Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Diapos Correction TD1 BUT1
Diapos Correction TD1 BUT1
QUESTIONS :
1. Qu’est-ce que le lean management ? Quels sont ses dangers ? Selon Marion Rousset,
pourquoi le monde du travail est-il si déboussolé et anxiogène ? qu’est-ce que le «
management désincarné » ?
2. Pourquoi en management parle-t-on de modes managériales ? Quelles en sont les
conséquences ?
3. Présentez les caractéristiques du modèle de l'entreprise libérée. Pourquoi mettre en
place ce modèle et quelles en sont les conséquences attendues ? En quoi ce modèle
ne pourrait-il être qu'un effet de mode ? Quels sont ses dangers ?
5. Le taylorisme est-il mort ? Pourquoi?quelles sont les conséquences du management
actuel sur les travailleurs?donnez des exemples de mise en place du « management
bienveillant ».
Le lean cherche non pas à réduire mais bien à éliminer tout ce qui est inutile au sein du processus, comme les temps
d'attente qui nuisent à la fluidité, les retouches qui n'engagent pas toujours à chercher à faire bien du premier coup,
les surproductions qui génèrent des stocks inutiles, les déplacements superflus.
ATTENTION : le lean management se pense sur le long terme et non dans l’urgence d’une recherche de rentabilité
immédiate. La méthode suppose même d’être capable de sacrifier du profit à court terme.
- élaboration de dispositifs standardisés par des cabinets conseil extérieurs et spécialisés pour améliorer la rentabilité et
la performance→ la « main invisible » des cabinets conseils !
- voir le lean management et/ou le benchmarking qui sont des outils de gestion prescpritifs, ignorant les contraintes de
terrain
- le « management devient plus prescriptif que médiateur » signifie que la priorité est à l'excellence et la rentabilité
financière sans prendre en compte les réalités de l'organisation du travail et des relations entre travailleurs et
managers.
- phénomène venant des USA et arrivé en France dans les années 90= pouvoir des normes conçues par des
« planneurs » s'imposant à tous et à toutes les organisations (multinationales, entreprises privées et publiques,
administrations)
- et ce sont les travailleurs qui sont désormais responsables de la réussite ou de l'échec alors qu'on ne leur en donne pas
les moyens par la logique de réduction de coûts ou cost killing (voir le management sans gras=le lean management=
suppression de tous les temps morts et les tâches superflues) = « l'intime est devenu le lieu de contradiction entre le
travail réel et le travail prescript »
Théorie des modes managériales de Midler et Abrahamson dans les années 80 nuançant l’explication de l’adoption d’un
outil de gestion uniquement sur la base de son utilité. Il faut y ajouter 3 explications complémentaires
● Attraction : outil attractif car semble scientifique en plus d’être simple, rationnel, moderne et certifié = « prêt à penser »
managérial
● Persuasion : « main invisibles » des cabinets conseil mais aussi des consultants et experts en management faisant
que les modes n’émergent pas spontanément mais sous l’influence d’une communication promotionnelle des auteurs
de ces outils
● Imitation : « management fashion » = volonté d’appartenir à un groupe amenant à suivre les tendances de celui-ci=
phénomènes moutonniers = les organisations suivent les leaders, les dirigeants les plus réputés
- manque de temps : adoption de pratiques simples à comprendre et à utiliser ;
- les managers en quête de solutions nouvelles pour augmenter la performance et « doubler » la concurrence ;
- limiter les risques ;
- les managers soumis à de puissants mécanismes moutonniers ;
- les managers sont sensibles à l’avis d’experts (les cabinets conseil)
- augmentation de la visibilité (évaluation positive des entreprises qui utilisent des outils à la mode) et la rémunération des
managers ;
- rassurer les parties prenantes. « les actionnaires se montrent plus enclins à pérenniser leurs investissements dès lors que les
managers donnent le sentiment de recourir à de telles pratiques »+ « les firmes qui suivent les modes managériales sont
évaluées de façon plus positive et plus clémente par leur environnement. »
Source : https://www.hbrfrance.fr/chroniques-experts/2017/07/16348-quatre-bonnes-raisons-de-suivre-modes-manageriales/
ATTENTION : une mode managériale ne constitue pas nécessairement un phénomène négatif pour une entreprise car c’est l’occasion de réinterroger
les processus internes.
- « RH washing » ou « Management washing » = problème de mise en place de principes RH ou de modes managériales
alors que la culture de l'organisation ne s'y prête pas et ne s'inscrit pas dans une « démarche globale et réfléchie »→
les dirigeants jouent-ils sur l'effet de halo (=jugement global positif en ne s'attachant qu'à une seule des
caractéristiques voir Thorndike 1920 et Asch 1946)
« il ne suffit pas d'installer une salle de sport, d'organiser des séances de yoga, de décréter des journées sans mails ou
sans téléphone portable, etc., pour transformer la situation des salariés de ces entreprises et améliorer leur bien-être
au travail. » Michel Albouy
- modes managériales doivent être adaptées à la culture, la taille, l'activité et aux collaborateurs
2 approches sont possibles pour opérer un changement profond dans une organisation existante :
● le changement radical de type " reengineering "
● le changement incrémental
Selon les expériences de mise en oeuvre de projets d'entreprises libérées, il apparaît que le changement incrémental
est la méthode la plus efficace . En effet, en ouvrant petit à petit l'espace d'autonomie des collaborateurs et en
réduisant progressivement le contrôle
Entreprise libérée : nouveau modèle d'organisation et système de management, Isaac Getz et Brian M. Carney ont théorisé des pratiques et
des concepts observés dans de nombreuses entreprises à travers l'ouvrage " Liberté & Cie : Quand la liberté des salariés fait le succès
des entreprises " publié en 2012. Le postulat de base repose sur un climat de confiance et de reconnaissance collaborateurs dans lequel
leurs compétences peuvent pleinement s'exprimer, si et seulement si, une liberté totale leur est accordée. Il faut donc laisser les salariés
prendre des initiatives individuelles plutôt que de leur imposer des directives suivies de contrôles. Le postulat de base repose sur un climat
de confiance et de reconnaissance collaborateurs dans lequel leurs compétences peuvent pleinement s'exprimer, si et seulement si, une
liberté totale leur est accordée.
Le système hiérarchique classique est remplacé par une structure plate où les collaborateurs s'auto-dirigent . Avec un effet accélérateur sur
le bien-être au travail. Définies collectivement pour encadrer le fonctionnement de la structure, des règles garantissent l'espace de liberté
de chacun.L'autonomie est placée au coeur du système managérial. En effet, les salariés sont libres d'organiser eux-mêmes leur temps de
travail, fixer leurs objectifs personnels...
Il y a donc un renversement du management pyramidal en supprimant les « managers intermédiaires » pour rendre les salariés autonomes et
responsables de leur travail, de leur temps de travail, de leurs objectifs afin de susciter l'innovation pour rester compétitif mais aussi pour
éviter le turn over et fidéliser les travailleurs, attirer les meilleurs talents. → le système hiérarchique classique est remplacé par une
structure plate où les collaborateurs s'auto-dirigent.
Ce modèle correspondrait davantage aux aspirations des nouvelles générations : Y et Z qui recherchent un sens dans le travail et ne sont
donc plus « fidèles » à une entreprise comme les générations précédentes
Holacratie : système de gouvernance mis au point en 2001 par un éditeur de logiciels américain, Ternary Software,
basé sur la suppression des positions de pouvoir et la bureaucratie pour donner plus d'agilité à l'entreprise. Le
dirigeant doit accepter de céder son autorité aux règles du jeu. Le pouvoir ne sera plus entre ses mains, mais dans
ces règles, matérialisées par une constitution. L'holacratie part du principe que l'établissement d'un organigramme
classique n'est pas vraiment utile. Ni celui de fiches de poste, que personne ne regarde jamais (jamais la sienne, et
encore moins celle des autres). A la place, toutes les activités de l'entreprise vont être découpées en unités de travail,
qui vont donner lieu à des rôles. Le rôle et la personne qui le prend en charge sont distincts. En moyenne, le salarié
en prend quatre en charge. Il dispose pour chacun d'eux d'un espace dans lequel il n'encadre personne et n'est
encadré par personne.
Les apports d'un tel modèle sont les suivants :
● des salariés plus performants : amélioration de la motivation en rendant les salariés plus heureux et plus
impliqués - en donnant plus de sens à leur mission.
● un collectif plus affirmé : la mise en avant du travail collaboratif.
● une organisation plus agile : la structure n'est pas figée à travers une hiérarchie et un organigramme pesants,
mais peut se réinventer en permanence en fonction des nouvelles règles du jeu intervenant sur un marché.
● une entreprise plus innovante : l'innovation ne se décrète pas à coup de budget R&D comme dans les
entreprises traditionnelles. La libération laisse s'exprimer la créativité et la prise d’initiative de chacun.
● une meilleure performance globale de l'entreprise , avec des résultats financiers en hausse et d'une manière
générale, des objectifs régulièrement atteints.
● inadaptée à la culture française imprégnée par le modèle pyramidal . Avec une conséquence directe : des salariés pas
prêts pour un tel changement. Cette approche s'avère difficile à mettre en oeuvre dans une entreprise dont le modèle
traditionnel est fortement ancré dans la culture.
● risque de dérive où une poignée de collaborateurs prennent le pouvoir au détriment des autres. Un effet pervers
contraire au fonctionnement recherché.
● augmentation du stress et du burn-out à cause de la responsabilité de chacun de devoir rendre des comptes au
collectif.
● utilisation dévoyée du modèle où la motivation première des dirigeants est de réduire les charges salariales en
supprimant les postes de cadres intermédiaires. A noter que dans certains cas concrets, c'est l'inverse qui se produit
avec une augmentation de la masse salariale.
● stigmatise l'encadrement en général et plus particulièrement les cadres intermédiaires perçus comme des "petits chefs" -
alors que dans les entreprises dites traditionnelles, leur rôle évolue vers celui d'animateur, d'accompagnant, coach
aidant ses équipes à donner le meilleur d'elles-mêmes
● « les salariés sont censé être libres et responsables. Dans les faits, tout le monde contrôle tout le monde » + « Avec
l'entreprise libérée, nous sommes en pleine servitude volontaire »
● Contradiction car les entreprises libérées sont touchées par les maladies professionnelles et le burn out→ 1 salarié sur 7
préfère démissionner→explication par les « pro-entreprise libérée » = difficultés à appréhender le changement radical
● Besoin d'encadrements pour résoudre les conflits et risque de perte de repères pour les collaborateurs
Non les tâches standardisées existent toujours. Pire extension du taylorisme hors du monde industriel : écoles, hôpitaux,
administrations, voir « existence » = « organisation scientifique de l’existence » != « utilité, rentabilité, évaluation »
Taylorisme= produire plus en un temps de plus en plus réduit=optimisation du travail
Conséquences : souffrance au travail, perte de productivité, perte de sens du travail
Attention : ce management ne signifie pas qu’il faut laisser faire « on peut être exigeant tout en étant bienveillant » Philippe
Rodet « De nombreux salariés déplorent que leurs chefs ne les écoutent pas, ne les considèrent pas, ne s’intéressent pas à
eux, ne cherchent pas à les faire progresser, les remercient ou complimentent rarement, voire jamais, ne leur fassent aucun
retour. Conséquence, beaucoup s’interrogent : pourquoi chercher à bien faire leur travail ? «
Conséquences : taux d’engagement plus fort des équipes, un sentiment de justice, et de l’envie donc un management
bienveillant est source de productivité, de fidélité à l’organisation, d’engagement et d’efficacité opérationnelle durable.
Problème : n’est-ce qu’un discours compte tenu de la montée en puissance de la digitalisation des entreprises, des
exigences toujours plus fortes pour les collaborateurs en termes de performances, des environnements d'urgence et de
compétition exacerbée.
« C'est peut-être la raison pour laquelle elles créent des postes de « chief happiness officer » chargés d'incarner, de
développer et de diffuser la bienveillance au quotidien. Le problème c'est que même parfois ces personnes chargées de
soulager les salariés de leurs stress tombent également en « burn-out » ! » Michel Albouy
Sources : https://www.lenouveleconomiste.fr/le-management-bienveillant-62787/ ;
http://www.psychologies.com/Travail/Vie-professionnelle/Relations-professionnelles/Interviews/Philippe-Rodet-L-avenir-est-au-management-bienveillant
https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/management-bienveillant-c-est-ceux-qui-en-parlent-le-plus-qui-en-font-le-moins-761950.html
● En conséquence, un management qui s’inspirerait de l’éthique du care, en prenant en compte la vulnérabilité et la
singularité de chacun, pourrait également s’inspirer de la pensée spinoziste en développant une démarche que l’on
pourrait qualifier de « conative » afin de prendre soin de la puissance créative que chacun peut mettre au service des
autres par son travail. Il s’agit donc finalement de créer les conditions pour que puisse se développer ce que la
philosophie américaine Martha Nussbaum, s’inspirant des travaux de l’économiste Amartya sen, désigne par le terme
de « capabilités »