Contenu :

Chapitre I : Généralités sur les pesticides.................................................................................................4

I.1 Historique........................................................................................................................................5
I.1.1 Avant le 20e siècle...................................................................................................................5
I.1.2 Développement des pesticides chimiques................................................................................5
I.1.3 Période d'après-guerre :............................................................................................................5
I.1.4 Problèmes environnementaux :................................................................................................5
I.1.5 Réglementation et interdictions :..............................................................................................5
I.1.6 Évolution des pratiques agricoles :...........................................................................................6
I.1.7 Pesticides modernes :...............................................................................................................6
I.2- Définition.......................................................................................................................................6
I.3 Marché des pesticides......................................................................................................................8
I.3.1- Dans le monde.........................................................................................................................8
I.3.2- En Algérie...............................................................................................................................9
I.4 Céréaliculture et utilisation des pesticides en Algérie..................................................................11
I.5 Persistance des pesticides : Bio accumulation dans les chaînes alimentaires...............................13
I.5.1 La rémanence :.......................................................................................................................13
I.5.2 L’accumulation :.....................................................................................................................14
I.5.2.1 L’accumulation des POS :...................................................................................................14
Liste des figures :
Figure 1: le marché mondial des pesticides par région en 2011 .(10)......................................................8
Figure 2: le marché mondial des pesticides dans le monde par catégorie en 2011.(11)...........................9
Figure 3:l'évolution des valeurs de l'importation des pesticides en Algérie. (14)..................................10
Figure 4: évolution de nombre de décisions d'homologation du pesticide en Algérie. (13)..................11
Figure 5:Utilisation des pesticides en Algérie (8)..................................................................................11
Figure 6:Quantités importées et produites de blé en tonnes en Algérie de 2014-2018. (14).................12
Figure 7:Pourcentage des superficies plantées en blé et orge en Algérie2017. (20)..............................13
Figure 8: Modèle de transfert de pesticide (25)......................................................................................16
Figure 9:Accumulation des POC dans la chaine alimentaire. (25).........................................................18
Chapitre I : Généralités sur
les pesticides
I.1 Historique
L'histoire des pesticides remonte à l'Antiquité, où l'homme a commencé à utiliser diverses substances
pour protéger ses cultures contre les ravageurs. Cependant, l'utilisation généralisée de pesticides
chimiques a commencé au XXe siècle.

I.1.1 Avant le 20e siècle: Les premiers pesticides étaient d'origine naturelle, tels que le soufre, le
cuivre et le plomb, utilisés par les Égyptiens, les Chinois et les Grecs anciens. Les Romains
utilisaient également des substances telles que l'arsenic.

I.1.2 Développement des pesticides chimiques : La synthèse chimique des pesticides a

commencé au 19e siècle avec l'invention du DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) en 1874 par le
chimiste suisse Paul Hermann Müller. Cependant, le DDT n'a été largement utilisé comme pesticide
qu'à partir des années 1940.

I.1.3 Période d'après-guerre : Après la Seconde Guerre mondiale, l'utilisation des pesticides a
explosé avec le développement de nouveaux produits chimiques, tels que les organochlorés, les
organophosphorés et les carbamates. Le DDT a été largement utilisé pour lutter contre les insectes
vecteurs de maladies, comme les moustiques porteurs du paludisme.

I.1.4 Problèmes environnementaux : Dans les années 1960 et 1970, des préoccupations
environnementales ont émergé concernant les effets néfastes des pesticides sur la faune, la flore et la
santé humaine. Rachel Carson a joué un rôle crucial dans la sensibilisation à ces problèmes avec la
publication de son livre "SilentSpring" en 1962, qui a mis en lumière les effets dévastateurs du DDT
sur l'environnement.

I.1.5 Réglementation et interdictions : En réponse aux préoccupations environnementales, de

nombreux pays ont commencé à réglementer l'utilisation des pesticides et à interdire certains
produits. En 1972, les États-Unis ont interdit l'utilisation du DDT pour la plupart des applications
agricoles.

I.1.6 Évolution des pratiques agricoles : Au fil du temps, il y a eu un changement dans les
pratiques agricoles avec un intérêt croissant pour des méthodes alternatives et durables, telles que
l'agriculture biologique et l'utilisation de prédateurs naturels pour contrôler les ravageurs.

I.1.7 Pesticides modernes :De nos jours, de nombreux pesticides modernes sont plus ciblés,
moins persistants dans l'environnement et plus sûrs pour les utilisateurs. Cependant, des
préoccupations subsistent quant à leur impact sur la santé humaine et environnementale .
L'histoire des pesticides est donc marquée par un progrès technologique rapide, mais aussi par la
prise de conscience des risques associés à une utilisation excessive et non réglementée de ces
substances (1) .

I.2- Définition
Le terme pesticide dérive du mot anglais « Pest » qui désigne tout animal ou plante (virus,
bactérie, champignon, ver, mollusque, insecte, rongeur, oiseau et mammifère) susceptibles
d’être nuisible pour l’homme et à son environnement et de « cide », du latin caedere signifiant
frapper, abattre, tuer (2).

Dans les textes relatifs à la réglementation européenne les pesticides sont aussi appelés «
produits phytosanitaires, produits phytopharmaceutiques ou produits antiparasitaires à usage
agricole ». Mais sur le plan international, le terme anglais «pesticide » est d’usage
courant(3).mentionnent que la Directive européenne 91/414/CEE considère les pesticides
comme étant : « les substances actives et les préparations contenant une ou plusieurs
substances actives qui sont présentes sous la forme dans laquelle elles sont livrées à
l'utilisateur et qui sont destinées à :

-Protéger les végétaux ou les produits végétaux contre tous les organismes nuisibles ou à
prévenir leur action.

-Exercer une action sur les processus vitaux des végétaux, pour autant qu’il ne s’agisse pas de
substances nutritives (par exemple, les régulateurs de croissance).

-Assurer la conservation des végétaux, pour autant que les substances ou produits ne fassent
pas l’objet de dispositions particulières du Conseil ou de la Commission concernant les agents
conservateurs.

-Détruire les végétaux indésirables, ou détruire des parties de végétaux, freiner ou prévenir
une croissance indésirable des végétaux.

Une autre définition selon ACTA (2005) qualifie le produit phytopharmaceutique, comme «la
substance active et les préparations commerciales constituées d’une ou plusieurs substances
actives qui sont présentées sous la forme dans laquelle elles sont livrées à l’utilisateur ». La
substance active, selon la même source, anciennement dénommée matière active, est celle qui
détruit ou empêche l’ennemi de la culture de s’installer, à laquelle sont associés dans la
préparation un certain nombre de formulant (adjuvants, solvants, anti mousses, …) qui la
rendent utilisable par l’agriculteur.(4)

Les pesticides peuvent également être utilisés pour la régulation de la croissance des plantes
et la conservation des récoltes. Ils permettent l’amélioration de la quantité et la qualité des
denrées alimentaires (5). Néanmoins, ils restent des produits toxiques et présentent donc des
dangers potentiels pour l’homme, les animaux et l’environnement.

Pour la FAO (Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture) (2010), il faut entendre par
pesticide "toute substance ou association de substances qui est destinée à repousser, détruire
ou combattre les ravageurs, y compris les vecteurs de maladies humaines ou animales, les
espèces indésirables de plantes ou d'animaux causant des dommages ou se montrant
autrement nuisibles durant la production, la transformation, le stockage, le transport ou la
commercialisation des denrées alimentaires, des produits agricoles, du bois et des produits
ligneux, des aliments pour animaux, ou qui peut être administrée aux animaux pour combattre
les insectes, les arachnides et autres endo-ou ectoparasites. Le terme comprend les substances
destinées à être utilisées comme régulateurs de croissance des plantes, défoliants, agent de
dessiccation, comme agent d'éclaircissage des fruits ou pour empêcher la chute prématurée
des fruits, ainsi que les substances appliquées sur les cultures, soit avant, soit après la récolte,
pour protéger les produits contre la détérioration durant l’entreposage et le transport.(6)

Il existe différents types de pesticides, notamment les insecticides, les herbicides, les
fongicides, les rodenticides et les acaricides.(7)

Cependant, l’utilisation excessive ou inappropriée de pesticides peut avoir des effets néfastes
sur l'environnement, la santé humaine et la biodiversité. Par conséquent, il est essentiel de les
utiliser avec précaution et conformément aux réglementations en vigueur. (8)

I.3 Marché des pesticides

I.3.1- Dans le monde

Le marché mondial des pesticides affiche un chiffre d'affaires d'environ 40 milliards de

dollars et maintient une stabilité depuis les années 2000. Les États-Unis se positionnent en
tant que premier consommateur mondial de pesticides, suivis par l’Inde, la France (premier
consommateur européen) et l’Allemagne (9).
Selon les données de l'UIPP (2011), le chiffre d'affaires mondial du marché des pesticides a
enregistré une croissance de 15 %. L'Europe demeure en tête avec une part de marché de 27.7
%, suivie de l'Asie à 26,4 %, de l'Amérique latine à 22,9 %, de l'Amérique du Nord à 19.1%
et enfin de l'Afrique à 4 %.(figure 01).

Figure 1: le marché mondial des pesticides par région en 2011. (10)

Selon la même source, les herbicides occupent la première place parmi les pesticides les plus
utilisés à l'échelle mondiale, représentant 47 % du marché. En Europe et en Amérique du
Nord, les herbicides constituent entre 70 et 80 % des produits utilisés. Les fongicides
représentent environ 26 %, tandis que les insecticides atteignent 24 % (figure2) .L'utilisation
intensive des herbicides est probablement liée à la forte expansion des cultures de maïs. La
diversification des cultures et l'amélioration du niveau de vie dans certains pays entraînent des
modifications dans cette répartition. Par exemple, la Chine a converti des rizières en cultures
maraîchères sur une superficie équivalente à celle de l'Angleterre, entraînant ainsi une
diversification des pesticides utilisés (11,12).
Figure 2: le marché mondial des pesticides dans le monde par catégorie en 2011.(11)

I.3.2- En Algérie
L'Algérie fait l'acquisition d'environ 8 827 tonnes de pesticides annuellement, représentant
une dépense estimée à près de 4,5 milliards de dinars par an. Toutefois, ces dernières années,
on constate dans notre pays une dépendance croissante à l'égard du développement de
l'agriculture pour l'utilisation de pesticides, de fertilisants, d'engrais, et d'autres produits (13).

La consommation de pesticides en Algérie oscille entre 6 000 et 10 000 tonnes par an, ce qui
équivaut à un taux d'utilisation de 15 % par rapport aux besoins normatifs estimés à 50 000
tonnes (14).

Le marché algérien en pesticides ne cesse pas d’augmenter (figure3) ; en 2009 l’Algérie a

importé 67 millions USD de pesticides et en 2008 et 77 millions USD contre 49,5 million
USD en 2007.
Figure 3: l'évolution des valeurs de l'importation des pesticides en Algérie. (14)

En Algérie, la production de pesticides était précédemment gérée par des entités autonomes
telles qu'Asmidal et Moubydal. Cependant, avec l'avènement de l'économie de marché,
plusieurs entreprises se sont désormais spécialisées dans l'importation d'insecticides et
d'autres produits connexes. Actuellement, environ 400 produits sont homologués en Algérie,
comprenant :

Une quarantaine de variétés sont largement utilisées par les agriculteurs. C’est la loi n° 87-17
du 1er août 1987, relative à la protection phytosanitaire (JO 1995), qui a instauré au départ les
mécanismes qui permettent une utilisation efficace des pesticides. Cette loi régit les aspects
relatifs à l’homologation (figure4), l’importation, la fabrication, la commercialisation,
l’étiquetage, l’emballage et l’utilisation des pesticides. Récemment, dans notre pays, l’usage
des pesticides ne cesse de se multiplier dans de nombreux domaines et en grandes quantités
(15) . (figure5)
Figure 4: évolution de nombre de décisions d'homologation du pesticide en Algérie. (13)

Figure 5: Utilisation des pesticides en Algérie (8)

I.4 Céréaliculture et utilisation des pesticides en Algérie

-On commence par la commercialisation des céréales en Algérie en premier lieu. Les céréales
occupent une place prépondérante dans l'alimentation mondiale, constituant la base
alimentaire dans de nombreux pays en développement en raison de leur valeur nutritionnelle
élevée. Au cours de l'année 2021-2022, une consommation substantielle de céréales a été
enregistrée, atteignant un volume total de 2 810 millions de tonnes. Parallèlement, on observe
une hausse significative dans la production de blé, estimée à 779 millions de tonnes(16) .

En Algérie, le blé dur et l'orge jouent un rôle essentiel dans l'alimentation, étant les produits
céréaliers les plus consommés et commercialisés. Ils constituent la principale source d'apport
calorique quotidien pour la population. En 2013, la consommation totale de produits dérivés
des céréales en Algérie s'élevait à environ 8,53 millions de tonnes, ce qui équivaut à environ
250 kg par personne par an. En Tunisie, cette consommation atteint 2,26 millions de tonnes,
tandis qu'au Maroc, elle est estimée à 8,5 millions de tonnes(17) .

En Algérie, le pain, notamment le pain blanc, est l'un des produits céréaliers les plus
consommés, avec une valeur quotidienne de 49 millions de baguettes, ce qui équivaut à
environ 3 baguettes par personne. Cette consommation élevée fait de l'Algérie le pays le plus
grand consommateur de pain au monde. En plus de la consommation importante de pain, les
céréales telles que le blé et l'orge occupent également une place significative dans le régime
alimentaire de la population algérienne (18).

-Concernant la production des céréales en Algérie, elle a aussi connu une augmentation au
cours des années 2014-2018, elle a pu arriver à un chiffre de 6.06 million de tonnes par an.
Cette production comprend le blé et l’orge avec des valeurs respectives de 3.98 et 1.96
millions de tonnes par an ce qui représente 29% (19) .

-La production de ces produits s'est progressivement réduite et s'est avérée insuffisante en
raison de la croissance démographique accrue et de la forte demande de ces denrées, ainsi que
des contraintes liées aux ressources naturelles limitées. Au cours de ces décennies,
l'importation de céréales, en particulier de blé, a été favorisée pour compenser le déficit
national, atteignant un taux d'importation de 13,04 millions en 2017. (figure 6)

Figure 6: Quantités importées et produites de blé en tonnes en Algérie de 2014-2018.(14)

La production céréalière a connu une légère baisse, compensée par une augmentation
significative du pourcentage de la production céréalière, mais cela n'a pas suffi à répondre aux
besoins des consommateurs. Au cours des dix dernières années, de 2010 à 2017, la culture
céréalière a occupé 40% de la superficie agricole en Algérie. La superficie totale des champs
de céréales a atteint 3,38 millions d'hectares, enregistrant une augmentation de 6% par rapport
à la période précédente. Le blé est la culture prédominante avec une superficie de 1,17 million
d'hectares, suivi de l'orge avec une superficie de 762 331 hectares.

Figure 7: Pourcentage des superficies plantées en blé et orge en Algérie2017. (20)

I.5 Persistance des pesticides : Bio accumulation dans les chaînes

alimentaires

I.5.1 La rémanence :
La rémanence est la persistance des pesticides dans le milieu. Les pesticides se dispersent
dans l'air, l'eau et les sols où ils persistent plus ou moins longtemps selon la nature du produit
et les conditions du milieu. Tout surdosage doit être évité car il conduit à une augmentation de
la rémanence. La rémanence d'un produit est également influencée par les conditions
environnementales (t°, humidité, pH du milieu) et la présence d'autres pesticides ou
substances chimiques dans le sol. (21)
I.5.2 L’accumulation :

Certains produits phytosanitaires, même s'ils ne présentent pas de toxicité directe pour
certains organismes vivants, peuvent être emmagasinés à l'intérieur des organismes animaux
ou végétaux qui les absorbent. Tout au long des chaînes alimentaires, ces produits peuvent
s'accumuler, entraînant diverses conséquences sur les êtres vivants de la chaîne. Par exemple,
des prédateurs consommant des proies qui accumulent des produits phytosanitaires dans leurs
graisses peuvent connaître des mortalités, et des malformations des embryons ou une
diminution de la fécondité peuvent également être observée. Des corrélations ont été établies
entre la présence de micropolluants chimiques et des troubles de la reproduction, notamment
chez les poissons carnassiers qui consomment des proies contaminées par les HAPH
(Hydrocarbures aromatiques polycycliques halogénés). Ces effets ont été observés chez des
salmonidés des grands lacs nord-américains, de la mer Baltique et du lac Léman. Dans ce
dernier, par exemple, une corrélation significative a été constatée entre les taux de PCB
(Polychlorobiphényles) et de DDT (dichlorodiphényl-trichloroéthane) dans le contenu
lipidique des ovules, et les pourcentages d’œufs non viables ainsi que les mortalités
embryonnaires précoces (22).

On prend l’exemple :

I.5.2.1 L’accumulation des POS (mettre le nom en entier et pas

l’abréviation) :
Les pesticides organochlorés avec leurs métabolites ont été détectés dans les aliments partout
dans le monde. La détermination des POC dans divers milieux, tels les aliments, est présenté
après les années 1960 (23)(24)

A/ produits végétaux :
Le sol reste un milieu très important pour le transfert de pesticides dans les chaînes
alimentaires. Ainsi, des résidus de POC sont trouvés dans les racines des espèces végétales
comme les carottes, les pommes de terre, les betteraves, dans des fruits et légumes et autres
produits qui font partie du régime alimentaire quotidien.(25)

Zohair et al. (2006) ont trouvé des résidus de HCB dans les carottes. Les concentrations du
HCB étaient très basses, de l’ordre de 0,001-0,0037 µg.kg-1 et celle du DDT de 3,6-100
µg.kg1 . La carotte est une variété qui bio-accumule fortement le lindane, le DDT et le HCB à
partir du sol. Cette accumulation peut être due à de fortes concentrations des POC dans le sol,
à l’importance des racines dans l’accumulation des polluants organiques ou à la forte teneur
en carotène (substance lipophile) qui retient les POC dans les carottes (Miglioranza et al.
1999). Le lindane a été dépisté également dans des fruits à des taux qui varient entre 0,003-
0,15 mg.kg-1 (Cornelius, 1972) et 0,025 mg.kg-1 (Dugan et al. 1966).(26)

Après le traitement avec du lindane, des concentrations d’environ 0,48 mg.kg-1 ont été
trouvées dans les carottes. Le DDT-total a été observé à des concentrations encore plus
grandes entre 0,25 et 1,00 mg.kg-1. Dans les pommes de terre et les tomates les POC n’ont
pas été détectés. Dans le rapport de Garaba (2003) le contenu en DDT des légumes variait
entre 0,0002 et 0,05 mg.kg-1, alors que, dans les racines de certaines plantes il était à des taux
d’environ 0,90-3,20 mg.kg-1.(25)

Les céréales sont des produits végétaux qui servent à la préparation de différents produits
destinés à la consommation du bétail et de l’homme. Des études effectuées dans plusieurs
pays ont montré que les POC sont présents à l’état de traces dans les céréales (le blé, le maïs,
le tournesol), car ils ont une grande teneur en matière grasse. Les résidus de lindane détectés
étaient de l’ordre de 0,27-0,29 mg.kg-1.(27)

B/ Produits d’origine animale :

Les POC peuvent migrer plus loin dans d’autres systèmes et s’accumuler à la fin de la chaîne :
fruits-homme ; légumes-homme, céréales-homme, végétaux-bétail-lait/viande-homme,
sédiments-poissons-homme, végétaux-volaille-œuf-homme etc. (figure8)

Plus la chaîne est longue, plus l’accumulation est forte. Une fois l’insecticide appliqué sur une
plante ou sur le sol, il va vite se transporter dans ces systèmes et l’acheminement sera favorisé
par la matière grasse contenue dans les différentes matrices. Le DDT avec ses métabolites, le
HCH et le HCB sont détectés dans les aliments dans tous les pays du monde et c’est d’ailleurs
probablement la principale voie d’exposition de la population.

Les produits chimiques qui ont pénétré dans les végétaux seront transportés et vont arriver
dans l’organisme des animaux (volaille, bétail etc.), ensuite les produits toxiques vont passer
très vite dans les œufs et dans le lait. (figure 8) (28)
Figure 8: Modèle de transfert de pesticide (25)

Puisque le lait et les produits d’origine animale sont les plus susceptibles d’accumuler les
insecticides, l’homme est particulièrement exposé car il se trouve au bout d’un grand nombre
de chaînes.

Les différentes recherches sur produits alimentaires (lait, fromages, beurres, les œufs, viande),
ont montré que le p.p. ’DDE, le β-HCH et le lindane sont les résidus les plus fréquemment
mesurés et à des taux plus importants que les autres insecticides.(29)

Des résidus d’insecticides étaient déterminés dans les laits à la consommation quotidienne
dans différents pays après les années 1970. Stijve et al. (1984) ont montré des résultats très
intéressants. Ils ont trouvé des concentrations assez élevées pour le DDT (jusqu’à 3,06
mg.kg1) et pour le HCH (jusqu’à 1,48 mg.kg-1).

Plusieurs exemples peuvent illustrer la présence des chlorés dans les chaînes alimentaires. Le
DDT et le HCH ont été déterminés dans les laits de la Romanie(30) .Dans certaines régions,
les concentrations variaient entre 0,0012-0,00204 mg.kg-1 pour le DDT-total et entre 0,008-
0,0065 mg.kg-1 pour HCH-total. Dans d’autres régions le DDT-total a été constaté à des
teneurs plus fortes (0,122 mg.kg-1 le DDT et 0,081 le HCH mg.kg-1). Le beurre de la région
Des résidus de POC ont été révélés aussi dans les laits d’une région d’Espagne. Losada et al.
(1996) présentent des valeurs à peu près similaires à celles de Hura et al. (1999). Ils ont trouvé
que le DDT varie entre 0,0003-0,017 mg.kg-1 et le HCH varie entre 0,0015-0,0039 mg.kg-1
(Losada et al. 1996). Des concentrations de DDT et de HCH qui dépassent légèrement les
LMR fixé par l’OMS, ont été trouvées par Waliszewski et al. (1997) et Battu et al. (2004)
dans les laits. Les recherches de Mallatou et al. (1997) sur les résidus de POC dans les laits et
les fromages ont déterminé des valeurs très étonnantes. Les plus grandes valeurs revenaient au
p.p. ‘DDE (16,000-18,000 mg.kg-1) et au lindane (0,800-7,000 mg.kg-1). e Galati était
contaminé avec des résidus de DDT-total d’environ 0,256 mg.kg-1.Les chercheurs ont montré
que les organochlorés peuvent passer facilement et rapidement dans les produits de la volaille
comme l’œuf (31).Dans ces recherches, ils ont ajouté des chlorés dans l’alimentation des
volailles, afin de suivre leur transfert dans les œufs. Kan (2007) a montré que le α-HCH
s’accumule très lentement dans les œufs, la demi-vie étant de 1,5 semaine. Le lindane n’est
pas très persistant dans les œufs et s’accumule très lentement.

Par contre le DDT, le DDE, le HCB et le β-HCH s’accumulent beaucoup dans l’œuf, et leur
demi-vie est de 7 semaines voire plus.

Des traces de POC sont trouvés dans les œufs de différents pays du monde, notamment des
résidus des organochlorés dans les menus d’Espagne(32),de Suède ,et de chine. (33)

Au Royaume- Uni, 16 ans après l’interdiction du DDT, en 1984, des taux très élevés ont été
dépistés dans des œufs provenant de certaines fermes ou les volailles vivaient en liberté.(34)

D’autres études effectuées en Californie en 1989 ont montré l’absence des pesticides dans
plus de 15 000 échantillons qui provenaient de différentes cultures et denrées. Ces résultants
montrent que la région n’a pas été touchée par l’utilisation des chlorés.

L’aliment disponible sur le marché des pays industrialisés ne contient pas généralement de
polluants tels que les insecticides chlorés, mais lors des études ponctuelles effectuées sur un
problème particulier, des résidus de POC ont été trouvés. Le phénomène de transfert et de
concentration des polluants rémanents dans les chaînes trophiques est une image maintenant
classique des risques liés à la présence de ces résidus dans l’environnement. Par ce processus,
chaque niveau trophique est le centre d’une accumulation de polluants au fur et à mesure
qu’on remonte vers la pyramide écologique (la bio magnification). Simultanément, les risques
toxicologiques augmentent aussi. (figure9)
A partir de la pollution atmosphérique, passant par le fourrage ou les végétaux, les animaux
élaborent du lait servant à la consommation de l’homme, et pouvant se concentrer dans le lait
de femme. Les POC peuvent beaucoup se concentrer, d’un facteur 10 000 à 1 000 000.
Plusieurs études ont montré que les chlorés s’accumulent dans le lait maternel mettant en
danger les nourrissons.

Les résultats les plus alarmants sont ceux relevés en Inde .Le lait et les produits laitiers
continuent à être pollués car le pays produit encore des POC. Des doses très élevées qui
dépassent les normes de l’OMS de 13-14 fois ont été trouvées dans le lait maternel des
femmes de certaines régions du pays.(35)

Figure 9: Accumulation des POC dans la chaine alimentaire. (25)

Le DDT a été trouvé aussi dans le lait maternel de femmes de l’Ukraine à des taux de
0,00019-0,0014 mg.kg-1 .Dans les pays de l’ex Union Soviétique le problème de transfert de
pesticides est assez connu. Même après des décennies depuis que les POC ne sont plus
utilisés, ils sont encore trouvés dans différentes matrices.

Suite à la dégradation environnementale en Union Soviétique, la santé des populations est en

danger. Des traces de POC sont trouvées dans le lait maternel de femmes en Kazakhstan. Les
études effectuées par une équipe de recherche ont identifié des résidus de β-HCH, DDE et
HCB à des taux en moyenne de 1670, 1500 et 78 ng.g-1 respectivement. Polder et al. (2003)
ont trouvé des résidus de POC dans le lait maternel dans certaines régions arctiques de Russie.
Les plus grandes concentrations étaient celles du p’pDDE et p’p-DDT (1192 et 194 µg.kg-1).
(35)

NE PAS OUBLIER DE METTRE LA LISTE DE TOUTES LES ABREVIATIONS

Référence :

1. Petite histoire des produits phytosanitaires [Internet]. Jardins de France. [cité 18 déc 2023].
Disponible sur: https://www.jardinsdefrance.org/petite-histoire-produits-phytosanitaires/

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9. Ouchebbouk D, Zibani-Amokrane N. Contribution à l’étude de l’utilisation des pesticides

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Université Mouloud Mammeri; 2015 [cité 18 déc 2023]. Disponible sur:
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113253/

35. Juc L. `` ETUDE DES RISQUES LIES A L’UTILISATION DES PESTICIDES

ORGANOCHLORES ET IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTE
HUMAINE ’ ’.
Contenu
Chapitre I : Généralités sur les pesticides.................................................................................................3
I.1 Historique........................................................................................................................................4
I.1.1 Avant le 20e siècle...................................................................................................................4
I.1.2 Développement des pesticides chimiques................................................................................4
I.1.3 Période d'après-guerre :............................................................................................................5
I.1.4 Problèmes environnementaux :................................................................................................5
I.1.5 Réglementation et interdictions :..............................................................................................5
I.1.6 Évolution des pratiques agricoles :...........................................................................................5
I.1.7 Pesticides modernes :...............................................................................................................5
I.2- Définition.......................................................................................................................................5
I.3 Marché des pesticides......................................................................................................................7
I.3.1- Dans le monde.........................................................................................................................7
I.3.2- En Algérie...............................................................................................................................9
I.4 Céréaliculture et utilisation des pesticides en Algérie..................................................................11
I.5 Persistance des pesticides : Bio accumulation dans les chaînes alimentaires...............................13
I.5.1 La rémanence :.......................................................................................................................13
I.5.2 L’accumulation :.....................................................................................................................13