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BELGIË - BELGIQUE

P.B./P.P.

La Lettredu B - 78
Bureau de dépôt
4099 Liège X
P501407

Patrimoine
TRIMESTRIEL – JANVIER – FÉVRIER – MARS 2006 – No 1 – BUREAU DE DÉPÔT : LIÈGE X

2006 : nouvelle année, nouveau trimestriel La Direction de la Protection pour sa part s’occupe du
classement des bâtiments, sites, sites archéologiques
Il y a un peu plus d’un an, le Ministre Dans ce premier numéro, les pages 7, 8, ou ensembles architecturaux. Elle peut aussi être ame-
Michel Daerden entamait une redistri- 13 et 14 sont réservées aux Publications née à proposer la mise sur la liste de sauvegarde pro-
bution partielle des rôles entre la Divi- et Manifestations : elles annonceront ou visoire des biens menacés à court terme.
sion du Patrimoine et l’Institut du rendront compte respectivement des
Patrimoine (voir l’article ci-contre et le parutions (livres, CD-ROM ou sites inter- La Direction de la Restauration assure, quant à elle, la
mot du Ministre en page 3) et chargeait net…) et des manifestations (expositions, gestion des dossiers de travaux de restauration sur les
notamment ce dernier de fusionner en un colloques, formations…) concernant le monuments classés, depuis leur élaboration jusqu’à leur
seul périodique Les Échos du Patrimoine patrimoine architectural wallon et la poli- exécution, en passant par l’octroi de subsides impor-
édités depuis 1989 par l’Administration, tique du patrimoine, prioritairement d’in- tants. Par le biais du Service de la Maintenance (voir
La Lettre de la Paix-Dieu paraissant térêt régional bien sûr. N’hésitez pas à page 12), elle intervient de manière préventive ou
depuis janvier 2001 et La Lettre de l’IPW nous signaler les publications ou les mani- curative, parfois dans le cadre d’urgences, sur les biens
qui avait vu le jour début 2004. festations qui rentreraient dans cette classés ou en instance de classement.
optique.
La Lettre du Patrimoine est le résultat Créé en 1999, l’Institut du Patrimoine wallon (IPW) a
de ce réagencement. Ce numéro 1 est Les pages centrales du trimestriel quatre missions complémentaires à celles de l’Admi-
adressé à tous les destinataires des trois accueilleront, sous une forme à peine
périodiques précédents et il en sera de modifiée, les informations du Centre de
même des deux prochains. Mais si vous la Paix-Dieu dont ce premier numéro
n’êtes pas agent de la Division du Patri- sera, sous ce nouvel intitulé, la vingtième
moine ou de l’Institut, membre de la livraison trimestrielle.
CRMSF ou fonctionnaire dirigeant dans
les Ministères ou les O.I.P. de la Région Enfin, dans un proche avenir, un sixième
wallonne, nous vous incitons vivement fascicule trimestriel pourrait faire écho
à nous faire part de votre intérêt à conti- à La Vie des Associations de défense du
nuer à recevoir ce trimestriel gratuit patrimoine.
«nouvelle formule» (voir avis en page 20)
par voie postale ou sous forme de cour- Avec ses inévitables imperfections, ce
rier électronique, faute de quoi nous ne premier numéro de La Lettre du Patri-
pourrons vous conserver dans notre moine préfigure ce que deviendra ce nistration : valoriser certains monuments classés appar-
fichier à l’automne prochain. nouveau périodique lorsqu’il sera ali- tenant à la Région wallonne ou s’intégrant dans une thé-
menté par tous les acteurs de la poli- matique, aider les propriétaires de monuments publics
Sous son titre générique, La Lettre du tique du patrimoine. Merci d’avance à et privés sélectionnés par le Gouvernement à restau-
Patrimoine sera composée de cinq – et toutes celles et tous ceux qui apporte- rer ou à réaffecter des biens classés particulièrement
peut-être ultérieurement six – fascicules ront leur pierre à l’édifice. problématiques avec la collaboration étroite de la Direc-
susceptibles d’être désolidarisés les uns tion de la Restauration, assurer au Centre de la Paix-Dieu
des autres. à Amay la transmission des savoir-faire en matière de
Patrimoine : qui fait quoi? Patrimoine en organisant des stages de perfectionne-
Les quatre pages du premier fascicule ment pour les professionnels et des classes d’éveil pour
(p. 1, 2, 19 et 20 ci-après) seront consa- Le début de la législature régionale aura adolescents et, enfin, depuis 2005, assurer la politique
crées à la politique générale de la Région été marqué par une redistribution par- régionale de publications et de sensibilisation du public
en matière de patrimoine (monuments, tielle des missions respectives de la Divi- au Patrimoine et ce compris l’organisation des Jour-
sites et fouilles) et signaleront notam- sion du Patrimoine et de l’IPW et il n’est nées du Patrimoine.
ment grâce à la collaboration de la Direc- peut-être pas inutile de clarifier un peu
tion de la Protection les classements les choses. www.mrw.wallonie.be/dgatlp –
intervenus durant le trimestre. www.institutdupatrimoine.be
Au sein du Ministère de la Région wal-
Sous l’intitulé Le Journal de la Restaura- lonne (MRW), la Direction générale de LES
tion, les pages 3, 4, 17 et 18 feront le point
sur les principaux chantiers de restauration
l’Aménagement du Territoire, du Loge-
ment et du Patrimoine (DGATLP) abrite E CHOS
D U
en Wallonie tandis qu’en pages 5, 6, 15 et depuis 1989 la Division du Patrimoine PATRIMOINE
16, Les Nouvelles de l’Archéologie feront qui regroupe trois Directions à vocation
écho aux activités dans ce secteur. Bien spécifique comme leur nom l’indique.
entendu, la qualité des informations dis-
tillées dans ces deux fascicules sera sur- La Direction de l’Archéologie gère prin-
tout fonction, à l’avenir, de la collaboration cipalement les chantiers des fouilles
de celles et ceux qui mènent l’essentiel archéologiques et les recherches scien-
de ces politiques au quotidien sur le terrain, tifiques qui s’y rapportent. Elle assure
au sein des directions de la Restauration et aussi la conservation des produits trou-
de l’Archéologie de la DGATLP. vés lors des fouilles.

1
La Lettre du Patrimoine – N o 1 – 2006

Retour sur la première édition La Citadelle de Namur replongée


de la «Journée Jeunesse et Patrimoine» au XIIIe siècle
lors de l’inauguration
Depuis 2000, les «Journées du Patri- Les visites ont abordé les aspects histo- des Journées du Patrimoine 2005
moine» étaient suivies des «Lundis du riques, archéologiques et architecturaux
Patrimoine» qui permettaient aux éta- des monuments. Elles ont aussi permis
blissements scolaires de découvrir une aux enfants de rencontrer un artisan spé- Le vendredi 9 septembre 2005, 18 heures, le public
liste de biens repris au programme géné- cialisé dans la restauration des monu- arrive timidement au campement médiéval établi au
ral des Journées. Or, il est apparu que la ments anciens. Le guidage a été assuré Stade des Jeux de la Citadelle de Namur. Une heure
date des Journées, le deuxième week- par les auteurs de projet de la restaura- et demie plus tard, les gradins sont pratiquement rem-
end de septembre, ne convenait pas aux tion des monuments et les archéologues plis. Les spectateurs ont bravé le temps maussade
écoles en pleine reprise d’activité. ou historiens de l’art chargés du dossier. pour assister au tournoi équestre médiéval proposé gra-
L’encadrement des jeunes était pris en tuitement dans le cadre de l’inauguration des Jour-
En 2005, la «Journée Jeunesse et Patri- charge par le personnel de l’Institut du nées du Patrimoine. Pendant une heure et quart, le
moine» a donc succédé aux «Lundis du Patrimoine wallon (IPW) – organisateur spectacle bat son plein. Quatre chevaliers s’affron-
Patrimoine». Placée le 18 avril – Journée général de la manifestation – et des asso- tent tour à tour sur une lice décorée.
internationale des Monuments et des ciations locales.
Sites –, cette manifestation a permis à
plus de deux mille Wallons issus d’une Une réaction parmi d’autres : «Mes élèves
centaine de classes de 5e et 6e primaires, gardent un excellent souvenir de cette
de visiter l’un ou l’autre bien parmi les visite (NDLR : la collégiale de Nivelles).
plus remarquables du patrimoine médié- Les guides ont tous les trois été à la
val wallon, comme la cathédrale de hauteur et ont pu capter l’attention de
Tournai (également Patrimoine mondial vingt-sept “mouflets”. Et pourtant le
de l’UNESCO), les remparts de Binche, patrimoine, ce n’est pas vraiment ce
le château de Sombreffe, la collégiale qu’ils préfèrent dans la vie. J’espère que
Sainte-Gertrude de Nivelles ou encore cette initiative sera reconduite l’an pro-
les ruines des châteaux de Franchimont chain. Merci». Béatrice Ackermans, ins-
et d’Herbeumont. titutrice à l’école primaire de Mellet.

Combat médiéval. G. Focant, DPat © MRW

Les invités, quant à eux, sont arrivés en petit train tou-


ristique reliant le château de Namur au Stade des Jeux
mis à la disposition des organisateurs par la Ville de
Namur, partenaire de l’événement largement soutenu
par Ethias.

Comme dans beaucoup d’autres sites en Wallonie, les


Visite du château animations médiévales se sont poursuivies tout le
de La Roche lors de la journée week-end des 10 et 11 septembre 2005, accroissant
«Jeunesse et Patrimoine». l’attractivité des monuments ouverts au public pour
G. Focant DPat © MRW l’occasion.

Bilan des 17es Journées du Patrimoine consacrées au Moyen Âge

La Wallonie figure parmi les premières régions munes) qu’en 2004 (181 communes). La plu- pagnants présents sur une majorité de bus.
à avoir suivi les recommandations du Conseil part des activités étaient directement liées «Regards sur le Moyen Âge» fut incontesta-
de l’Europe : la première «Journée» eut lieu au thème de l’année, des sites les plus pres- blement un millésime réussi pour le parte-
le 21 mai 1989. Le thème choisi pour cette tigieux aux monuments plus modestes appar- nariat du groupe TEC qui fait ainsi honneur
année 2005 était «Regards sur le Moyen Âge». tenant au patrimoine médiéval. à sa mission de service public et mériterait
Les «Journées» constituent la seule manifes- bien, lui aussi, un «Caïus» pour son mécénat !
tation majeure de l’année visant la sensibili- Au 11 octobre 2005, et sur base de 84,62 %
sation d’un large public à son patrimoine. des formulaires d’évaluation rentrés par les L’impression laissée par le week-end 2005
Depuis la mi-décembre 2004, le Secrétariat organisateurs locaux, le Secrétariat évaluait fut en général favorable tant auprès des orga-
des Journées du Patrimoine a été transféré à à plus de 392.000 le nombre de visites. D’une nisateurs que du public. La manifestation est
l’Institut du Patrimoine wallon. Ce secrétariat manière générale, lors du week-end patri- désormais attendue par le public et les visites
est dorénavant installé dans la cour de la monial, le public a de plus en plus tendance souvent préparées de longue date. Le week-
ferme de l’ancienne abbaye cistercienne de à privilégier les visites de bâtiments dont l’ac- end patrimonial à peine achevé, les demandes
la Paix-Dieu à Amay et fonctionne avec une cès est exceptionnel. Une fois de plus, les d’informations relatives aux journées de l’an-
nouvelle équipe de trois personnes. Le thème 6 circuits gratuits proposés par le TEC née suivante affluent au Secrétariat. On vous
2005 s’est révélé être fédérateur puisque près ont connu un succès important. Près de dit tout sur le thème 2006 en page 20 de ce
de 480 activités principales ont été réperto- 25.000 personnes ont en effet profité de cette numéro.
riées et que la participation des entités a été offre exceptionnelle et ont bénéficié pour la www.journeesdupatrimoine.be
un peu plus importante en 2005 (183 com- plupart des conseils avisés de guides-accom-

2 Suite à la page 19
Suite de la page 2

La Lettre du Patrimoine – N o 1 – 2006


Petit Patrimoine : les grands moyens! Le beffroi de Gembloux
Alors que des moyens financiers sont dignes d’intérêt, insérés dans l’environ- inscrit sur la liste
disponibles en suffisance pour le petit nement local et publiquement visibles de
patrimoine populaire et que la procé- tous. Et qu’ils peuvent également sou-
du Patrimoine mondial
dure de subventionnement par la Région tenir des opérations de promotion de
wallonne est parfaitement au point, on ce même patrimoine collectif, jusqu’à
note, paradoxalement, trop peu de hauteur de 2.480 €, dans l’intérêt public.
demandes d’intervention émanant des Au hit-parade des principales demandes,
villes et de leurs habitants. Si ce n’est en le patrimoine sacré (chapelles et
région liégeoise, qui détient le record «potales») vient largement en tête, suivi
du nombre de dossiers, il faut croire que des ouvertures (portes et portails), des
les citadins considèrent, à tort, que ce arbres et des points d’eau. Mais rien ne
petit patrimoine ne peut être que rural. vous empêche de proposer la rénova-
Pourtant, des régions plutôt rurales tion d’une horloge publique, d’un banc
comme le Brabant wallon ou le Luxem- ancien, d’un monument aux morts,
bourg sont aussi à la traîne… d’une vieille croix de justice comme
Alors que faire ? Taper sur les clous de d’une colonne Morris. Entre autres
l’arbre à clous ! Rappeler à chacun, pro- exemples tirés d’une très longue liste,
priétaire privé, association ou pouvoir consultable sur Internet
communal, que les services du Petit Patri- (www.pppw.be).
moine populaire wallon financent lar- Et la sélection par la Commission du
gement, jusqu’à 100 % et pour un PPPW n’est pas aussi sévère qu’on pour-
maximum de 6.200 € TVAC, les restau- rait le craindre.
rations et rénovations des petits éléments Pour cent dossiers traités, 20 % seule-
du patrimoine, pourvu qu’ils soient ment sont refusés, 40 % sont acceptés
en première instance et 10 % reportés,
mais avec un accord de principe. Le
solde étant, à parts égales, soit en attente
de suppléments d’information, soit mis
à l’étude sur le plan architectural avant
décision finale de la Commission.
Surtout, il faut ici souligner que chacun
peut utilement contribuer à la préser-
vation de ce petit patrimoine collectif,
en prospectant bénévolement le terrain
lors de promenades, en repérant et en
signalant les éléments remarquables, ou
même en prenant en charge un ou plu-
sieurs dossiers.
Contre la dégradation naturelle comme
contre le vandalisme, contre l’usure du Photo G. Focant, DPat @ MRW
temps comme contre l’indifférence des
passants, la meilleure arme de défense La Wallonie compte un dixième bien
de ce petit patrimoine, c’est d’abord, inscrit sur la liste du Patrimoine mon-
sinon le propriétaire, le voisin, le riverain, dial de l’UNESCO : le beffroi de Gem-
le promeneur ou la promeneuse qui s’en bloux qui vient s’ajouter aux beffrois de
préoccupe ! Binche, Charleroi, Namur, Mons, Thuin
Intéressé(e)s? Merci de prendre contact et Tournai. Ces monuments ont été rete-
avec le PPPW. nus par l’UNESCO parce qu’ils symbo-
Renseignements : PPPW 070 23 37 36 lisaient la volonté d’indépendance des
Photo d’une fontaine. ou sur le site www.pppw.be – e-mail : villes face au pouvoir seigneurial.
G. Focant, DPat © MRW pppw@skynet.be
Tour fortifiée, de forme rectangulaire,
le beffroi de Gembloux aurait été édifié
Qualité-Village-Wallonie a 30 ans au milieu du Xe siècle. Jouxtant l’église
paroissiale Saint-Sauveur, détruite en
En mai 2005, l’asbl Qualité-Village-Wal- la mise en valeur du passé minier – extra- 1813, le monument a connu de nom-
lonie (QVW), établie à Argenteau (Visé), ction du minerai de fer – de l’entité. breuses restaurations, menées notam-
a fêté son 30e anniversaire. L’asbl est ment après les incendies de 1136, 1185,
active dans plus de quatre cents villages Créé en 1995, le Trophée QVW met à 1678 et même 1905. Des éléments
wallons où elle œuvre à la sauvegarde et l’honneur des actions portant sur la res- romans des XIe et XIIe siècles subsistent,
à la mise en valeur du patrimoine de tauration du patrimoine, l’aménagement toutefois, dans la façade est de l’édifice.
ceux-ci par des méthodes d’éducation des espaces villageois, le développement
permanente, basées sur le dialogue. de la vie associative, la promotion des Gembloux rejoint ainsi les villes à beffroi
patrimoines villageois ou encore la valo- d’une partie de l’Europe du Nord-Ouest
À l’occasion de cet anniversaire, QVW risation de la mémoire collective. qui ont lancé les bases d’une mise en
a remis son Ve Trophée au village de Qualité – Village – Wallonie, Moulin réseau des beffrois français, flamands et
Fraire (Walcourt), représenté par l’as- d’Argenteau, chaussée d’Argenteau, 21 wallons lors de la première Conférence
sociation «Les Sentiers du fer». Celle-ci a 4601 Argenteau transfrontalière qui s’est tenue à Calais
été récompensée pour la continuité des Tél. : 04/379.05.01 ; fax : 04/379.11.53 ; le 18 avril 2005. La deuxième conférence
projets et des actions développés pour email : qvw@belgacom.net devrait se tenir en 2007 en Wallonie.

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La Lettre du Patrimoine – N o 1 – 2006
AVIS IMPORTANT

Mardi 18 avril 2006 : Classements : La Lettre du Patrimoine est intégra-


lement téléchargeable sur le site
«Journées Jeunesse bilan provisoire 2005 www.institutdupatrimoine.be. Elle
et Patrimoine» Au cours de l’année écoulée, et sous
succède aux Échos du patrimoine, à
La Lettre de la Paix-Dieu et à La Lettre
réserve bien sûr des décisions minis- de l’IPW tout en en conservant leur
Désormais, les Journées du Patrimoine térielles intervenues dans les dernières périodicité trimestrielle. L’abonne-
sont prolongées par une journée intitulée semaines de décembre, le Ministre ment à La Lettre reste entièrement
«Jeunesse et Patrimoine» réservée aux Michel Daerden a pris la décision d’en- gratuit et vous continuerez à recevoir
automatiquement la version papier
écoles. Initiée avec succès en 2005, cette tamer la procédure de classement à domicile si vous receviez un des
opération est reconduite en 2006. Elle comme monument de la maison Mathe- trois trimestriels précités auparavant,
aura lieu le mardi 18 avril 2006, lors de la lin à Bastogne et de certaines parties mais pour autant que vous en fassiez
«Journée internationale des Monuments». de l’immeuble situé rue de la Grande à nouveau la demande par écrit, par
Cette journée donnera l’opportunité à Triperie, 26 à Mons. fax ou par mail (en aucun cas par
des dizaines de classes de 5e et de 6e pri- téléphone s’il vous plaît) auprès de
maires d’accéder à des monuments clas- Cinq procédures ont abouti à un arrêté l’IPW à l’adresse ci-dessous :
sés, dont certains seront ouverts à titre ministériel de classement. Quatre
exceptionnel. Les élèves y rencontreront comme monument : la totalité de la syna- Institut du Patrimoine wallon
l’auteur de projet de la restauration ou gogue de la rue Saint-Jean à Arlon et la Cellule communication –
un autre architecte, ensuite, un archéo- totalité de la synagogue sise rue Léon La Lettre du Patrimoine
Rue du Lombard, 79 – 5000 Namur
logue / historien de l’art et, enfin, en troi- Frédéricq à Liège, certaines parties des
Fax : 081/654.150 ou 146
sième partie de visite, un entrepreneur ou Bains et Thermes de la Sauvenière tou- Courrier électronique :
l’artisan chargé de la restauration qui fera jours à Liège, enfin, à Verviers, certaines lalettre@institutdupatrimoine.be
une démonstration de son savoir-faire et parties de l’ancienne école des infir-
qui expliquera son métier. mières. Vous pouvez également choisir de
Renseignements : Institut du Patrimoine recevoir chaque trimestre la version
wallon – Sandrine Mathot – 79, Un arrêté ministériel a également étendu électronique de cette lettre en en
rue du Lombard à 5000 Namur – fax : le classement comme site du vallon de faisant la demande à l’adresse :
081 654 150 – courriel : communi Froidbermont à Olne. lalettre@institutdupatrimoine.be
cation@institutdupatrimoine.be
Bien entendu, cet avis ne concerne pas
les membres du personnel de la Divi-
sion du Patrimoine et de l’IPW, les
Les Journées du Patrimoine 2006 : membres de la Commission royale des
Monuments, Sites et Fouilles, les fonc-
«Patrimoine et Citoyenneté» tionnaires dirigeants du Ministère de
la Région wallonne, du Ministère de
l’Équipement et des Transports, des
Le thème des 18es Journées du Patrimoine taines entreprises sont particulièrement organismes publics de la Région wal-
en Wallonie «Patrimoine et citoyen- attentifs à la sauvegarde de notre patri- lonne, du Ministère de la Communauté
neté» s’inscrit dans la continuité de moine architectural. Ce thème permet- française et du Ministère de la Com-
l’«Année européenne de la citoyenneté tra également d’intéresser un large public munauté germanophone, tout comme
par l’éducation» initiée par le Conseil de à l’évolution qu’a connue l’architecture les membres des Cabinets ministériels
l’Europe en 2005. Le monde associatif, civile publique au fil du temps et, tout concernés, qui continueront à recevoir
ce bulletin sans cette réinscription, s’ils
de nombreux propriétaires privés et cer- spécialement, aux XIXe et XXe siècles. le recevaient précédemment.
Le sujet retenu est vaste car il concerne
La Lettre du Patrimoine
tous les édifices liés à la citoyenneté, Institut du Patrimoine wallon
comme les bâtiments publics ou res- Rue du Lombard, 79 – 5000 Namur
sortissant à la vie publique, mais aussi Tél. : 081/654.154 – Fax : 081/654.144
tous les édifices de notre patrimoine Email :
architectural liés à une association ou à lalettre@institutdupatrimoine.be
un groupement de citoyens qui œuvrent
à leur protection, à leur mise en valeur Éditeur responsable
ou à leur restauration. Ainsi, par Freddy Joris,
exemple, un bâtiment classé ou restauré Administrateur général de l’IPW
grâce aux efforts d’une association ou
d’un groupe de citoyens pourra figurer Coordination
dans le programme officiel des Journées Julien Maquet
du Patrimoine.
Crédits photographiques
Une plaquette d’information est dispo- Laurence Baty, Guy Focant
et O. Van Mechelen (DGATLP,
nible sur simple demande. Elle contient,
MRW), Aerialmedia, Expérience
entre autres, les formulaires d’ins- International, IPW, Pro’ Photo-Ath,
cription qui doivent être renvoyés au Service d’Archéologie
Secrétariat des Journées du Patrimoine de Liège, ULg.
(rue Paix-Dieu, 1 B, 4540 Amay – tél. :
085/27.88.80 – fax : 085/27.88.89 – cour- Impression et graphisme
riel : e.vanderheyden@journeesdupa- Imprimerie Bietlot
trimoine.be) pour le mardi 28 février Rue du Rond-Point, 185 – 6060 Gilly
2006 au plus tard. Le Secrétariat se tient 071/283.611
à votre disposition pour tout complé-
Hôtel de Ville de Mons. G. Focant DPat © MRW. ment d’information. Ce trimestriel est gratuit
et ne peut être vendu

20 Ce numéro a été tiré


à 28.000 exemplaires
BELGIË - BELGIQUE
P.B./P.P.

Le Journal B - 78
Bureau de dépôt
4099 Liège X
P501408

de la Restauration
TRIMESTRIEL – JANVIER – FÉVRIER – MARS 2006 – No 1 – BUREAU DE DÉPÔT : LIÈGE X

Le mot du Ministre
soit, monte actuellement avec le
Six ans après la création de l’Institut du Patrimoine wallon, une clarification Fonds du Logement pour Familles nom-
des rôles des organismes (Direction générale de l’Aménagement du Territoire, breuses de Wallonie et l’IPW un projet
du Logement et du Patrimoine – Division du Patrimoine et IPW) chargés de la de réhabilitation en quatre logements
politique patrimoniale s’imposait. de l’ancien hôpital et de la maison du
J’ai donc décidé de recentrer l’activité de l’Administration sur ses tâches régle- sacristain. La chapelle, ancien lieu de
mentaires et d’amplifier la mission de valorisation du patrimoine wallon, déjà pèlerinage, continuera d’être affectée
partiellement confiée à l’Institut du Patrimoine wallon. au culte. Une étude, cofinancée par
Dans les nouvelles missions de l’Institut figurent la coordination des Journées Ethias et l’IPW et réalisée par le bureau
du Patrimoine, la mise sur pied d’une Journée «Jeunesse et Patrimoine», la mise Gérard & Lemaire, a démontré la fai-
en réseau de bâtiments d’exception et la coordination ainsi que la diffusion des sabilité d’une telle réaffectation. Afin
publications patrimoniales. de garantir une protection et une res-
Parmi ces ouvrages, je souhaitais la création d’un nouveau périodique consa- tauration cohérente de l’ensemble des
cré plus strictement au patrimoine immobilier wallon et rassemblant l’essentiel bâtiments, une demande d’extension
des nouvelles émanant tant de l’Administration que de l’Institut, mais aussi de de classement à l’ancien hôpital a été
la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles et des divers autres introduite.
acteurs du secteur patrimonial.
Je me réjouis donc de la parution du premier numéro de La Lettre du Patrimoine, En province de Liège, l’hôtel Bourbon,
regroupant, dans un seul trimestriel, les principales informations concernant ancien hôtel de voyageurs de la fin du
la protection, la restauration, l’archéologie, mais aussi les nouvelles publica- XVIIIe siècle sis dans le centre de Spa,
tions et manifestations essentielles, sans oublier l’insertion du périodique d’in- sera réhabilité en six logements sociaux
formation du Centre de Perfectionnement aux Métiers du Patrimoine de la par la société Logivesdre en collabo-
Paix-Dieu. ration avec l’IPW, propriétaire. Le cer-
La sensibilisation passe par la connaissance. Cette revue sera, je l’espère, un outil tificat de patrimoine est sur le point
pour tous afin de mieux appréhender les actions entreprises en faveur du patri- d’être obtenu ; les marchés de travaux
moine wallon dont j’aime à rappeler la richesse et la diversité. pourront prochainement être lancés
Enfin, le lancement de ce trimestriel intervenant en ce mois de janvier, je tiens (Auteurs de projet : bureau Lejeune &
à vous adresser à toutes et à tous, mes vœux les plus sincères de bonne et Giovanelli, Pepinster ; architecte de la
heureuse année 2006. restauration : Bernard Pirson).

Michel DAERDEN Après la ferme Saint-Laurent à


Vice-Président du Gouvernement wallon, Anthisnes, c’est bien la maison espa-
Ministre en charge du Patrimoine gnole à Soignies qui a confirmé la
pertinence de la synergie entre le
logement et le patrimoine puisque,
depuis le printemps 2005, des loca-
Le logement social, taires occupent cette plus ancienne
maison de la ville, après une opération
partenaire du Patrimoine architectural qui a réuni l’IPW, la Société de Loge-
ment social, la commune, la Direction
Le château de Clabecq (Tubize) et la ferme De même, la Ville de La Louvière, pro- de la Restauration intervenant à hau-
attenante, immeubles classés par arrêté priétaire du site de Saint-Julien à Bous- teur de 80 %.
du 4 décembre 1989, ont été achetés par
la Région wallonne respectivement
en 2000 et 2001 pour y développer des
projets à finalité sociale. Ils ont été ins-
crits sur la liste de l’IPW le 15 mars 2001
afin de leur trouver une nouvelle affec-
tation. L’étude de faisabilité menée en
interne a pu convaincre la Société wal-
lonne du Logement via la Société coopé-
rative des Habitations sociales du Roman
Païs et le Fonds du Logement des
Familles nombreuses de Wallonie de la
possibilité d’y créer des logements. L’aile
septentrionale du château accueillera
six logements pour familles nombreuses,
tandis que l’aile centrale et l’aile de la
ferme fermant le château seront amé-
nagées en dix logements sociaux. La ferme Saint-Laurent à Anthisnes. G. Focant, DPat © MRW

3
Le Journal de la Restauration – N o 1 – 2006

Le Théâtre de la Place à l’Émulation :


un projet sur les rails
Fondée en 1779, la Société libre Théâtre de la Place, trop à l’étroit place Le Waux-Hall
d’Émulation (Liège) avait pour but d’en- de l’Yser.
courager les arts, les lettres et les à Spa
sciences. Détruit en 1914, le bâtiment de Sur base d’un consensus dégagé entre
l’Émulation a été reconstruit dans les la Communauté française, la Province Ancienne salle de jeux édifiée à la fin du
années 1930 à son emplacement origi- de Liège et la Ville de Liège, le Théâtre XVIIIe siècle, le Waux-Hall à Spa fait par-
de la Place et la Société libre d’Émula- tie des fleurons du patrimoine wallon :
tion, l’IPW a fait appel, en mars 2003, à classé depuis 1936, il est inscrit sur la
l’architecte Pierre Hebbelinck qui a liste du patrimoine exceptionnel depuis
démontré la faisabilité du projet pour 1993, en raison notamment de la richesse
un coût d’environ 17 millions d’euros. de ses décors intérieurs.

En 2005, deux étapes importantes ont Vu son mauvais état général et l’absence
été franchies. Depuis mars, la Ville – de projet de réaffectation, le monument
grâce à un bail emphytéotique passé est repris sur la liste de l’IPW dès 1999 ;
avec la Société libre d’Émulation – est
détentrice d’un droit réel sur le bâtiment.
Ce bail lui a permis de signer une conven-
tion avec Pierre Hebbelink afin de mettre
en œuvre le projet architectural. En juin,
la Ministre Fadila Laanan, en charge de
Photo @ IPW la Culture, a donné son accord quant à
la participation financière de la Com-
nel, place du XX Août. Très délabré, il a munauté française dans la réalisation du
été inscrit sur la liste de l’Institut du Patri- nouveau théâtre. Avec l’appui financier
moine wallon (IPW) en mars 2001. Une garanti de la Région wallonne, de la Pro-
étude a très vite démontré que seule une vince et de la Ville de Liège, rien ne
réaffectation culturelle était envisa- devrait plus s’opposer à la concrétisa-
geable, en l’occurrence l’installation du tion du dossier.

Début de la rénovation du triage-lavoir de Binche


Inauguré en 1954, le triage-lavoir de Alerté par des défenseurs du patrimoine,
Binche, construction exceptionnelle l’IPW décide de monter un projet afin de
dans l’architecture industrielle des char- le sauver. La s.a. «Triage-lavoir du Centre»,
bonnages, marque de sa silhouette qui regroupe des partenaires publics et
imposante l’entrée de Binche. Il est à privés (IDEA, Immocita, IPW, SPAQuE, Photo © IPW
l’abandon depuis 1969 et des crédits TPF) et a pour objet social la réhabilita-
Feder (Phasing out de l’Objectif 1) ont tion du triage-lavoir, est fondée. Le bâti- l’Institut soutient depuis lors la Ville de
été obtenus en 2000 par la commune ment, nouvellement classé, est acquis Spa, emphytéote : financement d’une
pour l’abattre. et les crédits européens, initialement étude de marché pour déterminer une
voués à la démolition, sont affectés à la affectation et trouver des investisseurs,
restauration des bétons. Des surfaces aide dans les diverses démarches admi-
sont vendues à la Régie des Bâtiments nistratives (procédure de certificat de
(stockage des carottes géologiques et patrimoine, marchés relatifs à la restau-
de fossiles pour l’Institut royal des ration de l’extérieur…) en tant que
Sciences naturelles de Belgique et centre maître de l’ouvrage délégué.
intermédiaire d’archives pour les
Archives générales du Royaume) et Afin d’assurer la sauvegarde du bien, le
l’IFAPME (centre de formation profes- Gouvernement wallon a fixé en date du
sionnelle – métiers d’art/design). 24 novembre 2005 les subventions rela-
D’autres affectations (bureaux, lofts, tives à la restauration de l’extérieur
HORECA…) sont encore possibles pour (façades, murs d’enceinte et ferronne-
les 5.000 m2 encore libres. ries), qui s’élèvent à 1.650.000 € envi-
ron et correspondent à 95 % du coût
Le chantier de restauration des bétons estimé ; la Province de Liège intervient
extérieurs, cofinancé par l’Europe elle à hauteur de 4 %. Les travaux, répar-
(FEDER) et la Région wallonne dans le tis en douze lots pour tenter de rendre
cadre du phasing out de l’Objectif 1 Hai- le marché accessible aux artisans spé-
naut, a commencé en septembre 2005. cialisés, pourront débuter dès le retour
Grâce à une subvention à la restauration de la bonne saison. Conçu comme une
de 60 %, il sera suivi en 2006 par le rem- vitrine du patrimoine, le chantier sera
placement des châssis. Viendront ensuite accessible au public lors de visites gui-
la restauration de l’intérieur, ainsi que la dées, en collaboration avec l’asbl «L’Ave-
construction des annexes semi-enter- nir du Waux-Hall». Il sera suivi par la
rées et l’aménagement des abords. Le restauration intérieure, actuellement à
Photo du triage © Aerialmedia – IPW site devrait être réhabilité en 2008. l’étude.

4 Suite page 17
Le Journal de la Restauration – N o 1 – 2006
Suite de la page 4

Verviers soigne son patrimoine Journée d’étude


de la Direction
À Verviers, c’est un dossier de longue Délaissée dans les années 1980, la
haleine qui a pris fin l’été dernier : celui Grand-Poste de Verviers a failli être
de la Restauration
de l’ancienne Grand-Poste, située à rasée tant son état de délabrement était sur les marchés publics
l’angle des rues du Collège et Ortmans- important. Après son classement en
Hauzeur. À la fin juin, le Forem et ses 1989, le bien a été acquis par un trio
nonante employés ont, en effet, pris d’investisseurs qui a mis le bâtiment Le 25 octobre dernier, la Direction de la
leurs quartiers dans cet immense édi- hors-eau en 2001. L’édifice a ensuite Restauration initiait le cycle de ses jour-
fice dont la tour, fine et gracieuse, été racheté par la Compagnie immo- nées d’étude dont l’objectif est de trai-
marque le paysage urbain depuis près bilière wallonne (CIW) qui en a réalisé ter des thématiques situées au cœur de
de cent ans. la restauration sous la conduite des la gestion de la restauration des monu-
architectes Th. Lejeune et J. Giovanelli, ments classés. Organisée aux Moulins
De fait, cet édifice en calcaire, de style avec l’appui de l’Administration wal- de Beez, la première de ces rencontres,
néogothique et renaissant, a été réa- lonne. Coût de l’opération : 7 millions consacrée à la problématique des mar-
lisé de 1904 à 1909 sur les plans de l’ar- d’euros. chés publics, avait comme thème prin-
chitecte gantois Van Houcke. La poste cipal «Patrimoine : adjudication / appel
occupait autrefois le rez-de-chaussée ; Bref, Verviers a conservé un monument d’offres – avantages / inconvénients» et
les téléphones et les télégraphes, les symbolique au travers d’un projet d’in- a rassemblé environ 150 personnes sur
étages supérieurs, car, à l’origine, les térêt public, à classer au rang des belles invitation uniquement.
fils étaient aériens et descendaient au réalisations, classée deux fois d’affilée
départ de la tour vers les maisons. deuxième au concours des «Caïus». Tous les acteurs des secteurs concernés
par la restauration des monuments clas-
sés étaient représentés, que ce soient
les maîtres d’ouvrage (quelques maîtres
Soignies : la Maison espagnole réaffectée d’ouvrage publics), les spécialistes des
marchés publics (juristes), les instances
en logements sociaux de contrôle interne (Cour des comptes
et Inspection des finances), les auteurs
En mai 2005, les premières familles se de projet, les entreprises générales ou les
sont installées dans la Maison espagnole, artisans, l’objectif étant de confronter
superbe habitation bourgeoise du les différents points de vue afin de per-
XVIe siècle au centre de Soignies. L’an- mettre à chacun d’adapter éventuelle-
cienne demeure, composée de deux ment ses pratiques pour plus de
niveaux en briques, moellons et pierres pertinence et d’efficacité.
de taille calcaires, abrite désormais six
appartements sociaux, composés de Les avantages et les inconvénients des
deux à trois chambres ! deux procédures principales liées aux
travaux de restauration – adjudication
Le bâtiment revient de loin. En 1961, (publique / restreinte) et appel d’offres
il est acheté par la ville qui, faute de (public / restreint) – ont donc été évo-
moyens, ne pourra jamais réaliser sa qués par les différents intervenants, sur
restauration. En 2000, la maison est base de leur propre expérience et en
dans un état de délabrement inquié- tentant d’apporter des réponses aux
tant. L’Institut du Patrimoine wallon grandes questions qui se posent de
(IPW) – qui vient de voir le jour – s’en manière récurrente : des deux procé-
porte rapidement acquéreur. Aussitôt, dures, laquelle favorise les entreprises
l’IPW entame des négociations avec la générales et laquelle est plus favorable
Société Haute Senne Logement pour aux artisans ? laquelle est la plus adap-
réaffecter le bâtiment en logements tée à un marché en lots séparés? par rap-
sociaux. port au montant des travaux, laquelle
est la mieux adaptée ? quelle procédure
Après allocation d’une subvention de favorise un meilleur contrôle des prix ?
la part de la Société wallonne du Loge- qui doit le mieux maîtriser ces concepts :
ment, accord est passé entre toutes l’architecte auteur de projet, l’entreprise,
les parties – dont la ville de Soignies – l’administration ou le degré de connais-
afin de boucler le montage financier de sance doit-il être le même pour tous les
l’opération. Ainsi, grâce à la collabo- intervenants ?
ration de cinq services publics – dont
la DGATLP –, la Maison espagnole a Les débats, particulièrement animés, ont
été sauvée au terme d’une réaffecta- ouvert la voie à différentes pistes de
tion alliant objectifs social et patri- réflexion qui devraient aboutir à la
monial. concrétisation, dans les prochains mois,
de plusieurs projets (propositions d’adap-
En tout, la réaffectation de la Maison tation de la réglementation, création
espagnole a coûté – hors acquisition par d’une cellule d’aide aux artisans à la Paix-
l’IPW – 1,3 million d’euros, dont Dieu, etc.).
645.000 € pris en charge par la Division
du Patrimoine de la Région wallonne et Les actes de cette journée d’étude seront
316.000 € par la Société wallonne du très prochainement publiés sur le site
© Pro’ Photo-Ath Logement. internet de la DGATLP.

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Le Journal de la Restauration – N o 1 – 2006

Le château Le Fy à Esneux
Situé au milieu d’un parc arboré sur un landais acquiert le château afin d’y amé-
promontoire surplombant le centre d’Es- nager sa résidence privée.
neux et la vallée de l’Ourthe, le château
Le Fy est l’œuvre de l’architecte Paul de Dès avril 2003, une procédure de certi-
Saintenoy, architecte de renommée ficat de patrimoine est entamée à la
internationale, auteur des célèbres maga- demande du futur investisseur portant
sins Old England à Bruxelles. dans un premier temps sur la restau- Photo G. Focant, DPat @ MRW
ration des toitures et façades. Dans le
C’est en 1982 que la commune d’Es- cadre de cette procédure, l’IPW s’est drales européennes et, à ces divers titres,
neux devient propriétaire du château attaché à travailler en étroite collabora- elle mérite amplement les soins perma-
abandonné depuis 1964. Celle-ci pro- tion avec l’auteur de projet pour la nents qui lui sont prodigués.
cède à la restauration de la toiture, mais constitution du dossier de restauration.
un incendie accidentel le dégrade for- Le certificat de patrimoine a été délivré
tement en 1985. Depuis son classe- le 15 février 2005 et le permis d’urba-
ment comme monument en 1986, le nisme au mois d’août de la même année.
Une salle académique
château n’avait pas fait l’objet de res- entièrement restaurée
taurations. Les travaux, dont le montant est estimé
à 2.270.000 € TVAC, débuteront au prin- pour l’Université
En 1999, le château est inscrit sur la liste
de l’Institut du Patrimoine wallon qui
temps 2006. de Liège
propose d’épauler la commune pour La procédure de certificat de patrimoine
trouver un partenaire privé prêt à inves- a été relancée pour entamer le dossier Le 31 mai 2005 a eu lieu l’inauguration
tir dans le château. C’est finalement en de restauration de l’intérieur du château officielle de la «nouvelle» salle acadé-
juin 2004 qu’un investisseur privé hol- au mois de juin dernier. mique de l’ULg, inscrite sur la liste du
patrimoine immobilier exceptionnel de
la Région wallonne.
La future Maison L’avenir de la cathédrale
Construite en 1824 sur les plans de l’ar-
du Patrimoine médiéval de Tournai chitecte Jean-Noël Chevron (1790-1867),
mosan à Bouvignes elle constitue un bel exemple de néo-
Le 31 mai 2005, une convention a per- classicisme en Wallonie. L’intérieur du
(Dinant) mis d’établir un schéma directeur pour bâtiment se compose d’un vaste hémi-
le marché d’ensemble de la cathédrale cycle entouré d’une galerie à double
de Tournai et de son périmètre proche. niveau de colonnes ioniques au rez-
Des travaux de transformation et d’amé- L’objectif de ce schéma est d’aboutir à de-chaussée et corinthiennes à l’étage.
nagement de la «Maison espagnole», sise la présentation d’une démarche globale L’ensemble est décoré d’un magnifique
au centre de Bouvignes, sont program- coordonnant tous les acteurs (Province, décor stuqué et d’une grisaille – œuvre
més pour en faire d’ici 2007 un pôle Ville, IDETA, Commissariat général au d’Alexandre Rifflaert – dont l’espace
dynamique de culture, de recherches, Tourisme, Évêché, Division du Patri- central est occupé par un portrait de
d’animation et d’information sur l’his- moine de la Région wallonne, Universi- Guillaume Ier, roi des Pays-Bas et fonda-
toire médiévale en Pays mosan. Bou- tés…) pour la restauration et la mise en teur de l’ULg en 1817. La composition
vignes convient parfaitement pour valeur de la cathédrale et de ses alen- évoque également la plupart des matières
l’implantation d’un tel pôle; elle peut, en tours immédiats. enseignées, ainsi que l’illustre passé et
effet, se targuer de disposer d’un patri- le caractère industriel du pays de Liège.
moine médiéval riche et varié, soit Les auteurs de projet doivent dresser un
encore conservé en élévation (église bilan et la synthèse des études préalables Après les études préalables (stabilité,
Saint-Lambert, vestiges des remparts scientifiques et techniques déjà menées étude des décors peints…), les travaux
avec, notamment, la Porte de La Val, ves- et établir la liste des études scientifiques ont débuté fin 2003, sous la conduite du
tiges du château comtal et du château encore nécessaires et des études tech- professeur Francis Peters, président du
Crèvecœur…), soit directement issu des niques probables. Il leur est demandé Département d’Architecture et d’Urba-
différentes fouilles archéologiques de définir une ligne de conduite philo- nisme de l’ULg. La restauration – tant
menées ces dernières années. sophique applicable à l’ensemble de la intérieure qu’extérieure – a coûté la
restauration, de prévoir l’organigramme somme de 2.760.000 €, dont 1.351.150 €
Photo G. Focant, DPat @ MRW de fonctions et des schémas de circu- ont été pris en charge par la Division du
lation dans le monument. De plus, il Patrimoine de la Région wallonne (95 %
faudra identifier différents types de tech- d’intervention sur la partie subsidiable
niques et leurs coûts, dans le respect des travaux en raison du caractère excep-
des choix philosophiques, et program- tionnel du monument concerné). Le
mer la phasage des travaux en tenant solde a été injecté par l’Université, à l’ex-
compte des aspects cultuels, culturels ception de 2 % du coût total supporté,
et touristiques. à parts égales, par la Ville et la Province.

Classée depuis 1936, inscrite sur la liste Dotée des techniques les plus modernes
du patrimoine exceptionnel de Wallo- – en matière de multimédia notam-
nie depuis 1993 et reconnue comme ment –, la salle académique se prêtera,
Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis plus que jamais, à l’accueil de confé-
2000, la cathédrale de Tournai, à la fois rences et d’événements organisés à l’ini-
romane et gothique, est un monument tiative des autorités académiques ou
qui rivalise avec les plus grandes cathé- d’organisateurs extérieurs.

18
BELGIË - BELGIQUE
P.B./P.P.

Les Nouvelles B - 78
Bureau de dépôt
4099 Liège X
P501410

de l’Archéologie
TRIMESTRIEL – JANVIER – FÉVRIER – MARS 2006 – No 1 – BUREAU DE DÉPÔT : LIÈGE X

Le Centre wallon d’Archéologie du Bâti

Promis à la démolition au début des


années 2000, deux immeubles de la
place Émile Dupont à Liège ont été
sauvés en 2003 suite aux découvertes
des archéologues et à la décision du
Ministre du Patrimoine d’interdire cette
démolition, de classer le bien et d’en
confier la valorisation à l’IPW, qui a
pris activement le dossier en mains
depuis fin 2004 en très étroite colla-
boration avec les services liégeois de la
Direction de l’Archéologie et de la
Direction de la Restauration.

Pour rappel, les archéologues de la


Région wallonne avaient découvert aux
nos 9 et 10 de la place Émile Dupont
un édifice qui faisait partie des bâti-
ments claustraux de l’ancienne abbaye
Saint-Jacques et dont de nombreux
éléments (charpente, trois façades, cloi-
sonnements intérieurs…) remontaient
au XIVe siècle ! On peut penser qu’il
s’agit des vestiges de l’infirmerie de
l’abbaye.

Le bâtiment connut divers aménage-


ments au XVIe siècle dont l’élargisse-
ment des fenêtres, la modification des Photo G. Focant, DPat @ MRW
cloisonnements et de la décoration des
murs. Ainsi, par exemple, des pein- férents et le Gouvernement a donc Enfin, pour expliquer les lieux à un
tures figuratives, représentées en décidé d’y installer un «Centre wallon large public, des expositions – perma-
teintes de gris, sont encadrées par des d’Archéologie du Bâti» (CWAB) inté- nentes et temporaires –, renouvelées en
motifs architecturaux polychromes, gré à l’IPW, mais conçu et concrétisé fonction des résultats produits par les
réalisés en trompe-l’œil. Cette décora- avec les deux Directions concernées groupes de recherches, seront plani-
tion est attribuée au grand artiste lié- au sein de l’Administration. La maison fiées de manière à cohabiter avec les
geois Lambert Lombard (1505-1566). sera un lieu d’expérimentation où l’in- autres activités.
terdisciplinarité (histoire de l’art,
En 1785, le bâtiment fut divisé en deux archéologie, sciences exactes…) sera Les aménagements programmés pour-
habitations distinctes. Les témoignages une priorité. ront sans doute être réalisés d’ici la fin
anciens furent masqués et recouverts 2007. Si vous êtes intéressés, le CWAB
par de nouvelles décorations. Dans le Le bâtiment constituera aussi, pour les est en partie déjà opérationnel puis-
courant du XIXe siècle, la façade pri- étudiants, un support concret des cours qu’il a ouvert ses portes à vingt reprises
mitive du no 10 est détruite. Le cloi- traitant du patrimoine. Des stages sur en 2005 et accueilli quelque 1000 per-
sonnement et la décoration intérieure l’archéologie du bâtiment seront ini- sonnes, spécialistes de haut vol, étu-
sont remis au goût du jour. Au no 9, tiés pour sensibiliser les plus jeunes, diants en histoire de l’art ou en
l’ancienne façade est préservée, mais tandis que des thèmes plus spécifiques architecture, classes d’éveil ou amou-
deux annexes en briques la dissimu- seront abordés pour les professionnels reux du patrimoine… Le lieu est visi-
lent. et les artisans, en collaboration avec le table sur réservation pour des groupes
Centre d’Archéométrie de l’Université de 15 à 20 personnes au maximum.
La richesse archéologique du bâtiment de Liège et le Centre de Perfectionne-
ouvre de nombreuses perspectives aux ment aux Métiers du Patrimoine de la Renseignements :
chercheurs provenant d’horizons dif- Paix-Dieu à Amay. v.amormino@institutdupatrimoine.be

5
Les Nouvelles de l’Archéologie – N o 1 – 2006

Une princesse mérovingienne à Grez-Doiceau?


jet…) pour les hommes. Diverses
offrandes accompagnaient les défunts :
récipients en céramique, en verre, en
bois et parfois en métal (plats de bronze).

Les corps étaient inhumés dans des cer-


cueils de tailles et de formes très variées.
Un des types les plus fréquents était le
cercueil en tronc d’arbre évidé. Bien que
l’existence de ce type d’artefact ait déjà
été mis en évidence sur d’autres cime-
tières mérovingiens, c’est la première
fois que sa présence est attestée en aussi
grand nombre (90 tombes).

La richesse d’une des tombes, retrouvée


intacte, laisse à penser qu’elle consti-
tuait la dernière demeure d’une repré-
sentante de la plus haute aristocratie,
voire d’une princesse. Les archéologues
y ont découvert des merveilles : bague
en or, collier en ambre, fibules serties
de grenats… Malheureusement, on
ignore tout de l’identité de la défunte
qui reposait dans cette tombe.
Les précieuses parures de la «Dame de Grez-Doiceau». L. Baty, DPat © MRW
Contrairement à d’autres cimetières de
Sur le chantier de prolongation de la sont datables de la fin du Ve siècle au cette époque, celui de Grez-Doiceau n’a
N25 (Grez-Doiceau – Hamme-Mille), des début du VIIe siècle. pas – encore ? – livré de témoins sûrs de
fouilles préventives, menées depuis avril la diffusion du christianisme dans les
2003, ont mis au jour une nécropole Revêtus de leurs plus beaux atours, les campagnes de l’ancienne Gaule. Au
mérovingienne exceptionnelle, forte morts reposaient sur le dos, entourés contraire, certaines coutumes attestent
d’au moins 350 tombes. Selon Olivier d’objets personnels. Des bijoux (colliers encore de croyances païennes, comme
Vrielynck, archéologue de la Région wal- de perles en pâte de verre et en ambre, le dépôt dans la bouche du défunt d’une
lonne, responsable du site, ces tombes fibules, bagues, …) pour les femmes ; monnaie en or pour payer la traversée
– dont certaines avaient été profanées – des armes (lances, boucliers, haches de du fleuve des Enfers (l’obole à Charon).

Un édifice cultuel et son cimetière découverts à Hamois


En mai 2005, des terrassements, menés chœur au chevet probablement plat.
au hameau de «Lé Fontaine», près de Les rares fragments de céramiques asso-
Natoye (Hamois), ont permis aux ciés à la démolition de l’édifice per-
archéologues de la Région wallonne mettent une datation aux alentours du
d’identifier un petit lieu de culte, com- XVe ou du XVIe siècle.
portant une chapelle ou petite église,
entourée de plusieurs sépultures. Le secteur étudié de la zone funéraire
(vingt tombes) s’étend au nord de
Seule une part de l’édifice a pu être l’église. Les inhumations en pleine terre
appréhendée, mais les maçonneries ou en linceul en côtoient d’autres en
et traces conservées définissent trois cercueils rectangulaires ou trapézoï-
phases de construction successives. daux. La variété des âges et des sexes
D’abord, l’édifice adopte le plan d’un des individus correspond à une popu-
très petit oratoire, sans doute préro- lation villageoise. La céramique incor-
man (Xe-XIe siècles). À une date impré- porée aux remblais des sépultures
cise, la nef est ensuite prolongée vers attesterait de l’usage du cimetière du
l’ouest par une construction dont seul XIe au XIVe siècle au moins.
un mur en moellons calcaires était
conservé. Enfin, l’édifice est arasé et Les éléments en présence désignent
remplacé par une église aux dimen- donc le centre religieux d’une petite
sions plus amples. communauté rurale inconnue, fixée
à cet endroit de haute date. Il reste
Les murs aux fondations presque tota- à identifier cette église disparue et sa
lement récupérées dessinent alors le titulature, à établir son statut et sa
plan d’une église à nef rectangulaire filiation paroissiale, comme les
unique, d’une longueur totale hors causes de son abandon à la fin du
tout de presque 10 m, prolongée d’un Moyen Âge.

Vue d’ensemble des sépultures découvertes à Hamois. O. Van Mechelen, DPat ©MRW

6 Suite page 15
Suite de la page 6

Les Nouvelles de l’Archéologie – N o 1 – 2006


Mille ans d’histoire sous la place Neujean (Liège) Au programme de cette journée, neuf
intervenants, historiens de l’art ou
restaurateurs, ont présenté leurs expé-
riences. Nous épinglerons quelques-
unes de ces communications, mais on
trouvera la synthèse de la communi-
cation de chaque intervenant sur le site
de l’IRPA (http://www.kikirpa.be).

Mme I. Hans-Collas, chercheur à la KUL


et à la Bibliothèque nationale de France,
travaille au sein du Groupe de
Recherches sur la Peinture murale
(GRPM) à la réalisation d’un corpus qui
n’a malheureusement pas d’équivalent
en Belgique. C’est pourtant par la
connaissance et la diffusion des études
relatives à la peinture murale qu’une
conservation adaptée est envisageable.
C’est aussi dans cette optique que le
GRPM publie le bulletin trimestriel
«Murs…Murs…» ou organise des col-
loques, tel celui de Toul sur les «Pein-
tures murales. Quel avenir pour la
conservation et la recherche ?» dont les
actes seront publiés dans le courant
2006. Elle épingle aussi les problèmes
très concrets rencontrés sur chantiers
où les choix de restauration sont par-
fois abusifs.

La nécessité d’un corpus est une nou-


velle fois abordée par Mlle S. Moris, évo-
quant la situation en Wallonie et qui
souligne le rôle majeur qu’un inven-
taire thématique exhaustif, reprenant
si possible tous les témoins in situ, des
plus modestes aux plus spectaculaires,
pourrait jouer. En effet, les retombées
Détails du pavement médiéval. Service de l’Archéologie de Liège, DPat © MRW d’une telle étude toucheraient tant le
public et les opérateurs touristiques
D’octobre 2004 à juillet 2005, le bras de la Meuse qui coulait à l’empla- que les responsables du patrimoine
Service d’Archéologie de Liège cement de l’actuel boulevard de la et elles pourraient conduire à une
(DGATLPL/MRW) a fouillé le terrain sur Sauvenière, tout en aménageant de meilleure connaissance scientifique
lequel viendra bientôt s’établir le com- nouveaux espaces de vie. Durant cette de ce patrimoine et, partant, à une
plexe cinématographique des Grignoux. période, en effet, la portion du site meilleure valorisation et conservation
Grâce à l’étude des précieux vestiges s’étendant en direction du cours d’eau de celui-ci.
enfouis sous le «Rivage Saint-Jean», est surhaussée de plus de 1,5 m et
ancienne appellation des lieux, cette immédiatement occupée. C’est ainsi que la journée s’est clôtu-
portion méconnue du centre ville livre rée sur un constat pessimiste : les pein-
peu à peu les secrets de son évolution. À la même époque, les rez-de-chaus- tures murales sont négligées tant au
sée médiévaux sont abandonnés et de nord qu’au sud du pays. C’est pour-
Les traces les plus anciennes remontent nouveaux bâtiments sont construits. quoi une motion collective réclamant
à la période ottonienne, lors de la nais- Évidemment, les époques plus récentes la réalisation d’un inventaire est rédi-
sance du quartier qui s’est développé (XVIIe-XIXe siècles) ont livré un maté- gée et acceptée par l’auditoire. Cette
autour de la collégiale Saint-Jean-l’É- riel archéologique abondant, dont un motion sera envoyée aux pouvoirs
vangéliste, bâtie à l’extrême fin du Xe trésor monétaire en argent. concernés, dont la Région wallonne.
siècle par l’évêque Notger († 1008).
L’équipe de fouille a constaté le main- Ces observations permettent de resti- Le septième séminaire d’histoire de
tien du parcellaire médiéval, créé au tuer fidèlement le développement l’art est d’ores et déjà programmé du
début du XIIe siècle. Les rez-de-chaus- urbain de la zone sur pas moins d’un 30 mars au 1er avril 2006 et est intitulé
sée d’imposantes demeures canoniales millénaire. «Campin in Context». Ce colloque inter-
des XIII e et XIV e siècles, revêtus de national se tiendra à Tournai et est orga-
luxueux carrelages vernissés, ont été nisé par l’IRPA, l’Université de
retrouvés à proximité de la voirie Séminaire de l’IRPA Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis
actuelle. Ces revêtements, extrêmement sur les peintures murales en collaboration avec les Guides de la
rares, seront éventuellement intégrés Ville de Tournai sur le peintre Robert
dans les aménagements du futur cinéma. Le sixième séminaire d’histoire de l’art Campin (vers 1390-1445).
organisé par l’Institut royal du Patri-
Des vestiges plus tardifs, attribuables moine artistique (IRPA), axé sur les Voir aussi le site Internet : http://
aux XVe et XVIe siècles, témoignent de peintures murales en Belgique, a eu www.visualis.be/clients/campin/
la volonté de se prémunir des crues du lieu le 2 décembre dernier à Bruxelles. Accueil.html

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Les Nouvelles de l’Archéologie – N o 1 – 2006

L’Archéoforum de Liège : charrue avant les pneus – 5000 ans


d’histoire de la roue», «Mémoire d’une
sous la direction du Service de l’Ar-
chéologie en Province de Liège du
47.000 visiteurs cathédrale – Gravures, maquettes et Ministère de la Région wallonne vient
3D de la cathédrale Saint-Lambert», d’entamer une nouvelle campagne de
en deux ans! «Hier et demain – Le Palais de Justice recherches sur le site de la place Saint-
de Liège et ses extensions» et, en Lambert. Ses objectifs sont de reprendre
L’Archéoforum de Liège, site archéo- collaboration avec l’Université et la l’étude archéologique et la conser-
logique sous la place Saint-Lambert Province de Liège, des cycles de vation du site, mais également de col-
rendu accessible au public depuis conférences sur la Préhistoire et le laborer à la valorisation de la scéno-
novembre 2003, a accueilli en deux Moyen Âge. graphie du site et à la divulgation des
ans quelque 47.000 visiteurs dans le résultats scientifiques auprès du grand
cadre de parcours guidés souterrains Des aménagements ont également été public.
retraçant 9.000 ans d’histoire liégeoise. effectués pour améliorer l’accessibilité
Cette formule didactique et attractive, du site aux personnes à mobilité réduite Archéoforum de Liège
grâce à une mise en scène contempo- par la création de nouveaux outils spé- Tél. : ++32(0)4/250.93.70 ;
raine en constante évolution, a séduit cifiques, tels un film sur l’histoire du fax : ++32(0)4/250.93.79
le grand public ainsi que le public sco- site, des maquettes sensorielles, la tra- www.archeoforumdeliege.be ;
laire qui représente environ 25 % des duction d’une publication en braille et archeo@archeoforumdeliege.be
visiteurs. la formation d’un guide en langue des
signes.
Diverses manifestations parallèles aux
visites du site ont été réalisées dans l’es- Enfin, après deux ans d’interruption,
pace «Paul Lohest» : les expositions «La une équipe d’archéologues travaillant
Le Centre européen
d’Archéométrie
L’archéométrie est la combinaison de
techniques de laboratoire relevant des
sciences exactes et des sciences de la
nature, d’une part, et des méthodes
traditionnelles de l’enquête historique
et archéologique, d’autre part. L’ob-
jectif poursuivi est l’étude et la mise
en valeur des œuvres d’art, des monu-
ments et des objets archéologiques.

Dépasser la surface visible d’une pein-


ture pour percer les secrets de sa
genèse, découvrir quels pigments uti-
lisait un enlumineur médiéval, dater
avec précision, débusquer les faux : le
champ d’investigation de l’archéomé-
trie semble illimité.

Cette approche résulte d’un travail


interdisciplinaire qui doit être mené
dans un cadre scientifique strict. C’est
sur base d’un dialogue entre repré-
sentants des sciences historiques et
des sciences de la matière que doit
s’élaborer un programme d’investiga-
tion adapté à la nature des pièces ou des
monuments. Les manipulations doivent
se faire sous la conduite de spécialistes
de la conservation du patrimoine. Enfin,
les données de laboratoire doivent être
interprétées dans une perspective his-
torique pertinente.

C’est à cette vaste mission que s’est


attelé le Centre européen d’Archéo-
métrie, au cœur duquel officient dif-
férents services de l’Ulg. Une trentaine
de membres, issus pour la plupart de
cette dernière dont des physiciens et
des chimistes, jouent un rôle actif dans
ce Centre.

Centre européen d’Archéométrie


(Ulg) : 04/366.54.74 – cea@cearcheo
metrie.com.
Vestiges des cathédrales notgérienne et gothique. © Expérience international

16
BELGIË - BELGIQUE
P.B./P.P.

Publications B - 78
Bureau de dépôt
4099 Liège X
P501409

et Manifestations
TRIMESTRIEL – JANVIER – FÉVRIER – MARS 2006 – No 1 – BUREAU DE DÉPÔT : LIÈGE X

Le patrimoine médiéval de Wallonie

Neuvième volume de la prestigieuse col- Richement illustrée grâce au talent de


lection créée en 1993 par le Ministre Guy Focant et de Fabrice Dor, les deux
Robert Collignon et désormais coor- photographes de la Division du Patri-
donnée par l’Institut du Patrimoine wal- moine de la Région wallonne, la publi-
lon, Le patrimoine médiéval de cation dépasse largement le statut
Wallonie, dirigé par Julien Maquet, s’ins- d’inventaire et elle a valeur de livre de
crit dans la droite ligne du thème des référence, les conclusions pouvant se
Journées du Patrimoine de 2005. Il fait lire indépendamment de l’inventaire pro-
suite aux deux derniers volumes parus prement dit. Pour conférer à ce livre un
en 2004 (voir page suivante) sous l’égide caractère général, celui-ci est, par ailleurs,
de l’Administration. complété par trois chapitres : un bref
historique de l’actuel territoire wallon
Visant à mettre en valeur les principaux durant toute la période médiévale, une
monuments médiévaux de Wallonie, cet synthèse sur la production artistique à la
ouvrage ne présente que les plus signi- même époque et, enfin, un chapitre évo-
ficatifs d’entre eux, essentiellement choi- quant les survivances médiévales pré-
sis parmi les biens classés. Ils font chacun sentes dans notre vie quotidienne.
l’objet d’une notice et ils sont regrou-
pés en sept grands thèmes – les églises Bref, un ouvrage qui est véritablement
cathédrales et collégiales, les abbayes et ce qu’il est convenu d’appeler un «beau
monastères, les églises et chapelles livre» !
paroissiales, les donjons et châteaux, les
remparts urbains, les édifices publics et MAQUET, J. (éd.), Le patrimoine médié-
les édifices utilitaires et privés. Chaque val de Wallonie, Namur, Institut du
chapitre est complété par une synthèse Patrimoine wallon, 2005. ISBN 32-
rédigée par les meilleurs spécialistes du 9600421-2-3. Prix : 60 €. Commande
sujet. auprès de l’IPW (081/654.154).

Nouvelle formule pour les Carnets du Patrimoine

La collection Les Carnets du Patri- L’église néogothique des Saints-


moine présente le Patrimoine de Wal- Antoine-Ermite-et-Apolline de Pepin-
lonie à travers de petits livres aux textes ster, par Emmanuel VANDERHEYDEN.
simples et riches à la fois, comptant Ce livre invite à découvrir un remar-
une cinquantaine de pages abondam- quable édifice religieux dont la sobriété
ment illustrées. Initiée en 1994, cette et la simplicité des lignes et matériaux
collection, désormais coéditée par contrastent avec la chaude atmosphère
l’IPW et les Éditions Labor, s’enrichit chargée de l’intérieur.
dès ce mois de décembre de trois nou-
veaux titres, autant d’invitations à la Le quartier d’Outre-Meuse à Liège,
découverte des témoins locaux de sous la dir. de Bernard WODON.
notre Patrimoine. Les Carnets sont en Ce livre va à la découverte du quartier
vente en librairie au prix unique de d’Outre-Meuse – graphie adoptée pour
9,50 € ou par abonnement au prix de concrétiser la situation décentrée de
32 € pour quatre numéros auprès de cette île au caractère particulariste –
l’Institut du Patrimoine wallon. comme on ne l’a peut-être jamais vu,
dépassant le cadre du patrimoine immo-
La collégiale de Chimay, par Jacques bilier et s’attachant également aux
BUCHIN et Léon FASSIAUX. aspects mobilier et folklorique.
Cet ouvrage permet de découvrir un
des plus remarquables édifices religieux Prix : 9,50 € pièce ; ouvrages dispo-
de la province du Hainaut, dont la nibles en librairie ou sur commande
beauté architecturale n’a heureusement auprès de l’IPW : tél. 081/654.154.
pas été altérée par les restaurations
consécutives aux guerres, aux incen-
dies et à l’œuvre délétère du temps.

7
Publications et Manifestations – N o 1 – 2006

Le patrimoine ces Journées, cet ouvrage, réalisé par


l’asbl «Art et Fact» pour la Région, réper-
exceptionnel de Wallonie torie septante-deux biens, offrant une
sélection significative de la réaffecta-
tion telle qu’elle est pratiquée en Wal-
lonie depuis la fin des années 1980.

Ainsi apparaissent dans l’ouvrage la


chapelle du collège Notre-Dame de
Basse-Wavre, devenue un centre mul-
timédia, le Bois du Cazier à Marcinelle,
reconverti en lieu de mémoire, l’an-
cienne abbaye de la Paix-Dieu à Amay,
actuellement Centre de Perfectionne-
ment aux Métiers du Patrimoine, le
couvent des Célestines à Namur, amé-
nagé en cabinet ministériel, ou encore
la ferme de l’ancienne abbaye béné-
dictine de Gembloux, abritant les Facul-
tés agronomiques.

D UCHESNE , J.-P. et H ENRION , P. (éd.),


Patrimoine et réaffectation en Wal-
lonie, Namur, Division du Patrimoine
– DGATLP, 2005. ISBN 2-87401-180-0.
Prix : 40 €.
Baron Tollet, Président, et Pierre Gilis-
Cent soixante et un biens sont inscrits sen, Secrétaire permanent ; Luc Fran-
sur la liste du patrimoine exceptionnel
e
Le 18 Bulletin cis Genicot, Membre effectif ; Monique
de Wallonie et les monuments qui y figu- de la Commission royale Merland, Documentaliste. La rédaction
rent peuvent bénéficier de 95 % de sub- des notices du catalogue a été confiée
sides régionaux. Auparavant faite «au des Monuments, aux membres de l’asbl Art&Fact : Marie-
coup par coup» par décisions ministé- Sites et Fouilles Sophie Degard, Isabelle Graulich, Julie
rielles successives, cette liste a été éta- Hanique, Pierre Henrion, Jean Housen,
blie par l’Administration sur avis de la La sauvegarde, la restauration et la mise Isabelle Verhoeven et Gaëtane Warzée.
Commission royale des Monuments, en valeur de notre patrimoine, nous
Sites et Fouilles pour la première fois en les devons à des hommes passionnés – Empreintes médiévales : archives de
1993 et elle est revue en principe tous architectes, sculpteurs, maîtres ver- la Commission royale des Monu-
les trois ans par le Gouvernement wal- riers, peintres… –, experts de la ments, Sites et Fouilles. – Liège :
lon. Ce fut donc le cas déjà en 1996, CRMSF, qui unissent leurs talents pour CRMSF, 2005.- 135 p. : ill. coul. ; 25 cm.
1999 et 2002. À l’occasion de cette der- gommer les outrages du temps et – (Bulletin de la C.R.M.S.F. ; 18).- 20 €.
nière modification, une actualisation de rendre beauté et prestige à nos chefs- En vente au secrétariat de la CRMSF
l’ouvrage consacré il y a plus de dix ans d’œuvre architecturaux. Au XIXe et au (Tél. : 04/232.98.51/52 – Fax :
à ce «patrimoine majeur» avait été jugée début du XX e siècle, la plupart des 04/232.98.89 – E-Mail : info@crmsf.be);
nécessaire. Fruit de la collaboration de architectes et artisans avaient une un bon de commande est également
cent quarante et un spécialistes, cette activité intense de dessinateur. Ces disponible sur le site Internet :
publication sortie de presse en 2004 est travaux, souvent exécutés à l’encre de www.crmsf.be.
à la portée de tous les amateurs désireux Chine ou au crayon gris, parfois
d’approfondir leur connaissance des rehaussés d’aquarelle ou de gouache,
joyaux de notre patrimoine. présentent des qualités esthétiques
certaines. L’exposition itinérante
Au-delà d’une contextualisation et d’une Empreintes médiévales : archives de
approche descriptive, les notices, riche- la CRMSF, initiée à l’occasion des
ment illustrées, s’attachent à mettre en 17es Journées du Patrimoine, propose
exergue ce qui sous-tend le caractère une sélection de cinquante-cinq docu-
éminemment significatif de chaque bien ments parmi les plus beaux dessins
retenu et, comme de coutume, une d’architecture et d’art décoratif que
splendide iconographie ajoute à la valeur conserve le Centre d’Archives et de
de l’ouvrage. Documentation de la CRMSF.

DEVESELEER, J. (éd.), Le patrimoine excep- Le catalogue de l’exposition emmène


tionnel de Wallonie, Namur, Division le lecteur dans chacune des provinces
du Patrimoine – DGATLP, Namur, 2004. de notre Wallonie, de Braine-l’Alleud à
ISBN 2-87401-172-X. Prix : 60 €. Yvoir, pour une inspection de trente
biens patrimoniaux, fleurons de l’ar-
chitecture médiévale, souvent classés,
Patrimoine parfois reconnus «Patrimoine excep-
et réaffectation tionnel» ou même «Patrimoine mon-
dial» ; il le plonge au cœur des débats
Les Journées du Patrimoine de 2004 et des anecdotes, parfois pittoresques,
avaient pour thème la réaffectation du qui ont émaillé certaines réalisations.
patrimoine. Dans le prolongement de Les textes d’introduction sont signés :

8 Suite page 13
Suite de la page 8

Publications et Manifestations – N o 1 – 2006


Prix Prince Alexandre de Mérode pour le Patrimoine Colloque
Villes du passé, villes
Lors de l’Assemblée générale de l’As- rique ou artistique. Pour 2004, le pre-
sociation royale des Demeures histo- mier prix avait été attribué à une mai-
du futur : donner vie
riques et Jardins tenue le 11 juin dernier son du XVII e siècle située 119, rue à l’archéologie urbaine
à l’ancienne abbaye de Ter Doest, il a Pierreuse à Liège et le deuxième prix
été décidé que, comme en 2004, le ex-aequo aux châteaux d’Ooidonk et de Un colloque international et interdis-
montant du Prix 2006 Prince Alexandre d’Heylweghem. ciplinaire sur la problématique de mise
de Mérode serait de nouveau de en valeur des sites archéologiques en
10.000 €. Pour rappel, ce prix biennal Le règlement relatif à l’attribution du milieu urbain organisé dans le cadre du
est destiné à promouvoir les efforts de prix 2006 peut être obtenu soit au siège projet APPEAR (Accessibility projects.
protection, de sauvegarde et de res- de l’ARDH&J, rue de Trèves, 67, 1040 Sustainable preservation and enhance-
tauration d’un patrimoine privé ayant Bruxelles (tél. : 02/235.20.07), soit par ment of urban subsoil archaeological
une spécificité architecturale, histo- email : info@demeures-historiques.be remains) s’est tenu les 4 et 5 octobre
derniers à Bruxelles au Comité des
Régions. Il visait à explorer les pratiques
Une journée de prince-évêque à Liège de présentation au public de sites
archéologiques urbains pour atteindre
un juste équilibre entre les impératifs
L’Archéoforum de Liège, en partenariat de redécouvrir les richesses historiques, de leur conservation et un développe-
avec le Trésor de la Cathédrale de Liège, archéologiques et artistiques de l’an- ment urbain durable, au bénéfice de
la Province de Liège et la Cour d’appel cienne principauté de Liège et elle per- l’économie et des collectivités locales.
de Liège, propose depuis 2005 une nou- met, pour la première fois depuis vingt
velle formule touristique d’un jour, asso- ans, d’admirer en toute tranquillité Une approche interdisciplinaire a per-
ciant visites de l’Archéoforum, du Trésor les beaux salons des XVIIe, XVIIIe et mis de couvrir les domaines de la
(ou, actuellement, de la cathédrale) et XIXe siècles du palais de justice et du conservation, de l’interprétation et de
surtout des salles prestigieuses de l’an- palais provincial. Une formule qui la muséographie, des incidences socio-
cien palais épiscopal, ainsi qu’un dîner marche avec succès depuis son lance- culturelles pour les visiteurs et les cita-
à la française dans un des plus beaux ment ! dins, de la faisabilité et des retombées
hôtels canoniaux du XVIIIe siècle, la économiques et de l’intégration archi-
Cour Saint-Paul à deux pas de la cathé- Renseignements : Archéoforum de Liège tecturale et urbaine. Une attention par-
drale. (04/250.93.70) – archeo@archeofo- ticulière a également été accordée au
rumdeliege.be – www.archeoforum- processus de décision, avec l’identifi-
La visite de ces trois sites majeurs du deliege.be ou Trésor de la Cathédrale cation des phases-clefs d’un projet et
patrimoine liégeois, encadrée par des (04/232.61.32) – philippe.george@tre- des responsabilités de toutes les par-
guides spécialisés, offre de découvrir ou sordeliege.be – www.tresordeliege.be. ties concernées.

Un guide réalisé par le groupe de


recherche en charge du projet APPEAR
devrait voir le jour.

Les actes du colloque seront dispo-


nibles sur le site Internet du projet
APPEAR : http://www.in-situ.be

Concours
Europa Nostra
Le 3 juin 2005 à Bergen (Norvège),
Europa Nostra, la fédération européenne
des associations de défense du patri-
moine culturel, a proclamé les lauréats
du Prix du patrimoine culturel de
l’Union européenne pour 2004.

Parmi les 38 réalisations primées, deux


diplômes ont été décernés à des projets
belges dont un dans la catégorie «Patri-
moine Architectural» pour la Maison de
Verre à Uccle. Rappelons que les Mou-
lins de Beez à Namur avaient reçu cette
distinction en 2002.

Toute information sur le prochain


concours peut être obtenue sur le site
www.europanostra.org ou auprès
du Secrétariat international d’Europa
Vue d’un salon XVIIIe. G. Focant, DPat © MRW Nostra (0031 70 302 4052).

13
Publications et Manifestations – N o 1 – 2006

«Affinités» : bientôt itinérantes Autrique, son important soutien finan-


cier ayant permis de la faire revivre
par une scénographie de Schuiten et
Peeters.

Le Prix «Caïus Culture PME» a été attri-


bué aux Carrières Julien pour leur sou-
tien au Symposium International de
Sculpture «Les Avins» et le Prix «Caïus
Culture Grandes Entreprises» a été
remis au bureau d’avocats Allen &
Overy pour son soutien aux ateliers
Mommen, qui a contribué à la sauve-
garde in extremis de cette cité d’ar-
tistes à Bruxelles.

Conservation et sociétés
en transformation :
Patrimoine
et développement
À l’occasion du 30 e anniversaire du
Centre International Raymond Lemaire
pour la Conservation (1976-2006), une
conférence internationale aura lieu à
Leuven le 25 mai 2006.

Estimer l’apport de l’enseignement du


Centre sur les cinq continents et éta-
blir une réflexion culturelle croisée
entre les participants de manière à abou-
tir à une série de résolutions pour l’ave-
Sur le site de l’ancienne abbaye de d’appartenir au territoire wallon et nir, tels sont les premiers défis lancés
Stavelot, Affinités a fermé ses portes d’y travailler ou, de nationalité étran- par la conférence, qui a l’ambition
mi-décembre, mais elle devrait pou- gère, d’avoir réalisé un bâtiment ou d’aborder les grands problèmes qui
voir voyager en 2006 en Wallonie. À une œuvre d’art en Wallonie. Une expo- dominent actuellement le patrimoine
Stavelot, l’exposition s’inscrivait dans sition jumelle (25 ans en Région au niveau international.
le cadre des festivités des 175 ans de la wallonne : sciences, techniques et
Belgique et des 25 ans du Fédéralisme. industries) avait lieu parallèlement au Le monument dans une approche mul-
Affinités – 25 ans d’architecture, arts Bois du Cazier à Charleroi. ticulturelle, la préservation des sites et
et lettres en Région wallonne avait des vestiges archéologiques, la conser-
pour but de mettre en évidence la Le catalogue est disponible en librai- vation des monuments et la réalisation
synergie entre architectes et plasti- rie, aux éditions Labor ou à l’IPW au d’un cadre bâti de haute qualité seront
ciens, incontournables ou faisant partie prix de 20 €. les trois grands thèmes de la confé-
de la jeune génération, les participants ISBN : 2-8040-2156-4 rence, qui bénéficiera du soutien
ayant pour dénominateur commun de l’IPW. Adresse mail : conservation
2006@asro.kuleuven.ac.be

La Foire du Livre
Les «Caïus» de la Fondation Prométhéa
de Bruxelles –
Le premier décembre dernier, la Fon- œuvres originales réalisées par les sculp-
édition 2006
dation Prométhéa a organisé à l’Aula teurs Serge Gangolf et Pol Jouret. Cette année, pour la première fois, l’Ins-
Magna à Louvain-la-Neuve la 17e édition titut du Patrimoine wallon sera pré-
de la remise des prix du Concours des Le jury des «Caïus» 2005 a octroyé le Prix sent, du 15 au 19 février 2006, à la Foire
«Caïus». Quatre prix ont été décernés «Caïus Patrimoine Région wallonne» du Livre afin de faire connaître au
aux entreprises qui ont réalisé, chacune à l’entreprise Dumont-Wautier pour grand public le large éventail des publi-
dans leur catégorie, l’action de mécénat son projet de restauration du château cations ayant trait au Patrimoine en
privé jugée la plus exemplaire. Le jury, d’Aigremont, patrimoine remarquable Wallonie.
composé de personnalités issues des du XVIIIe siècle.
milieux économique et culturel, était L’Institut organisera à cette occasion
présidé par Xavier Cannone, Directeur Le Prix «Caïus Région de Bruxelles- une table ronde sur le Patrimoine et
du Musée de la Photographie. Les prix Capitale» a été décerné à l’entreprise des activités de sensibilisation à desti-
«Caïus» remis aux lauréats étaient des Codic pour son soutien à la Maison nation des enfants.

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BELGIË - BELGIQUE
P.B./P.P.

Le Centre B - 78
Bureau de dépôt
4099 Liège X
P501411

de la Paix-Dieu
TRIMESTRIEL – JANVIER – FÉVRIER – MARS 2006 – No 20 – BUREAU DE DÉPÔT : LIÈGE X

Aile de l’abbesse : chantier en cours, ne pas déranger! Les premiers pas


Les intempéries n’ont pas encore tou- vers la réaffectation
ché trop durement le chantier de res- de l’abbatiale
tauration de l’aile de l’abbesse de notre
ancienne abbaye de la Paix-Dieu. Ainsi, et du moulin
sous le contrôle vigilant de l’auteur de
projet Alain Dirix et de son équipe, la Le 9 décembre dernier, un jury a lon-
firme Bajart, qui coordonne les travaux, guement examiné, d’une part, dans le
continue à mettre les bouchées doubles cadre d’un premier concours les projets
pour assurer le challenge que tous les rentrés anonymement par cinq bureaux
acteurs du chantier, semaine après d’architectes pour la restauration de
semaine, s’évertuent à remporter. Le l’église abbatiale et sa réaffectation en
gros-œuvre est bien avancé, la charpente salle de séminaire, matériauthèque et
commence à se relever fièrement et, locaux du Centre d’information et de
bientôt, la sous-toiture nous apparaîtra documentation et, d’autre part, dans le
à l’horizon ! Car il n’y a pas de mystère, cadre d’un second concours privilé-
nous ne rendrons disponibles ces nou- giant de jeunes architectes, les projets
veaux outils au profit de la Paix-Dieu de cinq autres bureaux pour la réaf-
que si chacun est disposé à s’engager fectation de l’ancien moulin en bras-
corps et âme dans l’aventure ! Héberge- serie au rez-de-chaussée et nouveaux
ment et restauration pour les classes locaux du Secrétariat des Journées du
d’éveil, fin 2006, c’est notre combat ! Restauration de la charpente © IPW Patrimoine à l’étage.

Au terme d’un examen approfondi de


propositions pour la plupart de fort
bonne qualité, c’est le bureau d’Alain
Dirix (déjà auteur de la construction des
nouveaux ateliers et chargé de la res-
tauration de l’aile de l’abbesse et de la
remise en état des abords du site) qui a
été classé premier pour la restauration
de l’abbatiale, tandis que le projet de
Delphine Peeters l’a emporté pour l’an-
cien moulin.

Ainsi ont été posés les premiers jalons


vers les deux dernières étapes du pro-
gramme de la restauration/réaffecta-
tion de l’ancienne abbaye arrêté par le
Gouvernement wallon en 1995. Le
chantier du moulin devrait pouvoir
prendre le relais de celui de l’aile de l’ab-
besse dans un an, et l’abbatiale suivra.
L’aile de l’abbesse © IPW

Un stage marqué… d’une pierre blanche


C’est dans le cadre des ruines de l’ancienne Le site lui-même de l’ancienne église, Même si l’expérience d’intervention
église de Lincent, fleuron de l’architec- construite partiellement en tuffeau de purement physique sur le matériau est
ture hesbignonne, que sept stagiaires ont Lincent, a accueilli les stagiaires et a favo- demeurée quelque peu rudimentaire, le
abordé la problématique des pierres risé les échanges. La mixité profession- savoir, le savoir-faire et le savoir-être des
blanches. Le stage a été entamé au Centre nelle très intéressante des stagiaires formateurs ont accru l’intérêt d’une ren-
de la Paix-Dieu par des notions théoriques, (quatre architectes et trois tailleurs de contre entre les acteurs du patrimoine,
telles que la géologie et la reconnaissance pierre) a permis à chacun de mettre tous passionnés.
des pierres blanches en Belgique, ainsi en lumière un bon nombre d’interroga-
que les «pathologies» que peuvent pré- tions, relatives à la taille de pierres, à la Comme peuvent le dire nos amis «com-
senter ces pierres, réputées fragiles. La reconnaissance des pathologies, à la pagnons», une belle illustration de la ren-
partie pratique a été dispensée, quant à connaissance des outils, aux choix des contre d’une approche «opérative» et
elle, par une tailleuse de pierre et par un techniques de consolidation ou de res- d’une approche «spéculative», à mar-
architecte-restaurateur expérimenté. tauration… quer… d’une pierre blanche !

9
Le Centre de la Paix-Dieu– N o 20 – 2006

Journée de formation continuée pour professeurs : impression d’une première


Ce jeudi 1er décembre, avec quatre pro- moine, de protection, de conservation fesseurs, voire pour nos élèves de fina-
fesseurs de cours pratiques et techniques et de sauvegarde ont pris un sens nou- lité.
de la construction, nous avons décou- veau, après quelques heures passées
vert le site sur lequel une classe de dans l’enceinte de la Paix-Dieu. Je suis Il serait d’ailleurs intéressant de voir dans
2e technique allait, durant quatre jours persuadé qu’il en sera de même pour quelle mesure le fonds de formation de
de janvier, être sensibilisée aux métiers nos jeunes, tant l’enthousiasme, la dis- la construction (FFC) pourrait intervenir
du patrimoine. ponibilité, les connaissances et, surtout, financièrement (pierre d’achoppement
la motivation des acteurs rencontrés sur de l’enseignement).
À notre arrivée, l’animatrice nous a fait le terrain donnent envie d’en connaître
découvrir, de manière autonome, un un peu plus. Vifs remerciements à Muriel De Potter
univers riche en architecture. Au tra- pour cette journée enrichissante.
vers d’une technique de sensibilisation Par ailleurs, nous avons pris connais-
à l’observation, très vite, nous avons vu sance d’une multitude de stages de per- Christian Renard,
l’intérêt que nos élèves trouveraient fectionnement, dont certains ne Chef d’atelier au Lycée technique
durant leur stage. Les notions de patri- manquent pas d’intérêt pour nos pro- Richard Stievenart à Hornu.

Stage «Méthodes de sauvetage et de consolidation»

Nous y avons réalisé une série de tra- teurs, stagiaires et autres, qui travaillent
vaux visant à consolider les ruines et à dans le secteur du patrimoine. Cela
enrayer leur dégradation, y compris peut apporter une aide précieuse dans
aux endroits les moins accessibles, en nos propres recherches, comme celle
hauteur, grâce à l’utilisation d’une d’un emploi lié au patrimoine en ce
nacelle. qui me concerne.

Ces journées de stage créent des Stéphane Ligot. Stagiaire – Gradué en


contacts avec les personnes, forma- construction

Les deux journées de théorie des 13 et


14 octobre nous ont permis de décou-
vrir, grâce à un diaporama de Jacques
de Pierpont, de nombreux cas de
désordres sur les constructions
anciennes et les ruines. Nous avons pu
en analyser les causes, réfléchir à des
solutions et apprendre les techniques
adéquates permettant de remédier à
ces différents problèmes.

Marc Noël nous a présenté, lors de ces


journées, différentes méthodes d’in-
vestigation, plus ou moins conven-
tionnelles, que nous avons eu
l’occasion d’expérimenter. Il nous a
montré de nombreux appareils pou-
vant s’avérer très utiles dans le cadre
de certaines investigations.

Les quatre journées d’application des


18, 19, 20 et 21 octobre avec Jacques
de Pierpont, sur le magnifique site des
ruines de l’abbaye d’Aulne, nous ont
permis de mettre la main à la pâte. Abbaye d’Aulne – Interventions lors du stage © IPW

10
Le Centre de la Paix-Dieu– N o 20 – 2006
CID, du cœur aux ouvrages
(Centre d’information et de documentation Calendrier
de la Paix-Dieu) des stages

Depuis son ouverture il y a quelques vures anciennes, dossiers techniques) Voici la liste des stages qui se dérou-
mois, la fréquentation et la consulta- sont classés par «vedettes-matières» qui leront au cours de l’année acadé-
tion du Centre d’information et de correspondent aux thèmes abordés mique 2005-2006. Ces stages sont
documentation de la Paix-Dieu ne ces- dans les stages dispensés à la Paix-Dieu. accessibles à toute personne ayant
sent de s’accroître. Les demandes éma- le désir d’améliorer ses connais-
nent d’horizons très divers. Qu’ils Notre politique d’acquisition – tant des sances dans le domaine de la
soient belges ou étrangers, étudiants livres, des périodiques spécialisés, que conservation et de la restauration
(de formations les plus diverses), arti- des documents techniques (normes, du Patrimoine architectural : arti-
sans, architectes, agents de l’Adminis- DTU, etc.) – va également dans le sans, architectes, historiens de l’art,
tration, stagiaires, formateurs ou, tout même sens puisque nous interrogeons gens de métiers, enseignants du sec-
simplement, amateurs, les lecteurs ne nos formateurs pour connaître leurs teur et gestionnaires du Patrimoine.
repartent jamais bredouilles. En effet, ouvrages de référence et nous sommes
outre le fait de rassembler et de mettre à l’écoute des suggestions de nos sta- – Notions de patrimoine et d’ar-
à disposition des ouvrages consacrés giaires et des artisans qui fréquentent chéologie du bâtiment – théorie
aux techniques liées au patrimoine le Centre. Le CID bénéficie également générale (TG) – 7 sessions
immobilier, l’objectif est de faire en de dons, d’échanges avec d’autres
sorte que nos lecteurs puissent avoir bibliothèques et reste attentif aux éven- – Réglementation, procédures
accès à l’information recherchée, tuelles possibilités de sauvetage de (Région wallonne) et notions de
même lorsque celle-ci n’est pas physi- fonds spécialisés (Fonds Eyen, Fonds marchés publics – (TG) – 7 ses-
quement disponible au CID, en les met- Secrets des Arts et Métiers…). sions
tant en relation avec des spécialistes,
en interrogeant d’autres bibliothèques, Le CID est accessible tous les jours – Réglementation, procédures
etc. pendant les heures de bureau. Vous (Bruxelles capitale) – (TG) – 3 ses-
pouvez également prendre rendez-vous sions
Les demandes qui nous sont adressées en contactant Anne-Françoise Cannella
couvrent également des domaines très au 085/410.365 ou Christine Vanhoe- – Introduction à la conservation et
variés, depuis l’historien amateur qui brock au 085/410.377. En attendant à la restauration du vitrail – dates
s’intéresse aux vieux métiers jusqu’à que le catalogue de notre fonds docu- à fixer
l’artisan qui recherche des informa- mentaire soit consultable via le site
tions sur une technique très pointue internet de la Paix-Dieu – ce qui ne sau- – Restauration de charpente en bois
de restauration de peintures murales. rait tarder –, les demandes peuvent éga- – dates à fixer
lement nous être adressées par e-mail
Pour rendre l’outil encore plus per- et nous y répondons dans les meilleurs – Introduction à la technique des
formant, les ouvrages (livres, mémoires délais. af.cannella@paixdieu.be ou faux marbres dans le Patrimoine
d’étudiants, VHS, CD-Rom, plans, gra- c.vanhoe@paixdieu.be. architectural – dates à fixer

– Nettoyage et protection des


façades – octobre 2005 et mai
2006. La peinture : caractéris-
La conservation intégrée du patrimoine : tiques et prescriptions
un marché et… ses contraintes! – La chaux : un matériau et ses
diverses utilisations – Sessions 2 :
mars 2006
Dès le lancement de ses premiers stages internet (www.paixdieu.be) dans le
en 2000, le Centre de la Paix-Dieu inté- but de mieux répondre encore aux – Étaiement de voûte– dates à fixer
grait dans son module de théorie géné- interrogations des auteurs de projet,
rale obligatoire pour tout stagiaire, des futurs soumissionnaires, des ges- – De la pierre brute à la pierre ouvra-
l’initiation à la procédure des marchés tionnaires, etc. gée : caractéristiques, technolo-
publics. gie et mise en œuvre – janvier
Nous espérons, de cette façon, appor- 2006
En effet, les stagiaires qui suivent les ter des réponses plus ciblées et orga-
stages de perfectionnement souhaitent niser dès 2006 une formation – La chimie appliquée à la restau-
très légitimement se positionner dans d’«approfondissement critique» de la ration – février 2006
le marché de la restauration et, pour problématique, entre autres, des modes
ce faire, il est nécessaire de connaître de passation des marchés. Une forma- – Restauration de la dorure sur le
les «règles du jeu». Mais le jeu est com- tion qui s’efforcera, par des exercices bois et plâtre (2e cycle) – février
pliqué, les règles changent parfois et et des simulations, de renforcer encore 2006
l’on ne peut négliger les joueurs. Face la connaissance et la pratiques des…
à cette réalité, le Centre de la Paix-Dieu «règles du jeu». – Architecture traditionnelle : voca-
lance un questionnaire sur son site bulaire descriptif – février 2006

– Restauration de la ferronnerie –
février 2006

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Le Centre de la Paix-Dieu– N o 20 – 2006

La baie à coussiège,
une fenêtre sur le passé de la Paix-Dieu Calendrier (suite)
– Taille et finition des pierres – mars 2006
Même si la fondation de l’ancienne – Perfectionnement en patrimoine
abbaye de la Paix-Dieu remonte à 1244, architectural pour guides du tou-
l’équipe de la Paix-Dieu s’est interrogée risme – mars 2006
à l’annonce du thème des Journées du – Technique de stuc-marbre – janvier
Patrimoine 2005, à savoir le Patrimoine et mars 2006
médiéval : que pourrions-nous mon- – Toiture en cornus – avril 2006
trer alors que nos bâtiments datent des – Les marchés publics – approfon-
XVIIe et XVIIIe siècles ? C’est alors que dissement – avril 2006
Virginie Boulez, notre archéologue, – Technique de réception des pierres
nous rappela qu’entre l’aile de l’ab- – avril 2006
besse et l’église abbatiale se dressait – Introduction à la conservation des
encore le dernier témoin architectural jardins «historiques» – mai 2006
du Moyen Âge. – Colombage et torchis – mai 2006
– Maçonnerie de moellons – mai 2006
C’est à cet emplacement qu’ont été – Badigeons et enduits extérieurs
découvertes deux baies à coussiège, (2e cycle) mai 2006
typiques de cette époque. La baie à – Techniques du relevé architectural
coussiège ou à banquette est une de bâtiments en maçonnerie – juin
fenêtre qui présente du côté intérieur 2006
et en dessous du jour proprement dit, – Charpente en bois : utilisation des
une allège aménagée avec, sur un ou résines synthétiques – dates à fixer
deux côtés, un banc intégré dans la – Du bois à la charpente : caractéris-
maçonnerie et disposé perpendiculai- tiques, technologie et mise en
rement au jour ; il était destiné à rece- œuvre – dates à fixer
voir une ou deux personnes assises. – Architecture Art Déco – 7, 8 et 9 juin
Les baies à coussiège seront restaurées 2006
dans le cadre des travaux – aujourd’hui – Les orgues : relevé, investigations,
en cours – de réhabilitation de l’aile de entretien – dates à fixer
Abbaye de la Paix-Dieu. Baie à coussiège © IPW l’abbesse. – Maçonnerie de brique et pierre –
dates à fixer
– Restauration des marbres – dates à
fixer
Une collaboration au service du Patrimoine
Stages d’opportunité
Dès le début de ses activités, le Centre d’intervention sur le Patrimoine et à
de la Paix-Dieu a établi une collabora- l’aide financière apportée par le Ser- «La maison Bauwens» :
tion avec le Service de Maintenance de vice de Maintenance (subvention de – étude des ferronneries – dates à fixer
la Division du Patrimoine. Mais qu’est- 100 % du coût des matériaux à concur- – réparation des ferronneries – dates
ce que le Service de la Maintenance du rence d’un maximum de 5949 euros) à fixer
Patrimoine wallon ? Sa responsable, et, d’autre part, à l’aide technique et – méthode de nettoyage des façades
Christine Herman, nous le définit : «Le pédagogique apportée par le Centre – dates à fixer
Service de Maintenance a pour objec- de la Paix-Dieu. – étude des staffs – février 2006
tif, à moyen terme, de réduire l’am- – réparation et restauration des
pleur, donc le coût des opérations de Cette heureuse combinaison fournit par- menuiseries – mars et juin 2006
restauration lourde nécessitées, dans fois l’étincelle nécessaire pour des asso- – étude, tracé et sculpture (pierre) –
la plupart des cas, par des dégra- ciations, maîtres d’ouvrage, soucieuses décembre 2005 et juin 2006
dations avancées consécutives à l’in- de gérer leur patrimoine en bon père
suffisance ou l’absence d’entretien de famille…
régulier. En menant de manière sui- Stages à cycles multiples
vie et programmée des actions pré- Aujourd’hui, les exemples se multiplient
ventives ou curatives sur le patrimoine et des actions ont été entreprises sur le – La charpente : un chantier-école à la
immobilier classé, en instance de clas- site de l’abbaye d’Aulne, l’église de Fri- Paix-Dieu – en cours
sement ou inscrit sur la liste de sau- zet, le château d’Autelbas, les châteaux – La menuiserie en restauration et en
vegarde, le Service de Maintenance de Moha et de Logne, le colombier de conservation – module 1 : décembre
doit réussir à pallier cette carence». la Paix-Dieu et bien d’autres encore. 2005 – module 2 : mars 2006
Ces objectifs, mais aussi l’amitié qui lie,
depuis des années, le Directeur de la Preuve, s’il en fallait, que lorsque la Le programme, les dates des stages
Paix-Dieu et la responsable du Service volonté et le désir de bien faire sont au et tous renseignements complémen-
de Maintenance engageaient à travailler rendez-vous du côté du «privé» (maîtres taires peuvent être obtenus au Centre
ensemble sur de petits projets d’actions d’ouvrages, stagiaires) et du côté du sec- de Perfectionnement aux Métiers du
de formations au bénéfice du Patri- teur «public» (Service de Maintenance et Patrimoine de la Paix-Dieu, rue Paix-
moine wallon. Centre de la Paix-Dieu), il est tout à fait Dieu, 1b à 4540 Amay et sont égale-
possible d’initier une entente fruc- ment disponibles sur le site internet.
Cette collaboration se concrétise tueuse, même dans le cadre de petits
grâce, d’une part, aux autorisations projets avec des moyens modestes. Tél : 085/410.350 – Fax : 085/410.380
– Site internet : www.paixdieu.be

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