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Module pour Champs - Ecole des Producteurs

Gestion de l’eau de pluie au niveau de


l’exploitation agricole 1

Dans les systèmes pluvieux (sans irrigation) les précipitations sont la principale source
de vie pour les agriculteurs, leur bétail et leurs cultures. Une meilleure utilisation de
l’eau de pluie est un grand défi auquel font face des millions d’agriculteurs dans le
monde. Pour nourrir leurs familles, les pays des régions tropicales doivent supporter
des précipitations intenses souvent de courte durée et mal distribuées dans le temps et
l’espace. Des déficits pluviométriques sont courants au cours de la saison culturale; et
assez paradoxalement, ces déficits peuvent alterner avec des excès de précipitations
après de longues périodes pluvieuses. Malgré leur courage, la plupart des petits
agriculteurs n’ont pas les capacités pour capter assez d’eau sur leurs terres en vue de
satisfaire leurs besoins en matière d’usage domestique, d’abreuvement des animaux et
de production agricole.

Néanmoins, il est tout à fait possible pour les agriculteurs, même dans les milieux sujets
à la sécheresse, d’atteindre la sécurité alimentaire et d’obtenir de meilleures conditions
de vie. Les agriculteurs ont la possibilité de doubler voire de quadrupler les rendements
des cultures de base de leurs exploitations agricoles grâce à de meilleures stratégies de
gestion des eaux de pluie. En maximisant la collecte de l’eau de pluie sur les terres et en
réduisant les pertes par évaporation, transpiration, drainage profond et ruissellement,
les agriculteurs seront moins vulnérables à la sécheresse et obtiendront des rendements
plus élevés.

Pour faciliter l’apprentissage par les agriculteurs de ces questions et des diverses
techniques qui peuvent être expérimentées au niveau des Champs écoles paysans, ce

1
Veuillez contacter Ines Beernaerts, Spécialiste des Ressources en Eau et de la Terre, Bureau sous-régional
de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest, pour tout renseignement et feed-back sur l’utilisation de ce module.
Courriel : ines.beernaerts@fao.org.
module est divisé en quatre sous-modules. Il a pour objectif d’améliorer les
connaissances et les compétences des agriculteurs pour qu’ils expérimentent et adaptent
les pratiques de gestion de l’eau de pluie, du sol et des cultures pour une utilisation
efficace de chaque goutte d’eau.

Le premier sous-module « Mieux utiliser les eaux de pluie » a pour objectif d’améliorer
notre compréhension de l’eau de pluie et du cycle hydrologique : Comment l’eau
pénètre et quitte le champ ; et comment l’eau est utilisée par les cultures. Il se terminera
par une présentation du concept du bilan hydrique appliqué au niveau du champ.

Le second sous-module « Les options offertes aux agriculteurs pour une meilleure
gestion de l’humidité du sol » a pour objectif d’améliorer la compréhension des options
de gestion et d’investissement offertes aux agriculteurs pour une meilleure gestion de
l’humidité du sol au niveau du champ ou de la parcelle, y compris les stratégies à court
terme et à long terme. Il examine d’abord le stress hydrique au niveau du champ. Il
couvre ensuite un certain nombre de pratiques qui peuvent être adoptées en vue de
réduire l’évaporation et le ruissellement et d’accroître la rétention de l’eau au niveau du
sol et sa disponibilité pour les plantes. Ces pratiques qui sont appropriées, dépendront
des activités de l’exploitation agricole, de la taille de l’exploitation agricole, des
ressources et de la disponibilité de la main d’oeuvre et des outils.

Le troisième sous-module « Les options offertes aux agriculteurs en matière de collecte


des eaux de ruissellement » introduit les aspects de planification, de conception et de
construction ainsi que de fonctionnement et de maintien des systèmes de collecte des
eaux de ruissellement. Il présente aux agriculteurs les options technologiques actuelles
pour une meilleure collecte des eaux de pluie.

Le quatrième sous-module « Collecte des eaux de ruissellement pour les usages


domestiques et abreuvement des animaux » concerne l’évaluation des besoins en
eau des ménages et des animaux, la conception de petites structures de stockage
et stockage de l’eau pour les usages domestiques et l’abreuvement des
animaux.

Des précipitations, un champ avec une bonne couverture végétale, des plantes avec des racines
profondes et du bétail (à gauche) par rapport à un champ ayant une mauvaise couverture végétale, des
plantes malades avec des racines courtes et beaucoup de ruissellement non collecté à des fins
productives (à droite)
Sous-module 1 : Tirer le meilleur parti des
précipitations
Des précipitations erratiques constituent le principal défi des
cultures sèches
Les cultures pluviales sont souvent caractérisées par de faibles rendements dus à un
grand nombre de facteurs étroitement liés. Le principal facteur est le fait que la plupart
des petits exploitants ne tirent pas le meilleur parti des précipitations. Des études
récentes ont montré que moins de 30% des précipitations seraient utilisées de façon
productive par les cultures. La majeure partie de l’eau (plus de 70%) reçue dans le
champ se perd par évaporation à partir du sol nu, par ruissellement ou par percolation
profonde. Ces pertes peuvent être même plus importantes sur des sols en mauvaise
santé avec une faible couverture végétale (voir Figure 1.1).

Le sous-module améliorera la compréhension des agriculteurs sur la manière dont l’eau


entre un champ et sort d’un champ; et la manière dont une gestion efficace des
ressources en eau au niveau de l’exploitation agricole peut contribuer à satisfaire la
demande en eau pour l’usage domestique, le bétail et les cultures.

Les objectifs d’apprentissage


• Comprendre comment l’eau pénètre et quitte le champ ;
• Comprendre comment l’eau est utilisée par les cultures ;
• Gérer la demande en ressources en eau au niveau de l’exploitation agricole pour
satisfaire les besoins en eau des cultures ; et,
• Améliorer les connaissances et les compétences des agriculteurs sur les options de
gestion du sol et des cultures pour une utilisation efficace de chaque goutte d’eau.

Etape 1: Etudier le cycle de l’eau


La première étape d’apprentissage pour les agriculteurs est de comprendre le cycle de
l’eau (ou cycle hydrologique)- la circulation de l’eau au-dessus, sur et sous la surface du
sol. Cela aidera à identifier les options possibles pour gérer l’eau de pluie.

L’action chauffante du soleil est le facteur principal qui maintient le cycle de l’eau en
mouvement, actionnant les processus d’évaporation et de transpiration par les plantes
ainsi que les précipitations.

• Au fur et à mesure que l’eau de la terre et des plans d’eau se réchauffe – elle s’évapore
formant de la vapeur d’eau qui s’élève dans l’atmosphère, et au fur et à mesure
qu’elle s’élève, elle se refroidit et se condense pour former des nuages.
• Lorsque les nuages sont saturés, les précipitations apparaissent sous la forme la plus
courante de pluie.

Dans les régions montagneuses, des précipitations se produisent lorsque le vent pousse des
masses d’air chaud humide vers des barrières montagneuses où l’air est forcé de s’élever au-
dessus du sommet de la montagne. A mesure que l’air chaud s’élève, il se refroidit et la vapeur
d’eau se condense en gouttes de pluie (particulièrement sur le côté du vent). Par opposition, le
côté sous le vent peut rester très sec.

Qu’arrive t-il à l’eau de pluie qui tombe ?


1. Une partie des précipitations est absorbée par le sol, pénétrant le sol à travers les
fractures et les espaces poreux – ce processus est l’infiltration.
2. Une partie de cette eau est retenue par le sol – humidité du sol – où elle est disponible
pour les cultures.
3. Le reste traverse le sol, contribuant à la recharge de la nappe phréatique.
4. Une partie des précipitations qui tombent au sol, ruissellent vers les zones basses et se
retrouvent dans les rivières, les lacs et les barrages.
5. Le reste de l’eau s’évapore directement de la surface de la terre.

Tableau 1.1 Définition des principaux processus qui ont lieu au cours du cycle de l’eau.

Précipitation Indique toutes les formes d’eau qui atteignent le sol à partir de l’atmosphère. Cela
inclut : la bruine, la pluie, la rosée, la neige et la grêle.

Infiltration C’est le processus par lequel l’eau pénètre la surface du sol.

Percolation C”est le processus par le lequel l’eau traverse le sol sous la force de la gravité

Transpiration C’est le processus par lequel l’eau est absorbée par les racines des plantes, passe à
travers la tige ou le tronc et est transférée dans l’atmosphère sous forme de vapeur à
travers les feuilles.
Evaporation C’est le processus par lequel l’eau pénètre dans l’atmosphère sous forme de vapeur
d’eau, à partir de la nappe d’eau libre, de la surface du sol ou là où les
précipitations sont interceptées (c’est à dire par la végétation).

Ruissellement de C’est la partie des précipitations qui coule sur la surface de la terre vers les zones
surface plus basses (ou vers le ruisseau le plus proche) sous la force de la gravité.

Exercice utile :
1.1 Le cycle de l’eau

Figure 1.1 Le Cycle de l’eau – composantes et processus.


Figure 1.2 Comment l’eau de pluie entre dans le champ et sort du champ ?
Questions pour stimuler les discussions

Les agriculteurs devraient être encouragés à réfléchir sur les raisons pour lesquelles les
cultures utilisent une quantité limitée de pluie (moins de 30 %) à travers l’assimilation
par les racines et la transpiration par les feuilles.

• Qu’ est-ce qui limite l’infiltration de l’eau dans le sol (ex. faible quantité de pluie
tombant avec une forte intensité, surface du sol compacté, quantité de matière
organique)?
• Qu’est-ce qui limite l’assimilation de l’eau par les racines ?
• Qu’est-ce qui limite la transpiration par les feuilles?
• Comment est-ce que l’eau quitte le champ ? Quelle est la quantité d’eau perdue par
ruissellement ?

Note de discussion pour les facilitateurs - Connaissance indigène sur la pluie


Les paysans ont généralement des connaissances traditionnelles sur le climat dans
leur zone. Ils pourraient faire la liste des termes, des croyances des pratiques et des
connaissances locales/traditionnelles utilisées pour interpréter les caractéristiques de
la pluviométrie et prédire tout changement dans les caractéristiques de la
pluviométrie. L’on peut également leur demander de citer les pratiques locales de
conservation de l’eau. Essayez d’explorer cette vaste connaissance !

Etape 2: Etudier les précipitations et leur variabilité


Dans les zones arides et semi-arides, les précipitations sont souvent caractérisées par
une pluie de courte durée, d’une grande intensité, de quantité limitée et d’une grande
variabilité spatiale et temporelle. Les agriculteurs dans ces zones doivent s’adapter aux
déficits pluviométriques.

Quantité des précipitations : La quantité totale de pluie qui tombe à un endroit sur une
certaine période (mm/jour, mm/mois, mm/an).
Durée des précipitations : La période de temps au cours de laquelle la pluie tombe (en
heures ou en minutes).
Intensité des précipitations : La quantité totale de pluie qui tombe au cours
d’une période de temps donnée (mm/heure). Elle est obtenue en divisant la
quantité de pluie par sa durée.

Dans les zones arides et semi-arides du Kenya, l’on estime qu’environ 50% des
précipitations annuelles totales se produisent à des intensités supérieures à 20
mm/heure et 20-30% des précipitations annuelles totales se produisent à des intensités
supérieures à 40 mm/heure. Qu’arrive t-il au cours de telles pluies ? Lorsque la pluie
tombe trop rapidement pour être absorbée par le sol (les précipitations sont supérieures
à l’infiltration), il y a ruissellement.

Mesurer les précipitations. Les pluviomètres sont utilisés pour mesurer la


quantité de pluie comme une profondeur (mm) qui s’accumulerait au cours
d’une certaine période de temps sur une surface plane. Il est recommandé
d'introduire l'usage du pluviomètre chez les paysans. Des ‘pluviomètres
paysans’ simplifiés (expérience du Mali) peuvent être installés dans les Champs
Ecoles Paysans et les écoles. Le pluviomètre est un guide pour les producteurs
dans la conduite de leur calendrier agricole, notamment les semis à bonne date.

Installer un ‘pluviomètre paysan’ à un endroit du village pour


connaitre la quantité d’eau pluie qui tombe.
Figure 1.3 Example de pluviomètre

Enregistrer les quantités de précipitations pendant la période de croissance.


Figure 1.4 Exemple de format pour l’enregistrement journalier des données
pluviométriques (au cours d’un mois de la période de croissance).

Location: Mutomo, District de Kitui, Kenya


Year: 2005
Month: janvier

Date 1 2 3 4 5 6 7
Rainfall (mm)

Date 8 9 10 11 12 13 14

Rainfall (mm)

Date 15 16 17 18 19 20 21

Rainfall (mm)

Date 22 23 24 25 26 27 28

Rainfall (mm)

Date 29 30 31

Rainfall (mm)
Dans les zones semi-arides, la quantité totale de pluie qui tombe varie sensiblement
d’une année à l’autre et d’un mois à l’autre, reflétant les changements annuels et
saisonnier (ceci caractérise la variabilité temporelle des précipitations). Par exemple,
bien que les précipitations annuelles moyennes puissent être de 400 mm dans une zone,
il peut y avoir des années sèches au même endroit avec seulement quelques gouttes de
pluie et des années « humides » avec 600 mm de pluie.

Somme des précipitations annuelles dans la même


station (P1)
Précipitations annuelles
moyennes = la période d’enregistrement (années).

Sous les tropiques, les précipitations varient énormément en différents endroits au cours
d’une même période de temps. Par exemple, un pluviomètre au niveau d’une station
(P1) montrera des précipitations très différentes de celles d’un autre pluviomètre au
niveau d’une autre station (P2) dans le même bassin versant ou même d’un autre côté
d’un village ou d’une exploitation agricole.

Les précipitations annuelles moyennes dans la zone au cours de la période donnée sont
calculées pour obtenir une valeur représentative (dans ce cas pour le bassin versant) =
somme des précipitations mesurées au niveau des différents pluviomètres (stations)
dans la zone au cours de la période donnée divisée par le nombre de pluviomètres.

S’il y a n jauges de pluie, alors :

P moyen = ( P1 + P2 + ... + Pn )
n

Cette méthode est la plus simple. Cependant, elle est valable seulement si la zone
est plate et les pluviomètres sont distribués uniformément sur toute la zone.

Exercice utile : Calendrier saisonnier (en mettant l’accent sur les précipitations)

Etape 3: Etude de l’évaporation


Que se passe t-il lorsqu’un bol d’eau est laissé au soleil ? L’eau « disparaîtra » du bol à
mesure qu’elle est transformée en vapeur d’eau. Ce processus est l’évaporation. De la
même manière l’eau s’évapore du sol, de la végétation et des plans d’eau.

Le climat a une incidence sur le taux d’évaporation : par l’exposition au soleil (radiation
solaire) les températures de l’air et de la surface, l’humidité de l’air (humidité relative) et
le vent (vitesse du vent). La rugosité du sol et la couverture du sol (matières mortes ou
vivantes) ont aussi une incidence sur le taux d’évaporation.

Les taux d’évaporation sont supérieurs sur les terrains ensoleillés, exposés, dans des
conditions chaudes, sèches et venteuses et là où la surface du sol est nue et rugueuse. Un
air assoiffé sur la surface du sol aspire continuellement l’humidité du sol (par exemple
l’eau que l’on trouve dans les pores du sol), raison pour laquelle la surface du sol
s’assèche plus rapidement que les couches inférieures du sol.

Au cours des premières étapes de la croissance des cultures, la surface du sol est nue.
Cette absence de couverture du sol engendre des taux élevés d’évaporation et des
températures du sol excessives, rapidement asséchantes, diminuant l’humidité du sol.
Ces conditions peuvent réduire radicalement le développement des jeunes plants et
nuire à toute une culture. L’idéal serait que la température de la zone des racines pour la
germination et la croissance des plants se situe entre 25 et 35 °C. Un thermomètre à large
gamme serait un dispositif utile pour montrer aux agriculteurs à quel point les
températures de sol augmentent si le sol n’est pas protégé.

Sur les terres sèches où l’eau est rare, il est important de réduire la perte d’eau du sol par
évaporation. Les agriculteurs peuvent adopter des pratiques de gestion qui gardent la
surface du sol couverte et protégée des vents forts en vue de réduire l’exposition au
soleil, au vent et à des températures élevées. Voir aussi le sous-module ‘2 Les options
offertes aux agriculteurs en matière de gestion de l’humidité du sol’.

Mesure de l’évaporation : Des bacs d’évaporation mesurent la perte d’eau d’un plan
d’eau (mm). Cela donne une valeur de référence, qui est ensuite convertie en une
mesure relative en fonction du type de sol et de la végétation. La cuvette standard est le
Bac de classe A du U.S. Weather Bureau (Bureau américain du climat).

Exercices utiles :

1.2 Comment mesurer l’évaporation


2.3 Paillage avec résidus de cultures en vue de réduire l’évaporation

Etape 4 : Etude de la transpiration


A mesure que les feuilles transpirent à travers de petits pores de surface2, l’eau est
aspirée du sol à travers les racines et est assimilée aux tissus des plantes. Ces forces de
succion, créées à travers la transpiration des feuilles peuvent être comparées à une
personne aspirant de l’eau à travers une paille. Plus l’air est sec et chaud et plus le vent
est fort, plus la succion à partir des feuilles est élevée.

S’il n’y a pas suffisamment d’eau disponible dans le sol, les plantes transpirent peu pour
diminuer leur perte en eau. Étant donné que les plantes obtiennent leurs substances
nutritives à travers l’assimilation de l’eau, le taux de transpiration est étroitement lié à la
croissance des cultures. Plus il y a de l’eau qui passe à travers la plante, plus la plante
poussera rapidement.

Le taux de transpiration d’une culture varie en fonction de la période de croissance –


voyons l’exemple d’une culture de sorgho semée dans une parcelle labourée sans
mauvaises herbes. Il n’y aura pas de transpiration avant la germination. De l’apparition
des germes à leur pleine maturité, la transpiration des plants augmente en proportion au
développement de la feuille (et de la racine). Si le sol s’assèche pour une courte période,
les plantes cessent de transpirer mais conservent en général leur capacité de transpirer
aussi longtemps que les feuilles et les racines sont saines. Lorsque les plantes atteignent
la fin de leur cycle de vie, les feuilles et les racines s’assèchent et cessent de transpirer.

La transpiration est mesurée seulement dans un laboratoire équipé d’un phytomètre (en
mm).

Exercice utile :
1.3 Transpiration. Comment mesurer la transpiration sur le terrain

2
petits pores de surface appelés stomates
Etape 5: Etudier l’infiltration et la perméabilité
A. Infiltration

Le taux d’infiltration détermine la quantité d’eau qui pénètre la zone racinaire de la


culture et la quantité d’eau qui ruisselle, dans un type de sol. Si l’infiltration dans le sol
est limitée, l’eau va ruisseler et moins d’eau va s’accumuler dans le profil du sol pour
être utilisée par les plantes. Nous devons donc étudier comment les agriculteurs peuvent
augmenter l’infiltration de l’eau dans le sol.

La capacité d’infiltration représente la vitesse maximum à laquelle l’eau peut pénétrer


un type de sol. Au-delà de cette vitesse, la pluie tombera trop rapidement sur le sol pour
être absorbée à la surface du sol et cela engendrera un ruissellement.

Comment pouvez-vous aider le sol à retenir l’eau de pluie ? Si vous pouvez aider
l’eau de pluie à pénétrer dans le sol, une plus grande quantité d’eau sera disponible
pour vos cultures.

Quels sont les facteurs qui affectent la quantité d’eau qui pénètre dans le sol ? La
capacité d’infiltration dépend de plusieurs facteurs tels que :

• Texture du sol : Les espaces poreux sont les principales voies pour l’infiltration. L’eau
s’infiltre plus facilement à travers les gros pores (par exemple le sol sableux) qu’à
travers les petits pores (par exemple le sol argileux). C’est pourquoi l’on dit que les
sols sableux sont des sols « assoiffés ».
Que faire ? Malheureusement, vous ne pouvez pas changer la texture d’un sol.
[Veuillez aussi voir le module « Connaître votre sol »].
• Structure du sol : La taille et la distribution des craquelures entre les mottes de terre
ou agrégats ont une influence sur le taux d’infiltration. Un sol bien agrégé a un taux
d’infiltration élevé par rapport à une structure de sol compacte, massive. Le labour
manuel ou mécanisé a tendance à créer une semelle de labour – une couche de sol
compacte. [Veuillez aussi voir le module « Connaître votre sol »].
Que faire ? Vous pouvez appliquer les bonnes pratiques agricoles recommandées
dans le cadre de l’agriculture de conservation (en particulier, les pratiques minimales
de labour pour réduire la compaction). Vous devez aussi augmenter la quantité de
matières organiques pour améliorer la formation des agrégats du sol. [Veuillez aussi
voir les modules « Labour réduit, couverture améliorée du sol et rotations des
cultures » et Connaître votre sol »].
• Colmatage de surface : La force des gouttes de pluie tombant à la surface du sol cause
une fragmentation des agrégats du sol et les fines particules du sol se dispersent
provoquant le colmatage des pores de la surface. Les sols ayant une teneur élevée en
argile sont sujets à former une « carapace » qui réduit énormément la capacité
d’infiltration. Une couverture végétative dense protégera le sol de l’impact des
gouttes de pluie et réduira la formation d’une carapace. Les racines et les matières
organiques du sol augmenteront la porosité, permettant à plus d’eau de s’infiltrer
Que faire ? Vous pouvez améliorer la couverture végétative grâce à une plantation
serrée de vos cultures, des méthodes de cultures intercalaires et des cultures de
couverture. [Veuillez voir les modules « Labour réduit, couverture améliorée du sol
et rotations des cultures »]
• Profondeur du sol : Un sol peu profond atteindra rapidement le point de saturation
(moment où les pores sont saturés d’eau). Au point de saturation, il n’y a plus
d’infiltration et le ruissellement se produit. D’un autre côté, un sol profond avec une
bonne structure a la capacité de continuer à absorber de l’eau au cours d’une averse
de longue durée à moins que l’intensité ne dépasse le taux d’infiltration. Un sol
profond ayant une mauvaise structure du sol, et particulièrement avec une semelle de
labour empêche l’absorption de l’eau et réduit par conséquent le taux d’infiltration.
Que faire ? Si vous possédez un vaste terrain, vous devez sélectionnez les endroits où
le sol est le plus profond. Si vous n’avez pas le choix, vous devrez apporter de la
terre d’un autre terrain et ajouter beaucoup de matière organique pour constituer le
sol.
• Matières organiques : Un sol riche en matières organiques a la capacité d’absorber et
de retenir de l’eau et de la mettre à la disposition des plantes pour assimilation. Son
taux d’infiltration est moyen par rapport au sol sableux qui a un taux d’infiltration
élevé mais un faible pouvoir de rétention de l’humidité.
Que faire ? Vous pouvez ajouter divers types de matière organique (fumier de boeuf,
fiente de volaille, compost, sciure de bois, etc.). [Veuillez aussi voir le module « Faire
une meilleure utilisation des ressources organiques »].
• Santé du sol : Plusieurs milliers d’espèces d’organismes vivent dans les sols. Grâce à
leur activité, les plus gros, particulièrement les vers de terre, les termites et les mille-
pattes, font des galeries, augmentant ainsi la porosité du sol et l’infiltration de l’eau.
La vie du sol requiert des matières organiques pour s’alimenter, par conséquent un
sol devenu pauvre en matières organiques ne profitera plus de ce « labourage
biologique ».
Que faire ? Vous devez ajouter de la matière organique pour alimenter les
organismes vivant dans le sol. Vous devez aussi éviter de perturber le sol.
[Veuillez aussi voir le module « Mieux utiliser la vie dans le sol »].
• Labour : Un sol ayant une bonne structure, tel que le sol non dérangé d’une forêt, aura
beaucoup de pores et une bonne capacité d’infiltration par rapport à un sol dont la
structure a été détruite par un labourage excessif ou un tassement. Comme indiqué
sous « profondeur du sol », le labourage est une cause fréquente des semelles de
labour (houe ou charrue) qui limitent l’infiltration et augmentent le ruissellement.
Que faire? Vous devez éviter le labourage excessif ainsi que le tassement. Si une
semelle de labour existe et que vous possédez des bœufs de labour, vous pouvez
utiliser une sous-soleuse ou une défonceuse qui vous permettra de briser le sous-sol
compacté. Vous pouvez aussi planter des cultures de ‘jachère’ à racines profondes,
pivotantes et robustes qui peuvent briser la couche compactée (par exemple le radis et
certaines espèces agroforestières) [Veuillez aussi voir les modules « Labour réduit,
couverture améliorée du sol et rotations des cultures »].

Tableau 1.2 Taux typiques d’infiltration du sol (Brouweretal., 1986)


Type de sol Taux d’infiltration (mm/heure)
Sable moins de 30

Terreau sableux 20-30

Terreau 10-20

Terreau argileux 5-10

Argile 1-5

Dans les systèmes d’exploitation agricole utilisant les eaux de ruissellement, la zone où
le ruissellement est capturé devrait avoir un faible taux d’infiltration et la zone cultivée
dans laquelle l’eau est collectée devrait avoir un taux d’infiltration moyen (10 à 20
mm/heure).

Mesure de l’infiltration : Un infiltromètre ou un simulateur de précipitations peut être


utilisé pour mesurer l’infiltration (mm/heure) sur le terrain, sous des intensités de
précipitations simulées différentes. Les impacts peuvent être vérifiés sur la formation
d’une carapace en surface.

Exercice utile :
1.5 Mesurer à quelle vitesse l’eau s’infiltre dans le sol

B. Perméabilité

Le coefficient de perméabilité est une mesure de la « perméabilité verticale du sol » – la


vitesse avec laquelle l’eau se déplace verticalement dans le sol jusqu’au niveau de la
nappe phréatique (niveau hydrostatique). Au cours des pluies, si un sol possède une
faible perméabilité, les couches de sol deviendront rapidement saturées, étant donné que
la vitesse de la pluie dépassera la vitesse avec laquelle l’eau pénètre dans le sol. Par
contre, si un sol est très perméable, les pluies se déplaceront rapidement en profondeur
dans le sol. Dans ce cas, il y aura moins de risque de saturation et d’engorgement du sol.
Les sols engorgés en raison du manque d’air empêchent les racines de jouer leur
fonction d’assimilation des substances nutritives et de l’humidité.

La quantité d’eau qui atteint la nappe phréatique (c’est à dire la recharge des eaux
souterraines) peut être estimée (seulement sur une longue période) en observant
l’élévation du niveau hydrostatique. Cela peut être difficile si le niveau hydrostatique
est très profond.

Le processus de filtration naturelle a une incidence sur la qualité de la nappe phréatique


– les propriétés physiques, chimiques et biologiques qui sont influencées par les solides
dissous provenant de l’eau de pluie, du ruissellement, des particules du sol, des
sédiments et des roches ainsi que par les activités humaines.

Le type d’occupation des terres et les pratiques agricoles dans le bassin versant sont des
facteurs qui ont une incidence sur le degré de pollution de la nappe phréatique, par
exemple à travers l’utilisation excessive des engrais et des pesticides. Le taux de
contamination par des pathogènes, en provenance de puits non protégés et de fosses
septiques, influence aussi le degré de pollution de la nappe phréatique.

Le sol est en général considéré comme un filtre naturel étant donné qu’il a la capacité de
retenir ou de dégrader certains des polluants avant qu’ils n’atteignent la nappe
phréatique. Mais lorsque le taux de percolation est très élevé (par exemple les sols
sablonneux), une quantité importante des produits chimiques et des pathogènes
peuvent atteindre la nappe phréatique.

Exercice utile :
1.4 Percolation

Etape 6: Etude du ruissellement


Le ruissellement est l’eau qui coule sur la surface du sol sous la force de la gravité. C’est
l’eau qui reste après interception, infiltration et évaporation avant qu’elle n’atteigne les
zones basses ou le ruisseau (ou la rivière) le (ou la) plus proche.

Intensité des précipitations (RI)

Capacité d’infiltration du sol (ICS)

Figure 1.6.a .L’intensité des précipitations est moins élevée que la capacité d’infiltration du sol, RI<IC
(C'est-à-dire la vitesse avec laquelle l’eau pénètre dans le sol dépasse la vitesse des précipitations).
L’eau de pluie va donc être absorbée par le sol et ne va pas ruisseler vers l’aval.
Intensité des précipitations (RI)

Ruissellementof
f

Capacité d’infiltration du sol (ICS)


Figure 1.6.b L’intensité des précipitations est plus élevée que la capacité d’infiltration du sol, RI>IC
(C'est-à-dire la vitesse des précipitations dépasse la vitesse avec laquelle l’eau pénètre dans le sol.
L’eau de pluie qui n’est ni interceptée, ni évaporée ou infiltrée, va ruisseler vers l’aval et finalement
rejoindre les ruisseaux.

Dans les zones semi-arides où les précipitations sont le principal facteur limitant pour la
croissance des cultures, des systèmes de collecte des eaux de ruissellement peuvent être
conçus pour capter et faire un meilleur usage des eaux de ruissellement qui autrement
seraient perdues. Des systèmes de collecte des eaux de ruissellement sont utilisés pour
stocker l’eau de ruissellement dans le profil du sol de l’aire cultivée et, dans certains cas,
retenir les sédiments et les substances nutritives du sol pour une meilleure productivité
agricole.

La plupart des méthodes de collecte des eaux de ruissellement recommandées dans ce


module sont liées à la collecte, au stockage et à l’utilisation des eaux ruisselant à la
surface du sol.

Le ruissellement (m3/s) peut être mesuré en utilisant des parcelles de ruissellement

Processus du ruissellement : L’équilibre entre l’intensité des précipitations et la capacité


d’infiltration du sol détermine le processus de ruissellement (Figures 10.3a et 10.3b).

Les quantités élevées de ruissellement sont occasionnées par des pluies importantes et
intensives de courte durée, ce qui est une caractéristique des précipitations dans les
zones (semi-)arides. Le ruissellement cause l’érosion suite au détachement et transport
des particules par l’eau en mouvement. Différentes techniques de conservation du sol,
des mesures physiques (diguettes, terrasses, cuvettes d’infiltration, etc.) ou des pratiques
agronomiques (culture en courbes de niveau, agroforesterie, etc.), sont utilisées pour
contrôler le ruissellement et l’érosion. Les systèmes d’exploitation agricole utilisant les
eaux de ruissellement ont le double avantage de retenir l’eau de ruissellement et le sol
dans l’aire cultivée pour une meilleure productivité agricole tout en contribuant au
contrôle de l’érosion du sol dans le bassin versant.

Les facteurs ayant une incidence sur l’écoulement : la quantité de ruissellement produite
au cours d’un orage donné dépend du type de sol, de la végétation, de la pente, des
caractéristiques des précipitations (intensité et durée) et de l’humidité antérieure du sol.

Type de sol : Pourquoi, les sols meubles, sablonneux ont-ils en général des capacités
d’infiltration élevées tandis que les sols argileux lourds ou les sols riches en argile ont de
faibles capacités d’infiltration? Les sols sablonneux ont de gros pores qui permettent un
passage de l’eau plus aisé vers les couches plus profondes tandis que les sols argileux
ont de petits pores. En outre, dans les zones arides et semi-arides, comme indiqué ci-
dessus, les sols ayant une teneur élevée en argile sont sujets à la formation d’une
carapace sous des intensités élevées de précipitations. Cette carapace réduit fortement la
capacité d’infiltration et cause le ruissellement de surface d’une importante quantité
d’eau, même lorsque la durée des précipitations est courte.

Pente : Pourquoi les pentes abruptes produisent-elles plus de ruissellement que les
pentes douces ? La vitesse à laquelle l’eau se déplace de l’amont à l’aval sur une pente
douce est faible par rapport à celle d’une pente abrupte, ce qui donne plus de temps à
l’eau pour s’infiltrer dans le sol.

Végétation : Pourquoi une zone ayant une végétation dense produit-elle moins de
ruissellement qu’un sol nu ? Par exemple, dans le district de Laikipia (Mukogodo) au Kenya,
on a remarqué que le sol nu peut produire de grosses quantités de ruissellement. Sur une parcelle
expérimentale de 20 m2, 50% de la pluie tombée sur une prairie nue a produit un ruissellement.
La végétation ralentit le ruissellement, particulièrement sur les pentes douces donnant
plus de temps à l’eau de s’infiltrer. Le système racinaire et les matières organiques du sol
dans une zone avec végétation augmentent la porosité du sol et par conséquent facilitent
l’infiltration. Les branches et les feuilles interceptent les précipitations, réduisant la
quantité de pluie qui atteint le sol. L’interception des précipitations sur le feuillage
dépend du type de végétation et du stade de croissance. Par exemple, une culture de
céréales a une plus petite surface d’interception qu’une couverture gazonnée dense.

Couverture végétale : Pourquoi la couverture végétale réduit-elle le ruissellement ? Les


contacts physiques entre une couverture végétale et la surface de sol entravent et
ralentissent le mouvement du ruissellement, accordant plus de temps à l’infiltration. En
outre, la couverture végétale absorbe la plus grande partie de l’énergie des gouttes de
pluie qui tombent et empêche par conséquent la formation d’une carapace de surface. Le
paillis de feuilles ou d’herbes qui peut être facilement aplati par les gouttes de pluie
développera un degré élevé de couverture de contact et réduira considérablement le
ruissellement, même sur des pentes abruptes et sur des sols ayant de faibles taux
d’infiltration.

Estimation du ruissellement
La conception des systèmes de collecte des eaux de ruissellement exige la connaissance
de la quantité de ruissellement qui sera produite par les averses dans un bassin versant
donné. La quantité de ruissellement est estimée comme étant un pourcentage fixe de la
quantité des précipitations en utilisant un coefficient de ruissellement.

Ruissellement (mm) = Précipitations (mm) x Coefficient de ruissellement (%)


Le coefficient de ruissellement (k) varie considérablement suivant les caractéristiques du
bassin versant (en particulier le type de sol, la pente et la végétation varient et influent
sur la quantité de ruissellement produite au cours d’une pluie donnée). Les valeurs des
coefficients de ruissellement sont disponibles à partir de manuels standards.

• Dans les bassins versants des zones rurales, le coefficient de ruissellement varie entre
0,1 et 0,5. Cela signifie que dans la plupart des cas, 10 à 50% des précipitations
ruissellent.
• Dans une prairie, le coefficient de ruissellement le plus faible (k=0.1) peut être trouvé
sur des sols sablonneux ayant une pente douce (moins de 2%) tandis que le coefficient
de ruissellement le plus élevé (k=0.5) peut être trouvé sur des sols argileux ayant une
pente abrupte (entre 10 et 30 %).
• Les couvertures de sol étanches (par exemple les routes bitumées) peuvent même
avoir un coefficient de ruissellement plus élevé (k=0,7 à 0,95) – elles sont relativement
imperméables et l’eau ne peut donc pas s’infiltrer facilement.
• Lorsque l’on conçoit des systèmes de collecte des eaux de ruissellement à partir des
routes, un coefficient de ruissellement compris entre 0,7-0,8 est approprié.

Quantité de ruissellement à collecter dans un bassin versant donné


Quantité estimée de ruissellement à collecter (litre) = Ruissellement (mm) x aire du
bassin hydrologique ou aire de ruissellement (m2)

En raison de la grande variabilité des précipitations dans les zones semi-arides, la


quantité réelle de ruissellement recueillie au cours d’une saison particulière est plus ou
moins égale à la quantité estimée de ruissellement à recueillir. Les agriculteurs ont donc
besoin de prévoir les précipitations extrêmes et de concevoir des systèmes de collecte
des eaux de ruissellement qui peuvent faire face à de grandes variations de
ruissellement. Par exemple, chaque fois que les pluies réelles sont supérieures aux pluies
nominales (le maximum qui se produit régulièrement et pour lequel la structure a été
conçue), un excès de ruissellement peut endommager les structures. Les agriculteurs qui
ont conscients de ce risque construiront un déversoir (ou vidange) pour éliminer le
ruissellement excessif. De la même façon, chaque fois que les précipitations réelles sont
exceptionnellement faibles pendant la saison culturale, un écoulement insuffisant peut
entrainer un déficit en humidité du sol. Ici encore, les agriculteurs qui sont conscients de
ce risque adopteront des mesures complémentaires de gestion de l’humidité du sol pour
conserver l’humidité du sol disponible dans l’aire cultivée.

Exercices utiles :
2.1 Estimation de la quantité de ruissellement à récolter
2.4 La boite ‘pédo’ didactique.

Etape 7: Exigences en eau des cultures


En l’absence d’eau, les cultures ne peuvent pas croître. L’eau, ainsi que certaines
substances nutritives sont absorbées par les racines et transportées à l’intérieur de la
plante. La plante transpire presque toute l’eau absorbée par les racines et seule une toute
petite fraction est conservée dans la plante. Dans les zones cultivées, le sol perd aussi de
l’eau directement par évaporation. Les processus ont déjà été expliqués qualitativement
dans ce sous-module. Nous allons maintenant les évaluer avec précision.

Les exigences en eau d’une culture sont la quantité d’eau dont a besoin une culture
spécifique au cours d’une période de croissance complète, c’est à dire la quantité d’eau
nécessaire pour « l’Evapotranspiration » (ET) = la somme de l’évaporation (E) et de la
transpiration (T).

1. ETculture (mm/jour) – l’évapotranspiration de la culture est le ET maximum ou


potentiel d’une culture spécifique dont la croissance n’est pas limitée par la
disponibilité en eau.
2. ETo (mm/jour) – l’évapotranspiration de référence est le ET maximum ou potentiel
d’une culture de référence, c’est à dire l’herbe dont la croissance n’est pas limitée par
la disponibilité en eau. Elle prend en compte l’influence du climat. Le ET moyen est
évalué en utilisant le tableau 1.3.
3. Kculture – le facteur cultural qui est multiplié par l’ETo pour évaluer l’ETculture. Ce facteur
cultural Kculture se rapporte aux caractéristiques de la culture spécifique à cultiver, voir
Tableau 1.4.

Exigences en eau des cultures : ETculture = Kculture X ETo

4. ETr – l’évapotranspiration réelle de la culture est l’ET d’une culture spécifique, qui
peut être inférieure à l’ET culture lorsque la culture connaît un stress en matière d’eau
ou d’autres types de stress physiologique. Pour la plupart des cultures la production
est réduite lorsque l’ETr est inférieure à l’ETc.

Le climat, notamment le soleil, la température de l’air, l’humidité et la vitesse du vent,


influence les exigences en eau d’une culture spécifique. Les besoins en eau les plus
élevés des cultures se retrouvent dans les zones chaudes, sèches, balayées par le vent et
ensoleillées. L’on trouve les valeurs les plus faibles dans les lieux frais, humides et où le
temps est couvert (avec peu de vent ou sans vent). Par exemple, une certaine variété de
maïs cultivée sous un climat frais aura besoin de moins d’eau par jour que la même
variété de maïs cultivée sous un climat plus chaud.

Le tableau 1.3 indique les besoins en eau moyens journaliers d’une culture de référence,
c'est-à-dire l’herbe. L’ETo journalier pour différentes régions agroclimatiques est fournie
par une gamme de températures journalières différentes.

Tableau 1.3 ETmoyenne pour différentes régions agroclimatiques en mm/jour


Régions Température moyenne journalière (°C)

Frais Modéré Chaud

~10°C 20°C > 30°C


Régions tropicales et subtropicales

- humides et sub-humides 2-3 3-5 5–7

- arides et semi-arides 2-4 4-6 6–8

Région tempérée

- humides et semi-humides 1-2 2-4 4–7

- arides et semi-arides 1-3 4-7 6–9

Par exemple, l’herbe de référence cultivée dans une région semi-aride sous un climat
tropical avec une température moyenne de 20°C a besoin de 4 à 6 mm d’eau par jour. La
même herbe cultivée dans une région sub-humide des régions tropicales avec une
température moyenne de 10°C a besoin de 2 à 3 mm d’eau par jour.

Les caractéristiques de la culture déterminent les besoins en eau :


Les agriculteurs apprendront que certaines cultures requièrent plus d’eau que d’autres
et que certaines cultures ont besoin d’eau à des étapes spécifiques de leur croissance. A
travers une meilleure compréhension, les agriculteurs peuvent optimiser la sélection des
cultures et la disponibilité de l’eau.

1. Le type de culture influe sur les besoins journaliers (maximum) en eau d’une culture
qui a atteint son développement complet. Par exemple une culture de maïs qui a atteint
son développement complet aura besoin de plus d’eau par jour qu’une culture d’oignon
qui a atteint son développement complet.

Pour la comparaison des besoins en eau de diverses espèces de cultures, nous


déterminons la quantité d’eau dont elles ont besoin par rapport à l’herbe standard, en
référence à une culture en pleine maturité, dont le besoin d’eau est maximum (‘période
de pointe’) c'est-à-dire que les plantes ont atteint leur taille maximale, couvent le sol de
façon optimale et ont commencé à fleurir ou à porter des graines. Le tableau 1.4 indique
cinq groupes de cultures.

Tableau 1.4 Coefficient de culture Kc au cours de la « période de pointe » de différentes cultures du


champ par rapport à l’herbe standard
0.7 * ETo 0.9 * ETo ETo 1.1 * ETo 1.2 * ETo
Cultures qui ont Cultures qui ont Cultures qui ont Cultures qui ont Cultures qui ont
besoin de 30% besoin de 10% besoin d’autant besoin de 10% besoin de 20%
moins d’eau que moins d’eau que d’eau que l’herbe plus d’eau que plus d’eau que
l’herbe au cours l’herbe au cours de au cours de la l’herbe au cours l’herbe au cours
de la « période la « période de « période de de la « période de la « période
de pointe » pointe ». pointe ». de pointe » de pointe »
- agrumes - concombres - carottes - orge - riz paddy
- olives - radis - crucifères (chou, - haricot - canne à sucre
- raisins - courge chou-fleur, brocoli, - maïs - banane
etc.) - lin - arbres fruitiers &
- laitue - céréales à petits à noix avec une
- melon grains culture de
- oignon - coton protection
- arachide - tomate
- piment - aubergine
- épinard - lentille
- thé - mil
- cacao - avoine
- café - pois
- arbres fruitiers & - pomme de terre
à noix proprement - carthame
cultivés - sorgho
- soja
- betterave
sucrière
- tournesol
- tabac
- blé

Le tableau 1.4 peut aider à familiariser les utilisateurs avec des valeurs typiques.
Toutefois, en pratique, lorsque des calculs détaillés sont requis, l’ont fait référence au
manuel No. 3 « Besoins en eau d’irrigation » de la série FAO sur la gestion des eaux en
irrigation.

Exemple : Dans une certaine zone, l’herbe standard (ETo) a besoin de 5,5 mm d’eau par
jour. Dans la même zone, étant donné que sa valeur de coefficient Kculture est 1,1, le maïs
aura besoin de 10% plus d’eau que l’herbe standard. Le maïs aura donc besoin de 5,5 +
0,55 = 6,05 mm d’eau par jour.

2. La durée de la période de croissance d’une culture influe aussi sur les besoins en eau
journaliers et saisonniers de la culture. Les espèces ou variétés de cultures à cycle court
(par exemple les poix avec une période de croissance totale de 90-100 jours) ont
généralement des besoins en eau saisonniers plus faibles, et sont donc mieux adaptés à
des milieux secs. Les cultures de longue durée, par exemple les melons, ont une durée
de période de croissance totale de 120-160 jours et les cultures pérennes, par exemple les
arbres fruitiers, poussent pendant de nombreuses années.

Une agriculture réussie sur les terres sèches requiert la sélection de cultures
ayant des besoins en eau qui peuvent être satisfaits par les précipitations et
l’humidité disponible dans le sol au cours de la période de croissance. Cela
présente le défi de recueillir autant d’eau que possible dans la zone des racines.
Nous avons besoin d’analyser les besoins en eau des cultures en termes de
maxima journaliers (les moments des plus grands besoins) et de besoins totaux
pour toute la période de croissance dans l’évaluation de l’adéquation des plantes
et des dates optimales de plantation.
3. Influence des phases de croissance. Un plant de mais adulte aura besoin davantage
d’eau qu’un jeune plant de mais. Les procédures courantes pour calculer les exigences
en eau de la culture se distinguent en quatre phases de croissance principale dans le
développement de la culture :

a. La phase initiale: C’est la période qui débute avec l’ensemencement ou le repiquage


jusqu'à ce que la culture couvre environ 10% de la surface du sol. Pendant cette étape
initiale, les exigences en eau de la culture sont estimées à 50% de ses besoins en eau
pendant l’étape de la mi-saison lorsque la plante est à maturité.
b. La phase de développement. Ceste phase débute à la fin de la phase initiale et dure
jusqu’à ce que 70 à 80% de la couverture du sol soit atteint. Durant la phase de
développement de la plante, ses besoins en eau augmentent progressivement.
c. La phase de mi-saison: Cette phase commence à la fin de la phase de croissance de la
plante et dure jusqu’à la maturité ; elle inclut la floraison et la formation des grains.
La demande en eau de la plante est la plus importante pendant la mi-saison (100%).
d. La phase d’arrière saison. Cette phase débute à la fin de la phase de la mi-saison, dure
jusqu’au dernier jour de la récolte et inclut le murissement. Les plantes que l’ont
récolte à l’état frais ont besoin d’un maximum d’eau (100%) jusqu’au dernier moment
alors que les plantes récoltées á l’état sec requièrent un minimum d’eau (25%)
puisqu’on les laisse se dessécher.

Autres facteurs qui influencent l’évapotranspiration réelle (ET r )


Des facteurs tels que la salinité du sol, un manque de fertilité, des horizons pédologiques
impénétrables ou la présence de maladies et d’organismes nuisibles peuvent limiter la
croissance de la plante et réduire l’ETr. D’autres facteurs tels que la couverture du sol, la
densité culturelle et l’humidité du sol doivent entrer en ligne de compte dans
l’évaluation de l’ETr. L’effet de l’humidité sur l’ETr dépend principalement de
l’importance du déficit en eau et du type de sol. D’un autre coté, un excès d’eau pourrait
entraîner une saturation qui endommagerait les racines et limiterait l’absorption de l’eau
par les racines en inhibant la respiration.

Dans l’évaluation du taux d’ETr, il faudrait porter une attention particulière aux diverses
pratiques que l’exploitant peut adopter pour modifier les facteurs (climatiques et
culturaux) affectant le processus d’ET. Les pratiques culturales et l’usage de l’irrigation
peuvent altérer le microclimat ainsi qu’à affecter les caractéristiques de la plante, de
l’humidité du sol et de la surface cultivée. Un brise-vent (ex : arbres plantés) réduit la
vélocité du vent et le taux d’ETr des cultures protégées. L’effet de ce dispositif est non-
négligeable surtout dans des conditions climatiques ventées, chaudes et sèches bien que
l’évapotranspiration des arbres eux-mêmes pourrait contrecarrer tout gain.
L’évaporation du sol peut être élevée quand le sol est mouillé et les arbres sont
clairement espacés. L’usage de paillis, spécialement quand la plante est petite est une
méthode effective pour réduire de façon significative l’évaporation du sol. Ces pratiques
seront introduites et discutées plus bas dans le sous-module sur les options offertes aux
‘exploitants’ pour la gestion de l’humidité du sol.

Généralement, on indique les exigences en eau de la plante en termes de profondeur


d’eau en millimètres par jour, mois ou saison. Dans plusieurs pays les données locales
sur les besoins en eau peuvent être obtenues auprès du Service de vulgarisation ou du
Ministère de l’agriculture. La FAO offre également des références sur les besoins en eau
des plantes à travers le monde (voir : FAO Irrigation and Drainage Paper No. 56 “Crop
Evapotranspiration”). Cependant, il se pourrait que ces informations ne soient pas
disponibles, nécessitant alors une estimation approximative sur le champ.

Note: Demande en eau pour l’irrigation: La quantité d’eau d’irrigation dépend non
seulement de la quantité d’eau de pluie mais également de la quantité totale de l’eau
requise par les plantes pendant la saison de croissance intense (ETculture). Pour plus
d’informations sur la gestion de l’irrigation, nous recommandons d’utiliser les
directives, procédures et outils de formation fournis pour assister les associations
d’utilisateurs d’eau dans l’opération et l’entretien des systèmes d’irrigation des
exploitants (voir FAO Land and Water Digital Media Series CD Rom No. 14
‘Participatory training and Extension in Farmers’ Water management).

Etape 8: Comment stocker un maximum d’eau de pluie dans le sol


pour les cultures?
Ci-dessus, nous avons appris comment l’eau de pluie pénètre et quitte le champ.
Récapitulons, l’eau peut entrer dans ton champ de deux manières :
• pluie
• ruissellement (venant de l’amont)

Cette eau peut ensuite quitter le champ en prenant plusieurs chemins :


• s’infiltrer dans le sol et être retenue dans le sol
• traverser les couches du sol pour recharger les eaux souterraines
• ruisseler hors du champ vers l’aval
• s’évaporer dans l’atmosphère
• être absorbée par les racines et transpirée par les feuilles dans
l’atmosphère

On peut exprimer ce concept sous forme d’une équation simple :

Eau entrante Eau sortante Eau ‘bue’


par la
(gains) (pertes)
plante
Percolation + Ruissellement
Eau Pluie + Eau ‘bue’
(aval) + Evaporation +
stockée = Ruissellement (de - + par la
Transpiration par mauvaises
dans le sol l’amont) plante
herbes

Une plante est régulièrement assoiffée. Aussi, il faut s’assurer qu’il y ait
suffisamment d’eau dans le sol pour satisfaire ces besoins. On peut maximiser la
quantité d’eau de pluie stockée dans le sol de deux manières :
. En augmentant la quantité d’ ‘eau entrante’ dans le champ (gains) – par
exemple, en recueillant l’eau de ruissellement (de l’amont) dans l’aire cultivée
(Voir plus tard dans le module).
. En réduisant la quantité d’ ‘eau sortante’ (pertes) – par exemple, en réduisant la
percolation, le ruissellement vers l’aval, l’évaporation et la transpiration par les
mauvaises herbes.

Exercice utile :
Exercice 1.7 Bilan hydrique au niveau du champ
Exercice 1.1 Le cycle de l’eau
Bien que le cycle de l’eau soit généralement utilisé pour expliquer la circulation de l’eau
au niveau global, il peut également servir à expliquer la circulation de l’eau au niveau et
d’un bassin versant, d’un village et ou d’une culture.

Objectif d’apprentissage Période


• Améliorer la compréhension de la Cet exercice peut être entrepris à n’importe
circulation de l’eau et ses diverses formes quelle saison de l’année, n’étant pas limitée
en rapport avec une situation locale à une par des conditions climatiques défavorables.
échelle familière Naturellement il est effectué au début de la
Préparations séquence du module sur la gestion de l’eau.

• Avant l’exercice, les participants


pourraient se livrer à un brainstorming sur
Outils:
les différentes composantes (soleil,
nuages, plantes, lac/rivière/océan et sol)  Papier
et processus du cycle de l’eau  Stylo

Durée: 2 heures

Étapes
Au village (voir Figure 1.1. ‘Cycle de l’eau’)

1. Répartir les participants en petits groupes de 3 à 5 personnes.


2. Dessiner une section du village (voir Exercice « Promenade transversale ») et indiquer
où l’on peut trouver de l’eau (ex : rivières, ruisseaux, puits, etc.)
3. Discuter au sein des groupes dans quel sens l’eau circule généralement en utilisant le
diagramme (c-à-d. que se passe-t-il quand il pleut ?)
• D’où vient l’eau? Indiquer les ‘entrées’ à l’aide de flèches.
• Où va l’eau (au dessus, sur, et sous le sol)? Indiquer les ‘sorties’ à l’aide de flèches et
montrer le stockage de l’eau dans le sol.
4. Discuter au sein des groupes de l’importance relative des différents types d’eau (c-à-d.
eau de pluie, eau de surface, eau souterraine)
5. Comparer la situation en matière d’eau dans le village pendant la saison sèche et
pendant la saison des pluies (remarque: Cette comparaison peut être effectuée en
utilisant le calendrier saisonnier de l’exercice correspondant)
• A quelle période l’eau est-elle disponible?
• Quels sont les changements majeurs (accès à et disponibilité de l’eau) entre la saison
sèche et la saison des pluies?
6. Chaque groupe fera une présentation en plénière. Débattre des différences entre les
groupes.
Au niveau de la culture (voir figure 1.2 « Comment l’eau entre dans le champ et sort
du champ’ ? »)

1. Sur le dessin de la section, encadrer une plante et ses racines.


2. En faisant référence à cet encadrement, discuter de façon plus spécifique comment
l’eau de pluie s’échappe de la parcelle.
• Quelles sont les pertes ‘productives’ (c-à-d l’eau utilisée pour la croissance des
cultures) et les pertes ‘non-productives’?
• Quels sont les changements observés au fil des années ? Indiquer les changements au
fil des ans par =, ou
• Quelles sont les causes potentielles et les options disponibles pour renverser les
tendances négatives ?
3. Débattre des pratiques culturales actuelles (c-à-d. le paillage, etc.) qui réduisent les
pertes ‘non-productives’ et augmentent le stockage de l’eau dans la section du sol.
4. Chaque groupe fera une présentation en plénière. Débattre des différences entre les
groupes
Exercise 1.2 Evaporation
Que se passe t-il lorsqu’un bol d’eau est laissé au soleil ? L’eau « disparaît » du bol à
mesure qu’elle est transformée en vapeur d’eau. Ce processus est l’évaporation. De la
même manière l’eau s’évapore du sol, de la végétation et des plans d’eau.

Objectif d’apprentissage Durée

• Mesurer la quantité d’eau qui 30 minutes avant l’expérimentation.


s’évapore sous diverses conditions Revenir à la même heure le jour suivant.

Préparation Outils

– • Plusieurs récipients peu profonds,


identiques, pouvant contenir de l’eau
Période
• Règle
Pendant une journée ensoleillée, à n’
importe quelle période de l’ année • Eau

Etapes

1 Remplir plusieurs récipients peu profonds avec la même profondeur d’eau.


Mesurer la profondeur d’eau (en millimètres) dans les récipients.
2 Mettre un des récipients au soleil et un autre à l’ombre (par exemple, sous un
arbre). Mettre de l’herbe coupée ou des spathes sèches de maïs sur le troisième
récipient et le mettre au soleil. Si vous avez plus de récipients, vous pouvez les
mettre dans différents endroits – par exemple, dans un endroit venté, à
l’intérieur d’une case, ou sur le sol sous une culture de maïs. Mettre les récipients
en dehors de la portée des enfants et des animaux.
3 Ne pas toucher aux récipients pendant 24 heures.
4 A la même heure le jour suivant, mesurer la profondeur de l’eau dans chaque
récipient.
5 Discuter avec les participants de ce qu’ils ont observé.

Questions pour stimuler la discussion

• Quel est le récipient qui contient le moins d’eau? Le plus d’eau? Pourquoi?
• Ou est parti l’eau qui s’est évaporée? Est-ce perdu pour toujours?
• Est ce que plus d’eau ou moins d’eau va s’évaporer si le ciel est couvert? Si
la température est basse? A une période différente de l’année?
Exercice 1.3 Transpiration [adapté de SAFR (2004)]

La transpiration est un processus par lequel l’eau est absorbée par les racines des
plantes, passe à travers la tige ou le tronc et est transférée dans l’atmosphère sous forme
de vapeur à travers les feuilles A mesure que les feuilles transpirent à travers de petits
pores de surface, l’eau est aspirée du sol à travers les racines et est assimilée aux tissus
des plantes. Ces forces de succion, créées à travers la transpiration des feuilles, peuvent
être comparées à une personne aspirant de l’eau à travers une paille.

Objectif d’apprentissage : Durée


Visualiser le processus de transpiration en observant l’eau 30 minutes
transpirée par les feuilles de la plante à travers les petits Outils
pores qui se trouvent à leur surface.
• Un sac en plastique
transparent d’à peu près
Période 30cm x 40cm
Cet exercice peut être effectué à n’importe quelle période
de l’année et n’est pas limité par les mauvaises conditions • Une ficelle
météorologiques. Il est donc logiquement effectué au début
de la séquence du module sur la gestion de l’eau de pluie.

Etapes
1. Choisir un champ où le sol est humide et où l’on peut trouver des plantes à grandes
feuilles.
2. Choisir une plante haute à l’ombre et envelopper un sac en plastique transparent
propre et sec sur la partie supérieure des tiges pour couvrir la majeure partie des
feuilles.
3. Patienter entre 10 à 15 minutes, retirer le sac en plastique, observer et mesurer la
quantité de gouttes d’eau résultant de la transpiration des feuilles à l’intérieur du sac
4. Répéter les étapes 1 à 3 au soleil ou à des heures différentes de la journée (tôt le matin,
tard dans l’après-midi, le soir).
5. Comparer les différences.
Exercice 1.4 Percolation [adapté de FAO, 2000)]
Le taux de percolation est une évaluation de la ‘perméabilité verticale du sol’ – la vitesse
à laquelle l’eau traverse le sol verticalement jusqu’à la nappe phréatique (c-à-d le niveau
de l’eau souterraine). Lorsqu’il pleut sur un sol à faible perméabilité, les couches
supérieures du sol sont rapidement saturées puisque la vitesse à laquelle les pluies
tombent dépasse la vitesse à laquelle l’eau de pluie pénètre dans le sol. Dans le cas d’un
sol très perméable, l’eau de pluie pénètre dans le sol et s’infiltre plus rapidement de
sorte qu’il y a moins de risque de saturation ou d’engorgement. Cet exercice aidera à
visualiser les vitesses de percolation de sols différents et les effets de ces différences.

Objectif d’apprentissage Durée


• Visualiser la percolation profonde et sa contribution 1 heure initialement; des
potentielle à la recharge de l’eau souterraine observations supplémentaires le(s)
jour(s) suivant(s)
Préparation
Recueillir deux ou trois types de sols différents; du sol
sablonneux, du sol riche en matière organique et du
Outils
sol argileux
• 4 bouteilles de deux litres
Période • 1 couteau affuté
• de la colle
Cet exercice peut être effectué à n’importe quelle
période de l’année et n’est pas limité par les
mauvaises conditions météorologiques.

Étapes
1. Répartir les participants de CEP en sous groupes de 3 à 5 personnes chacun; chaque
groupe effectue l’exercice.
2. Couper le haut des bouteilles de soda et percer de petits trous dans le fond pour
permettre à l’eau de s’écouler vers le bas.
3. Remplir chaque bouteille avec un type de sol différent
4. Couper le bas des deux autres bouteilles et les placer en dessous des deux bouteilles
remplies de terre. Verser la même quantité d’eau (un verre plein) dans chaque
bouteille. Disposez les bouteilles de manière à permettre aux participants de voir ce
qui va se passer dans les minutes qui suivent.
5. Chaque groupe doit présenter les résultats pour chaque type de sol. Ces résultats
devraient inclure la quantité de recharge d’eau souterraine par unité si l’eau de pluie
est mesurée par unité de surface (uniquement pour les agents de vulgarisation).
6. Présentation en plénière et discussion.
Quelques questions à discuter
• Quels sont les différents facteurs qui influencent le taux de percolation d’un sol et par
conséquent la recharge de l’eau souterraine ?
• Quelle est la profondeur de l’eau souterraine dans votre zone? Est-elle sujette à des
fluctuations ?
• Comparer la situation dans le village au fil des ans
- Quelles sont les perceptions des exploitants en ce qui concerne la quantité et la
qualité de l’eau souterraine?
- Dans quelle mesure la situation a-t-elle changé lors des 10 ou 20 dernières années?
- Quelles sont les causes majeures de la pollution de l’eau souterraine?
Exercice 1.5 Infiltration

L’infiltration est un processus par lequel l’eau pénètre la surface du sol. L’eau est
absorbée par le sol et pénètre la zone racinaire de la culture à travers les fractures et les
espaces poreux. Si l’infiltration dans le sol est limitée, moins d’eau s’accumulera dans le
profil du sol et plus d’eau ruissellera.

Objectifs d’apprentissage Durée


• Mesurer l’infiltration de l’eau dans 1 h 30 mn
différentes situations
• Observer les différences à la surface du sol Matériel
et dans le sol avant et après l’infiltration 1. Deux anneaux d’infiltration en métal
• Comprendre les facteurs qui affectent la (voir image ci-dessous) ayant un
vitesse à laquelle l’eau peut pénétrer un diamètre d’au moins 20 cm et une
sol donné hauteur d’au moins 15 cm (les anneaux
peuvent être fabriqués à partir de bidons
Période d’huile, de grande boîte de conserve ou
Après avoir discuté de l’influence des macro- de pièces de métal)
organismes sur la surface du sol et dans le profil 2. Source d’eau
du sol. 3. Deux seaux de 10 litres
4. Montre
Préparations 5. Papier
Identifier deux ou trois sites différents pour cette 6. Stylos
expérimentation sur l’infiltration, par exemple, un 7. Marteau
sol très argileux et un sol sablonneux, un champ
labouré et un champ en jachère. Préparer les
anneaux d’infiltration.

Etapes
1. Déterminer les 2 ou 3 sites où exécuter l’expérimentation
2. A chaque site, introduire avec précaution l’anneau d’infiltration dans le sol à
une profondeur d’à peu près 10cm. Si le sol est dur, utiliser le marteau tout
en s’assurant que le sol autour de l’anneau est dérangé le moins possible.
3. Enregistrer l’heure de démarrage de l’exercice et verser doucement 10 litres
d’eau (éventuellement mélangée avec une petite quantité de peinture à eau)
dans l’anneau d’infiltration. Essayez de faire en sorte qu’une couche d’à peu
près 1cm d’eau couvre le sol jusqu’à ce que les 10 litres d’eau infiltrent le sol
complètement, marquant ainsi la fin du chronométrage.
4. Analyser les résultats et discuter les raisons de la différence entre les
périodes de temps nécessaires pour l’infiltration de l’eau dans les deux sols.
5. Vérifier les différences de vitesse d’infiltration des deux sols, en les observant
et en manipulant leur texture entre les doigts.
6. Creuser le sol et observer le profil mouillé du sol
7. Discuter en plénière les différentes infiltrations et leurs conséquences sur la
gestion de ces sols et des cultures qui y sont cultivées.

Quelques questions à soulever


• Dans quel sol l’eau s’est –elle infiltrée le plus rapidement ?
• Selon vous, qu’ est-ce qui explique l’infiltration rapide ou lente de l’eau ?
Quels sont les différents facteurs qui affectent la vitesse d’infiltration d’un
sol ?
• Comment les pratiques de gestion peuvent-elles influencer la vitesse
d’infiltration ?
• Que se passera-t-il si l’eau ne s’infiltre pas rapidement ?
• Quelles conséquences cela aura-t-il pour les exploitants, la communauté et
l’environnement ?
• Le diagramme suivant peut être utilisé pour présenter les résultats (Source :
Settle, 2001)
• Quel est l’impact de la vitesse d’infiltration sur l’eau de ruissellement,
l’érosion du sol et la percolation profonde ?
Exercice 1.6 Besoins en eau des cultures
Les exigences en eau des cultures constituent la quantité d’eau dont une culture
spécifique a besoin lors d’une saison entière de croissance, c'est-à-dire la quantité d’eau
utilisée par l’évapotranspiration (ET)= la somme de l’évapotranspiration ( E ) et la
transpiration (T).

Exigences en eau des cultures = ET culture = K Culture x ETo

Objectifs Préparation
d’apprentissage Collecter les données de stations de recherche voisines sur les
• Comprendre ce qui besoins en eau des principales cultures cultivées par les
influence le besoin en agriculteurs pour chaque mois de la campagne agricole. Si ce
eau des cultures n’est pas possible, consulter les tables 1.3 et 1.4 pour connaitre
les besoins en eau des cultures. L’ETo moyen pour les différentes
• Déterminer les régions agro-climatiques (mm/jour) et le coefficient de culture Kc
besoins en eau de pendant la haute saison de diverses cultures en comparaison avec
différentes cultures l’herbe normale, se trouvent respectivement au Tableau 1.3 et au
tableau 1.4
Période
Pendant la saison Matériel
culturale • Papier et crayons
• Large feuille de papier
Durée • Marqueurs
. Tableaux 1.3 et 1.4
1h 30 minutes

Etapes

Discussion en plénière (45 minutes)


1 Discuter les questions suivantes:
• Quels sont les facteurs climatiques qui affectent les besoins en eau des cultures?
Comment? Lister les sur une large feuille de papier.
• Quelle est l’influence de la phase de croissance sur les exigences en eau de la culture ?
Discuter les différentes phases et les besoins en eau qui y correspondent, à savoir la quantité
d’eau dont une culture a besoin juste après l’ensemencement ou le repiquage? (50% du
maximum), en phase de développement? (50–100%), en phase de mi-saison? (100%), et en phase
d’ arrière-saison? (100% pour les cultures récoltées à l’état frais, et 25% pour les cultures
récoltées à l’état sec).

Discussion en groupes (45 minutes)


1 Répartir les participants en groups de 4–5 personnes.
2 Lister les principales cultures cultivées dans la zone. Pour chaque culture, indiquer les
dates de semis et la longueur de la saison culturale (en jours).
3 Demander a chaque groupe de calculer les besoins en eau de deux ou trois cultures, en
combinant l’ETo, le Kc et la durée totale de la saison de croissance (N.B : utiliser la méthode
donnée à la page 20/21).
4 Demander à chaque groupe de lister toutes les cultures en partant de celles qui ont le
besoin en eau le plus faible à celles qui ont le besoin en eau le plus élevé. Remarque : Convertir
les exigences en eau (mm/jour) en seau d’eau (20 litres)/m2/jour
5 Demander à chaque groupe de résumer les résultats et de les présenter aux autres
groupes.

Questions pour stimuler la discussion


• Quelles sont les espèces et variétés culturales les plus adaptées aux régions semi-arides?
• Quand (à quelle phase) est-ce qu’une culture de maïs (adulte) est la plus “assoiffée”?
• Dans quelles circonstances, allez-vous rencontrer des cultures qui utilisent moins d’eau?
Est-ce que cela aura une influence sur la croissance et les rendements des cultures?
Exercice 1.7 Bilan hydrique au niveau du champ.
Le concept de bilan hydrique peut être appliqué au niveau du champ. L’eau qui entre
dans le champ provient de la pluie. Une partie de l’eau de pluie s’infiltre dans le sol
pour être stockée dans la zone racinaire ou traverse les couches du sol pour recharger
l’eau souterraine. Une autre partie s’écoule sur le sol comme eau de ruissellement
pendant que le reste retourne dans l’atmosphère sous forme d’évaporation. L’eau dans
le sol est absorbée par les racines des plantes, transpirée par les feuilles et retourne dans
l’atmosphère.

L’on peut écrire une équation simple qui exprime que la quantité d’eau qui pénètre dans
le champ est la même que celle qui sort du champ, plus (ou moins) la variation d’eau
stockée dans le profil du sol.

Précipitations = transpiration de la plante + évaporation du sol + ruissellement +


percolation profonde + variation de l’eau stockée (∆)

où la quantité d’eau de ruissellement est estimée à un pourcentage fixe de la quantité


d’eau de pluie en utilisant un coefficient de ruissellement : Ruissellement (mm) =
précipitations (mm) x coefficient de ruissellement (%).

Objectifs d’apprentissage Durée


• Comprendre le bilan hydrique au niveau du champ
1.5
Période heures
• Avant le début du champ d’étude pendant la saison sèche ou
même avant la saison pluvieuse précédente. Matériel
• Papier
• Stylos

Etapes
1. Répartir les participants en groupes de 3 à 5 personnes
2. Illustrer la situation suivante à tous les groupes : « Nous nous trouvons dans un
champ de mais. La capacité de stockage d’eau du sol est de 50mm. Il contient 40mm.
Une pluie de 20mm de hauteur tombe pendant la nuit. »
3. Calculs de base. Que se passe t-il avec les 20mm de pluie dans les situations 1 et 2 ci-
dessous ?
Situation 1 : Pas de ruissellement
 Quel sera l’état de l’humidité du sol ?
 Combien de mm seront perdus à travers la percolation profonde ?

Situation 2 : Le coefficient de ruissellement est de 50%


• Quel sera l’état de l’humidité du sol ?
• Combien de mm seront perdus à travers la percolation profonde ?

4. Application du bilan hydrique


• Si les besoins en eau de la culture sont de 5mm par jour, pendant combien de jours
est-ce que la plante pourra couvrir la totalité de ses besoins en eau ?
• Que se passera –t-il en réalité ? Estimez le nombre de jours pendant lequel la plante
survivra.
• Quelle différence cela fera t-il si les 20mm de pluie tombent en 10 minutes ou en 10
heures ?
• Quels autres facteurs pourraient influencer le ruissellement de surface ?
• Que se passera-il si les racines sont profondes ?

5. Discussion en plénière sur le bilan hydrique et ses composantes au niveau de la


parcelle.

Quelques questions à discuter et points à soulever.


• Quand parle t-on de percolation profonde ? Où va l’eau percolée ? Comment peut-
on la réduire ? Quels sont les différents facteurs qui affectent le taux de percolation
d’un sol et finalement la recharge de l’eau souterraine ?
• L’eau de ruissellement est-elle perdue ? Où va t-elle ? Comment peut-elle être
recueillie ?
• Comment peut-on optimiser la transpiration de la culture et réduire le stress
hydrique ?
• Existe-t-il un lien entre l’absorption d’eau et des nutriments ? Comment peut-on
réduire la perte de nutriments ?
Sous-module 2 : Options offertes aux
exploitants dans la gestion de l’humidité du
sol (GHS)
Pour améliorer et maintenir la productivité des exploitations centrées sur la production
des cultures sèches, spécialement dans les zones semi-arides, il est essentiel de gérer
l’eau, le sol et les cultures de façon intégrée. Cela requiert une combinaison des éléments
suivants:

(i) une augmentation de la quantité totale en eau collectée dans l’aire cultivée grâce
à l’exploitation du ruissellement pour faire face aux besoins en eau des cultures
au cas où les précipitations sont insuffisantes ainsi que
(ii) une meilleure gestion du sol qui réduit les pertes d’eau, optimalise l’infiltration
et augmente la capacité de rétention d’eau des sols ;
(iii) une meilleure gestion des cultures qui augmente leur accès à l’eau et leur
capacité d’absorption de l’eau ; et
(iv) des systèmes culturaux qui rendent plus efficace l’utilisation souvent limitée des
ressources aux niveaux du ménage, de la communauté et du bassin versant.
Dans les systèmes relativement secs, cela nécessite une intégration culture-bétail
plus efficace.

Ce sous-module met l’accent sur les options offertes à l’exploitant pour améliorer la
gestion de l’humidité du sol aux niveaux de l’exploitation agricole ou de la parcelle, y
compris des stratégies à court terme et à long terme. Il existe une gamme variée de
pratiques qui peuvent être adoptées et combinées de différentes façons selon les
systèmes culturaux, la taille de l’exploitation agricole, les ressources naturelles et la
disponibilité de la main d’œuvre et des outils.

L’identification des combinaisons les plus appropriées de mesures de gestion des sols,
des cultures et de l’exploitation des eaux de ruissellement pour un système cultural
donné requiert un processus progressif qui devrait être mené par les exploitants avec la
participation active des facilitateurs et des experts techniques.

Pour surmonter les contraintes relatives à l’eau, il est nécessaire d’accroître les
connaissances des exploitants en matière de besoins en eau des cultures, des relations
entre l’eau, le sol et la culture et comment faire un meilleur usage de l’eau de pluie (voir
le sous-module 1). Cela requiert également une combinaison efficace de pratiques de
gestion de l’humidité du sol avec les meilleures pratiques en matière de gestion des
nutriments végétaux et des matières organiques et selon les besoins (en cas
d’insuffisance d’eau de pluie) avec la collecte et l’utilisation des eaux de ruissellement
(voir le sous-module 3 sur la collecte des eaux de ruissellement).
Les objectifs d’apprentissage
• Comprendre et être capable de déterminer le bilan hydrique et le stress hydrique au
niveau du champ ;
• Comprendre et être capable de sélectionner les options de gestion du sol appropriées
pour la gestion de l’humidité du sol particulièrement les pratiques culturales qui
réduisent les pertes en eau, maximisent l’infiltration et augmentent la capacité de
rétention d’eau du sol;
• Comprendre et être capable de sélectionner les pratiques de gestion des cultures
appropriées qui améliorent l’accès des cultures à l’eau et la capacité d’absorption de
la plante ; et
• Comprendre l’importance d’intégrer les pratiques culturales et du sol améliorées pour
une gestion plus efficace de l’humidité du sol.

Options disponibles aux niveaux de la parcelle et du


champ
Dans les petites exploitations agricoles, l’eau et les nutriments représentent des obstacles
à la croissance de la plante. Cette situation est souvent aggravée par des méthodes de
culture et des choix de culture inappropriés (souvent dictés par la demande) et une
dégradation grave du sol (activité minière et érosion).

Dans les systèmes humides ou sub-humides, la quantité totale de l’eau de pluie pendant
la saison de croissance pourrait largement suffire, cependant, en raison de la mauvaise
distribution, les exploitants pourraient toujours avoir à faire face à des périodes où l’eau
manque avec des périodes où il pleut trop, entraînant des risques de ruissellement,
d’érosion et d’inondation. Pour éviter de mauvaises récoltes et même des récoltes
déficitaires dues à la sècheresse et à l’engorgement, les exploitants doivent adopter des
pratiques pour une gestion optimale de l’humidité du sol, associées à des pratiques de
transport de l’excès d’eau hors du champ.

Les exploitants dans les zones semi-arides et arides, où l’eau est insuffisante, ont la
possibilité de sélectionner et planter des cultures qui résistent à la sécheresse et faire
davantage recours au bétail pour assurer la sécurité alimentaire. En outre, les
agriculteurs des terres sèches peuvent également augmenter la quantité d’eau disponible
pour leurs cultures grâce aux eaux de ruissellement, tel que décrit au sous-module 3 sur
la collecte des eaux de ruissellement. Ce sont des techniques destinées à collecter l’eau à
un endroit (aire de ruissellement), la transporter et la concentrer à un autre endroit (aire
cultivée). Les efforts des exploitants pour collecter l’eau peuvent être améliorés de façon
significative si l’eau supplémentaire fournie à l’aire cultivée est utilisée efficacement par
les cultures grâce à une meilleure gestion de l’humidité du sol.

En raison de la variation constante et du manque de fiabilité de la pluviométrie dans les


zones sèches depuis quelques années, l’eau disponible pourrait ne pas toujours suffire à
faire face aux besoins en eau des cultures durant certaines phases de croissance. C’est
également le cas pour les zones cultivées grâce à des systèmes de collecte des eaux de
ruissellement si la pluviométrie est insuffisante ou si la surface de collecte des systèmes
de collecte des eaux de ruissellement est trop petite. Ainsi, ce sous-module présente
également ce qui se passe quand il n’y a pas suffisamment d’eau pour faire face aux
besoins de la culture, (ce qui est souvent le cas dans l’agriculture sèche), et les options
dont dispose l’exploitant pour limiter le déficit en eau des récoltes (en combattant les
effets négatifs).

Gestion du déficit hydrique des cultures


Les causes et les symptômes de base du stress hydrique
Comme expliqué dans le sous-module 1 « Comment faire meilleur usage de l’eau de
pluie », le processus de base à travers lequel les cultures consomment l’eau est la
‘transpiration’ : la perte de vapeur d’eau à travers les stomates (de miniscules pores à la
surface) de la feuille

Les cultures sont dans les conditions optimales lorsque la quantité d’eau dans la zone
des racines est suffisante pour fournir leurs besoins en eau, et que leurs stomates sont
ouverts. A l’inverse, lorsque la quantité d’eau dans la zone racinaire n’est pas suffisante,
les plantes ferment leurs stomates pour retenir l’eau et sont affectées par le stress
hydrique. Généralement, plus une plante transpire, plus les stomates s’ouvrent et par
conséquent les récoltes sont meilleures.

Les concepts de ‘cycle de l’eau’ et de ‘bilan hydrique’ détaillés au sous-module 1,


peuvent être appliqués à n’importe quelle échelle. Les paragraphes suivants expliquent
comment ils peuvent être appliqués à l’ ‘aire cultivée’ des systèmes de collecte des eaux
de ruissellement.

• D’une part, l’eau de pluie et l’eau recueillie sur l’ ’aire de ruissellement’ entre dans l’
‘aire cultivée’

• D’autre part, l’eau sort de l’aire cultivée. Une partie de l’eau de pluie et de l’eau de
ruissellement pénètre le sol pour recharger l’eau du sol ou alors traverse les couches du
sol pour recharger la nappe phréatique. Une autre fraction de l’eau ruisselle sur le sol
pendant que le reste s’évapore dans l’atmosphère. L’eau restante des cultures est
absorbée par les racines, transpirée par les feuilles et retourne dans l’atmosphère où elle
finit par former des nuages.

L’on peut faire une équation simple expliquant que la quantité d’eau allant dans l’aire
cultivée est la même que la quantité d’eau qui sort de l’aire cultivée, plus ou moins la
variation de l’eau stockée dans le sol de l’aire cultivée :

Hauteur des précipitations + ruissellement de surface (recueilli sur l’ ‘aire de ruissellement’


en amont = Transpiration de la culture + évaporation du sol + ruissellement de surface
(s’échappant de l’ ‘aire cultivée’) + percolation en profondeur + variation de l’eau stockée
(∆)
Une bonne compréhension de ce concept est très importante, car les pratiques de gestion
les plus appropriées peuvent être formulées en trouvant les stratégies et les pratiques de
gestion optimales de chacune des composantes du bilan hydrique, c-à-d. :

• Comment optimiser l’approvisionnement en eau (gestion des précipitations et de l’eau


de ruissellement)
• Comment retenir l’eau dans le profil du sol (gestion de l’humidité du sol) ; et
• Comment réduire les pertes dues à l’évaporation et au drainage (gestion de la
couverture du sol, des cultures et des plantes).

L’eau de pluie recueillie in situ et l’eau récoltée (qui a été transportée) sont stockées dans
le profil du sol de l’aire cultivée. La quantité maximum d’eau disponible pour les plantes
dépend de la profondeur des racines dans le sol et de la quantité d’eau stockée dans le
sol en fonction du type de sol. Les exploitants savent que les sols limoneux et argileux
retiennent plus d’eau que les sols sablonneux qui sont par conséquent plus facilement
asséchés. Le sol sablonneux avec ses pores largement espacés sèche rapidement – il
possède une capacité de rétention d’eau faible en comparaison avec les sols limoneux et
argileux. Cependant, les agriculteurs en savent peu sur l’enracinement de leurs cultures
bien que cela influence de manière importante la capacité d’absorption d’eau et des
nutriments et le degré de résistance à la sècheresse (voir le module sur « Comment tirer
meilleur avantage de la vie dans le sol »). On devrait encourager les agriculteurs à en
apprendre davantage sur les racines et la santé des différentes plantes dans différentes
situations.

Bien que les agriculteurs connaissent l’importance du désherbage, ils devraient aussi
apprendre à reconnaitre les espèces de mauvaises herbes qui rivalisent avec les plantes
pour leurs besoins en eau et substances nutritives en examinant leurs systèmes
racinaires. En fait, certaines mauvaises herbes sont capables de ‘voler’ l’eau disponible
pour leur propre transpiration, auquel cas la culture peut souffrir de stress hydrique.
Cependant, les mauvaises herbes peuvent également fournir une couverture végétale et
une biomasse très précieuse pour les racines puisqu’elle est décomposée en matière
organique. Ainsi, en lieu et place d’un désherbage généralisé, les agriculteurs peuvent
également apprendre à gérer les mauvaises herbes pour restaurer la matière organique
et améliorer la rétention de l’eau.

Il est important de discuter du bilan hydrique au niveau du champ avec les agriculteurs
à l’aide d’un diagramme (voir Figure 1.2) et ensuite poursuivre l’exercice.

Exercices utiles:
1.1 Le cycle de l’eau
1.7 Le bilan hydrique au niveau du champ
2.2 La capacité de rétention d’eau de sols et de matières organiques différents
Autre exercice : Devenir un médecin des racines

Comment reconnaître le stress hydrique des cultures dans le


champ?
Lorsque les cultures subissent un stress hydrique, les signes sont apparents sur les
cultures. Le flétrissement est l’un des signes les plus courants bien qu’il en existe
d’autres que les exploitants connaissent bien. Lorsque les feuilles flétrissent, la plante
n’obtient plus la quantité d’eau dont elle a besoin. Cependant, le sol retient toujours un
peu d’eau.

Un élément important est que le stress hydrique de la culture possède un effet cumulatif.
Les effets des divers stress hydriques passés, même pour de courtes périodes, aggravent
la vulnérabilité de la plante et ont des conséquences sur la productivité de la culture.

• Les stress hydriques passés peuvent être reconnus grâce par exemple à une
germination faible des semences, un processus de vieillissement accéléré des feuilles,
un faible remplissage des graines et/ou un index de récolte faible, c-à-d une faible
proportion entre les organes reproductifs et productifs.
• Un stress hydrique actuel peut être reconnu par l’aspect de la feuille, la teneur en eau
de la feuille et/ou la température de la feuille.

Exercice utile :
2.1 Principes de rétention de l’humidité du sol

Lorsque les cultures sont en période de stress hydrique, elles ne transpirent pas
suffisamment et leur température augmente, réduisant l’absorption de nutriments, la
photosynthèse, la croissance et les fonctions reproductrices.

Important:

Il est clair que les agriculteurs doivent minimiser le stress


hydrique des plantes dans la mesure du possible en vue de
réduire les effets néfastes sur la croissance des plantes et
des récoltes.

Différence entre un plant de mais sain non fané et un plant de mais malade gravement fané
Gestion du sol et des cultures
La plupart des agriculteurs se concentrent sur une meilleure gestion de l’eau, du sol et
des cultures dans leurs champs individuels et à court terme, c-à-d qu’ils pratiquent une
gestion locale et journalière. Cependant, les agriculteurs devraient également considérer
une meilleure gestion de l’eau et du sol à l’échelle plus grande du bassin versant et à
plus long terme.

Techniques de gestion de l’humidité du sol aux niveaux du champ


et de la parcelle
Les options de gestion adéquate du sol au niveau de la parcelle peuvent être identifiées
et adaptées aux conditions locales par l’expérience, une compréhension raisonnable de
l’évaporation, des mouvements de l’eau à la surface du sol, et du transfert de l’eau dans
le sol (comme décrit dans le sous-module introductif). Les options de gestion
comprennent : la réduction de l’évaporation du sol nu, à travers des pratiques de
paillage (le paillage peut être naturel, par exemple des cultures de couverture ou des
résidus de cultures, ou des matières artificielles telles que des films en plastique, etc).
Les cultures de couverture réduisent également l’évaporation du sol nu, cependant,
dans les zones plus sèches, elles ne sont pas conseillées puisqu’elles pourraient rivaliser
pour l’humidité du sol.

Exercice pratique:
2.3 Paillage fait de résidus de cultures pour réduire l’évaporation

Dans l’agriculture conventionnelle, on utilise le labourage du sol à l’aide d’outils


appropriés pour briser les carapaces et créer une surface rugueuse en vue d’améliorer
l’infiltration de l’eau, contrôler la pousse des mauvaises herbes et faciliter la germination
des semences (voir ‘Comprendre l’infiltration’).

En agriculture de conservation (pas de labour), pour améliorer l’infiltration, le sol est


couvert de résidus de cultures : lorsque l’eau touche le sol (grâce à la pluie or
l’irrigation), les résidus de cultures en contact avec le sol conservent l’eau, donnant ainsi
plus de temps à l’eau pour s’infiltrer au lieu de s’écouler.

L’effet sur l’infiltration de l’eau dépend des choix des exploitants en matière d’outils
manuels ou d’équipement de traction animale (labourage superficiel) et de la gestion
efficace des résidus de cultures. Les exploitants peuvent être encouragés à identifier
diverses options pour augmenter les résidus disponibles (espèces d’agroforesterie),
améliorer l’utilisation des cultures de couverture ou adapter leurs techniques de labour.

On peut améliorer le stockage d’eau dans le sol (capacité de rétention de l’humidité) en


augmentant la teneur en matière organique du sol. La matière organique du sol a deux
effets à long terme sur le stockage de l’humidité du sol : des effets physiques qui se
traduisent par l’augmentation de la capacité de rétention de l’eau (il agit comme une
éponge qui absorbe l’eau) et des effets biologiques par la stimulation de l’activité de la
faune, améliorant ainsi la porosité du sol.
Dans les systèmes conventionnels, on augmente la matière organique du sol en
incorporant les résidus de récolte et les engrais grâce au labour.

Dans les pratiques d’agriculture de conservation, les organismes vivants dans le sol
améliorent ou restaurent la structure du sol si leur activité est stimulée à travers une
gestion appropriée de la matière organique. Les résidus de cultures ou les cultures de
couverture sont laissés sur la surface du sol, et une partie de ces produits végétaux est
lentement et naturellement incorporée dans le sol, par transport ou dissolution dans
l’eau qui s’infiltre ou par l’activité des organismes vivants dans le sol. Les vers de terre,
termites et coléoptères se nourrissent de matière organique, la digèrent et la restituent au
sol. Grace à leur fouissement, ils créent de grands (macro) pores et transportent des
morceaux de paille, etc. à la surface du sol. Si les vers de terre sont bien nourris, ils
fouisseront et se reproduiront activement, augmentant ainsi la porosité et la
décomposition de la matière organique en humus stable, et permettant aux plantes de
développer un réseau profond et dense de racines. Cela peut être observé par les
exploitants.

Exercices utiles :
2.2 Capacité de rétention d’eau de différents sols avec diverses teneurs en matières
organiques
2.1 Principes de rétention de l’humidité du sol
Autre exercice : Les vers de terre à l’oeuvre

Comment stimuler les systèmes de racines profondes et lutter contre le compactage -


En agriculture conventionnelle, le labour intensif, et même le sous-solage, détruisent les
couches compactes et les structures massives du sol, créant des fissures et des espaces
poreux pour la circulation de l’air et de l’eau et pour une meilleure activité biologique
ainsi que pour la croissance racinaire. Les agriculteurs peuvent observer la différence
entre les racines situées dans un sol compacté et les racines situées dans un sol friable et
granulé où l’on trouvera un réseau de racines plus fines. (Note : chaque millimètre de
racine contribuera à l’absorption d’eau et de nutriments).

Le compactage du sol est une contrainte majeure dans la croissance de la plante et est
très courant dans divers sols. Des couches dures sont souvent crées dans les sols en
raison d’un labour continu à la même profondeur. Si cette semelle de labour n’est pas
brisée, les agriculteurs disposeront d’un choix limité d’alternatives pour une meilleure
gestion de l’humidité et des nutriments et pour l’amélioration de la productivité des
cultures. La première étape consiste donc à détruire les couches compactées. Les
agriculteurs doivent observer la semelle de labour (c'est-à-dire à travers les profils
pédologiques ou alors grâce aux excavations pour la construction de routes, bâtiments
ou puits) et comprendre ses principaux effets sur la croissance de la culture. Les
agriculteurs ont également besoin de savoir comment briser cette couche compactée. Il
existe un nombre d’options mais elles nécessitent toutes un investissement, de sorte qu’il
peut être nécessaire que l’on appuie les agriculteurs :

• Les charrues sous-soleuses ou défonceuses, qui permettent aux agriculteurs de briser


le sous-sol compacté, devraient être disponibles à chaque fois que des bœufs de
labour sont disponibles. Il faut montrer aux exploitants, à travers des démonstrations,
leurs effets positifs sur l’infiltration et l’humidité du sol. Ainsi, puisque ces bénéfices
seront évidents et durables (plusieurs années) les agriculteurs devront s’organiser
pour trouver le moyen d’accéder à de tels équipements (grâce à un prêt ou une
location).
• Planter des cultures de ‘jachère’ à racines profondes, pivotantes et robustes qui
peuvent briser la couche compactée (par exemple le radis et certaines espèces
agroforestières) mais cela signifiera la perte d’au moins une ou plusieurs cultures de
subsistance.
• Creuser des trous “zaï” (des trous d’infiltration dans lesquels on place quelques
semences de céréales et du fumier organique) qui bien que nécessitant un travail
intensif, se sont avérés très efficaces dans les zones arides puisque les trous peuvent
également stocker l’eau de pluie (ex. Burkina Faso).

Un état chimique pauvre du sol, par exemple l’acidité et/ou la toxicité en aluminium
pourrait entraver la croissance racinaire. Dans ce cas, il est nécessaire d’apporter des
changements (gypsum, chaux, etc.) pour restaurer les conditions chimiques appropriées.
Cependant, il est courant que de tels changements ne soient pas immédiatement faisable
(pas de disponibilité des intrants) ou pas à la portée de la bourse des agriculteurs.
L’option pour la majorité des agriculteurs pour minimiser de tels effets chimiques,
consiste à améliorer la gestion de la matière organique, ce qui rend disponible plusieurs
nutriments et contribue à l’équilibre du pH (acidité).

Techniques de gestion des cultures aux niveaux du champ ou de la


parcelle
Le but des options de gestion appropriée des cultures, est de limiter les effets du déficit
en eau sur les récoltes. Les agriculteurs disposent des options suivantes:

1. Une faible densité de semis entraîne des besoins en eau moindres pour les cultures,
par conséquent moins d’utilisation/consommation d’eau par les plantes. Avec la
même quantité d’eau, le taux de stress sera plus bas avec des densités plus basses.
2. Les espèces et les variétés résistantes à la sécheresse ont plusieurs propriétés
génétiques, en particulier, un meilleur développement des racines et des systèmes
efficaces de régulation de la transpiration (ex : la fermeture des stomates),
économisant ainsi l’eau.
3. Un semis précoce et des variétés de cultures dotées de courtes périodes de croissance
pourraient contribuer à éviter le déficit année après année pendant les phases les plus
sensibles de production des cultures.

Note pour le facilitateur

L’on peut débattre avec les groupes FFS des effets contradictoires de certaines pratiques et évaluer les risques
dans leurs processus de prise de décision. Par exemple :

• Densité de semis: une faible densité de semis signifie également moins de plantes, moins de fleurs, moins de
fruits

• Date de semis: Semer plus tard, pourrait également avoir des avantages (par exemple de meilleurs prix si la
récolte est effectuée hors saison)

4. Les prédictions météorologiques saisonnières fournissent des indications localisées en


ce qui concerne la pluviométrie et offre des recommandations détaillées aux
agriculteurs sur la meilleure manière de procéder pour améliorer la gestion de
l’humidité du sol. Ces directives devraient être liées à d’autres facteurs favorables
permettant de maximiser les résultats (ex : accès au crédit pour acheter les intrants
agricoles). Les données agro-métérologiques peuvent être utilisées pour analyser les
tendances statistiques de la pluviométrie afin de développer de meilleures stratégies
de gestion du sol et des cultures.
5. Le contrôle des mauvaises herbes réduit la compétition pour l’eau, les pertes
improductives d’eau par la transpiration des feuilles des mauvaises herbes, et
augmente la quantité d’eau et de nutriments disponibles pour les cultures.

Un bassin versant plus étendu et des stratégies à plus


long terme profitent à l’exploitation agricole
Il est évident que les pratiques intégrées sont nécessaires pour une meilleure gestion de
l’humidité du sol et la disponibilité de l’eau des cultures au niveau du champ.
Cependant, il est encore possible d’améliorer la gestion du sol, de l’eau et de la terre : a)
Au niveau d’une exploitation agricole et d’un bassin versant plus grands, et b) à travers
des stratégies à plus long terme tant dans les zones humides que dans les zones sèches.

En réalité, dans les deux cas suivants, les options de gestion offertes aux exploitants
impliquent des décisions à long terme et des investissements collectifs entre utilisateurs
de la terre.

1. Premièrement, pour éviter la dégradation de la terre sur les terrains en pente ou


onduleux, alors que les agriculteurs individuels peuvent adopter de meilleures
pratiques sur leurs champs, il pourrait être nécessaire d’initier une planification et
une action commune parmi les utilisateurs de la terre à travers un micro bassin
versant pour maximiser le captage de l’eau et gérer l’excès d’eau de ruissellement
après les fortes pluies. Par exemple aux endroits où d’importantes quantités d’eau
ruissellent sur les rochers ou sols peu profonds du haut du bassin versant vers les
zones cultivées plus basses.
2. Deuxièmement, dans les zones qui font face à des conditions de sécheresse plus
sévères, et/ou au changement climatique vers des conditions plus extrêmes ou
variables, il pourrait être utile d’appliquer des stratégies de gestion à plus long terme
au niveau du paysage pour prendre en compte l’érosion par le vent et le piétinement
par le bétail.

Illustration d’un bassin versant pente (à gauche) contre un bassin versant plat (à droite)

Note:

Le concept de collecte des eaux de ruissellement est facile à comprendre pour les agriculteurs dans les zones
montagneuses, abruptes et là où le ruissellement et l’érosion sont des problèmes majeurs. Cependant, dans
les zones relativement plates, par exemple, dans plusieurs zones semi-arides, il n’est pas facile de distinguer
les limites du captage, en outre, l’érosion par le vent et le pâturage pourraient avoir des implications plus
étendues sur le paysage.

Ces stratégies exigent des agriculteurs qu’ils prennent des décisions de gestion et
d’investissement en prenant en compte les conséquences à long terme sur l’exploitation
agricole entière et les effets de l’utilisation de la terre et de la couverture végétale sur le
cycle de l’eau, le ruissellement et l’érosion dans le bassin versant. Les conséquences de
ces stratégies à plus long terme sur la production et les bénéfices (individuels et/ou
communaux) doivent être considérées sur plusieurs années, et si besoin est, à travers
une planification et des interventions communes de plusieurs agriculteurs ou la
communauté dans son ensemble.

Les options de gestion et d’investissement au niveau des


exploitations agricoles

Les options de gestion et d’investissement au niveau des exploitations agricoles


orientent les systèmes et les pratiques d’exploitation vers la gestion optimale de
l’humidité du sol. Elles varient entre les décisions de gestion par l’exploitant et les
décisions communes, les investissements réduits et immédiats et les investissements
substantiels et à plus long terme.

* Pratiques d’aridoculture. Les systèmes d’exploitations dans les zones arides


dépendent souvent de la quantité d’eau stockée et disponible pendant le semis des
cultures pour compléter l’eau de pluie reçue pendant la saison culturale. Ainsi, il existe
deux périodes distinctes de gestion : a) la période de stockage de l’eau de pluie qui
débute à la récolte des cultures précédentes jusqu’au semis des prochaines cultures ; b)
la période de croissance qui débute au semis jusqu’à la récolte des cultures. Les
pratiques d’aridoculture dépendent uniquement de l’infiltration directe de l’eau de
pluie ; l’eau est accumulée dans le sol durant les périodes de jachère et est disponible
pour les plantes en complément de l’eau de pluie durant la prochaine saison culturale.
Les pratiques d’aridoculture s’appuient sur le maintien de conditions du sol qui
optimisent la conservation de l’humidité. L’efficacité de ces pratiques dépend du type et
de la profondeur du sol, et dans la mesure du possible de l’adoption de variétés
résistantes à la sécheresse. Par exemple, les sillons peuvent être cultivés chaque deux ans
pour conserver l’eau pendant la deuxième année.

Alternance de sillons entre les années pour la gestion de l’humidité dans les zones semi-arides

* Billonnage et culture suivant les courbes de niveau : Le billonnage et la culture


suivant les courbes de niveau dans les exploitations agricoles et les champs individuels,
peuvent être combinés avec des rangées d’arbres ou des bandes de plantes pérennes
pour optimiser le captage et la conservation de l’eau. Les billons cloisonnés impliquent
la confection de petites digues ou billons à intervalles réguliers à travers les sillons (par
exemple à chaque mètre) pour la conservation in situ de l’eau dans les sillons au fur et à
mesure qu’il pleut. La culture suivant les courbes de niveau inclut le labour, le traçage
de sillons et la plantation suivant les courbes de niveau d’un flanc de colline. Grâce à
une infiltration accrue, le ruissellement et par conséquent l’érosion sont
substantiellement réduits. Les espèces pérennes à planter suivant les courbes de niveaux
peuvent être choisies de manière à fournir un certain nombre d’avantages : des racines
profondes, du fourrage, de la nourriture, du combustible, des résidus organiques et
d’autres produits destinés à l’utilisation du ménage ou à la vente, par exemple les
herbes, les ananas, les arbres fruitiers ou les légumineuses.

Illustration de cultures suivant les courbes de niveau et billonnage


Exercice utile:
2.4 Maximiser la couverture pour réduire l’érosion - « Boîte pédologique »

L’agriculture de conservation représente un ensemble de meilleures pratiques agricoles


fondées sur les principes de base de dérangement minimum du sol (c-à-d pas ou peu de
labour) combiné avec une couverture permanente du sol (c-à-d les cultures de
couverture, les résidus et/ou paillis) et de meilleures rotations culturales (et/ou
associations grâce à la méthode de culture intercalaire, la culture relais, etc.). En fait,
l’agriculture de conservation met en œuvre simultanément tous les principes majeurs
qui stimulent une meilleure infiltration de l’eau et réduisent les pertes (évaporation,
rétention de l’humidité du sol). Cependant, l’agriculture de conservation dépend de
l’infiltration directe de l’eau de pluie, par conséquent, elle n’est pas applicable lorsque
les précipitations ne sont pas suffisantes pour la croissance des cultures.

Pour mettre en oeuvre les options de l’agriculture de conservation au niveau de


l’exploitation agricole, il faut effectuer des changements majeurs dans les pratiques
agricoles : les agriculteurs ne peuvent plus labourer – en lieu et place, ils se livrent au
semis direct (manuellement ou grâce à des équipements à traction animale), limitant
ainsi le dérangement du sol occasionné par le sarclage ou le sillonnage. Le sarclage pour
l’élimination des mauvaises herbes est remplacé par l‘usage d’une culture de couverture
vivante ou paillis de résidus de cultures qui suppriment la croissance des mauvaises
herbes et protègent le sol – les mauvaises herbes sont contrôlées manuellement ou
chimiquement par l’utilisation d’herbicides, spécialement pendant les années initiales
lorsque les graines de mauvaises herbes sont encore nombreuses. L’on empêche le bétail
de paître librement pour conserver les résidus ou les cultures de couverture. Pour plus
d’informations, voir le module intitulé ‘Labour minimum, cultures de couverture et
rotations des cultures’.

La gestion du bétail peut également influer sur la gestion de l’humidité du sol. Au


niveau de l’exploitation agricole, cela implique l’utilisation de l’embouche animale pour
faire le meilleur usage de la quantité limitée de fourrage et maximiser la collecte de
fumier pour améliorer la matière organique du sol et ainsi augmenter la rétention de
l’humidité du sol. A une échelle plus large, cela implique une meilleure gestion des
terres communautaires de pâturage (par exemple, de meilleurs pâturages avec des
plantes appâtées, résistantes à la sécheresse) des points d’eau et la surveillance du bétail
en pâturage.

Cultures en bandes et agroforesterie. La gestion de l’agroforesterie considère la


combinaison d’arbres avec des cultures annuelles pour une utilisation complémentaire
et non compétitive de l’eau et des rayons/ombre du soleil. Dans ces systèmes, les
arrangements spatiaux et les dates de semis sont optimisés en fonction des conditions
environnementales (voir également le module sur la gestion efficace des nutriments
pour les végétaux).

La culture en bandes désigne la culture de différents types d’espèces dans des allées (ou
bandes) suivant des courbes de niveau. Généralement, une bonne culture de couverture
est alternée avec une culture qui fournit un minimum de couverture du sol. Les bandes
de couverture du sol ralentissent l’écoulement de l’eau de pluie vers le bas de la pente et
l’empêche d’emporter la couche fertile du sol. L’eau peut être ensuite utilisée par les
cultures exposées de la bande suivante. Les cultures sont souvent alternées en bandes et
les principes de l’agriculture de conservation peuvent être appliqués.

Des cordons pierreux, les diguettes suivant les courbes de niveau ou les cultures en
terrasse s’étalant sur plusieurs exploitations agricoles voisines sont utilisées pour
améliorer l’infiltration locale et réduire le ruissellement en minimisant la pente et la
longueur du ruissellement. Ces pratiques limiteront également les pertes en sol et la
dégradation causée par l’érosion. (Note : plusieurs exploitants auraient à travailler
ensemble dans la mesure ou les limites des exploitations agricoles et des bassins
versants ne coïncident pas). Les terrasses sont adaptées à de longues et larges pentes. Un
canal et une diguette dont la différence de hauteur peut aller jusqu’à 1 mètre sont
construits à travers la pente pour intercepter l’eau de ruissellement et la transporter en
dehors de l’exploitation agricole. La terre excavée lors de la création du canal est utilisée
pour construire la diguette.
Les cordons pierreux et labour sont effectués suivant les courbes de niveau pour maximiser
l’infiltration et minimiser le ruissellement. La pratique sélectionnée dépend de la pente, du labour, des
outils et du matériel disponibles.

Les brise-vent qui pourraient être :


a) au niveau de l’exploitation agricole – lorsqu’ils sont correctement espacés
peuvent réduire les besoins en évaporation et en transpiration des cultures ; ou
b) sur une plus grande échelle ; pour réduire la perte ou l’endommagement des
terres cultivées en déplaçant les dunes de sable. Les brise-vent créés partir des
arbustes et des arbres sont relativement moins chers en comparaison avec les
brise-vent artificiels qui pourraient être utilisés dans les zones très sèches),
cependant ils ont également besoin d’eau pour leur propre subsistance. La
sélection d’espèces appropriées est importante pour qu’elles n’entrent pas en
compétition pour l’eau mais puissent également fournir d’autres produits utiles
pour les exploitations agricoles
Exercice 2.1 Principes de rétention de l’humidité du sol

Pour une croissance optimale de la plante, le sol devrait avoir la capacité de retenir l’eau
dans la zone racinaire pour être ensuite absorbée par les racines des plantes quand
celles-ci sont ‘assoiffées’. Cette propriété du sol est appelée capacité de rétention d’eau.
La capacité de rétention d’eau de pluie dans le sol dépend de la taille des pores qui la
retiennent et des particules du sol qui l’entourent. Plus les particules seront petites, plus
l’eau sera retenue fermement par le sol. Généralement, lorsque les pores du sol ont un
diamètre plus large que 0,05mm, l’eau traverse le sol facilement sous l’effet de la
pesanteur ; les pores d’un diamètre de moins de 0,05 mm à 0,0002mm retiennent l’eau
contre la pesanteur mais elle peut toujours être absorbée par les racines des plantes.
L’eau dans les sols dont les pores ont un diamètre plus petit est retenue tellement fort
par la tension de surface qu’elle ne peut ni s’écouler, ni être absorbée par les racines.

Objectifs d’apprentissage Préparations


• Observer la perte en eau dans des conditions naturelles Laisser les 2 éponges
• Comprendre la capacité de rétention des sols sécher au soleil
• Comprendre l’importance de l’eau du sol Durée :
• comprendre le stockage et comment les racines de la 30 minutes
plante peuvent accéder à l’eau du sol Matériel
Période 2 éponges naturelles
de préférence
Pendant l’explication de la capacité de rétention des sols et • seau d’eau
le mécanisme des sols pour stocker l’eau et permettre aux • 2 récipients
racines des plantes d’absorber l’eau. plats

Etapes
• Expliquer que vous avez 2 éponges. Si les membres du groupe ne sont pas
familiers avec ces éponges, invitez-les à les toucher et expliquez leur usage et
leur provenance.
• immerger l’une des éponges dans l’eau
• Retirer l’éponge sans l’essorer
• laisser l’eau s’écouler de l’éponge
• lorsque l’eau s’arrête de couler, essorer l’éponge autant que possible
• observer la quantité d’eau qui continue de s’écouler
• l’apparence de l’éponge est toujours humide bien que l’eau ait cessé de couler.
Faites passer l’éponge de manière à ce que tous les participants puissent sentir la
différence entre l’éponge mouillée et l’éponge sèche.
• répéter l’exercice et expliquer comment l’eau est retenue dans le sol
• vous pouvez alternativement utiliser la balance pour peser la quantité d’eau
stockée dans l’éponge.

Quelques questions à discuter et points à soulever


• Généralement, où va l’eau qui ‘s’écoule’ ?
• Où se trouve l’eau que vous pouvez sentir mais ne pouvez extraire de l’éponge?
• Qu’adviendra t-il aux plantes lorsque la teneur du sol en eau sera au même niveau que
celle de l’éponge?
• Quelles pratiques pourraient aider à surmonter ce problème?
Exercice 2..2 – Capacité de rétention d’eau de différents types de sol avec diverses
teneurs en matière organique.

La quantité d’eau absorbée par un sol dépend de plusieurs facteurs. La taille des
particules du sol est un facteur important dans l’absorption d’eau. L’eau stockée dans
l’espace entre les particules du sol est appelée eau du sol. Plus les espaces ou pores sont
grands, plus l’eau percole facilement dans le sol.

Objectifs d’apprentissage Durée


 Faire des recherches sur la quantité d’eau que 1 heure, mais il pourrait s’écouler
les différents sols peuvent retenir. quelque temps avant que l’eau arrête de
 Comprendre comment l’eau traverse le sol et est s’écouler des échantillons de sols
retenue par les particules du sol. Matériel
 Comprendre le rôle de la matière organique dans • Echantillons de différents types de
la capacité de rétention d’eau du sol sol et de compost
Période • Papier filtre ou morceaux de tissus
Après avoir effectué l’exercice 5 • Bouteilles en plastique de boissons
Préparations gazeuses transformées en entonnoirs.
Identifier les différents types de sol tel que les sols • Tasses à mesurer ou jarres et
sablonneux, argileux et/ou limoneux ; les sols riches balances
ou pauvres selon les exploitants et le compost • Jarres ou gobelets

Etapes
1. Placer l’entonnoir sur la jarre à mesurer
2. placer le papier filtre ou le morceau de tissu dans l’entonnoir
3. verser une quantité donnée d’eau dans l’entonnoir, par exemple 20ml
4. attendre que l’eau finisse de couler hors de l’entonnoir et lire la quantité d’eau dans
la jarre à mesurer ou peser la quantité d’eau sur la balance
5. il pourrait s’écouler 10 à 15 minutes avant que l’eau ne s’arrête de s’écouler du sol
6. Enregistrer les résultats dans un tableau similaire à celui ci-dessous
7. Jetter le sol et le papier filtre/morceau de tissu à la poubelle et répéter les étapes 1 à
6 pour les autres types de sol
8. discussion des résultats en plénière

Quelques questions à discuter et points à accentuer


• Quel type de sol retient la plus grande quantité d’eau ?
• Quel type de sol retient le moins d’eau ?
• Quel type de sol supportera le plus longtemps la croissance de la plante pendant
un période sèche ?

Type de sol : quantité d’eau ajoutée à Quantité d'eau dans Quantité d’eau dans
l’échantillon. la jarre le sol.
Exercice 2.3 Paillis pour la réduction de l’évaporation [adapté de (FAO, 2000),
FARMESA (2003) et FAO (2002)]
L’évaporation est ce qui se passe lorsqu’un bol d’eau est laissé au soleil; l’eau disparaît
au fur et à mesure qu’elle est convertie en vapeur d’eau et plus la température est élevée,
plus l’air est sec et le vent est rapide, plus rapidement s’effectuera l’évaporation. L’eau
s’évapore à chaque fois qu’elle est exposée à l’atmosphère, par exemple là partir de la
surface des lacs, des rivières, des flaques d’eau et des gouttes de pluie qui s’accumulent
sur une feuille après un orage.

Objectifs d’apprentissage Préparations


• Observer la perte en eau du sol Identifier un sol dont la teneur en matière organique est
• Comprendre les effets du labour excellente ou utiliser alternativement du compost.
du sol sur l’humidité du sol Commencer l’expérimentation au début de la session
• Comprendre l’importance de FFS. Finaliser la session avec les observations et le
l’humidité du sol débat. S’il n’y a pas suffisamment de soleil, observer et
discuter pendant la prochaine session FFS.
• Comprendre le rôle de la
couverture végétale du sol dans
la conservation de l’humidité du Matériels
sol • 3 Bols
Période • Deux parts égales de sol
Pendant la discussion sur • De l’eau
l’importance de la couverture du • Gobelet ou jarre graduée
sol pour les propriétés du sol. Il • Couverture végétale du sol ou herbe sèche émondée
est important qu’il ne pleuve pas
pendant l’exercice.

Durée
30 minutes pour préparer
l’expérimentation. Laisser
reposer pendant quelques
heures. Permettre l’observation
et le débat pendant 30 minutes.

Etapes
1. Remplir deux bols avec de la terre
2. Ajouter des quantités égales d’eau aux 3 bols
3. Mettre l’herbe sèche émondée comme paillis sur l’un des bols contenant de la terre
4. Indiquer le niveau de l’eau dans le bol contenant uniquement de l’eau
5. Placer les trois bols ensemble au soleil et laisser les bols reposer pendant quelques
heures
6. Observer ce qui se passe dans les bols
Quelques questions à discuter et points à soulever
• L’eau a t-elle disparu du bol d’eau? Quelle est l’apparence de la terre dans les 2 bols
contenant de la terre ? Quelle sensation avez-vous quand vous touchez la terre ?
• Quelle implication cela a-t-il pour la germination de semences dans le sol ?
• Qu’adviendra t-il à l’humidité du sol après plusieurs labours ?
• Dans l’éventualité d’une période sèche pendant la saison de croissance, dans quel type
de terre les plantes survivront-elles le plus longtemps ?
• Quelles difficultés pourriez-vous rencontrer pour développer la pratique du paillage
dans votre exploitation agricole ?
• Existe t-il d’autres usages pour les résidus de cultures à par la protection du sol contre
l’évaporation ?
Exercice 2.4 ‘Boîte pédologique’ [adapté de (FAO, 2000)]
L’équilibre entre l’intensité de la pluie et la capacité d’infiltration du sol détermine le
processus de génération du ruissellement. Une grande quantité d’eau de ruissellement
est causée par de grandes pluies de courte durée qui sont fréquentes dans les régions
semi-arides. Le ruissellement cause l’érosion, càd le détachement des particules du sol et
leur transport avec l’eau qui s’écoule. Différents types de gestion agricole et d’options
d’investissement orientent les systèmes d’exploitations et les pratiques agricoles vers la
gestion optimale de l’humidité du sol tout en contribuant à contrôler le ruissellement et
l’érosion. Ces options incluent des mesures physiques.

Objectifs d’apprentissage Durée


• Visualiser l’impact d’une pluie intense sur le 1 heure
ruissellement de surface Matériel
• Visualiser l’influence bénéfique de la couverture du
• 2 boites en bois : 30 cm de largeur,
sol (paillis), des diguettes suivant les courbes de
40 cm de longueur et 10 cm de
niveau et des billons cloisonnés, sur l’amélioration
hauteur avec l’un des cotés plus
de infiltration de l’eau de pluie et sur la réduction
bas que l’autre de 2 cm pour
du ruissellement et de l’érosion.
permettre à l’ eau de s’écouler.
Période • Suffisamment de terre séchée à l’air
Avant la saison des pluies afin de s’assurer que les pour remplir 2 boites de 8 cm de
mesures peuvent être prises avant les pluies. profondeur
• Un arrosoir d’une capacité de 5
Préparations litres équipé d’une pomme
d’arrosoir
Pour exécuter cet exercice, on doit préparer des
boites en bois (si elles ne sont pas encore • Des résidus de cultures coupés en
disponibles). Il est également nécessaire de petits morceaux pour couvrir
collecter suffisamment de terre et la sécher pour en complètement une boite.
remplir les boites.

Etapes
1. Assembler 2 boites ouvertes dont les dimensions sont conformes à celles indiquées ci-
dessus
2. Retirer les cailloux et racines du sol et remplir les boites de terre de telle sorte que le
niveau du sol du coté le plus bas est égal à la sortie.
3. Ajouter une couche de résidus d’une épaisseur de 0,5 cm sur la surface de la terre
dans l’une des boites
4. Placer les boites à un angle de 25% par rapport au seuil bas des boites dans le sens du
bas de la pente (pour stimuler le glissement du sol) et placer un bol sous chaque
sortie
5. Simuler un gros orage en tenant l’arrosoir au dessus (2 mètres) de la boite en arrosant
la boite de manière uniforme
6. Enregistrer la quantité et la couleur de l’eau qui ruisselle et s’accumule dans le bol.
7. Dès que le ruissellement s’est arrêté, creuser le sol au niveau du bas de la pente dans
la boite et noter la profondeur de la pénétration de l’eau
8. Répéter la procédure (5 à 7) sans les résidus de culture ; tracer des lignes continues
parallèlement à la pente et des petites encoches avec le doigt pour stimuler les
diguettes suivant les courbes de niveau et les billons cloisonnés.

Quelques questions à débattre et points à accentuer


• Quels changements ont eu lieu à la surface du sol?
• Dans quelle boite l’eau s’est-elle le plus infiltrée et pourquoi ?
• Quelle quantité d’eau est stockée dans le sol?
• Quels sont les avantages de la couverture du sol et des diguettes en courbe de niveau
pour les cultures ?
• Qu’est ce qui indique qu’il y a eu érosion ?
Sous-module 3 : Options offertes aux
exploitants pour la collecte des eaux de
ruissellement
Ce sous-module introduit le sujet de la collecte des eaux de ruissellement dans le but de
permettre aux exploitants et aux communautés rurales de faire un meilleur usage de
l’eau de pluie dans leurs bassins versants. Il introduit un certain nombre d’options
techniques pour l’amélioration de la collecte d’eau de pluie, de son stockage et de son
utilisation au niveau de l’exploitation agricole, tout en couvrant les aspects de
planification, conception, construction, fonctionnement et entretien.

L’accent est mis sur les régions semi-arides où l’accès aux ressources en eau doit être
amélioré pour satisfaire les besoins en eau des exploitants, de leur bétail et de leurs
cultures (irriguées et sèches). Il faut cependant noter que même dans les régions sub-
humides, la disponibilité en eau pour les plantes peut être très limitée pendant certaines
périodes et que les récoltes des cultures peuvent être sévèrement affectées par le stress
hydrique. Dans de telles zones, le manque d’eau est également du à l’excès de
ruissellement des sols nus, compactés et scellés. L’attention devra donc être centrée sur
la gestion de l’humidité du sol (pour améliorer l’infiltration in situ et minimiser le
ruissellement) plutôt que sur la collecte et le transfert de l’eau de pluie et du
ruissellement d’une zone à l’autre.

Les systèmes culturaux basés sur la collecte des eaux de ruissellement reposent sur une
gamme d’options technologiques. Dans ce sous-module, l’accent est mis sur les
impluvia puisqu’ils sont simples et moins chers et peuvent facilement être adoptés
et/ou adaptés par les exploitants.

Bien que ce sous-module mette l’accent sur la gestion de l’eau, les techniques de collecte
des eaux de ruissellement auront besoin d’être intégrées avec les options de gestion
présentées dans les autres sous-modules pour atteindre une production agricole
optimale et améliorer le bien être des communautés, sans créer de conflits sociaux ou
causer du tort à l’environnement.

Les objectifs d’apprentissage


• Comprendre le processus de la collecte des eaux de ruissellement
• Reconnaître les facteurs essentiels à la planification, conception, construction,
fonctionnement et entretien des techniques de collecte des eaux de
ruissellement et
• Etre capable de sélectionner les options technologiques de collecte des eaux
de ruissellement les plus appropriées pour une meilleure production des
cultures sèches
Qu’est ce que la collecte des eaux de ruissellement ?
La collecte des eaux de ruissellement est le processus par lequel l’eau de pluie tombant
sur une aire de ruissellement est captée:

1. pour être directement acheminée à une zone


Aire de collecte
cultivée et stockée dans le profil du sol afin de des eaux de Aire de
satisfaire les besoins en eau des cultures (par ruissellement
ruissellement
exemple : certains systèmes culturaux) ou = aire cultivée ou
reservoir d’eau
2. pour être stockée dans un réservoir d’eau pour
divers usages (par exemple, utilisation
domestique, abreuvement du bétail, irrigation et
aquaculture) ou recharger l’eau souterraine et
être stockée dans l’aquifère (par exemple, les
systèmes d’amélioration de la recharge des
nappes).

L’aire de collecte des eaux de ruissellement est une zone laissée délibérément incultivée.
L’eau de pluie captée sur l’aire de ruissellement ruisselle vers l’aire cultivée. Les
pratiques de gestion de l’humidité du sol sont appliquées dans l’aire cultivée des
systèmes de collecte des eaux de ruissellement pour faire un meilleur usage de cette eau
supplémentaire fournie aux cultures.

Planification de la collecte des eaux de ruissellement


dans un bassin versant en milieu rural
Initialement, dans le but d’identifier les opportunités d’amélioration de la gestion de
l’eau par les exploitants, il est utile d’effectuer une visite sur le bassin versant concerné
où les membres du groupe FFS ont leurs parcelles afin de visualiser les pratiques
actuelles d’ utilisation et de gestion des terres. Cela facilitera le débat sur les contraintes
et l’identification des opportunités tant pour de meilleures pratiques de gestion du sol et
des cultures que pour la collecte des eaux de ruissellement afin d’augmenter la
disponibilité en eau au niveau des champs ou zones cultivées spécifiques.

Un bassin versant est une entité physique dans laquelle l’eau s’écoule au niveau et en dessous
du sol vers les zones basses pour rejoindre un ruisseau ou une rivière donnée. Un bassin
versant est généralement divisé en divers sous-bassins versants.
Limite du bassin
versant

Sous-bassin versant A
Sous-bassin versant B

Sous-bassin versant C

Point 1 désigne le point de sortie pour le sous-bassin versant C


Point 2 désigne le point de sortie pour les sous-bassins versants A, B et C
Point 4 désigne le point de sortie pour le bassin versant

Un bilan hydrique est un bilan de la quantité totale d’eau qui entre et sort d’une zone
donnée pendant une période donnée. Il est exprimé comme suit :

S=I-O

Dans lequel:

S: Changement du volume d’eau stockée (tant à la surface qu’en dessous) dans la zone
I: Entrée d’eau dans une zone donnée
O: Sortie d’eau d’une zone donnée

Puisque l’eau ne peut être ni créée ni détruite à l’intérieur d’une zone donnée, il y a un
changement de stockage si les entrées ne sont pas égales aux sorties pendant une
période donnée.

Un bilan hydrique est appliqué de façon appropriée au niveau du bassin versant.


Cependant, il peut être appliqué à n’importe quel niveau. Tous les types d’occupation
des sols à l’intérieur des limites du bassin versant doivent être considérés. La gestion de
l’utilisation des terres combinée avec la gestion de la collecte des eaux de ruissellement
et de l’humidité du sol peuvent influencer positivement le bilan hydrique d’un bassin
versant, en maximisant le volume d’eau stocké.
Comment maximiser de manière équitable et durable le stockage de l’eau sur
un bassin versant en milieu rural ?
Dans les zones semi-arides, en raison des pluies intenses de courte durée, généralement
mal distribuées dans le temps et l’espace, le stockage de l’eau est crucial. Dans les zones
rurales, l’approvisionnement en eau peut être amélioré dans le but de satisfaire la
demande pour l’usage domestique, l’abreuvement du bétail et les cultures à travers la
combinaison de systèmes de stockage. La participation active des communautés rurales
est importante à toutes les étapes d’identification, de planification, de conception, de
construction, de fonctionnement et d’entretien des systèmes de stockage.

Pour les petits exploitants, les méthodes d’amélioration du stockage de l’eau incluent :

i) le stockage dans le profil du sol (par ex: systèmes culturaux basés sur la collecte des
eaux de ruissellement);
ii) le stockage dans de petites structures hydro-agricoles de surface (par ex: réservoirs)
ou souterraines (ex. citernes); et,
v) le stockage dans les nappes aquifères (c-à-d systèmes améliorant la recharge des eaux
souterraines).

Ces différents types de stockage prennent en compte les diverses utilisations de l’eau (voir la Table
1.7)

Stockage de l’eau

Stockage dans le profil du Stockage dans de Stockage


sol (par exemple, trous d’ petites structures dans les
infiltration, diguettes (ex: réservoirs, nappes
suivant les courbe de citernes) aquifères
niveau, etc.)

Usage Agriculture Culture ** - -


de sèche
l’eau
Irriguée - * **

Bétail Abreuvement - ** *

Fourrage ** - -

Domestique - ** **

** : Très applicable; *: Applicable

La planification de la collecte des eaux de ruissellement avec la participation des


communautés rurales contribue à maximiser le stockage de l’eau de façon équitable. Elle
contribue à réduire les conflits sociaux en satisfaisant aux besoins des divers groupes
d’utilisateurs qui occupent la terre cultivée sur diverses unités physiques du bassin
versant. Par exemple, elle assurera que les utilisateurs de l’eau en amont ne stockeront
pas toute l’eau pour leur propre usage en laissant les utilisateurs à l’aval sans eau.

Le développement de divers types de stockage d’eau devrait être planifié de façon


intégrée pour résoudre les différents problèmes liés à l’usage de l’eau. Par exemple, à la
Figure 1.8, l’eau est stockée dans les tranchées (No.1) pour la production des cultures,
dans un réservoir (No.2) pour l’abreuvement du bétail et dans un puits (No.3) pour
l’usage domestique.

Figure 1.8 Exemple d’un système intégré de stockage de l’eau le long d’un sous bassin versant

2
Example:
Keita 1
(Niger)
2

3
La planification participative des systèmes de collecte des eaux de ruissellement devrait
être conduite en utilisant certains des outils et des exercices participatifs fournis au
module sur « L’identification par les exploitants des opportunités en gestion de l’eau et
de la terre». Dans ce processus, il est recommandé de contacter l’agence locale
responsable de la formulation des plans villageois de développement (ou gestion du
terroir) pour identifier avec eux les options à proposer aux agriculteurs.

Facteurs qui influencent la planification et la conception


L’information doit être collectée sur les caractéristiques des sites potentiels dans la zone
entière (en amont, en aval et au niveau des aires cultivées) pour la planification et la
conception des systèmes de collecte des eaux de ruissellement. Les caractéristiques
incluent : le climat, les cultures, les sols, les facteurs topographiques et socio-
économiques.

Les caractéristiques de terrain en amont et en aval des systèmes de


collecte des eaux de ruissellement
Il est recommandé de caractériser l’occupation des sols et l’érosion du sol en amont et en
aval des sites potentiels choisis pour le développement de systèmes de collecte des eaux
de ruissellement. Des informations sur le type, la sévérité et le stade de l’érosion sont
importants pour évaluer le risque de dommages qui pourraient être causés aux systèmes
de collecte des eaux de ruissellement. L’érosion est étroitement liée au degré de
couverture des sols et aux quantités et vitesses d’eau de ruissellement mais elle est
également influencée par le type de sol. Les zones peuvent être identifiées pour la
collecte des eaux de ruissellement si les risques d’érosion sont minimes. Les mesures de
contrôle de l’érosion et les programmes de reboisement peuvent réduire le ruissellement
de surface sur les parties supérieures du bassin versant, protégeant ainsi les systèmes de
collecte des eaux de ruissellement.

Note pour le facilitateur

Pour faciliter la planification, les facilitateurs devraient collecter les informations suivantes sur le climat en utilisant les
cartes de la zone agro-climatique et de la pluviométrie, et les données provenant des services météorologiques :

• zone agro-climatique (aride, semi-aride, sèche sub-humide ou humide)

• Pluviométrie annuelle moyenne (mm/an)

• Evapotranspiration annuelle moyenne (mm/an)

Note pour le facilitateur

Pour faciliter la planification, les facilitateurs devraient collecter des informations sur les caractéristiques de la terre en
utilisant l’exercice de la marche transversale et la carte d’utilisation de la terre :

• type d’érosion (par exemple: éclaboussure, rigoles, petit ravin), gravité de l’érosion (minime, moyenne, importante)
et statut de l’érosion (stabilisée ou active)

• risques de dégâts sur les systèmes de collecte des eaux de ruissellement (faibles, moyens, importants)

• présence de cailloux dans le bassin versant (cela indique que les systèmes à base de pierres tels que les bourrelets
de pierres sont appropriés)

Exercices utiles : Promenade transversale et Visualisation des ressources sur carte


Climat
Les divers types de climat peuvent être représentés par diverses zones agro-climatiques
(c-à-d, arides, semi-arides, sèches, sub-humides ou humides) basées sur la disponibilité
en humidité. En général, la collecte des eaux de ruissellement est appropriée pour les
régions semi-arides (200-400 mm) ou sub-humides sèches (400-800 mm) à la différence
près que :

• la collecte et le stockage de l’eau de ruissellement dans le profil du sol sont


particulièrement appropriés dans les zones semi-arides (avec une pluviométrie
annuelle moyenne d’au moins 250 mm) alors que
• la collecte et le stockage de l’eau de ruissellement dans les petites structures hydro-
agricoles sont particulièrement appropriés dans les zones sub-humides sèches (400-
800 mm de pluviométrie annuelle).

Cultures
Les systèmes de collecte des eaux de ruissellement sont plus appropriés pour certaines
cultures que pour d’autres, par conséquent, de telles cultures devraient avoir la priorité
pendant les expérimentations avec les groupes d’exploitants.

Les systèmes culturaux basés sur la collecte des eaux de ruissellement devraient
principalement concernés les espèces culturales qui ont le moins besoin d’eau, ont une
courte période de croissance, un système de racines profondes et une grande résistance à
la sécheresse. Cela minimisera les pertes culturales si la pluviométrie réelle est plus
basse que de coutume. En outre, il est recommandé de sélectionner les cultures
résistantes à l’engorgement, particulièrement s’il n’y a pas de dispositif de drainage des
eaux.

La collecte des eaux de ruissellement est appropriée pour:

• la production du sorgho (résistant à l’engorgement)


• d’autres cultures céréalières (ex: le mil, le mais, le blé, le carthame et les arachides), là
où les systèmes d’exploitations des eaux de ruissellement assurent des conditions
favorables pour le drainage ;
• l’établissement d’arbres fruitiers (ex: les agrumes, le papayer, le bananier), la
promotion de l’agroforesterie (ex: laucène glauque, Sesbania) et la mis en place de
parcelles boisées (ex : eucalyptus) ; et,
• la production d’herbes fourragères (ex: herbes Napier, cynodon), y compris la
réhabilitation de pâturages dénudés à l’aide d’espèces fourragères locales.

Note pour le facilitateur

Pour faciliter la planification, les facilitateurs devraient collecter des informations sur les cultures, en utilisant les
tableaux (voir ‘Exigences en eau des cultures) et en interviewant les agriculteurs:
• les besoins en eau des cultures (mm)

• durée de la période de croissance (jours)

• profondeur des racines (cm)

• résistance des cultures à la sécheresse (oui/non)

• résistance à l’engorgement (oui/non)

Collecte des eaux de ruissellement pour la subsistance et l’exploitation


commerciale
Au Kenya, dans les districts de Machakos, Mwingi, Kitui et Makueni, les petits agriculteurs
mettent en œuvre les systèmes de collecte des eaux de ruissellement pour cultiver des cultures
de subsistance (ex : le sorgho, le mais, le haricot) ainsi que les cultures de rente (ex : légumes,
fruits). Cependant, la collecte des eaux de ruissellement est de plus en plus importante pour
l’agriculture commerciale à grande échelle. Dans les districts de Narok, Nakuro, Laikipia et
Meru, les systèmes de collecte des eaux de ruissellement ont été pratiquées pendant longtemps
par les grands cultivateurs de blé.

Les techniques de collecte des eaux de ruissellement sont parfois appliquées aux
cultures moins résistantes à la sécheresse et à l’engorgement, par exemple les
légumineuses tels que les haricots, les pois chiches et les haricots mungo. Il est
recommandé de promouvoir les systèmes de collecte des eaux de ruissellement pour ces
cultures, uniquement lorsque ces cultures sont déjà cultivées dans la zone et les
exploitants ont acquis les techniques nécessaires pour traiter les déficits en humidité du
sol et éviter l’engorgement grâce à des conditions de drainage adéquates.

Sols
Pour les ruissellements de moindre importance, une bonne zone agricole est caractérisée
par un sol de texture moyenne (ex : argile) sans carapace et avec un taux d’infiltration
moyen (10 à 20 mm/heure). Le sol devrait être raisonnablement fertile, si possible avec
une haute teneur en matière organique du sol, devrait être assez profond pour permettre
le stockage approprié de l’humidité (1 à 2 m) et avoir une surface égale pour assurer que
les cultures annuelles bénéficient d’une répartition égale de l’eau. Dans le bassin versant
d’où l’eau est collectée, les sols devraient avoir un taux d’infiltration plus bas avec la
présence possible de carapace et une structure plus compacte pour maximiser le
ruissellement.

Une plus grande disponibilité en eau et une meilleure exploitation des nutriments du sol
grâce à la collecte des eaux de ruissellement, donnent de meilleures récoltes.
L’exhaustion des nutriments du sol peut être évité grâce à diverses techniques de
restauration de la matière organique et des nutriments décrits dans le module sur ‘la
gestion efficace des nutriments des plantes’ et le module sur ‘Comment tirer meilleur
parti des ressources organiques ‘.

Note pour le facilitateur


Pour faciliter la planification, les facilitateurs devraient collecter les informations suivantes sur les sols, en utilisant la
marche transversale (observation et interview des exploitants ) en combinaison avec les exercices sur les propriétés du
sol (structure du sol; infiltration; matière organique du sol) :

• La structure du sol (sable, argile, limon, etc.)


• Formation d’une carapace (inexistante, légère ou grave)
• Taux d’infiltration (mm/h)
• Matière organique du sol dans le sol superficiel et horizon AB (teneur : haute, moyenne ou faible)
• Profondeur du sol (m)
• Signes de salinité du sol, c’est à dire croûte de sel (oui/non)
• Couverture du sol (%; type: pierres, paillis, culture de couverture)
• Uniformité de la surface du sol (oui/non)

Exercices utiles:
1.5 Infiltration
Autres exercices : Promenade transversale, Structure du sol et Matière organique du sol

Topographie
La détermination de la pente peut aider à sélectionner les systèmes de collecte des eaux
de ruissellement les plus appropriés. En général, lorsque la pente a une inclinaison de
plus de 10%, il est recommandé de sélectionner des systèmes en terrasse.

Note pour le facilitateur:

Pour faciliter la planification, il est recommandé que les facilitateurs collectent des informations sur les pentes (%) en
utilisant l’exercice de ‘promenade transversale’ , les dimensions de l’exploitation agricole et les cartes topographiques.

Exercice utile: Promenade transversale

Facteurs socio-économiques
Pendant la planification, les facteurs socio-économiques sont également importants
puisque les caractéristiques biophysiques ci-dessus comprenant la disponibilité de la
main d’œuvre, l’accès aux et le contrôle des ressources en eau et de la terre, l’accès aux
intrants et marchés (physiques et financiers), le niveau de mécanisation (outils manuels,
équipement à traction animale ou mécanique), l’organisation de l’agriculteur, l’accès à
l’appui-conseil. Les systèmes mécaniques d’exploitation des ruissellements sont
appropriés pour les grandes exploitations commerciales et les programmes de
réhabilitation/reboisement à grande échelle. Pour plus d’information, voir le Module
sur ‘L’identification par les exploitants des opportunités de gestion de la terre et de
l’eau’.

Exercice utile
1.12 Planification participative des systèmes de collecte des eaux de ruissellement dans
un bassin versant en milieu rural (ou dans un village).
Conception des systèmes culturaux basés sur la collecte
des eaux de ruissellement
Cette section du sous-module aidera les exploitants à faire usage de la connaissance
acquise sur le cycle de l’eau (les relations entre l’eau de pluie disponible, le
ruissellement, les besoins en eau des cultures et les caractéristiques du bassin versant)
pour une meilleure conception de leurs systèmes de collecte des eaux de ruissellement.
Il y a deux concepts importants à considérer :

i) l’aire de collecte requise pour une aire cultivée requise ; et


ii) la profondeur d’eau requise à appliquer

Rapport entre l’aire de ruissellement et l’aire cultivée (C : CA)


Pendant la conception du système, il est nécessaire de calculer la taille de l’aire de
ruissellement pour s’assurer qu’une quantité d’eau suffisante soit récoltée pour l’aire
cultivée. Le lien entre l’aire cultivée et l’aire de ruissellement est obtenu par le rapport
C : CA. Il représente le bilan entre l’approvisionnement en eau et la demande.

Dans les zones semi-arides, l’eau de pluie est souvent suffisante pour faire face aux
besoins en eau des cultures pendant la période culturale et, par conséquent, les cultures
ont besoin d’une quantité d’eau supplémentaire. La quantité totale d’eau
supplémentaire dépend de :

a) la quantité d’eau déjà fournie par la pluie; et


b) la quantité totale d’eau dont les cultures ont besoin.

Besoins en eau (cultures, arbres) = Eau de pluie + Eau supplémentaire nécessaire

La quantité d’eau à récolter correspond à l’eau supplémentaire requise par les


cultures,

Eau récoltée (aire de ruissellement x Pluie nominale x Coefficient de ruissellement x


facteur e*) = eau supplémentaire nécessaire (zone cultivée x [besoin en eau de la culture
– Pluie nominale]

Dans laquelle:

a) la pluie nominale est la quantité totale d’eau de pluie tombant pendant la


saison culturale à partir de laquelle l’ ‘aire de ruissellement’ fournirait
suffisamment d’eau de ruissellement pour satisfaire les besoins en eau des
cultures de l’’aire cultivée’. Si la quantité totale d’eau de pluie tombant
pendant la saison culturale est inférieure à la pluie nominale (ex : pluviométrie
réelle 350 mm et pluviométrie de projet 450mm), elle serait insuffisante pour
satisfaire les besoins en eau des cultures de l’aire cultivée et l’humidité
déficitaire du sol engendrerait de mauvaises récoltes. De façon similaire, si la
pluviométrie réelle dépasse la pluie nominale, un excès de ruissellement
endommagerait les structures de collecte des eaux de ruissellement. Dans la
plupart des cas, les systèmes de collecte des eaux de ruissellement sont déjà
conçus. Par conséquent, les facilitateurs et les exploitants ne devraient pas trop
s’inquiéter de la pluie nominale. Cependant, il est important de comprendre le
concept pour adapter les systèmes de collecte des eaux de ruissellement ou
pour innover en vue de tirer un meilleur parti des conditions locales.
b) le facteur d’efficience (e) est utilisé pour exprimer l’efficience avec laquelle:
• l’eau captée sur l’aire de ruissellement est recueillie dans l’aire cultivée ;
• l’eau collectée dans l’aire cultivée est distribuée et stockée au sein du champ;
et
• l’eau stockée dans le sol est utilisée par les cultures

Cela reflète les pertes pendant le transport, la distribution inégale de l’eau à


l’intérieur du champ, ainsi que les pertes dues à l’évaporation et à la percolation
profonde. Le facteur d’efficience varie généralement entre 0,5 et 0,75. La plus
haute valeur (0,75) est généralement appliquée pour les impluvia ; ce sont donc
les systèmes les plus efficients.

Systèmes de production agricole


Pour la production des cultures, le rapport aire de ruissellement : aire cultivée peut être
exprimé comme suit :

Aire de ruissellement = Besoins en eau des cultures (CWR) – Pluie nominale (DR)
(C)

Aire cultivée (CA) Pluie nominale (DR) x Coefficient de ruissellement (k) x


Facteur d’efficience (e)

Le rapport (C:CA) détermine par quel facteur l’aire de ruissellement est plus
grande que l’aire cultivée. C’est un paramètre important dans la conception des
systèmes de collecte des eaux de ruissellement.

Exercice pratique
3.2 Calcul du rapport C:CA pour les systèmes de production agricole

Systèmes de production sylvicole


Le rapport C:CA est difficile à établir pour les arbres et l’on peut seulement effectuer des
estimations approximatives dans la mesure où:

a. l’on ne dispose que d’estimations approximatives en ce qui concerne les besoins en


eau des espèces d’arbres indigènes; et
b. il est difficile de déterminer quelle est la portion de la zone réellement exploitée par
les racines puisque le développement des racines s’effectue de façon continue sur
plusieurs années (à partir de l’ensemencement jusqu’à la maturation de l’arbre).

Toutefois, par expérience, la zone radiculaire est supposée être équivalente à la


projection de la canopée de l’arbre tel qu’indiqué dans la figure ci-desuus.

La procédure consiste à estimer l’aire totale de l’impluvium (MC), y compris l’aire de


ruissellement, l’aire cultivée (ex : fosse d’infiltration). En général, le MC pour un arbre
dans les zones arides/semi-arides varie entre 10 à 100m2.

L’aire totale de l’impluvium (m2) = MC = RA + RA x (WR-DR)


DR x k x e
Dans lequel:

RA: zone exploitée par les racines (radicules)


WR: Besoin annuel en eau (mm)
DR: Pluie de nominale (annuelle) (mm)
k: Coefficient annuel de ruissellement
e : facteur d’efficience

Exercice pratique
3.2 Calcul du rapport C:CA pour la plantation d’arbres fruitiers
Pâturage et zone de production fourragère
Pour le pâturage et le fourrage il n’est pas nécessaire de calculer le rapport C: CA. Un
rapport C : CA de 2 :1 à 3 :1 est généralement approprié et peut être utilisé comme
guide.

Commentaire général: Bien que le calcul du rapport C: CA permet de concevoir des


systèmes de collecte des eaux de ruissellement plus exacts, il est souvent difficile
d’obtenir les données requises (insuffisantes ou inexactes). Pour cette raison, les
systèmes de collecte des eaux de ruissellement sont souvent démontrés à une échelle
expérimentale avec un rapport C : CA estimé et les exploitants ont besoin de
comprendre le concept de la collecte des eaux de ruissellement de telle sorte qu’ils
puissent adapter le concept initial en fonction de leurs expériences.

Eau disponible pour la plante


L’eau de pluie et l’eau collectée sont conservées dans le sol de l’aire cultivée. La quantité
maximum d’eau qu’un sol donné peut stocker à l’intérieur de la zone des racines est le
maximum d’eau disponible pour la plante. Comme expliqué au sous-module 1 sur la
meilleure utilisation de l’eau de pluie, elle est liée à deux facteurs importants pour la
conception des systèmes de collecte des eaux de ruissellement, c'est-à-dire la capacité de
rétention d’eau d’un sol et la profondeur du sol exploré par les racines.

Maximum d’eau Capacité de rétention de l’humidité du sol (mm/m)


disponible pour la plante
(mm) = X profondeur des racines (m)

La capacité de rétention de l’eau est exprimée en mm de profondeur d’eau (c’est


à dire la quantité d’eau stockée) par mètre de profondeur du sol, c’est à dire
mm/m.

Exemple: Un sol de 1,2 m, composé d’une couche unique d’argile doté d’une
capacité de rétention d’eau de 150m/m peut stoker environ 180mm d’eau
disponible pour la plante (150 x1,2). Ainsi, il n’est pas nécessaire de recueillir
l’eau de ruissellement sur l’aire cultivée à des profondeurs de plus de 180 mm.
Toute quantité d’eau supérieure à 18 cm se perdra par percolation profonde avec
les nutriments.

Les options technologiques de collecte des eaux de


ruissellement pour une meilleure production des cultures
Les systèmes culturaux basés sur la collecte des eaux de ruissellement incluent une
gamme d’options technologiques. Dans ce sous-module, l’accent est mis sur les systèmes
d’ impluvia puisque ce sont des systèmes simples et à un coût abordable pouvant être
adoptés et/ou adaptés par les exploitants. Cependant, il faut noter que ce manuel ne
fournira aucun détail technique sur les impluvia (càd profil technique) puisque les
systèmes les plus courants sont aisément accessibles par les agents de vulgarisation dans
d’autres manuels.

Systèmes d’impluvia pour la collecte des eaux de ruissellement


Ces systèmes capturent l’eau de ruissellement d’une petite aire de ruissellement (<1000
m2) et l’utilise dans une petite aire cultivée (<100m2). L’aire de ruissellement est
généralement entre 1 à 10 fois plus grande que l’aire cultivée.

Impluvia (également appelés ‘petits systèmes de collecte des eaux


de ruissellement au sein de l’exploitation agricole’)
Les impluvia sont directement construits dans les champs des exploitants, souvent selon
les courbes de niveau et disposés en quinconce.

Des exemples d’impluvia pour la production agricole incluent les trous d’infiltration
(par exemple ‘Zaï’) et les billons en courbe de niveau.

a) Les trous d’infiltration (‘zaï’) sont la forme la plus simple de technique de collecte des
eaux de ruissellement. Ce sont de petits trous d’environ 10 à 15 cm de profondeur,
remplis d’un mélange de sol et de fumure. Généralement, l’on plante les cultures
céréalières (par exemple le sorgho, le mil ou le maïs) dans ces trous.

b) Les diguettes en courbe de niveau sont de petits bancs en terre construits le long des
courbes de niveau. Au Kenya, les courbes de niveau ont généralement un sillon en
amont qui recueille le ruissellement d’une bande non cultivée entre les courbes de
niveau. Les cultures céréalières sont généralement plantées sur les billons alors que
des légumineuses sont généralement plantées en amont des sillons.

c) Les diguettes en courbe de niveau pour les arbres sont très similaires aux diguettes
en courbes de niveau pour les cultures. La différence est que l’eau de ruissellement est
recueillie dans un trou d’infiltration au lieu d’être recueillie dans un sillon.

d) Les techniques de collecte des eaux de ruissellement de type ‘Négarim’ sont de


petits bassins en forme de losange, fermés par une diguette en terre et sont
communément utilisés pour le reboisement d’arbres fruitiers tels que le papayer et les
agrumes. La pluie qui tombe sur l’aire de ruissellement, s’écoule dans un trou
d’infiltration au niveau inférieur.

e) Les demi-lunes sont des diguettes en terre en forme de demi-cercle, disposées en


quinconce avec leurs extrémités sur les courbes de niveau. De grandes diguettes semi-
circulaires sont utilisées pour la réhabilitation des pâturages et pour la production des
cultures fourragères. De grandes diguettes semi-circulaires sont utilisées pour la
réhabilitation des pâturages et pour la production de cultures fourragères. Les
dimensions varient de petites structures d’un rayon de 2 m à de grandes structures d’un
rayon de 30m.
Petits systèmes avec aire de ruissellement externe
Les petits systèmes avec aire de ruissellement externe ont une aire de ruissellement
(ex: les routes) à l’extérieur des champs des agriculteurs. Ces systèmes incluent la
collecte des eaux de ruissellement à partir des routes.

La collecte des eaux de ruissellement à partir des routes consiste à acheminer le


ruissellement des routes, à travers des fossés ou des bassins, dans une exploitation
agricole. Elle est utilisée pour l’établissement d’arbres fruitiers ou la production de
cultures. Il existe deux types de collecte des eaux de ruissellement à partir des routes:

i) collecte des eaux de ruissellement à partir des routes avec des fossés de rétention.
ii) collecte des eaux de ruissellement à partir des routes avec des bassins de rétention.

Construction et entretien – Quelques problèmes et solutions


élémentaires
Les mesures de contrôle de l’érosion: Des espacements et alignements insuffisants des
impluvia (ex: trous d’infiltration, demi-lunes) entraînent l’écoulement de l’eau sur de
longues distances, augmentant les risques d’érosion du sol. Pour contrôler l’érosion du
sol, il faudrait réduire l’espacement et l’alignement grâce à une disposition en
quinconce.

Figure 1.10 Espacement et alignement correct (a) et incorrect (b) des impluvia
Mesures de protection: Une mauvaise construction des systèmes de collecte des eaux de
ruissellement entraine deux problèmes majeurs:

i) “le débordement” – lorsque le réservoir est “plein”, l’eau coule par dessus le bord
d’une diguette vers la diguette suivante en dessous ; et
ii) “brèche” – finalement, la pression croissante de l’eau va entrainer une cassure de
l’une des diguettes et l’eau va s’’ecouler par l’ouverture et former un petit ravin en
très peu de temps.

Il est nécessaire de réduire les dégâts éventuels aux structures.

Quelques unes des mesures en vue de réduire le débordement et les brèches incluent:

a) Systèmes en courbes de niveau. Les structures doivent suivre les courbes de niveau de
manière à éviter les brèches (voir figure 10.11). Ces systèmes sont souvent combinés
avec des billons cloisonnés, c’est à dire des diguettes transversales perpendiculaires
aux diguettes en courbe de niveau. Les billons cloisonnés assurent une distribution
uniforme de l’eau derrière la diguette et empêchent l’accumulation de l’eau au niveau
le plus bas.
b) Les cordons pierreux ou en terre sont le plus souvent utilisés pour construire les
systèmes de collecte des eaux de ruissellement. Les cordons pierreux courent moins
de risques de débordement et de brèche parce qu’ils sont plus compactes et
permettent à l’eau de s’infiltrer; et,
c) Un bon drainage. Le risque de débordement est plus élevé lorsqu’il y a une grande
variation de la quantité et de l’intensité du ruissellement et lorsque la pente est
irrégulière. Dans ces cas il pourrait s’avérer nécessaire de construire des déversoirs ou
creuser un canal de drainage. Un bon drainage est plus important sur les sols riches
en argile et pour la production de cultures avec un taux de tolérance faible à
l’engorgement.
Figure 1.11 Exemple d’un bon et d’un mauvais système suivant les courbes de niveau
a) l’eau est distribuée de manière uniforme derrière la diguette. BON

b) L’eau s’accumule au point le plus bas et pourrait causer une brèche dans la diguette.
MAUVAIS

c) L’eau s’écoule latéralement, causant un risque potentiel d’érosion du sol ou causant des
dégâts aux structures en aval. MAUVAIS sauf s’il y a un canal de drainage.

Canal de drainage. Pour gérer l’excès de ruissellement sur les pentes raides, les sillons
sont disposés suivant une inclinaison de 0,25% vers le bas de la courbe de niveau (voir
figure 10.11c), forçant ainsi l’eau à s’écouler vers une rigole. La longueur de cette rigole
ne devrait pas dépasser 400 mètres, sinon la quantité d’eau est trop importante
augmentant la vitesse à laquelle elle s’écoule et le risque de formation d’un petit ravin.

Fossé de dérivation. Pendant la conception des systèmes de collecte des eaux de


ruissellement, il faut faire particulièrement attention à leur emplacement sur le bassin
versant. Les impluvia sont souvent situés sur la partie inférieure des collines, recevant
ainsi une quantité importante d’eau en provenance des parties les plus élevées. Cela
pourrait gravement endommager les structures.

Comme mesure de protection préliminaire, l’on peut construire un fossé de dérivation


juste au dessus du dispositif de collecte des eaux de ruissellement. Le fossé de protection
détourne l’excès de ruissellement vers une rigole principale. En règle générale, la taille
du fossé de dérivation est de 1,0 à 1,5 m de largeur et possède une inclinaison de 0,25%.

Entretien
Les systèmes de collecte des eaux de ruissellement nécessitent un entretien constant. En
général, l’on ignore cet aspect ou alors on ne le considère que lorsque que le système ne
fonctionne plus. Un entretien régulier est essentiel pour éviter les panes des systèmes de
collecte des eaux de ruissellement.

L’entretien requiert l’intervention d’un agriculteur individuel ou d’un groupe


d’agriculteurs au cas où les systèmes s’étendent sur plusieurs champs individuels (ou
ont situés sur une parcelle de démonstration) auquel cas il faudrait établir ou renforcer
l’association des agriculteurs.

L’entretien est requis dans les cas suivants:

a) Pour s’assurer que la majeure partie de l’eau qui tombe sur l’aire de ruissellement
puisse être captée et transportée vers l’aire cultivée,
i) Pour la plupart des impluvia, l’aire de ruissellement doit être débroussaillée; et,
ii) Pour les petits systèmes avec aire de ruissellement externe (ex: systèmes de collecte
des eaux de ruissellement à partir des routes) les sédiments doivent être ôtés des
canaux pour améliorer le transport de l’eau de ruissellement de l’aire de
ruissellement vers l’aire cultivée
b) Pour s’assurer que l’eau de ruissellement collectée puisse être distribuée de manière
uniforme sur l’aire cultivée et s’infiltre dans la zone racinaire pendant que l’excès
d’eau est évacué pour éviter les risques d’érosion du sol et d’endommagement du
système,
i) La taille originale des diguettes et leur position initiale le long du profil doivent être
régulièrement restaurées; et
ii) Les brèches dans les diguettes et les billons cloisonnés doivent être réparées;
c) pour s’assurer que le ruissellement soit stocké dans la zone racinaire et utilisée de
manière efficace par les cultures.

Note pour le facilitateur

Pour la construction et l’entretien des systèmes de collecte des eaux de ruissellement, le facilitateur pourrait demander
aux participants de revoir les problèmes majeurs de construction de ces systèmes et identifier leurs solutions. En outre,
ils évaluent comment les pannes ou les dysfonctionnements peuvent être minimisés ou prévus à long terme.

Exercice pratique:
3.1 Revue des conditions du champ et des systèmes actuels de collecte des eaux de
ruissellement

75
Exercice 3.1 Revue des conditions du champ et des systèmes actuels de
collecte des eaux de ruissellement

Dans cet exercice, les agriculteurs revoient les conditions actuelles des structures de
collecte des eaux de ruissellement, en mettant l’accent sur les contraintes courantes et les
opportunités d’amélioration.

Objectifs d’apprentissage
• Revoir les conditions actuelles des petites structures de • Préparer les urnes et les
stockage et des systèmes culturaux bases sur la collecte des placer le long du parcours
eaux de ruissellement, en mettant l’accent sur les contraintes • Préparer les cartes avec un
et les opportunités d’amélioration numéro de groupe pour
chaque groupe
Période
d’agriculteurs
Après l’établissement des systèmes de collecte des eaux de
ruissellement
Durée
Préparation
3 heures
• Entreprendre une visite de terrain avec quelques agriculteurs
clés pour identifier les emplacements (représentant des
éléments intéressants pour les besoins de l’apprentissage) Matériel
• Décider du parcours pour la marche transversale en passant • Morceau de carton
par la plupart des emplacements identifiés.
• Ruban
• Formuler des questions pour les urnes en rapport avec les
• Bandes élastiques
éléments d’apprentissage identifiés, en inscrivant le
problème identifié, les causes et les options d’amélioration • Feutres
suggérées pour référence pendant la discussion en • Fil
plénière, • Grandes feuilles de papier
• Bouts de bambou ou de
bois
• Carte communautaire (si
nécessaire – Exercice 2 x

Etapes
1. Exercice de terrain
a. Répartir les participants en petits groupes de 4 à 5 agriculteurs
b. Informer les agriculteurs du parcours et de la procédure pour l’exercice des urnes
c. Les petits groupes marchent le long du parcours indiqué
d. Sur le chemin, les exploitants trouveront des panneaux (sur des bouts de bois plantés
dans le sol) portant une question. Chaque question a un rapport avec une situation
spécifique dans le champ
e. Chaque groupe discutera la question et choisira la réponse appropriée entre les trois
réponses (A, B ou C) indiquées sur le panneau.

76
f. Chaque groupe mettra dans l’urne, une carte portent le numéro de leur groupe avec la
lettre correspondent à la réponse choisie (A, B ou C)
g. Ils passeront ensuite à la question suivante, etc. jusqu’à ce qu’ils aient terminé la
marche transversale et répondu à toutes les questions.

Remarque: Assurez-vous que chaque groupe réponde aux questions séparément aux
autres groupes. Si nécessaire, faites-les commencer avec des intervalles de 10
minutes.

2. Discussion en plénière
a. Enlever toutes les urnes du terrain.

b. les ouvrir et les discuter une à une, en rappelant aux participants l’emplacement dans
le champ et le type de problème posé.
c. Lire la réponse du premier groupe pour la première question et demander à ses
membres pourquoi ils ont choisi cette réponse. Demander aux autres groupes de
commenter.
d. Ecrire sur une large feuille de papier les problèmes identifiés, leurs causes et leurs
solutions possibles pour une amélioration éventuelle.
e. Lire la réponse du second groupe pour la seconde question et demander à ses
membres pourquoi ils ont choisi cette réponse. Demander aux autres groupes de
commenter.
f. Procéder de la même manière jusqu’à la dernière question.

77
Directives pour la formulation des questions des
‘urnes’

Le test des ‘urnes’ est un test basé sur le terrain. En développant les questions des
‘urnes’, il est obligatoire que les questions soient formulées de manière à ce que les
questions puissent être répondues seulement après observation sur le terrain. (si
nécessaire, la question peut être liée à ce que l’on observe en utilisant un bout de fil).
Si un emplacement est sélectionné pour une question de ‘l’urne’, trouver la cause du
problème proposé et formuler la question. Au moins l’une des réponses devra être en
rapport avec la cause de ce problème spécifique.

Directives pour l’assemblage de ‘l’urne’

1. Assembler une ‘urne’ pour chaque question (voir la figure ci-dessous)


2. Placer les urnes sur le terrain.
3. Préparer les cartes avec un numéro de groupe pour chaque groupe d’agriculteurs.

Exemples de questions pour les urne s.


Test de connaissance en matière de collecte des eaux de ruissellement et de la gestion de
l’humidité du sol.

Question No. 1: Comment pouvez-vous améliorer le stockage de l’eau de cette aire


cultivée ?
Réponse A: Augmenter l’espace entre les cultures
Réponse B: Augmenter la matière organique du sol
Réponse C: Compacter le sol.

Question No. 2: Pourquoi cette culture est-elle appropriée pour ce système ?

Réponse A: Courte durée de la période de croissance et résistance à la sécheresse


Réponse B: Résistance à la salinité
Réponse C: Besoins en eau importants

Problèmes d’emplacement

78
Question No. 3: Pourquoi ces cultures sont-elles affectées par le stress hydrique ?

Réponse A : Sol peu profond


Réponse B: Pente raide
Réponse C: Mauvaises herbes

Problèmes de conception
Question No. 4: Pourquoi ce système n’est –il pas adéquat pour les cultures qui y
poussent ?

Réponse A: Pas assez de pluie


Réponse B: Pente raide
Réponse C: Aire de ruissellement petite

Problèmes de construction
Question No. 5: Pourquoi ces diguettes ont-elles une brèche ?

Réponse A: Pas de système de drainage


Réponse B: Dégâts causés par les animaux
Réponse C: Ne suivent pas les courbes de niveau

Problèmes d’entretien
Question No.6: Pourquoi l’eau de ruissellement n’est-elle pas uniformément
distribuée dans cette zone cultivée ?

Réponse A: Pas de billon cloisonné (emporté par l’eau)


Réponse B: Brèche dans les diguettes
Réponse C: Sol peu profond

Question No. 7: Comment peut-on améliorer le captage de l’eau sur le bassin versant ?

Réponse A: Arracher les mauvaises herbes


Réponse B: Augmenter la pente
Réponse C: Pas de solution

Quelques questions à discuter et points à soulever


• Qu’avez-vous appris de l’exercice en rapport avec la gestion de l’eau de pluie par les
exploitants ?
• Les questions ont-elles couvert la plupart des problèmes dans la zone ?
• Les questions avaient-elles rapport à des sujets qui ne vous sont pas familiers ? Quels
sont ces sujets et aimeriez-vous en apprendre un peu plus sur ces domaines ?

79
80
Exercice 3.2 Calcul du rapport C: CA pour la production agricole et de
systèmes arboricoles
Pendant la conception de systèmes de collecte des eaux de ruissellement, il est nécessaire
de calculer les dimensions requises de l’aire de ruissellement pour s’assurer qu’un
ruissellement suffisant soit récolté pour les cultures situées dans l’aire cultivée. La
relation entre l’aire de ruissellement et l’aire cultivée est exprimée par le rapport C : CA

Dans les zones semi-arides, la pluviométrie n’est souvent pas suffisante pour faire face
aux besoins en eau des cultures durant la période de croissance et donc les plantes ont
besoin d’une quantité d’eau supplémentaire. La quantité totale d’eau supplémentaire
nécessaire dépend de:

• la quantité d’eau déjà fournie par la pluie; et,


• la quantité totale d’eau dont les cultures ont besoin.

Exigences en eau (cultures, arbres) = Eau de pluie + Eau supplémentaire requise

L’eau à récolter correspond à l’eau supplémentaire dont les cultures ont besoin :

Eau récoltée (aire de ruissellement x Pluie nominale x coefficient de ruissellement x


facteur e*) = eau supplémentaire requise (Zone cultivée x [Exigence en eau des cultures –
Pluie nominale])

A partir de cette équation, il est possible de trouver la relation entre l’aire de


ruissellement et l’aire cultivée (exprimée comme le rapport C : CA) afin de
concevoir des systèmes de collecte des eaux de ruissellement appropriés. Le
rapport (C:CA) détermine par quel facteur l’aire de ruissellement est plus grande
que l’aire cultivée.

Objectif d’apprentissage Durée


• Conception des systèmes de collecte des eaux de ruissellement pour la 3 heures
production agricole ou sylvicole
Période Matériel
Phase de planification • Papier et
Préparation stylos
Aucune préparation

Etapes
A. Systèmes de production des cultures

81
Pour la production des cultures, le rapport ‘aire de ruissellement : aire cultivée’ peut être
exprimé par :

Aire de ruissellement = Exigences en eau des cultures (CWR) – Pluie de projet (DR)
(C)

Aire cultivée (CA) Pluie nominale (DR) x coefficient de ruissellement (k) x


Facteur d’efficience (e)

1. Calculer le rapport C:CA des exemples 1 et 2 et discuter les résultats

No. Climat Type de Cculture Exigences en Pluie de Coefficient de Facteur


structure eau de la nominale ruissellement d’efficacité
culture (mm) (mm)

1 Aride Larges Mil 475 250 0,25 0,5


bourrelets
semi-
circulaires

2 Semi- Larges Mil 475 375 0,25 0,5


aride bourrelets
semi-
circulaires

Résultats: 7:1; 2:1

2. Discuter pourquoi le bassin versant dans un climat aride est plus grand que l’aire
cultivée dans les climats semi-arides (comparer C : CA du No.1 et No.2). Que se passe
t-il si la pluviométrie réelle est beaucoup plus élevée que la pluie nominale?
Comment les agriculteurs peuvent-ils régler ce problème ?
3. Calculer le rapport C:CA des exemples 3 et 4 et discuter des résultats.

82
No. Climat Type de Culture Exigences en Pluie Coefficient de Facteur
structure eau de la nominale ruissellement d’efficience
culture (mm) (mm)

3 Semi- Billons de Sorgho 525 310 0,50 0,75


aride niveau

4 Semi- Billons de Mais 650 310 0,50 0,75


aride niveau

Résultats: 2:1; 3:1

4. Discuter pourquoi il serait plus sage de cultiver du sorgho plutôt que du mais
(comparer les numéros 3 et 4) en faisant référence au rapport C :CA et aux
caractéristiques des cultures

B. Systèmes d’arbres
La procédure consiste à estimer l’aire totale de ruissellement (MC) y compris l’aire de
ruissellement et l’aire cultivée (ex : fosse d’infiltration). En général, le MC pour un arbre
dans les régions arides/semi-arides varie de 10 à 100m2.

Aire totale de l’impluvium (m2) = MC = RA + RA x (WR-DR)

DR x k x e

83
Dans lequel:

RA: Zone exploitée par les racines (radicules)


WR: Besoins en eau (annuel) (mm)
DR: pluie nominale (annuelle) (mm)
k: coefficient de ruissellement (Annuel)
e : facteur d’efficience
1. Déterminer l’aire de l’impluvium pour un arbre fruitier (ex : agrumes)

Climat Type de Culture Zone Exigences Pluie Coefficient de Facteur


structure exploitée en eau de ruissellement d’efficacité
par les (mm) projet (k) (e)
raciness (mm)
(m2)

Semi- Negarime Arbres 10 1 000 350 0,0 0,5


aride fruities (ex:
Agrumes)

Résultat: 84 m2

84
Sous-module 4 : Collecte des eaux de
ruissellement pour les usages domestiques et
l’abreuvement des animaux
Ce sous-module concerne la collecte et le stockage de l’eau pour les usages
domestiques et l’abreuvement des animaux. Néanmoins, vous pourrez aussi
utiliser certains des systèmes proposés pour les cultures : par exemple, si votre
réservoir est suffisamment grand, vous pourrez l’utiliser pour irriguer votre
jardin maraîcher.

Les objectifs d’apprentissage


• Apprendre à évaluer les besoins en eau de votre ménage et de vos animaux ;
• Comprendre comment calculer le volume du réservoir nécessaire pour satisfaire les
besoins en eau de votre ménage et/ou de vos animaux ;
• Sélectionner les systèmes adéquats pour la collecte et le stockage de l’eau de
pluie à des fins domestiques et d’abreuvement

Etape 1: Evaluation des besoins en eau des ménages et de la


communauté
Pour une planification satisfaisante des systèmes de collecte des eaux de ruissellement, il
est indispensable de commencer par évaluer la demande totale en eau et de s’assurer
que les bénéficiaires participent à l’inventaire détaillé des besoins en eau pour l’usage
domestique, l’abreuvement du bétail et la production agricole.

Dans les zones arides et semi-arides, les systèmes de collecte des eaux de ruissellement
sont des techniques importantes pour une meilleure utilisation de l’eau de pluie et
augmenter l’accès à l’eau, particulièrement là où d’autres ressources d’eau ne sont pas
disponibles ou dont le développement n’est pas rentable (par exemple aquifère profond
ou eau polluée).

Demande en eau pour l’usage domestique


La quantité minimale d’eau requise pour satisfaire les besoins humains essentiels varie de
20 à 50 litres par personne par jour (l/p/j). Bien que la quantité d’eau requise pour la
consommation soit en général assez faible (environ 5 l/p/j), les êtres humains ont besoin
de plus d’eau potable pour leur survie journalière. De l’eau domestique est requise pour
les services sanitaires de base (de 0 à 20 l/p/j suivant le type de latrines utilisées),
l’hygiène humaine (environ 15 l/p/j pour le lavage des mains et le bain) et la préparation
des repas (environ 10 l/p/j).

85

L’accès à l’eau est un
besoin humain essentiel
et un droit humain
La demande totale en eau pour l’utilisation domestique
fondamental. L’accès de peut être calculée en trois étapes :
chaque individu à un
minimum de 20 litres
• Etape 1 : identifier le nombre de personnes à
d’eau saine chaque jour
approvisionner en eau
est une quantité
minimum pour respecter • Etape 2: déterminer les exigences moyennes en
le droit humain à l’eau. eau par personne (litres/personne/jour) et la
durée de la période critique (jours). Les normes
locales en matière de « besoin journalier par personne » devraient être utilisées
dans la mesure du possible. Autrement, l’on peut supposer que les besoins en
eau domestique sont de 50 l/p/j.
• Etape 3 : calculer la demande totale en eau.

Wd : Alimentation en eau domestique au cours de la période critique (en mètres


cubes)
Po : Nombre d’utilisateurs du réservoir
DC : Besoins en eau journaliers par personne (en litres/personne/jour) - évalués
à 20-50 litres/personnes/jour
T : Durée de la période critique en jours

La quantité d’eau à stocker pour satisfaire les besoins en eau d’un ménage dépend du
nombre de personnes ainsi que du type et de la taille du cheptel. Pour une communauté
regroupant plusieurs ménages, la quantité totale d’eau requise est la somme des besoins
de chaque ménage. L’évaluation des besoins totaux est très importante avant la mise en
œuvre des techniques de collecte des eaux de ruissellement pour assurer que la
planification et la conception prennent en compte tous les besoins en eau durant les
‘périodes critiques’.

Qualité de l’eau : Il ne suffit pas d’avoir accès à l’eau en quantités suffisantes ;


l’eau doit aussi être de qualité et respecter les normes de l’ Organisation
Mondiale de la Santé pour garantir une vie saine.

En raison de la contamination de l’eau de pluie avec la surface de l’aire de


ruissellement, les normes de qualité en matière d’eau potable (particulièrement
pour ce qui est du critère microbiologique) ne sont pas souvent respectées. Cela
ne veut pas dire qu’il est dangereux de boire l’eau de pluie. Beaucoup de
personnes dans le monde dépendent de systèmes de collecte des eaux de
ruissellement à partir du toit pour leur consommation en eau. Cependant, des
efforts doivent être fournis pour maintenir la qualité de l’eau de pluie. Les

86
méthodes de protection de la qualité de l’eau de pluie incluent un design, une
utilisation et un entretien appropriés du système de collecte des eaux de
ruissellement. Par exemple, les systèmes d’évaluation des premières pluies
collectées sur le toit peuvent être efficaces pour réduire les niveaux de
contamination des eaux collectées, s’ils sont correctement utilisés et entretenus.
Lorsque l’on soupçonne qu’il y a contamination, l’eau peut être traitée pour
respecter les normes de qualité.

Tableau 4.1 Structures simples et mesures recommandées pour s’assurer que les systèmes de collecte
des eaux de ruissellement conçus pour des besoins domestiques fournissent une eau de qualité
satisfaisante.

Système/technologie Structures/mesures d’utilisation et d’entretien recommandées


CER

1. CER du toit Examen de tous les tuyaux d’arrivée et des déversoirs ; trappes à sédiments
dans le tuyau d’arrivée ; évacuation des premières pluies collectées sur les toits,
l’eau provenant d’autres sources ne devrait pas être mélangée avec l’eau
recueillie dans le réservoir.

2. Bacs d’eau Trappes à sédiments dans le canal d’arrivée, clôture du périmètre ; mise en
place d’un point de distribution en aval pour l’eau domestique et l’abreuvoir du
bétail.

3. Bassins versants Clôture du périmètre ; mise en place de réservoirs ; nettoyage de l’aire de


rocheux ruissellement avant les pluies ; mise en place d’un point de distribution en aval
pour l’eau domestique et l’abreuvoir du bétail.

Etape 2: Evaluation des besoins en eau pour l’abreuvement des


animaux
Tous les animaux domestiques sont concernés – les plus communs sont les bovins, les
moutons, les chameaux, les ânes, et les poulets. Dans les zones semi-arides, beaucoup de
gens dépendent des animaux comme source de nourriture et de revenus. Dans ces
zones, il est d’usage pour les agriculteurs et les bergers de fournir de l’eau au bétail en
toute priorité avant de satisfaire les besoins en eau des cultures.

Avant de mesurer la taille du bassin versant nécessaire pour recueillir une certaine
quantité d’eau et de calculer la taille des ouvrages hydrauliques nécessaires pour
l’accumuler, il est indispensable d’évaluer les besoins totaux en eau. L’évaluation de la
demande en eau pour le bétail peut être faite en trois étapes :

• Etape 1 : identifier le type et le nombre d’animaux à abreuver.


• Etape 2 : déterminer la consommation moyenne journalière d’eau par animal

87
(litres/animal/jour) et la durée de la période critique (jours), c’est à dire lorsque l’eau
n’est pas facilement disponible. Le tableau 4.2 donne quelques valeurs moyennes de
la consommation journalière en eau.
• Etape 3 : évaluer la demande totale en eau (mètres cubes).

Tableau 4.2 Indication de la consommation moyenne journalière d’eau par des animaux sélectionnés
Animal Consommation (l/j)

Chameau 50

Bovin 25-35

Mouton 5-15

Chèvre 5-15

Âne 16-20

Poulet 15-20/100 têtes

WL Eau requise pour l’abreuvement du bétail au cours de la période critique (en mètres
cubes)
NLx Nombre d’animaux (type x) à abreuver à partir du réservoir
Acx Consommation d’eau moyenne par jour et par animal (type x) (en
litres/animal/jour)
T Durée de la période critique (jours)

Exercice utile:
12.1 Besoins en eau pour l’usage domestique et l’abreuvement du bétail.

Etape 3: Evaluation des pertes au sein d’un réservoir


L’eau se perd chaque jour dans le réservoir par évaporation et fuite, réduisant la
quantité d’eau disponible pour l’usage domestique et le bétail. Ainsi, pour assurer que le
réservoir stocke suffisamment d’eau pour faire face aux besoins, il est nécessaire
d’évaluer les pertes en eau du réservoir et les ajouter aux besoins en eau pour l’usage
domestique et l’abreuvement du bétail pour la durée de la période critique.

88
Les pertes du réservoir sont des ‘pertes par évaporation’ à partir de la surface du
réservoir, et les ‘pertes par fuite’ à travers les parois et le fond du réservoir. Les pertes
par évaporation (ETo) peuvent être facilement calculées (voir ‘Besoins en eau de la
culture’, sous-module 1) mais il est beaucoup plus difficile d’évaluer les pertes par fuite.
Lorsque le réservoir vient juste d’être construit, vous pouvez estimer que les pertes par
fuites sont égales au taux d’infiltration du type de sol principal (ex : argile, 1 à 5mm/h)
et comme expliqué plus haut, le taux d’infiltration peut être mesuré grâce à un anneau
d’infiltration (exercice 1.5). Cependant, il faut noter que les pertes par fuites sont
négligeables lorsque la surface de l’eau souterraine est visible dans le réservoir et les
pertes par fuite diminueront toujours de manière significative avec le temps en raison de
l’envasement.

Dans les climats sub-tropicaux secs, les pertes en évaporation peuvent être estimées
entre 5 à 1 0 mm/jour.

Total des pertes en eau (m3/j) = Pertes par évaporation (m3/j) + Pertes par fuites
(m3/j)

• Pertes par évaporation (m3/j) = ETo (mm/j) * Surface du réservoir (m2)


• Pertes par fuites (m3/j) = Vitesse d’infiltration (mm/j)*superficie du fond et
des parois du réservoir (m2)

Etape 4 : Evaluation de la capacité de stockage

89
La capacité requise d’une structure de stockage (ex : un réservoir) dépend de
l’estimation de la disponibilité en eau et de l’estimation de la demande. La taille
minimum d’une structure de stockage est déterminée par la demande durant la période
sèche. Si la demande dépasse la disponibilité en eau (le facteur limitant), la disponibilité
en eau sera utilisée pour déterminer la taille de la structure.

a. Détermination par la demande durant la période sèche


La capacité de stockage requise du réservoir est calculée en ajoutant les pertes
totales en eau dans le réservoir (évaporation et fuite) à la demande totale en eau
(c-à-d, l’utilisation domestique, le bétail et l’irrigation).

Capacité de stockage requise (m3) = Demande totale en eau (m3) + pertes totales (m3)

En outre, vous devez savoir qu’avec le temps, la capacité de stockage d’un


réservoir peut diminuer de manière significative. Cela est dû à l’accumulation de
sédiments dans le fond du réservoir. Ainsi, il est essentiel de concevoir et
d’entretenir le réservoir pour minimiser la sédimentation (voir ‘Options pour
réduire les pertes’).

b. Détermination par la disponibilité en eau


Si la demande dépasse la disponibilité en eau (le facteur limitant), la disponibilité en eau
sera utilisée pour déterminer la taille de la structure afin d’éviter de construire une
grande structure qui ne se remplira jamais. Dans ce cas, il s’avèrera nécessaire de
planifier des structures de stockage supplémentaires dans d’autres zones.

Pendant les pluies, le ruissellement de surface est généré sur les diverses zones de
captage (ex : sur les toits, cours, routes, terres non cultivées, pâturages, etc.). ‘L’offre’ est
évaluée à partir de la quantité de ruissellement générée par les orages sur un bassin
versant (voir ‘Comprendre le ruissellement’ au sous-module 1).

Réserve (m3) Eau de pluie (mm) x coefficient de ruissellement (k) x bassin versant
= (m2)

1000

Etape 5 : Options pour réduire les pertes totales


a. Comment réduire les pertes dues à l’évaporation dans un réservoir d’eau?
L’option principale consiste à augmenter la profondeur du réservoir et limiter la zone de
surface du réservoir. Dans plusieurs cas, les villageois devraient être encouragés à
approfondir les réservoirs d’eau peu profonds pour stocker plus d’eau et diminuer les
pertes dues à l’évaporation.

90
En ce qui concerne les petits plans d’eau, une autre alternative consiste à réduire la
vitesse du vent. Cela est faisable en plantant des brise-vent autour du réservoir. Si des
plantes aquatiques non productives couvrent la surface de l’eau, il est recommandé de
les ôter.

Stocker l’eau en dessous du niveau du sol (ex : citernes) peut également empêcher les
pertes par évaporation. En Afrique australe, il est de plus en plus courant de construire
des ‘barrages sous-terrains’ et des barrages capteurs de dépôts d’alluvions.

• Un barrage sous-terrain est un mur vertical imperméable construit à travers le lit


sableux d’une rivière. Il arrête l’écoulement de l’eau souterraine qui s’accumule
derrière le mur.
• Un barrage capteur de dépôts d’alluvions est un mur vertical qui est périodiquement
élevé au dessus du mur du barrage sous-terrain. Le sable en amont s’accumule
derrière le mur et augmente la capacité de stockage d’eau de la structure.

b. Comment réduire les pertes par fuite? Si les pertes par fuites n’ont pas pour objectif
de recharger la nappe aquifère, elles doivent être minimisées. Les pertes par fuite
peuvent être réduites par compaction et l’application de matériaux imperméabilisant.
Par exemple, il est possible de couvrir le fond du réservoir avec une couche d’argile
d’une épaisseur de 10-20 cm et de la compacter (à la main, à l’aide de machines ou
d’animaux).

c. Comment minimiser la sédimentation? L’accumulation de sédiments dans le fond du


réservoir peut être minimisée en arrêtant le sédiment et le sable sur le bassin versant lui-
même grâce au contrôle de l’érosion, ou en installant un piège à sédiments à travers

91
lequel l’eau de ruissellement passe avant de s’écouler dans le réservoir. Les sédiments
accumulés dans le piège et dans le réservoir doivent être enlevés de façon régulière.
Cette opération peut fournir un énorme bénéfice aux agriculteurs puisque les sédiments
peuvent être utilisés pour augmenter la matière organique dans les champs.

Etape 6 : Types de réservoirs d’eau de pluie et de structures de


stockage d’eau au niveau des exploitations agricoles.
Des exemples technologiques pour l’utilisation domestique et l’abreuvement du bétail
incluent les systèmes de collecte des eaux de ruissellement à partir des toits, les
réservoirs d’eau de surface (ex : cuvettes/mares temporaires, barrage avec aire de
collecte rocheuse) et les réservoirs souterrains (ex : les citernes).

Ce module étant essentiellement consacré à l’agriculture pluviale, il ne fournit pas


d’informations détaillées sur les options technologiques pour l’utilisation domestique et
le bétail. Les informations peuvent être obtenues auprès des Services de vulgarisation et
des ONG locales.

92
Exercice 4.1 Besoins en eau pour l’usage domestique et l’abreuvement du bétail
Les besoins en eau d’un ménage dépendent du nombre de personnes ainsi que du type
et du nombre d’animaux. Pour une communauté réunissant plusieurs ménages, la
quantité totale d’eau nécessaire est la somme des quantités requises par chaque ménage.
Il est très important d’évaluer la quantité totale requise avant de mettre en oeuvre les
mesures de récolte d’eau pour assurer que les systèmes de collecte des eaux de
ruissellement sont planifiés et conçus pour faire face aux exigences en eau durant les
‘périodes critiques’.

Objectif d’apprentissage Durée


• Déterminer les besoins en eau d’un 2 heures
ménage pour l’usage domestique et
les animaux
Outils
Préparation
• Ustensiles communément utilisés pour recueillir ou
Tableaux indiquant les exigences en eau stocker l’eau dans une maison ; jerricanes de
des humains et d’animaux divers tailles diverses (5, 10, 20, 50 litres
• Barrique d’une capacité de 200 litres.
Période
Avant la mise en œuvre des mesures de
collecte des eaux de ruissellement

Étapes
1) Former des groupes de 3 à 5 personnes
2) Les participants des groupes se familiarisent avec les mesures et les estimations de
volumes en utilisant des ustensiles courants dans une maison tels que les jerricanes
de tailles diverses (5, 10, 20, 50 litres) et une barrique d’une capacité de 200 litres.
3) Estimer la quantité journalière d’eau requise par personne et par animal (ex : bétail,
moutons, chèvres, ânes et poulets).
4) Déterminer le nombre de jours des ‘périodes critiques’.
5) Déterminer la quantité (en litres) d’eau requise pour un ménage et les animaux
pendant les ‘périodes critiques’.
6) Faire une projection de la quantité totale d’eau pour une communauté durant les
périodes critiques.
Remarque: Pour faciliter les calculs, le nombre de litres peut être converti en nombre de
seaux (20 litres)
7) Chaque groupe présente sa projection en séance plénière.
8) Discussion des résultats en séance plénière.

Quelques questions à discuter

93
• Qu’est ce qui détermine les besoins en eau d’un ménage ?
• Comment la taille et la composition du ménage influencent les besoins en eau ?
• Si vous deviez évaluer la capacité de stockage d’un réservoir pour faire face aux
besoins totaux en eau d’une communauté, quels sont les différents facteurs que vous
prendrez en compte ? Comment vous y prendriez-vous pour optimiser la capacité
d’un réservoir ?
• Pourquoi la quantité d’eau n’est pas un facteur suffisant pour entretenir la santé
humaine?
• Comment est-ce que la distance qui sépare la maison de la source d’eau affecte-t-elle
la consommation d’eau ?

94
Exercice 4.2 Estimation de la quantité de ruissellement de surface à récolter

Le ruissellement de surface est l’eau qui s’écoule sur la surface du sol suite à l’action de
la pesanteur avant qu’elle n’atteigne les zones basses ou le cours d’eau saisonnier le plus
proche.

La quantité d’eau de ruissellement générée pendant une tempête dépend de plusieurs


caractéristiques (telles que le type du sol, la végétation et la pente), les caractéristiques
de la pluviométrie (l’intensité et la durée) et l’humidité précédente du sol. La conception
des systèmes de collecte des eaux de ruissellements requiert une connaissance de la
quantité d’eau de ruissellement produite par les tempêtes dans un bassin versant donné.
La quantité d’eau de ruissellement est estimée comme un pourcentage fixe de la quantité
d’eau de pluie en utilisant le coefficient de ruissellement: Ruissellement (mm) = Eau de
pluie (mm) x coefficient de ruissellement (%) (NB: les valeurs des coefficients de
ruissellement peuvent être consultées dans les manuels standards).

En raison de la grande variabilité de la pluviométrie dans les zones semi-arides, la


quantité réelle de l’eau de ruissellement de surface collectée pendant une saison
particulière est plus ou moins égale à la quantité estimée d’eau de ruissellement de
surface à collecter: Quantité d’eau de ruissellement de surface attendue (en litre) =
Ruissellement (mm) x aire de ruissellement (m2).

Objectif d’apprentissage Durée


• Estimer le volume du ruissellement (ou une aire de • 1 à 3 heures pour la
ruissellement) pendant un orage en utilisant les données préparation du facilitateur
locales • 30 minutes pour l’exercice
Période
A n’importe quel moment pourvu que les données aient été Matériel
collectées
• Papier et stylos
Préparation • Mètre ruban
Avant l’exercice, les données du coefficient de ruissellement • Pluviomètre (si disponible)
doivent être collectées à partir de la source la plus proche • Tableau des coefficients de
(source du district ou Institut de recherché agricole). Il est ruissellement au bureau du
aussi conseillé d’utiliser un pluviomètre installé sur le bassin district ou d’une
versant et opéré par les agriculteurs quelconque autre source
(si disponible)

Etapes
1. Déterminer la taille du bassin versant (ou aire de ruissellement). Remarque: les agents
de vulgarisation peuvent déterminer la taille du bassin (ou aire de ruissellement) en
interprétant une carte ou une photo. Cependant, dans l’exécution de l ‘exercice avec
les agriculteurs, il est préférable de mesurer les dimensions de l’aire de ruissellement
directement sur le terrain.
2. Fournir la quantité de pluie qui tombe pendant un orage donné. Remarque: les agents

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vulgarisateurs peuvent utiliser les données obtenues auprès de la station
météorologique la plus proche. Cependant, en exécutant cet exercice avec les
agriculteurs pendant la saison des pluies, il est préférable d’utiliser des données
obtenues à l’aide de leur pluviomètre fabriqué localement (si disponible dans le
champ)
3. Déterminer le type de bassin versant et identifier le coefficient de ruissellement.
Remarque: les agents vulgarisateurs utiliseront des tableaux locaux (si disponibles)
4. Estimer le volume du ruissellement de surface pour les données en utilisant l’équation
ci-dessous.

Estimation de la quantité du ruissellement de surface à récolter pendant un


orage donné
Volume du ruissellement (litre) = Bassin versant (ou aire de ruissellement) (m2) x pluviométrie
(mm) x coefficient de ruissellement

Si une pluie de 20mm de hauteur tombe sur un bassin versant routier (k = 0,6) de 0,1 ha, le
ruissellement attendu est :

0,1 ha (1,000 m2) x 20 mm x 0,8 = 16,000 litres

Quelques questions à débattre et points à soulever


• Comment pouvez-vous augmenter la quantité d’eau de ruissellement récoltée dans
l’aire cultivée pendant un orage donné?
• Qu’arrive t-il lorsque la pluviométrie réelle est supérieure à la pluie nominale (c’est à
dire le maximum que la structure a été conçue de supporter)? Comment pouvez-vous
vous débarrasser de l’excès de ruissellement?
• Qu’arrive t-il lorsque la pluviométrie réelle est inférieure à la pluie nominale (c’est à
dire le maximum régulier que la structure a été conçue de supporter)? Comment
pouvez-vous faire un meilleur usage de l’eau du sol disponible dans l’aire cultivée?

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