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ÉDITO
Cette nouvelle publication de la FEB, rédigée par les experts de son Centre
de compétence Europe & International, entend contribuer à informer les
entreprises sur les défis et opportunités liés au commerce et à
l’investissement, et ainsi soutenir leur internationalisation accrue. En outre,
ce Focus International Trade s’inscrit également dans les efforts de la FEB
en faveur d’un débat objectif sur les retombées du commerce international
pour notre pays.
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1 emploi sur 5 en
La crise liée au COVID-19 a pourtant dé- Belgique dépend des
montré l’importance du commerce inter- exportations hors-
national et des chaînes de valeur globali- Union européenne
sées. En effet, à l’exception notable de
certains sous-segments dans le secteur
de la santé (ex. masques, gels ou vête-
ments de protection) et hormis des pro-
Et je me plais à rappeler que soutenir nos
blèmes logistiques temporaires, ces
exportations, notamment en ratifiant les
chaînes de valeur ont globalement bien
accords commerciaux négociés par
fonctionné et ont permis de garantir l’ap-
l’Union européenne, comme celui avec le
provisionnement de nos entreprises.
Mexique ou le Mercosur, est une mesure
Par contre, durant le confinement, nos de relance clé, qui « ne coûte pour ainsi
entreprises ont fortement souffert de dire rien » !
nombreuses mesures nationales non
Nous plaidons par conséquent pour que la
concertées, souvent protectionnistes, au
défense du commerce international fasse
sein même du marché intérieur. Ce qui a
partie des priorités du nouveau gouverne-
mis à mal la libre-circulation des biens et
ment fédéral, dans l’intérêt de nos entre-
des travailleurs.
prises et du bien-être collectif.
Ces enseignements, regroupés dans
notre publication « 6 mois après le lock-
down : 10 enseignements de la crise », Pieter Timmermans
soulignent une nouvelle fois la forte in- Administrateur délégué VBO FEB
terdépendance des économies et des en-
treprises au sein des chaînes de valeur,
qu’elles soient mondiales ou euro-
péennes. D’où l’impérative nécessité de
continuer à soutenir l’ouverture de mar-
chés tiers, grâce à une mondialisation en-
cadrée par des règles, et de garantir le
bon fonctionnement du marché inté-
rieur, qui constitue la forme la plus abou-
tie de zone de libre-échange régulée au
monde.
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FOCUS INTERNATIONAL TRADE | AUTOMNE 2020
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FACTS & FIGURES
… dont
du PIB belge
proviennent des
sont destinés à des
INTERNATIO-
NALISATION
HORS-UE DES
ENTREPRISES exportations totales exportations totales
BELGES EN
2019
5
FOCUS INTERNATIONAL TRADE | AUTOMNE 2020
À LA UNE
Si l’internationalisation semble à première vue simple et attrayante, il n’en reste pas moins que c’est
une stratégie commerciale avec des défis et des opportunités. Cette rubrique contribue à une meil-
leure connaissance de l’environnement international dans lequel se développe votre activité entre-
preneuriale.
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leurs importations ou leurs exportations,
ou dans la mobilité de leurs travailleurs.
Cette crise a une nouvelle fois confirmé Dans ce contexte, les efforts de la Commis-
la très forte interdépendance des entre- sion européenne pour tenter de garantir la
prises et des économies européennes. libre circulation des travailleurs et des mar-
chandises dans toute la chaîne d’approvi-
Pour rappel, la très grande majorité des
exportations belges se font à destination sionnement (ex. contrôles aux frontières
de pays européens (et limitrophes en accélérés grâce au concept des « green-
particulier). lanes ») ont été fort positivement accueillis
par la FEB et ses secteurs.
Lors du confinement en Europe, les entre-
prises ont fortement souffert de la mul- La FEB a également plaidé, lors des phases
tiplication de mesures nationales non de déconfinement, pour un maximum de
concertées, voire clairement protection- concertation entre autorités nationales
nistes. Songeons aux fermetures et con- (en particulier au sein du Benelux ou dans
trôles aux frontières, restrictions aux ex- les zones transfrontalières) et entre elles
portations, restrictions à la libre circula- et les institutions européennes.
tion des travailleurs – transfrontaliers ou Ces constats confirment l’impérative né-
saisonniers notamment – et à la libre cessité de continuer à garantir et amélio-
prestation de services, etc. rer le fonctionnement du marché intérieur
et de l’espace Schengen, conditions indis-
La FEB a immédiatement déploré cette si-
pensables à la circulation fluide des biens
tuation et alerté les autorités belges et
et des personnes en Europe.
européennes au sujet des problèmes con-
crets rencontrés par nos entreprises dans
35 32,3
29,0
30
25
20
En %
15 13,2 12,8
10 8,1
5,0
5
0
Manque de demande Manque de demande Difficultés d’organiser Perturbations des Manque de personnel Secteur interdit
intérieure extérieure le travail avec chaînes
distanciation sociale ou d’approvisionnement
avec d’autres mesures
sanitaires
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FOCUS INTERNATIONAL TRADE | AUTOMNE 2020
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S’agissant des stratégies de relance, il le renforcement de la résilience, qu’il
importe que les chaînes de valeur globa- s’agisse de celle des autorités et des
lisées continuent à bien fonctionner et États, ou de celle des entreprises et des
que l’Union européenne reste ouverte chaînes de valeur mondiales. Et ce, face à
au commerce et à l’investissement in- de possibles futures crises de natures di-
ternationaux. verses (sanitaire, naturelle – ex. clima-
tique –, énergétique, technique – ex. di-
Cela dit, durant la crise, certaines entre-
gitale –, terroriste, etc.).
prises ont été confrontées à des difficul-
tés d’ordre logistique et opérationnel. S’agissant de la résilience des États, la
Celles-ci découlaient notamment de me- FEB estime qu’il est important que l’en-
sures de lock-down nationales décidées tité Belgique mène une analyse rigou-
en dehors de l’Union européenne et reuse et structurelle des risques (sur la
ayant un impact sur l’activité de fournis- base de la situation actuelle et de di-
seurs étrangers (ex. les fournisseurs asia- verses crises et risques futurs potentiels)
tiques pour le secteur automobile euro- et des manquements identifiés durant la
péen). Des entreprises ont également crise (au sens large, c.-à-d. y compris en
été confrontées à des pénuries de maté- matière de fonctionnement du marché
riel de transport (ex. containers en Asie) du travail notamment). Ceci, afin d’y ap-
ou à une hausse des coûts de transport. porter des solutions adaptées aux spéci-
ficités de notre pays et permettant de
Et enfin, si les chaînes de valeur ont dans
mieux affronter pareilles crises dans le
l’ensemble bien fonctionné, une excep-
futur.
tion notable doit être soulignée dans cer-
tains segments du secteur de la santé. En Les entreprises peuvent jouer un rôle
effet, on a constaté une forte dépen- constructif dans cette réflexion, sur base
dance extérieure de l’Union européenne de leurs expériences et expertises en la
– à l’égard de l’Asie notamment – en ma- matière. Si des solutions envisagées pré-
tière par exemple de matériel de protec- voient un rôle pour le secteur privé, ce-
tion personnelle (ex. masques buccaux lui-ci doit être discuté en profondeur
et vêtements de protection, gels et fla- avec les acteurs concernés et offrir la sé-
cons) ou de médicaments ou composants curité juridique requise.
génériques (ex. paracétamol). Des leçons
S’agissant de la résilience des entre-
devront être tirées des difficultés d’ap-
prises et des chaînes de valeur, la FEB
provisionnement constatées dans ces
estime qu’elle relève au premier chef de
domaines.
la responsabilité des acteurs écono-
miques. Elle encourage dès lors ceux-ci à
mener pareille analyse continue des
risques.
É »
Partant du constat que les chaînes de va-
Les divers constats mentionnés ci-dessus leur globalisées ont dans l’ensemble bien
doivent selon la FEB être pris en considé- fonctionné en dépit de la crise liée au
ration dans le cadre des réflexions en COVID-19, la FEB plaide pour qu’on évite
cours portant sur la relance et sur le ren- tout interventionnisme politique « top
forcement de notre « résilience ». down » en la matière ou tout réflexe pro-
En effet, la crise COVID-19 illustre le be- tectionniste. Ceci au vu de l’importante
soin de s’interroger sur l’organisation et des échanges et des investissements
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FOCUS INTERNATIONAL TRADE | AUTOMNE 2020
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Risques politiques à court terme en décembre 2019
(situation avant COVID-19)
SOURCE Credendo
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FOCUS INTERNATIONAL TRADE | AUTOMNE 2020
La politique commerciale n’est pas toujours aisée à aborder pour nos entreprises. Pour s’y
retrouver plus facilement, cette rubrique propose une explication compréhensible des thèmes ma-
jeurs qui façonnent le commerce international et de l’action de la Commission européenne dans ce
domaine.
Depuis la « saga CETA » de fin 2016, le À chaque fois, ce chapitre contient des
commerce international et, en particu- règles contraignantes réaffirmant les
lier, les accords de libre-échange négo- principales normes sociales et environ-
ciés par l’Union européenne ont une nementales qui existent au niveau inter-
mauvaise cote auprès de l’opinion pu- national. De plus, en réponse à certaines
blique. Ces traités porteraient atteinte à critiques, notamment de la société civile
nos normes élevées en matière sociale et sur leur insuffisance, la Commission eu-
environnementale, nous rendant cou- ropéenne a entamé une réflexion de
pable d’un « race to the bottom », où le fond sur le renforcement des chapitres
commerce – lisez, le profit – serait la TSD. Ce processus a débouché, début
seule logique valable dans nos 2018, sur l’élaboration d’un plan d’action
échanges… en 15 points (voir page 13). Celui-ci ren-
force considérablement la mise en
Pourtant, le commerce est un levier for-
œuvre des dispositions sur le développe-
midable en faveur du développement
ment durable.
durable. Une approche bien enracinée
dans la politique commerciale menée ces Les entreprises belges soutiennent for-
dernières années par les instances euro- tement l’inclusion de ces chapitres dans
péennes. S’appuyant sur sa communica- les accords de libre-échange. Les enga-
tion « Trade for All » de 2015, la Commis- gements sociaux, environnementaux ou
sion européenne inclut systématique- ceux relatifs aux droits de l’Homme pris
ment un large chapitre relatif au déve- par l’Union, ses États membres et les
loppement durable ou « Trade and Sus- autorités tierces doivent dès lors être
tainable Development chapters » (TSD) respectés. Leur implémentation doit fa-
dans ses accords commerciaux dits de voriser le développement durable mais
« nouvelle génération » (ex. UE-Corée du aussi garantir un environnement régle-
Sud, UE-Canada, UE-Vietnam, UE-Japon, mentaire équitable pour les entreprises
etc.). belges et européennes, de plus en plus
confrontées à des pratiques de concur-
rence déloyale dans les échanges com-
merciaux.
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Partenariat avec les États membres Encourager la ratification précoce
et le Parlement européen des conventions internationales
fondamentales
Coopération avec les organisations
internationales Examen de l’efficacité de la mise en
œuvre des chapitres TSD
Facilitation du rôle de monitoring
de la société civile, en ce compris Guide pour l’implémentation
les partenaires sociaux des chapitres TSD
European Commission, Non paper of the Commission services, Feedback and way forward on improving the implementation
and enforcement of Trade and Sustainable Development chapters in EU Free Trade Agreements, 26 February 2018
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FOCUS INTERNATIONAL TRADE | AUTOMNE 2020
EXEMPLE
Trade for Decent Work Agenda
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locales, chargées, en première instance, accords de libre-échange de l’Union et
d’assurer la mise en œuvre et le respect les efforts de « due diligence » et de CSR,
des obligations internationales. Elles ne doivent faire l’objet d’une attention con-
peuvent être déresponsabilisées ! La tinue de la part des autorités compé-
Commission européenne et les autorités tentes. Les entreprises individuelles en-
belges s’engagent par ailleurs au renfor- dossent indéniablement une responsabi-
cement des capacités administratives lo- lité sociétale. Veillons à ce qu’elles ne
cales des partenaires commerciaux de soient pas contraintes de revêtir le rôle
l’Union. d’agent de police des règles internatio-
nales. La réconciliation du commerce
L’implémentation des obligations TSD
avec le développement durable passera
prévues par les traités s’est récemment
par la responsabilisation des différents
vue renforcée. Ainsi, il serait utile d’éva-
acteurs selon leur rôle et leurs capacités
luer l’impact concret du lancement d’une
propres.
procédure de résolution des différends
dans le cadre de l’accord commercial UE-
Corée du Sud, qui servira de premier test
du mécanisme de plainte inclus dans un
chapitre de développement durable. • Le commerce international est un
Les entreprises belges actives à l’interna- levier pour le développement du-
tional sont également impliquées de rable. Nos entreprises soutiennent
près dans la responsabilité sociétale. cette approche pour des raisons évi-
Par les valeurs et principes qu’elles ex- dentes de durabilité mais également
portent et l’inclusion de ceux-ci dans leur de concurrence équitable. Un accord
business modèle, les processus inno- commercial – instrument essentiel du
vatifs et leurs opérations quotidiennes, libre-échange régulé – est un moteur
ces entreprises contribuent au dévelop- pour le progrès dans ce domaine.
pement durable dans le pays hôte. De • Il n’est toutefois qu’un instrument
nombreuses initiatives volontaires de imparfait qui n’a pas vocation à ré-
Corporate Social Responsability (CSR) pondre à des problèmes structurels
ont été mises en place, avec succès, par dans les pays partenaires.
des sociétés belges dans les secteurs
textiles, des matériaux rares, de l’agroa- • La responsabilité en matière sociale,
limentaire, du diamant et de la chimie, ou environnementale et des droits de
encore de l’énergie. l’Homme doit donc être partagée : les
autorités locales et les entreprises
Les différents mécanismes et instru- sur place, chacune dans leur rôle
ments employés en tant que leviers du respectif.
développement durable, comme les
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FOCUS INTERNATIONAL TRADE | AUTOMNE 2020
FIL INFO
L’actualité commerciale internationale est incessante, dense et souvent volatile. Cette rubrique pro-
pose aux entreprises belges et acteurs intéressés un décryptage succinct des derniers faits et dé-
veloppements qui touchent de près ou de loin leurs activités à l’international.
Entré en vigueur le 21 novembre 2019, De plus, les exportateurs des deux par-
l’accord de libre-échange UE-Singapour ties bénéficient d’une large élimination
est le premier à être conclu avec un de barrières techniques au commerce,
pays membre de la communauté éco- considérées comme redondantes, et ce
nomique et politique du Sud-Est asia- dans 4 secteurs majeurs d’activité :
tique, l’ASEAN. l’électronique, l’automobile, les pro-
duits pharmaceutiques et l’équipement
Singapour se profile comme le principal
médical, et l’énergie renouvelable. L’ac-
hub économique et logistique de cette
cord contient également un important
région extrêmement dynamique de
volet de facilitation des procédures
l’économie mondiale, avec un marché
douanières (simplification et réduction
de 600 millions de consommateurs. La
du temps nécessaire pour effectuer les
relation économique bilatérale avec la
procédures administratives) et une meil-
Belgique est estimée à un volume de
leure protection de la propriété intellec-
plus de 6 milliards EUR d’échanges par
tuelle. Il s’agit d’atouts indéniables pour
an et est restée assez constante ces
les échanges avec ce hub commercial.
dernières années. L’accord commercial
présente de nombreuses opportunités L’accès au marché des services de Singa-
pour les quelque 1.300 entreprises pour est significativement accru pour
belges exportant vers Singapour, et les opérateurs européens actifs dans les
permettra d’intensifier les flux com- domaines IT, des services professionnels
merciaux dans les deux sens. (comptables, architectes, ingénieurs…),
des télécommunications, de la re-
L’accord prévoit une suppression quasi
cherche et développement, du trans-
totale des tarifs douaniers sur une pé-
port maritime ou encore du tourisme.
riode de 5 ans, en particulier là où il sub-
sistait encore certains pics tarifaires.
Depuis fin 2019, les produits électro- – Unsplash / Peter Nguyen
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communs. Des quotas et des abaisse-
ments tarifaires significatifs ont été né-
gociés pour les produits européens
agricoles et issus de la pêche, les vins et
spiritueux, et la bière.
Outre les éliminations tarifaires et l’ac-
cès au marché, nos exportateurs et im-
portateurs jouiront du volet de facilita-
tion, de simplification et de modernisa-
tion des procédures douanières dans les
deux sens. Les barrières techniques au
commerce ont fait l’objet d’une conver-
gence basée sur des standards interna-
tionaux en vigueur. Dès lors, les coûts de
– Unsplash / Alice Young conformité sont revus à la baisse et une
plus grande transparence sera d’applica-
L’accord commercial UE-Vietnam est
tion par l’accès public (en ligne) aux
entré en vigueur le 1er août 2020. Cet
normes réglementaires.
accord, soutenu par la quasi-majorité
des fédérations sectorielles de la FEB, Le traité commercial offre de nouvelles
ouvre le marché émergent du Vietnam opportunités aux investisseurs euro-
(également membre de ASEAN) aux en- péens ainsi qu’aux prestataires de ser-
treprises belges et européennes. vices. Ceci, grâce à l’ouverture des sec-
teurs financiers, du transport maritime,
Ce traité de libre-échange prévoit une
des services d’affaires, des télécoms ou
libéralisation tarifaire à terme (10 ans)
de distribution au Vietnam, au même
de près de 99% des biens échangés. De-
titre que les entreprises locales.
puis le 1er août, 65% des produits euro-
péens entrent sur le marché vietnamien Enfin, l’accord comprend un important
sans droits de douane. Les secteurs des chapitre axé sur le développement du-
machines et applications ainsi qu’une rable, avec l’inclusion de dispositions
grande partie des produits pharmaceu- contraignantes en relation avec l’Ac-
tiques et de la chimie jouissent déjà de cord de Paris sur le Climat et les 8 Con-
la suppression des barrières tarifaires. ventions fondamentales de l’OIT. Un or-
Une période de 10 ans est prévue (pour ganisme indépendant composé des re-
l’accès au marché vietnamien) dans le présentants de la société civile est
secteur automobile, complétée par des chargé d’assurer le suivi des obligations
règles et standards internationaux contenues dans ce chapitre.
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FOCUS INTERNATIONAL TRADE | AUTOMNE 2020
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En parallèle, l’Union européenne a dé- En conclusion, les soupçons réciproques
posé une plainte (DS353) similaire à l’en- de manquements aux règles de l’OMC
contre des États-Unis, datant de 2005, plaident en faveur d’un accord politique
portant sur les subventions – qu’elle juge entre Washington et Bruxelles, afin de ne
illégales – octroyées par le gouverne- pas aggraver davantage les actuelles ten-
ment fédéral et les autorités locales sions commerciales bilatérales (cf. notam-
américaines à Boeing. Suite à quoi, ment les surtaxes américaines sur les im-
l’Union européenne a obtenu le droit portations d’acier et d’aluminium en pro-
d’imposer, à son tour, des contre-me- venance de l’Union européenne).
sures tarifaires sur des produits améri-
cains d’une valeur de quatre milliards de
dollars annuellement (publication OMC
du 13 octobre 2020).
En réponse à l’action européenne, le 6
mai 2020, les services du représentant au
Commerce, l’USTR, ont souligné la pleine
conformité de ces aides américaines
avec les règles de l’OMC, par suite de
l’abrogation du régime fiscal préféren-
tiel accordé à Boeing par l’État de Was-
hington (le Washington State Business &
Occupation Tax Rate Reduction). Selon
les États-Unis, l’Union n’aurait ainsi plus
de base juridique valable afin d’imposer
ses propres contre-mesures.
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FOCUS INTERNATIONAL TRADE | AUTOMNE 2020
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LA FEB EN ACTION
La FEB mène de multiples actions de « diplomatie économique », que ce soit à l’étranger dans le
cadre des visites d'État et des missions économiques, ou en Belgique. Elle veille ainsi à encourager
les contacts entre le monde économique belge et les décideurs et gouvernements étrangers. À cet
égard, la FEB entretient des liens étroits avec le monde diplomatique basé à Bruxelles, notamment
avec les ambassadeurs de nos principaux partenaires commerciaux.
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FOCUS INTERNATIONAL TRADE | AUTOMNE 2020
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La réunion de la Platform International
de la FEB du 2 octobre fut elle aussi con-
sacrée aux enjeux de l’élection présiden-
tielle aux États-Unis. L’ex-ambassadeur
belge à Washington, S.E. M. Dirk Wou- À l’invitation de l’ambassadeur d’Alle-
ters, y a commenté l’état de nos relations magne en Belgique, S.E. M. Martin
bilatérales avec les États-Unis. Le profes- Kotthaus, la FEB a présenté, à divers am-
seur André Sapir (ULB et Institut Brue- bassadeurs européens basés à Bruxelles,
gel) ainsi que Luisa Santos et Eleonora ses priorités socio-économiques de la
Catella (BusinessEurope) ont quant à eux rentrée. Les attentes de la FEB envers le
fait le lien avec une série d’enjeux géo- nouveau gouvernement fédéral ainsi que
stratégiques et les actuelles tensions ses priorités dans le cadre de la relance
commerciales UE/USA. en Belgique et en Europe y furent débat-
tues. La FEB y a également fait part de
ses inquiétudes et priorités dans le dos-
sier du Brexit. De nombreux ambassa-
deurs ont participé à cette rencontre, en
présentiel (France, Espagne, Hongrie,
Lettonie) ou à distance (Italie, Répu-
La FEB a rencontré l’ambassadrice de blique tchèque, Estonie).
France, S.E. Mme Hélène Farnaud-
Defromont, ainsi que Franck Riester,
ministre délégué, chargé du Commerce
extérieur et de l’Attractivité. La ren-
contre a notamment porté sur la réponse
des autorités belges et françaises à la
crise liée au COVID-19, et sur les priorités
respectives en matière de relance socio-
économique.
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FOCUS INTERNATIONAL TRADE | AUTOMNE 2020
LE CONSEIL À L’EXPORTATEUR
Le commerce international n'est plus une opportunité facultative pour bon nombre d'entreprises,
mais une condition indéniable pour pouvoir se développer. Dans cette rubrique, nous pointons un
conseil en lien avec l’internationalisation des entreprises.
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Le 28 octobre, la FEB a organisé un webi-
naire autour du thème « Brexit : Prêts
pour la nouvelle relation entre l’Union
européenne et le Royaume-Uni ? », avec Vous n’avez pas pu assister à notre
le soutien du SPF Économie et de Canal Z événement ? Les 4 sessions sont inté-
et en collaboration avec le SPF Affaires gralement disponibles sur le site web
étrangères, Commerce extérieur et Coo- de la FEB via le lien suivant :
pération au développement. Cet événe- feb.be/events/20201028-
ment virtuel, ventilé en quatre sessions, brexit-info/Program/
avait pour objectif d’aider les entreprises
belges dans leurs préparatifs en vue des
changements qui surviendront à partir SESSION 1 – THE GLOBAL PICTURE
du 1er janvier 2021, lorsque le Royaume-
Le dernier état de la situation relatif
Uni quittera le marché intérieur. aux actuelles négociations et aux pré-
Le grand intérêt pour ce webinaire té- paratifs des changements à venir.
moigne de son utilité comme source d’in-
formation à deux mois du Brexit. Ainsi, SESSION 2 – COMMERCE ET
TRANSPORTS DE MARCHANDISES
plus de 300 personnes ont suivi la ses-
sion d’ouverture et les trois sessions thé- Quels changements à anticiper en ma-
matiques ont au total été suivies en di- tière de procédures douanières, de
rect par plus de 400 personnes. La FEB se TVA ? Quel régime s’appliquera pour
réjouit que, malgré les longues négocia- les règles d’origine ou pour les accré-
tions et l’incertitude persistante, les en- ditations ?
treprises belges soient conscientes des
SESSION 3 – CLUSTER SOCIAL
nombreux changements qui survien-
dront de toute façon et elle réitère son Quels changements à venir en matière
appel aux entreprises de toutes tailles à de permis de séjour, de sécurité sociale
accélérer leurs préparatifs en vue de ou de mobilité professionnelle ?
cette nouvelle réalité.
SESSION 4 – QUESTIONS JURIDIQUES
Quel impact en termes de contrats ?
D’assurances ? Quel régime faudra-t-il
suivre pour tout ce qui traite de la pro-
priété intellectuelle ou de la protec-
tion des données ?
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Mika Camps
Attaché
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FOCUS INTERNATIONAL TRADE – Publication semestrielle de la Fédération des
entreprises de Belgique
RÉDACTION
Olivier Joris, Thomas Julien
RÉDACTION FINALE
Johan Van Praet, Anne Michiels, Nga Nguyen
TRADUCTION
Service de traduction FEB
ÉDITEUR RESPONSABLE
Stefan Maes, Rue Ravenstein 4, 1000 Bruxelles