasticité (3,5·1010 à
4,5·1010 Pa), mais, en le compensant par une forte épaisseur de paroi, on diminue du même
coup (et involontairement) l’influence des fautes de conception telles que celles représentées
110
en figure 31. Les zones à forte déformation ont alors été pratiquement éliminées. Les
propriétés d’amortissement des fontes, métalliques ou minérales, souvent citées comme un de
leurs principaux avantages par rapport à d’autres matériaux (l’acier par exemple), sont
pratiquement un mythe. En fait, dans une machine-outil, guère plus de 5 % des pertes
viennent du matériau. Tout le reste vient des interfaces, fixes ou coulissantes, ou des
glissières.
_ en plus les machines spéciales telles que la machine-transfert ont généralement des bâtis
dont la section ressemble à celle montrée dans la figure 40. Les unités d’usinage sont portées
par des patins ➀ et ➁ soudés (ou venant de fonderie) sur la plaque supérieure du bâti. La
rigidité de la structure dépend alors, pour l’essentiel, de quelques plaques transversales
(parallèles au plan de la figure) qui maintiennent la forme de la section. On augmente
fortement la rigidité (≫ 10) en déplaçant les parois latérales sous les patins, en (A) et (B).
Cependant, le bâti risque alors d’être insuffisamment rigide en torsion. Dans ce cas, on peut
garder les dimensions initiales et on ajoute simplement (A) et (B), les caissons latéraux
améliorant la rigidité globale de la structure en torsion. Les cloisons transversales, peu
nombreuses, ne servent plus alors qu’à empêcher le déversement du bâti.
_ D’autre part, il a été longtemps considéré que les liaisons boulonnées entre éléments de
structure diminuent fortement la rigidité de l’ensemble. Cependant, certaines méthodes de
conception, portant sur la position des surfaces de joints, le nombre et la position des boulons
ou vis, permettent à un bâti en plusieurs éléments de retrouver, au millième près, les
performances statiques et dynamiques des bâtis monoblocs.
111
leurs fréquences chuter, mais d’assez peu ; la rigidité plus faible, dans un rapport 5 à 6, étant
partiellement compensée par une masse spécifique inférieure d’un facteur 3 environ.
_ L’étude thermique :
- l’étude du carter de broche (figure 25) a montré que le paramètre de thermo –symétrie est
indispensable et qui reste nécessaire pour les bâtis.
-Les coefficients de dilatation sont quasi identiques pour tous les matériaux :
1,2 · 10–5 K–1 pour l’acier ;
1,15 · 10–5 à 1,4 · 10–5 · K–1 pour la fonte minérale.
-La conductivité thermique est évidemment beaucoup plus élevée pour l’acier (50 à 100
W/m·K) que pour la fonte minérale/béton époxy (1,2 à 2 W/m·K), afin de ne pas laisser la
chaleur diffuser dans toute la structure et de maintenir chaudes certaines parties du bâti
proches de la source de chaleur, ce qui pourra entraîner diverses déformations.
Pour les machines de très haute précision, la mauvaise conductivité thermique rendra difficile
le maintien de la structure à température constante conduisant obligatoirement à l’utilisation
d’un circuit de refroidissement.
Une pièce de très forte rigidité s’avère donc doublement bénéfique : elle améliore les
performances de la machine et, en même temps, elle est plus précise et son prix de revient est
inférieur.
Exemple : Centre d’usinage LMO-EPFL
Le banc, entièrement en tôle d’acier soudé ne nécessite que l’usinage de sa face supérieure
et, tout à fait à gauche de la figure 50, d’une petite surface plane perpendiculaire à la face
supérieure et des trous filetés, destinés à recevoir le moteur d’avance de l’axe Z.
112
Figure 50.Centre d’usinage LMO-EPFL
La colonne n’a que quatre faces (la face des glissières de l’axe Y, la face d’appui du moteur
de l’axe Y, la face de l’appui du moteur X, la face des glissières X), formant les faces latérales
d’un même prisme, et donc usinables en une seule prise, ébauche et finition à la suite l’une de
l’autre, la colonne étant suffisamment rigide pour être bridée en trois points.
Pour le bélier porte-broche, il en fut de même, les quatre faces étant la face de la glissière Y,
la face de montage de la broche, la face opposée qui reçoit le moteur (hydraulique), et la boîte
de vitesses (épicycloïdale) ; la quatrième face, la face avant (vue de face), est réservée à des
petits usinages de surfaces servant à la fixation d’organes de commande.
La dernière pièce importante, le carter de l’axe ZB, est beaucoup plus instructive. Cet
ensemble ZB est relativement complexe et est représenté figure 50, et comprend un plateau
(vertical) susceptible de recevoir une palette standard de 630 × 630 à bridage hydraulique. Ce
plateau peut être entraîné en rotation de deux façons différentes :
- à haute vitesse, pour permettre des opérations de tournage à l’outil fixe ou tournant ;
113
- à basse vitesse, pour positionnement précis (0,001 o) et pour usinage en interpolation avec
les autres axes de la machine.
Il comporte donc deux moteurs, l’un entraînant directement le plateau et l’autre l’attaquant
par un système à vis sans fin et roue tangente embrayable.
Le plateau lui-même est à guidage hydrostatique (pour la basse vitesse) et monté sur
roulements à galets coniques pour la haute vitesse. Il peut être verrouillé positivement à
chaque degré (360 positions au tour) par une couronne dentée et il peut être freiné en toute
position intermédiaire. Il se déplace sur la glissière Z à l’aide d’une vis à billes et est guidé par
patins hydrostatiques. Malgré cette complexité fonctionnelle, il a pu être étudié pour être
usiné en une seule prise, positionné et bridé en trois points. La figure 42 montre les trois
points d’appui et leurs brides spéciales qui avaient été conçues pour le brider sur une table de
machine (en l’occurrence une Dixi 400). Cependant, au tout dernier moment, on réalisa qu’il
lui fallait une deuxième prise d’usinage, car on avait simplement oublié de mettre des petits
usinages, qu’on voit sur la figure 43, à la bonne place. Dès lors, toutes les faces d’usinage ne
formaient plus les seules faces latérales d’un prisme et il fallut une deuxième prise.
Cet exemple montre qu’un oubli de ce genre, en apparence peu important, peut avoir des
conséquences sérieuses : il a presque fait doubler le coût de l’usinage de la pièce et a fait
passer le temps d’usinage de moins d’une journée à une semaine !
114
Cet exemple montre ce qu’on appelle le Design for manufacturing. Toute pièce doit non
seulement être étudiée de façon à réaliser sa fonction, mais aussi pour faciliter au maximum
sa fabrication conformément à la règle :
Toute pièce doit pouvoir s’usiner en une seule prise, toute dérogation demandée devant
faire l’objet d’une démonstration de l’impossibilité Fonctionnelle de faire autrement.
Encore, Il est pratiquement impossible de trouver une pièce polyédrique qui nécessite plus de
trois prises, aboutissant ainsi à la règle qui permet sans aucun doute la mise en œuvre réelle
du juste-à-temps.
5. Glissières
La glissière est chargée de retirer à un chariot cinq degrés de liberté, le degré de liberté
restant, une translation, étant retiré par la commande d’axe, sauf dans les machines très
anciennes (raboteuses, étaux limeurs, mortaiseuses), et dans quelques très rares machines
modernes (brocheuses), où cette translation n’est pratiquement jamais le mouvement de
coupe.
Les fonctions principales des glissières peuvent sont :
- positionner l’outil par rapport à la pièce, pour régler un diamètre (tour), la position d’un
plan (fraisage), et la distance de deux alésages (alésage) ;
- générer la trajectoire de l’outil : cette trajectoire peut être la reproduction de la glissière,
qui peut aussi résulter des mouvements coordonnés de plusieurs chariots sur autant de
glissières pour les trajectoires non linéaires ou non parallèles à une glissière.
De ces fonctions, on peut tirer l’essentiel des caractéristiques de la glissière par rapport :
_ Au plan-cinématique : elle ne devra laisser, de préférence, aucun jeu au chariot, et devra
aussi être fixée rigidement au banc, à la structure de la machine, de façon que ses
déformations sous l’effet de forces parasites (dues à la coupe, au frottement) soient
compatibles avec la qualité requise des surfaces usinées.
_ Au plan statique, toujours lié à la cinématique, la rigidité de contact entre la glissière elle-
même et le chariot est considérée , donc le chariot lui-même est pris en compte, et surtout, les
glissières étant rarement seules (sauf sur les machines spéciales), où est traitée au premier
chef de la rigidité des liaisons entre les glissières de chariots liés (chariot guidé par une
glissière sur un bâti, et recevant lui-même un autre chariot guidé, qui peut lui-même en porter
un troisième ou un plateau rotatif, etc.).
En fin on est nécessairement amené, à ce point, à traiter de la synthèse
bâtis/glissières/chariots et quelques règles de bonne conception devront être formulées.
115
_ Au plan thermique, les glissières ont fait l’objet de peu d’études. Cependant, les grandes
vitesses de déplacement, se traduisent maintenant par un gradient de température le long de
la glissière, où à titre d’exemple, en pratique il a été constaté un chariot coincé à une
extrémité d’une glissière et avoir du jeu dans l’autre.
Compte tenu des masses déplacées qui peuvent être élevées, la glissière ne sera plus, dans un
futur proche, un générateur de chaleur négligeable.
_ Aux plans technologique et économique, il n’y a aucune raison pour que les glissières
soient traitées différemment des deux premiers organes étudiés. La Gestion juste-à-temps de
la fabrication, rendue possible par une conception pour la fabrication, restera le maître-mot
de cette étude. Là encore, l’intégration architecture/structure/glissières est fondamentale.
a) b)
A : support de glissières/glissière ; B : chariot ; C : contre- glissière ; P : plan principal de la
glissière ; g : accélération due à la pesanteur
Figure 44 .Glissières en Vé
Pour la figure 44a, la glissière de droite est supposée n’enlever que deux degrés de liberté (et
en enlève trois), alors que la glissière en Vé de gauche en enlève cinq. Une caractéristique
importante de ces glissières est déduite qui, est l’hyperstatisme. Ce hyperstatisme est la
raison de base du grattage, dont l’autre fonction est de ménager des petites poches de
lubrifiant censées permettre un apport de lubrifiant dès le tout début du mouvement.
La glissière de la figure 44b est encore plus hyperstatique car ici le chariot est chargé aussi de
rigidifier la glissière et la structure.
Les glissières préchargées par gravité ne peuvent convenir que pour deux axes d’une machine
cartésienne. Le troisième sera obligatoirement vertical. Sa glissière ne sera alors pas
complètement préchargée par la gravité car si l’une des extrémités du chariot (dans la
direction perpendiculaire au plan de la figure) est plaquée sur la glissière, le couple résultant
du porte-à-faux des organes fixés sur le chariot fait décoller l’autre ; il faudra alors limiter le
jeu grâce aux contre-glissières (C, figure 44a).
116
Dans les versions un peu plus modernes de ces glissières, les surfaces frottantes du chariot
sont en plastique, généralement injecté.
Le jeu est réglé au montage grâce à un lardon conique (réellement il est en forme de coin –,
mais il s’agit là d’une expression traditionnelle), qui peut, comme sur la figure 45, servir à
régler le jeu en lacet. On peut utiliser un système identique pour les contre glissières C. Le jeu
est réglé par une vis avançant plus ou moins le lardon.
Le plan principal P de la glissière est réel, donc l’usinage de la glissière ici (fig.45) est plus
facile que dans le cas des figures 44.
117
Une caractéristique de ce type de glissière est immédiatement perçue: chaque patin enlevant
cinq degrés de liberté, et tous ensembles ils enlèvent vingt degrés de liberté au chariot. Une
telle construction n’est rendue viable que par le manque de rigidité du chariot. S’il était rigide
en torsion, on pourrait retirer un des quatres patins (diminution de 5 du degré
d’hyperstatisme).
La deuxième caractéristique rendant possible un tel hyperstatisme est relativement la faible
rigidité des patins préchargés à recirculation de corps roulants, qui en fait, doivent être aussi
nombreux pour que la rigidité de la glissière soit acceptable. Certains constructeurs, comme
Mazak (firme japonaise et un des plus grands fabricants mondiaux), utilisent huit patins pour
une seule glissière. D’une façon un peu surprenante, le plus grand fabricant mondial de
glissières à recirculation à billes, le japonais THK, attribue à l’utilisation de billes la
supériorité de leurs produits sur ceux de leurs concurrents qui utilisent des galets, beaucoup
plus rigides. Une chose est certaine, une haute rigidité est indispensable à une machine de
qualité.
118
En effet, l’huile venant d’un groupe de génération de pression arrive dans des proches (A) par
l’intermédiaire de restrictions (B) (il existe d’autres types d’alimentations non traité ici). De
ces poches, l’huile est laminée entre des lèvres d’étanchéité (C), de là elle s’écoule librement
sur la structure de la machine. Si cela est accepté pour les très grosses machines sur lesquelles
l’huile est récupérée dans des goulottes et, envoyée à un système de régénération (filtrage,
séparation de l’eau, vérification/correction des caractéristiques lubrifiantes, réchauffage ou
refroidissement) et retournée au groupe de génération de pression, une telle complication et
les fuites d’huile, sur la machine et sur le sol, sont totalement inacceptables pour des petites
machines servies par un opérateur humain. Or, jusqu’à présent, personne n’a réussi à faire des
patins hydrostatiques sans fuites, sauf dans quelques configurations très particulières de
machines (les rectifieuses par exemple, qui n’ont que des chariots à déplacement horizontal.
l’huile est alors facilement récupérée).
Enfin depuis longtemps est mentionnée l’existence des glissières magnétiques, basées sur le
même principe que les paliers magnétiques utilisées sur certaines broches à grande vitesse.
Jusqu’à présent, ces glissières n’ont jamais pu être réalisées pour deux raisons très
importantes : - en premier lieu, le coût, qui est très élevé et ne pourrait se justifier que pour
quelques machines très spéciales ;
- en second lieu, la rigidité et l’amortissement.
Les glissières magnétiques sont des systèmes actifs dont les qualités statique et dynamique lui
sont conférées par un asservissement. Celui-ci devra avoir une bande passante suffisante
pour permettre de répondre à tous les types de perturbations (par exemple, venant de la
coupe). Si le problème est facile à résoudre au plan du traitement du signal, il l’est moins au
niveau de la puissance.
_ Aujourd’hui, les glissières hydrostatiques sont de loin le système le plus performant : très
haute rigidité, excellentes performances cinématiques, possibilité de correction des défauts de
trajectoires suivant les six degrés de liberté du chariot. En se référant à la figure 47, et en
modifiant la résistance des restrictions d’alimentation des différentes poches, il est possible de
modifier la position et l’assiette du chariot suivant cinq degrés de liberté. Il y faut un système
de mesure à référentiel spatial permettant de détecter la position relative pièce-outil, à l’arrêt
et pendant l’usinage, et des restrictions variables à faible bande passante. Pour le système de
mesure, la seule possibilité est un interféromètre laser. Quant aux corrections, elles seront
faites à la fois a priori, pour tenir compte des défauts connus de la machine (parallélisme,
perpendicularité, rectitude, position) et de façon adaptative, pour tenir compte du poids de la
pièce, des forces de coupe, etc. Le jeu de fonctionnement normal d’une glissière hydrostatique
(de l’ordre de 0,03 mm) suffira amplement à corriger tous les défauts de trajectoire liés à des
imprécisions d’usinage et aux forces perturbatrices.
_ En conclusion, le système d’étanchéité des poches conçu selon figure 48 se compose de:
- le patin (1) ;
- la poche (2) ;
- la lèvre d’étanchéité (3) ;
-une gorge de récupération des fuites (4)
-un joint (5) extérieur à cette gorge est mis en appui sur la face de la glissière par un O ‘ring
(ou mieux, un Quad ‘ring) non repéré ;
119
-un écarteur (6) fixe la position du joint dans la gorge (4), qui est reliée au retour du groupe
hydraulique d’alimentation.
Des essais ont porté sur plusieurs centaines de kilomètres de déplacement, ont montré une
quasi-absence d’usure et des fuites très faibles (de l’ordre de 0,3 g/km). Enfin, ce joint
fonctionne aussi bien quand l’ensemble poche/gorge est à haute pression (50 à 100 bars).
Dans ce cas, la poche est utilisée non pas comme palier hydrostatique, mais pour imposer une
précharge.
120
- Pour des amplitudes plus grandes, l’énergie perdue augmente dès qu’apparaissent des
mouvements relatifs chariot/glissière mais ces mouvements peuvent prendre une allure
chaotique.
Les glissières à corps roulants préchargés (figure 46) ont un comportement beaucoup plus
linéaire, mais celui-ci est caractérisé par un très faible amortissement dans toute la gamme de
fréquences et d’amplitudes. Les structures bien étudiées, c’est-à-dire pour l’essentiel rigides,
ont alors tendance à se comporter comme des systèmes discrets à n degrés de liberté, les
déformations principales prenant place dans les patins à recirculation de corps roulants.
Pour les glissières hydrostatiques (figure 47), il est très facile de choisir le comportement
dynamique que l’on veut, totalement indépendamment du comportement statique. En effet,
pour l’essentiel, c’est le volume de poche qui fixe le comportement vibratoire.
La figure 49 montre qu’on peut aller ainsi d’un comportement sur amorti ξ≫ 𝟏 vers un
comportement instable en passant par tous les stades intermédiaires.
Figure 49. Réponse en fréquence d’un chariot sur glissière hydrostatique avec, en paramètre, la
profondeur de poche (mm)
_ Sur le plan thermique : les glissières de machines traditionnelles anciennes ne posaient
évidemment aucun problème. Les vitesses d’avance et même les vitesses d’approche (vitesses
rapides) étaient faibles. L’énergie dissipée par les glissières était négligeable, ainsi que les
flux de chaleur correspondants.
L’augmentation des vitesses de coupe, rendue possible par les outils modernes (aciers rapides,
à revêtement céramique ou bisulfure de molybdène, pour les alliages légers, carbures
métalliques revêtus multicouches, cermets, nitrure de silicium et nitrure de bore cubique), a,
du même coup, augmenté, et parfois encore plus, les vitesses d’avance de travail, donc afin
de ne pas augmenter le temps relatif perdu en approche, les vitesses d’avance rapide sont
amplifié. Il y a quelques années, les avances rapides plafonnaient à 10-12 m/min (0,2 m/s) , de
nos jours ces vitesses rapides sont couramment de 30 à 35 m/min (≈ 0,6 m/s) et pourraient
probablement atteindre l’ordre de 1 m/s (60 m/min).
Ces vitesses élevées obligent à avoir des moteurs d’avance beaucoup plus puissants, des
systèmes de réglage beaucoup plus performants, pour des gains de temps relativement faibles.
En effet, l’essentiel du temps se passe encore à usiner et non à déplacer un chariot à vide. De
toute façon, ces hautes vitesses écartent absolument les glissières lisses, et Il ne reste donc
plus que les glissières hydrostatiques et les glissières à corps roulants.
121
La glissière hydrostatique a le plus grand potentiel. Pour l’adapter aux hautes vitesses, il
faudra augmenter le débit des poches afin d’éviter que le gradient de vitesse de l’huile, sous
les lèvres d’étanchéité, conduise à un échauffement et à des dilatations gênantes et même, à la
limite, à des instabilités thermiques, qui apparaît dans les paliers hydrostatiques tournants. Les
glissières hydrostatiques, en tout cas, permettront sans problème des vitesses de plusieurs
mètres par seconde.
Les glissières à corps roulants sont, capables de vitesses suffisamment élevées, mais leur
consommation d’énergie sera plus forte, sans que cela les interdise, courant toujours le
problème de leur basse rigidité et du très faible amortissement.
Nota : l’instabilité thermique des roulements préchargés par interférence dimensionnelle peut
évidemment toucher les patins à recirculation de corps roulants, toujours préchargés par
interférence dimensionnelle. Il n y a cependant guère de s’en inquiéter tant pour des raisons
de vitesse que de mode de travail. , en effet, il fallait de nombreuses heures à haute vitesse
pour que l’instabilité thermique se manifeste. Le mode de fonctionnement des glissières rend
extrêmement peu probable l’apparition de l’instabilité.
122
Pour ce qui est des patins des chariots, il n y a pas de différence sensible d’un type de glissière
à l’autre. Usiner des rainures de lubrification, des appuis de patins à recirculation de corps
roulants ou des poches de paliers hydrostatiques revient sensiblement au même.
Il en va de même pour les alimentations en lubrifiant ou en fluide porteur.
6. Autres composants
L’étude s’est portée, superficiellement, sur les trois principaux composants mécaniques d’une
machine-outil. Néanmoins, quelques règles de bonne conception, dont la plupart sont
universelles, peuvent être tirées. Parmi celles-ci, la règle de la prise unique de la pièce à
usiner , qui, même si elle ne peut pas toujours s’appliquer, impose au projeteur et à
l’ingénieur, exécutant ou dirigeant, une discipline qui sera toujours bénéfique. En particulier,
elle met en avant la notion de preuve, à son sens mathématique ou logique, qui n’est pas
usuelle dans les arts constructifs, tout adonnés à l’empirisme, souvent à l’arbitraire et à la
routine.
Tout en restant toujours dans les composants mécaniques, il faudrait en ajouter quelques
autres :
- Le système d’outils et de porte-outils, fixes et tournants, qui constitue aujourd’hui un
des éléments clés d’une bonne gestion de fabrication. Beaucoup d’outils ne sont pas
nécessaires et constituent une immobilisation importante.
- La commande d’axe : la vis à billes, qui est la règle presque universelle aujourd’hui,
arrive au bout de ses possibilités, tant en rigidité, qu’en vitesse et accélération. c’est la
vis, dans une commande d’axe moderne, qui a le plus d’énergie cinétique, sans aucune
nécessité fonctionnelle. elle limite donc les capacités d’accélération du chariot ou impose
un couple moteur plus élevé. Des systèmes à performances beaucoup plus élevées sont
indispensables. Aujourd’hui, on connaît les systèmes à pignon/crémaillère, à cabestan et,
à moteur linéaire électrique.
- La commande de puissance et ses accessoires. l’évolution de toutes les machines-outils
conduit vers des centres d’usinage à cinq ou six axes, dont seule la morphologie sera
adaptée aux pièces qu’elles usineront :
Pièces de l’espèce carters, avec sa sous-espèce simplifiée qu’on appellera couvercles
ou pièces plates ;
pièces de l’espèce arbres, avec sa sous-espèce simplifiée qu’on appellera disques,
Pièces spéciales, n’appartenant clairement ni à l’une ni à l’autre des espèces
principales ; citons, en particulier :
les pistons de moteurs thermiques, qu’on doit usiner aussi bien en très grande
série qu’à l’unité (prototypes et préséries) ;
les vilebrequins de moteurs thermiques, qu’on peut facilement usiner en ébauche
sur des machines appartenant à la famille centres de tournage – avec outil
tournant. Pour le traitement thermique, ils sont assimilables à des arbres
classiques ; par contre, leur finition semble difficilement pouvoir se passer de
machines à rectifier, malgré l’utilisation généralisée de la bande abrasive ;
les cames et arbres à cames, difficilement usinables par d’autres procédés que la
rectification – au moins en finition.
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Pour toutes ces pièces et bien d’autres, on aura souvent intérêt à utiliser, sur une
même machine, outils fixes et tournants.
La commande de puissance devra comprendre alors deux gammes, caractérisées
par des puissances et surtout des vitesses très différentes. De plus, l’augmentation constante
des puissances conduira à remettre en cause les types de moteurs utilisés.
Ceux qu’on connaît aujourd’hui sont de dimensions et de masses telles qu’ils pénalisent
fortement les performances des machines :
- Trop gros, ils empêchent de dessiner des structures rigides ;
- De masses trop élevées, ils font baisser les fréquences modales.
Finalement, pour une étude complète il faut inclure d’autres composants, qui
n’appartiennent pas directement à la machine, mais très importants pour le processus
technologique d’usinage, tels que magasins à outils et à pièces, changeurs d’outils et de
pièces, appareillages de mesure et bien d’autres encore.
À suivre !
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