approprié, car celui-ci est divisé en plusieurs zones économiques exclusives (ZEE) au sein desquelles les États disposent de l’usage exclusif des ressources. Par exemple, le gisement gazier du Qatar couvre une grande partie de sa ZEE, ce qui explique les dimensions du port méthanier de Ras Laffan (doc. 2). 2. La liberté de circulation dans le golfe est fondamentale en raison du rôle des hydrocarbures dans l’économie mondialisée. Même si les eaux du détroit d’Ormuz sont partagées entre l’Iran et Oman, tous les navires béné cient du droit de passage en transit défendu par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Plus largement, cette liberté de circulation est surveillée par de nombreux États voisins ou non du golfe qui possèdent des bases militaires dans de nombreux ports de la région. 3. Les tensions sont nombreuses dans le golfe Arabo- Persique notamment en ce qui concerne la délimitation des ZEE entre l’Iran et les EAU ou la multiplication des sabotages sur les navires qui traversent la région. Cependant, c’est surtout l’éventuelle fermeture du détroit d’Ormuz par l’Iran qui représente la menace majeure puisqu’en moyenne, « plus d’une trentaine de pétroliers et méthaniers traversent le détroit chaque jour » (doc. 7). Toutefois, cette menace semble dif cilement réalisable, car le pétrole iranien est également exporté par Ormuz. fi fi La Mer de Chine Méridionale pages 350/351 1. Les enjeux économiques de la mer de Chine méridionale pour l’Asie orientale sont d’abord liés au tra c maritime, vital pour les États riverains et proches. 80 % des hydrocarbures en direction du Japon y passent. 90 % du commerce maritime chinois traverse cette mer. 2. Les enjeux économiques de la mer de Chine méridionale en font un espace stratégique. Stratégique pour les États riverains, car le tra c maritime dope la croissance des ports (Chine, Vietnam, Malaisie), situés sur la principale route maritime mondiale et stimule ainsi les économies nationales. Stratégique ensuite pour le reste du monde, en particulier l’Europe dont 50 % du commerce maritime y transitent. 3. L’intense activité maritime de cette mer transforme les littoraux portuaires qui s’arti cialisent. Le doc. 3 montre ainsi un port au tracé très linéaire sur une côte découpée en arrière-plan. Le terminal de croisière de l’île Phénix est une île arti cielle aménagée au sud de l’île de Hainan.
L'Océan Indien pages 354/355
1. L’océan Indien est un espace de transit dans la
mondialisation. Il permet les échanges entre l’Europe et l’Asie orientale. À l’échelle régionale, ces routes mettent aussi en lien l’Afrique de l’Est, l’Asie du Sud fi fi fi fi et l’Asie du Sud-Est. Elles permettent de faire circuler des marchandises conteneurisées et du pétrole, mais les détroits stratégiques à sécuriser sont nombreux (détroit de Bab el-Mandeb, pour atteindre la Méditerranée via le Canal de Suez et détroits de Malacca et de Lombok pour atteindre le Paci que). 2. De grandes puissances (doc. 1), comme l’Inde, l’Afrique du Sud ou la France par la présence de ces territoires ultramarins (Mayotte, La Réunion), sont des pays bordiers de cet océan. L’Inde et la France disposent de bases militaires terrestres et de ottes (doc. 5). Les ottes les plus importantes restent cependant celles des États-Unis qui disposent également de bases militaires propres (Diego Garcia) ou alliées (Australie). En n, la Chine, en plus d’avoir une base militaire à Djibouti, y fait circuler ses porte- conteneurs très performants (doc. 2) 3. La volonté de contrôler cet espace maritime explique en partie les rivalités : même si l’argument sécuritaire (lutte contre la piraterie) est mis en avant, les enjeux stratégiques et commerciaux sont majeurs dans cet océan émergent : intérêts stratégiques en cas de con its, intérêts commerciaux (doc. 5) et possibilité d’accéder à un vaste potentiel de ressources énergétiques, minières et alimentaires marines (doc. 4). 4. Les ambitions mondiales de la Chine exacerbent ces rivalités régionales. En effet, cette route maritime mondiale est vitale pour les exportations chinoises et pour son approvisionnement en ressources depuis le fl fl fi fi fl golfe Arabo Persique ou l’Afrique de l’Est. Le doc. 2 en rend compte en soulignant le déséquilibre majeur entre le commerce maritime de la Chine (vaste porte- conteneurs dominé par un dragon) et celui de l’Inde (petit navire de vrac piloté par un éléphant). De plus, la Chine investit dans des ports de la région dans le cadre des nouvelles routes de la soie, comme le prouve le développement du port à conteneurs de Gwadar au Pakistan, qui participe au renforcement de la maritimisation régionale. Sa présence militaire dans la base de Djibouti au large du détroit de Bab el- Manded témoigne de l’implantation multiforme de la Chine dans la région.
Le détroit de Malacca pages 358/359
À l’échelle mondiale : un détroit important pour le
commerce (doc. 1 et 3) – Un tra c croissant depuis les années 2000. – La route des ux de pétrole et de marchandises pour les pays de l’Asie-Paci que (Chine, Corée du Sud, Japon). – Un point de passage : le port de Singapour, 2ème port mondial, un hub redistribuant les ux de marchandises à l’échelle mondiale. – La Chine est très dépendante du détroit, car 90 % de son pétrole importé, 40 % du gaz et du fer et 100 % du soja importé transitent par ce goulet d’étranglement. fi fl fi fl À l’échelle régionale : la sécurité du détroit, un enjeu qui dépasse les États souverains (doc. 2 et 4) – Les États riverains assurent la sécurité du tra c dans le détroit (couloirs de circulation et systèmes d’aide à la navigation, suivi des navires en transit) depuis les années 1990. – Mais les États usagers (États-Unis, Japon, Corée du Sud, Australie et Chine) doivent participer à son nancement depuis les années 2000. – La lutte contre la piraterie est l’affaire de tous : Organisation internationale (Bureau maritime international), États usagers et États souverains. – Une coopération qui se traduit par des exercices conjoints entre les marines des États riverains et usagers (Mission Clémenceau en juin 2019 entre la France, la Malaisie, le Japon, l’Australie et Singapour).
À l’échelle locale : des risques pour la circulation
(doc. 1 et 3)
– La circulation croissante dans le détroit augmente
les risques de collision entre navires et de pollution liée au tra c. – La piraterie reste un éau dif cile à endiguer au large de Singapour. fi fi fl fi fi