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I
point est le plus souvent négligé dans les analyses, l’ouverture aux échanges
entre économies très différentes est loin de se limiter à une confrontation à des
structures de prix relatifs différents des biens et services : l’ouverture se
traduit aussi par un choc de variété. L’approche en concurrence
monopolistique développée en particulier par Paul Krugman à la fin des
années soixante-dix, érigée au rang de nouveau paradigme des
internationalistes, se concentre sur les bénéfices qu’en tirent les
consommateurs. Pourtant, dès lors que les pays partenaires commerciaux
sont très différents, les conséquences en termes de déstructuration de l’offre
peuvent être importantes.
II
Quelle marge de manœuvre pour les politiques publiques ?
III
des travailleurs protégés a priori par ces rigidités ? Dans quelle mesure la
mobilité internationale des capitaux modifie-t-elle la réponse à la question
précédente ? L’analyse s’appuie sur un modèle d’équilibre général à deux
pays (le Nord et le Sud), trois facteurs de production (le travail qualifié, le
travail non qualifié et le capital) et trois secteurs (dont un abrité). La présence
de rigidités salariales, même si ce n’est pas systématique, aggrave l’impact de
l’intégration économique avec des pays à bas salaires pour les salariés non
qualifiés du Nord, menacés de chômage. Toutefois, l’existence de rigidités au
Nord préserve une majorité de travailleurs non qualifiés de la pauvreté, ce que
ne garantit pas une économie flexible. En tout état de cause se pose la question
des politiques de transferts à envisager pour compenser les coûts de
l’intégration économique avec le Sud supportés généralement par les
travailleurs non qualifiés du Nord…. sans oublier toutefois que de telles
politiques risquent d’être néfastes aux travailleurs non qualifiés du Sud.
IV
L’ouverture peut induire un choc de variétés
V
grande harmonisation des standards européens. En tout état de cause, les
différentiels d’effets frontière intra et extra européens seraient extrêmement
variables selon les secteurs d’activité.
VI
Marchés publics, investissement direct et emploi
Les achats publics, représentant en moyenne un peu plus de 10% du PIB des
pays industrialisés, constitueraient potentiellement un levier puissant
d’intervention publique s’il s’avérait qu’ils favorisent les producteurs
nationaux. Une comparaison du partage entre offre domestique et étrangère
des marchés publics et privés de plusieurs pays de l’OCDE suggère que la
dépense publique serait effectivement biaisée en faveur des producteurs
nationaux. Federico Trionfetti montre que l’impact de ce biais sur les
volumes de commerce international et les spécialisations dépend étroitement
des structures de marchés. Ainsi, une demande publique biaisée en faveur des
producteurs domestiques affecterait notablement les échanges et les
spécialisations internationales dans les secteurs à structure de concurrence
monopolistique, où les entreprises bénéficient de rendements croissants. Au
contraire, elle serait neutre dans les secteurs parfaitement concurrentiels.
Concernant les effets de ces politiques sur le bien-être, la réponse est
ambiguë : sous certaines conditions, une politique d’achats publics
discriminatoire peut s’opposer efficacement aux forces centripètes
susceptibles d’aboutir à l’agglomération spatiale des secteurs à rendements
croissants.
VII
économistes. Ils montrent néanmoins que, si l’on a bien conscience des
limites et des difficultés posées par cette méthode, les balances en emplois
présentent un intérêt empirique certain, notamment celui de prendre au mot
les tenants de la thèse des destructions d’emploi par les importations, en leur
montrant que les effets du commerce sur l’emploi sont d’ampleur limitée,
mais sans doute défavorables à l’emploi de la main-d’œuvre non qualifiée.
Nous retrouvons ici ce qui a constitué le point de départ de ce numéro spécial :
ce sont avant tout les effets distributifs qui sont en cause et ces effets ne
peuvent être véritablement appréciés qu’en tenant compte des institutions
encadrant le marché du travail, d’une part, et de l’impact du choc
concurrentiel sur les pouvoirs de négociation et l’élasticité de la demande de
travail d’autre part.
VIII