Vous êtes sur la page 1sur 64

|

#
HARVAR E

iBRARY
FRoM THE BEQUEsT oF

FRAN CI s B. HAY Es
Class of 1839

This fund is 510,000andits incomeis to be used

" For the purchase of books for the Library "


Lo u i s G U É RA R D

LES DERNIERS TRAVAUX

SAINT ORENS

AUCH
IMPRIMERIE CENTRALE, RUE sAINTE-URsULE, 5

1904
A -- | --
/ *
c
& . % 0

<º ºès
RD Cò

0CT 11 1907

# IB R A R$:
-
ses
-
- - !
MININI MINNINNIN
- I
Saint Orient, évêque du cinquième siècle. —
et poète
Etude historique et littéraire, par l'abbé Paul
· LAHARGoU, docteur ès lettres. Dax, 1902.

authentique des évêques d'Auch ne


L'histoire
remonte pas plus haut que saint Orens. Deux érudits
ont consacré dernièrement à cet évêque des travaux
importants. Le premier en date est l'œuvre de M. La
hargou; le second est une thèse de doctorat qui a pour
auteur M. Bellanger (1), | professeur agrégé au lycée
d'Auch. M. Lahargou a fait une œuvre d'excellente
vulgarisation, en résumant d'abord, avec beaucoup de
clarté, à peu près tout ce qu'on sait de la vie de ce
saint personnage auquel il a cru bon, malgré l'usage
courant, de restituer le nom plus classique de saint
Orient. Dans une seconde partie, il étudie les écrits
• -
qui lui sont attribués.

On trouvera d'abord, dans la première partie, l'indi


cation des sources. Presque tous les points essentiels
ont été touchés; ça et là cependant on désirerait plus
de précision. Le martyrologe hiéronymien (2) " et
un texte de Grégoire de Tours, qu'on sera surpris
de ne pas voir mentionnés dans le travail de M.
Lahargou, représentent l'attestation la plus ancienne
- de l'existence de saint Orens. Sa vie peut se
-
(2) (1)
Le

poème d'Orientius, Paris Toulouse, 1903.


et
II,

Acta SS. nocembris, Grégoie


de

de

Sur Tours

p.

[53]. texte
le
t.

voir ci-dessous,
p.

19.
— 4 —

| lire dans quatre manuscrits de basse époque qui ren


ferment trois textes assez différents les uns des autres.

les

au
Le texte le plus ancien, publié par Bollandistes
mai, (1" mai) existe aujourd'hui dans deux

de
tome
I

un
manuscrits. D'une part, est conservé dans manus

il
Lahargou (1);ce ma

la M.
du
crit treizième siècle, d'après
nuscrit trouve aujourd'hui Bibliothèque royale
se

à
Bruxelles,sous les nº207-208.D'après queTillemont
de

ce
est assez ancien pour
de

en
nous assure texte, l'air ce

été
vi°
du

du
ou

être vII° siècle n'aurait pas inutile

».
Il
nous donner, sur point capital, quelques explica
de

ce

les
un

tions peu plus détaillées.D'autre part, d'après


Bollandistes, texte représentépar cette première recen
le

saint Orens, était également contenu


de

de

sion vie
la

Toulouse provenant
de

de
dans un manuscrit Bernard
appartenant
de
Gui aux dominicains cette ville. Ce
et

second manuscrit est sans doute celuiquiest aujourd'hui


Bibliothèque municipale
de

censervé Toulouse sous


la
à

un

du

manuscrit quatorzième siècle qui,


477. C'est
le

d'après catalogue imprimé, appartenu Bernard


le

à
a

Gui; mais rienne prouve, ajoute-t-on, qu'il soit l'auteur


cette compilation qu'il diriger (2).
de

pu d'ailleurs
a

(1) Douzième siècle, d'après M. Bellanger, loe. cit.,


p.

89.
contient plusieurs vies province d'Auch,
de

(2) Ce manuscrit saints de


la

par exêmple les vies de saint Geny, saint Lizier saint Justin. Au sujet de
et

dernier saint, légende que les Bollandistes ont jugée


de

ce

légende
la

avec raison fabulosissima, une remarque est faire l'auteur dit expressé
à

ment que saint Justin fut inhumé dans un endroit qui est aujourd'hui Saint
Justin-de-Pardiac, (Gers, canton
», de

Marciac). On lit en effet dans table


la

Incipit cita sancti


in de

en

de

Justini confessoris Pardiaco


et

tête vie
la
«

«
:

Justini cujus corpus partibus Vasconte cico qui cocatur Pertiniacus


»,
in

(Acta SS. Maii, 49). Ainsi, au quatorzième siècle, on plaçait


en
p.

Pardiac
I,

tombeau de saint Justin. Grégoire de Tours désigne sous


de

nom cicus
le

le

trouvait. Quoique de basse époque,


se

Sexciacensis lieu où texte du


le

le
il

quatorzième siècle confirme l'opinion M. Balencie qui identifie


de

cicus
de le

Seacciacensis avec Saint-Justin-de-Pardiac (Chronologie des évêques Tar


bes, dans les Mélanges Couture, Etudes d'histoire méridionale, Toulouse,
p.

1902, 98).
— 5 —

Le « manuscrit du Toulousain » qui contenait la


deuxième recension de la vie de saint Orens semble
ne plus exister aujourd'hui. Il appartenait, nous disent
les Bollandistes qui l'ont également publié, aux Pères
Croisiers de Toulouse. Comme le dit Mongaillard, il
n'était qu'une reproduction assez mauvaise d'un
manuscrit conservé de son temps au prieuré de
Saint-Orens d'Auch. Ce dernier manuscrit a également
disparu ; mais Mongaillard nous en a laissé une
copie (1) qui représente le troisième manuscrit conte
nant aujourd'hui la légende de saint Orens. On ignore
à quelle époque avait été écrit le manuscrit primitif.
Le texte suppose que la métropole d'Eauze avait déjà
été transférée à Auch ; on parle en effet d' Ursianus,
Auxitane urbis archiepiscopus. Cette indication suffi
rait à renvoyer notre texte à une époque qui ne saurait
être antérieure à la fin du neuvième siècle. Mais il
renferme des erreurs qui paraissent indiquer une épo
que beaucoup plus tardive encore : telle la qualification
de duc héréditaire d'Urgel attribuée au père d'un saint
qui d'ailleurs, d'après ce même document, est censé
avoir vécu à une époque où il existait encore des
empereurs romains. On peut en dire autant de toutes
les indications chronologiques qu'il renferme.
Il existe une troisième recension de la vie de saint
Orens, contenue dans un manuscrit du treizième siècle
(1)

Bibliothèque municipale Toulouse,


de

de

ne

Manuscrit
la

718.
Il

plus que second texte publié par les Bollandistes, d'après


de

contient rien
le

le texte des d'après Bréviaire d'Albi, sur lequel


je
de ne

Pères Croisiers
le
et

saurais fournir aucun renseignement précis.— Des trois biographies


rapprocher une indication chronologique con
de
on

saint Orens serait tenté


qui place expressément
de

en

tenue dans une charte 1108, mort du


et

396
la

saint. M. Lahargou bien montré quel peu


de

crédit mérite cette assertion.


a

Mais aurait fallu renvoyer criti


de
au

lecteur texte cette charte


la
et
le
il

de à
du

que qui été faite par l'abbé Breuils (Cartulaires chapitre


en

Sainte
a

Marie d'Auch, pp. 199-200).


— 6 —

provenant du monastère de Moissac et aujourd'hui


conservé à la Bibliothèque nationale sous le n° 2,627.
Il a été publié par les Bollandistes, non pas précisé
ment dans les Analecta Bollandiana, mais dans le
volume intitulé Catalogus codicum hagiographicorum
:

latinorum..... qui assercantur in Bibliotheca Nationali


Parisiensi, t. I, p. 149.
La critique de M. Lahargou s'exerce avec prudence
sur ces trois récits. Il montre sans peine, après les
Bollandistes, que la seconde Vie ne doit être utilisée
qu'avec beaucoup de précautions. Et cependant, même
dans ce document de basse époque et rempli d'erreurs,
tout n'est pas à dédaigner. Ainsi, à mon avis, il y a
lieu de tenir compte du récit qui nous montre le saint
arrivant en Bigorre pour mener, dans la vallée du
Lavedan, la vie érémitique. Cette assertion est confir
mée par un fait assez significatif sur lequel M. Lahar
gou aurait pu attirer l'attention du lecteur un peu plus
l'a

qu'il veux parler fondation,


de

au
Je

ne
fait.
la

neuvième siècle, d'un monastère construit sous l'invo


saint Orens,

de

cation l'endroit même récit du


le
à

quatorzième siècle nous montre s'adonnant aux exer


le

Depuis lors, lieu, d'un


de

ce

cices pénitence (1).


la

de

se

(1) Les ruines du monastère Saint-Orens trouvent sur territoire


le

de Villelongue, près Pierrefitte (Hautes-Pyrénées). Un acte de donation faite


vers 860 été dernièrement publié nouveau par M. Balencie
ce

monastère
à

Société académiqae des Hautes-Pyrénées, deuxième


de

dans Bulletin
la
le

série, Bulletin documentaire, tome


1,
p.

171. Le texte est tiré du Licre


I,

Bénac, manuscrit du commencement du quinzième siècle.


de

Dans

vert
la

saint Orens, remarque encore trait qui suppose tout


un
de

on

seconde Vie
au moins une connaissance exacte de topographie des lieux. On parle d'un
la

moulin construit par saint Orens sur ruisseau d'Isaby appelé riculus
le

Isaurius. On retrouve même forme dans un acte du onzième siècle où


la

il

est fait mention des droits du monastère sur riculas Isaurius (G. Balencie,
le

Bénac, loc. cit., est permis d'ajouter que les tor


de

p.

Le Licre cert 177).


Il

cette partie vallée d'Argelez font marcher aujourd'hui encore


de

de

rents
la

petits moulins qu'une seule personne


de

en

bon nombre suffit mettre


à

mouVement, -
— 7 —

accès difficile, ne cessa pas d'être le centre d'un culte


rendu à saint Orens dont quelques - reliques y étaient,
disait-on, conservées.
Il aurait eu lieu d'examiner aussi d'un peu plus
y
près la valeur du récit de la première et de la seconde
Vies qui nous montrent saint Orens envoyé en ambas
sade par un roi visigoth qui ne saurait être que Théo
doric. Celui-ci, assiégé dans Toulouse par les généraux
romains Aétius et Littorius, aurait eu recours, nous
les

saint Orens,
de

au
disent Vies saint évêque d'Auch
pour obtenir ses adversaires des conditions hono
de

rables; saint Orens échoua d'ailleurs dans cette ambas

lui
Littorius qui
de

Il fit
sade, par faute mauvais
la

accueil périt lui-même misérablement. importe


et

d'apprécier juste mesure récit qui


sa

de
ce
valeur
la
à

représente peu près seul point d'attache qui existe


le
à

de

entre l'histoire générale légende saint Orens.


et
la

faut d'abord reconnaître que cette légende, sur

le
Il

point qui nous occupe, n'est pas entourée


de

toutes les
garanties qu'on pourrait désirer. Dans recension que
la

seconde Vie,
tel de
on

représente voit récit cet évène


le
la

ment mêlé des absurdités évidentes, point que


à
à

les Bollandistes ont rélégué passage qui


en

note tout
le

les contient. peut aussi, sans qu'on puisse l'affir


se
Il

nier absolument, que pre


de

mer rédacteur
ni
le

le

la

mière Vie, qui général présente cependaut des


en

ait

marques sincérité, cédé, lui aussi,


au
le de

désir
·

d'exagérer rôle joué par saint dans les pourparlers


le

engagés par Théodoric avec Littorius Aétius.


et

Cela dit, n'en est pas moins vrai que nous pou
il
de un

vons, jusqu'à certain point, contrôler indirectement


légende, pour tout qui regarde
ce

les assertions
la

du

qu'on peut appeler rôle politique


ce

saint. D'abord
le
— 8 —

il est remarquable que ce rôle soit attesté


par deux
auteurs distincts, sans qu'on puisse affirmer que l'un
dépende de l'autre; les erreurs grossières commises par
l'auteur de la seconde Vie feraient plutôt croire qu'il n'a
pas connu la première légende dans le texte que nous
lisons aujourd'hui. De plus, rien n'empêche, en bonne
critique, de chercher une confirmation indirecte de
leurs assertions dans les documents contemporains.
Or Salvien nous parle, en termes généraux, il est vrai,
d'évêques envoyés par les Goths aux Romains pour
obtenir la paix. Il ajoute, et ceci cadre encore tout à
fait avec les légendes de saint Orens, que les Romains
repoussèrent dédaigneusement les demandes des évê
ques (1). Les personnages qui figurent dans la pre
mière Vie de saint Orens, n'ont d'ailleurs rien de fabu
leux, pas plus que le fait même du siège de Toulouse.
Salvien, Prosper (2), Isidore (3) et Idace (4) nous disent
que Théodoric fut serré de près par Littorius (439), et
que celui-ci fut pris et mis à mort dans Toulouse.
Une difficulté a été présentée, dans ces derniers
temps, par un historien autorisé. M. Lécrivain (5)
le de a
fait remarquer qu'aucun des auteurs que
je

viens
ne

citer mentionne cet endroit l'évêque d'Auch


et
à

patrice Aétius. cru pouvoir conclure que les


Il
a

saint Orens ont commis une erreur grave,


de

légendes
faisant intervenir ces deux personnages. Les bio
en

graphes saint, pour grandir leur héros,


eu de

notre
un

auraient recours artifice littéraire qui aurait


à

Dei, vII, 9-10. LIII, col. 137-138.


(4) (3 (2) (1)

De

Migne, Patr. lat.,


Gub.
t.

Chronicon Migne, L., LI, 597-598.


P.
de :

Historia reg. Gothorum Migne, L., LxxxIII, 1064.


P.
:

Migne, L., LI, 881. Cf. Cassiodore, Chronicon, L.


P.

P.

Chronicon
:

LXIX, 1244,
Midi, avril
(5)

Orens, dans les Annales


du
de

Note sur saint 1891,


la

vie
p.254.
— 9 —

consisté à lui attribuer expressément le rôle que Salvien


fait jouer à des évêques anonymes. Pour discréditer le
témoignage de la Légende, on insiste d'abord sur
l'erreur qu'elle aurait commise en faisant intervenir

dit
Aétius, et on nous que l'effort principal d'Aétius

se
porta, 436, contre les Burgondes. Mais
il de en

on
est bien

les
obligé reconnaître que, d'après sources, dès 437
438, n'était plus tellement occupé dans Nord
et

le
qu'il vînt combattre les Visigoths; d'après Idace,
ne

il
leur tua alors huit mille hommes. Du silence des
auteurs, peut simplement conclure qu'Aétius

ne
on

joua pas, dans Toulouse, rôle principal.


de

siège
le

le
est probable, comme
l'a

dit M. Zotenberg, que


Il

«
Littorius, jaloux gloire général, avait atta
de

de de
ce
la

rival qui était

au se en
qué ville avant l'arrivée son
la

même temps Saint Orens aura pu


son chef (1).
»
du

porter chef Aétius,


en
au

devant commandant
moment même où celui-ci marchait sur Toulouse

:
cette hypothèse
n'a en

vaut une autre concilie tout.


de de et
·

supposer que
on

D'ailleurs aucune raison le


du

rôle saint évêque été imaginé toutes pièces par


a

biographes, d'après
de

ses texte Salvien.C'est même,


le

crois, leur supposer beaucoup plus


de je

de

littérature
et

savoir-faire que n'en montrent leurs informes écrits.


est fort probable qu'ils n'ont pas eu, sur point,
ce
Il

des intentions compliquées qu'ils nous donnent


et
si

simplement une tradition courante qui,


en

somme, est
les

appuyée plutôt que contredite par auteurs les plus


rapprochés des évènements. Ajoutons, d'après Vais
du D.

sete, qu'il aussi quelque compte tenir culte


y
a

Languedoc, note qu'on trouvera,


II,
de

de

(1) Histoire 523. L'auteur cet


la

endroit, sur les rois visigoths est d'ailleurs défavorable


de

légende saint
la
à

Orens.
— 10 —

voué saint Orens par la ville de Toulouse, culte


à
attesté, au moins à partir du huitième siècle, par divers
manuscrits du martyrologe hiéronymien (1). Ce culte si
ancien s'explique beaucoup mieux dans l'hypothèse où
saint Orens aurait réellement joué à Toulouse le rôle
de protecteur que lui prête la tradition du moyen âge.
M. Lécrivain pense encore qu'on doit à un autre
artifice littéraire le récit de l'intercession du saint en
faveur d'un noble espagnol condamné à mort par le roi
visigoth. Saint Orens va à Toulouse, et le roi lui pro
lui

accorder l'objet condi

de
sa
met de demande,

la
à
tion qu'il accepte prendre part table royale.
de

de la
à
Quoique l'évêque

et, de
eût l'habitude s'abstenir
viande, arien,bénit
au

accède désir du roi table,

la
la il

malgré colère que cet acte excite chez les assistants,


du

obtient grâce On doit reconnaître,


condamné.
la
il

de M.

d'après Lécrivain, dans


ce

récit une imitation d'un


épisode
de

saint Vivien
de

vie Saintes (2). On


la

au y
voit saint Vivien aller Toulouse pour demander
à
·

roi

plusieurs nobles qui avaient


de

Théodoric liberté
la

lui

été enlevés par les Goths. accepte, aussi,


de
Il
du

s'asseoir table roi, mais refuse avec hauteur


la

il
à

roi, pour lui


en

de

au

termes insultants présenter


et

faire honneur,
ne

coupe du festin convenait pas


un la

il
;

d'après lui,
un

laïque
de

évêque rendre cet office


à

un arien. De ces deux récits relatifs saint Vivien


et
à

saint Orens, dire quel est


de

serait difficile
et

le
il
à

plus ancien. D'autre part,


entre l'un n'y
l'autre
et
il

Elle
se

qu'une ressemblance très générale. réduit


à

pacificateur joué
en

mettre relief rôle par les deux


le

évêques entre Romains Barbares. impossible


et

est
Il

SS. Nocembris,
II,
p.

(1) Acta [53].


t.
(2)

Acta sanctorum Augusti, (28 août),


p.
VI

464.
t.
— 11 — -

d'en tirer une indication relative aux relations qui


existeraient entre les deux documents. En effet l'his
toire du cinquième siècle est remplie de faits de ce
genre qui, à les prendre dans l'ensemble, sont acceptés
de tout le monde. raison de sup
Il n'y a donc aucune
poser que la légende de saint Orens s'est inspirée, sur
tel

tel

tel
ce point, de document plutôt que

de
ou
autre.

Il
multiplier rapprochements
ne

de
serait pas difficile les
entre les documents contemporains etcertains traits des
récits relatifs aux repas offerts par roi arien Théodo

le
de
ric aux évêques d'Auch Saintes (1). Mais
et

la
saine critique obligerait-elle voir des artifices littérai
à

qui des points

de
res dans tous les récits présentent
contact avec les fait historiques bien avérés En pareil

?
est plutôt autorisé, raisons parti
on

cas,
de
moins
à
·

culières, garder impression favora


de

ces récits une


à

pre
est

ble véracité des auteurs. Tel cas de


le
la

la
à

les

points qui nous occu


de

mière Vie saint Orens sur


en

au de

de

pent, On peut dire autant mention natio


la

la

espagnole personnage
en

nalité attribuée faveur


du

duquel saint Orens intervient auprès roi cette


:

mention paraît supposer que, dans


de

pensée l'au
la

teur, les deux versants des Pyrénées obéissaient alors


du

moins avaient déjà, pendant quelque temps, obéi


ou

aux souverains visigoths. Cette opinion, comme dit


le

M. Lahargou, est entièrement conforme vérité his


la
à
si En

torique. effet, dès 414, Atauphe régnait Barce


à
les
et,

lonne, Visigoths quittèrent l'Espagne 418,


en

Par exemple, Sulpice Sévère nous raconte que saint Martin


se

(1) rendit
à

cour du tyran Maxime pour intercéder quelques personnes.


en

de

faveur
la

l'usurpateur. finit par


de

de
fit

d'abord difficulté s'asseoir


la

table
Il

Il

y
de du à

consentir, vaincu par les prières prince. Au milieu repas, Maxime


du

présente au saint coupe, avant boire lui-même. Celui-ci l'accepte, et,


la

après avoir bu, prêtre qui l'accompagnait, voulant


au

présente aussitôt
la

sacerdoce. Vita beati Martini, Migne, L.,t. xx,


du

ainsi relever dignité


P.
la

col. 171).
— 12 —
Tour, comme

l'a ils

en

de
revinrent 456 (1). M. Imbart

la
y
éga

M.
rappelé dernièrement Bellanger, reconnu

a
récit qui

un
lement trait conforme l'histoire dans

le
à

un
montre saint Orens détruisant temple païen (2).

pu
M.

la
Lahargou

de
donc s'autoriser bon droit

de de a

à
première Vie pour essayer

de
saint Orens retracer

un
une esquisse vie. Sur point seulement, sa

sa

la
critique est en
défaut. n'hésite pas dire que

Il

à
de

ne
mort saint Orens au-delà peut être rapportée

«
451, nous trouvons Armentaire, évêque
de

en

450, car
d'Auch, qui signa lettre synodique des évêques des
la
au

Gaules adressée pape saint Léon est bien vrai

».
Il
qu'un Armentarius figure comme successeur d'Orien
tius dans liste, d'ailleurs très peu sûre, des évêques
la

d'Auch, qu'on trouve dans

de
cartulaire noir
le

cette
église (3). Malheureusement
ne
ou on

saurait l'identifier
avec certitude avec l'évêque plutôt l'un des deux
évêques qui ont signé lettre dont parle Lahargou. M.
la
En

signatures, dans portent que


ne

effet ces texte,


le

En
leur nom, sans aucune indication d'église (4).
somme,
de

de

siège Toulouse
la

439 mention
la et
le

après bataille des


de

d'Aétius assassiné peu temps


Champs Catalauniques (451) restent les seuls points
qu'on puisse utiliser pour établir approxi
de

repère
de

de

mativement l'époque vie saint Orens.


du la

M.

La seconde partie Lahargou est


de

travail
du

poème connu sous


de

consacrée l'étude nom


le
à

(1) Histoire de Languedoc, loc. cit.


(2) Louis Bellanger, poème d'Orientius, Recue historique, mars
Le

p.

90.
avril, 1896,
p.

252.
(3)

Cartulaire du chapitre l'église métropolitaine Sainte-Marte d'Auch,


de

par Lacave Laplagne Barris, Auch, 1899,


p.
C.

2.

(4) Migne, L., LIv, col. 966-970. Un autre Armentarius figure égale

P.

ment dans une lettre écrite vers même époque par pape saint Léon.
le
la

contexte montre qu'il appartenait l'épiscopat du Sud-Est


de

Mais
le

la
à

Gaule (Migne, ibid., cinquième siècle,


au

884). Ce nom était donc commun


c.
- — 13 —

Commonitorium d'Orientius. Ce poème, qui est un


résumé de la morale chrétienne, a été, pour la pre
mière fois, publié par Delrio en 1600 et d'une manière
plus complète par Martène en 1700. L'édition Ellis du
Corpus des Pères latins publié à Vienne venait de fixer
le texte, sur les points essentiels, lorsque M. Lahar
gou a entrepris son travail. Son étude est surtout une
bonne adaption du travail de M. Ellis à l'usage des
lecteurs français. On pensera peut-être que l'auteur a
glissé un peu rapidement sur le point capital : l'auteur
du Commonitorium et le saint évêque d'Auch Orientius
sont-ils le même personnage ? Il y a grande exagéra
tion parler d' « une tradition, qui a traversé tous les
à

siècles et qui veut que saint Orient, évêque d'Auch,


soit l'auteur du Commonitorium » 24). En réalité, (p.
cette prétendue tradition, comme arrive très souvent,
il

est tout simplement une opinion d'érudit, opinion qui

a
fini par s'imposer premier auteur qui l'ait émise est
le
;

dix
du
jésuite Mongaillard,
au

docte commencement
le

septième siècle. Hâtons-nous d'ajouter que cette opi


nion est très vraisemblable,
l'a

que, comme fort bien


et

clair, quand l'ad


on

dit M. Lahargou tout devient


«

L'auteur du poème déclare lui-même nommer


se

met
».

La

lit du

Orientius. langue style poème annoncent


et
le

la

littérature latine,
de

on

fin des allusions très


la

claires aux ruines accumulées par les invasions barba


du

res qui, dans les premières années cinquième siècle


désolèrent tout particulièrement Novempopulanie.
la

plus naturel que d'attribuer


de

Rien Commonitorium
le

l'évêque d'Auch, Orientius, que l'on sait d'autre part


à

cinquième siècle.
au

avoir vécu

Le principal intérêt du Commonitorium consiste dans


qui regarde langue, versification, compo
ce

tout
la

la

la
— 14 —

sition et le style. Sur tous ces points le travail de


M. Lahargou est dépassé par la thèse de M. Bellan
ger. Mais si l'on se place au point de vue purement
littéraire, le travail de M. Lahargou conserve sa valeur.
Son analyse permettra au lecteur de se rendre compte
rapidement et sans fatigue du contenu et de la valeur^
du poème. M. Lahargou a bien montré quelle idée on
doit se faire de cette composition qui a les qualités et
les défauts des œuvres de la décadence latine. Il ne
s'est pas fait illusion
sur la valeur littéraire du

et,
Commonitorium. Le fond manque d'originalité,

si
du
l'on excepte Jugement dernier

et
tableau des
le

les

est
ravages causés par invasions, l'œuvre

en
somme
des qualités réelles style

de
assez terne. Toutefois
y
il
a

composition répandues dans l'ensemble. En outre,


de
et

les personnes qui s'intéressent notre histoire provin


à
un

ciale liront avec intérêt tout particulier. Les


le

professeurs d'histoire ecclésiastique de


ou

littérature
du

sacrée des Séminaires Sud-Ouest trouveront


y

quelques
ne ou

même matière deux leçons


une
et
à

qui
de

au
lectures textesseront pas sans intérêt
point vue local. En effet, quoique inférieur aux
de

Prosper d'Aquitaine, dernièrement étudiées


de

œuvres
par M. Valentin, Commonitorium est, lui aussi, un
de le

témoin précieux qu'avait produit, dans Sud


ce

le

Gaule, gallo-romaine inspirée


de

Ouest culture
la

la
M.

par christianisme. Lahargou gardera mérite


le

le

d'en avoir, premier, dégagé les grandes lignes,


la le

l'usage majorité des lecteurs.


de
— 15 —

II.

-
LE PoÈME D'ORIENTIUs, édition critique avec un fac-simile,
étude philologique littéraire, traduction, par Louis BELLANGER,
et
lettres, professeur agrégé au Lycée d'Auch. Paris,


ès

docteur
Fontemoing; Toulouse, Pricat 1903, in-8°

de
Lv-350 pages.

Saint Orens intéresse également les historiens les

et
point vue historique

de
littérateurs. C'est surtout au
qu'on lira avec intérêt l'étude Lahargou,
de
M. étude
de

dont Revue Gascogne


dernièrement un donné
la

a
M.

compte rendu (1). Bellanger, dans son livre remar


pousse guère
ne
quable sur Poème d'Orientius
»,
le
«

plus loin que M. Lahargou ses conclusions histori


ques (2). Mais, pour tout qui regarde l'étudelittéraire
ce

surtout philologique d'Orientius, singulièrement


et

il
a

ajouté aux connaissances que l'on possédait jusqu'ici.

de me
résumer fidèlement son travail,
de
Je

en
tâcherai
servant plus possible des expressions mêmes
le
,

l'auteur.
•,
.

|
Le

M.

Béllanger trois parties


de

en

livre
se

divise
consacrées des questions préliminaires,
technique
la
et à

à
du

poème, enfin aux idées qui sont exprimées.


y

Les questions préliminaires comprennent d'abord


du

l'histoire critique texte, puis date l'identité


et

et
la

la
du
de

l'auteur enfin poème,


contenu des petites
le
·

pièces qui accompagnent celui-ci dans manuscrit


le

original. Peut-être, après avoir présenté l'histoire


et
la
·

M.
du

critique texte, Bellanger aurait-il mieux fait


de
R.

p.

1903,
G.

(1) 385.
expli
(2)

Ces deux études ont paru presque simultanément. C'est qui


de ce

que, sans doute, pourquoi M. Bellanger n'a pas cité travail M. Lahar
le
·

gou.
- — 16 — -

d'intervertir l'ordre des matières. La majorité des lec


teurs désire tout d'abord être fixée sur les idées, sur le
fond même et le plan général du Commonitorium. Les
questions relatives à la langue, à la versification et au
style auraient naturellement suivi. Enfin tout ce qui
regarde la date et la personne de l'auteur aurait été

fin
ces ques

La
du

de
mieux placé à la livre. solution
tions aurait été préparée singulièrement facilitée

et
par connaissance du poème que lecteur aurait

le
la

déjà acquise. n'en est pas moins vrai que M. Bel


Il

langer fort bien rempli les cadres qu'il s'était fixés.


a

d'abord, pour qui concerne critique du texte


Et

ce

la
connaissance des petites pièces secondaires,
et
la

M. Bellanger complète précise, d'une manière nota


et

ble, les renseignements déjà donnés par M. Lahar


gou. C'est, dit-il, pendant sei

du
ferveur érudite
de la

zième siècle que texte première partie du


le

la

poème été découvert, 1599, par jésuite Rosweyde,


en

le
a

d'Anchin, près
de
au

monastère Douai. Le manuscrit


·

qui contenait aujourd'hui


ce

texte est perdu. fut


Il
|

publié Anvers l'année suivante par jésuite Delrio


le
à
lui

Le

qui
au de

donna nom Commonitorium (1). titre


le

qui
de
convenait assez bien poème est une sorte
Mongaillard
en
P.
de

traité morale chrétienne. Le eut


connaissance, copier
de

en

peine
se

donna
et

le
la

y
Le
un

ajoutant commentaire (2). texte attira l'atten


tion des savants les plus illustres plusieurs éditions
et

le du
un

furent publiées. En 1700, autre manuscrit


Commonitorium, plus complet plus sûr que
et

manuscrit d'Anchin, fut trouvé Saint-Martin de


à
(1)

M. Tallez, supérieur du Petit Séminaire d'Auch, possède un exem


plaire rarissime
de

cette édition.
(2)

Bibliothèque municipale Toulouse, manuscrit 718,


de

f"

223-253.
— 17 —

Tours par le chanoine de Galiczon. Après bien des


vicissitudes, il a fait retour à la Bibliothèque natio
nale, où il porte, parmi les nouvelles acquisitions

dit

M.
latines, le n° 457. Il est, Bellanger, calligraphié
magnifique minuscule caroline. L'écri
en
sur vélin
et

ture appartient
au

ou

au

siècle commencement du
Ce

xI°. manuscrit contient premier second livre

et
le

le
du Commonitorium, fin duquel l'auteur déclare

la
à
lui même
se

nommer Orientius. On trouve aussi les

y
petites pièces qu'on attribuées également Orien
a

à
par

en
tius. Ce second manuscrit fut édité 1700 Dom
Martène avec quelque négligence. On put constater

(1)
des divergences importantes entre

de
texte Delrio
le
texte de Dom Martène. Dès lors un travail criti
et
le

Le

que s'imposait. jésuite Commire, dès 1701, proposa


M.

plusieurs corrections dont Bellanger

en
pu,
général, constater justesse. Mais Mar a
de
texte
le
la

loi

pour les éditions postérieures


de

tène continua faire


du

Commonitorium, notamment pour Gallandi dont


travail été lui-même reproduit avec négligence de et le
a

ignorance Patrologie latine


de
61

dans tome
le

la
»

Migne. En somme, depuis Commire jusqu'à ces der


fut plus étudié convenable
ne

nières années, texte


le

Robinson Ellis, professeur


M.

ment. En 1887,
à

l'Université d'Oxford, publia dans tome xvI du


le

Corpus des Pères latins


de

Vienne une édition


savante. Malgré ses grands mérites, elle donné lieu
a

plusieurs observations
M. de

de

de

détail part divers


la
à

M.

savants, parmi lesquels Louis Havet. Bellan

(1) M. Paul Lejay, dans Recue critique du janvier 1904, exprime des
11
la

sujet suis pas, dit-il,


de

de

ne
au

Je

doutes fidélité l'édition Delrio.


la

aussi sûr que M. Bellanger que l'édition Delrio représente exactement


le

manuscrit perdu d'Anchin. Renaissance,


de

de
se

faut défier ces savants


la
Il

surtout de ceux qui, comme Delrio, sont avant tout des humanistes
),
- | — 18 —

I".
les
ger résumées dans son chapitre ajouté

Il
y
a
a

pu
ses notes personnelles, ainsi (pp. 33-66)

et
il
a
proposer corrections qui

de
au
lecteur un bon nombre

je
paraissent fondées, mais sur valeur desquelles

la
un
saurais porter jugement personnel.
ne

son auteur repré

de
La date du poème l'identité

et
sentent les autres questions préliminaires traitées

»
«
par M. Bellanger. On pouvait Com

se
demander

le
si
du
monitorium n'était pas l'œuvre d'un clerc moyen
âge. M. Bellanger interroge poème lui-même.

y
le

Il
relève des allusions aux usages gallo-romains aux

et
du
invasions barbares cinquième siècle. Aussi bien
langue style dénotent même époque. D'autre
et
le
la

la
part, poème est mentionné, XI° siècle, par Sige au
de le

Gembloux, qui lui donne déjà

de
bert nom Com

le
monitorium. est mentionné aussi par Fortunat, au
Il

sixième siècle. Tout concorde donc montrer cin

le
à

quième siècle comme l'époque


été composé

le
a

l'auteur, rappelons qu'il


de
au

poème. Quant nom


déclare lui-même,
de

se

fin pièce, nommer


la

la
à

Tours indique,
de

en

Orientius manuscrit titre,


et
le

même saint personnage Sancti Orientii versus. Le le


:

un homme d'Eglise. Pour qui


ce

ton convient bien


à

regarde patrie l'auteur,


de

M. ne

poème présente
le
la

aucun renseignement précis. Cependant Bellanger


relève un hispanisme
remarquable tenere pour
y

habere, enfin un romanisme gaulois obstare dans


et

sens de ôter.
le

pas ranger
de

ne

se

Cela posé, est bien difficile


il

le a
du

l'opinion Mongaillard qui, premier,


eu
P.

le

a
du
de

mérite reconnaître dans l'auteur Commonito


du

rium saint évêque d'Auch cinquième siècle,


le

Orientius, vénéré par Gascogne sous


de

nom
le
la
— 19 —

saint Orens. Cet évêque nous est connu par le marty


rologe hiéronymien, par Grégoire de Tours (1), et
par les Légendes des Bollandistes. D'après ces der

et,
nières, il serait né en Espagne avant d'être évêque
d'Auch, aurait mené vie érémitique dans Lave

le
la
Bigorre. M. Bellanger résume ces données,
en

dan
sans pouvoir ajouter grand chose qui

ce
été dit

a
à
questions l'au

de
sur ces (2), accepte l'identité
et
il
du

teur Commonitorium avec l'évêque d'Auch, iden


tité qui été jugée très plausible par des critiques
a

Mgr Duchesne. Faute


on (3)

ce de
comme M. Manitius
et

témoignages positifs,
ne

saurait atteindre sur


La

dit
point l'évidence absolue. Mais, comme

M.
l'a
(1) Gloria confessorum, cap. 106. Gregor. Arndt Turon. opp.

et
edd.
Krusch, p.447 Grégoire Le

de
816, dans les Monumenta texte
et

Germaniae.
Tours été négligé par tous ceux qui sont occupés

Ce
de

de
se

saint Orens.
a

texte n'est d'ailleurs aujourd'hui qu'un simple titre De Orientio episcopo,


de :

sans aucune notice. Le dernier éditeur de Grégoire Tours, M. Krusch,


peut que répéter B.
constatation déja faite par Dom Ruinart, savoir que
ne

la

tous les manuscrits découverts jusqu'ici portent même lacune aux chapi
la
de

de

de

tres 105 Tetrico episcopo Oriento episcopo Quitteria


106 107
:

de :

cirgine (remarquer que Grégoire connaît pas comme martyre).


ne

Tours
la

croit pas qu'il ait eu mutilation des manuscrits par les


ne

M. Krusch
y

copistes; est plutôt porté croire que Grégoire été surpris par mort
la
il

avant. d'avoir rédigé ces trois notices. conjecture sur


de ce
sa

fonde fait que


Il

Grégoire renvoie ailleurs (H. Fr. IV, 16) une notice antérieure Tetricus
le à

qu'il n'a jamais écrite. Quoi qu'il soit, témoignage Grégoire


en

de

de

Tours
ici son importance. J'en dois l'indication M. Degert.
a

Au point régularité du plan, semble que M. Bellanger


de

de

vue
la la
(2

il

aurait rendu plus facile lecture de cette partie de son livre, s'il avait
un seul chapitre l'étude des Légendes. Elle est répartie entre les
en

uni
chapitre première partie. Sur critique ces Légendes, voir
de

de
III

sa

la
et
v

ci-dessus, pp. 4-12 un résumé des discussions auxquelles ces récits ont donné
lieu. Quelques détails ont été ajoutés par M. Bellanger dans ses Recherches
sur Saint Orens, (tiré part du Bulletin Société Archéologique du Gers,
de
la
à

Auch, 1903, deuxième trimestre. Cf. 42) notamment pour


de
R.

ce
p.

1904,
G.

qui regarde l'ermitage d'Orientius M. Bellanger croit pouvoir


en

Lavedan.

(p. 93) indiquer avec certitude les dates l'épiscopat du prédécesseur


de

du
et

s'appuie sur cartulaire noir du chapitre


de

successeur saint Orens.


et
le
Il

sur une signature lettre synodale des évêques


de

de

Gaule au pape saint


la

Léon. J'ai déjà dit (voir ci-dessus, page 12), que ces données étaient
regrettera que M. Bellanger n'ait pas étudié
on

insuffisantes. Enfin culte


le

de saint Orens ses développements dans notre région.


et

(3) M. Manitius, Dresde, est l'auteur d'une Histoire


de

de

poésie latine
la

chrétienne.
| -20 —

hargou, toutes les données s'accordent entre elles, si


l'on admet que notre saint Orens est bien l'auteur du
Commonitorium ; dans le cas contraire, la question
de la personne de l'auteur devient insoluble.
La dernière des questions préliminaires étudiées
par M. Bellanger porte sur les « petites pièces iambi
biques d'Orientius et les morceaux dactyliques qui lui
sont attribués ». Ce chapitre représente une étude
originale sur des pièces jusqu'ici négligées. Deux
d'entre elles sont attribuées expressément à Orien
tius par le manuscrit 457 des Nouvelles Acquisitions
latines de la Bibliothèque nationale. Ce sont deux
prières, orationes, composées de strophes iambiques,
qui ne manquent pas d'élévation, et dont le mouve
ment, à ce qu'il me semble, rappelle à certains égards
le Te Deum (1). Quatre autres pièces sont dactyliques;
elles sont intercalées dans le manuscrit entre le Com
monitorium et les Orationes. Les plus curieuses traitent
des appellations qui conviennent au Sauveur. Ces
pièces renferment des subtilités qui « accusent une
époque de décadence ». On y trouve, comme dans le
Commonitorium, une sorte de transition entre le goût
de l'antiquité et celui du moyen âge. A la façon des
anciens, l'auteur croit que la divinité aime la multi
plicité des titres et des appellations. Suivant le goût
du moyen âge, les dogmes essentiels de la Trinité et de
l'Incarnation sont exposés et expliqués, non sans une
certaine précision subtile qui a déjà quelque chose de
(1)

M. Lejay (loco cit.) croit que première


de

ces pièces était destinée au


la

service liturgique. Le refrain devait servir un chant antiphonaire. Aurions


à

un texte liturgique usage dans l'église d'Auch


ici

en

nous Le cardinal
?

Pitra pensait aussi que les vers du De Naticitate, une autre petite pièce qui
est peut-être aussi saint Orens, auraient été écrits pour être récités ou
de

jour Noël quand baptisait les néophytes.


de

on

chantés
le
— 21 —

thomiste. C'est encore un souvenir de l'art païen, et


c'est déjà l'esprit du moyen âge, lequel aimait à con
cevoir le monde comme une collection de symboles.
L'authenticité de ces pièces dactyliques est impossible
à établir; cependant il est assez probable qu'elles sont,
elles aussi, l'œuvre d'Orientius.

La seconde partie du travail de M. Bellanger est


consacrée à étudier la « technique » du Commonito
rium, autrement dit la langue, la versification, la
composition et lestyle, enfin l'imitation chez Orien
tius. Cette étude est fort bien menée, et c'est, avec la
critique du texte, la meilleure partie du livre. La lan
gue d'Orientius est, dit-il, ordinairement plus pure
que celle de la plupart des poètes chrétiens du qua
trième et du cinquième siècle. Ce sont des mots classi
ques qui forment le fond de son vocabulaire, et qui
lui permettent d'exprimer, non sans peine parfois,
plusieurs idées chrétiennes. Ainsi il dit : « assumptae
carnis mysteria » pour « incarnatio », « mandata pris
tina, mandata noca pour « Vetus, Nocum Testamen
tum ». De là résulte un style assez factice, parfois
alambiqué, très différent du parler ordinaire. Toutefois
Orientius admet plusieurs termes théologiques : ange
lus, apostolus, baptisma, par exemple. D'autres expres
sions sont tout à fait postérieures à l'époque classique,
soit par elles-mêmes, soit par le sens qui leur est
prêté. Ajoutons-y quelques archaïsmes qui sont pro
bablement voulus, des vulgarismes et des tours appar
tenant à l'extrême décadence, par exemple quod au
lieu de la propositiou infinitive, dum au lieu de cum.
Tel qu'il est « le latin d'Orientius n'est pas sans
| saveur. On sent encore un lien de parenté assez
— -
92 —

étroit entre lui et les poètes du siècle d'Auguste. C'est


que la langue de la poésie s'est corrompue moins vite .

que celle de la prose. La contagion du langage parlé

les
s'est fait moins sentir chez auteurs qui écrivaient
vers, parce que, pendant style poé
en

décadence,

le
la
tique vécut surtout

de

de
souvenirs conventions

».
et
M.
De langue, Bellanger passe versification.
la

la
à
qu'admirer avec laquelle
ne

On peut patience

la

a
il
relevé les moindres particularités

de
versification

la
d'Orientius. Le poète choisi, pour rendre ses idées,
a

distique élégiaque composé d'un hexamètre d'un

et
le

pentamètre. Ce mètre est celui qni prête mieux

se

le
aux sentences morales. Mais, ici encore, Orientius
d'usages classiques

de
présente un mélange licen

et
ces qui annoncent décadence. Sans doute notre
la

pratiqué assez habilement les règles

de
poète ver

la
a

sification classique. Cependant admis des fautes,


il
a
dit
M.

Bellanger, qu'on peut expliquer deux maniè


de

première, quantité
de

res c'est que sentiment


le
la

la
:

s'était affaibli l'époque écrivait;


seconde, c'est
à

la
il

simplement qu'il est chrétien. Les chrétiens


en

effet
semblent vouloir montrer, négligeant quelquefois
en

l'observation des règles, qu'ils n'en sont pas les escla


fait est qu'Orien
Le

ves qu'ils leur préfèrent l'idée.


et

tius prend bien des licences inconnues des âges clas


siques. Ainsi les finales plus souvent
en

sont
le
o

brèves. Certaines syllabes intérieures sont allongées


d'autres abrégées. Ses hexamètres présentent cepen
et

dant une facture plus régulière que ceux


en de

Prudence.
ils

Dans l'ensemble, sont plus riches spondées


qu'en dactyles pour
poète garde ses brèves pen
le

le
:

tamètre. Celui-ci est d'ailleurs construit plus libre


du

ment que les pentamètres temps d'Auguste; Orien


|
\
- »
— 23 — -

tius ne s'astreint pas, comme Ovide, à finir ordinaire


ment son distique sur un mot iambique. Les vers
d'Orientius présentent moins d'élisions que ceux de
Virgile, mais beaucoup plus que ceux d'Ovide. Quand
il écrit des sentences, de pures maximes, il clôt le sens
fin

chaque distique; dans cas contraire, l'idée


de

à la

le
déborde souvent sur vers suivant. Conformément

le
goût des poètes chrétiens

de
au

décadence surtout

et
la
·

des poètes gallo-romains, pratique l'allitération,

il
c'est-à-dire plusieurs mots com
le

rapprochement

de
mençant par même consonne. joint jeu analo

le
la

y
Il
gue des syllabes intérieures. Enfin pratique aussi

il

les
rime qui existe entre
de

rime. use surtout


la

la
Il
·

du

deux hémistiches même vers, autrement dit rime

la
de

léonine. Par cet ensemble procédés, donne ses


il

à
leur facture est très ingénieuse
de

vers l'harmonie

et
:

du
nuance d'après
et se

caractère des idées, sentiment


le

du style.
-

La composition style doivent beaucoup, eux


et
le

aussi, aux règles enseignées dans les écoles. De tous


les éléments qui constituaient civilisation antique,
la

rhétorique, spécialement
de

en

en

les écoles Gaule


et

Espagne, furent peut-être qui mit plus longtemps


ce

le

mourir. Elles existaient encore plus


ou

moins au
à

milieu des invasions barbares. Orientius dû les


a

fréquenter assidument, trop assidument même. Comme


plupart des poètes latins,
de

souci l'ordon
la

le
il
a

nance oratoire. Un sentiment met de l'unité dans son


œuvre c'est désir ardent qu'éprouve poète d'être
de le

le
:

utile l'âme son lecteur. Chacun des deux livres


à
du

un

Commonitorium est composé comme discours,


avec exorde, proposition, narration, confirmation,
réfutation, péroraison.Au début, une prière remplace
— 24 —

l'obligatoire invocation à la Muse. Le reste du poème


se déroule avec régularité et à la fin le mouvement va
croissant. Après la lecture des derniers vers du pre
mier livre, on reste sur une impression calme et repo
sante : Orientius a évoqué l'image de la concorde. Un

fin
du
effet littéraire est également ménagé à la second
Le

poète intervient lui-même,

au
livre. souhaite lec

et
teur bonheur, condition qu'il prie pour Orien

la
le

à
M.

Bellanger

de eu
patience

de
tius. rechercher les

la
a
principales figures rhétorique qui

se
trouvent
dans poème. Entre autres procédés, Orientius aime
le

redoubler même mot sous des formes grammati


le
à

ticales différentes. obtient ainsi des antithèses de


Il

mots qui sont tout goût saint Augus

de
fait dans
le
à
tin

plupart des auteurs ecclésiastiques latins.


et de
et

la

l'énumération,
de

use abuse on dirait souvent


et
Il

qu'il fait un inventaire. Ce procédé retrouve, nous


se

l'avons vu, dans celui des petits poèmes qui est consa
aux appellations qu'il
de

au
cré convient donner
Sauveur.
moyens
se

Evidemment tous ces petits ressentent


choqué
de

de
des défauts l'époque. On n'est pas moins
répétition fréquente des mêmes mots,
de

lourdeur
de la

la
·

quel
du

constructions, compliqué
de

certaines tour
ques phrases. Une fois plus
de

de
on

l'occasion
le
a

ecclésiastique, poé
en

constater littérature surtout


la
:

été impuissante
en

sie, s'élever des formes


à
a

harmonie avec l'importance des idées qu'elle traite.


Lorsqu'elle réussit traduire son idée, elle brise
le
à

moule classique, elle parle une langue nouvelle. Plus


asservis que les prosateurs aux formes antiques, les
poètes n'ont atteint une certaine proportion entre
la

forme l'idée, qu'en délayant elle


et

atténuant l'idée
et
— 25 —
même. Du moins peut-on dire qu'Orientius présente ces
défauts à un degré moindre que la plupart de ses
contemporains. Son talent littéraire, quoique de second
ordre, est cependant réel. Quoique recherché, son style
va rarement jusqu'à l'enflure ; il reste assez sobre et
nerveux. Plusieurs passages ont du mouvement ora
toire, plus encore peut-être que d'inspiration poétique.
Tels les passages où le poète déplore les calamités
qu'avait causées en Gaule les récentes invasions des
barbares. C'est le morceau le plus connu du poème ;
le poète y montre la Gaule fumante dans l'embrasement
d'un immense bûcher qui éclaire les funéraiIles d'un
monde tombant dans ses ruines : labentis funera mundi,
(livre II,vv. 184-185).Citons aussi la description de l'enfer
et du Jugement dernier : (liv.
II,

vv. 273-318 347-392).

;
grande partie des
en

Qualités défauts résultent


et

modèles étudiés par Orientius. L'imitation, aux épo


la un

ques décadence, procédé littéraire


de

est forme et
,

rhétorique. De
de

une partie intégrante multitude


la

des rapprochements que M. Bellanger pu établir


a
on

entre Commonitorium ses modèles, peut tirer


et
le

quelques indications utiles sur les œuvres les plus lues


quatrième cinquième siècles. Par exemple,
au

au

on
et

esprits cultivés préludaient déjà


au

voit que les culte


religieux rendu par moyen âge Virgile. C'est
le

le
à

poète qui plus imité par Orientius. Puis vien


le

été
a

nent Ovide, Horace, Lucrèce, Martial, Catulle, Juvénal.


Mais Orientius imite ordinairement ses modèles avec
un goût sévère surtout sait s'interdire les allusions
et

il

mythologiques. cela d'un grand nombre


de
en

diffère
Il

ses contemporains, même chrétiens, dont les œuvres


mythologie
de

sont saturées d'histoire ancienne.


et
du

M. Bellanger est
de

La troisième partie travail


,
— 26 —
qu'à

dit
consacrée aux « idées » d'Orientius. J'ai déjà
mon avis elle aurait été mieux placée aussitôt après les

du
questions relatives l'histoire critique texte.

et

la
à
à
L'auteur aurait rendu également service majorité

la
à
des lecteurs en leur donnant au même endroit une
poème. Sans cela,

du
analyse sommaire

de
l'ensemble
les idées principales l'ordonnance générale risquent

et
de
ne

au
fort pas être bien saisies milieu des détails
d'érudition présentés avec tant d'abondance par
Le

M. Bellanger. poème, nous l'avons vu, partage

se
deux livres, d'après manuscrits, les
aussi d'après
en

et
une coupure que représente une admonestation placée
au commencement du livre Ir.\ Ces avis répètent en

du

du
effet, sous une autre forme, fond début livre
le

I.
Mais semble, M. Bellanger aurait bien
en

réalité
et
il

dire, que pour


de

se
fait mouvement des idées
le

le

du
suive sans interruption d'un bout l'autre poème.
à
sa

L'œuvre reste une dans conception fondamentale.


de

D'ailleurs traité morale chrétienne que représente


le

un

Commonitorium d'Orientius n'a pas plan bien


le

rigoureux dans les détails. On peut cependant, avec


M. Lahargou, distinguer deux parties assez nettement
y

séparées qu'il faut faire (liv.


ce

côtéd'un vers
I,
:

315 —II, 418).


(I,

42-315), d'autre part qu'il faut éviter


ce

De part d'autre, récompenses châtiments éternels.


et

et
du

Après l'invocation début, Orientius fait une décla


principes. Nous apportons tous
de

en

ration naissant
et

sans effort vie animale. Mais est une autre vie


la

il

qu'il dépend nous, Dieu aidant, d'acquérir. En quoi


de

consiste-t-elle? Nous naissons pour penser au maître


«

du Ciel, mer, pour


de

de

terre chercher avec


et

le
la

la

tout notre zèle toute notre vigilance faut aimer


et

».
Il

Dieu; commandement facile, puisque Dieu est bon.


– 27 —

Suit une description assez alambiquée des merveilles


et des ressources de la nature mises par Dieu à la dis
position de l'homme. Il faut aussi aimer son prochain,
le traiter avec justice et charité. Cette morale a sa
sanction : d'une part, la résurrection bienheureuse

vie
figurée par leretourincessant etrégulierde la dans

la
les
nature inanimée. D'autre part l'enfer, dont supplices
quelques mots très brefs.
en
ici

sont dépeints
seconde partie du poème

la de
Suit l'énumération
la

:
qu'il faut éviter. Ce sont les vices principaux
ce

:
proba
un
volupté d'abord, aveu discret qui ouvre
ici
et

blement un demi-jour jeunesse du

de
sur les écarts
poète pénitent J'ai passé, dit-il par tous les dangers
«
:

de

des
je

que conseille aux autres fuir... Puis vient

la
»
cription l'envie, cupidité, vanité,
de

de

de

de
la

la

la
gourmandise, l'ivrognerie surtout, représentée avec
de

des traits fort réalistes. MM. Lahargou Bellanger et


rapprocher ces passages des
eu

de

n'ont pas peine


à

Salvien, cette même époque, parle


textes fois la
à

prospérité des désordres moraux qu'on cons


de

et
la

Novempopulanie dans toute l'Aquitaine. On


en

tatait
et

nous dépeint ensuite l'ambition les fatigues qu'elle


et
·

impose celui qui brigue les honneurs municipaux


à

ceci suppose l'existence des magistratures romaines.


La résistance toutes ces passions réclame des efforts.
à

pas une longue


ce

Mais que Dieu demande n'exige


courte Ici, comme
en

patience vie humaine est


la

si

!
:

plusieurs autres endroits, Orientius excelle montrer,


à

des vers mélancoliques fois, que cette


en

forts
et

la
à
de

vie est vraiment bien peu chose. Nous mourons dès


premier jour
de

de
tel

notre vie flambeau cire


le

le
«
:

que flamme dévore sans cesse, sans qu'il soit possi


de la

ble suivre, instants par instants, cette œuvre


de
— 28 —

au
vv. 203-207). Plus que jamais,

le II,
destruction (liv.

on
moment écrit poète, devait avoir sentiment

le le
qu'est
de

de

ici
brièveté vie. C'est morceau

la

la
capital sur les désastres

de
Gaule. La mort d'ailleurs

la
n'est pas seul terme auquel nous devions aboutir.

le
Ici

un second tableau, mais celui-ci plus détaillé, des

du
supplices l'enfer. En regard, une description
de
les vierges ont une place

Paradis les ascètes

et
d'honneur. Le poème termine par une description

se
du

grandiose Jugement dernier

de
chaque

A
la
tête

«
:
famille, père s'avance pas pressés, amenant ses
et le

Puis à
sa

enfants postérité ton redevient calme.

le
».

simplicité d'onction,
de

se
Avec beaucoup Orientius
de et
recommande aux prières ses lecteurs leur

et
souhaite en retour l'amour du Christ couronne

et
la
éternelle.
démêler, dans cette œuvre,
de

n'a pas été difficile


Il

les éléments principaux.Suivantl'habitude des chrétiens


langue latine d'éducation romaine, Orientius fait
de

et

du
s'occupe
ne

une place prépondérante morale


et
la
à

dogme que dans mesure celui-ci peut fournir


la

morale une base une sanction. suppose foi à


et
la

la
Il

dans ses lecteurs veut simplement leur apprendre


il
:

Le

faire passer leur croyance dans leur vie. principe


à
on de

de

son éthique, c'est que nous dépendons Dieu


:
ce

peut dire que poème débute par que saint


la

Ignace appelle méditation fondamentale. L'expres


la

sion biblique chercher Dieu forte,


»,

belle
et
si

si
«

revient souvent sous plume d'Orientius. Sa morale


la

autonome, dit aujourd'hui.


on

n'est donc pas comme


se

Indifférente aux avantages monde,


de

ne
ce

elle
désintéresse pas des châtiments des récompenses
et

traits essentiels qui dis


de

de

vie future autant


la

la
:
— 29 –
tinguent de la morale stoïcienne. Quant au détail des

ils
préceptes moraux, diffèrent pas, pris

ne

Ils en
eux
mêmes, des règles philosophie antique.

de
abon

la
communs, banalités alors cou
en

en
dent même lieux
rantes, indignations prédicateur
en

de

de
Il ou
rhéteur
contre les vices, volupté surtout. pouvait

ne

en
en la
être autrement; s'il fourni
effet christianisme,

le

a
morale naturelle des principes points d'ap
la

des

et
à

pui nouveaux, n'a pas apporté dans monde un

le
grand nombre préceptes qui lui soient propres,
de

un
sauf précepte Diliges, qui est lui-même plutôt
le

principe général qu'une règle précise.

en
est autre

Il
la ne

ment des conseils. Orientius les pas omis son a

;
poème glorifie virginité vie monacale. Cette
la

et

tendance était signaler car l'époque d'Orientius est


à

l'ascétisme chrétien prend dans l'Eglise latine


celle
ses premiers développements,
de
légende l'évê
et

ait la

que d'Auch saint Orens veut qu'il mené tout d'abord


vie érémitique. Toutefois Orientius
se

garde
de

faire
de la

règle commune,
ne
va
perfection absolue
et
la

la

il

dit M. Bellanger, jusqu'à


on
l'a

pas, comme prétendu,


condamner mariage.
le

morale chrétienne occupe première place


Si
le la

la

néglige
ne

dans poème, Orientius pas entièrement


les

dogmatiques. parle
de

vérités Trinité avec


la
Il

une précision qui ressent des querelles


de

l'aria
se

son œuvre, une protesta


de

nisme. même, fin


la
Il

à
a

qui rappelle
de

de

tion foi trinitaire les déclarations


Grégoire
au de

de
au

Tours début son Histoire des Francs.


Ecrivant milieu des controverses pélagiennes,
il

formules théologiques pour parler


de

n'emploie pas
de

grâce, mais déclare que nous recevons du Christ


la

il

parler penser D'ailleurs, avec


de

de

celui
et

don
».
le
«
| -

- , , : — 30 —.

une grande sûreté de doctrine qui n'a peut-être pas été


assez remarquée, il maintient fermement les deux
termes entre lesquels évolue, depuis saint Paul, toute
la dogmatique chrétienne : d'une part, la nécessité du
concours divin, de l'autre, les forces de la nature
humaine vv. 51-58) (1). explique
(l.
chûte des
I,

la
Il
anges rebelles par jalousie qu'aurait provoquée

en
la
Verbe. Aujourd'hui

du
de
eux l'annonce l'Incarnation
que l'histoire des dogmes est l'objet

de
tant d'études,

il
Bel

M.
montrer, comme de

l'a
n'était pas inutile fait
langer, qu'avait opinion


crédit dès siècle une
le

le
aujourd'hui entrée dans prédication

de

la
cercle
le
ordinaire (2). -
-

M. Bellanger détermine ensuite les sources


Orien


tius puisé ses idées. Evidemment profiter,

il
a

a
d'une manière plus
ou

moins directe, des œuvres des


l'époque classique. Mais est plus
de

moralistes latins

il
voir qu'il utilisé certains Pères latins, saint
de

facile
a

Augustin saint Jérôme, par exemple. doit peut


et

Il
M.

être plus encore Lactance, d'après Bellanger. Par


à

dessus tout, mis Bible contribution. s'est


la
il

ll
a

visiblement appliqué, comme d'autres poètes


de

son
les

époque, montrer que enseignements des Ecritu


à

les

du

res pouvaient être revêtus agréments


de

tous
style. voulu ainsi faire une œuvre d'apologétique
Il
a

littéraire appropriée aux exigences des esprits cul


-

tivés.
t

•.
-

(1) faut reconnaître avec M. Bellanger (p. 246) qu'Orientius n'emploie


Il

pas les formules d'un théologien rigoureux. Bien plus, trouve pas
ne
de on
de

dans son poème une distinction nette l'ordre naturel l'ordre surna
et

turel, comme nous disons aujourd'hui. Mais n'oublions pas que, genre
ni
le

du Commonitorium, l'époque écrivait Orientius, comportaient


ne

en

ni

précision théologie scolastique. -


de

ces matières
la

la

Turmel, Histoire Théologie positive (Paris, Beauchesne,


de

Cf.
la
(2

J.

-
p.

1904) 115.
— 31 —

· M. Bellanger termine son étude en recherchant quelle


a été l'influence du poème d'Orientius sur l'ensemble
de la littérature chrétienne. Cette influence n'est pas
très apparente, surtout en ce qui concerne les contem
porains d'Orientius. Entre Orientius, d'une part, et
Sédulius, Prosper d'Aquitaine ou Paulin de Nole,
d'autre part, on constate des ressemblances. Mais il

M. est
est bien difficile de dire quel celui qui imité

a
l'autre. Les rapprochements que Bellanger essayé

a
Fortunat paraissent

de du au de
d'établir entre Orientius
et
En

même bien douteux. revanche, Paul Diacre,


lui

vIII° siècle, emprunté deux vers. Deux poètes


a

siècle, Milon
de

neuvième Saint-Amand Micon

et
Saint-Riquier, paraissent aussi l'avoir utilisé. Au
onzième siècle, Sigebert
de

Gembloux cite, vers


de et
le

la
on

même époque transcrivait manuscrit Tours.


le

Ces témoignages fort peu connus étaient précieux

à
recueillir. Enfin dans les descriptions du Tartare chré
M.
du

tien Jugement dernier, Bellanger voit l'un des


et

premiers anneaux d'une tradition littéraire qui aboutira


.

Dante Divine Comédie.


et

la
à
à

M. Bellanger était mieux préparé que personne


à
·

du
du

nous donner une édition définitive texte Commo


·

nitorium, avec une bonne traduction française. n'a


Il

pas manqué premier


de

Un latiniste
cette tâche.
à

ordre, M. Paul Lejay, rendu justice fidélité


et
la

à
a

traduction. Son texte latin sera d'au


sa

l'élégance
de

tant plus apprécié que l'édition Ellis est fort coûteuse


Migne est, nous l'avons vu, assez
de

que texte
et

le

mauvais. compris dans son travail les deux Ora


Il
a

tiones qui sont probablement d'Orientius. Que


ne

nous
a-t-il donné aussi texte des autres petites pièces
le
— 32 —

attribuées à l'évêque d'Auch ? Un bon index alphabé


tique termine le volume.

Remercions M. Bellanger d'avoir mieux fait connaître


et même d'avoir révélé à plusieurs d'entre nous la
valeur de l'œuvre poétique du saint personnage qui,
sous le nom populaire de saint Orens, ouvre digne
ment l'histoire de l'église d'Auch. Orientius, dit-il pour
conclure, n'est guère dépassé à son époque que par
Prudence et saint Paulin. Le Commonitorium est d'au
tant plus précieux qu'il est, pour notre région, unique
dans son genre. Convertis sur le tard, nos pères dans
la foi, lorsqu'ils ont voulu donner à leurs croyances
une forme littéraire, n'ont trouvé que des moules déjà
usés et se sont crus obligés à s'y tenir. A ce moment
même, ces moules allaient périr et on ne voit pas, dans
les

La
le Sud-Ouest, ce qui remplacés (1). province
a

d'Auch n'est guère représentée, dans la Patrologie

et,
latine, que par saint Orens,
de

Commonitorium
le

chez nous beaucoup plus qu'ailleurs, moyen âge, au


le

point théologique,
de

vue littéraire été vraiment


et

une nuit. On n'en saura que meilleur gré des érudits


à

sérieux délicats, comme MM. Valentin.


et

des lettrés
à

Lahargou Bellanger,
de

nous avoir aidé lire les


et

saint Prosper
de

de

œuvres aussi les œuvres saint


et

Orens, Gascogne proba


de

saint Martin
»,
le

la
«
(1)

On pourrait rapprocher du poème d'Orientius l'inscription funéraire


se de

Numfius, conservée au musée de Toulouse, l'épitaphe Festa, qui


de
et

trouve Narbonne. L'une l'autre ont été étudiées naguère par Mgr Ba
et
à

tiffol. Tous ces textes nous présentent des témoignages précieux de


de la la

culture littéraire des premières générations chrétiennes dans Midi de


le

Gaule (Pierre Batiffol, l'Epigraphie chrétienne Toulouse, dans Bulletin


le
à

Littérature ecclésiastique publié par l'Institut catholique Toulouse, mai


de

1902).
— 33 —

blement l'initiateur de la vie érémitique dans nos


pays, l'évêque médiateur entre Romains et Bar
bares (1). !

(1) M. Manitius, dans une importante Revue allemande, s'exprime ainsi


sur le compte du livre de M. Bellanger : « L'auteur, bien connu par ses
travaux sur le Latin de la décadence, nous a donné une édition et une étude
du poème d'Orientius, telle qu'on en pourrait souhaiter pour tous les poètes
chrétiens « (Literarisches Centralblatt, n° 47, 21 novembre 1903). L'érudition
anglaise, à qui nous devons la première édition savante du Commonitoriun,
a également remarqué le travail de M. Bellanger. Le Guardian (10 février
1903) vient d'en faire un compte rendu assez court, mais assez pénétrant.
L'auteur, qui ne se fait pas connaître, maintient, avec M. Ellis, qu'Orientius, au
commencement de son second livre, fait une allusion claire à l'hérétique
breton Pélage désigné sous le nom de Serpent de mer : Caerula securus colla
premes colubri. Comme le rappelle M. Bellanger (p. 74), Prosper d'Aquitaine
donne à Pélage le nom de coluber Britannus (Migne, P. L., t. L1, col. 94). De
même, les replis bleuâtres du col du serpent indiqueraient ici, comme il
arrive souvent en latin, les flots de la mer au milieu de laquelle il est né et
dont il porte le nom (pelagus). Bien des personnes continueront à penser
qu'il s'agit tout simplement du démon, de l'antique serpent, dont les replis
sont poétiquement qualifiés de bleuâtres, comme il peut convenir assez bien
à un serpent. L'auteur du compte rendu signale d'ailleurs avec justesse la
médiocrité des pensées du poème d'Orientius. Il pense que, pour y trouver
autre chose que des banalités, il faut un enthousiasme « qui a été donné à
M. Bellanger, en récompense de ses labeurs. Mais cet enthousiasme ne se
commande pas, et un lecteur ordinaire s'en tiendra à l'appréciation de
Fortunat :
» Paucaque perstrinxit florente Orientius ore. »
•-
— 30 —.

une grande sûreté doctrine qui n'a peut-être pas été


de
assez remarquée, il maintient fermement les deux
termes entre lesquels évolue, depuis saint Paul, toute
la dogmatique chrétienne : d'une part, la nécessité du
concours divin, de l'autre, les forces de la nature
humaine vv. 51-58) (1). explique chûte des
(l.
I,

la
Il

en
anges rebelles par jalousie qu'aurait provoquée

la
Verbe. Aujourd'hui

du
de
eux l'annonce l'Incarnation
que l'histoire des dogmes est l'objet tant d'études,

de

il
Bel

M.
montrer, comme

l'a
n'était pas inutile
de
fait
langer, crédit qu'avait dès siècle une opinion


le

le
aujourd'hui prédication

de
entrée dans cercle
le

la
ordinaire (2). -
-

M. Bellanger détermine ensuite les sources


Orien


tius puisé ses idées. Evidemment profiter,

il
a
a

plus
ou

d'une manière moins directe, des œuvres des


l'époque classique. Mais est plus
de

moralistes latins

il
voir qu'il utilisé certains Pères latins, saint
de

facile
a

Augustin saint Jérôme, par exemple. doit peut


et

Il
M.

être plus encore Lactance, d'après Bellanger. Par


à

dessus tout, mis Bible contribution. s'est


la
il

ll
a

visiblement appliqué, comme d'autres poètes


de

son
les

époque, montrer que enseignements des Ecritu


à

les

du

pouvaient agréments
de

res être revêtus tous


style. voulu ainsi faire une œuvre d'apologétique
Il
a

littéraire appropriée aux exigences des esprits cul


tivés.
º

.
(1)

faut reconnaître avec M. Bellanger (p. 246) qu'Orientius n'emploie


Il

pas les formules d'un théologien rigoureux. Bien plus,


ne
de on

trouve pas
de

dans son poème une distinction nette l'ordre naturel l'ordre surna
et

turel, comme nous disons aujourd'hui. Mais n'oublions pas que, genre
ni
le

du Commonitorium, l'époque écrivait Orientius, comportaient


ne

en

ni

précision théologie scolastique. -


de

ces matières
la

la

Turmel, Histoire Théologie positive (Paris, Beauchesne,


de

Cf.
la
(2

J.

-
p.

1904) 115.

· M. Bellanger termine son étude en recherchant quelle
la été

du
a l'influence poème d'Orientius sur l'ensemble
de

littérature chrétienne. Cette influence n'est pas


très apparente, surtout qui concerne les contem

en
ce
porains d'Orientius. Entre Orientius, d'une part,

et
Sédulius, Prosper d'Aquitaine Nole,

de
ou
Paulin
on

d'autre part, ressemblances. Mais


constate des

il
M. est
dire quel celui qui
de

est bien difficile imité

a
l'autre. Les rapprochements que Bellanger essayé

a
Fortunat paraissent

du au de
d'établir entre Orientius
et

même bien douteux. En revanche, Paul Diacre,


lui

vIII° siècle, emprunté deux vers. Deux poètes


a

siècle, Milon
de

neuvième Saint-Amand Micon de

et
Saint-Riquier, paraissent aussi l'avoir utilisé. Au
onzième siècle, Sigebert cite,
de

Gembloux vers
de et
le

la
on

même époque transcrivait manuscrit Tours.


le

Ces témoignages fort peu connus étaient précieux

à
recueillir. Enfin dans les descriptions du Tartare chré
M.
du

Jugement dernier, Bellanger voit l'un des


et

tien
premiers anneaux d'une tradition littéraire qui aboutira
.

Dante Divine Comédie.


et

la
à

M. Bellanger était mieux préparé que personne


à
·

du

du

nous donner une édition définitive texte Commo


·

nitorium, avec une bonne traduction française. n'a


Il

manqué premier
de

pas Un latiniste
cette tâche.
à
M.

ordre, Paul Lejay, rendu justice fidélité


et
la

à
a

à
de

traduction. Son texte latin sera d'au


sa

l'élégance
tant plus apprécié que l'édition Ellis est fort coûteuse
Migne est, nous l'avons vu, assez
de

que texte
et

le

mauvais. compris dans son travail les deux Ora


Il
a

tiones qui sont probablement d'Orientius. Que


ne

nous
a-t-il donné aussi texte des autres petites pièces
le
— 32 —

attribuées à l'évêque d'Auch ? Un bon index alphabé


tique termine le volume.

|Remercions M. Bellanger d'avoir mieux fait connaître


et même d'avoir révélé à plusieurs d'entre nous la
valeur de l'œuvre poétique du saint personnage qui,
sous le nom populaire de saint Orens, ouvre digne
ment l'histoire de l'église d'Auch. Orientius, dit-il pour
conclure, n'est guère dépassé à son époque que par
Prudence et saint Paulin. Le Commonitorium est d'au
tant plus précieux qu'il est, pour notre région, unique
dans son genre. Convertis sur le tard, nos pères dans
la foi, lorsqu'ils ont voulu donner à leurs croyances
une forme littéraire, n'ont trouvé que des moules déjà
usés et se sont crus obligés à s'y tenir. A ce moment
même, ces moules allaient périr et on ne voit pas, dans
le Sud-Ouest, ce qui les a remplacés (1). La province
d'Auch n'est guère représentée, dans la Patrologie

au et,
latine, que par le Commonitorium de saint Orens,
chez nous beaucoup plus qu'ailleurs, moyen âge,
le

point théologique,
de

vue littéraire été vraiment


et

une nuit. On n'en saura que meilleur gré des érudits


à

sérieux délicats, comme MM. Valentin.


et

des lettrés
à

Lahargou Bellanger,
de

nous avoir aidé lire les


et

saint Prosper
de

de

œuvres aussi les œuvres saint


et

Orens, Gascogne proba


de

saint Martin
»,
le

la
«
(1)

On pourrait rapprocher du poème d'Orientius l'inscription funéraire


se de

Numfius, conservée au musée Toulouse, l'épitaphe Festa, qui


de

de
et

trouve Narbonne. L'une l'autre ont été étudiées naguère par Mgr Ba
et
à

tiffol. Tous ces textes nous présentent des témoignages précieux


de de
de la la

culture littéraire des premières générations chrétiennes dans Midi


le

Gaule (Pierre Batiffol, l'Epigraphie chrétienne Toulouse, dans Bulletin


le
à

Littérature ecclésiastique publié par l'Institut catholique Toulouse, mai


de

1902).
— 33 —

blement l'initiateur de la vie érémitique dans nos


pays, l'évêque médiateur entre Romains et Bar
bares (1). 4
(1)

M. Manitius, dans une importante Revue allemande, s'exprime ainsi


sur compte du livre M. Bellanger
la de L'auteur, bien connu par ses
le

a «
:
de

travaux sur Latin décadence, nous donné une édition

et
une étude
le

du poème d'Orientius, telle qu'on pourrait souhaiter pour tous les poètes

en
(Literarisches Centralblatt,

21

chrétiens 47, novembre 1903). L'érudition
à «

anglaise, qui nous devons première édition savante du Commonitoriun,


la

Le
également remarqué M. Bellanger.
de
travail Guardian (10 février
le
a

1903) vient d'en faire un compte rendu assez court, mais assez pénétrant.
L'auteur, qui fait pas connaître, maintient, avec M. Ellis, qu'Orientius, au
ne
de se

commencement son second livre, fait une allusion claire l'hérétique

à
breton Pélage désigné sous Serpent
de

nom de
mer Caerula securus colla
le

:
(p.
premes colubri. Comme rappelle M. Bellanger 74), Prosper d'Aquitaine
de le

L1,
donne Pélage coluber Britannus (Migne, L.,
P.
nom col. 94). De
le

t.
à

même, les replis bleuätres du col du serpent indiqueraient ici, comme

il
arrive souvent en latin, les flots mer au milieu de laquelle
de


la

et
est

il
dont porte nom (pelagus Bien des personnes continueront penser
le

).
il

à
qu'il s'agit tout simplement du démon, l'antique serpent, dont les replis
de

sont poétiquement qualifiés bleuâtres, comme peut convenir assez bien


de

il

serpent. L'auteur du compte rendu signale d'ailleurs avec justesse


un

la
à

médiocrité des pensées du poème d'Orientius. pense que, pour trouver


Il

autre chose que des banalités, faut un enthousiasme qui été donné
il

de se à
M. Bellanger,
en

de

ne
récompense ses labeurs. Mais cet enthousiasme
commande pas, un lecteur ordinaire s'en tiendra l'appréciation
et

Fortunat
:

Paucaque perstrinxit florente Orientius ore.


»

)

***— ** ~~~~

~~
~~




ae
|
Lo 8.40
Les derniers travaux sur Saint
Widener Library

3 2044 085 212 751


Oren
0057040

Vous aimerez peut-être aussi