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Introduction générale
Le passage pour l’Algérie d’une économie dirigée vers une économie de marché a
nécessité l’évolution de son système de financement. Cette évolution fait apparaître deux
périodes caractérisées par deux systèmes économiques et financiers distincts. La première
période s’étale de l’indépendance jusqu’à 1988, où l’époque d’une économie planifiée,
caractérisée par une prédominance de l’Etat et des banques dans le financement de
l’économie. A la fin des années quatre-vingt, ce système a montré ses limites et son
inefficacité. Il a eu pour conséquences, essentiellement, le gaspillage des ressources,
l’apparition d’une énorme dette interne et externe, une offre incontrôlable de la monnaie
suivie d’un accroissement de l’inflation. Ce constat a incité les pouvoirs publics à revoir en
profondeur le système financier dans sa composante et ses modalités de fonctionnement.
Par conséquent, les entreprises du secteur public dont la situation financière était fragile
se trouvent abandonnées par l’Etat qui les livre aux aléas du marché où la concurrence et les
règles de commercialités sont les principales caractéristiques. Dans le but d’améliorer la
performance de ces entreprises, un important programme de privatisation a été lancé par les
pouvoirs publics en utilisant différentes méthodes de privatisation dont la privatisation par le
biais de la bourse. La bourse des valeurs mobilières, fournissant un accès plus facile au capital
Introduction générale B
des entreprises souhaitant se financer par l’émission de titres, devient alors incontournable. La
souscription ou l'acquisition de ces titres par le public constitue l'introduction de l'entreprise
en bourse.
L'introduction en bourse est considérée comme une étape majeure dans la vie d’une
entreprise. Elle lui assure une rentrée importante de fonds, elle accroît la notoriété et le
pouvoir de négociation vis-à-vis des divers partenaires, facilite la mobilité du capital, favorise
les stratégies de croissance externe et le contrôle des dirigeants. Cette opération n'est
cependant pas sans contraintes, elle est consommatrice de temps et d'énergies et génère un
coût supplémentaire pour l’entreprise. Elle astreint à distribuer régulièrement des dividendes,
et à répondre à des exigences de transparence et de conformité aux prévisions. Faute de quoi
et à certaines conditions, il en découle une modification des données de l'environnement de
l’entreprise. Ces avantages et inconvénients ne sont pas sans influence sur les choix
stratégiques des dirigeants et sur la performance.
Mais, la performance a toujours été un sujet controversé. Chaque individu qui s'y
intéresse (chercheur, dirigeant, client, actionnaire ou autres) l'aborde selon l'angle d'attaque
qui lui est propre (performance financière, économique, stratégique, sociétale et autres). Pour
la présente recherche, il est choisi de s’intéresser essentiellement à sa dimension financière.
Il faut, dés lors, affiner une hypothèse principale et quelques hypothèses secondaires,
pour les confronter à la réalité afin d'apprécier leurs capacités à répondre aux questions citées
auparavant :
Les hypothèses secondaires qui découlent de cette hypothèse principale sont les
suivantes :
- L'introduction d'une entreprise en bourse lui offre maints d'avantages. L’entreprise examine
plusieurs facteurs avant de prendre la décision de s’introduire en bourse, car cette dernière
engendre un certain nombre de changements parfois radicaux dans sa structure et ses relations
avec ses différents partenaires aussi bien internes qu’externes.
- L’introduction en bourse contribue à l’amélioration de la performance de l’entreprise cotée.
- Plusieurs critères et approches tendent à mesurer la performance de l’entreprise.
- La performance des entreprises cotées à la bourse d’Alger se dégrade après leur introduction
en Bourse.
Or, si l’Algérie s'est aujourd'hui dotée d'une bourse, dont l'organisation et les règles de
fonctionnement ont été mises en place, celle-ci souffre cependant toujours de son étroitesse à
cause du faible nombre d'entreprises qui y sont cotées. En effet, après le retrait en fin 2006 de
l’action d’Eriad-Sétif, la cote officielle ne compte plus que deux titres de capital négociables,
en l’occurrence ceux de l’EGH El-Aurassi et du groupe pharmaceutique Saïdal et de trois
titres de créances à savoir Sonelgaz, Algérie Télécom et Air Algérie. Tandis qu’une économie
puissante, performante et compétitive ne peut exister sans un marché boursier efficace. L'une
ne va sans l'autre. Un marché boursier ouvert constitue, alors, la clef de voûte de tout système
financier évolué. Ainsi un marché boursier efficace ne peut exister sans un nombre important
d’entreprises cotées. Ce qui révèle l’importance du choix de la présente recherche.
Ainsi, ce travail entre dans le cadre du souci, à savoir, orienter la recherche vers des
sphères très souvent négligées par plusieurs études qui se sont intéressées à la contribution du
marché financier algérien au financement et développement de l’économie algérienne et ne
pas trop s’intéresser à l’impact de ce dernier sur les entreprises intervenantes dans ce marché.
En effet, on veut orienter cette étude vers une vision microéconomique plus que
macroéconomique. Par ailleurs, on vise par la présente étude à vérifier si l’impact de
l’introduction en bourse d’Alger contribue, de prés ou de loin, à la réticence des entreprises
non cotées de s’introduire en Bourse.
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Pour bien mener la présente étude, les méthodes adoptées sont la méthode descriptive,
analytique et celle de l’étude de cas.
L’étude concerne uniquement les entreprises qui ont été introduites en bourse à travers
l'émission et la souscription des titres de capital, les titres de créances ont des caractéristiques
différentes et nécessite une étude spécifique. Donc, les entreprises retenues dans cette étude
représente toute la population qui est au nombre de trois : le groupe Eriad-Sétif, le groupe
Saïdal et l’entreprise de gestion de l’hôtel El-Aurassi.
— Le premier chapitre se compose de trois sections. D’abord, il est apparu important, dans la
première section, de faire le point sur la bourse des valeurs mobilières en rappelant sa
définition, son rôle et son fonctionnement notamment les principaux critères qui permettent de
l’évaluer.
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