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L’Etat face au peuple 

: la construction de l’Etat hors du peuple


(Moyen-Age - fin du 18ième)

Etat : Société politique résultant de la fixation, sur un territoire délimité par des frontières,
d'un groupe humain présentant des caractères plus ou moins marqués d'homogénéité culturelle
et régi par un pouvoir institutionnalisé.
Max Weber : entreprise politique de caractère institutionnelle lorsque et en tant que sa
direction administrative revendique avec succès dans l’application des règlements le
monopole de la contrainte physique légitime (Economie et Société)
Le savant et le politique : tous les groupements politiques qui l'ont précédé l'état consiste en
un rapport de domination de l'homme par l'homme fondée sur le moyen de la violence
légitime.
Cette définition est le fruit d'une analyse historique. La construction de l'Etat c'est aussi la
construction souvent lente d'un pouvoir qui se construit en éliminant les autres et qui de ce fait
réussi à imposer ce monopole de la contrainte physique légitime. Donc l'Etat on pense en
particulier à la construction de l‘Etat Royal si on prend le quart de la France contre les
pouvoirs seigneuriaux contre les pouvoirs féodaux.
Démocratie : Système politique comme forme de gouvernement dans lequel la souveraineté
émane du peuple. Citation d’Abraham Lincoln reprise par l'article 2 de la Constitution de la
5e République : « la démocratie c'est le gouvernement du peuple par le peuple pour le
peuple »
Est-ce que l'adoption de la démocratie a-t-elle permis de finaliser la construction de l’Etat
moderne ? Et en d'autres termes est-ce la démocratie qui a fait des Etats des Etats modernes ?
Comment dans leur lente élaboration les états modernes utilisent-ils où évacuent-ils la
question du peuple ?
Pourquoi l'État moderne est un groupement de domination de caractère institutionnel qui a
cherché (avec succès) à monopoliser, dans les limites d'un territoire, la violence physique
légitime comme moyen de domination et qui, dans ce but, a réuni dans les mains des
dirigeants les moyens matériels de gestion 
I) La construction de l’Etat-moderne en France et au Royaume-Uni

A) Qu’est-ce que l’Etat-moderne


Tout un pan de l'historiographie en histoire médiévale et moderne s'inscrit un peu sous forme
paradigmatique elle s'inscrit dans la recherche de la genèse de l'Etat moderne. Ce paradigme a
été forgée depuis les années 80 et tente de redéfinir la construction de l'Etat dans un objectif
comparatif et au-delà de la simple construction administrative et juridique de l'Etat. Il s'agit
d'analyser ce qui fait Etat : son aspect protéiformes et ses dynamiques sans tomber
évidemment dans un déterminisme. Ainsi, notamment inspiré la pensée de de Norbert Elias
dont la thèse de la croissance de l'auto contraintes des individus au gré de la construction de

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l'Etat : « Pour les fractions de plus en plus importante des hommes d'occident et avec des
décalages selon les Etats le nécessaire contrôle des pulsions a été transférer d'une prohibition
extérieur au besoin imposé par la force à un mécanisme stable d'auto-contrainte. C'est donc
dans la dynamique de l'Occident.
Jean-Philippe Genet, en opposition avec la pensée de Norbert Elias qui offre effectivement
une histoire dynamique au gré de la construction de la société par l'Etat où comment l'Etat
moderne a-t-il permis la construction d'une société où les individus sont avant tout dans une
logique d'auto-contrainte. Cependant Genet estime que ces considérations sont quand même
simplistes voire fausses donc très téléologique en ce qui concerne l'époque médiévale.
Histoire du droit : Carré de Malberg, Contribution à la théorie générale de l'Etat qui date de
1921  l’Etat est avant tout une communauté d'hommes fixée sur un territoire propre et
possédant une organisation d’où résulte pour le groupe envisagé dans ses rapports avec ses
membres une puissance suprême d'action de commandement et de coercition. Il s’inspire de
Weber
Fin du 19ième- début 20ième : grands penseurs qui théorisent l'Etat : rôle important de la notion
de puissance via une logique de puissance, une logique de commandement et de coercition.
Pour Jean-Philippe Genet, l’Etat est une forme d'organisation sociale qui au nom de sa propre
légitimité garantit sa propre sécurité et celle de ses sujets-membres, disposant au moins à cette
fin d'un contrôle si ce n'est un monopole de la justice et une force militaire spécifique.
L’Etat est considéré avant tout comme une construction humaine aussi bien chez Carré de
Malberg que chez Genet forme d'organisation sociale où communauté d'hommes. On a donc
tendance aussi à s'affranchir de la logique territoriale.
La notion d’Etat dans l'Occident médiéval elle n'existe pas. Etymologiquement le mot est
attrait à la stabilité (latin sto stas star = stabiliser).
L’Histoire médiévale le mot Etat va d'abord être employé afin de définir une part stable de la
société et non pas de l'autorité qui dirige la société. Au milieu du Moyen-Age les penseurs du
politique s'intéresse plus à ordonner la société qu’à définir les structures de son autorité.

Adalbéron De Laon (évêque), c’est le premier au milieu du 11ème siècle à définir les 3 ordres
de la société, les 3 états de la société :
- Les Otatores : ceux qui prient
- Les Bellatores : ceux qui combattent
- Les Laboratores : ceux qui travaillent
Ainsi, au Moyen-Age ce qui fait l'essence du pouvoir c'est Dieu. Le pouvoir ne peut avoir
qu'une essence divine.
Jusqu’à l'époque moderne l'organisation de la société sera désigné par le mot Etat. Le premier
à utiliser le mot Etat au sens de pouvoir et de construction du pouvoir et organisation du
pouvoir c'est Machiavel qui dans Le Prince 1516. Le pouvoir désigne alors les principautés

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italiennes : « Tous les Etats, toutes les seigneuries qui eurent et ont le commandement sur les
hommes furent et sont République ou principauté ». Etat = autorité
Au Moyen-Age pour désigner ce qui fait le pouvoir ce qui fait pour nous Etat et bien on va
plutôt utiliser la locution latine hérité de Rome : Res Publica
Chez les plus lettrés des penseurs politiques médiévaux, utilisation du terme grec Koinonia
politike : ce qui rassemble la cité, soit la chose publicitaire
Jean Bodin, auteur de la deuxième moitié du 16e siècle, penseur politique, premier penseur de
l'absolutisme, il ne nomme pas le mot Etat mais il parle bien de la République dans les 6
livres de la République selon Jean Bodin.
L’Etat moderne selon Jean-Philippe Genet : l'Etat moderne c'est un Etat dont la base
matérielle reposent sur une fiscalité publique accepté par la société politique et ce dans une
dimension territoriale supérieure à celle de la cité et donc tous les sujets sont concernés.
L’Etat moderne est donc une activité d'une autorité qui est acceptée par le plus grand nombre
par le biais de la fiscalité. Ce qui fait l’Etat moderne avant tout la capacité de l'Etat à pouvoir
lever l'impôt. Au-delà de la question du monopole de la violence puisqu'on est là dans quelque
chose finalement de plus intime qui touche au financement de l'Etat.
Introduction d’une logique territoriale puisqu'il évacuent la question de la cité donc la cité au
sens grec pour un espace plus vaste. Exclusion de la sphère urbaine qui est trop homogène
géographiquement  peut être propice aussi à des réticulations sociales (le clientélisme) et
permet un fonctionnement aisé du pouvoir voir le maintien de solidarité et d'usage beaucoup
plus complexe à mettre en place dans une sphère géographique plus large.
Genet soulignent la mutation du simple Etat en un Etat moderne par la mise en place d'une
administration performante seule capable de mettre en œuvre la levée de l'impôt, consenti et
accepté le plus grand nombre. Ainsi la puissance publique doit donc être suffisamment
structurée pour organiser l'existence d'une société politique.
La société politique, en grec Politeia désigne aujourd'hui la société civile mais ne recoupe pas
forcément l'ensemble de la population (exclusion des femmes, des enfants et les plus
humbles). L'assiette de l'impôt peut cependant reposer sur une population plus nombreuse que
la seule société politique. Si tous les sujets sont concernés cela signifie que l'ensemble des
sujets des membres sont en cours d'intégration dans la communauté par le biais de l'impôt.
Cela induit 2 conséquences :
- Le fait de payer l'impôt est tacitement une reconnaissance de propriété par l'autorité
ce qui contribue réellement à simplifier et clarifier la complexité du rapport de propriété
pesant sur les biens dans la société féodale. Dans la société féodale, on a le propriétaire réel,
le propriétaire seigneurial qui n'est pas toujours le même. Cette reconnaissance de la propriété
va permettre la naissance du capitalisme ou d'un proto capitaliste
- Les progrès de la mise en place de l'impôt par l'Etat vont accélérer l’ individuation
des personnes et donc vous participez à la naissance du sujet (fin du 11 ème et début de 12ème
siècle) en tant qu'individu dans cette société médiévale. Il faut dire qu'il avait existé à l'époque
romaine même si il n'avait pas existé pour tous et pour on peut dire justement que les
propriétaires et ceux qui avaient bénéficié de la citoyenneté romaine après cela s’étiole.

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B) La naissance de la construction de l'Etat moderne entre le 12e siècle et le 18ème siècle
Jean-Philippe Genet : l'Etat moderne naît en Europe entre 1280 et 1360. Construction de la
lenteur, l'Etat moderne se construit et sa croissance est donc longue et ponctuée de
régressions. Ainsi pour lui le Royaume de France sous Charles V (1360-1380) est plus
moderne que celui de Louis XIV. La construction absolutiste étant une forme de régression en
terme de de construction de l'Etat moderne puisque l'impôt n'y est pas consenti. Entre 1610 et
1789, aucun des Etats généraux ne sera réuni, l’absolutisme cessa. De ce fait il n'y a pas
forcément un consentement à l'impôt mais une obligation et une domination à payer l’impôt.
Historien britannique Robert Rees Davies (L’Etat et les Nations au Moyen-Age) :
L'Angleterre possède le plus ancien Etat moderne au monde (11ème siècle). L'Angleterre puis
ensuite le Royaume-Uni possède un système d'unités locales de gouvernement, les comtés et
des centaines qui reste le même en substance jusqu'en 1974. Une monnaie commune à
l'ensemble du Royaume royal à l'exclusion de toute autre monnaie et dont le contenu en
argent et la circulation était fermement contrôlée par le Roi. Une taxe universelle sur la terre
la GELD qui pouvait faire entrer de vastes sommes d'argent dans les caisses royales. Un
serment de fidélité exigée de tous les hommes libres. La pratique continue de la législation
royale abandonnée partout ailleurs en Europe. Une juridiction royale exclusive sur plusieurs
catégories de crimes particulièrement graves.
Parallèlement à ce degré remarquable d'intégration administratives et gouvernementales du
pays, l'Angleterre connu une unification politique précoce qui se manifesta dans la centralité
de la cour royale comme point focal de la vie politique dans une assemblée politique nationale
unique et dans la symbiose entre pouvoir Royal et chefs locaux des campagnes.
Du fait notamment de la conquête de l'Angleterre par le duc de Normandie : Guillaume le
Conquérant en 1066, le royaume d'Angleterre ne connaît pas un émiettement féodal comme le
connaissait au même moment la France ou mêmes dans une certaine mesure l'Allemagne (à la
fin du 10ème siècle, une forme de d'autorité se met en place avec ce qu'on a ce qu'on a appelé
un le régime Ottonien et la dynastie Ottonienne).
1) La féodalité
Jusque 19ème siècle, le modèle absolu de l'Etat et particulièrement de l'Etat moderne cela reste
l'Empire Romain. Il suppose une armature publique suffisamment efficace et un corps de
fonctionnaires stable, motivé pour le faire fonctionner. Il suppose une homogénéisation de la
société ou tout au moins des élites. C'est en cela qu'il avait réussi l'Empire Romain du fait de
la Romanisation et du génie de l'intégration de l'Empire Romain. Or, entre le 5 ème et le 12ème
siècle, l'Occident perd non seulement son unité politique mais ne remplace l’Etat Impériale
que par des structures relativement fragile et souvent morcelé. L'émiettement des royaumes
germaniques dont la maturation abouti à la création du nouvel empire d'occident 800 par
Charlemagne, vont empêcher la construction d'un appareil d'Etat durable. Si Charlemagne
parvient à mettre en place une véritable administration d'Etat c'est grâce au soutien du clergé,
seul réservoir de lettrés et cette renaissance ne dure pas. Après 875 l'émiettement continue
presque forcé par le fracas de nouvelles invasions et par la logique successorale Germanique.
Les petits-fils de Charlemagne se considèrent comme des francs et l'héritage impérial ne peut
être que divisé entre héritier légitime. Donc après la mort du fils de Charlemagne l'Empire

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éclate en 3 morceaux an milieu du 12ème siècle avec le serment et le traité de Strasbourg, qui
est le premier texte officiel en ancienne allemand quand ancien français, dans lequel les 2 des
3 petits fils : Louis de Germany et Charles le Chauve se prête serment mutuel pour valoir leur
droit à une partie de la couronne contre leur frère Clotaire. Ce traités débouchent sur des
guerres entre les 3 frères. Puis, l'espace occidental est rongé par différentes invasions ce qui
va provoquer un nouvel émiettement du pouvoir.
Néanmoins, la féodalité et l’émiettement féodal ne touche pas de façon identique le territoire
européen. Si en France il est profond dès la fin du 9 ème siècle (début de la féodalité et du
féodalisme à partir de 877). C'est une ordonnance donc de Charles le chauve l'ordonnance de
Quierzy sur Oise qui permet au fils des Comtes d’hériter des terres de leur père. L'objectif est
alors simple : c'est que Charles le chauve est obligé d'aller combattre en Italie pour repousser
les invasions ou tout au moins les raids musulmans en Italie. Il répond donc à une demande du
Pape. Au nord et à l'ouest il va confier le pouvoir à des Comtes des « Comes » qui sont des
autorités locales mais qui sont en mesure de répondre ponctuellement aux raids et aux
invasions des Vikings. De ce fait, désormais ces Comtes c'est comme s’ils déléguaient leur
pouvoir et leurs terres à leurs fils, et bien le roi de francie va perdre une forme de souveraineté
sur ce territoire.
En Angleterre n'est pas touché de la même façon. A partir de 1066 et donc de la conquête
normande, les nouveaux monarques qui sont donc des anciens ducs de Normandie, ont
parfaitement compris ce que c'était que l'émiettement féodal et ces danger donc ils décident de
garder la main sur les terres qu'ils distribuent à leurs vassaux. Ainsi, à tout moment le suzerain
peut retirer ses terres au vassal et celui-ci va être étroitement surveillé par le roi. Le pouvoir
monarchique est ainsi prémunis d'un trop fort affaiblissement et l'Etat anglais peut alors
réellement se construire. Ainsi en 1086 Guillaume le conquérant sur la fin de son règne,
ordonne une grande enquête dans tout le royaume d'Angleterre afin d’inventorier les biens de
ces nouveaux sujets et pouvoir asseoir l'assiette de l'impôt. C'est le fameux Domesday Book,
soit un énorme registre où toutes les terres, tous les biens du royaume d'Angleterre sont
répertoriées pour asseoir l'assiette de l'impôt. De ce fait, l'administration royale, alors peu
importante mais existante en héritage des ducs de Normandie : la chancellerie de l'échiquier
qui existent encore. Ce Domesday Book va être véritablement à la fois une espèce de cadastre
à la fois une espèce d'inventaire général qui vas être très utile à l'administration royale pour
assoir l’impôt. Les souverains normands puis angevins qui en sont issus stop l'émiettement
féodal car les seigneuries ne peuvent être héréditaires sans l'accord Royal. En outre, les rois
normands puis angevins ont compris que ce qui faisait le danger pour le souveraineté et leur
pouvoir c'était d'avoir en face des principautés qui était vassal mais qui était susceptible de
devenir aussi puissante qu’eux-mêmes. Ainsi, les terres et vassaux sont émiettés sur tout le
territoire. S'il n'y a pas de jonction possible pour un seigneur est plus difficile de se rebeller où
d'être dans une logique de puissance équivalente à celle du monarque à celle du roi.
D’ailleurs en Europe, en Italie par exemple, l’émiettement est réel mais il est amorti par la
présence du Pape et aussi par une émergence précoce des villes. Aussi on va avoir une
problématique particulière à l'Italie, qui va être effectivement un réel émiettement féodal
particulièrement dans la moitié nord de l'Italie, mais également d'autres puissances qui
émergent que vont être les puissances des villes marchandes.

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En Allemagne, la continuité impériale est souvent malmené par les grands féodaux mais reste
valide et permet d'asseoir une autorité qui peut revendiquer, même à l'égard des rois voisins
que sont notamment le roi de Bohême ou le roi de Hongrie (la Bohême faisant partie du saint-
empire Romain germanique) voir à l'égard de la Hongrie de la Croatie de la Bourgogne voire
de la France et surtout évidemment de l'Italie.
L'émiettement féodal : c'est un pouvoir Royal qui va s'émietter au profit du seigneur, faisant la
même chose avec des seigneurs plus locaux. Ainsi, des seigneurs vont régner sur 2 villages 3
villages pas et qui vont être donc les vassaux d'un seigneur plus important qui va être lui-
même vassal et bien soit du roi soit d'un seigneur qui lui-même est le vassal du roi. Au plus
petit stade, il existe de tout petit seigneur qu'on va appeler les vavasseur voir même à des
seigneurs qui peuvent porter le titre sans forcément avoir beaucoup de terre.
La chevalerie (12ème siècle) = Georges Duby.
Entre la fin du 9ème siècle et le 12ème et 13ème siècle, naissance de l’Etat moderne, c’est une
période où le pouvoir est réellement atomisé entre ces différents seigneurs.
Deuxième remarque des territoires différemment émietter au sein même du territoire français
(territoire très émiettés la Bretagne ou d'autres qui le sont moins comme la Normandie)
2) La construction administrative des Etats européens
La construction administratif de l'Etat se fait en fonction de l'état d'avancée de l'émiettement
féodal.
A) En Angleterre
Dès le 11ème siècle avec la conquête normande, un Etat existe avec une administration
centralisée. Dans l'espace français et le duché de Normandie est la principauté territoriale la
plus développée et la plus organisée. L'impôt est lever régulièrement et l'échiquier de
Normandie, fondé dès le 10e siècle par le premier prince normand Roland, sert à la fois de
Chambre des comptes et de prémices d'une administration fiscale.
Avec la conquête de l'Angleterre, les premiers rois normands synthétisent l'apport
administratif anglais et normand. On avait chez les rois anglo-saxons, issu du royaume de
Wessex, une construction préalable avant l'arrivée des normands. ( royaume qui s’est construit
et comment à partir de là les premier roi du Wessex ont construit l'unité du royaume
d'Angleterre. Harold et son prédécesseur, Edouard le confesseur, sont les derniers
représentants le Edouard meurt et a désigné sur son lit de mort Guillaume De Normandie
comme son successeur. Cela génère la colère d’Harold qui prend le pouvoir et c'est à ce titre
que Guillaume le conquérant franchi la Manche et bat Harold lors de la bataille d'Hastings en
1066 et conquiert le royaume d'Angleterre). Cette construction était avant tout territoriale
avec des administrateurs locaux dans le royaume anglo-saxon, les principaux étant les Shire
reeves (qui donnera Schérif) qui avaient avant tout une autorité administrative, judiciaire et
fiscal. Ils sont directement nommés par le roi et ont pour territoire un comté. Ils demeurent
étroitement lié par l'administration centrale représentée donc par l'échiquier qui elle est une
invention normande. On a donc à l'échelle locale une invention anglo-saxonne qui sont les
Shire reeves qui sont mis sous tutelle d'une construction normande apportée à la fin du 11 ème
siècle qui est l'échiquier. C'est grâce à cette articulation qu’il est possible de faire cette grande
enquête de la fin du 11ème siècle qu’est le Domesday.

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Il faut attendre plutôt la deuxième moitié du 12ème siècle avec les rois Plantagenet pour se
dessiner une véritable administration avec notamment le roi Henri II (1154-1189, père de
Richard Cœur de Lion et Jean sans terre). Avec Henri II se dessine une justice royale dirigé
par un grand justicier et des finances dirigé par le chancelier de l'échiquier. Encore
aujourd'hui le ministre des Finances britannique s'appelle le chancelier de l’échiquier. C’est la
plus ancienne en Europe

B) En France
L'émiettement féodal et beaucoup plus important qu’en Angleterre. Donc l'organisation
carolingienne est plus présente mais aussi s'écroule de façon d’autant plus importante. Donc
ça ne va pas être forcément la cour royale qui va forger les premières administration
centralisée. Il s'agit plus du duché de Normandie et du comté de Flandre. La faible taille du
domaine Royal au 11ème et 12ème siècle fait de la gestion Royal, une gestion seigneurie. Le roi
est entouré de quelques proches qui possèdent des fonctions domestiques : le Sénéchal va
commander l'armée (l’ost) et diriger la justice ; le Chambrier lui va gérer le logis princier et le
trésor ; enfin le Connétable va gérer les fournitures de l'armée. Les premières responsabilités
royales sont alors de faire connaître l'autorité sur les vassaux directs.
Pendant le 11ème siècle et toute une bonne partie du 12ème siècle le roi de France, Henri I ;
Philippe I ; Louis VI, dit le Gros et le début du règne de Louis VII ne sont qu'une lutte pour
essayer d'imposer l'autorité du roi sur ses propres vassaux d'Ile de France. Notamment à
l'égard de seigneurs importants comme sont le sire de Montfort-L’amaury où celui de Coucy-
le-château aux marges de l'Ile de France et de la Picardie. Le domaine Royal est un domaine
d'exercice de l'autorité royale ne est un peu plus grand que l'Ile de France aujourd'hui, le reste
du territoire français est complètement morcelé en différentes principautés elle-même plus ou
moins unité en seigneurie locale.
Il faut attendre donc plutôt la fin du 12ème siècle avec le règne de Philippe Auguste (1180-
1223) pour voir le pouvoir Royal s'étoffer. Philippe Augustin, fils de Louis VII bénéficie des
victoires de son père qui a définitivement réussi à s'imposer face à ses vassaux, il bénéficie
d'une autorité sur ses vassaux et ce qui en fait même un prince territorial puissant puisque les
territoires dirigée par le roi de France sont des espaces riches avec des terres fertiles et donc
avec des revenus importants. Il y a également des foires, comme la foire du lendit qui a lieu à
Saint-Denis tous les lundis une fois par mois. Le roi a donc un certain nombre de revenus du
fait de son domaine Royal. Cependant, Philippe Auguste, va développer une administration en
créant les baillies et les sénéchaussées. Les bailliages et sénéchaussée sont de véritables
circonscriptions administratives où l'officier Royal (Baillie ou Sénéchale) le représente
directement. Philippe Auguste réussi à vaincre les Plantagenet et à élargir considérablement le
domaine Royal à partir de 1214 notamment à la Normandie au Maine, à l’Anjou et à la
Touraine ce qui fait que le domaine Royal devient véritablement une très grande principauté.
Il faut attendre ses successeurs notamment Louis IX (1226-1270, petit-fils de Philippe
Auguste, connu car canonisé après sa mort, c’est Saint-Louis) et Philippe IV, Philippe le Bel
(1284-1314). Donc ces 3 rois (Philippe Auguste, Louis IX et Philippe IV) vont être les
premiers grands constructeurs de l’Etat français. Avec eux la royauté française cesse d'être en

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Etat féodal pour devenir un véritable Etat sans toutefois mettre complètement fin au logique
féodale. Grâce à ces 3 rois 4 institutions organisent le pouvoir central :
- l'Hôtel, qui est lui-même un héritage féodal, l'Hôtel va regrouper les officiers chargés
de la gestion de la Cour, à savoir l'entretien du quotidien et le servir le Prince et sa famille.
Dans les faits dès Louis VII (1137-1180) les grands officiers de l'Hôtel qui étaient jusqu’alors
dévolues exclusivement aux grands vassaux du roi, perdent de leur importance pour n’être
que honorifique. Ainsi en 1191 Philippe-Auguste va supprimer l'office de Sénéchal du Roi.
Ce sont donc les officiers subalternes qui vont devenir de plus en plus important parce que
pour le roi c'est plus intéressant de faire monter des gens qui viennent du plus petite extraction
puisque ceux-ci lui seront beaucoup plus redevable que de confier un certain nombre de
responsabilités à des grands féodaux qui à tout moment peuvent se révolter ou aller contre les
décisions royales. Ces officiers subalternes ce sont les maréchaux dans le service de l'armée,
les chambellans (à l'origine c'est ceux qui tenaient le candélabre dans celui de
l'administration). Dès lors, une véritable administration centrale se met en place qui va être
dirigée par un chancelier. Cette chancellerie il va être composé de secrétaires, de scribes et de
clercs poursuivant le roi. Ils appartenaient souvent à la petite noblesse voir à une bourgeoisie
déjà à lettrés. Ils sont beaucoup plus fidèles au roi que les grands seigneurs parce que ils
savent que leur ascension sociale est liée à la personne du roi. De ce fait, ils vont gagner en
autonomie et ils vont devenir à l'époque moderne ce qu'on va appeler les maîtres des requêtes.
- Le Conseil, organe féodal par excellence, puisqu'il s'agit normalement du conseil des
vassaux. Ainsi, chaque vassal doit pouvoir se réunir en conseil et porter justement conseil à
leur seigneur, lorsque celui-ci le demande. Dans les faits si les grands du royaume, les princes
que sont le Duc de Bourgogne, le Duc d'Aquitaine, le Comte du Maine ou le Comte de
Champagne, tous peuvent venir siéger au conseil. Le roi va surtout garder autour de lui son
héritier éventuellement ses frères et les autres membres du conseil vont surtout de plus en plus
des gens qui connaissent les uses et coutumes de France. Ils sont de plus en plus ces gens-là
formés dans les écoles parisiennes qui vient d'être regroupés sous la titulature l'université de
Paris (1215, 2ème plus ancienne d'Occident après celle de Bologne et plus ancienne que celle
de Oxford où celles de Cambridge qui sont successivement créer dans la 2 ème moitié du 13ème
siècle) par le fait que le Pape Innocent III a donné un certain nombre de privilèges aux
étudiants et aux professeurs des collèges parisiens s’émancipant ainsi du pouvoir religieux.
Ainsi, le conseil est de plus en plus peuplé de gens de lettres et surtout de gens de droit. Les
membres du Conseil peuvent être également membres de l'Hôtel et surtout la Chancellerie.
C'est sous Philippe le Bel donc à la fin du 13 ème et au début du 14ème siècle qu’ils vont gagner
en importance. A ce titre, on peut citer Guillaume de Nogaret l'âme damnée de Philippe-le-
Bel (sud-ouest du royaume).
- Parlement (13ème siècle) : formé de clerc et de légistes de l'Hôtel et qui va prendre
forme sous Saint Louis en tant que Couria in parlamento c'est-à-dire Cours en Parlement
normalement c'est une excroissance de la cour qui va se réunir pour parler et pour pouvoir
juger. En 1278, ce Parlement reçoit sa première réglementation officielle qui devient la cour
d'appel de toutes les affaires jugées dans le royaume, y compris celles des affaires
seigneuriales. C'est une construction du roi pour amoindrir et pour reconquérir les territoires
perdus et gagnés par l'émiettement féodal. Au début, le Parlement est formé par des barons,
des grands d’Île-de-France puis les grands du royaume mais ceux-ci vont rapidement être

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éclipsés par les professionnels du droit. Le Parlement va devenir assez rapidement l'une des
armes principales de l'Etat Royal pour réduire les justices princière et seigneuriales.
- La Chambre des comptes : formé de clercs qui se spécialisent dans les comptes de la
royautés. Les revenus sont d'abord assuré par les revenus du domaine, alors que le domaine
Royal devient de plus en plus grand donc les revenus du roi également. Les revenus sont
d'abord placés sous la surveillance des Chevaliers du Temple (dont la Tour et la forteresse
était entre la rue du temple à Paris et la rue du Faubourg du Temple). Ces chevaliers du
Temple qui après la chute de Jérusalem se trouve un peu désœuvré mais gérant encore une
puissance financière considérable, le roi leur confie la gestion des revenus de l’Etat royal
puisque aussi les chevaliers du temple ont les moyens de défendre ce trésor. Philippe-le-Bel
par l'intermédiaire de ses proches que sont Guillaume de Nogaret et les frères de Marigny,
Enguérand et Philippe de Marigny réussi en s'alliant avec le pape à faire le procès des
Templiers. Après le procès des Templiers, le trésor passe directement dans l'administration
royale et la Chambre des comptes devient véritablement un outil de pouvoir et un outil de
rationalisation de l'Etat. Aujourd’hui, il s’agit de la Cour des comptes qui est la plus ancienne
institution française.
Le parachèvement de l'Etat central en France c'est la guerre de 100 ans (1337-1453) puisque
les besoins financiers des Etats, l'Angleterre et la France, deviennent considérables. Le conflit
va servir de catalyseur à la construction et au renforcement de l'Etat contre la papauté surtout
et surtout en France à l'encontre des vassaux, et en particulier les grands princes territoriaux
que sont le duc de Bourgogne et le duc de Bretagne (guerre civile avec une lutte entre le roi de
France et le duc de Bourgogne issu de la famille de France mais les ducs de Bourgogne
ensuite s’émancipe et s’allie avec les anglais lors de la deuxième phase de la guerre).
Durant cette période, l'entourage du roi s'agrandit et les fonctions des grands officiers se
précisent. Dans l'ordre protocolaire : c'est la guerre ; donc le grand officier qui va prendre la
première place dans l'ordre protocolaire c'est le Connétable (chef des armées). Il a autour de
lui 2 ou 3 maréchaux de France (une des plus anciennes institutions françaises, aujourd’hui
n’est maréchal que celui qui a commandé les troupes durant une guerre mondiale  titre
racine). La fonction de Connétable disparaît au début du 17ème siècle en 1627 exactement.
Après le Connétable chez les grands officiers, le Chancelier qui est le véritable chef de tous
les services administratifs de la couronne. En tant de paix il est l’officier le plus important.
Ces charges sont considérables il est à la fois le garde du sceau de France qu’il appose sur les
ordonnances et les actes du roi. De ce fait, en l'absence du roi c'est lui qui préside le
Parlement. Il a préside également les Etats et également le conseil. Sa prérogative principal
demeure la justice (la fonction de chancelier va demeurer jusqu’à la fin de la monarchie de
juillet avec l'intermède révolutionnaire, la chancellerie occupe donc une place importante dans
l'Histoire de France et elle peut prendre la forme de l'équivalent d'un Premier ministre même
si c'est pas tout à fait vrai par la suite). Au 14 ème siècle, tout un personnel de notaire, de
secrétaire se développent et certains vont se spécialiser en fonction de leur capacité.
La gestion dans les province : construction de représentants du roi (baillis et sénéchaux sous
le règne de Philippe Auguste). Cette territorialisation de l'Etat va se préciser par la
construction de plusieurs représentants mais de façon plus tardive, avec notamment la
construction ou l'élaboration des intendants à l'époque moderne.

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En guise de bilan sur la construction administrative en France au Moyen Âge et à l'époque
moderne, la fiscalité de l'ancien régime devient et donne naissance un véritable Etat par le
premier impôt qui est créé en 1439 : la taille. C'est une construction, de la fin de la guerre de
100 ans, lié à la guerre. En temps de paix, la fiscalité de l'ancien régime et faites des revenu
fiscal du domaine Royal. Elle est d'ailleurs complexe et profondément inégalitaire et sa
gestion l’est tout autant. Les revenus indirects sont affermé à l'époque moderne, dès le 16 ème
siècle par différents financiers qui vont être regroupés au 18 ème siècle au sein de la ferme
générale (lorsque les financiers vont apporter donc à l'Etat un certain nombre de subside et
charge pour eux de se faire rembourser en levant des impôts indirects. L’Etat en temps de
guerre se finance des emprunts et en temps de guerre le service de la dette occupe jusqu’à la
moitié des revenus de l'Etat. En 1439, est créé le premier impôt durable : la Taille des lances
qui est lié au financement de la première armée permanente puisque jusqu’alors il s'agissait
d'une « Oste » Royal, composé des vassaux et des troupes des vassaux.
3) La souveraineté
La souveraineté : origine du pouvoir et forme ultime du pouvoir, c'est-à-dire autorité exercer
en son nom propre sans nécessité de recourir à une autre supérieur. Ce qui fait la souveraineté
c'est aussi une forme de légitimité
Il existe au Moyen-Age une exception théocratique, soit une auctoritas (philologie vient
directement de l'empire Romain et même du fondateur de l'empire Romain du principa à
savoir Auguste qui emploie les 2 notions doctoritas et de potestas = l'autorité). Le chef de
l'église en est le seul dépositaire. C’est donc l'autorité suprême qui au Moyen-Age ne peut être
détenu que par le successeur de Saint Pierre. C’est à la fois le pouvoir spirituel et le pouvoir
politique le pouvoir temporel. C'est ainsi que le Pape a réussi à s’imposer sur toutes les têtes
couronnées européennes. Seul le Pape possède la plenitudine potestatis
Les princes quant à eux ne détiennent qu'une potestas c'est-à-dire une autorité temporelle
soumise à l’autorité du souverain pontife.
Cette prise de pouvoir par le souverain pontife intervient au 11 ème siècle, lorsque les
souverains pontifes revendiquent cette plenitudine potestatis en faisant mention d'une
donation de Constantin comme quoi Constantin sur son lit de mort aurait donné le pouvoir à
l'évêque de Rome (15ème siècle : fausse donation de Constantin). Au milieu du 12ème siècle
l'émiettement féodal est à son comble dans une grande partie de l'Europe, donc la papauté
apparaît comme la seule autorité stable en Occident.
Ainsi, dès le milieu du 11ème siècle, cette volonté pontificale de s'ériger en supériorité ou en
puissance souveraine au-dessus des autres occasionne des conflits durable avec le Saint-
Empire Romain germanique qui lui-même est l'héritier de Charlemagne lui-même du nouvel
empereur héritier des empereurs romains. Donc on a connu une grande partie du Moyen-Age
une lutte entre le Pape et l’Empereur, c'est la querelle des investitures (investiture des
évêques) puis la lutte du sacerdoce et de l'Empire et en Italie qui prend la forme de la guerre
entre les Guelfes et les Gibelins.
La construction de l'Italie se fait par une émancipation des principales cités italiennes qui vont
tour à tour prendre le parti du Pape ou le parti de l’Empereur. Des personnalités célèbres se
dégagent de ces lutins (Dante Alighieri). Cette querelle permet au souverain de se positionner
face au Pape et de s'émanciper de cette puissance pontificale.

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Au 14ème siècle c'est entre le roi de France et le souverain pontife que la lutte deviens plus
importante avec l’attentat Anagni (1298, Guillaume de Nogaret fait une démonstration de
violence à l'égard du Pape) où Philippe-le-Bel n'hésitent pas à renforcer son pouvoir contre le
souverain pontife. Cette lutte de souveraineté dure jusqu’à la fin de l'époque moderne même
si à l'époque moderne les rois et les souverains l'emporte sur le Pape.
Construction de ce pouvoir temporel les rois et les empereurs possèdent la potestas mais dans
les faits dans un certain nombre de territoires européens l'émiettement féodal et de mise. Le
pouvoir réel va donc être le plus souvent détenu par le seigneur qui peut être laïc ou religieux
et plus rarement cette seigneurie peut être détenu par un municipain par une commune juré
particulièrement à partir de la fin du 11ème siècle. Face à ces pouvoirs réels qui sont émiettés
sur tous les territoires français européens et dans une certaine mesure espagnol et italien, le roi
possède malgré tout une autorité puisqu'il est le souverain, donc la potestas qui permet malgré
tout de détenir un ascendant sur tous ces pouvoirs locaux. D'autant plus que le roi est souvent
le seul seigneur, le seul détenteur d'une autorité même temporelle, il est le seul à être sacré.
En France, en Espagne mais pas en Angleterre. Du fait de cette cérémonie du sacré (Clovis,
premier roi des francs) le roi de France est un tenant lieu de Dieu ce qui lui permet d'avoir
légitimité spirituelle sur laquelle il va s'appuyer pour s'émanciper de la auctoritas pontificale.
La légitimation du pouvoir médiéval occidental se font sur Saint-Paul qui n'hésite pas à dire
dans plusieurs de ses épitre que : « Tout pouvoir vient de Dieu ».
Cependant cette conception du pouvoir n'est pas figée. Avec la redécouverte d’Aristote au
13ème siècle et notamment La Constitution des Athéniens, Thomas d’Aquin (dominicain
d'origine italienne, ayant fait la majeure partie de sa carrière à la Sorbonne), tempère cette
légitimité divine : « Tout le pouvoir vient de Dieu mais par le peuple ». Dans la construction
d’une souveraineté indépendante le roi de France va s'appuyer sur cette légitimité populaire
pour contrer l'autorité du souverain pontife. Ainsi en 1302, Philippe-le-Bel en réaction à une
bulle du pape Boniface VIII demandant au roi de France Philippe-le-Bel de se présenter à
Rome, ce dernier réuni pour la première fois des Etats-Généraux. Le Roi va préférer s'appuyer
sur ses sujets pour s'échapper de l'autorité du souverain pontife. Lors de ses premiers Etats-
Généraux (1302) figures les représentants du clergé, de la noblesse et des villes. La
monarchie devient tempéré mais le Roi de France s’émancipe de l'autorité pontificale.
Début d’une véritable littérature, d’un genre littéraire concernant la conception du pouvoir.
Au 11ème siècle, moment où le pouvoir est concentré dans les mains des souverains pontifes, la
littérature politique s'intéresse surtout à l'organisation de la société.
Adalbéron De Laon est le premier à théoriser la conception de la société en 3 ordres (Les
Otatores, les Bellatores, les Laboratores). Plus tard à partir de cette construction des pouvoirs
royaux apparaît un nouveau style littéraire : Speculum regale (les miroirs du prince). Ces
textes sont rédigés par des intellectuels issus des universités (Sorbonne-Oxford) et dont le plus
important est au 12ème siècle le Policraticus de Jean de Salisbury. On y trouve des adages dont
le plus célèbre est : « un Roi sans culture et comme une Madame couronnée ». Le Roi doit
donc être cultiver ou tout au moins instruit pour bien gouverner. Cette tendance s'accentue au
13ème siècle avec Vincent de Beauvais (De institutionne nobilium filium, milieu du 13ème
siècle, 1250) qui insiste aussi sur le fait que le Roi pour être sage doit être cultivé et connaître
les grandes conception du pouvoir héritée de l'Antiquité (conception du pouvoir hériter des
socratiques même peut-être des présocratiques). La réflexion sur le pouvoir devient plus.

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Thomas d’Aquin (1260, De Regno) tente de faire une synthèse entre l’œuvre d’Aristote et de
la pensée des pères de l'Eglise.  On s'intéresse un peu plus aux questions de légitimité et de
souveraineté
Au début du 14ème siècle c'est le De monarchia (1313) de Dante Alighieri (auteur et penseur
politique, florentin, est une personnalité importante de la signoria c'est-à-dire de La
République florentine). Il est favorable à l'alliance avec l’Empereur, il est dans une logique de
s’armé intellectuellement contre les velléités pontificale. Ainsi dans son livre, il souligne la
nécessité de s'appuyer sur le pouvoir du peuple pour pouvoir asseoir une véritable autorité. La
souveraineté populaire l'emporte sur la souveraineté pontificale.
Donc le 13ème siècle 14ème siècle, la redécouverte d’Aristote pousse à relativiser la souveraineté
des princes d'essence divine.
Avec la Renaissance (15ème - 16ème siècle), le champ intellectuelle du politique prend une
importance encore plus forte. Le Prince (1516) de Machiavel, où est mentionné pour la
première fois la notion d'Etat. L'Utopie de Thomas Moore (1517) est un ouvrage purement
humaniste qui fonde tout régime politique sur l'égalité par l'usage de la rationalité. Cet
ouvrage révolutionnaire nourrira la pensée des Lumières (18ème siècle) ainsi que les
philosophes du 19ème siècle.
Durant la Renaissance ou même de la contre-réforme on a un certain nombre de travaux
particulièrement des humanistes français sur l'autorité et la soumission à celle-ci. Avec la
réforme, la remise en cause de la souveraineté royale prend de la vigueur. Visible chez les
protestants qui vont remettre en cause l'autorité du prince si celui-ci s'avère tyrannique. Ces
auteurs protestants remettant en cause la souveraineté royale (les monarchomaques) tentent de
remettre en cause la souveraineté divine du monarque français.
Dans le camp royal, la réforme est de plus en plus être perçue comme une remise en cause
(crime de lèse-majesté) qui va justifier les guerres de religion entre 1561 et 1598. Remise en
cause de l'autorité du Roi, par ces auteurs protestants, dont le plus connu est François Hotman
avec un Franco Gallia (1573) dans lequel il remet en cause véritablement le pouvoir Royal, si
celui-ci verse dans la tyrannie.
Théodore de Bèze (Du droit des magistrats sur leur sujet), pasteur protestant, successeur de
Jean Calvin, qui poursuit l’œuvre d'Hotman en tentant de limiter le pouvoir Royal. L'influence
de Hotman et de Bèze va se faire en France mais également aux Pays-Bas et en Angleterre.
En France, reprise d’une partie de cette pensée d'essence populaire de la souveraineté royale
pour remettre en cause justement un pouvoir qui considère trop enclin composer avec les
protestants. Les ligueurs c'est-à-dire les ultras catholiques vont être dans une logique de
redonner plus de pouvoir au Pape. Juan de Mariana, jésuite mais qui va être l'un des
principaux penseurs de ce mouvement. Si le roi savait être un roi qui composent avec la
mauvaise foi qui donc remet en cause l'unicité de la foi catholique, il faut s'en remettre au
Pape. Cette remise au pape à justifier aussi différents assassinats royaux. C'est en 1489
l'assassinat d'Henri III par Jacques Léman et évidemment en 1610 l'assassinat d'Henri IV par
François de Ravaillac.
Finalement entre protestants et ligueurs qui finalement ne sont que dans une logique de
remettre en cause la souveraineté royale, un certain nombre de légistes qui vont au contraire

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être dans une construction de la légitimité et la souveraineté royale. Ces auteurs ce sont les
politiques ou les royalistes qui vont justement mettre en place une véritable justification de la
souveraineté royale. Le plus important d'entre eux, c'est Jean Bodin (1529- 1596) qui publie
en 1576 ses 6 livres de la République. C'est un ouvrage majeur car il s'agit de la première
construction intellectuelle qui défend l’absolutif mais également qui défend l'Etat. C'est une
justification de l'Etat. Ce qui fait la puissance souveraine du monarque ce n'est pas
connaissance divine mais le fait qu'il est le chef de l'État. Ce qui prime c'est d'éviter l'anarchie.
La loi ne peut être inspirée que par une unique volonté sinon le risque c'est de verser dans
l'anarchie. La souveraineté ne peut donc être partagée, elle est indivisible et une par essence.
Le roi est l'origine des lois, il est même au-dessus d'elle. Il est libre de les faire et de les
défaire et ce pour le bien de tous. Il est indépendant de tout autre pouvoir il n'a donc aucun
compte à rendre à qui que ce soit. Bodin construit donc là justification juridique et politique
de la monarchie absolue. Il réussit donc à définitivement à l’émanciper de la conception
médiévale de droit divin mais qui faisait que le roi pouvait être en en posture peu confortable
vis-à-vis du souverain pontife. C’est donc l'Etat et la construction de l'Etat qui devient le cœur
de la réflexion politique.
En humanistes, Bodin convient que la chose publique c'est à dire la République, prendre la
forme de l'aristocratie ou de la démocratie. Donc Bodin, en ayant lu Aristote et Platon, pense
que ce qui fait la force de la monarchie contre l'aristocratie ou la démocratie, c'est qu'elle
permet une gestion efficace et harmonieuse de la société. Pour lui, l'Etat doit être indépendant
de la société il est au-dessus d'elle il n'a à aucun moment le besoin de la consulter. La
justification de l'absolutisme met en place un Etat au-dessus de la société. La société est en
dessous, elle dépend de lui. L’Etat et son appareil n’en sont plus l'émanation. Ce qui fait dire à
Jean-Philippe Genet que la monarchie absolue et moins moderne qu'une monarchie de
Philippe le bel ou de Charles V ou de Charles VII qui régulièrement consultent leur sujet par
le biais des états généraux.
Pour Guy Coquille (1523-1583) (légiste royal) : « Le roi est monarque et n’a point de
compagnon en sa majesté royale».
Charles Loyseau (1566-1627, auteur d'un Traité des ordre et autres simples dignités) insiste
lui sur le fait que la société forment un corps dans le roi et la tête. Conception holiste de la
société où le lien entre la société et l'Etat se fait sous forme d'une anthropisation : le Roi est la
tête et donc le corps doit absolument lui obéir.
Coquille et Loyseau joignent la hiérarchisation d'une société avant tout le monde où organes
où dessous de l'Etat aux ordres de l’Etat
En Angleterre, la notion de souveraineté est inséparable de la pensée de Thomas Hobbes
(1588-1679, écrit Le Léviathan (1651), serviteur des Stuarts et qui est obligé de fuir la cour
d'Angleterre au moment de l'arrestation puis du décodage de Charles premier l'Angleterre).
Particulièrement préoccupé des événements qui touchent l'Angleterre, il va donc construire
une œuvre qui tend à démontrer la supériorité de l'Etat : le léviathan. Il est persuadé qu’à l'état
de nature les hommes sont égaux mais défiant et envieux (« l'homme est un loup pour
l'homme »). Ainsi, pour Hobbs, l’homme possède un sens de la conservation qui le pousse à
pactiser à former un contrat en plaçant une autorité au-dessus de lui. Rationaliste, il va
justifier la souveraineté royale non pas par la permission divine mais simplement par la

13
contractualisation des hommes. Le Léviathan se justifie donc comme autorité, il est garant de
la sécurité et il doit favoriser l'harmonie entre les hommes.
La justification à la monarchie absolue s'opère donc entre la fin du 16 ème siècle et le début du
17ème siècle. Au même moment ce met en place l’appareil juridique nécessaire au
fonctionnement de l’Etat royal

4) En terme de légitimité et de construction de l’Etat de Droit


La construction de l'Etat moderne passe aussi par la constitution d'une norme et d’une
pratique du droit centralisée autour d’une même et unique autorité. La construction du droit
est complexe tant elle dépend de l'autorité politique en place. Effectivement, tout cela dépend
des histoires particulières de chaque région et de chaque territoire. Aussi un véritable
patrimoine en terme de droit, notamment pour tout l'espace européen, avec l'influence du droit
Romain qui sert comme référence sur toute notre période entre la fin de l’Empire Romain
jusque en gros jusqu’à la Révolution française et l’élaboration du Code Civil.
Durant le Haut Moyen-Age (fin de l'empire Romain milieu Ve siècle après J.C et le XIe
siècle), on a un véritable déclin du droit Romain. C’est une période de synthèses entre les
droits germaniques (usages et coutumes) et donc du droit Romain tel qu'il est hérité dans la
partie Orientale de l'Empire. Au VIe siècle, travail commandé par l'Empereur Justinien qui va
donner naissance aux instituts, qui donnera le Code Justinien qui durant le Moyen-Age est
considéré comme le droit Romain. C'est ce travail de compilation de tous les actes et de toutes
les pratiques écrites durant l'Empire Romain a donc là une source qui va être plus ou moins
connus, plus ou moins reconnu du ménage et l'époque du Moyen-Age.
Les rois germaniques qui remplace donc l'Empire Romain d'Occident mettent par écrit la
coutume en ré-employant certains morceaux, certaines partie du droit romain : le Bréviaire
d'Alaric, recueil de droit germano-germain (506). Moins complet le Code Justinien qui est le
Code Théodose (dernier empereur régnant sur tout l'Empire, opère une partition en 395). Loi
Gombette ou loi des Burgondes, promulgué en 502, par le roi des Burgondes : Gondebau, va
utiliser le Code Justinien.
Il faut attendre la reconstitution d’un Empire au IXe siècle pour voir grâce à la réforme
Carolingienne et l'apport de Alcuin, proche de Charlemagne. Alcuin va opérer une autre
synthèse en termes de droit et son objectif c'est de contrôler les usages germanique,
notamment la pratique de la fête (qui est une histoire de vengeance), puis le wergeld (somme
d’argent demandée en réparation à une personne coupable d’un meurtre ou d’un autre crime
grave). Il y a donc une tentative de contrôler la violence, de la rendre imputable à l'autorité
(définition de Weber). L’autorité carolingienne tente de monopoliser la violence. Mais très
compliqué à mettre en place du fait de l’absence de moyen (plus de moyen administratif que
de moyens militaires). Cette tentative de construire un droit carolingien échoue dans la partie
occidentale de l'empire du fait de l’émiettement féodale (dès la fin du IXe siècle).
Avec la féodalité la justice devient le fait du seigneur et la coutume locale tend à devenir la
règle. Malgré cela, il y un maintien de l'usage du droit Romain plutôt dans la partie
méridionale de l'empire (Italie du Nord, la France du sud).

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Il faut attendre le XIIe siècle et la deuxième renaissance (après la renaissance Carolingienne)
pour voir une tentative de construction d’un droit unique. Parallèlement à cette construction,
se constitue un autre droit : le droit ecclésiale (XIe siècle) ou le droit canon. Cela fait suite à la
réforme grégorienne qui agite l’Eglise à partir du milieu du XIe siècle. Compilation et
rédaction de ce droit : décret de Gratien (1140). Le droit canon va alors prendre la forme d’un
premier droit savant qui va servir d’inspiration aux autres droits, d’autant plus que ce droit
est-lui-même inspiré du droit Romain.
Après cette réforme grégorienne, s’ouvre une lutte entre les descendants de Constantin et des
héritiers de Charlemagne. Cette lutte entre ces pouvoirs, entre l’auctoritas pontificale et la
potestas impériale revendiquant elle aussi une forme d’autorité, provoque un intense travail
de recherche de justification légale qui provoque la redécouverte de l'ensemble du droit
romain et en particulier du Corpus Juris Civilis de Justinien. Corpus connu mais pas dans sa
totalité, ce qui permet la découverte d’un autre droit savant que l'on a appelé le droit Romain.
Les premiers commentateurs de ce corpus sont des italiens. C'est Pépon et Irnérius, s’installe à
Bologne et fonde la première université occidentale (XIIe siècle spécialisé dans le droit
romain, contre 1257 pour la Sorbonne spécialisé dans les arts libéraux et la théologie, Oxford
en 1220, Cambridge en 1284 spécialisé dans une pensée scientifique suite à la redécouverte
d’Aristote).
Ainsi, le droit Romain enseigné à Bologne, va se diffuser dans toute la chrétienté mais il va
rester comme le droit canon, un droit savant. On va recourir à lui lorsque l'on observe des
errances dans les droits coutumiers locaux. Ainsi, au XIIe siècle, l'empereur Frédéric II (roi de
Naples et de Jérusalem) va l'utiliser comme droit secondaire pour l'Empire au cas où les
usages coutumiers seraient inopérant.
En Angleterre ? le maintien d'un pouvoir fort particulièrement après l'invasion normande
impose sous les rois normands et leurs successeurs angevins une uniformisation de la pratique
du droit. Des juges royaux circule dans une juridiction assez vaste, ils supplantent peu à peu
les justices seigneuriales. Il confondent leurs actes sur une jurisprudence inspiré de la
coutume et des actes royaux. Même si le droit Romain est connu en Angleterre, il va
commencer à être enseigné à Oxford dès la fin du XIIe siècle, soit avant même que Oxford ne
deviennent officiellement université. C'est ce corpus de jurisprudence qui va faire office de
droit anglais sur le nom de la Commun Law. Il va devenir l’alternative au droit Romain, dans
une déclinaison régionale.
En Angleterre, du fait de l'absence d'émiettement féodale, ce sont les actes royaux donc la
jurisprudence de ceci, qui va former le droit qui est donc issu d’un droit coutumier : les rois
rendant justice sociale en fonction du lieu où il se trouve.
En France par contre l’émiettement féodal est beaucoup plus fort donc la construction d'un
droit commun à l'ensemble des terres du roi de France va devenir un enjeu pour que la justice
royale s'impose à tous ces territoires. Ainsi, la construction de la justice royale fondé sur un
droit particulier va se faire contre la justice de l'Eglise et contre celle des seigneurs. Cette
construction ce fait dès les XIIe et XIIIe siècles grâce à l’effort de centralisation de Saint-
Louis avec comme outil principal des officiers royaux que sont les baillis et sénéchaux eux-
mêmes créés sous le règne de Philippe Auguste. Certain tous ces pays et c'est une chaud vont
finir par se fixer le territoire dont ils avaient la juridiction et écrire un droit coutumier. La
première étape en France est la rédaction de ce droit coutumier (France du nord). Le premier

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droit coutumier écrit est les coutumes du Beauvaisis par Philippe de Beaumanoir est une
synthèse de pratique du droit dans cette région. En deuxième étape, le justice royale va
mobiliser 3 recours pour s'imposer face aux justices seigneuriales.
- La prévention : se saisir d'une affaire alors que celle-ci a été négligée par la justice
seigneuriale. Ou dans certains cas certains des princes territoriaux mécontents de la justice de
leur suzerain peuvent faire appel directement et saisir la justice royale
- Les quarts royaux (XIIIe siècle, et en particulier sous Saint-Louis) les légistes vont
transposer au profit du roi le système normand en réservant à la haute justice du roi un certain
nombre de causes (affaire pénale entre 2 lignages nobles, seul le roi en son conseil peut juger
ce type d’affaire). Ces quarts royaux ne furent jamais fixer durablement. Au final la justice
royale à étendre son rayon d'action. Pour étendre cette autorité judiciaire, certains chefs
d'accusations vont s'étendre. Jacques Chiffoleau montre comment la justice royale a confisqué
les prérogatives à la fois seigneuriale et à la fois seigneuriale. Il y a donc une généralisation de
certains chefs d'accusation (crime de lèse-majesté). L’amplitude du pouvoir Royal grandissant
il va devenir possible d’accuser des dignitaires, des vassaux, voire de simples femmes
accusées de sorcellerie et imputé en plus le crime de lèse-majesté. L'autorité du Roi va
s’étendre à un grand nombre de territoires parce que commettre un méfait est considéré de
plus en plus comme remettre en cause l'autorité du roi qui est le tenant lieu de Dieu sur Terre.
Donc au XIIIe siècle Philippe de Beaumanoir considérait dans sa rédaction des coutumes
poésie que chaque justice seigneuriale était tenue en fief ou en arrière fief du roi. De ce fait le
roi n'a jamais cessé d'avoir les compétences d'appel de justice. Donc le 3e recours de la justice
royale sera l’appel de toute les justices seigneuriales
- Une nouvelle procédure. Au XIIIe siècle on a une forme de crispation ou tout au
moins de judiciarisation notamment ecclésiale à l'encontre de toutes les croyances qui sont
considérées comme hétérodoxes. C'est l'invention de l'Inquisition au début du XIIIe siècle
après et pendant notamment ce qu'on a appelé la croisade des albigeois. Cela va donner
naissance à la création d'une nouvelle cour de justice directement relié au souverain pontife :
les inquisiteurs. Ils inventent une nouvelle procédure : la procédure inquisitoire. Il s'agit de
faire la justice lorsque un justiciable porte l'affaire devant la justice justement mais aussi
d’enquêter. Ce qui fait le propre de la procédure inquisitoire c’est que le juge a enquêté alors
que personne ne s'est plaint de tel ou tel méfait ou querelle. A partir du milieu du XIIIe siècle
et encore une fois lors du règne de Saint Louis c'est que de plus en plus, la justice royale va
elle aussi utiliser la procédure inquisitoire (1254). Cette procédure inquisitoire devient celle
du roi et va permettre une meilleure efficacité. Elle va faire glisser progressivement les cas
qui jusqu’alors été réservée à la justice ecclésiastique vers la justice royale. L’inquisition a
été créée officiellement en France par le concile de Latran en 1215. 0r 50 ans plus tard
bascule dans la justice royale. Cette confiscation de la justice est parachevé par le procès des
Templiers (1314). Philippe le bel va les accuser des 3 chefs d'accusation les plus connus les
plus importants alors, soit sorcellerie, hérésie, sodomie. de ce fait s'il voulait le procès des
Templiers permet à la justice royale de supplanter complètement la justice ecclésiastique.
Ainsi, lors de l'époque moderne la justice royale s'impose largement. Cependant des droits
demeurent assez différents dans le royaume. La plupart des jurisconsultes et légistes royaux
maîtrisent parfaitement le droit Romain et vont tenter d'unifier ce droit Romain comme
substitut quand la coutume fait défaut, c'est notamment le cas de Charles Loiseau.

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Au milieu du XVe siècle, l'ordonnance de Charles VII l'ordonnance de Montils les Tours
(1454), le roi ordonne la mise par écrit de toutes les coutures de toutes les provinces du
royaume. Si en France du Sud le droit Romain était largement utilisé ce n’était pas le cas en
France du Nord et à partir donc du milieu du XVe siècle on va avoir une période de rédaction
de toutes ses coutures. Ainsi la coutume de Touraine et compilé et écrite en 1507, celle de
Paris en 1510, celle du Nivernais en 1534 et la Bretagne en 1539. L’effort est donc de
synthétiser, de simplifier ses droits coutumiers voir d’effacer les spécificités locales.
L’objectif est d’unifier ces différents droits afin que la justice royale puisse être tous les
territoires de la même façon. L’effort d'unification va trouver son accomplissement dans le
travail d’Antoine Loysel (Les Institutes coutumières, 1607) qui a fait un travail de synthèse
entre ces différentes coutumes de la France du Nord. Même si des différences demeurent
selon les régions.
A la veille de la Révolution le droit français est complexe même si dans l'ensemble il se fait
sous la souveraineté de la justice royale. Les Etats anglais et français sont devenus des
constructions complexes, performantes, avec une administration ce qui témoigne d'une
efficacité. Ces administrations possèdent des archives, elles ont aussi un droit. Mais, cet Etat
moderne demeure des outils extérieur à la société qu'elle domine et d’où tensions et les crises
qui peuvent éclaté à chaque nouvel impôt demandé. Ces monarchies ne sont donc pas
complètement des Etats modernes car elle bute sur un manque d'adhésion et de consentement
des populations. Pour définitivement se construire les Etats se doivent d'entendre et d'intégrer
de plus en plus les sociétés, elle-même en tension et en construction. Cela pose la question de
la représentation et de la démocratie même si c'est pas forcément la démocratie qui sera
l'expression de cette représentation. Demeure la question du consentement populaire à
l’impôt.

II) La question de la démocratie


Après avoir étudié la construction de l’Etat Moderne jusqu’à la veille de la Révolution, il est à présent
nécessaire d’étudier la place du peuple dans la construction de l’Etat et ses résistances.

A) La question du peuple et de son pouvoir au Moyen Age.

Au Moyen Age, la question du pouvoir du peuple ne se pose pas ou peu. Cependant, la question y
germe de façon éparse et somme toute complexe. Elle est liée évidemment à la construction ou à la
carence de l’Etat et peu provenir de différentes couches de la société.
Elle devient plus forte à partir du XIIème siècle avec l’émergence des villes marchandes et de leur
revendication à plus de libertés.

1) L’émergence des villes à partir du XIIème siècle

Sans tomber dans une étude trop longue, ni trop courte et simpliste, il faut à présent expliquer rapidement
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le ressort du sentiment d’aspiration des villes à partir des XIème et XIIème siècles. Il tient en premier lieu
à la croissance sensible de la démographie : conditions climatiques moins rudes, grands
défrichements, provoquent une sensible augmentation de la population.
L’adoption de nouvelles techniques (charrue, moulins à vent…) font croître la production agricole. De
même, le commerce et l’artisanat croissent de pair. On peut citer comme exemple, l’accroissement de
l’élevage du mouton en Angleterre qui trouve un débouché en Flandres avec les activités de filage et
de tissage des draps de laine, source de l’enrichissement de Bruges, Gand, Anvers et Ypres. De
même, dès le XIème siècle, certains ports italiens commercent de plus en plus en Méditerranée et
s’installent à Constantinople puis, après la 1ère Croisade en Terre Sainte et en Egypte. Les trois ports de
Gênes, Venise et Pise deviennent des portes d’entrées majeures alors que leurs voisines de l’intérieur,
lombardes (Milan, Crémone, Mantoue, Brescia, Bergame) ou Emilienne (Moderne, Parme), leur servent
d’hinterland en produits manufacturés (armes, tissus…). Pareillement, dans un espace d’entre ces deux
pôles, les villes de foires notamment en Champagne (Troyes, Lagny, Provins, Bar-sur-Aube) ou les
villes rhénanes (Mayence, Cologne, Coblence, Bonne, Strasbourg) voient leur population et leur
richesse augmenter significativement.
Dans une Europe encore largement féodale, un certain vide administratif et juridique se fait jour : les
concentrations urbaines apparaissent comme inadaptées dans une construction sociale et économique
avant tout fondée sur les campagnes. Et ce d’autant plus que la population urbaine croît relativement
rapidement, aux XIV et XVèmes siècles, la population urbaine représente 10 à 15 % de la population
totale du royaume de France1. Aussi, à partir du milieu du XIème siècle, les bourgeois, c'est-à-dire les
habitants des bourgs, réclament plus d’autonomie, un statut légal et le droit de pouvoir s’organiser pour
assurer une meilleure production et garantir leur protection. Souvent, enfermés dans des murailles dans des
quartiers à très fortes densités2, l’esprit de communauté voire de clocher y prévaut. Dans un monde entre
autorité seigneuriale, et monde rural, défendre liberté de la communauté et égalité entre tous les
membres de celle-ci devient primordial. Ces revendications peuvent prendre le visage de la révolte mais
ce n’est pas toujours le cas. La plupart du temps, il s’agit juste de s’unir afin de réclamer plus
d’autonomie. Le schéma rencontré le plus souvent est une association des corporations d’artisans
et de commerçants se regroupant derrière une « conjuratio » (serment) réclamant plus d’autonomie.
Le plus souvent, l’autorité seigneuriale reconnaît cette association qui devient alors une commune
jurée. C’est le cas du Mans, première commune jurée en France en 1070. La plupart du temps, quand
le seigneur est laïc, puissant et extra-urbain, il est de son intérêt de délivrer une charte de franchise aux
bourgeois de ses villes qui peuvent ainsi développer leur ville, notamment en développant des foires et
marchés (c’est le cas pour les foires de Champagne au XIIème siècle où le comte de Champagne
délivre une franchise à Provins en 11753, à Troyes en 12304) et continuer de payer un impôt même si la
charte leur délègue quelques libertés. Par contre, lorsque le seigneur est évêque, il réside en ville et
considère celle-ci comme sienne. Il n’a aucune intention de céder son autorité. S’il peut gagner la lutte

1
Julie Claustre, La fin du Moyen Age, Collection Carré, Hachette, Paris, 2015
2
Le Paris du XIIIème siècle concentre près de 200 000 habitants sur 600 hectares tout comme Gênes et Gand. Source :
Robert Delort, La Vie au Moyen Age, 1987, Seuil, Paris.
3
Délivrée par Henri le Libéral, la charte de Franchise de Provins garantit les libertés des citoyens de la ville ce
qui permet un accroissement important des habitants et consolide les deux foires du lieu comme parmi les plus
importantes de la chrétienté.
4
http://classes.bnf.fr/

Cependant, il est à noter que dans ces chartes de franchise, le comte ne cède en rien de ses prérogatives. En
outre, du fait des foires et de leur organisation structurée, les institutions municipales tardent à s’y mettre en
place.

18
(Cambrai, 1077), il la perd le plus souvent (Worms, Cologne, villes italiennes) et est obligé de
s’installer à la lisière de la ville.
A noter qu’en France, après les années 1220, les rois n’accordent plus que très rarement les franchises
sauf dans le cas d’une fondation (Aigues Mortes en 1240, bastides du sud-ouest).
-En Italie, la Lutte du Sacerdoce et de l’Empire joue en faveur de l’émancipation des villes qui peuvent
sans grande difficulté vendre leur allégeance à l’un ou l’autre monarque contre plus d’autonomie.
D’ailleurs après le traité de Constance (1183), les communes lombardes et d’Emilie assurent leur
indépendance vis-à-vis de la couronne impériale. Leur liberté et leur souveraineté est assurée. Dès lors,
les villes du Nord et du Centre de l’Italie deviennent de véritables centres de pouvoir, de petits Etats
dont l’allégeance au pape ou à l’empereur peut changer mais où renaît la question entre oligarchie et
démocratie.
A ce titre, la capitale pontificale offre un bon exemple. Entre un pouvoir central dominé par la figure
monarchique du pontife s’opposent la noblesse patricienne (Pierleoni, Frangipani puis Colonna, Orsini,
Farnèse… sans compter les branches issues d’autres familles patriciennes d’Italie : Doria de Gênes,
Médicis de Florence, Della Rovere de Pise…) et le popolo. Bien que la ville ait énormément perdue de sa
superbe elle demeure gratifiée d’une aura considérable en Occident, le lieu de pouvoir originel de
toute la chrétienté. Aussi, les révoltes romaines prennent une ampleur particulière même si la
fortune de la Ville demeure alors liée à la présence de la Curie. De toutes les révoltes, la plus
importante pour notre sujet fut celle se réclamant d’Arnaud de Brescia entre 1143 et 1155. Si les Arnaldiens
s’allièrent dans un premier temps avec les patriciens (Pierleoni) pour expulser le pape, leur volonté
demeure la souveraineté populaire et la renaissance de la République romaine. En 1155, les patriciens, qui
tiennent le Sénat finissent par renouer avec le pape Adrien IV qui fait appel à l’Empereur Frédéric
Ier Barberousse, la révolte des Arnaldiens est écrasée et Arnaud de Brescia brûlé. Mais là est sans doute la
première grande révolte de type démocratique du Moyen Age5.

2) La révolte anglaise
Le début du XIIIème siècle est une période de fragilisation de la couronne britannique. La
couronne échoit au 5ème fils d’Henri II après les morts successives de ses trois frères. En 1199, lorsque
Jean Sans Terre accède au trône d’Angleterre, sa légitimité n’est pas assurée, son neveu Arthur de Bretagne,
soutenu par le roi de France, la conteste. Le roi de France Philippe II, suzerain des Plantagenêt quant
à leur empire continental, n’a de cesse de vouloir reprendre leurs principautés territoriales. Sous prétexte
de l’enlèvement d’Isabelle d’Angoulême, promise à Hugues de Lusignan qui en appela à son suzerain
Philippe, celui-ci procède à la commise des fiefs continentaux du Plantagenêt. Jean réussit à enlever
Arthur de Bretagne le fait assassiner en 1203 mais perd la Normandie, le Maine, l’Anjou et la Touraine
qui reviennent dans le giron royal en 1205. La même année, il refuse la consécration pontificale de S.
Langton au siège de Cantorbéry. En 1208, le pape Innocent III jette l’interdit sur le royaume puis
excommunie Jean. La population gronde et le roi est obligé de s’humilier en 1213 : il accepte non
seulement Langton comme archevêque de Cantorbéry mais faut de la couronne anglaise un vassal de la
papauté. L’année suivante, Jean tente de reprendre ses principautés continentales, mais il est vaincu à la
Roche-au-Moine puis à Bouvines à l’été 1214. Il ne possède dès lors que la Guyenne. Son pouvoir est
donc considérablement affaibli à son retour en Angleterre où il s’est aliéné plusieurs de ses barons,
notamment du fait de sa cruauté mais aussi de par ses trop fortes levées d’impôts, qui prennent
Londres. Le 15 juin 1215, il est obligé d’accepter la Magna Carta Libertatum. Le roi y concède notamment

5
Voir Arsenio Frugoni, Arnaud de Brescia, Les Belles Lettres, Paris, 2004

19
l’article 39 : « Aucun homme libre ne sera saisi, ni emprisonné ou dépossédé de ses biens, déclaré hors-la-
loi, exilé ou exécuté, de quelques manières que ce soit. Nous ne le condamnerons pas non plus à
l'emprisonnement sans un jugement légal de ses pairs, conforme aux lois du pays ». Autre frein à la
construction de l’Etat anglais, il s’engage également à ne pas lever d’impôt extraordinaire sans l’accord
des Grands du royaume. Ceux-ci se réunissent régulièrement en Grand Conseil avec les grands
bourgeois du royaume pour consentir l’impôt. Dès les années 1240, ce Grand Conseil devient le
Parlement d’Angleterre.
L’accord n’étant pas mis en application, s’en suit une première grande révolte des barons qui se termine par la
mort de Jean en 1216, puis l’intervention militaire de Louis de France qui est vaincu en 1217 à la bataille
de Lincoln (ses renforts sont détruits quelques semaines plus tard à la bataille navale de Sandwich, faute
de troupes et de moyens, Louis rembarque à l’automne 1217).
A noter que la Grande Charte, considérée comme premier texte officiel limitant le pouvoir d’un
monarque européen, s’inspire de la Charte des Libertés signée en 1100 par le bisaïeul de Jean, Henri Ier
Beauclerc, afin d’asseoir sa légitimité en tant que nouveau roi d’Angleterre. Le texte est donc propre à une
situation critique de la monarchie : tant Jean que ses successeurs n’ont que peu l’intention de la mettre en
pratique, d’où la Première Guerre des barons (1215- 1217). La Seconde (1264-1267) éclate alors
qu’Henri III (1216- 1272) veut la remettre en cause, les revendications des grands menés par Simon de
Montfort (1213-1265) apparaissent alors comme les pares-feux (provisions d’Oxford) d’un absolutisme
naissant. En Angleterre, la résistance au pouvoir royal est le fait de l’aristocratie, signe d’un Etat
déjà affirmé où l’émiettement féodal est moins fort. Celle-ci impose une restriction du pouvoir royal de
façon collective. La Grande Charte apparaît donc une tentative pour limiter les excès du prince. Mais en
même temps l’article 39 jette les bases de ce qui sera des siècles plus tard l’Etat de droit, le roi ne peut-être
au-dessus de la loi qui est fixée par la coutume, la Common Law. Dans les faits, la Magna Carta créée un
précédent mais elle n’empêche pas les tentatives absolutistes d’Edouard Ier ou d’Henri VIII. La
création du parlement, pas plus en avance que les autres pays européens6, ne régule que très peu le
pouvoir d’un roi qui reste le maître des fidélités et des anoblissements. Dans l’esprit, elle fonde le
Common Law dans le sens où elle est la conséquence de la volonté de limiter une liberté, celle du
prince, qui nuit aux autres membres de la société, les barons et les grands bourgeois des villes.

3) la question théorique : l’Eglise et les nouvelles spiritualités


a) Thomas d’Aquin
Les XIIème et XIIIème siècles sont marqués par la question/compétition des pouvoirs et leur primauté :
spirituel contre temporel. Aussi l’absolutisme n’est pas forcément le plus pratiqué : le souverain pontife
lui-même est élu par ses pairs, les cardinaux. La pensée de Platon, notamment par son relais
augustinien (cité de Dieu, cité terrestre), est omniprésente comme justification de l’aristocratie. Mais à
partir du XIIIème siècle, la pensée aristotélicienne fait son entrée et l’emporte. Ainsi, Thomas d’Aquin
(1225-1272) est celui qui opère la synthèse la meilleure dans sa Somme théologique et établit une nouvelle
doctrine de l’Eglise. Pour lui, si la monarchie rassemble l’adhésion de tous, dans un souci de maintenir
l’unité de tous, l’aristocratie, le pouvoir doit appartenir à ceux qui possèdent le plus de vertus. Ces
derniers peuvent être issus de l’ensemble des fidèles, la démocratie n’est donc pas entièrement à

6
Les Cortès de Léon sont réunis pour la première fois en 1188 par Alphonse IX de Castille dans la Basilique Saint
Isidore de Léon. Ceux-ci étaient également la réunion des principales familles nobles mais aussi du clergé et des villes.

20
proscrire7.

b) Les mouvements spirituels


Les Spirituels franciscains ou Fraticelli (Ubertin de Casale…) rejettent l’organisation sociale fondée sur
la richesse. Pour eux, le message christique relayé par François, lui aussi issu de la bourgeoisie
marchande de l’Ombrie, est avant tout un message de pauvreté et d’humilité : pour se rapprocher de
Dieu, il est nécessaire de vivre humblement. Cette conception de la vie chrétienne pousse à une remise en
cause des élites urbaines particulièrement en Flandres et en Italie. Dans la première moitié du XIVème
siècle, les béguines et béguins dans le Nord, ou ailleurs et en particulier en Italie, d’autres
mouvements populaires spirituels ne sont pas forcément en révolte ouverte contre les pouvoirs en place
mais permettent à certaines idées de progresser notamment par le biais des fraternités de métier plus ou
moins encadrés par un prêcheur ou un mendiant8. L’Eglise porte alors, non pas de façon
institutionnelle mais spirituelle un message révolutionnaire qui travaille la population urbaine (les
ordres mendiants sont avant tout installés dans les villes) et la rend plus prompte à revendiquer l’égalité
et une meilleure justice sociale.

4) L’avènement de la bourgeoisie et du peuple comme acteurs politiques

A la fin du XIIIème siècle, le mouvement urbain aboutit à l’émergence d’une nouvelle idéologie
politique9. Elle tend à remplacer l’honnête homme au chevalier, même si le second demeure une
référence pour le bourgeois. Ce qui est remis en cause c’est l’ordre social et particulièrement
l’organisation féodale. Le travail, une certaine liberté de pensée sont de plus en plus mis en avant. Ainsi,
dans la seconde partie du Roman de la Rose, Jean de Meun expose ce que doivent être les principes sociaux
de base : les richesses n’existent que pour être échangées, les princes et les juges ne sont que les
serviteurs du peuple, l’aptitude au gouvernement n’est pas liée à la richesse ni à la naissance.
Ainsi, avec le Second Moyen Age, la société médiévale devient aussi une société urbaine. Cela n’est
pas vrai partout, mais émergent de véritables régions urbaines qui deviennent autant de foyers
d’expérimentation, jeux de tensions entre oligarchie et démocratie. Pays Bas et Italie Médio-
septentrionale, les deux foyers urbains d’Occident, ses poumons économiques, en sont le cœur. Ailleurs,
les révoltes existent, elles sont surtout marquées par des réactions aux affres du temps le plus souvent aux
épidémies, à la guerre, aux luttes politiques10 et aux tentatives royales d’imposer un nouvel impôt. Aussi, les

7
« la politie la meilleure de toutes est bien dosée : de royauté en tant qu’un seul y commande ; d’aristocratie, en tant que plusieurs y
exercent le pouvoir en raison de leur vertu ; de démocratie enfin, c'est-à-dire de pouvoir du peuple, en tant que les chefs peuvent y
être choisis dans les rangs du peuple, et que c’est au peuple qu’appartient l’élection des chefs. »7 In J ; Touchard, Histoire des Idées
politiques, tome 1, PUF, 10ème édition 1991
8
Dans certains cas, le message est tellement révolutionnaire qu’il se transforme en véritable révolte. C’est le cas
notamment du mouvement dolcinien au début du XIVème siècle, abordé notamment pas U. Eco dans son célèbre
Nom de la Rose.
9
Jean Touchard, Histoire des Institutions… op. citée
10
En France, ce sont principalement les révoltes du milieu du XIVème siècle : Grande Jacquerie de 1358 reliée à
la sédition d’Etienne Marcel, à celle des Cabochiens de 1414-1415 dans un climat de Guerre civile…

21
luttes paysannes et urbaines peuvent converger : en Ile de France en 135811, en Angleterre en 138112.
Trois périodes sont particulièrement denses en révoltes urbaines : au début du XIVème siècle,
particulièrement en Flandre, au milieu du siècle en Italie et en France, souvent conséquence de la Peste,
et à la fin du XIVème siècle partout en Europe, avec un pic à Gand et à Bruges. Elle se transforme en
véritable guerre opposant les milices urbaines dirigées par Philippe Artevelde et l’ost royale commandée
par le connétable de Clisson (Roosebeke, 1382).
A noter particulièrement que les révoltes urbaines ont pour motivation principale une volonté de
meilleure reconnaissance des « menus » par les élites bourgeoises, notamment par l’entrée des corporations
de métiers considérés comme humbles dans les instances municipales. Souvent ce peuple est dirigé
par un lettré (le notaire Cola Di Rienzo à Rome en 1347) un membre d’un métier en dette de
reconnaissance qui veut accéder à l’élite patricienne (Pierre Deconinc à Bruges en 1302) ou tout
simplement un patricien en quête de pouvoir (Etienne Marcel à Paris en 1357-1358, les Artevelde à
Gand entre 1338 et 1382, les Strozzi à Florence). Une véritable lutte des classes oppose donc la
bourgeoisie patricienne à un peuple souvent sous-considéré et qui navigue entre pauvreté et misère.
C’est le cas en Flandre en 1302, à Rome en 1347, dans une certaine mesure à Paris en 1357-1358.
Enfin, entre 1378 et 1383, toutes les grandes villes européennes semblent touchées par une fièvre
révolutionnaire : elles ont souvent des causes différentes : blocage des salaires à Florence, instauration du
fouage à Paris. En Angleterre, le petit peuple des villes se joint à la Révolte des Paysans menée par John Ball
et Wat Tyler. Leur souhait est une meilleure égalité, la fin des poll tax et du servage.
Ainsi, le peuple, en particulier des villes, du Second Moyen Age devient pleinement acteur de la vie
politique. Ses agissements sont explosifs et violents mais se trouvent souvent éteints par la force
(Robert Knolles et les paysans anglais en 1381, Olivier de Clisson et les miliciens flamands en
1382) ou de menus avantages (l’entrée de trois nouveaux métiers au conseil de la Signoria florentine
en 1381 dont celui des « métiers des menus ».)

Cependant, la question du peuple, tant au niveau théorique que matériel, fait irruption dans la pratique des
gouvernants. Elle demeure fragile mais bien là.

5) la question juridique : les privilèges et franchises, les Etats et Parlements

Institutionnellement, la naissance et l’affirmation des villes à partir du XIIème siècle créent un paysage
contrasté de l’Occident. Certaines villes possèdent des libertés, accordées par des franchises qui datent
souvent du XIIème siècle, d’autres n’en possèdent pas ou peu. Ces franchises sont rarement
identiques d’une ville à l’autre. L’affirmation des pouvoirs urbains s’effectue selon la puissance des
pouvoirs princiers qui peuvent les renforcer ou les affaiblir. Ainsi, en Italie, elles amènent à une véritable
indépendance des villes qui en viennent bientôt à contrôler la campagne qui les environnent, les contados.
Ailleurs, même si les pouvoirs urbains sont de plus en plus puissants, ils demeurent fortement surveiller. Il
s’agit alors de prendre en compte les aspirations d’une élite marchande, potentielle réserve financière mais
11
La révolte paysanne dite de la Grande Jacquerie et la révolte urbaine parisienne menée par Etienne Marcel.
12
La révolte paysanne de 1380 menée par John Ball et Wat Tyler.

22
aussi soutien possible en hommes lettrés et compétents contre les pouvoirs pontifical et féodal.
C’est particulièrement le cas de la création des Etats en France. C’est comme outil de gouvernement
que Philippe IV Le Bel et son entourage de légistes réunissent les premiers Etats Généraux de l’histoire
du royaume en 1302. En concordance avec la pensée thomiste, il s’agit d’assurer une nouvelle légitimité
au souverain, en s’appuyant sur l’ensemble du corps social. Il s’agit aussi et surtout de contrer l’auctoritas
pontificale jusqu’à l’affront. En 1297, Guillaume de Nogaret contraint Boniface VIII13 à reconnaître les
prérogatives royales, c’est « l’attentat d’Anagni ».
A noter que Philippe n’est pas le premier à convoquer des Etats Généraux. En 1188, la décision d’Alphonse
IX procède d’une intention encore plus simple : asseoir de nouvelles ressources pour le royaume de Leon
alors que les caisses de l’Etat sont vides. Il cherche donc là où sont les ressources financières et demande une
nouvelle contribution aux villes. Les temps changent et le recours à la richesse des villes devient
incontournable.
A noter donc que la monarchie telle qu’elle se construit durant le Second Moyen Age est une monarchie
tempérée par la prise en compte de l’élément populaire et sa consultation. Mais ce recours demeure
exceptionnel et reste sous le contrôle et le fait du prince. C’est pourtant en Angleterre, terre où la
désagrégation du pouvoir central a pourtant été la moins forte, que la création des Etats, en l’occurrence
celle du Parlement au XIIIème siècle, échappe le plus au pouvoir central, ailleurs, elle n’est qu’une
arme de gouvernement, un outil propre à la construction de l’Etat moderne, une pratique qui permet
d’avaliser la création d’une nouvelle contribution fiscale.

Différente est l’évolution du Parlement de Paris.


Outil de l’Etat moderne en construction, il est créé dans la deuxième moitié du XIIIème siècle. Il est une
émanation de la cour de justice royale 14 . D’abord peuplé de l’entourage aristocratique du roi,
elle se peuple rapidement de légistes et de spécialistes du droit. Cour souveraine, elle fabrique le droit par
jurisprudence et emploi des droits canon ou romain en cas de vide juridique. De ce fait, elle enregistre ses
propres actes mais également les ordonnances, édits et arrêts royaux. Le Parlement de Paris est également
cour souveraine pour l’ensemble des décisions de justice prise dans l’ensemble du royaume et pas
seulement dans le domaine royal. Avec l’extension de ce dernier, de nouveaux parlements sont créés à
partir du XVème siècle (Toulouse 1444). A la veille de la Révolution, ils sont au nombre de 17 ( Paris,
Toulouse, Rennes, Bordeaux, Aix-en-Provence, Douai, Besançon, Dijon, Arras, Rouen, Pau, Grenoble,
Bastia, Metz, Nancy, Colmar et Perpignan). Puisque les Parlements ont droit d’enregistrement, leur tâche est
aussi de vérifier si les actes royaux sont compatibles avec la jurisprudence, et le droit tel qu’il
fonctionne en général. De facto, ils agissent comme des sortes de conseils constitutionnels et peuvent
user de leur droit de remontrance, en refusant d’enregistrer l’acte en question. Le roi doit alors intervenir et
procéder à un lit de justice qu’il préside ou qu’il fait présider par son intendant pour que l’acte soit enregistré.
-Les Etats provinciaux :
A la mesure de l’accroissement du domaine royal, les rois et leur entourage n’abrogent pas la tenue
d’Etats provinciaux auxquels ils recourent fréquemment au XVème siècle pour demander une nouvelle
13
Voir Supra p. 9.
14
D’abord créé par saint Louis au milieu du XIIIème siècle, le Parlement devient pérenne en 1278 par une
ordonnance de Philippe le Hardi qui lui fixe une réglementation générale.

23
contribution. A partir du XVIème siècle, la tendance générale est tout de même à la centralisation, ne
subsistent des Etats que dans les provinces intégrées à la couronne que tardivement et dont la
susceptibilité provinciale s’accroche à la tenue de ces cours représentatives.
Avec l’époque moderne et les progrès de la centralisation et de l’administration, la question de la
démocratie oscille entre besoin de plus en plus clair chez les penseurs politiques et négation dans la
pratique politique, principalement dans celle de l’absolutisme.

B) L’Humanisme, la Réforme et la Contre-réforme (XVIème-XVIIème siècles)


1) L’apport théorique des humanistes et de la culture protestante
Les apports du Moyen Age en matière de démocratie sont minces mais ne sont pas nuls. Dans
l’ensemble, à l’exception de l’Angleterre, la représentation, pas tout à fait démocratique mais représentation
quand même, sert à l’édification de l’Etat Moderne, le monarque s’appuyant sur les strates agissantes et
productrices des richesses contre le pouvoir de l’Eglise, en particulier celui du pape et celui des Grands.
L’Humanisme, s’il rêve d’égalité comme Thomas More, ne pose la question de la démocratie que par le
biais de ses études antiques et l’interrogation d’Etienne de la Boétie sur ce qui fait l’obéissance du plus
grand nombre alors qu’il serait si simple de ne rien faire, c'est-à-dire de ne pas obéir…
La question de la démocratie est liée à la question religieuse : la Réforme, en mettant en place une proximité
plus forte de l’individu avec le texte évangélique et la parole christique lui donne plus d’autonomie. Non
pas que Réforme protestante soit synonyme de démocratisation, la théorie luthérienne pousse à bien
séparer Jérusalem de Babylone, à ce titre Luther condamne la révolte des paysans de Thomas
Müntzer en 1525, la prédestination calviniste est l’inverse du libre-arbitre mais remet en cause l’ordre
en place millénaire s’appuyant sur auctoritas et potestas. Dans les faits, l’avancée de l’idéal démocratique
n’est pas ou peu le fait des grandes Eglises luthérienne, calviniste/presbytérienne ou anglicane mais plutôt
des expérimentations des Eglises dites « non conformistes ». Il s’agit en premier lieu des anabaptistes dont
le millénarisme teinté de tyrannie prophétique ressemble encore beaucoup à certaines hérésies
médiévales en particulier celle des dolciniens, elles sont d’ailleurs pourchassées de la même façon tel
Müntzer et ses paysans ou Matthijs et Leyde à Münster. C’est donc dans des constructions religieuses
avec un idéal de communauté en dehors de l’autorité en place que naît un certain idéal de liberté et
d’égalité que l’on retrouve dans le Mayflower Compact (16 novembre 1620) précédant la fondation de la
colonie de la baie du Massachusetts de New Plymouth.

Enfin, l’expérience de la démocratie n’est pas non plus complètement étrangère dans le catholicisme.
Les Guerres de Religion en France se terminent par la sédition pure et simple de nombreuses villes sous
l’autorité de la Sainte Ligue. Souvent, et particulièrement à Paris après la journée des barricades15 du 12
mai 1588, qui provoque la fuite du roi et la réunion des Etats Généraux de Blois. Ceux-ci refusent de
nouveaux subsides à Henri III, les députés du Tiers Etat réclament un contrôle plus poussé des
finances royales. Il s’agit donc d’une véritable tentative de remise en cause du pouvoir royal16. Les Etats
sont un échec, le roi fait assassiner le chef de la Ligue, le Duc de Guise en décembre 1588. En
conséquence, il est assassiné par Jacques Clément quelques mois plus tard.
15
Les Parisiens, tout comme les ligueurs d’extraction populaire sont fanatisés par des religieux franciscains ou
dominicains qui réussissent à faire converger cause du peuple, les huguenots sont vus alors comme
majoritairement membres de la noblesse, et pouvoir pontifical.
16
Jean-Marie Constant, La Ligue, Fayard, Paris, 1996.

24
Mais après cet épisode et la victoire d’Henri de Navarre, l’Etat monarchique sort grand
vainqueur. Les Etats Généraux sont réunis une dernière fois après l’assassinat de celui-ci en 1610.
L’absolutisme domine pendant plus d’un siècle et demi.

2) Dans la pratique, la construction de l’absolutisme en France:


Après un premier XVIIème siècle marqué une reprise en main de l’Etat et la victoire totale de la
monarchie sur les séditions protestantes 17 puis celles des parlementaires et princes lors de la Fronde, Louis
XIV réussit à museler définitivement les Grands en instaurant la cour à Versailles. Les Etats Généraux ne
sont plus réunis et l’absolutisme remplace la monarchie tempérée telle qu’elle existait jusqu’à 1610.
Angleterre :
Révolution voire infra.

C) La question de la Démocratie de la deuxième moitié du XVIIème siècle à la veille de la


Révolution.

L’usage du gouvernement et la consultation populaire : Angleterre, France (privilèges, Etats provinciaux,


Parlement), Espagne (Cortès, Fueros)
Les émotions du XVIIIème siècle sont-elles démocratiques ?
1) Les Lumières ou penser la démocratie
Le mouvement des Lumières n’est pas à proprement dit démocrate. Voltaire se fait le défenseur de
la tolérance, son adversaire principal est l’obscurantisme religieux et non la monarchie. Il est avant tout le
représentant de la pensée bourgeoise et libérale : « Le commerce, qui a enrichi les citoyens en Angleterre
a contribué à les rendre libres, et cette liberté a étendu le commerce à son tour, de là s’est formée la
grandeur de l’Etat »18. A ce titre la majorité des Lumières appartiennent à ce que Jean Touchard appelle «
l’utilitarisme politique », véritable doctrine politique de la bourgeoisie allant de Voltaire à Hume en
passant par Diderot, Vico, Locke et Bentham.
Le plus important d’entre eux est sans doute John Locke, parce qu’il est sans doute le premier : c’est un
homme du XVIIème siècle (1632-1704), il est contemporain et acteur de la « Révolution »
anglaise, il est le premier penseur du libéralisme. Ainsi, il lie propriété et liberté. La propriété précède la
société, elle est la garante de la conscience de l’homme et donc de son libre-arbitre19. Aussi, tout régime
politique doit avoir pour tâche la recherche du bonheur, l’homme est un être raisonnable et la liberté est
inséparable du bonheur. De ce fait, Locke et ses deux œuvres principales, Essai sur l’entendement
humain et Les deux traités sur le gouvernement civil, ont une influence considérable sur tous les
penseurs libéraux, Voltaire, Hume, Smith…

17
Siège de la Rochelle de 1627-1628, combats des insurgés protestant menés par le duc Henri II de Rohan
aboutissant à la paix d’Alès (1629).
18
Voltaire, Lettres anglaises ou Lettres philosophiques, 1734, in J. Touchard, Histoire des idées politiques,
chapitre IX, Le siècle des Lumières, p. 383, 3ème édition, PUF, Paris, 2014.
19
Pour une compréhension simple, rapide et moderne de la notion de propriété chez J. Locke, voir : R. Castel, Cl
Haroche, Propriété privée, propriété sociale, propriété de soi, Pluriel, Paris, 2005.

25
Si l’on reprend la typologie de J. Touchard, appartient aux Lumières une autre doctrine qu’il nomme le
« libéralisme aristocratique », beaucoup plus français qu’anglais dont le représentant principal demeure
Montesquieu.
Celui-ci demeure un aristocrate rationaliste. Son objectif est avant tout de recenser les types de
gouvernements (premier chapitre de l’Esprit des lois (1748)). Il en distingue quatre types : République
démocratique, République aristocratique (oligarchique), monarchique et despotique. Il ne condamne
que le dernier. Pour lui, l’idéal réside sans doute dans la monarchie aristocratique à condition qu’elle repose
sur l’harmonie entre les pouvoirs. Et c’est là, sa principale invention, l’équilibre, l’inverse de la
démesure et donc du despotisme ne peut reposer que sur la séparation des pouvoirs. Aussi,
Montesquieu n’est pas un démocrate, il réprouve le fait de donner une partie du pouvoir à la
populace. Il est cependant convaincu d’une responsabilité sociale de l’Etat. Il doit pourvoir à l’entretien des
malades et les soigner et lutter activement contre la misère. A ce titre il influence Saint-Just.

Enfin, le véritable penseur de la démocratie dans le mouvement des Lumières est J.J. Rousseau (1712-1778).
Inutile ici de revenir sur l’œuvre abondante de l’auteur de l’Emile ou des Rêveries du promeneur
solitaire. Réduisons le propos à son œuvre majeure, celle qui eut le plus d’influence politique, Du
Contrat social (1762). Œuvre fondatrice, Du Contrat Social est l’articulation d’une pensée qui s’amorce avec
les deux discours : Discours sur les sciences et les arts (1750) et Discours sur l’origine et les fondements
sur l’inégalité parmi les hommes (1755).
En bref, Rousseau, à l’inverse de Hobbes pense que l’homme à l’état de nature est
nécessairement bon, c’est le « mythe du bon sauvage ». Mais attention de ne pas caricaturer, cet état de
nature, n’est pas nécessairement un état réel, il est avant tout une conjecture. La propriété n’existe pas à
l’état de nature et l’homme atteint le bonheur véritable lorsqu’il se construit dans une société simple
par la réalisation d’un contrat avec les autres individus esseulés20. Ce dernier est avant tout la
réalisation d’un intérêt général et ce dernier est tout sauf la somme des intérêts particuliers comme le
pense les libéraux, en particulier A. Smith. La contractualisation est donc la garantie de la
souveraineté. Celle-ci est une, indivisible et inaliénable. Elle est la source de la loi. L’homme ne peut
être libre que par la loi issu de la volonté générale21. La loi ne doit procéder que de la
Souveraineté des citoyens unis. Contrairement à Locke pour lequel la liberté procède de la
propriété, pour Rousseau, elle procède de l’égalité. Enfin, Rousseau ne préconise aucun régime en
particulier. Comme Montesquieu, il juge nécessaire de respecter les traditions, la taille de chaque société
afin d’en déterminer le meilleur régime. Aussi, s’il juge la démocratie comme régime idéal, il la
considère comme peu réalisable dans une société trop nombreuse. Pour Rousseau, l’essentiel est de
sauvegarder la souveraineté du corps social. Aussi, l’éducation des citoyens est plus importante que
la forme du gouvernement. Enfin, la principale tâche du législateur est de maintenir le plus d’égalité
possible : « C’est précisément parce que la force des choses tend toujours à détruire l’égalité que la force
de la législation doit toujours tendre à la maintenir. » L’influence de Rousseau est considérable,
particulièrement en France, notamment dans la pensée des Révolutionnaires.

20
« Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la
volonté générale, et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout. Chaque
associé s’unit à tous et ne s’unit à tous et ne s’unit à personne en particulier ; il n’obéit ainsi qu’à lui-
même et reste aussi libre qu’auparavant. »
21
« Les députés du peuple ne sont ni ne peuvent être ses représentants ; ils ne sont que ses commissaires. »

26
Mais avant de les étudier dans le prochain chapitre, il faut en dernier point faire état des
mouvements populaires et autres révoltes dans le XVIIème siècle et au XVIIIème siècle afin de se
demander s’il existe bien une poussée des revendications démocratiques poussant à la Révolution.

2) Les mouvements populaires du XVIIème siècle au XVIIIème siècle ont-ils un fondement


démocratique ?

En Angleterre, la poussée révolutionnaire est précoce et se mélange à une problématique religieuse.


La question sera rapidement abordée au début du prochain chapitre.
Aux Etats-Unis, la question est cruciale mais est également liée à l’émancipation de territoires ultra-
marins. La question sera également abordée rapidement au début du prochain chapitre.

En France, la question est ancienne et est la cause d’un débat historiographique vigoureux durant les
années 60 et 70, en arrière fond de guerre froide.

-La théorie de Porchnev. En 1948, paraît à Moscou, une monographie inédite ayant pour titre : Les
Soulèvements populaires en France de 1623 à 1648. L’auteur, Boris Porchnev se fixe pour tâche,
grâce à l’étude d’une partie des archives du chancelier Séguier, de valider la thèse marxiste : les
soulèvements paysans et urbains en France dans le premier XVIIème siècle sont avant tout le fait de la
structuration en classes du monde paysan et des prolétaires qui tentent de se soulever contre la
monarchie aux mains de l’ordre nobiliaire, en bref de la classe possédante. Traduit en français en
1964, le texte est déjà fortement débattu. Il a le mérite d’ouvrir un champ historiographique jusque-là
largement ignoré.

-La principale réponse vient de Roland Mousnier et de ses élèves, Yves-Marie Bercé et Madeleine
Foisil. Pour eux, il n’est pas possible de valider les conclusions de Porchnev : la lutte des classes peut-être
une hypothèse d’étude à interroger en confrontant les sources, en aucun cas une fin en soi, l’étude des
sources ne se faisant qu’à l’aune de cette grille de lecture. Le travail de Porchnev pèche donc par
manque de sérieux scientifique22.
Au final, les travaux des historiens français concluent que les révoltes du XVIIème siècle sont en premier lieu
des révoltes fiscales (Nu-pieds de Normandie étudiés par Foisil, Croquants du Sud-Ouest étudiés par
Bercé) où l’alliance monde paysan/artisanat urbain n’existe pas : en 1636, face aux Croquants, ce sont les
habitants de Bergerac qui appellent la force royale à l’aide. En outre, peuvent s’y ajouter de fortes
résistances à la centralisation menées par Richelieu en particulier au niveau fiscal. Au XVIIIème siècle,
en particulier après la Régence, ces révoltes paysannes s’estompent, du fait principalement de l’essor
économique du pays et d’une politique fiscale moins agressive.
22
Voir :- la recension critique d’Y.M. Bercé, B. Porchnev, Les Soulèvements en France de 1623 à 1648, in la
Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, Année 1964 Volume 122 Numéro 1 pp. 354-358.

-le compte-rendu de R. Mousnier, Porchnev (Boris). Les soulèvements populaires en France de


1623 à 1648, in Revue belge de philologie et d'histoire Année 1965 Volume 43 Numéro 1 pp. 166-171

27
-la thèse de Jean Nicolas.
Alors que le débat Mousnier/Porchnev battait encore son plein, c'est-à-dire en 1973, l’historien français
Jean Nicolas commence une enquête gigantesque de 1800 révoltes et rébellions populaires, en
laissant de côté les révoltes parlementaires, considérés comme le fait des élites. Elle aboutit en 2002 avec la
parution de son livre : La Rébellion française, Mouvements populaires et conscience sociale23. Les bornes
chronologiques choisies ne sont pas celles de Porchnev, ici, il s’agit bien d’étudier les réactions
populaires durant la période absolutiste. Du fait de l’ampleur de son travail, les conclusions de J.
Nicolas paraissent difficilement réfutables :
-Après la Fronde, les révoltes urbaines sont nombreuses. Leur nombre l’emporte désormais sur les
révoltes paysannes des régions périphériques. Leur localisation est désormais au cœur du royaume, c'est-
à-dire dans les territoires anciennement intégrés au domaine royal : Ile-de- France, Maine, Anjou, Touraine.
Elles atteignent deux pics : la première autour de 1709 à la fin du règne de Louis XIV temps de la
dernière grande famine ayant touché la France, la seconde à partir de 1760.
-« La rébellion n’est pas contre le pouvoir, elle est une protestation contre un pouvoir qui
franchit ses limites. Ensuite, elle peut changer de nature, d’affectivité et déboucher vers une
remise en cause radicale de ce pouvoir, c’est-à-dire la révolution. La France rébellionnaire est
une réalité vivante et profonde, elle constitue même un mode collectif qui a fait du heurt et de
la rupture le principe même du changement dans ce pays. »
- « C’est une époque sous tension. Le régime monarchique est le règne de l’intranquillité par
excellence, contrairement à ce que l’on imagine aujourd’hui, décrit Jean Nicolas. Les gens
vivent dans une forme permanente d’anxiété. Ils ont le souci de survivre. La mendicité et
l’errance s’étendent. Les peurs de l’époque sont celles de la précarisation, de l’échec des
ambitions individuelles, notamment des petits clercs qui n’est pas sans rappeler la crise
actuelle de l’université. Les salariés non qualifiés, cette armée des hommes de peine, suscitent
également beaucoup d’inquiétude. »
-« « Sans gauchir la réalité, nous sommes avec ces rébellions, au vif du sujet. Il ne s’agissait
plus de pain, plus d’octroi et de barrières douanières, mais au cœur du problème, la
contestation du privilège. »
Sans tomber dans les errements méthodologiques des historiens marxistes, J. Nicolas prouve la
transformation de la contestation sous l’absolutisme en une véritable conscientisation de classe, sans
forcément tomber d’ailleurs dans la constitution d’une classe de prolétaires ce qui sera l’œuvre du
XIXème siècle. J. Nicolas prouve donc bien l’existence à partir de 1760 d’une dynamique de la
contestation forgée dans la défiance face à un régime qui ne réussit à faire participer au pouvoir que les
élites bourgeoises et aristocratiques. Cette dynamique est mue par la peur du déclassement et le propre
d’une société qui se fige alors que les croissances économique et démographique creusent les inégalités et
attisent les aspirations.

Conclusion : Dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle, les Etats occidentaux apparaissent comme

23
Jean Nicolas, La Rébellion française, Mouvements populaires et conscience sociale (1661-1789), Le Seuil,
Paris, 2002.

28
construits et structurés. L’appareil d’Etat réussit à gérer souvent de façon verticale et centralisée des
territoires peuplés de plusieurs millions de personnes. Or ces Etats ne peuvent être considérés
comme totalement modernes, ils apparaissent trop souvent comme une construction au-dessus et en
dehors de la société qu’ils dominent. Ainsi, l’apparition d’un nouvel impôt génère un refus systématique
de la majorité de la population. Aussi, les Etats parachèvent leur construction moderne par une adoption
ou un refus de la démocratie : entre la fin du XVIIIème siècle et le XXème siècle s’ouvre une ère entre
réformes et révolutions, celle de l’Etat fort du peuple.

Chapitre 2 : L’État face au peuple, achèvement de l’État moderne fort du peuple

En historiographie, il existe plusieurs écoles. Pour l’historiographie française, la RF est un


bouleversement politique et social sur un temps assez bref. Une révolution est avant tout un
changement de société. L’ordre ancien n’existe plus, il faut donc en créer un autre, Antonio Gramci
parle de crise. Cela peut rapidement mener à la violence puisque l’État est bouleversé : remise en
cause du monopole de la violence légitime.

Est-ce l’adoption de la démocratie, des États constitués en Europe de véritables États modernes ?

N.Elias : construction d’un Etat moderne va de paire avec l’intériorisation de la contrainte.

I. Révolutions ? (Mi XVIIe-mi XIXe)

Selon la définition de l’historiographie française, il n’existe qu’une révolution → la RF, la révolution


mexicaine, russe et chinoise.

Temps théorisé par Hegel puis transformé par Marx. L’histoire est conçue comme une dynamique.
C’est l’essence même de la notion de progrès et donc du questionnement sur le progrès et la
modernité.

Quels sont les deux temps importants de révolution politique ?

A. Angleterre (XVIIème siècle)

La révolution anglaise a un caractère précoce. Ces bouleversements politiques font date selon
Boucheron car ils vont émettre un certain nombre de textes fondamentaux qui vont influencer le
reste du monde occidental et monde en général.

29
1. Les faits

L’Angleterre de la Renaissance est marquée par une Réforme religieuse qui vient du haut avec le roi
Henry VIII qui décide de sortir de la tutelle pontificale en proclamant l’église anglaise indépendante
du Saint-Siège. C’est surtout une raison dynastique puisqu’il n’a pas réussi à avoir de fils de Catherine
d’Aragon et est épris d’Anne Boleyn, issue d’une famille protestante. Il fait de l’église anglaise, une
église anglicane dont il est le seul chef qui au début change peu en termes de foi et qui va peu à peu
basculé vers le camp des réformés avec le règne d’Elizabeth Ière.

Forte de minorité de britanniques adoptent la foi protestante et les églises réformées car du
calvinisme bientôt presbytisme naissent d’autres petites églises plutôt basses. Les calvinismes ont
une foi rigoriste et vont se faire appeler les puritains : les protestants issus du calvinisme. On trouve
aussi une minorité catholique en particulier en Irlande où la majorité de la population reste papiste  :
catholique romaine.

Après la mort d’Élisabeth Ière, le trône est tombée dans les mains des Stuart, Jacques VI d’Ecosse
devient Jacques Ier d’Angleterre en 1703, fils de Mary Stuart. Sa conception du pouvoir est
catholique et absolutisme et donc dans une logique de monarchie absolue de droit divin. Pour lui, le
Parlement doit être convoqué le plus rarement possible. Depuis le 13 ème siècle et la Magna carta, le
Parlement est devenu indispensable au pouvoir pour avoir le consentement des élites : composé de
la chambre des lords et des communes. Depuis 1430, la chambre des communes est composée de
députés élus au suffrage censitaire, il a permis de lever des impôts régulièrement notamment lors
des crises : guerres ou crises religieuses. Moins puissante que celle des Lord mais depuis la fin de la
guerre des Deux Rose (fin XVème) opposant les Tudors (successeurs des Lancastre) et les Yorks. Les
Tudors réussissent à amoindrir le pouvoir du Parlement or le passage des Tudors aux Stuart
complique les choses. Après avoir réuni par deux fois le parlement qui ‘n’a pas voulu consentir à
l’impôt décide de s’en passer : vente de titres de noblesse et recours à l’emprunt. Jacques VI est
suspecté de vouloir réunir les deux couronnes au profit des écossais. Logique d’alliance avec la
France catholique. Son successeur, Charles Stuart monte sur le trône en 1638 qui est dans une
volonté de régner avec soutien du clergé anglican et dans une logique de vouloir unir les deux
couronnes et les deux cultes, il tente d’imposer le culte anglican en Ecosse or la majorité des écossais
sont calviniste (presbytériens). Les écossais se révoltent et pour financer la guerre, Charles Ier réunit
un parlement en avril 1640. Le parlement refuse l’impôt nécessaire pour mener la guerre par
solidarité avec les écossais et dc décide de suspendre le Parlement et en réunit un nouveau à
l’automne 1640 : le long parlement qui va se montrer légèrement plus conciliable : il conditionne
l’aide financière à l’acceptation par celui-ci d’une grande remontrance. Les parlementaires essayent
d’imposer le fait de pouvoir nommer les ministres et d’avoir plus de contrôle sur les finances royales :
tentative d’institutionnaliser la monarchie au profit des élites marchandes du royaume. Il refuse et se
retire à York, première guerre civile entre troupe cavalier et troupes du parlement mené par Oliver
Cromwell, très bon tacticien qui construit une armée parlementaire mieux équipée et commandé
que les troupes royalistes et à deux reprises (2 juillet 1644 à Marston Moor puis à Naseby le 16 juin
1645), la new model army de Cromwell est victorieuse des cavaliers de Charles Ier qui fuit
l’Angleterre pour l’île de Wight où il y reste quelques mois. Les combats se poursuivent jusqu’en
1648 ou l’armée de Cromwell prend le parlement et l’épure de ses éléments royalistes. Le parlement
croupion décide de destituer le roi qui est exécuté en janvier 1649.

30
Pendant 4 ans, le pouvoir appartient au Parlement et à un conseil d’État dominé par Cromwell et qui
rapidement se retrouve obligé d’encadrer la new model army dont un certain nombre de membres
veulent aller plus loin. Cette armée est donc travaillée par les levelers, la plupart étant des puritains
d’origine modeste et qui souhaitent mettre en place une véritable démocratie et un SU masculin. En
1653, coup d’État, Oliver Cromwell abroge le parlement croupion et devient le lord protecteur du
Commonwealth entrainant le soulèvement des irlandais et une répression de la part de Cromwell,
aboutissant à une dictature dans laquelle il nomme les membre du parlement. Il meurt en 1658 et
ayant permis le renouvellement du parlement par suffrage censitaire en 1656 et pousse son fils à la
démission. Se pose la question de l’avenir politique du pays. En 1660, le parlement missionne lord
Montaigu pour aller chercher Charles II et lui redonner le trône à condition que celui-ci accepte un
habeas corpus et que Charles II n’ait pas la possibilité de révoquer le parlement. Il devient la
première force politique du pays supplantant le pouvoir royal. Mais la guerre civile a fait des dégâts
puisqu’environ le tiers des Irlandais a été massacré par Cromwell.

Durant son règne Charles II tente de régner avec le Parlement.

Plusieurs catastrophes :

 1655-1656 : épidémie de peste tue un londonien sur cinq


 1656 : incendie de Londres

1685 : Mort de Charles II et son frère, le Duc d’York monte sur le trône sous le nom de Jacques II
moins conciliant que son frère et n’a jamais caché ses sympathies catholiques. Suspicion à son égard
de vouloir remettre en place l’absolutisme catholique. Il a une fille mariée avec le chef de l’exécutif
des Pays-Bas Guillaume d’Orange baignant dans le calvinisme. En 1688 avec le soutien du parlement,
Guillaume d’Orange envahit l’Angleterre et renverse Jacques II qui se réfugie en France : c’est la
Glorieuse Révolution.

Guillaume et Marie deviennent les nouveaux monarques à condition d’accepter une déclaration des
droits. Elle permet à la Couronne et au Royaume de se doter d’un texte à caractère constitutionnel
sans pour autant être une constitution. Dans cette déclaration des droits, le parlement doit être réuni
régulièrement, il fixe l’impôt et donne son accord pour l’abrogation du roi. Seul le parlement décide
du bien-fondé d’une armée. L’Angleterre s’achemine vers un modèle parlementaire qui prend
véritablement forme avec la mort de Marie en 1701, Parlement vote l’acte de succession de la
couronne qui ne peut être dévolue à un catholique : la descendance de Jacques est privée de ses
droits.

1er mai 1707 : signature de l’acte d’union des royaumes d’Angleterre et d’Ecosse

1714 : la couronne échoua à l’électeur de Hanovre : George Ier aussi dans un premier, George Ier et II
vont préférer passer le plus de temps dans leur principauté allemande laissant le parlement et le
gouvernement gouverner : régime parlementaire.

2. L’instauration d’un État moderne

La révolution anglaise permet la reconnaissance de l’élite marchande.

31
XVIIIème : l’Angleterre est la première à entrer dans la révolution agricole puis industrielle. Dès la fin
XVIIIème, le bipartisme devient la norme. Le souverain prend l’habitude de nommer les membres du
gouvernement au sein de la majorité aux Communes.

3. Les limites du modèle anglais

La révolution anglaise fait converger la construction de l’État et son assise dans la société. La prise de
pouvoir est assez progressive et ne se limite pas à la révolution. On a une évolution de l’État
moderne depuis le XIIIème siècle avec tentative d’absolutisme sous les règnes d’Henry VI et d’Henry
VIII.

Par la suite, la révolution anglaise est portée aux nues par Guizot, ministre important de la
Monarchie de Juillet et il représente cette bourgeoisie qui commence l’industrialisation et de ce fait
qui incarne un libéralisme censitaire c'est-à-dire que pour Guizot, les révolutions anglaises ont assuré
un libéralisme économique sans remettre en cause l’ordre social.

Cependant, la révolution anglaise ne met pas en place une véritable démocratie : la place du peuple
est éludée ?

Pensée des anabaptistes : premiers à porter dans le fil de la foi luthérienne, les idées de la
démocratie. Pour l’élite marchande, les levelers sont non-conformistes, défenseurs d’un idéal de
nivellement de la société et donc des égalitaristes dangereux. La victoire de la bourgeoisie anglaise
est synonyme d’une défaite de ka démocratie. De la même façon, le problème religieux n’est réglé
qu’en apparence. Par le bipartisme, les différentes tendances protestantes se partagent le pouvoir  :
les pouvoir par les whigs et les anglicans par les Tories.

Massacre de Drogheda : on estime que la population irlandaise qui meurt atteint 20% à 30%

B. Les États-Unis (XVIIIe siècle – XIXe siècle)


1. Un État issu de la colonisation

La plupart de ces colonies datent du XVIIIème mais les britanniques s’installent aussi après les
français. Cartier remonte le Saint-Laurent en 1534 et les premières colonies françaises  : France
équinoxiale, France antarctique, Brésil ; première implantation durable dans les années 1603. Les
britanniques vont arriver un peu plus tard, plus au sud que les français ; la première colonie date de
1606 en Virginie : James Tame de Jacques Ier.

Implantation anglaise entre 1610/1620. Autour de la baie du Massachusetts et de la Virginie,


implantation d’autres nations européennes : les hollandais sur l’île de Manhattan et l’embouchure du
fleuve Hudson. En 1632, une troisième colonie britannique est fondée dans le Maryland pour
accueillir des catholiques anglais. En parallèle au mouvement révolutionnaire britannique sous le
règne de Charles II, l’Angleterre fait deux guerres aux Pays-Bas gagné par les britanniques, le traité de
Breda donne la nouvelle Néerlande et la nouvelle suède aux anglais aussi à la fin du 17 ème :
britannique ont une continuité territoriale entre Massachussetts et la Virginie.

32
Dernière colonie du nom du roi après la Caroline date de 1629 : c’est la Géorgie qui va être colonisée
par des anciens condamnés pour dette.

Ces 13 colonies ont des institutions différentes issues de fondations religieuses par des puritains ou
dissidents quand d’autres fondées par des aristocrates, des propriétaires. Elles ont toutes reçues une
charte de fondation : le fondateur a une véritable latitude pour gouverner le territoire.

3 types de colonies :

- Celles qui ont réussi à maintenir leur charte de colonisation : 2 : Rhodes Island et le
Connecticut. Les autorités coloniales sont élues par une assemblée coloniale composée des
principaux propriétaires de la colonie.

- Colonies de propriétaires : l’autorité coloniale est encore incarnée par la famille ou les ayant
droit du fondateur. En 1776, lors de la déclaration d’indépendance, John Pen, petit-fils de
William est encore gouverneur de la Pennsylvanie. Pareil pour le Maryland et le Delaware
(colonisation suédoise) ;

- Colonie de la couronne dépendant du conseil privé du roi et du ministère du commerce,


gouverneurs nommés par Londres et assemblées sont très contrôlées.

 Statuts différents entre ces colonies

Guerre de 7 ans va servir de matrice à la guerre d’indépendance des États-Unis. C’est une guerre
impériale. En 1757 du fait de heurts successifs dans la vallée de l’Ohio avec des colons français, des
colons britanniques demande à la couronne l’envoi de troupes (8000 troupes envoyés) mais la
majorité des troupes sont des troupes venant des colonies.

En 1759, les britanniques dominent les mers et peuvent envoyer plus de troupes,  les français sont
battus à Québec puis à Montréal et la signature en 1763 du traité de Paris, la France cède le Canada à
la Couronne britannique. La révolte de Pontiac va pousser la couronne britannique à interdire cette
expansion des colons britanniques vers l’Ouest. Ils vont essayer de se positionner en arbitre entre
amérindiens et colons britanniques du nord. Les colons britanniques ne peuvent s’installer à l’ouest
des 13 colons : refus d’expansion territorial. La couronne britannique et le parlement décident de
faire reposer le coût de la guerre entre les britanniques restés en Europe et les Colons d’Amérique du
nord : création de taxe : sugar and stamp act ainsi financer la solde des troupes présent dans les
colonies avant la guerre. Cela se traduit aussi par une tentative depuis 1750 de reprendre en main
l’administration de toutes les colonies. Ces taxes sont mal prises et que cette tentative de contrôle
est inadmissible par voie de presse ainsi que par la création d’organisations plus ou moins secrètes
The sons of liberty. A force de tendre l’atmosphère, en 1766, les deux taxes sont abrogées mais le
parlement vote un nouvel acte qui réaffirme sa légitimité à légiférer sur les colonies. Aussi en 1767,
plusieurs actes sont votés par le parlement regroupés sous le vocable de Townshend Act imposant
plusieurs produits d’importation. Colons refusent  contrebande

1773, à Boston, des fils de la liberté font basculer le chargement d’un navire anglais de thé : Boston
Tea Party : début des évènements menant à l’indépendance des États-Unis.

33
2. Une construction polarisée par la question du centralisme et du confédéralisme
a) La guerre d’indépendance

Dix après la fin de la guerre des 7 ans et une augmentation des tensions vis-à-vis d’une
intransigeance du parlement anglais pour que les colons paient des taxes et des impôts  : « no tax
without representation ». Consentement à l’impôt comme fondement de l’Etat moderne.
Durcissement position de la couronne et formation d’un congrès continental en septembre-octobre
1774 à Philadelphie, capitale de la Pennsylvanie. Sorte de parlement américain composé de 55
membres élus rejetant toute forme d’intervention du parlement britannique. Les britanniques
présents sur le territoire se crispent et particulièrement en Nouvelle-Angleterre. En avril 1775, le
général Gage tente de soumettre le Massachussetts mais échec. Lors de la bataille de Lexington, les
colons repoussent les troupes britanniques dans Boston et assiègent la ville. Deuxième congrès
continental à Philadelphie et l’objectif des colons n’est pas l’indépendance mais la défense des droits
des colonies ainsi que la question de la représentation : se faire reconnaitre comme un parlement
équivalent à celui de Londres et composé uniquement de membres des colonies.

Les autorités britanniques répondent par l’unicité de la souveraineté. Le congrès doit agir vite car il
ne possède pas les défenses militaires de la couronne britannique. Un gouvernement provisoire est
mis en place et considéré comme ayant une souveraineté pleine et entière et nomme Washington
comme commandant en chef, Robert Morris comme financier de la guerre et Benjamin Franklin a la
responsabilité des postes : rôle important de l’information.

1775 : décision d’une action vers le Canada mais échec car les canadiens français s’estiment protégés
par les garanties de la couronne britannique. Il faut lutter contre l’armée britannique mais aussi une
partie de la population des colonies qui décident de rester fidèles à la couronne « les loyalistes » mais
les amérindiens qui après la guerre de Pontiac s’estiment protégés par la couronne.

Ferveur patriotique avait permis la levée de contributions mais conflit dans la durée et 10 janvier
1776 publication de Thomas Pain : « common sense ». Dans cet ouvrage, il développe l’idée que le
RU n’a pas vocation à demeurer la métropole d’Amérique du nord et qu’elle est vouée à une
expansion dans l’indépendance. Il réussit à convaincre des gens contre la couronne que le destin des
13 colonies est la formation d’un nouvel État. Ce qui n’était qu’un conflit de la représentation et de
l’impôt devient une lutte pour l’indépendance. Dans cette logique, les colonies vont voter des
déclarations des droits, l’une des plus importante étant la Virginie Bill of Right qui date du 18 juin
1776. Elle est rédigée par George Mason.

L’armée britannique passe à l’offensive depuis le Canada, financièrement recours au papier monnaie
quand le recours à l’impôt reste impossible. Aussi le recours à des alliés extérieur devient nécessaire
aussi les membre du congrès continental demande à 5 de leurs membres : Franklin, Jefferson, John
Adams, Roger ferman et Robert levinson qui doivent rédiger une déclaration commune aux 13
colonies. Jefferson rédige l’essentiel du texte. Ce texte est adopté par le congrès le 4 juillet 1776 et
prend le nom d’indépendance des États-Unis d’Amérique. Influence de Locke sur ce texte sans pour
autant mentionner le droit de propriété ; la DDHC est d’essence plus libérale que celle des États-Unis.
Ce texte mentionne le droit au bonheur. Les deux autres sources sont Thomas Pain et Georges
Mason. Il faut aussi inclure ce texte dans un héritage de la révolution anglaise et en particulier dans
la déclaration des droits (Bill of Rights) de 1689.

34
Guerre a 3 contingences : construire une véritable armée, trouver fonds nécessaire à son
fonctionnement à celui du jeunes État et trouver des alliés capables d’aider les insurgés américains.
C’est à Washington qu’est confiée la tâche de construire une armée qui remporte la bataille de
Saratoga en septembre 1777 et réussi à lever la menace militaire sur Philadelphie et prend sa retraite
militaire à Valley Forge ou l’armée va être reconstruite sous la tutelle d’un officier prussien Von
Steuben.

1775 : création d’une monnaie coloniale : dollar continental qui s’est dépréciée rapidement.

3ème mission : 6 février 1778 avec la signature du traité d’alliance défensive entre la France et les
États-Unis qui s’engage à soutenir militairement et financièrement les États-Unis tant que
l’indépendance ne sera pas garantie  vengeance suite guerre de 7 ans. Ce n’est qu’en 1780 que la
France pèse de façon significative.

France ne signe le traité qu’après la victoire de Saratoga entrainant la crédibilité de Washington.


Rochambeau débarque en Amérique du Nord et la réunion des forces française et américaines
permet de bloquer le général Cornwallis à Yorktown. Le traité de Paris consacre la paix et
l’indépendance des États-Unis le 3 septembre 1775

b) Les débuts de la constitution des États-Unis

Débats débutent dès 1781 et vont durer jusqu’en 1789. Il s’agit de la période de construire de l’État.
A la suite de la déclaration d’indépendance, le congrès va rédiger des règles de fonctionnement. Le
rédacteur principal étant John Dickinson, représentant de la Pennsylvanie et du Delaware : ce sont
les articles de la confédération présenté le 12 juillet 1776. Ils font débat et vont servir de proto
constitution entre 1776 et 1787, question de la souveraineté de la confédération. Quel équilibre
donner entre les États ? Doivent-ils être équivalent en nombre et est-ce les habitants qui doivent être
pris en compte ?

Le premier État à ratifier ces articles est la Virginie mais il faut attendre 1780 pour que le dernier État
(Maryland) signe. Question des extensions : traité de paris de 1783 confie à la nouvelle nation tous
les territoires allant des grands lacs et bordant les nouveaux États. Lutte entre État de NY et de la
Virginie et Pennsylvanie.

Le gouvernement central est considéré comme l’émanation des États : dirige l’armée, frappe
la monnaie et dirige la diplomatie. Elle ne peut pas lever l’impôt et seul les États demeurent
souverains. A partir de Yorktown, un mouvement politique levé par Alexander Hamilton et
rejoint par J. Adam et J. Maddison (pourtant proche Jefferson), considèrent qu’Etat
confédéral doit être plus fort. Destin US: ouverture à de nouveaux Etat, surpasser les
querelles entre anciennes colonies car dans logique T. Paine, US voués à s’entendre: au-
dessus des nouveaux territoires. Une instance suffisamment forte pour mener et encadrer l'
extension → un Etat fédéral seul capable de contraindre les Etats récalcitrants à verser au
pot commun. Ainsi, 1er problème : financier, cmt financer guerre.

1781: R. Maurice propose création Banque centrale d’Amérique du Nord seule habilitée à
frapper monnaie, mais également nécessaire de doter Etat fédéral la capacité de lever
l’impôt. Problème commercial également: faciliter commerce entre Etat, comment si
conservent droit de taxer? 

35
1786: convention de 5 Etats du centre à Annapolis, Maryland → constat articles de la
Confédération incapables de mettre en place politique commune et politique commune,
uniquement système et pas une Constitution. Les US doivent se doter d’une véritable
Constitution. Chantre de cette nouvelle Constitution: J. Maddison.

15 mai 1877 : 42 délégués de tous les Etats sauf Rhode Island à Philadelphie pour une
nouvelle Constitution. Or Jefferson et Adams (ambassadeurs Paris et Londres), tous autres
acteurs de l’indépendance présents. Nombreux débats, négociations entre quels pouvoirs
devant être accordés aux Etats, notamment les plus peuplés, heurts entre petits et grands
Etats, et quelles limites à donner aux gouvernements, échelon fédéral. Précocité US
(débats). Tenter de créer Etat de grande taille voué à devenir Etat continent en respectant
droits et usages des Etats. Fondements de ce qui deviendra l’une des plus vastes
démocraties du monde (droit de vote limité aux propriétaires).

Discussions → compromis, deux Chambres, exécutif fédéral < grands électeurs eux-mêmes
élus au sein des Etats. Président à la fois chef du gouvernement et chef d’Etat → procédure
d’impeachment. Le  procureur < citoyens. B. Cotteret, La Révolution américaine (2003):
Constitution historique, car pour la première fois relie démocratie et république. US
République, source dans l’ensemble de la population, aucun héritage, souveraineté
uniquement < peuple. “Nous le peuple…”, A. Hamilton et J. Maddison (principaux
rédacteurs). 

Encore presque deux ans pour ratification Constitution par tous les Etats. Rhode Island (...).
Kentucky, créé (...) du démembrement Virginie. 1er président: Washington, deux mandats
(1789-1797), comme le meilleur représentant pour la nouvelle nation, courage et
investissement pour la cause commune. N’empêche que Constitution laisse des lacunes,
voire critiques: Noirs et Amérindiens grands oubliés de la Révolution américaine. Question
noire non évoquée dans les Etats du sud, débat les concernant à ses débuts. Jefferson tjrs
regretté que pas de législation plus précoce US, bien qu’il soit issu de Virginie. Amérindiens
apparaissent comme les grands vaincus de la guerre d’indé: si autonomie proclamée par
Proclamation royale 1763, 30 ans plus tard Amérindiens de la vallée Ohio chassés. Etat de
Géorgie déporté > 20K cherokees vers rive droite du Mississippi, > 8 K morts (la piste des
larmes).

Démocratie entérinée par C° mais pas totale : chaque Etat décide élection de ses
représentants de sa façon. Dans la plupart, être blanc et propriétaire. New Hampshire, 1792
fin clause de propriété → ainsi véritable démocratie, droit de vote à tous les citoyens hors
femmes.  Clause de propriété abrogée uniquement en 1856 Dakota du Nord.

3. Une construction qui s’achève dans la deuxième moitié du 19 ème siècle

Les premières présidences ont été le fait des pères fondateurs : Washington, Adam 1797-1801,
Jefferson 1801-1809 et Madison 1809 à 1817 puis Monroe de 1817 à 1825. Ils fondent leur
présidence sur des logiques inscrites dans celle de 1787 sur la balance du pouvoir ou de neutralité ou
fervents supporters fédéralisme ou parti confédéral (Jefferson) entre États et État fédéral. Sous le
mandat de Washington, une déclaration des droits et connus aujourd'hui sous la forme des 10
amendements. Or dans ces premières décennies, le rôle de l’État est au cœur du débat national.

a) Le rôle de l’État au cœur du débat national

36
Maurice fondements 1ère BC, A. Hamilton le premier à créer cette banque, 1er secrétaire au
Trésor. Création - intenses débats entre Hamilton (fédéraliste) et Jefferson (unioniste). Pour
Jefferson, Hamilton surinterprète C°. Tension accrue entre les deux vers création des deux
premiers partis US, entre parti fédéraliste (pour plus de pvr Etat fédéral, J. Adams, Hamilton
et Madison) et parti républicain jeffersonien (Jefferson, Monroe et Madison dans une
moindre mesure). 

Fédéralistes: néc construction Etat fédéral puissant capable de faire taire les rivalités entre
Etats. Économiquement, Hamilton pour le mercantilisme, un des gds théoriciens
protectionnisme avt List en DE. Réflexion: nécessité de protection de l' Union contre libre-
échange prôné par UK. Quand US auront pu se développer économiquement et
industriellement, alors frontières pourront être ouvertes. Soutien des négociants, armateurs
Boston et NY et artisans et proto-industriels NE. Q° de l’expansion ouest: fédéralistes
favorables mais graduellement, sous contrôle de l’Etat fédéral, de façon à pouvoir gérer
question indienne. Hamilton contre esclavage. Pol international: fédéralistes plutôt pro UK,
contre FR. 

Parti républicain jeffersonien : attachement liberté Etats, idéal de la Révolution et démo


directe, centralisation du pouvoir est dangereuse. Ils se nomment avant tt républicains,
soutien R°Fr. Jefferson francophile. Soutien des propriétaires terriens, libertarien
revendication liberté d'installation sur les terres de l’ouest → guerre 1812 vs UK, garant de
l’autonomie Amérindiens. 

La bipolarisation entre les deux partis demeure vigoureuse sur toute la période construction
US (jusqu’à présidence A. Jackson). Définition du pouvoir par Washington et Adams:
fédéralistes. Fédéralistes mérite de pérenniser la construction de 1787, ntmt avec action de
J. Marshall, proche de J. Adams (psdt Cour suprême 1801-1835). Réussit à garantir
indépendance du pouvoir judiciaire en permettant affirmation pvr fédéral sur les Etats (cf
construction dt français contre dts seigneuriaux).

Expansion ouest et q° esclavage demeurent les deux pbs à résoudre. Certains historiens
considèrent que Rév° US n’en est pas une, et que pb réglés jusqu’à 1885 → 100 ans au US
pour se construire 

b) La question de l’expansion à l’Ouest

Q° démographique: certain nb d’Américains veulent s’installer, ntmt ouest Appalaches.


Mythe de la Frontière reposant sur extension territoire national et quête de territoires
agricoles sur les terres où demeurent et chassent les Amérindiens. Jusque fin XIXème,
obsession conquête ouest résonne comme refrain continuel histoire US. Se termine par
époque Far West, décennie pré GM1. 

Guerre indé: une q° confinée, en marge, également durant période construction Etat
(premières présidences). Éclate au début XIXè, ntmt avec présidence A. Jackson. Origine
modeste mais se hisse à la plus haute magistrature grâce à la gloire militaire, vainqueur des
Anglais (bataille Nouvelle Orléans 1815), appui sur les classes populaires des frontières.
Populiste et populaire, fait éclater le parti républicain démocrate. Opposant à Jackson:
Quincy Adams (président 1825-1829) et H. Clay, fondent un nouveau parti (Républicains
nationaux). Échec, Quincy Adams et Clay rejoignent ensuite parti libéral, composé d’anciens
fédéralistes. 

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Expansion à l’ouest: 1803 Jefferson et Monroe achètent la Louisiane à la FR. Le territoire US
gagne > 2M km². milliers d’Américains et migrants prêts à s’y installer → tensions avec
peuples Amérindiens des plaines. 1812: guerre entre US et Creeks (soutien UK) → 2ème
guerre UK/US. 

1815: Jackson vainqueur Nvlle Orléans permet à gagner nouveau périmètre, > 120 K km²,
mythe vivant, élu en 1829 en tant que candidat républicain démocrate. Programme clair:
mettre à genou les grandes familles financières de l’ouest et promotion de la réforme agraire
en déportant les Amérindiens à l’ouest du Mississippi. Indian Removal Act (1829), expulsion
de l’est des US, accords avec les nations “civilisées” (cherokees, Creeks), 1835 T (...)
populations acceptent le transfert à condition de l’aide US. 1835-1839: > 80 K déportés dans
des conditions déplorables, piste des larmes, morts de privation et fatigue (¼ de la
population cherokee) → un nouveau temps dans l’histoire US, les guerres indiennes (1840s-
1890s,) souvent alimentées par ruée vers l’ouest (vers l’or 1848 Californie et 1876 Black Hills
entre Dakota du Nord et Dakota du sud, guerre avec les Sious →  défaite de little big Horn).

Ruée vers l’ouest par ailleurs fil conducteur ligne ferroviaire transcontinentale débutée sur
ordre de Lincoln en 1861, surtout post guerre civile.

c) La question de l’esclavage

1ère ½ XIXè: q° esclavage envenime pol US. Planteurs sud contre abolition, d’autant plus
que 1794 voté abolition esclavage, 1802 UK interdiction traite → q° de plus en plus
pressante. Q° abolition d’autant moins entendue dans le sud, à partir de la révolte Saint-
Domingue et indépendance Haïti: > 10 K planteurs français dans le sud, entre Géorgie et
Louisiane, les premiers à introduire la culture du coton. Rapidement, le coton devient une
culture prédominante, US bientôt 1er exportateur mondial. Fournisseurs de l’industrie textile
UK, Belge et FR. 

Pb liée à la modernisation: homme comme main-d'œuvre plutôt que la machine. Dans le


sud, l’homme-machine (l’homme sans liberté) vs le nord, plus facilement la machine. Q°
alors: les nouveaux États créés XIXè sont-ils esclavagistes ou abolitionnistes ? 1820; 1ère
crise, réglée par le compromis du Missouri → devient esclavagiste mais en csqce, création
Etat du Maine, non-esclavagiste → tout Etat du nord interdit désormais esclavage.

En 1850 : l’extension continue avec l’entrée de la Californie dans l’Union (Sud : esclavagiste mais elle
a abolit l’esclavage).

Dans les années 1830-1840 : les Etats esclavagiste se plaignent de la fuite des esclaves du Sud vers le
Nord. Nord où la cause abolitionniste est de plus en plus importante, notamment grâce à James
Brown (militant abolitionniste qui trouve un écho chez les intellectuels du Nord comme les
philosophes du Massachusetts).

Nouveau compromis : Henri Clay (fondateur du parti libéral) : Etats du Nord doivent refuser les
nouveaux esclaves et la Californie reste dans l’Union en tant qu’Etat libre et non esclavagiste. Les
nouveaux Etats du nouveau Mexique et de l’Utah. Cette question va enflammer le paysage politique.
Le parti Wing (composé de démocrate et de républicain qui ont fui le populisme d’Andrew Jackson)
devient moribond dans les années 50. Dans les années 54 : naissance du parti républicain composé
de libéraux et des démocrates anti-esclavagistes.

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En 1860 : Lincoln fait campagne pour ce parti et est élu en 1861 et le conflit éclate avec la prise d’une
ville en Caroline du Nord  conflit inévitable. Cette guerre de sécession est la fin du processus
révolutionnaire (période de gestation des USA).

d) La guerre de Sécession 1861-1865

Oppose un ordre nord abolitionniste vs un sud esclavagiste. Deux visions de l’Amérique après la
Révolution. Confédéré de l’Union vs une plus grande autonomie de l’Etat

États du sud agricole ont besoin de main-d’œuvre contre un nord plus industriel qui profite d’une
main d’œuvre régulière de l’UE. Caractère révolutionnaire de la guerre civile.

Une des premières guerres industrielles : enjeu capacité à détruire l’ennemi par production armes et
munitions. Guerre de la modernité contre une forme d’archaïsme. La majorité des habitants blancs
du sud (8,5 millions) ne possèdent pas d’esclave, juste 400 000 en possèdent.

Dès 1835 : question de l’esclavage saisie par Tocqueville qui avait craint une sécession et cette guerre
civile. Défaite des 11 États du Sud consacre la victoire de l’union sur la confédération et donc le
succès d’Alexander Hamilton sur les défenseurs des États en particulier Patrick Henry plus que
Jefferson positionné contre l’esclavage.

Les années 50-60 corresponde à la fin de la construction de l’Etat moderne. La Caroline du Nord
abandonne la nécessité de propriété pour l’accès au suffrage (1856).

Assassinat Lincoln : conclusion  dernier père fondateur des États-Unis

II. France, Révolutions et parachèvement de la construction de l’État moderne (Fin


XVIIIème siècle-XIXème siècle)

Révoltes urbaines qui remettent en cause rapport du travail et les privilèges de la société d’ordre.

Echec de la monarchie dans son effort de rationalisation. Révolution parachève un État centralisé et
plus particulièrement lors de l’époque napoléonienne.

A. L’œuvre de la monarchie parlementaire (1789-1792)

A l’issue de la révolution américaine, la couronne a accrue sa dette, se pose donc la question d’un
nouvel impôt  du consentement à l’impôt. Monarchie absolue : forme de non-modernité de l’État
car ne pouvait lever un impôt sans consentement des français. Volonté de Louis XVI de réunir les
états-généraux mettant fin à la monarchie absolue. Le roi réunit une représentation incomplète de
ses sujets afin d’obtenir un consentement à l’impôt.

Assouplissement de la monarchie absolu : rôle de Malesherbes et Franklin (dirige la bibliothèque qui


sert de censure, fidèle à Louis XVI car est son avocat et sera lui aussi guillotiné) font pression sur le
roi pour mettre fin à l’édit de Fontainebleau, et en 1787 louis XVI publie un édit de tolérance mettant
fin au caractère absolue du catholicisme  les autres cultes sont tolérés.

39
Réunion EG, nait du constat de la vacuité des caisses de l’État et l’incapacité à lever un impôt sans
l’accord de la population  essoufflement de la monarchie absolue.

Janvier 1789, campagne électorale et rédaction des cahiers de doléances occasionne une fièvre de
l’expression. Auprès du prête qui sait écrire ou auprès des clercs de notaire ou d’avocat qui font faire
office de secrétaire pour rédiger ses cahiers de doléances. Lorsqu’il y a réunion des EG il y a
consultation des sujets. Dans cette ambiance de janvier 1789, multiplication des libels qui poussent à
l’interrogation politique : « Qu’est-ce que le Tiers-Etat » de Sieyès  pensée révolutionnaire :
l’accession du Tiers-Etat aux affaires.

La réunion des Etats-Généraux se transforme en Assemblée Nationale depuis le Serment du


Jeu de Paume du 20 juin. Puis les évènements de l’été (grande peur, prise de la bastille,
destruction de la barrière des fermiers généraux, abolitions des privilège et DDHC) 
Logique révolutionnaire : événements qui s’enchaine et dynamique révolutionnaire →
volonté d’un changement globale. La société de la première puissance mondiale qu’est la
France à l’époque est en train de se transformer.

Ces événements  fin de la société d’ancien régime , fondé sur l’inégalité entre les ordres +
proclamation de la souveraineté populaire : désir de rationalisation et d’unification (pensée
des Lumières)
Parallèlement aux événements parisiens et versaillais on a à partir du mois de juillet une
grande peur qui s’installe dans les campagnes. Cela va avec la peur des parisiens que le roi
envoie des troupes dans Paris (destruction de la barrière des généraux le 12, Desmoulins en
amène à chercher des armes et de la poudre le 13). Peur d’une réaction seigneuriale. Peur
que les seigneurs demandent de payer plus de taxe de sens et de chambards (impôts
seigneuriaux). En réaction, les paysans prennent les châteaux et cherchent les chartriers 
révolte fiscale contre l’impôt seigneuriale. C’est cette peur qui va pousser la noblesse a
proclamer l’abolition des privilèges le 4 aout. Transition de la seigneurie à la propriété.

Le 4 aout met fin à la société ancienne, la DDHC fonde une nouvelle société 
C’est donc cette déclaration qui fait révolution et qui irrigue par sa porté universelle les 4
autres révolutions (mexicaines, russes et chinoise. Fonde notre contemporanéité. Fonde le
caractère universelle de la RF.

DDHC : inspiration est libéral. Notamment dans les art 4,5 et 17. Elle reprend Locke dans
son art 2 (propriété naturel et donc inaliénable). Rôle de la loi qui y est consacré 
émanation du peuple. Loi est le cadre où la liberté peut s’épanouir. Conception romaine du
droit et fonde une partie de la conception européenne du droit. S’oppose à la vision anglaise
qui se construit par la JP et l’usage. Le rapporteur du texte devant l’assemblée constituante
est le garde des sceaux : Jérôme Champion de cicé. Rédacteur : Jean-Joseph Mounier
(rédacteur des 3 premiers articles). Texte souvent modifier avec des débats intenses. Ainsi,
les auteurs sont plus les députés que des auteurs précis. Il s’agit bien d’un texte collectif.
Influence de rousseau pas si présente que ça. Le texte émane de la représentation du
peuple et non pas de la démocratie direct. Influence de Rousseau se fait ressentir auprès
des jacobins et des montagnards. Le texte est celui d’une bourgeoisie libérale et
universaliste (Jean Touchard, Histoire des idées politiques).

Constitution : élaborer par l’assemblée constituante. Après la fin des travaux sur la
Constitution des USA. Achevé en 1791. Elle met en place une monarchie constitutionnelle
qui s’appuie sur la séparation des pouvoirs (Montesquieu).
L’exécutif est confié au souverain qui possède une avantage certain  droit de veto. Droit de
veto pour bloquer le processus législatif qu’il va se servir à plusieurs reprises.
Pouvoir législatif : 1 chambre (uni caméraliste) : l’assemblée législatif. Les députés sont élus
au suffrage censitaire et non universel, sacre de la bourgeoisie, cela se terminant pour eux

40
par la prise de pouvoir d’un tiers Etat marchand et bourgeois. Mais avec une faiblesse : son
action repose sur l’adhésion du pouvoir exécutif (roi).
Influence anglaise même si le RU ne possède pas de Constitution véritablement.
Louis XVI freine la mise en place des décisions de cette assemblée. L’adhésion de l’exécutif
fait tout de suite défaut, y compris sur la mise en place de la Constitution du fait que
l’assemblée mette son veto sur le retour de ses frères (comte D’Artois et le compte de
Provence  l’armée des princes).

Constitution civil du clergé : pas faire preuve de richesse → idéal de l’Eglise : proche du
peuple ayant porté allégeance à la Nation et en contribuant au financement de l’Etat.
Biens de l’Eglise sont expropriés et deviennent des biens nationaux. Vendu sous leur prix
pour renflouer les caisses de l’Etat  aller chercher l’argent là où il est dans une conception
libérale et bourgeoise. L’Eglise est le premier propriétaire de l’Etat mais ne contribuait
qu’assez peu à l’effort national  chaque année l’Eglise décidait ce qu’elle donnait à la
couronne par le don gratuit. Cette question ce pose au moment de la création d’un nouvel
impôt.
Biens de l’Eglise sont expropriés, l’Etat s’en saisissent, les prêtes deviennent des
fonctionnaires. Mesure fait beaucoup de bruit, ainsi une commission est réuni l’automne
1789 → réunis des députés, avocats jeancéniste (mouvement religieux au sein de l’Eglise
catholique qui nait au 17ième siècle de Jean-Chenus né en Hollande, notamment à Port-
Royal → volonté de revenir au consigné de Trend, arme de la contre-réforme. Volonté de
revenir à une foi plus intime plus intime, solitaire, pauvre → condamné car rejet l’idéal de
déterminisme propre au calvinisme. Un certain nombre de catholique restent proches de ce
mouvements et un nombre importants d’entre eux sont députés. C’est eux qui rédigeront
cette constitution civile du clergé (décembre 1789, voté en juillet 1790). Louis XVI est
embêter par ce texte car Pie VI est outré par ce texte car il soumet le clergé français non
plus à la seule autorité du Pape mais au peuple français. Cependant, Louis XVI décide de
promulguer cette constitution le 24 aout 1790. Les évêques doivent prêter allégeance et
fidélité à l’Etat, ils deviennent fonctionnaires et élus par des électeurs. Ils peuvent se marier
et de dépendent plus du souverain pontife. Ils ne vont dépendre du Pape en ce qui concerne
la doctrine. 40 évêques font refuser ainsi que plusieurs milliers de prêtres (prêtres
réfractaires, notamment dans l’Ouest de la France). Divise les français plus que les unis.

Monarchie parlementaire  Réforme administrative : construction qui fait suite à la


construction de la monarchie et fonde l’Etat moderne français.
L’Assemblée constituante réussi là où la royauté a échoué. Volonté de faire table rase de ce
qui existait. Tocqueville : effort d’unification, de centralisation avait commencé avec la
monarchie absolu et les intendances mais lié à la force de l’Etat royal (évolution en fonction
de la force du pouvoir royal). 
Dès l’automne 1789 : les députés s’attellent à cette tâche d’unification et de centralisation du
pays afin d’assurer une égalité entre tous les territoires et en gommant tout ce qui est attrait
à toute forme de privilège → réforme territoriale par le département (15 janvier 1790) (taille
identique où le chef-lieu est joignable par une journée de cheval maximum). Dirigé par un
conseil de 36 membres élus.
Chaque département est plus plusieurs districts, divisé en canton avec plusieurs commune
(conseil municipal). Ville de plus de 25 000 habitants sont divisé en section. Chaque territoire
est indépendant et possède une légitime équivalente  représenté à l’assemblée.
Tolérances pour les particularités locales si elles sont rationnelles mais pas de libertés
particulières car synonymes de privilège. La création des départements se fait en
contradiction avec l’ensemble des constructions précédentes qui souvent étaient le fruit de
l’Histoire voir de la confrontation entre le pouvoir royal et les pouvoirs locaux (acte d’union de
certaines provinces  traité de Vannes de 1532).

Réforme judiciaire :

41
Ensemble du système judiciaire est réformé. Les parlements n’ont plus d’existence. Suit le
même principe que la réforme administrative  les juges sont élus. Juge de paix à l’échelle
du canton, juge civil à l’échelle du district, juge criminel à l’échelle du département.
L’accusateur public est élu tout comme les juges de la Cour de Cassation. Seul le
commissaire qui saisit l’accusateur public est nommé par le Roi. Volonté de mettre en avant
le pouvoir des citoyens et la représentation dans le domaine judiciaire pour éviter l’arbitraire.

Réforme fiscale :
Question de la fiscalité est à l’origine même de la révolution via les Etats-Généraux 
comment soumettre l’assentiment de cette représentation à la création d’un nouvel impôts →
question de l’impôt est crucial. Les inégalités et le forte pression fiscale sont à la source du
mécontentement du peuple dans un Etat proche de la banqueroute.
Balance entre recettes et dépenses : 130 millions de livres de déficit, nécessaire de réformer
la fiscalité. 7 millions de foyers contribue à l’impôt les députés se saisissent de ce problème
dès l’octobre 1789.
Terme d’impôts est supprimé au profit de celui d’une contribution → consentement, adhésion
de ceux qui payent l’impôt. Parachèvement de l’Etat moderne car nie toute forme de réalité
vis-à-vis de l’impôt. Contribue à l’effort de l’Etat.
Nouveau système relativement simple. Ancien impôts pas abroger tout de suite, le temps
que les nouveaux se mettent en place. En novembre 1790 est fixé la première contribution
foncière. Elle regroupe les revenus propres à la terre. En février 1791, touche les sociétés
mobilières pour les biens mobiliers et des loyers 
3ième lois fiscale fixer en mars 1791 : relever des revenus du commerce et de l’industrie 
réforme rationnelle et égalitaire sur les territoires et les couches de la société. Permet de
lever des fonds pour financer des dépenses qui doivent désormais être budgété et
rationalisé. Adhésion des contribuables  problème. Logique de contribution : Adhésion de
la population à payer l’impôts. Afin de favoriser l’acceptation de ces contributions, leur
perception est confiée au commune. Or le personnel communale n’est pas forcément
compétent (savent pas lire ni écrire  remplacé). Les receveurs vont être élu, ce qui va
rendre la tâche impossible : comment contraindre à l’impôts vos électeurs. Dès 1791, l’impôt
rentre mal. Ainsi, les dettes de l’Etat ont du mal à être remboursé et des difficultés de
fonctionnement émergent.
Dès 1789, Vente des biens de l’Eglise sous forme de biens nationaux. Ils représentent 6%
richesses nationales, soit 2 milliards de livre. Sous couvert de l’assignat, l’acquéreur va
écrire son nom, payer en livre ou en or par n’importe quel citoyen. Or les impôts ayant du
mal à rentrer, l’assignat est devenue une véritable monnaie papier. Dès 1791, la blanche à
billet fonctionne plus nécessaire  inflation.

Réforme métrique :
Unification des unités de poids et mesures qui s’est avérés impensable à mettre ne place par
la monarchie 
Jefferson avait proposé une réforme identique devant le Congrès sans succès → permettre
le fonctionnement du commerce et asseoir l’autorité de l’Etat pour fixer l’assiette de l’impôt. 
Dès 1790, Talleyrand et Condorcet propose l’unité des poids et mesures sur l’ensemble du
territoire.
Problème : quel unité de mesure choisir ?
Unité de mesure sera une unité lié à la Terre. C’est donc l’unité bourratique  Unité de :
longueur d’un pendule qui oscille avec une demi-période d’une seconde : 993,9 mm actuelle.
Justification scientifique mais pas universelle car selon la latitude à laquelle on se trouve, le
pendule ne va pas osciller de la même façon.
Autre solution : quart du millionième de la distance entre les pôles 
Poursuivre tous les travaux du méridien qui ont été commencé dans cette deuxième partie
du 18ième siècle : voyage au Pérou ou au Pôle Nord  mais pas définitif avec des unités de
mesures non valide. Envoie de 2 scientifiques : Méchain et Delambre pour effectuer le calcul

42
de l’arc du méridien entre Dunkerque et Barcelone. Ce n’est qu’en 1795 puis en 1800 que le
mètre et le gramme seront adoptés. Dans Paris : mètre étalon
Réforme majeur de la Révolution de par sa portée universelle.

Réforme sociale :
Réforme du travail (nombreux députés sont des bourgeois qui souhaitent faciliter la
production et le commerce) → mettre fin aux règles inerrantes des corporations jugés trop
locale et complexe pour permettre un développement national et international. Les
corporations fixait les prix et donnait un statuts.
Jean Nicolas : Recru d’essence des révoltes urbaines (printemps 1789): révolte ouvrière de
la manufacture dans le faubourg Saint-Antoine pour lutter contre une baisse des salaires.  
La décision des députés de la constituante → faciliter les entrepreneurs qui vont ensuite
investir les sections et les clubs de réflexion : sans-culottes. Ils prennent la Bastille en 1789.
Viennent également du milieu ouvriers de l’Est de la France.

En 1791, Issac le Chapelier : mets fin aux corporations et à toute forme d’association
ouvrière et fin du droit de grève pour éviter les révoltes. Loi voté le 14 juin 1791 par
l’assemblée législative. Argument en s’appuyant sur Rousseau → nécessité d’un intérêt
particulier, d’un intérêt général mais pas d’intérêt intermédiaire
Victoire de la bourgeoisie entrepreneuriale est très mal accepté par le monde ouvrier.
Par ailleurs, il faut recontextualisé dans l’œuvre social de l’assemblée constituante qui était
pleine de bonne intention mais qui va peu œuvré pour la protection sociale. Dès 1789, un
comité dirigé par la Rochefoucauld devait émettre des mesures. Enfin, jusqu’à présent c’était
l’Eglise qui avait la charge des malades et des mendiants et existait dans chaque paroisse
des bureaux de charités qui avait pour tâche de redistribuer et protéger les plus vulnérables.
Pour les structures plus importantes comme les hôpitaux dans les grandes villes où les
hôtels d’invalides, un fonctionnement était assurés grâce à l’emploi de fond et de la taxe sur
les spectacles. La constituante tout en assurant un service publique de santé et la
redistribution des richesses a supprimé cette taxe sur les spectacles. Cela ruine le système
social et de santé → confié au commune les hôpitaux, les maisons d’invalide qui n’avait pas
le moyen de permettre le fonctionnement de ces structures. Surtout que les revenus suscité
par la vente des biens de l’Eglise ont été peu consacré à l’aide social. Dès 1791, malgré les
volontés émises, les œuvres sociales sont ruinés.

Question de la démocratie :
Si les réformes de la Constituante unifie, rationalise et clarifie l’action de l’Etat, il n’en
demeure pas qu’elle mais rate son rdv avec la démocratie. Elle reste bourgeoise. Elle
supprime les ordres mais ne fait rien pour les classes populaires. Ainsi, elle distingue 2 types
de citoyen :
- Citoyen actif qui paye un impôt direct égal à 3 journées de travail 
- Les autres
Robespierre et l’abbé Grégoire ont défendu dès le début la mise en place d’un suffrage
universel. Adopté le 29 septembre 1789.
Ce sont les citoyens actifs qui vont élire des délégués parmi ceux qui payent un impôt d’au
moins 10 journées de travail.
Délégués ne représente plus que 50 000 personnes. Ces délégués élisent les députés. Pour
pouvoir prétendre à la députation il devra s’acquitté d’un impôt de 5000 livres  et être
propriétaire d’un bien foncier. Cette clause est violemment attaqué à l’assemblée, dans les
journaux (plus nombreux). Cette clause du marque d’argent est abrogé le 27 août 1791.
Cependant, demeure la distinction entre 2 types de citoyen. Le corp de citoyen représente 7
millions de personnes dont sont exclus les femmes. Citoyens actifs (4,3 millions) passif
( droit naturel et civil 3 millions  très nombreux dans les campagnes et le petit peuple de
Paris. Seul les contributeurs participent au jeu démocratique mais démocratie incomplet car
½ ne participent pas.
43
1791  : avec la mise en place de la monarchie constitutionnelle, des dysfonctionnements
apparaissent. Le Roi ne joue pas le jeu et s’enfuie (fuite à Varenne, 21 juin 1790  Ossouf :
basculement de la Révolution  mise en échec de la monarchie constitutionnelle).
Les contributions ne rentrent pas ou pas et la constitution civile du clergé est mal accepté
dans les départements catholiques. S’ajoute la manifestation du 17 juillet 1791 ave la
fusillade du Champs de Mars pour manifester contre le Roi. Ordre est donné de tirer sur la
foule par Lafayette. Scission du Tiers-Etat entre les classes populaires et les bourgeois.
Républicains démocrate soutenu par le peuple et une assemblée qui est acquise à la
nouvelle constitution est donc à une assemblée parlementaire.
Durant l’année 1792, la défiance envers le Roi s’accroît, sachant que celui-ci mobilise son
veto et participe au déclenchement de la guerre avec son beau-frère. Guerre déclarée en
avril 1792  renversement de la monarchie le 10 août 1792.

B) L’œuvre de la République et du Consulat

La monarchie constitutionnelle telle qu’elle se met en place échoue du fait de la non-adhésion du roi
et la fuite à Varenne. Basculement car la monarchie constitutionnelle apparait invalidé par le roi lui-
même. Défiance à l’égard du roi ce qui crée une séparation entre le Tiers-Etats (du fait des
événements de l’été 1791, où la garde nationale tire sur les révolutionnaires souhaitant la
destitutions du Roi). Club des jacobins et des cordeliers sont constituer de montagnards 
deviendront les sans-culottes. Investissent la commune de Paris. Ils décident avec Danton en tête, de
faire tomber le roi avec la prise des Tuilerie du 10 aout 1790  humiliation du roi, garde suisse
massacré. Journée du 10 août se déroule dans un contexte de guerre.

Après le 10 aout, l’assemblée législative ne peut plus fonctionner puisqu’il n’y a plus de pouvoir
exécutif. Nouvelle élection au suffrage universel restreinte (2-6 septembre 1792, participation faible
(11%)). 749 députés sont élus dans cette Convention nationale qui sert de Chambre constituante.

Contexte obsidionale : sans-culottes ayant peur d’une intervention armée des autrichiens et des
prussiens vident les prisons et se livrent à un massacre  massacre de septembre. Responsabilité de
Danton (homme fort du pouvoir provisoire). Tant que les armées de la Révolution ne sont pas
victorieuse  peur. Victoire de Valmy (21 septembre 1792). Danton proclame la 1er République
française le 22 septembre 1792. Temps des réformes s’estompe au profit de la guerre. Comment
pérenniser les œuvres de la Révolution dans un contexte de guerre Innove en terme de démocratie  :
rapidement pour peu de temps.

Urgence intérieur : que faire du Roi ?  dès l’automne : procès du roi qui aboutira en janvier 1793 à
la condamnation à mort. 21 janvier 1793 : roi guillotiné. Provoque l’entrée en guerre de l’ensemble
des monarchies voisines (rejoint par RU, Espagne, et Sardaigne).

Gouvernement révolutionnaire de la Convention se forme en comité exécutif pour agir rapidement.


L’exécutif est dans les mains d’un comité du salut public + un comité de sureté général pour punir les
forces de l’intérieur. Pour lutter contre le danger extérieur  levé en masse (300 000 citoyens
doivent aller combattre aux frontières). Feu au poudre à l’ouest (Vendée militaire  paysans
refusent et massacrent des agents Républicains, en mars).

Girondin : porte la responsabilité de l’entrée en guerre un an plus tôt et sont balayé par l’entrée des
sans-culottes à l’assemblée le 2 juin 1793 et seront condamnées par un vote.

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1er réalisation : Constitution de l’an 1 (22 septembre 1792, voté le 24 juin 1794). Constitution
démocratique, d’inspiration Rousseauiste. S’il existe des représentants qui sont réunis en corps
législatif ou Assemblée Nationale alors toutes les propositions de lois doivent être validé par les
Assemblées primaires (conciliation de démocratie direct et représentative). Ces assemblées sont la
réunion de 40 000 citoyens qui se réunissent dans leur chef-lieu de département respectif et valide
les textes du corp législatif.

Suffrage universel  fait date

L’exécutif es t dans les mains d’un conseil exécutif dont les membres sont proposé par les
assemblées primaires, il est responsables devant le corp législatif et ne fait que mettre en œuvre les
lois votés par les assemblées. Nomme les fonctionnaires et les surveillent lorsqu’ils ne sont pas élus.
Juges ne sont plus élus mais nommés par le Conseil Exécutif. République Française cherche à trouver
sa propre voie de la démocratie dans une grande nation. Constitution démocratique, déconcentré et
fait fit de la séparation des pouvoirs. S’inscrit dans un pur droit du sol  toute étranger vivant en
France depuis 1 an peut accéder à la nationalité française s’il le demande + toute personne jugée ami
de la démocratie peut la demander (Washington, Paine).

Mais jamais mise en place du fait de la gravité des événements  guerre civile et à l’étranger.
Démocratie entre parenthèse  Terreur en 1794.

Loi qui vont dans le sens du peuple (grâce au peuple de Paris qui intervient et rentre dans la
Convention) :

- Loi du maximum : suite aux crises alimentaire, de subsistances  prix maximum. 4 mai
1793 prix du blé bloqué puis touche tous les produits alimentaires en septembre. Intervient dans
l’économie, le jeu de l’échange. Rupture par rapport aux libéralisme outre-manche. Plus encore
qu’Hamilton (protectionnisme).  mesures d’urgences

- Abolition de l’esclavage  société des amis des noirs (composé de Girondins, Mirabeau,
Sieyès, Lafayette) fait pression dès 1789 pour que l’esclavage soit abolie. Le club Massiac (groupe de
pression des planteurs de Saint-Domingue s’y opposent). Déclaration de la République provoque des
troubles des populations métisses à Saint-Domingue, Guadeloupe et Martinique. Gouverneur du
Nord décide de l’abolition de l’esclavage dans sa colonie en août 1793, sous-pression des révoltes
des esclaves. Son collègue de la partie sud fait de même en septembre 1793. 16 pluviôse an 2, 4
février 1794, la convention vote un décret qui généralise cette abolition. Les nouveaux affranchis
accèdent directement à la citoyenneté française. Progrès ! Fait retentir cette abolition aux USA.

- Changement de calendrier : œuvre de Fabre d’églantine proche de Danton et Desmoulins.


Commence le 22 septembre 1792 mais mis en place à partir d’octobre 1793. Mettre fin au calendrier
chrétien. Cambute de 10 mois dont les jours et les mois sont tirés de l’activité agricole et au climat.

- Culte de l’être suprême : pensée par Robespierre (franc-maçon)  impossible de créer une
Nation sans transcendance. Révolutionnaire sont déiste. Mener un culte sur un être suprême
influencer par l’ésotérisme franc-maçon. 8 juin 1794 première et seule réunion de culte, un mois
avant la chute de Robespierre.

Chute des montagnards (26-27 juillet 1794) où la Convention met fin à la démocratie, elle-même
mise entre parenthèse du fait de la Terreur. 22 aout 1795 : vote sa deuxième constitution.
Thermidoriens (alliance de la bourgeoisie et d’anciens montagnards des personnes qui remettent en

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cause Robespierre)  Instaurent une République bourgeoise : équilibre pour mettre fin à la
Révolution. 2 chambres constituent le législatif (conseil des 500 et un conseil des anciens  chambre
haute et chambre basse). Exécutif au main de 5 directeurs nommé par les assemblées  directoire.
Assemblée primaire ne sont pas supprimés mais ne font que nommé les députés et ne sont consultés
pour la rédaction de la loi  République devient purement représentatif. Plus un suffrage universel
mais uniquement ceux qui payent l’impôt. Le principal rédacteur , Boissy d’Anglas considérait que
seuls les propriétaires pouvaient gérer le pays du fait de leur qualité de propriétaires il avaient
conscience de la responsabilité et de la gestion du pays. Constitution précédé par une DDHC.
Convention se sépare en 1795 et les 2 assemblées les replace  Régime du directoire, régime fragile
(soumis à la corruption et aux coups de butoir des royalistes et les jacobins qui ne désarment pas
soutenu par les sans-culottes  tentent de reprendre le pouvoir). Dure 4 ans. Principal tâches :
résoudre les problèmes financiers du pays. Réussi à remplir les caisses du fait des conquêtes
militaires. Tel la République romaine, elle ne tient que par l’équilibre et le succès des généraux –
inflation de l’importance des généraux de l’armée de la République. 9 novembre 1799, coup d’Etat
de Bonaparte.

Réforme constitutionnelle : supprime les 5 directeurs par 3 consuls dont seul le premier a le pouvoir
 objectif mettre fin à la Révolution en validant ses constructions et en les rendant durable.

S’emploi aux dernières réformes qui donnent naissances à la France moderne.

Réforme du Consulat :

- Administrative (février 1800) : Déconcentre l’autorité de l’Etat dans les départements en


créent les préfets. Deviennent les armes d’un pouvoir centralisé  République centraliser. A
l’échelle de chaque département, le conseil général composé de 24 personnes sont nommés
par le préfet  rôle budgétaire et fiscales. Conseil de préfecture a un rôle judiciaire, devient
un véritable tribunal administratif, le plus important du département. Les districts
deviennent des arrondissements, chacun doté d’un sous-préfet. Les communes sont dotées
d’un conseil municipal et d’un maire, les villes de plus de 5000 habitants sont dotés d’un
commissaires de police. Paris est divisé en 12 arrondissments ayant chacun son maire et 1
conseil d’arrondissement. Un préfet de police s’occupe de l’ensemble de la sécurité dans la
capitale. Confirme la centralisation et abolie la démocratie locale. L’objectif est d’assurer une
égalité territoriales et d’accélérer la transmission d’information et la prise d’une décision
venant de Paris.
- Réforme monétaire (18 janvier 1800), groupe de banquier crée la banque de France et en
1803, monopole de l’émission de billet. Avant question monétaire jamais résolue depuis les
assignats. Planche à billet pour mener les réformes et payer les salaires dont l’assignat ne
vaut plus rien. Français rétif à la monnaie papier. 4 avril 1803 : met fin à l’assignat et le
remplace par une nouvelle monnaie indexé sur l’or et l’argent : franc germinal (monnaie
forte jusqu’à la première guerre mondiale)
- Question religieuse : Mettre fin aux guerres de vendéens et la Chouandrie + situation des
prêtes assermentés et réfractaire. Pour mettre fin à l’hostilité des catholiques de l’ouest et
du Sud-Ouest fidèles aux papes (terreur blanche). Signe un nouveau concordat avec le Pape
Pie VII, signé le 15 juillet 1801. Prête et évêque demeurent des fonctionnaires de l’Etat mais
ils sont nommés par le gouvernement et doivent prêter serment de fidélité aux régimes
(maintien des principes de la Constitution civile et du clergé). Double autorité : doctrine
pontificale mais chargé de suivre les recommandations de Rome au niveau spirituel. Régime

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concordataire est validé par la loi du 8 avril 1802. Inscrit les règles qui concerne le
protestantisme et l’année suivants la religion juive. 1 seul type de clergé : plus de différence
entre prête assermenté et réfractaire. Pape ayant signé le concordat, les prêtes acceptent le
Concordat. Ne subsiste qu’un petit nombre de réfractaires dans le Poitou. Aujourd’hui, dans
3 départements  Concordat.
- Réforme de l’éducation et de la santé : pour former une élite de fonctionnaire lettré et
compétent, mais aussi des ingénieurs, Bonaparte crée les lycée (nom de l’école d’Aristote) (5
mai 1802) à partir des écoles centrales crée par le directoire en 1795. 1 lycée par
département dans la préfecture et en 1803 : 11 nouveaux lycées impériaux pour former
l’élite de la France. Régime du directoire met en place une véritable politique social. Par la loi
d’octobre 1797 : restitue les biens spolier ayant appartenus aux hôpitaux, nommé hospice
civile. L’administration de celles-ci est confié aux municipalités et aux départements. Mais en
absence de moyen, y allouer le produit des taxes sur les spectacles comme c’était le cas dans
l’Ancien Régime et y adjoint les produits de l’octroi de Paris. Rompt avec les décisions
révolutionnaire car confit une partie de la charge des politiques sociales aux congrégations
religieuses. Dans les faits, l’assistance publique ne se met en place que sous le Consulat et
sous l’initiative des préfets.
- Réforme du livret ouvrier : face à l’industrialisation et dans le but de pérennisé un salariat
prompt à se révolté. Mettre fin au nomadisme ouvrier et surveiller ce monde des sans-
culottes et ouvriers. Renforce la loi le Chapelier  interdiction des associations ouvrières +
impose livrets ouvriers (déposé lors de l’embauche à l’employeur, informer des congés les
institutions communales et préfectorale). Limite la liberté des ouvriers. Date de 1803,
jusqu’en 1908
- Réforme du Code civil : (4 jurisconsultes : Trochet, juriste parisien ; Bigot de Préameneu,
droit breton et 2 spécialistes du droit romain : Portalis (Provence) et Cambacérès,
Malville(Aquitaine)). S’agit de finaliser un travail de plusieurs décennie pour faire un seul doit
pour l’ensemble des français. Fin d’un mouvement commencé dès le 13 ième siècle. Fin d’un
travail de rationalisation. Commencé en avril 1794 et va durer 10 ans. Promulguer le 21 mars
1804 est la synthèse de la coutume de Paris avec des apports bretons et du droit romains
(Bordeaux et Aix). Filiation importante avec le droit romain. Tient compte des décisions
révolutionnaire. Devient la Constitution civile de tous les français et va influencer de façon
importante les législations des pays voisins, même encore aujourd’hui.
- Création de la légion d’honneur (19 ami 1802), ordre de distinction pour ceux qui ont œuvrer
pour la gloire de la Nation.

Napoléon 1er est couronné le 2 décembre 1804 : sert de fossoyeur de l’idéal démocratique et de la
consolidation de l’Etat  synthèse des décisions et de avancées de la Révolution. La France est
définitivement moderne avec une administration puissante, société contrôlé et mode de
fonctionnement centralisé l’impôts y est consenti. Prix à payer : fin de la démocratie.

La RF et l’Empire ont permis la régulation et la transparence de l’Etat grâce au peuple et sa


représentation. P. Rosanvallon : par cette représentation et cette pression, l’Etat va cesser d’être en
dehors de la société.

A la fin du 18ème : opacité et fermé de l’Etat n’est plus accepté par le peuple.

Restauration bénéficie de l’ensemble de ces apports administration et va les compléter. 1814 :


assemblée vote le budget. Nécessité de planifier la dépense permet de s’en assurer. Porte sur les

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budgets de 7 ministères (52 sections en 1827 et 933 en 1911). Budget voté par LF devient le miroir
des activités de l’Etat et symbolise la réalisation d’un Etat fiscal et régulier. Etat moderne en France
mais plus un Etat contraignant et punissant la société de son sommet. Avec cette pratique régulière
du budget, la société peut s’approprier l’Etat, via la représentation nationale. Dès 1814, les révoltes
fiscales disparaissent. Etat moderne plein et entier.

A face à face de l’Etat avec la société se substitue au 19ième siècle : un face à face de la société avec
elle-même. Résistance de la société

On peut parler d’un Etat fort du peuple et non plus face au peuple.

C) L’œuvre de la II République

Après la Restauration et la monarchie de Juillet  Retour de la République et son idéal comme une
impérieuse urgente. Pour valider Rosanvallon, la révolution de 1848 n’est pas du à la création d’un
nouvel impôt mais est dû à une crise économique qui a coupé la monarchie libérale avec la société.
De ce fait, Louis-Philippe tombe sur un problème économique et social où la problématique de la
lutte des classes est plus forte. Journée de février sont des journées révolutionnaires car les
vainqueurs (républicains libéraux ou républicains plus généraux et des socialistes) ont la volonté de
répondre à la problématique sociale : question du chômage atteint un niveau inégalé. Dès le 25
février : principe du droit au travail sont proclamé. Face à un chômage de masse pour la première
fois et des milliers d’ouvriers battent le pavés de Paris. 1 er proposition des socialistes : faciliter la
création des ateliers sociaux (coopérative de production pouvant se passer d’un patron et d’un
capital privé par une subvention de l’Etat). Mais pas retenu, la place des ateliers nationaux perçu
comme les héritiers des ateliers de charités qui existaient pendant la monarchie de Juillet.
Consistaient à ouvrir des chantiers de travaux publics d’importance secondaire afin que les chômeurs
ne demeurent pas inactif et soient un peu rémunérés par l’Etat, le temps que la crise s’estompe.

26 février : abolition de la peine de mort pour des raisons politiques

2 mars : journée de travail limité à 10 heures

Entre le 4 mars et le 27 avril : principe puis le décret sur l’abolition de l’esclavage sont adoptés.
Schoelcher ne fait que porter des revendications des ultra-marins.

23 avril : députés de la constituante sont élus au suffrage universel. Majoritairement des républicains
modéré et des socialistes (Raspail). 4 juin : élection partielle : V. Hugo, Proudhon ou Louis-Napoléon
Bonaparte. La rue n’est pas inactive puisque des manifestations avec un caractère insurrectionnelle
 report des élections de la Constituante ou celle du 15 mai du fait de la rivalité entre Barbes et
Blanqui. Réunions en plénière le 4 mai et proclame officielle la République. Le 21 juin 1848 : les
députés décident de fermeture les ateliers nationaux pour des raisons budgétaires  insurrections
des ouvriers de ces ateliers nationaux écrasé dans le sang par le général Cavaignac. Répression : 3000
et 5000 morts, 1500 fusillés sans jugements, 30 000 condamnés dont 11 déportés en Algérie. La
Constituante poursuit ses travaux sur le sang des ouvriers des ateliers nationaux et le 10 décembre:
Louis -Napoléon est élu président au suffrage universel. Au printemps 49 : constitution terminé. Au
mois de mai, nouvel élection : parti de l’Ordre (Thiers, Tocqueville, Guizot) à la place des Républicains
modérés, s’opposent au Président qui abuse du référendum plébiscitaire pour éviter le Parlement.

2 décembre 1851 : abrogation de la Constitution  Coup d’Etat

2 décembre 1852 : Louis-Napoléon Bonaparte se fait proclamer empereur  ouvre le Second


Empire.

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