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Cours de Droit Administratif - Ulc
Cours de Droit Administratif - Ulc
2014
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Titre premier : Généralités sur le droit administratif
Introduction :
Le droit administratif est un droit réputé difficile car régissant l’action quotidienne,
multiforme, des administrations publiques (Etat, collectivités territoriales, établissements
publics) par la mise en œuvre de moyens juridiques et humains propres à leur permettre de
satisfaire l’intérêt général (J.C.Ricci, Préface du « droit administratif général » 3è édition
2009). Le droit administratif renvoie naturellement à l’« administration », ce qui induit qu’il
va être question des règles et des principes juridiques applicables à l’administration, c’est-à-
dire aux personnes publiques.
Essai de définition.
Ainsi présenté, le droit administratif présente cette particularité d’être mal aisé à définir.
Cependant on peut tenter de le définir comme étant le droit applicable aux relations juridiques
dans lesquelles est présente au moins une personne publique, lequel comporte des règles
exorbitantes de droit commun. Il est donc le droit de la puissance publique. Cette définition
appelle les observations suivantes :
1°)- l’unité du droit administratif viendrait de l’unité de ses sujets : les personnes publiques.
Cependant, il faut relativiser cette approche car ces personnes publiques, bien qu’elles soient
soumises au droit exorbitant avec exercice de prérogatives de puissance publiques, peuvent
également, dans certaines circonstances être soumises au droit privé.
2°)- la jurisprudence administrative admet l’application de ces règles exorbitantes (de droit
commun) non seulement aux personnes publiques mais encore, à certaines conditions, à
l’action menée par des personnes privées. Ce qui veut dire que le contenu exorbitant de ses
règles peut s’appliquer à des personnes qui sont tantôt des personnes publiques tantôt des
personnes non publiques, donc privées.
Le droit administratif se rencontre dans toutes les sociétés sous différentes formes selon la
perception de chaque civilisation ou culture de la « chose publique » et de son degré de
particularisme juridique. Ainsi, dans l’antiquité par exemple, il est plus riche à Athènes qu’à
Rome en raison des conceptions différentes que ces deux modèles ont de la place respective
que doivent avoir dans la cité l’individu et l’Etat, le collectif et l’individuel.
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En France, il se développe surtout à partir du XIe siècle parallèlement au droit privé dont,
déjà, il ne partage pas toutes les finalités. Dès le moyen âge, apparaissent nombre de
constructions intellectuelles qui constituent, aujourd’hui encore, la trame du droit
administratif : acte unilatéral, contrat public, expropriation, organisations professionnelles,
droit domanial, fonction publique, aide social, police… ce sont autant d’occasions de mettre
l’accent sur une particularité éminente de l’action publique : étant au service de tous, elle doit,
en cas d’opposition ou de conflit, triompher des intérêts individuels. Le droit administratif
apparait de ce point de vue comme un droit inégalitaire, l’intérêt général devant primer.
Or à cette époque, et pendant des siècles, l’Etat se confond avec la monarchie et l’ordre des
choses et des personnes qui caractérise ce régime politique. Ainsi la critique de l’ordre social
et politique faite au XVIII (18è) siècle par un certain nombre de personnes va-t-elle atteindre
le droit administratif présenté comme un droit du privilège et de l’inégalité qui ne fait qu’une
part insuffisante aux besoins individuels. Cette critique injuste sera amplifiée au moment de la
révolution de 1789.
Cependant, définie par Saint Augustin (354 – 430) aux IVe et Ve siècles de notre ère,
l’Administration est conçue comme un service et non comme une fonction de puissance
(imperium). Elle est un service rendu à la communauté des administrés, elle définit, gère et
défend l’intérêt commun. La poursuite de celui-ci, le bien commun, va constituer la base
légitimant de l’existence d’une administration publique et de son pouvoir. Ce bien commun
devenu par la suite l’intérêt général, l’Administration va le poursuivre grâce à la détention de
moyens juridiques appropriés à cette mission. C’est encore aujourd’hui, assez largement la
définition de l’action administrative. Le service public étant à la fois l’incarnation et la mise
en œuvre de l’intérêt général par le pouvoir public, on peut bien parler d’une mission ou d’une
vision « sacrale » de l’Administration et du droit administratif.
Ainsi l’histoire apporte un autre élément très important pour expliquer l’état actuel des
conceptions. Pendant tout le cours de la monarchie, les juridictions, spécialement les
parlements (de leurs noms exacts) « cours souveraines de parlement », qui, en dépit de leur
nom, ne sont que des tribunaux, ont exercé des pouvoirs juridiques importants à portée
politique : ils pouvaient rendre des arrêts de règlement, technique qui consiste, à travers la
résolution d’un litige, à se prononcer par une sorte de disposition à caractère général et
impersonnel exactement comme le ferait un législateur. Ce qui les permettait de s’ériger en
législateur parallèle, concurrent du pouvoir légal.
Ils possédaient également le pouvoir d’enregistrer les édits et ordonnances royaux. En cas de
refus d’enregistrement, l’acte royal ne pouvait pas entrer en vigueur dans le territoire soumis à
la juridiction du parlement récalcitrant. Certes ce pouvoir n’était que négatif puisqu’il ne
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s’agissait que du pouvoir de paralyser (la célèbre « faculté d’empêcher » dont parle
Montesquieu dans l’esprit des lois, 1748), non du pouvoir de décider. Néanmoins, c’était là
déjà une prérogative particulièrement efficace tendant à contenir la toute-puissance de la
monarchie donc de l’Administration de l’époque.
Forte de cette expérience, la révolution a donc résolu par les articles 10 et 13 des lois des 16 –
24 août 1790, de tirer les leçons de l’histoire en faisant défense aux juridictions de droit
commun de « prendre directement ou indirectement aucune part à l’exercice du pouvoir
législatif, ni empêcher ou suspendre l’exécution des décrets du corps législatif » et cela « à
peine forfaiture ». Ces « décrets », en dépit de leur appellation, sont des lois. C’est ce qui va
conduire, en 1799, à reconstituer un juge administratif (en particulier le conseil d’Etat) et,
surtout, à lui confier l’exclusivité des litiges concernant l’administration. Il le fera en
appliquant à ces litiges des règles qui, fréquemment, sont originales, différentes de celles qui
régissent les relations entre particuliers.
Enfin, devant la difficulté évidente du pouvoir législatif qui ne peut embrasser toutes les
matières de l’administration tant quantitativement que qualitativement, parce que souvent mal
armé pour aborder efficacement les domaines où la complexité et la technicité vont croissant,
va s’imposer la nécessité, à côté de la loi, de recouvrir à une autre source du droit de l’action
administrative, le règlement administratif ou pouvoir règlementaire, qui à pour auteur non pas
le parlement mais le pouvoir exécutif. Ce dernier présente, en effet, l’avantage de posséder
une faculté de décision plus concentrée que celle du parlement, d’avoir aussi une capacité plus
rapide de réaction et un degré plus grand de cohérence dans les décisions.
Ces quatre conséquences ne sont pas les seules héritées de l’histoire du droit administratif, ce
sont cependant les importantes.
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Le Droit administratif a été qualifié de « droit prétorien » pour signifier qu’il était forgé pour
l’essentiel (en son prétoire) par le juge, souvent auteur exclusif et toujours interprète
souverain de ce droit. La raison en est la relative jeunesse d’une discipline qui est réapparue
au début du XIXe siècle. Au contraire des autres disciplines classiques du droit, le Droit
administratif a dû se reconstruire progressivement, au gré des contentieux comme des besoins
sociaux. Face à un relatif désert juridique et conceptuel, le conseil d’Etat s’est auto-investi
d’une fonction proprement créatrice, soit comme conseiller juridique du pouvoir exécutif, soit
comme juge administratif suprême. Le caractère prétorien est ainsi doublement manifesté par
le rôle actif du juge dans la découverte et la promotion des règles juridiques administratives,
par le rôle à la fois éminent et incontesté de celui-ci dans l’exercice de ce pouvoir proprement
normatif, créateur de règles nouvelles. C’est d’ailleurs ce deuxième trait qui explique que,
même à l’époque récente, où l’intervention du législateur en matière administrative s’est faite
plus fréquente et plus dense, le juge a gardé l’essentiel de son rôle prééminent ; de plus la
législation se borne souvent à reprendre les solutions jurisprudentielles, au risque, parfois de
les figer et de les priver de leur souplesse.
Ensuite, et c’est la conséquence de ce qui précède, cette construction des notions et des règles
par touches successives qui tient plus d’un puzzle que du tableau impressionniste les rend
subtiles, complexe et d’un abord malaisé. Ce n’est que la jurisprudence intervient pour
résoudre de cas concrets et multiformes, dans le cadre étroit et strict qui est celui des
questions posées par les parties en litige, non pour légiférer abstraitement et en termes
généraux, comme pourrait le faire le parlement.
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- Même si le conseil d’Etat a été souvent perçu comme un défendeur des
individus face à la puissance publique, il avait été aussi, dans le même temps perçu
comme une institution de légitimation de l’action publique, tout un aspect de sa
jurisprudence ayant été interprété comme étant d’abord destiné à favoriser
l’acceptation des décisions publiques.
- Enfin, le juge administratif est aujourd’hui en concurrence avec d’autres
juges : le juge constitutionnel, le juge communautaire, le juge européen des libertés
commun à tous les Etats signataires de la convention de Rome.
On peut donc dire que le juge administratif qui se révèle au fil des décisions actuelles n’est
plus le même que celui qui aurait tant déçu ou que celui qui marquait, il y a peu, une crainte
révérencielle envers les pouvoirs publics en matière d’actes de gouvernement ou
d’interprétation des conventions internationales.
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Le droit administratif, répondant à des préoccupations qui lui sont propres, est doté de
caractéristiques particulièrement typées ; outre sa difficile définition, l’intérêt général fonde
l’autonomie du droit administratif.
Cette autonomie du droit administratif a été affirmée pour la première fois avec
netteté par une décision du tribunal des conflits du 8 février 1873, Blanco, dans laquelle on lit
que le droit civil est inapplicable à l’action administrative car celle-ci « ne peut être régie par
les principes qui sont établis dans le code civil pour les rapports de particulier à particulier,
elle a ses règles spéciales qui varient suivant les besoins du service et la nécessité de concilier
les droit s de l’Etat avec les droits privés ».
1er – les personnes juridiques dont s’occupe le droit administratif ne sont que des personnes
morales ; l’Etat, les régions (départements), les collectivités territoriales, les communes, les
établissements publics et quelques autres entités juridiques. En l’absence d’une personne
publique, c’est le droit privé qui s’applique.
2e - le droit administratif se singularise par le recours fréquent qu’il fait à la décision plus
qu’au contrat. Alors que le droit privé, qui est à la base d’égalité des rapports individuels,
privilégie le contrat, l’accord des volontés, le droit administratif, dans le souci d’assurer le
triomphe de l’intérêt général, utilise beaucoup plus souvent l’acte unilatéral, notamment sous
la forme de la décision, caractéristique du service public.
3e – l’existence d’un juge spécifique, compétent pour connaître des litiges dans lesquels
l’Administration est partie, constitue un autre trait, très spectaculaire, de l’autonomie du droit
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administratif. Il s’agit bien d’un ordre juridictionnel complet, entièrement autonome,
appliquant des règles et des principes eux-mêmes autonomes.
Tout d’abord, le droit administratif stricto sensu, n’est pas tout le droit applicable à l’action
des personnes publiques. Il arrive que, pour gérer et satisfaire l’intérêt général par le moyen
des services publics, l’Administration n’utilise pas les prérogatives exorbitantes qui sont les
siennes mais s’en tienne à l’application du droit privé (ex : acquisition d’un immeuble,
expropriation ou contrat classique de vente !).
Ensuite, le droit administratif n’ignore pas les autres branches du droit. Le juge administratif,
à la recherche de solutions pour résoudre la question de droit qui lui est posée, s’arrête à celle
qui lui semble la plus adéquate par rapport aux données concrètes d’une affaire, même si
celle-ci se trouve dans le droit privé interne ou, plus rarement dans un droit étranger ou dans
le droit international.
Ainsi donc, autonome, le droit administratif n’est pas audité et sincère dans un environnement
juridique global dont il est dépendant et que, à son tour, il enrichit.
A – la Constitution.
Expression directe de la souveraineté, la constitution est la norme première de l’Etat et dans
L’Etat ; à ce titre, elle contient généralement des dispositions qui s’imposent à
l’administration. (La méconnaissance d’une source du droit administratif par une autorité
administrative, alors que cette dernière aurait dû le respecter, est sanctionnée. La sanction
ultime étant l’annulation de la décision administrative irrégulière, décidée par le juge
administratif, à la suite d’un recours pour excès de pouvoir. Lorsqu’elle n’est pas annulée, la
décision illégale peut également être écartée d’un litige donné à la suite d’une exception
d’illégalité.)
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Ainsi donc, la constitution se situe au sommet de l’ordonnancement juridique et toutes les
normes juridiques de valeur inférieure doivent, sous peine de nullité, être compatibles avec
celle-ci. Ce qui fait que cette supériorité soit demeurée très théorique tant que n’avait pas été
instauré un véritable contrôle de la constitutionnalité : la loi même inconstitutionnelle
continuait à produire ses effets et l’acte administratif conforme à une telle loi, et donc
contraire à la constitution, ne pouvait être déféré au juge et n’encourait aucune censure de
celle-ci.
C – la loi.
Traditionnellement, la loi, acte voté par le parlement suivant la procédure législative,
bénéficiait d’un régime juridique de faveur dans la mesure où elle était l’expression de la
volonté générale qui ne se contrôle pas et qui, par définition, ne peut mal faire. C’est à partir
de la Constitution du 4 octobre 1958 en France qu’avait été timidement introduit un contrôle
de la constitutionalité des lois. Dans de strictes limites.
F – la jurisprudence administrative.
En France, la jurisprudence administrative est une source importante du droit administratif.
Elle est indispensable pour combler les lacunes des textes ou trancher dans l’obscurité ou
l’ambiguïté de ceux-ci. Souvent aussi elle est appelée à connaître des questions inédites qui
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n’ont encore reçu aucune réponse dans le droit positif écrit. La jurisprudence administrative
est l’œuvre du Conseil d’Etat et du tribunal des conflits. Ils étaient supplées en cela par les
autres juridictions administrative de degré inférieur : Cours d’Appel administratives et
tribunaux administratifs.
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Dans un système centralisé, l’organisation du pouvoir de décision au sein des personnes
administratives est souvent marquée par l’existence d’un pouvoir hiérarchique très prononcé
que l’on nomme déconcentration. Les autorités très élevées transfèrent le pouvoir de décision
à celles inférieures dépendant de la même institution. Les agents placés au niveau
intermédiaire de l’administration ne sont souvent que des agents d’exécution ou de
transmission chargés de faire passer les ordres émanant du sommet de l’Etat. Un régime de
centralisation comporte des circonscriptions administratives mais ne reconnait pas de
collectivités locales. D’anciennes attributions qui appartenaient jadis au ministre par exemple
sont pour l’avenir reconnues au préfet, agent délocalisé du pouvoir central. Le pouvoir
hiérarchique détenu par l’autorité supérieure permet de prendre des mesures de trois ordres :
les instructions, le pouvoir d’annulation des décisions et le pouvoir de réformation des
décisions par la hiérarchie.
§2 : La décentralisation :
Elle est aussi un mode d’organisation du système administratif en vigueur dans les Etats
contemporains, même unitaires. Dans ce système, les pouvoirs de décision sont assumés par
des organes autonomes, généralement élus, ayant une personnalité juridique, des ressources et
autorités propres. La décentralisation consiste à retirer certains pouvoirs de décision au
pouvoir central pour les confier à des autorités locales autonomes ; alors que l’autorité
déconcentrée est placée sous la dépendance d’un supérieur hiérarchique auquel il doit
obéissance et qui peut annuler ses décisions, l’autorité décentralisée n’a pas de pouvoir
hiérarchique. Elle a au-dessus d’elle un pouvoir central qui exerce une tutelle sur elle. La
décentralisation consiste en le transfert par l’Etat de ses attributions aux institutions
territoriales appelées collectivités locales, juridiquement distinctes de lui, bénéficiant sous sa
surveillance, d’une certaine autonomie de gestion. La décentralisation se réalise ainsi qu’il
suit :
L’autonomie sera ainsi rendue effective. L’autorité décentralisée subit non pas un pouvoir
hiérarchique mais un pouvoir de tutelle qui s’exerce a postériori. Ses pouvoir lui sont
conférés au moyen d’un texte. L’autorité qu’exerce la tutelle (dans le pouvoir central) dispose
des pouvoirs ci-dessous :
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- Le pouvoir d’annulation par lequel il fait disparaître les décisions prises
par l’autorité décentralisée après les avoir si possible suspendues.
- Le pouvoir d’approbation des décisions prises par l’autorité
décentralisée.
- Le pouvoir d’autorisation qui l’amène à se prononcer avant l’exécution
d’une décision prise en bonne et due forme (le budget par exemple).
- Le pouvoir de substitution à l’autorité décentralisée au cas où celle-ci se
montrait défaillante c’est le cas d’un budget qui est élaboré avec beaucoup de retard.
§3 : La notion de déconcentration.
Un système d’administration totalement centralisé ne serait pas viable, il faut une dose de
déconcentration. Celle-ci consiste à remettre certains pouvoirs de décision à des agents locaux
représentant le pouvoir central. Par exemple, ce n’est plus le ministre de l’intérieur qui, depuis
la capitale, prend la décision pour administrer au quotidien (lever l’impôt, procéder au
recensement, faire exécuter les lois), celle-ci est prise dans chaque département par le Préfet,
représentant le gouvernement, et donc le ministre de l’intérieur. Dans la déconcentration, la
décision est toujours prise au nom de l’Etat par l’agent du pouvoir central. L’Etat ne s’est pas
dessaisi de ses pouvoirs. Il les garde mais les exerce par le biais de son représentant. Par
contre, dans la décentralisation, la décision est prise au nom de la collectivité et pour son
compte.
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Chapitre I : les personnes publiques.
§1 : Théorie générale des personnes publiques.
Les personnes publiques ont la qualité de personnes morales et parmi celles-ci, on distingue
les personnes morales de droit public que sont notamment l’état, les collectivités locales, les
établissements publics… nous allons étudier ici les éléments fondamentaux qui caractérisent
et permettent d’identifier les personnes publiques.
A – La personnalité morale
Traditionnellement, en occident, la qualité de personne humaine se confond avec celle de
sujet de droit. La personnalité morale par contre consacre l’existence de sujets de droit qui ne
sont pas de personnes humaines, mais sont, de l’avis de certain doctrinaires, de personnes
réelles. Même si cette thèse est controversée (Gaston Jeze). Cette personnalité morale donne à
la personne à laquelle elle est reconnue une aptitude à la vie juridique. Elle peut exister sans
attributs de la personnalité humaine tels que la raison de liberté, la volonté (cas du nouveau-
né, de l’aliéné). La qualité de sujet de droit, l’aptitude à la vie juridique sont des attributs de
l’être humain autant d’ailleurs que ceux d’autres personnes de nature morale que sont les
entreprises et les communautés qui peuvent bénéficier de la protection du droit. Certains
autres comme Marcel waline ont écrit que la personnalité morale est le centre d’intérêts
juridiquement protégés.
- Tous les actes concernant les intérêts en cause sont rattachés à un seul
et même centre érigé en sujet de droit : c’est la personne morale.
- Ce sujet de droit se voit reconnaître la permanence malgré le
renouvellement incessant des individus intéressés.
- Des organes sont créés pour agir au nom du sujet de droit.
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personnes morales de droit public qui relèvent du droit public. Nous allons donc maintenant
étudier leur nature respective.
Enfin à côté de ces critères classiques, le juge (jurisprudence) a pu dégager certains autres
caractères d’identification des personnes morales de droit public qui sont :
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gestion des services publics de nature industrielle et commerciale (SNE, SNDE SOPROGI)
ou d’ordre social (Université, Hôpitaux).
§ 1 : Principaux types.
Les traits communs ci-dessus énumérés laissent subsister des profondes différences de régime
entre diverses personnes privées. La distinction essentielle découle du caractère lucratif ou
non lucratif et du but poursuivi. Les personnes morales à but lucratif sont des sociétés civiles
et commerciales qui recherchent un profit pécuniaire. Les personnes morales à but non
lucratif n’ont été admises que tardivement par le législateur, il s’agit par exemple :
- Les syndicats professionnels qui sont des groupements qui ont pour but
la défense des intérêts professionnels.
- Les associations de type loi 1901 qui sont de groupements d’individus
poursuivant un but légal et non lucratif et dont la personnalité morale s’acquiert dès
leur déclaration.
- Des fondations qui consacrent l’affectation par un particulier d’un
patrimoine à une tâche désintéressée (exemple : CONGO ASSISTANCE). Un décret
déclarant d’utilité publique la fondation confère la personnalité morale à celle-ci.
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Titre III : L’ADMINISTRATION D’ETAT et
L’ADMINISTRATION DECENTRALISEE.
Dans un pays centralisé la plupart des tâches administratives considérées comme d’intérêt
national relève de la compétence de l’Etat qui dispose d’une administration centrale érigée à
l’effet de les accomplir. Cependant, les réformes intervenues de temps à autre ont permis de
réduire l’importance de ces tâches avec la décentralisation administrative, laquelle a généré
une administration décentralisée qui côtoie l’administration centrale.
§ I – L’Administration centrale.
Elle constitue l’essentiel de l’armature administrative du CONGO et comprend différents
organes qui sont de deux ordres : d’une part , les autorités investies de compétences
administratives générales que sont le Président de la République et le Premier ministre ;
d’autre part des organes spécialisés dans la direction d’un groupe de services, à savoir les
ministres et leurs collaborateurs.
A – la Présidence de la République.
C’est l’organe d’exécution des hautes tâches administratives que sont :
B – le Premier ministre.
Les missions générales dévolues au Premier ministre sont les suivantes :
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- Le cabinet qui prépare ses décisions et assure le relais avec les ministres
- Le secrétariat général du gouvernement qui comprend essentiellement
des juristes qui aident le Premier ministre à assumer effectivement la fonction de
direction de l’administration en préparant l’ordre du jour du conseil des ministres, la
coordination des textes élaborés à transmettre éventuellement aux organes appelés à
donner leur avis sur ceux-ci, au Président de la République et assurant la
documentation et l’archivage du gouvernement. Hormis ces services, le Premier
ministre dispose également de plusieurs autres services rattachés à lui.
C – les ministres.
Ils sont en même temps des responsables politiques et des autorités administratives, supérieurs
hiérarchiques d’un secteur de l’administration. Leur nombre au gouvernement dépend du
développement des attributions de l’Etat. En tant qu’autorités administratives, ils chargés de :
§ - II – l’administration décentralisée.
Elle peut être composée d’une administration départementale de l’état et d’une administration
locale.
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II – L’Administration locale.
Elle change selon le contexte politique national. En effet, elle peut être semi centralisée, c’est
– à dire subissant une certaine influence de l’administration de l’état, ou décentralisée, donc
jouissant d’une grande autonomie. Elle se compose dans notre pays de communes et des
départements. Ces derniers étant des collectivités locales. L’administration locale est placée
sous la direction d’une autorité élue qu’est le maire pour la commune, le Président du conseil
départemental pour les départements. Dans certains départements comme Brazzaville et
Pointe-Noire se trouvent deux autorités à savoir le maire et le Préfet qui cohabite sans
forcément jouer les mêmes rôles. Le Préfet est le représentant de l’Etat dans la ville où il gère
les services de l’Etat tandis que le maire est une autorité décentralisée chargée de la gestion
des affaires de la localité. Cependant, ce dernier est hiérarchiquement placé sous la tutelle
administrative du Préfet, représentant de l’Etat. Le Préfet contrôle la légalité et la régularité
des actes posés par le maire.
Au sein des communes qui sont des circonscriptions administratives décentralisées se trouvent
les subdivisions dépendant de l’Etat. Ce sont des arrondissements. Ceux-ci sont dirigés par
des autorités nommées que sont les maires d’arrondissement. Ils sont l’équivalent des chefs de
districts dans les autres départements. L’administration locale est donc symbolisée par la
présence d’autorités élues que sont les maires pour les communes et les Présidents de conseils
par les départements (Congo).
§ - II – Régime juridique.
De manière classique, l’Etablissement public est soumis au droit administratif et donc à la
compétence du juge administratif, sauf les établissements publics industriels et commerciaux.
Ceux-ci sont soumis au droit privé. En principe, tous les établissements publics relèvent d’une
personne publique : soit l’Etat si son activité recouvre l’ensemble du territoire national (OCI,
PTT, DCCM…) soit le département ou la commune, c’est le cas d’un centre médico-social
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qui dépend d’une mairie. Le rattachement d’un établissement public détermine l’autorité de
tutelle. Une chambre de commerce a un caractère national selon la jurisprudence française
(arrêt C.E du 29 novembre 1991, CREPIN). Sa création est le fait du législateur quant à son
organisation et elle se caractérise par une certaine autonomie.
Il reste que s’il est toujours possible de ramener les diverses activités administratives à l’une
ou l’autre de ces deux formes essentielles, les différences existent entre elles, et fondées sur
l’idée de règlementation pour la police et de prestation pour le service public, se sont dans
certains cas atténuées puisque le juge n’hésite pas, aujourd’hui, à qualifier d’activité de
service public des activités, notamment de personnes ou d’organismes privés.
§ I – LA POLICE ADMINISTRATIVE
La police est une fonction capitale dans toute société civilisée où règne un certain ordre
social, condition sine qua non de la conciliation, aussi harmonieuse que possible, entre
l’épanouissement des libertés individuelles et le développement d’un destin collectif. En
établissant la condition de possibilité d’un état social juste et ordonné, la police se révèle être
un acteur majeur de la civilisation, fondant ainsi les bases indispensables d’un ordre garant à
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la fois de la paix publique et de la liberté personnelle. Le terme « police » ne revêt pas en droit
le même sens qu’il a dans le langage courant : suivant les époques, il a reçu un sens différent ;
au XVIIIème siècle il désigne une certaine organisation de l’Etat où l’Administration se
manifeste presque exclusivement par la voie du commandement, de l’autorité d’où
l’expression « Etat de police ». Auquel a succédé l’Etat de droit dans lequel les autorités
publiques sont soumises intégralement au respect du droit par le biais d’une hiérarchie des
normes sanctionné par le contrôle juridictionnel.
Enfin, en matière des effets attachés à l’intervention publique, avec le service public l’activité
devient ou demeure administrative alors qu’avec la police l’activité demeure privée. La police
administrative se distingue également du pouvoir règlementaire suivant leurs finalités. La
police est une des missions de l’Etat, ce n’est pas la seule. Le règlement, lui, n’est pas une
mission. C’est un pur moyen au service de l’action des personnes publiques. La police est
donc l’une des tâches que la puissance publique doit assumer impérativement tandis que le
pouvoir règlementaire est l’un des instruments grâce auquel elle poursuit les buts qu’elle se
voit fixer.
Après avoir aussi défini la police administrative et dégagé les différences qui existent entre
elles et le service public d’une part, et entre elle et le pouvoir règlementaire d’autre part, il y a
lieu de noter qu’il existe aussi de nombreuses ressemblances entre ces différentes notions.
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par conséquent à l’action de la police) et une activité publique (relevant donc du service
public).
A – La police administrative.
Elle se définit par les trois termes de tranquillité, de sécurité et de salubrité publique : toutes
les fois qu’il y a intervention à l’un de ses titres, il s’agit de police administrative générale.
Les premières poursuivent les mêmes buts que la police administrative générale mais elles
diffèrent de celle-ci par leur champ d’application, d’où leur soumission à un régime juridique
différent en raison de particularismes techniques. Tel est le cas de la police des installations
classées et des établissements dangereux, incommodes ou insalubres, de la police des chemins
de fer, du commandement des unités spécialisées (COMUS, BAC, CIPN), de la police des
compétitions sportives (en France)…
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Les secondes sont spéciales par le but qu’elles poursuivent et s’appliquent à des activités
particulières dont l’objet n’entre pas dans la définition de la police générale. Elles sont très
variées : spectacles, chasse ou pêche (eaux et forêts), police sanitaire.
V – le pouvoir de police.
Nous allons successivement étudier les autorités de police administrative générale et celles de
police administrative spéciale, le tout contenu dans l’étendue du pouvoir de la police
administrative.
2°) – est en cause le maintien de l’ordre dans deux ou plusieurs communes limitrophes.
3°) – une mise en demeure adressée au maire d’une commune de prendre une mesure de
police est demeurée sans effet, en ce dernier cas il s’agit du pouvoir de substitution.
Au niveau de la commune, lorsque le maire exécute des mesures de sûreté générale il agit
comme autorité de police générale pour le compte de l’Etat. L’autorité de police municipale
est tout entière confiée au maire qui l’exerce seul, sous le contrôle du conseil municipal. Il
convient de distinguer à cet égard deux catégories de communes : celles où le personnel de
police est un personnel municipal, recruté, géré et rémunéré par la commune et où le pouvoir
de police appartient effectivement au maire et celles où la police est étatisée, (+ 20.000 hbts)
cela concerne essentiellement la police de la tranquillité publique (attroupements,
manifestations). Ce qui signifie que le personnel de police est un personnel d’Etat placé
cependant sous la direction du maire. L’étatisation entraîne transfert du pouvoir de police au
préfet.
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A la différence de celles de police générale, les autorités de police spéciale sont très
nombreuses. La plupart d’entre elles sont des autorités d’Etat ou des autorités agissant au nom
de l’Etat : le Directeur général du commerce et des approvisionnements, le Directeur général
de la répression des fraudes, le Directeur général de l’hygiène… de plus, une même autorité
peut disposer de pouvoirs de police générale et de pouvoirs de police spéciale : il est parfois
délicat de savoir, en ce cas, à quel titre une telle autorité agit et cette question est importante
car les pouvoirs dont elle dispose ne sont pas les mêmes selon la police considérée. Exemple,
cas d’un maire lorsqu’il exerce les pouvoirs de police rurale ou de police des édifices
menacées de ruine.
- A l’échelon national, les ministres se voient reconnaître par la loi les pouvoirs de
police spéciale : le ministre de l’intérieur exerce la police des jeux et des casinos ou
celle des étrangers, le ministre chargé des transports celle des chemins de fer et des
gares, le ministre des eaux et forêts celle de la chasse, le ministre de la culture celle
des monuments historiques et des sites classés…
- A l’échelon local, la principale autorité de police spéciale demeure le préfet. Il détient
les pouvoirs de police pour la chasse et la pêche dans le cadre du département, pour la
mise en œuvre des mesures nationales prises en ces matières par le ministre de
l’Agriculture. Il dispose également des pouvoirs de police sur les débits de boissons,
des établissements dangereux, incommodes ou insalubres.
Il convient de noter qu’à l’époque contemporaine se fait jour une tendance à multiplier le
nombre des autorités chargées d’une attribution relevant de la police spéciale (enceintes
universitaires).
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territoire en fonction des besoins, mais elle est placée sous l’autorité du ministre de la
défense ; la garde républicaine qui est une police d’apparat des autorités et des solennités
nationales ; les gendarmeries fluviale, aérienne ou maritime…
Au Congo, les personnels de police ont tous un statut militaire : police nationale et
gendarmerie nationale. Les communes n’ayant pas encore leur police propre nombre
d’activités de police administrative qui devraient ressortir du domaine de la police municipale
sont exercées par des compagnies de gardiennages privées. Ainsi donc, en l’absence de cette
police administrative régulièrement constituée, les missions traditionnelles qui ressortissent de
celle-ci sont exercées par la police judiciaire constituée de la police nationale et de la
gendarmerie, à travers des directions ou services de police administrative érigés en leur sein.
La police nationale comprend essentiellement la Direction Générale, Secrétariat général, des
directions départementales et des postes de sécurité publique (ou postes de police nationale)
selon les époques. Ceux-ci sont l’échelon de cette administration le plus proche de la
population. Toute cette hiérarchie concourt au maintien de l’ordre et de la sécurité collective
individuelle. La gendarmerie nationale quant à elle est constituée, comme en France, non pas
de légion mais des régions de gendarmerie, de compagnies territoriales dans chaque
département et de brigades qui sont l’équivalent des postes de sécurité publique à la police
nationale, donc plus proches des populations.
24
confiance à l’individu et, quand il y a lieu à répression, celle-ci est confiée au juge, autorité
impartiale, et non à un agent dépendant du pouvoir exécutif.
Cette distinction est capitale car elle permet de comprendre que les mesures réglementaires de
police se rencontrent normalement dans un régime préventif de libertés publiques, plus
rarement sous un régime répressif. La réglementation de police n’est pas uniforme, elle revêt
un contenu plus ou moins contraignant. Le degré de contrainte le plus élevé est constitué par
l’interdiction générale qui ne peut être instituée par une loi dans le seul cas où l’activité en
cause ne revêt pas un statut constitutionnel du fait de la constitution elle-même ou de la
jurisprudence constitutionnelle, ou un statut conventionnel du fait d’un traité international, en
vertu du principe « la liberté est la règle et la restriction de police l’exception » (conclu. L.
corneille sur 10 août 1917, Baldy). Ces interdictions ne concernent que des activités qui ne
sont pas des libertés : tapage nocturne, fabrication, détention, trafic ou consommation de
stupéfiants… Il s’agit aussi d’une autorisation préalable, réglementation moins sévère mais
néanmoins contraignante. Seule une loi peut instituer un tel régime, non le pouvoir
réglementaire. Dans ce système, tout ce qui n’est pas autorisé expressément est interdit : le
silence de la réglementation vaut interdiction. Inversant ainsi le postulat du commissaire du
gouvernement Louis corneille, on pourrait dire qu’en ce cas le principe c’est l’interdiction,
l’exception c’est la liberté.
Toutefois, ce régime connaît des degrés variables selon la marge d’appréciation laissée aux
autorités administratives. Une forme plus libérale de réglementation est la déclaration
préalable. Dans ce cas, dès le dépôt de la déclaration les administrés sont libres d’agir sans
attendre une décision ou une réaction de l’administration, son pouvoir est d’ailleurs très
restreint. L’autorité de police enregistrera la déclaration sans pouvoir exercer aucun contrôle
sur l’activité déclarée ou s’opposer à son exercice.
- Concours entre une autorité de police générale et une autorité de police spéciale :
Cette hypothèse est plus complexe que la précédente car elle recoure plusieurs situations. Soit
le texte institutif de la police spéciale a exclu l’intervention au titre d’un motif de police
générale, dans ce cas la police spéciale »absorbe » en quelque sorte la police générale qui ne
peut intervenir.
Il est cependant des situations douteuses où il est difficile de savoir s’il y a réellement, ou non,
l’exclusion de la police générale. Soit le texte institutif de la police spéciale n’exclut pas
l’intervention au titre de la police générale. Cette situation revêt ainsi deux aspects différents
selon que les deux formes de police relèvent de deux autorités différentes ou de la même
autorité. Dans le premier cas, l’autorité de police générale peut toujours intervenir pour
compléter ou aggraver la mesure prise en vertu de la police spéciale, sans qu’il y ait lieu à cet
égard de s’arrêter au fait que le détenteur de la police spéciale serait d’un rang hiérarchique
supérieur. Dans le second cas, il est possible à la même autorité d’intervenir en se fondant sur
les deux chefs distincts de pouvoirs de police à charge de cohérence dans ses décisions.
La nature de l’activité.
26
intervention concilie l’intérêt général qui s’attache au respect de l’ordre et des lois par
chacun.
- S’il s’agit des libertés publiques, l’autorité de police voit ses pouvoirs
très limités : son intervention n’est justifiée que par le seul motif du maintien de
l’ordre public. Toutefois, toutes les libertés ne sont pas sur un même plan et leur
respect ne saurait être absolu. Il en est des plus fondamentales que d’autres, surtout
celles bénéficiant d’un ancrage dans la constitution ou dans une convention
internationale, telles les libertés d’association. En revanche, la liberté du cinéma et
celle d’un film ne sont pas au même niveau que les précédentes.
-
3- La nature de la situation : le contrôle de la proportionnalité.
Trois éléments permettent, en se combinant, de comprendre le degré du contrôle exercé par le
juge sur les activités de police.
§ - II – LE SERVICE PUBLIC
En droit administratif, la notion de service public est vraisemblablement la plus importante.
Elle en est, en même temps, l’une des plus complexes et des plus utilisées, même si en France,
présentement, un courant doctrinal prône l’abandon de l’expression « service public » au
profit de celle de « service d’intérêt général » pour se conformer à celle consacrée par le droit
communautaire européen. Cependant, il y a lieu de noter que la notion de service public a
joué un rôle immense dans la construction et dans le développement du droit administratif
français, malgré sa grande complexité contemporaine. Au demeurant, la nouvelle autour des
deux terminologies semble plutôt d’ordre sémantique que substantielle.
27
siècle. Aussi, la notion du service public a-t-elle connu une gloire et des vicissitudes qui
alimentent une polémique toujours actuelle.
La doctrine menée par Léon DUCUIT, considère l’Etat ni plus ni moins que comme un
ensemble de services publics, une fédération de services publics. Cette doctrine de service
public deviendra même une mystique du service public qui établit une forme circulaire
d’identité remarquable dont tous les éléments sont réversibles : Etat = service public =
application du droit administratif = compétence du juge administratif. Tout ce que fait l’Etat
entre dans la catégorie des services publics, est soumis au régime juridique du droit
administratif et à la compétence contentieuse des juridictions de l’ordre administratif. A cette
époque des questions naissaient déjà sur la nature ou mieux le critère du service. Les réponses
apostées à ces questions ont permis de dessiner une certaine identité du service public :
2°) – le service public était à la fois et de façon indissociable un organe qui agit dans l’intérêt
général (l’Etat est un ensemble de services publics) et une activité matérielle, le fait de
satisfaire l’intérêt général, c’est – à – dire l’accomplissement de l’activité matérielle ou
immatérielle de satisfaction de cet intérêt.
Cette amphibologie de la notion qui était utilisée pour désigner en même temps des réalités
allait être à l’origine des difficultés doctrinales et jurisprudentielles. La jurisprudence avait
semblé adopter la théorie du service public dès 1855 (T.C. arrêt ROSTCHILD). Mais c’est
avec l’arrêt BLANCO en 1873 que va pleinement apparaître l’idée que le service public,
œuvre de la personne publique, satisfait l’intérêt général. C’est pourquoi, le droit qui le régit
repose sur des rapports de droit inégalitaires : dans la balance les deux intérêts ne peuvent
peser d’un même poids. Ainsi, une succession de décisions va systématiser la doctrine
BLANCO qui fonde l’autonomie du droit administratif sur le fait qu’il est le droit du service
public (13 décembre 1889 Cadot ; T.C 29 février 1908, Feutry ; T.C 11 avril 1908, Teissier ;
T.C 11 avril 1908, de fons colombe ; 4 mars 1910, Thérond). Au moment même où l’école du
service public voit ainsi le triomphe de ses conceptions, la crise couvait déjà. En effet, dès
1903, le commissaire du gouvernement Jean Romien, dans ses conclusions sur l’affaire
Terrier (6 Février 1903, ou arrêt du classeur de vipères), avait montré que, certes le droit
administratif est le droit « naturel » du service public mais qu’il fallait réserver les cas où,
pour satisfaire l’intérêt général par le moyen du service public, l’Administration n’a pas
besoin de recourir à un droit et à des règles exorbitants. C’était, à n’en point douter, déjà
annoncer qu’un jour le juge dirait qu’à tout service public ne correspondent pas toujours droit
et juge administratifs.
28
B – Les vicissitudes du service public.
L’irruption du droit privé dans le régime des services publics et des personnes privées dans la
gestion des services publics d’une part et l’apparition de services publics à base
constitutionnelle et la notion communautaire de « service universel », d’autre part constituent
autant de vicissitudes qui ajoutent à la complexité de la notion du service public.
Ainsi, plus grave de conséquences, allait être une décision du tribunal de conflits rendue le 22
janvier 1921 (Sté. Commerciale de l’ouest africain, connue sous le nom d’arrêt du bac
d’Eloka). A travers cette décision, le tribunal des conflits, estimant anormal le fait qu’une
personne publique exerce une activité qui est en réalité de même nature que celles assurées
par des personnes privées, va juger qu’en ce cas la personne publique relève non du droit
public mais du droit privé. Une catégorie entière des services publics, ceux comparables à des
activités privées existantes, va échapper, pour l’essentiel, au droit administratif. La
remarquable identité d’origine se formule désormais de deux façons différentes :
Le schéma d’origine est certes modifié mais il demeure pour l’essentiel car :
1°) – seule une personne publique peut assurer une tâche de service public
29
et commercial). Timide en 1938, la tentative va se développer jusqu’à devenir un élément
important du champ d’application du droit administratif.
Le service public semble être réduit désormais au seul aspect matériel (l’activité exercée par
le service) et le point de vue organique (nature juridique de la personne gestionnaire) paraît
devoir être évacué. Ainsi, le droit privé fait étrangement partie du droit administratif tandis
que des personnes privées deviennent dans certains cas, des sujets du droit administratif.
En revanche, ne rentrent pas dans la catégorie des services publics à base constitutionnelle le
service du crédit ou celui de la télévision ou la radio. Le conseil constitutionnel a édifié cette
catégorie de services publics à partir de trois divisions fondamentales (n°86-207 DC des 25 –
26 juin 1926, pour les services publics découlant « de principes ou règles à valeur
constitutionnelle » ; n°86-217 D.C du 18 septembre 1986 pour les services publics ayant leur
« fondement dans des dispositions de nature constitutionnelle » ; n°87-232 D.C du 7 janvier
1988 pour les services publics exigés par « la constitution »). Cependant, même lorsqu’elle
accomplit les conditions posées par la constitution, une activité peut tout de même être
privatisée si elle n’a pas le caractère d’un service public constitutionnel. Mais cette
conception de services publics à base constitutionnelle ne tient que pour autant qu’elle ne
contrevient pas aux traités et conventions internationaux auxquels l’Etat a souscrits. A défaut,
en cas de conflit, la constitution devrait s’incliner devant ces derniers qui ignorent
généralement la hiérarchie des normes propre à chaque Etat.
30
II – La conception contemporaine du service public.
Le service public, défini comme une activité d’intérêt général dépendant de l’administration et
soumis au droit administratif est marqué par la contingence, son identification complexe et la
détermination mal aisée de ses critères.
- Subjective, parce qu’elle évolue au gré des modes ou des politiques des autorités
compétentes. Aucune définition suffisante de cette notion, en effet, n’a jamais été
donnée en droit positif. Aucun des textes qui créent ou organisent les services publics,
expression qu’ils emploient fréquemment, ne définit positivement ladite notion. De
plus, ces mêmes textes ne tranchent jamais entre le service public organe et le service
public activité matérielle. C’est donc cette équivoque qui caractérise également
l’évolution très marquée de la notion de service public. Subjective également, la
notion de service public l’est. En effet, elle ne fait que traduire la volonté
discrétionnaire des gouvernants : est service public ce que les dirigeants qualifient
ainsi. L’intention du créateur suffit et aucune cohérence n’est à rechercher (querelle
jeze, Maurice Hauriou). Cette conception est aujourd’hui consacrée par la
jurisprudence.
- Le caractère équivoque, du service public est la conséquence du sens donné à cette
notion. Tantôt, le service public est une forme, l’organisation en tant qu’appareil ayant
pour mission de satisfaire l’intérêt général. Tantôt, il est le contenu, la mission dévolue
à cet appareil. Alors qu’à l’origine, le service public comprenait les deux choses à la
fois, en même temps et sous le même rapport, et cette conception unitaire était la seule
possible pour l’école du service public. Son éclatement a accentué son caractère
équivoque même si la jurisprudence actuelle penche plutôt sur le caractère matériel
pour déterminer le critère du service public.
1 – L’intérêt général.
L’intérêt général est difficile à définir intellectuellement. Il ne peut pas constituer la somme
des intérêts particuliers car ceux-ci étant souvent contradictoires, leur somme risque d’être
nulle, d’où l’édification thomiste d’une théorie du « bien commun ». La difficulté croît
exponentiellement si l’on ajoute à cela une autre question d’importance : si tout service public
31
satisfait l’intérêt général, s’ensuit-il que tout intérêt général doit être érigé en service public ?
La réponse est évidement négative. Car il peut y avoir d’intérêt général satisfait sans présence
d’un service public. Dès lors, l’intérêt général ne paraît pas pouvoir constituer un critère du
service public.
2- Le gestionnaire du service.
Ici, nous allons nous interroger sur la nature de l’activité et son gestionnaire pour déterminer
Si on est en présence ou non d’un service public.
1°) – Service public géré par voie de régie directe ou de régie avec personnalité juridique : ici,
le juge y voit une présomption forte de service public. Ainsi, de tels services sont
normalement soumis au droit et au juge administratif. Une personne publique possédant
toujours, du fait même de sa nature juridique, des prérogatives de puissance publique.
2°) – Service public géré par une personne privée : lorsqu’une activité de service public est
gérée par une personne privée, elle l’est normalement sous la forme d’une délégation de
service public, elle peut l’être aussi par le moyen d’un marché public ou d’un acte unilatéral.
Ici, la démarche du juge se complique et repose sur deux séries de critères combinées entre
elles. En premier lieu, le juge recherche la présence d’une mission d’intérêt général :
32
l’absence d’une telle mission empêche toujours que l’activité puisse relever du juge
administratif. En second lieu, le juge décèle un service public dans l’une des trois situations
suivantes : existence d’une qualification légale, réunion des critères de l’arrêt Nancy, à
défaut, satisfaction de l’alternative proposée par l’arrêt APREL (Association du personnel
relevant des établissements pour inadaptés). En effet, le législateur qualifie parfois lui-même
(mais rarement) une activité menée par une personne privée de service public. En ce cas, la
tâche du juge est simplifiée. A l’inverse, lorsque l’activité du législateur requiert une
qualification qui l’empêche d’être un service public, la tâche du juge devient complexe.
3°) – Service public géré par une personne privée et critères de l’arrêt Nancy : cette décision
subordonne la reconnaissance de la qualité de service public à une activité gérée par une
personne privée à la réunion cumulative de trois conditions :
33
A défaut de prérogatives de puissance publique, le juge soumet donc l’existence d’un service
public a une « batterie de trois critères additionnels » (1° conditions de création,
d’organisation ou de fonctionnement, 2° obligations imposées, 3° objectifs atteints). La
satisfaction de tous ces critères complémentaires n’est certainement pas exigée et ou
constatera que certains d’entre eux se recoupent avec les deux critères principaux de l’arrêt
NARCY. (Contrôle exercé par l’administration, obligations qui lui sont imposées par
l’administration).
1°)- la personne privée, gestionnaire du service a été habilitée par l’acte de création du service
à prendre de telles décisions.
Leurs contrats ne sont pas, normalement, administratifs, sauf s’ils sont conclus avec une
personne publique pour l’exécution de ce service public ou au nom et pour le compte d’une
personne publique. Leur personnel relève du droit administratif s’il s’agit d’un service public
administratif, sauf disposition législative contraire. Leur responsabilité relève du droit
administratif si le litige a un lien direct avec la mission de service public, et les lois du service
public leur sont applicables.
34
3- Cas des SPIC
Cependant, le régime juridique des services publics à gestion privée, notamment les services
publics à caractère industriel ou commercial, est assez complexe avec la prédominance du
droit privée selon les organismes ou les activités concernées. Le principe est la soumission du
droit privé avec résurgence d’ilots de droit public. Leurs décisions relèvent du droit privé,
sauf dans les cas où ils satisfont aux conditions cumulatives vues plus haut. Leurs contrats
sont du droit privé. Ceux-ci seront exceptionnellement administratifs lorsque :
Ainsi donc, tous les contrats passés par des services publics à caractère industriel ou
commercial avec leurs usagers sont des contrats de droit privé, même lorsqu’ils remplissent
les conditions requises pour être des contrats administratifs. Leur personnel est soumis au
droit privé, même lorsque le service est géré par une personne publique, sous réserve de
dérogation législative. Leur responsabilité relève du droit privé aussi bien quand la victime est
un usager du service que quand elle est un tiers par rapport à celui-ci.
1°- la compétence de connaître des dommages résultant des travaux publics réalisés sur une
dépendance du domaine privé des personnes publiques incombe au juge administratif.
La gestion directe des services publics est celle qui est assurée par l’administration elle-même
sous deux formes principales : la régie et l’établissement public.
a)- la régie :
Un service public est exploité en régie directe lorsqu’une personne publique se charge de le
gérer elle-même, à ses risques et périls, en engageant les fonds nécessaires (capital de premier
établissement et fonds de roulement) et en recrutant, dirigeant et salariant le personnel
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nécessaire, en achetant toutes choses nécessaires au fonctionnement, en entrant directement en
relations avec les usagers du service, le cas échéant en supportant, elle-même et seule, la
responsabilité des préjudices causés aux tiers par le fonctionnement du service. (Marcel
Waline, D.A, 1963, 9è édition n° 1153). Ce procédé d’exploitation et de gestion est utilisé
aussi bien par l’Etat que par les collectivités territoriales.
Entre différents ministères existent des structures de coordination afin que l’action de chacun
d’eux ne tourne pas à la cacophonie et à la dysharmonie. Cette fonction de coordination est
assurée par un organisme essentiel à la bonne marche d’un gouvernement, le secrétariat
général du gouvernement, placé auprès du Premier ministre en face, et rattaché à la
Présidence de la République au Congo. Il existe également des organes intermédiaires dont le
plus important est le conseil des ministres placé sous l’autorité et la direction du chef de
l’Etat.
- Les régies sans personnalité juridique sont administrées par un conseil ayant à sa tête
un directeur. Elles ne sont dotées que de l’autonomie financière, leur budget est
souscrit sous forme d’une ligne budget de la communauté dont elles relèvent et elles
disposent de recettes constituées par les redevances payées par les usagers.
- Les régies dotées de la personnalité juridique sont des établissements publics : elles
possèdent des biens, peuvent émettre des actes juridiques et sont dotées de
l’autonomie financière.
- Les régies administratives peuvent être obligatoires (l’état civil, aide sociale,
protection maternelle et infantile, le service des pompes funèbres, …) ou facultatives
(bourses d’étude ou la lutte contre l’incendie).
- Les régies industrielles ou commerciales sont toutes facultatives, ce sont les plus
nombreuses. Elles doivent présenter un intérêt public local, respecter la liberté du
commerce et l’industrie et ne pas empiéter sur la compétence d’autres localités.
L’Etablissement public.
L’Etablissement public est une forme décentralisée ou déconcentrée de l’organisation de
l’Etat parce qu’il est une personne juridique distincte de l’Administration et, à ce titre, il
relève de l’étude des structures administratives. Il est aussi une forme et un mode de gestion
des services publics. On dit qu’il est un service public personnalisé. L’établissement public
réalise ainsi une forme particulière de décentralisation, la décentralisation par service qui ne
doit pas être confondue avec la décentralisation territoriale. Ce n’est donc qu’une pure
technique, un moyen de gestion. On distingue ainsi les différents établissements publics selon
leur statut financier (autonome, semi-autonome ou rattachement financier), la collectivité
territoriale à laquelle ils sont rattachés (établissements publics ou internationaux, d’Etat, de
région, de département, de commune…) ou le secteur d’activité (établissements publics
administratif, industriel ou commercial, scientifique ou culturel). L’élucidation de la notion de
l’établissement public suppose la résolution de trois questions : celle de sa définition, son
critère et sa délimitation extrinsèque et intrinsèque.
B1- la définition :
L’Etablissement public est une personne morale de droit public, décentralisée et
personnalisée. Il possède ainsi toutes les prérogatives attachées à la personnalité juridique,
tous les privilèges détenus par les personnes publiques, et qu’il est rattaché, pour tutelle, à une
collectivité territoriale (Etat ou autre). En outre, il est dominé par le principe de spécialité :
c’est là sa différence essentielle avec les personnes publiques territorialisées. Il ne peut sortir
de sa spécialité à peine de nullité de ses actes.
37
b-2 la détermination du critère de l’établissement public :
Soit il existe une qualification légale positive et il n y a pas de difficulté car cette qualification
s’applique. Soit, plus fréquemment, les textes sont muets et la jurisprudence doit s’attacher à
la méthode du « faisceau d’indices » pour découvrir ce qu’était l’intention réelle du créateur
de l’organisme : initiative de la création, présence de prérogatives de puissance publique,
règles de financement, statut du personnel, intervention d’une autorité publique pour nommer
les dirigeants, tutelle d’autorités publiques, existence d’un contrôle financier supérieur,
exécution d’une mission de service public. Il s’agit d’une analyse emprunte de subjectivité : la
recherche d’un « climat de droit public » relevant plutôt de « l’impressionnisme juridique ».
- De l’établissement d’utilité publique qui est régi par le seul droit privé.
- Du service public car tout service public géré par une personne
publique n’emprunte pas forcément la forme de l’établissement public. Il est aussi des
établissements publics qui ne gèrent pas de service public. Enfin, il n y a pas toujours
coïncidence entre la nature du service public géré et la nature de l’établissement public
qui le gère : un EPA peut gérer un SPIC et un SPIC peut gérer un SPA, tout comme un
même établissement public peut gérer plusieurs activités dont les unes sont des SPA et
les autres des SPIC (port autonome).
Cependant, savoir si un établissement public est un épa ou un épic est d’un intérêt limité car
cette distinction parait assez largement inutile. En effet ce qui différencie les règles qui leur
sont applicables ce n’est pas tant leur nature d’établissement public (administratif, industriel
ou commercial) que la nature du service public qu’ils gèrent. Ainsi donc, la seule qualification
d’épa ou d’épic ne suffit pas, encore faut-il connaître la nature juridique du service public
qu’ils assurent. Donc il n y a toujours pas coïncidence entre nature de l’établissement et
nature du service. Le tribunal des conflits, dans un souci de simplification a décidé que
lorsque la requalification d’épic résulte directement de la loi, la compétence est judiciaire de
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plein droit, sauf exceptions très limitées, sans considération de la nature réelle du service géré
par celui-ci. (T.C 29 décembre 2004, B (Ackermann).
2°-) si la spécialité de ce nouvel établissement est analogue à celle d’un établissement (ou
plusieurs) déjà existant.
Une double réponse positive entraine la compétence législative. Par création, il faut entendre
non seulement le fait même de créer mais encore la fixation des règles constitutives, celles qui
déterminent de façon générale l’organisation et le fonctionnement de l’organisme. Les
conditions de suppression d l’établissement public sont soit prévues par le texte qui le crée,
soit dans le silence des textes, régies par le principe général du droit du parallélisme des
formes et (ou) des compétences. L’organisation de l’établissement public est de facture
classique. Il est doté de la personnalité juridique et comporte à sa tête un organe délibérant et
un organe exécutif.
39
2- LA CONCESSION :
La concession est un contrat par lequel l’administration confie à une personne, en principe
privée, la gestion d’un service public. Cette gestion est assurée sous le contrôle constant
de l’administration mais se déroule au risque et périls de la personne privée gestionnaire,
celui-ci étant rémunérée par la perception par la perception de redevances acquittées par
les usagers du service et courant tous les aléas normaux de la vie des affaires. Elle
bénéficie, pour assurer cette gestion, de prérogatives de puissance publique.
L’administration qui concède le service est ici appelée concédant tandis que la personne qui
gère le service est appelée concessionnaire. Une concession peut aussi être confiée à une
personne publique. Elle se distingue du marché public, car dans celui-ci le titulaire du marché
est rémunéré directement par l’administration qui lui paie un prix. Il existe cependant de
nombreux contrats de délégation de gestion du service public mais le plus commun et le plus
caractéristique d’entre eux demeure celui de concession.
- Le cahier de charges qui est souvent rédigé selon les cahiers types
applicables en fonction de l’objet du contrat de concession. Il a une nature
réglementaire en ce qu’il concerne les conditions de gestion du service public concédé.
- Le contrat de concession proprement dit est la partie véritablement
contractuelle de ce document : il consacre l’accord des parties et détermine les
modalités essentielles de la concession notamment les conditions destinées à permettre
l’équilibre financier de la concession.
L’existence même de ce contrat confère en concédant, même lorsque cela n’est pas
expressément prévu, le pouvoir de contrôler sa correcte exécution par le concessionnaire
assorti d’un pouvoir de sanction particulièrement énergique, pouvons aller, sous le contrôle du
juge, jusqu’à la déchéance du concessionnaire. Elle lui impose aussi des obligations envers le
concessionnaire : garantie d’exécution passible du contrat, respect des conditions de
rémunération et d’équilibre financier. Au concessionnaire, le contrat de concession confère
des droits pour lui permettre d’exécuter correctement ses obligations : octroi de certaines
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prérogatives, droit à rémunération aux moyens de redevances assises sur les usagers, droit à
une variation raisonnable des tarifs en fonction de l’évolution économique générale, droit à
l’équilibre financier du contrat, reconnaissance, parfois des privilèges. Il lui impose aussi des
obligations : exécution loyale et correcte du contrat, accomplissement des obligations
supplémentaires imposées par le concédant, soumission aux ordres et aux contrôles de ce
dernier, réglementation stricte des conditions de sous-traitance et de cotraitance.
A- Structures
En la forme, la société d’économie mixte ressemble à bien des sociétés anonymes mais
chaque composante y est en quelque sorte subvertie. On y trouve une assemblée générale des
actionnaires, souvent fantoche parce que lui sont refusés la plupart des pouvoirs qui,
d’ordinaire, appartiennent à un tel organe, parce que l’Etat y est représenté par un non
actionnaire, enfin parce que le nombre de droits de vote des personnes publiques peut être très
supérieur à leur part de pourcentage dans le capital de la société. Semblablement, le conseil
d’administration est composé d’administrateurs élus et d’administrateurs nommés pour
représenter le capital public, ces derniers ne provenant donc pas de l’assemblée des
actionnaires. Ce conseil n’exerce pas généralement les fonctions qui sont, en principe, les
siennes en droit commun. Enfin, l’organe directeur est fréquemment bicéphale : le Président
du conseil d’Administration et le Directeur général.
B- Capitaux
Le capital est mixte sous réserve que la participation publique au capital doit être majoritaire,
fut-ce symboliquement (par exemple, 50, 001% de capitaux publics et 49, 999% de capitaux
privés) et que le nombre de sièges réservés à l’actionnariat public excède la moitié du nombre
total de sièges. La participation publique peut être financière cas le plus fréquent) mais aussi
en nature (donation immobilière, cession d’un brevet).
41
PARAG. 3 : La dévolution unilatérale du service public
Dans ce cas de figure, la puissance publique attribue la gestion d’un service public à une
personne privée par voie d’acte unilatéral. Le plus souvent, cette dévolution est faite à une
association type de la loi de 1901. Celle-ci peut être une vraie association ou une association-
paravent destinée, souvent, à permettre aux personnes publiques d’agir sans respecter les
formes légales. Elle pourra se faire aussi à une société d’économie mixte fictive. Deux traits
principaux caractérisent le régime applicable aux personnes privées concernées :
1°)- un contrôle plus ou moins étendu par la personne publique qui a attribué le service.
2°)- la nature publique reconnue, à certaines conditions, à celles de leurs décisions prises dans
le cadre de la soumission de service public et en vertu de prérogatives de puissance publique.
Les règles régissant la conclusion des délégations du service public au moyen d’un contrat
sont inapplicables à celle dévolues unilatéralement même si, ultérieurement, un contrat est
conclu en exécution de cet acte unilatéral. Toutefois, soucieux d’éviter certaines dérives, le
juge estime illégal le fait pour une personne public de se dessaisir globalement d’une
catégorie entière de compétences au profit d’une telle personne privée (27 mars 1995,
chambre d’agriculture des alpes maritimes).
42
d’un tel service emporte fréquemment attribution de prérogatives de puissance publique ou
empiètement sur les libertés publiques. Depuis la constitution française de 1958, ce pouvoir
est désormais partagé entre la loi et le règlement. Cependant, il faut toujours une loi pour
rendre obligatoire pour les collectivités territoriales la création de services publics, pour
décider la nationalisation d’une activité en vue d’en faire un service public ou également pour
créer un service public susceptible d’empiéter sur une liberté publique, à condition que cette
dernière n’ait pas reçu une consécration constitutionnelle limitant davantage encore la liberté
du législateur. Dans tous les autres cas la compétence appartient au règlement.
43
L’usager est souvent volontaire et cela suppose une démarche de sa part à cet effet (ex
client de la SNE). Il est cependant des situations d’usager obligatoire ou forcé : assiduité
scolaire, détention de personnes condamnées, obligation vaccinale…
- L’usager du service public administratif est dans une situation légale et réglementaire
de droit public, donc dans une situation statuaire. Les litiges le concernant relèvent
du droit et du juge administratif. Il ne peut, par contrat être dérogé à la condition
juridique de l’usager d’un service public administratif ; celle-ci étant statuaire, les
éléments contractuels sont exclus. Ce n’est que par exclusion que l’usager de certains
services publics administratifs est dans une condition contractuelle de droit public
(téléphone) ou de droit privé.
- L’usager du service public industriel ou commercial est toujours dans une situation
contractuelle du droit privé, en vertu du « bloc de compétence ». Il en va ainsi même
lorsque le contrat unissant l’usager au service contient des clauses exorbitantes. La
responsabilité d’un tel service envers les usagers relève de la compétence exclusive
du juge judiciaire, même d’un dommage de travail public. La règle est la même
quelle que soit la nature juridique de la personne gestionnaire du service et quelle que
soit la modalité juridique selon laquelle le service est assuré.
Lorsque le service publique disposait l’usager ne peut obtenir du juge administratif son
maintien, sauf dans le cas où cette cessation constituerait, en même temps une illégalité ou
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une inconstitutionnalité mais celle-ci se résoudrait en dommages-intérêts et non par le
rétablissement du service. De même, la suppression du caractère gratuit d’un service, lorsque
cette gratuité n’est qu’une mesure gracieuse, n’est pas discutable au contentieux.
- Le droit à l’égal accès au service implique que tout usager d’un service
public doit être traité identiquement aux autres usagers dès lorsqu’il se trouve placé
dans la même situation au regard du service. Cette égalité d’accès concerne aussi bien
l’accès au lieu du service qu’aux prestations de celui-ci.
- La non-discrimination entre les usagers du service public exprime l’idée
que le gestionnaire du service ne peut opérer distinction entre les usagers qui serait
fondée sur la race, le sexe, la religion, les idées politiques, l’appartenance maçonnique.
A cet égard, la neutralité du service est un élément fondamental.
- Le principe de l’égale participation aux charges du service implique que
les utilisateurs du service public doivent, à proportion de l’usage qu’ils en font,
continuer au financement des charges entrainées par son existence et par son
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fonctionnement. C’est une égalité devant les charges fiscales induites par l’existence
du service public, une égalité devant les sujétions de toute nature qu’il peut entrainer
et, enfin, c’est une égalité devant les tarifs. Le juge administratif n’admet les
discriminations tarifaires entre les usagers que dans l’un des trois cas suivants :
3°)- la discrimination est commandée par un motif d’intérêt général ayant un rapport direct
avec l’objet du service ou avec ses conditions d’exploitation.
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les collaborateurs contractuels du service public, ils doivent s’adapter aux modalités nouvelles
d’accomplissement et de fonctionnement d’un service public. Ce principe s’impose enfin aux
agents du service qui doivent se plier au caractère statutaire de leur situation. Lorsque ce sont
des fonctionnaires ou des agents publics, ils n’ont aucun droit acquis au maintien de leur
statut : mutations, déroulement modifié de la carrière, suppression de service, réductions de
traitement… sont possibles.
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Le contrôle administratif.
Il s’exerce par l’administré à travers une demande préalable revêtant deux aspects : un recours
hiérarchique et un recours gracieux.
Les recours administratifs, aussi bien hiérarchiques que gracieux, existent même sans texte.
Leurs auteurs peuvent invoquer, au soutien de leur action, des moyens de droit, de fait et
d’opportunité. Ils prorogent le délai du recours contentieux, mais cette prorogation ne peut
jouer qu’une fois.
Le contrôle juridictionnel
Le contrôle juridictionnel comporte deux modalités : le recours en annulation (ou recours par
voie d’action) et l’exception d’illégalité (ou recours par voie d’exception). Ces deux voies de
droit diffèrent quant à leurs effets, leurs compétences et aux délais.
Le recours en annulation aboutit à faire annuler par le juge l’acte illégal ; tandis que
l’exception d’illégalité tend seulement à faire écarter son application. En effet, elle consiste en
ce que, au cours d’un procès, la partie contre laquelle est invoqué un acte administratif
soutient que cet acte est illégal. Le résultat est que si le juge reconnait l’illégalité de l’acte ne
fera pas application de celui-ci ; mais l’acte subsiste.
Le recours en annulation ne peut être porté que devant un seul juge, le juge de la légalité de
l’acte en cause. Alors que l’exception d’illégalité peut être soulevée devant tout tribunal
devant lequel est invoqué ou opposé, au cours d’un procès, l’acte incriminé.
Les recours en annulation sont enfermés dans des délais assez brefs, généralement deux mois ;
tandis que l’exception, d’illégalité peut être soulevée à toute époque.
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Ainsi, lorsque le délai du recours en annulation étant écoulé, l’acte illégal se trouve à l’abri
d’une annulation juridictionnelle, l’administré peut encore se soustraire à son application en
soulevant contre lui, à l’occasion du procès où il serait invoqué, l’exception d’illégalité. Mais
cette possibilité existe certainement à l’égard des actes administratifs réglementaires.
Cela signifie qu’en présence d’une telle demande, l’administration est libre d’en apprécier
l’opportunité et de lui donner ou non satisfaction. Il y a au contraire pouvoir (ou compétence)
lié lorsque, se trouvant en présence de telle ou telle circonstance de fait, l’administration est
tenue de prendre telle ou telle décision, sa conduite ayant été déjà dictée d’avance par la règle
de droit.
Exemple : la loi énumère les conditions à remplir pour postuler au concours d’entrée à
l’ENAM. Saisie d’une telle demande, l’autorité administrative habilitée n’a aucune liberté de
choix à l’égard de la décision à prendre : si le dossier du candidat est complet, elle ne peut lui
refuser l’autorisation de concourir.
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autorités administratives. Celles-ci ont effet, pour obligation première d’assurer l’ordre public
et le fonctionnement des services publics. C’est lorsque cette obligation se trouverait entravée
par l’application de la légalité que l’autorité administrative peut suspendre l’application de
celle-ci. Les finalités des compétences reconnues aux activités administratives l’emportent
ainsi sur les termes de ces compétences.
- Celles qui eussent été normalement illégales pour incompétence (exemple, mesures de
la compétence du législateur édictées par simple circulaire ministérielle).
- Celles qui eussent été normalement illégales pour vice de forme (ex- suspension d’un
maire, un chef de district par un préfet ou un chef militaire).
Ou encore des mesures dont l’objet eût été normalement illégal comme directement
contrairement aux lois et règlements telles que :
- Des décisions de police restreignant les libertés individuelles au-delà des limitations
que peut ordinairement édicter la police administrative (saisis, interdictions,
expulsions normalement impossibles)
- Des mesures de réquisitions, taxation dépassant les pouvoirs ordinaire de
l’administration (ex, l’institution par un maire d’un impôt municipale, en vue de faire
face aux besoins pécuniaires extraordinaires nés des évènements pendant l’invasion
allemande en 1940, grossièrement illégal).
- Des mesures administratives suspendant l’application des lois par exemple en matière
de la garantie disciplinaire des fonctionnaires).
- Des décisions administratives refusant d’exécuter des jugements en raison des risques
de désordres graves que pourrait entraîner cette exécution.
Le jeu des pouvoirs d’exception est d’abord limité à la période exceptionnelle elle-même, à la
durée de l’évènement qui nécessite impérieusement ces pouvoirs. L’activité administrative,
dans le domaine même où ses pouvoirs se trouvent élargis, reste soumise au contrôle
juridictionnel. En effet, la théorie des circonstances exceptionnelles constitue un correctif, et
non une lacune de la légalité ; dans les domaines où elle joue, la légalité n’est pas écartée ou
suspendue mais simplement élargie parle juge et sous son contrôle. Ainsi, le conseil d’Etat
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vérifie d’une part, si les conditions de fait répondaient bien à la notion de circonstances
exceptionnelles, d’autre part si, dans ces circonstances et vu leur caractère, les pouvoirs que
l’administration s’est arrogée sous l’empire de la nécessité n’ont pas excédé ce qui lui était
vraiment nécessaire pour accomplir sa mission. Il apprécie donc l’adaptation de la mesure
exceptionnelle à la gravité des motifs qui l’ont provoqué (C. E. 19 octobre 1962, canal,
A.J.D.A. novembre 1962 p.612, Chr. A de Laubadère. C.E 17 mars 1971, Aurand, A.J.D.A.
1971, p. 303 et p. 276).
L’emploi des pouvoirs exceptionnels peut entraîner pour l’administration, lorsqu’elle cause
préjudice aux particuliers, une obligation d’indemniser que ne comporte pas toujours
l’application de principes généraux en matière de responsabilité. La responsabilité de
l’administration est ici engagée sans faute de sa part, en raison du risque exceptionnel que
comporte son comportement et en raison de la rupture d’égalité qu’il crée entre les
administrés. Cette obligation de réparer apparait donc comme une contrepartie des pouvoirs
exorbitants de l’administration, dans les hypothèses de refus d’exécution des jugements.
Au Congo, il est prévu par l’article 3 de la loi n° 17/99 du 15 avril 1999 modifiant et
complétant certaines dispositions de la loi n° 025/92 du 20 août 1992 et de la loi n° 30/94 du
18 octobre 1994 portant organisation et fonctionnement de la cour suprême qui dispose que
celle-ci se prononce sur les recours pour excès de pouvoir formés contre les décisions
émanant des diverses autorités administratives.
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1 – l’exigence d’un acte administratif unilatéral exécutoire.
Pour être recevable, le recours pour excès de pouvoir doit être dirigé contre un acte
administratif unilatéral et exécutoire. Cela signifie que l’acte attaqué doit présenter d’abord un
caractère administratif unilatéral exécutoire émanant, en principe, d’une autorité
administrative.
C – L’intérêt à agir
Le recours pour excès de pouvoir n’est pas un recours populaire en ce sens qu’il n’est pas
ouvert par rapport à un acte administratif donné à toute personne. Seules peuvent l’attaquer,
dans les délais prévus (deux mois) les personnes physiques ou morales ayant un intérêt à agir
contre cet acte, il intéresse de façon directe à son annulation.
Jusqu’à l’arrêt Casanova (C.E, 29 mars 1901, R-333. S.1901.373 CAJA59), la jurisprudence
n’admettait pas qu’une personne puisse attaquer par la voie de l’excès de pouvoir un acte
administratif faisant grief à la collectivité à laquelle elle appartenait. Celui-ci en renversant
cette jurisprudence admet que le contribuable communal dispose de l’intérêt nécessaire pour
demander au Préfet, dans le système de tutelles de déclarer nulle de droit une délibération
ayant une incidence sur le budget communal et pour se pouvoir, en cas de refus du Préfet,
devant le juge administratif ce qui implique l’élargissement de la notion d’intérêt à agir et
matière de recours pour excès de pouvoir.
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7- L’intérêt à agir des personnes morales
Les personnes morales sont comme les personnes physiques ; sont souvent concernées et
lésées par un acte administratif et se pose alors le problème de savoir dans quelle mesure elles
sont recevables à attaquer un tel acte devant le juge de l’excès de pouvoir. A cette question la
jurisprudence répond par la négative, non pas parce qu’il se fonde sur une absence de principe
d’intérêt à agir des personnes morales contre des actes les concernant ainsi que leurs
membres, mais sur des particularités de procédure propres à l’espèce. Cependant les
personnes morales de droit privé comme les syndicats et les associations... peuvent être
tentées de demande d’annulation d’un acte administratif qu’elles estiment illégal, soit en tant
que représentant d’intérêts collectifs, soit en tant que défenseurs de l’intérêt particulier de l’un
ou de plusieurs de leurs membres. Tout comme, cet intérêt à agir est reconnu aux personnes
morales de droit privé, il est également reconnu aux personnes morales de droit public.
- L’incompétence :
Ici, l’autorité qui a édicté l’acte dont l »annulation est sollicitée n’avait aucune compétence
pour le faire.
Ici, l’autorité administrative utilise ses pouvoirs pour un objet autre que celui à raison
desquels ils lui étaient conférés.
- Violation de loi :
- Le contrôle incluant le contrôle minimum sur la qualification juridique des faits : ici,
le juge administratif contrôle la régularité formelle (compétence, forme, procédure),
recherche un éventuel détournement de pouvoir mais se refuse de procéder à une
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« appréciation de fait qui n’est pas de nature à être discutée devant le juge de l’excès
de pouvoir ».
- Le contrôle incluant le contrôle normal sur la qualification juridique des faits :
En dehors des éléments des premiers contrôles, ici, le administratif contrôle la qualification
juridique des faits retenus par l’administration.
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