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II.

Matériaux Magnétiques :
Introduction
II.1. Propriétés physiques
II.1.1) Rappels des lois électromagnétiques
II.1.2) Rappels sur les Matériaux ferromagnétiques
II.2. Matériaux ferromagnétiques doux et matériaux
ferromagnétiques durs, notions sur les pertes ferromagnétiques
II.2.1) Matériaux ferromagnétiques doux
II.2.2) Matériaux ferromagnétiques durs
II.2.3) Notions sur les pertes ferromagnétiques
II.3. Domaine d’application des matériaux magnétiques
Conclusion

Introduction
Les plus anciens objets magnétiques (perles tubulaires) ont été retrouvés dans des
tombes sumériennes et égyptiennes au quatrième millénaire avant Jésus-Christ.

Les chinois et les grecs de l’antiquité ont été les premiers à constater les propriétés que
possèdent certaines pierres à attirer des objets contenant du fer.

Vers le 2ième siècle, les chinois ont exploité la propriété qu’a l’aiguille métallique aimantée de
s’orienter toujours vers la même direction. Une boussole fonctionnant sur ce principe a été
d’abord utilisée par les chinois, ensuite par les arabes puis par les occidentaux.

Avant 1600, Gilbert émet l’hypothèse que la terre est un aimant géant.
vers 1600 en Angleterre , William Gilbert écrits les premiers traités de magnétisme.

1819, Oersted observe que des fils conducteurs parcourus par un courant électrique créent un
champ magnétique.

1820, Biot et Savart puis Ampère établissent des relations sur le champ magnétique et sa
production par des courants électriques.

Charles Augustin de Coulomb a réalisé les premières mesures des forces magnétiques
s'exerçant sur deux charges magnétiques.

Puis Hans Oersted (1777 – 1851) a établi le lien entre l’électricité et le magnétisme en
observant que l’aiguille magnétique est déviée par un courant parcourant un fil conducteur
situé à proximité de cette aiguille.

William Thomson (1857-1907) a découvert l’effet magnétorésistance, c’est à dire la


propriété qu'ont certains matériaux de présenter une résistance qui évolue lorsqu'ils sont
soumis à un champ magnétique.

En 1925 enfin les physiciens Samuel Abraham Goudsmit et George Eugène Uhlenbeck
ont montré que l’électron se comporte comme un aimant.

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Parmi les matériaux magnétiques, on remarque :

· les matériaux diamagnétiques faiblement aimantés dans le sens opposé au champ


magnétisant et dont l’aimantation cesse si le champ magnétisant est supprimé.

· les matériaux paramagnétiques faiblement aimantés dans le sens du champ


magnétisant et dont l’aimantation cesse si le champ magnétisant est supprimé.

· les matériaux ferromagnétiques fortement magnétisés dont l’aimantation persiste si


le champ magnétisant est supprimé.

Ce premier chapitre a pour objectif de fournir les éléments de base nécessaires pour comprendre
le comportement des matériaux magnétiques.

Pour cela nous rappelons d'abord les lois et les propriétés principales des matériaux magnétiques.

Puis, nous abordons le comportement magnétique d’un matériau ferromagnétique doux et dur
permettant de comprendre le processus d'aimantation, la structure physique et les propriétés
spécifiques du matériau ferromagnétique (analyse de la courbe d’aimantation, cycle d’hystérésis,
perte dans le matériau).

II.1) Propriétés physiques

Dans un système magnétique comportant à la fois des courants donnés et des


matériaux dont on connaît la courbe d’aimantation, le problème est la détermination des
champs et de l’aimantation.
Dans la littérature les notations sont :
-le champ d’excitation est noté par H, en (A/m),
-l’induction magnétique ou densité de flux magnétique par B en (T)
- l’aimantation par M aussi en (A/m),.
1 T = 1 Wb·m-2 = 1 kg·s-2·A-1= 1 N·A-1·m-1 = 1 kg·s-1·C-1.
1 gauss = 1 maxwell / cm² = 10-4 teslas

II.1.1) Rappels des lois électromagnétiques


1°) Champ magnétique crée par les courants :
Nous savons que les aimants sont des sources de champ magnétique.
L’expérience d’Oersted en 1820 a montré que les courants électriques peuvent également
créer des champs magnétiques.

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a) Loi de Biot et Savart
Soit un circuit filiforme (C) dans le vide, parcouru par un courant électrique I.

 Une portion de fil de longueur dl crée en un point M de l’espace un champ


magnétique élémentaire dB tel que :

μ0=410-7H/m : est la perméabilité magnétique du vide laquelle ou constante universelle.


r : est la distance entre le point P situé sur la boucle (C ) et le point M sur lequel on observe
l'induction,
: le vecteur déplacement élémentaire tangent à la courbe C au point p orienté dans le sens
du courant I,
Représente le vecteur unitaire.

 Globalement, le circuit filiforme (C) crée en M l'induction magnétique B qui


s'exprime par:

Conséquence : tout circuit électrique parcouru par un courant crée un champ magnétique.
L’intensité du champ magnétique décroît rapidement avec la distance et s’annule à l’infini.

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b) Loi de Laplace
En présence d'une induction magnétique B, un élément de circuit
parcouru par un courant I est soumis à une force :

• Applications de la force de Laplace


- galvanomètre
- ampèremètre et voltmètre magnétoélectriques
- moteur électrique
- haut-parleur
- tube cathodique (déflexion magnétique) , etc …

c) Théorème d’Ampère :
Considérons un contour fermé (C) orienté. Le sens de la
normale à la surface qui s’appuie sur le contour est donné par la règle de la main droite :
‘’ La pomme de la main regarde l’intérieur de la surface du contour fermé, le pouce indique la
direction de la normale. ’’

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Par définition, la circulation C du champ magnétique B le long du contour fermé (C) est:

Théorème d’Ampère - La circulation du champ magnétique le long d’un contour fermé est
égale à la somme des intensités algébriques des courants enlacés, multipliée par μ0 :

Les courants étant comptés positivement s’ils ont même sens que la normale .
En toute rigueur, le théorème d’Ampère n’est valable que dans le vide.
On peut cependant l’appliquer dans l’air.

Pour le schéma ci-dessus :

Donc la circulation de B le long d’un contour fermé (C) qui est égale au produit de μ0
par la somme des courants Ii entourés par (C) peut s’écrire sous la forme :

Compte-tenu que , on pose , la relation précédente s’écrit :

d) Excitation magnétique et perméabilité magnétique

 Dans le vide nous avons :

 Dans un matériau magnétique, l’induction magnétique dépend de la perméabilité du


matériau.

Où : est la perméabilité absolue du matériau.


µ0 est une constante universelle et µr dépend de l’excitation .

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L’application d’un champ magnétique excitateur H dans un matériau donne une
induction magnétique égale à la somme de l’induction magnétique du vide μ0H et de
l’aimantation du matériau μ0M :

est l’intensité du champ magnétique.

Pour de nombreuses substances magnétiques, M [A/m] est reliée à H [A/m] par l’égalité
suivante :

Où χ est la susceptibilité magnétique de la substance. Cette susceptibilité n’est pas


nécessairement constante. Elle peut varier en fonction du champ appliqué et présente un
comportement à haute température (dans la région de la température critique Tc).

En substituant l’équation M = χ.H dans B=μ0.(H+M)


on peut écrire :

On caractérise une substance par sa perméabilité magnétique relative μr par


rapport au vide, laquelle est déterminée par la relation :

La perméabilité magnétique du matériau μ s’exprime par le produit de la


perméabilité du vide μ0 et de la perméabilité relative du matériau μr est donnée par :

ou :
μ0 est la perméabilité du vide et vaut 4.π.10-7 H.m-1,

μr est la perméabilité relative (par rapport au vide) est sans dimension.

μr dépend du matériau ;

 μr ≤1 pour les matériaux diamagnétiques ;


 μr ≥ 1 pour les matériaux paramagnétiques;
 μr >>1 et non linéaire pour les matériaux ferromagnétiques.

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Remarque :
La perméabilité est la faculté d'un matériau à modifier les lignes de flux
magnétique. Lorsque la perméabilité du matériau augmente, ‘‘ la force d’attraction des lignes
de champ’’ dans le matériau augmente et concentre le champ.

La figure II.1 montre que, seul le matériau ferromagnétique peut


canaliser les lignes du champ grâce à sa perméabilité relative.

Figure II.1 : Canalisation des lignes du champ en fonction de la perméabilité.

La figure II.2 compare les perméabilités des matériaux ferromagnétique (μf ), paramagnétique
(μp), du vide ou de l’air (μ0) et diamagnétique (μd).

Figure II.2 : Comparaison simplifiée des perméabilités : ferromagnétique (μf ),


paramagnétique (μp), espace libre (μ0) et diamagnétique (μd)

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Si le régime d’un matériau donné est linéaire, le champ magnétique et le champ
d'excitation magnétique sont reliés par la relation dite « constitutive » :

où µ=µ0.µr est la perméabilité magnétique du matériau (en henry par mètre,


symbole : (H.m-1 ou H/m).

Nous avons relié auparavant la susceptibilité magnétique à la perméabilité relative par:

μr = 1+χ
Où χ est la susceptibilité magnétique du matériau.

 Si χ ≤ 0 (est faible et négative) le matériau a un comportement linéaire, c’est un


matériau diamagnétique ;

 Si χ ≥ 0 (est faible et positive) le matériau a un comportement linéaire, c’est un


matériau paramagnétique.

 Si χ >> 0 (est élevée et positive) et dépend des valeurs antérieures de , le


matériau a un comportement non linéaire, c’est le cas des matériaux
ferromagnétiques.

χ est indépendante de la température si le matériau est diamagnétique, alors qu’elle


dépend de la température si le matériau est paramagnétique ou ferromagnétique.

II.1.2) Rappels sur les Matériaux ferromagnétiques


Le ferromagnétisme est le type de magnétisme résultant de l’alignement de moments
magnétiques permanents, orientés parallèlement les uns aux autres par une interaction
mutuelle (d’échange) appelée “couplage ferromagnétique” (Figure (II.3)).
Les matériaux ferromagnétiques présentent une aimantation spontanée importante.
Ils ont aussi une température de Curie Tc, au dessus de laquelle ils perdent leur propriété
ferromagnétique et deviennent paramagnétiques, leur susceptibilité suit la loi de Curie-
Weiss donnée par la relation :

C : est la constante de Curie ;


: est la température de Curie.

Quelques températures de Curie :


- Cobalt : 1 115 °C
- Fer : 770 °C
- Mumetal : 420 °C
- Nickel : 358 °C

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Figure (II.3) : Représentation schématique de l’alignement des moments
magnétiques dans un matériau ferromagnétique.

Une substance ferromagnétique vierge soumise à l’influence d’un champ magnétique


conserve une aimantation plus ou moins importante après disparition du champ extérieur, ce
fait est dit “phénomène de rémanence”. L’application d’un champ inverse est nécessaire
pour le faire disparaître est dit “phénomène de coercivité”.

Le Fer (Fe), le Cobalt (Co) , le Nickel (Ni) et un certain nombre de leurs alliages sont
ferromagnétiques.
Quelques terres rares et certains alliages de Manganèse avec l’Aluminium et le Cuivre le sont
aussi.

a.) Domaines magnétiques

Le phénomène d’orientation des moments magnétiques à l’intérieur des matériaux


ferromagnétiques se produit de manière localisée.

L’expérience montre que tous les matériaux magnétiques de volume suffisant se divisent
spontanément en régions plus petites qu’on appelle “domaines magnétiques” ou “domaines
de Weiss”, ils peuvent mesurer jusqu’à 1mm.

Les interfaces entre les domaines sont appelées “parois de Bloch” (1932) à travers lesquelles
l’orientation des moments magnétiques passe progressivement d’un domaine à l’autre (voir
Figure (II.4)).

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Figure (II.4) : a) Domaines magnétiques, b) Changement d’orientation des
moments magnétiques à travers une paroi de Bloch.

b.) Processus d’aimantation et cycle d’hystérésis

b.1) Courbe de première aimantation :

Lorsqu’on applique un champ magnétique extérieur croissant H à ce matériau, l’induction


B augmente .

. A la limite, lorsque le champ magnétique extérieur atteint une valeur critique Hs,
l’induction atteint alors une valeur maximale, Bs appelée induction à saturation. Ce
phénomène est représenté par la courbe OA de la Figure (II.5), cette courbe appelée
courbe de première aimantation ou courbe de magnétisation.

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Figure (II.5) : Courbe de première aimantation (OA) d’un matériau ferromagnétique,
et cycle d’hystérésis (ABCDEFA) de ce matériau, lorsque le champ
extérieur varie alternativement de + Hs à − Hs.

b.2) Cycle d’hystérésis:

Lorsque l’intensité du champ H diminue pour atteindre une valeur nulle (courbe AB,
Figure (II.5)); toutefois, , une induction non nulle Br, se manifeste dans le matériau (point
B, Figure (II.5)). Cette valeur Br est appelée induction rémanente. Il faut en fait appliquer un
champ magnétique de sens opposé à celui du champ de première aimantation pour que
l’induction soit nulle (courbe BC, Figure (II.5)). La valeur Hc du champ qui engendre cette
induction nulle correspond au champ coercitif (point C, Figure (II.5)).
Lorsque l’intensité du champ H croit, l’induction atteint de nouveau la valeur maximale Bs
(courbe CD, Figure (II.5)).
Enfin lorsqu’on change le sens du champ et qu’on fait varier son intensité; on obtient la
courbe DEFA (Figure (II.5)). La courbe d’aimantation ainsi obtenue est une boucle
d’hystérésis ou cycle d’hystérésis (ABCDEFA), dont les paramètres caractéristiques sont
les grandeurs Bs, Br et Hc.

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II.2.) Matériaux ferromagnétiques doux et matériaux
ferromagnétiques durs, notions sur les pertes ferromagnétiques

Introduction

On classe les matériaux selon leurs propriétés magnétiques. Les


matériaux magnétiques sont généralement séparés en deux classes : les matériaux doux et les
matériaux durs (aimants permanents). Le matériau doux se sature avec un champ
d’excitation très faible alors que le matériau dur requiert un fort champ d’excitation.

II.2.1) Matériaux ferromagnétiques doux

Ce sont des matériaux à cycle d'hystérésis étroit pour minimiser les pertes par
hystérésis, ils sont en général feuilletés et à base de fer (le fer pur a une résistivité trop
importante). La surface du cycle d’hystérésis représente l’énergie perdue lors du processus
d’aimantation par unité de volume et par cycle.

On distingue essentiellement :

- les aciers électriques (au silicium) --> basses fréquences : f = 50 Hz


- les alliages fer nickel ou cobalt --> moyennes fréquences : f < 100 kHz
- les ferrites (oxydes de fer) --> hautes fréquences : f < 1000 kHz

Figure II.6 : Cycle d’hystérésis.

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a) Champ coercitif Hc

Le champ coercitif est usuellement noté Hc.

Un matériau ferromagnétique possédant un champ coercitif faible est qualifié de


doux et peut être utilisé dans le blindage magnétique, dans des transformateurs ou des
têtes d'enregistrement.

 Si Hc ≤ 102 A/m , le matériau est qualifié de "matériau doux",

Les matériaux ferromagnétiques doux sont constitués par :


- des Aciers électriques:
- des Alliages Fe/Ni ou Fe/Co
- des Ferrites douces lesquelles sont des céramiques ferromagnétiques à base
d'oxydes de fer (X.Fe12O19 ; X = Mn ou Ni, Zn).

II.2.2) Matériaux ferromagnétiques durs


Ces matériaux possèdent une induction rémanente importante et un champ coercitif
élevé. Ils sont alors très appropriés comme matériau pour la fabrication d'aimants
permanents, par exemple à l'intérieur de moteurs électriques ou des supports
d'enregistrement magnétiques (disques durs, disquettes, bandes magnétiques, etc…).

 Si Hc ≥ 104 A/m, le matériau est qualifié de "matériau dur".

Ils sont en général massifs et à base de fer ou de terres rares ( Sm : samarium - Nd :


Néodyme).
Ils sont souvent associés à du fer doux qui canalisent les lignes d'induction et sont
aimantés lors du procédé de fabrication.

On distingue essentiellement, aujourd'hui :

- les ferrites dures --> moins chers et les plus utilisées


- les alliages à base de terres rares --> très performants et en expansion
- les « alnico » (alliages fer + Al Ni Co) --> en perte de vitesse

Les courbes de la figure II.7 montrent les Courbes de désaimantation pour les grandes
familles de matériaux magnétiques durs qui peuvent êtres utilisées comme aimants
permanents.

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Figure II.7 : Courbes de désaimantation pour les grandes familles de matériaux
magnétiques durs (aimants permanents)

La Figure II.8 montre la comparaison des matériaux Doux avec les matériaux Durs

Figure II.8 : Courbe de comparaison des matériaux Doux/Durs

a) Désaimantation :
Désaimanter un aimant (ou tout matériau magnétique) revient à lui
retirer son passé magnétique. Il ne s'agit pas seulement d'obtenir B = 0 (une simple excitation
égale à l'excitation coercitive suffirait si le matériau était refermé sur lui-même, légèrement
supérieure dans le cas contraire) mais d'obtenir B = 0 lorsque H = 0, c'est à dire B = 0
lorsque l'aimant est isolé de tout champ magnétique ou excitation extérieure.

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Pour obtenir cela, la solution la plus simple est de faire décrire au point de fonctionnement
(B,H) des cycles d'hystérésis de plus en plus petits centrés autour de l'origine 0 des axes,
cela s'effectue en appliquant un courant i(t) alternatif que l'on diminue petit à petit.

Des désaimantations accidentelles peuvent cependant avoir lieu lorsque la


température du matériau augmente (à la température de Curie du matériau le champ
magnétique s'annule) ou lors de chocs mécaniques (certains matériaux magnétiques y sont
sensibles). Les ferrites sont très sensibles aux variations de température.

b) Domaines d'applications des aimants permanents :


Sont utilisés dans :

- inducteur de machines tournantes de faible puissance (< 10 kW) (machine à courant


continu, synchrone, a aimants permanents).
- Haut-parleur et microphone
- Détecteur magnétique
- Compteur EDF -- freins magnétiques - tachymètre
- Appareil de mesure

II.2.3) Notions sur les pertes dans les matériaux


ferromagnétiques
Dans un matériau soumis à un champ magnétique variable les pertes magnétiques sont
généralement séparées en trois types :

- les pertes par hystérésis


- les pertes par courants de Foucault
- les pertes excédentaires.
L’équation classique de séparation des pertes magnétiques est :

Ptot densité de pertes magnétiques totales (W/kg)


Phys densité de pertes par hystérésis (W/kg)
PFouc densité de pertes par courants de Foucault (W/kg)
Pexc densité de pertes excédentaires (W/kg)

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1°) Pertes par Hystérésis du matériau
L’application d'un champ d'incidence alternatif produit dans les matériaux magnétiques
ce que l'on appelle les pertes par Hystérésis. Ces pertes sont proportionnelles à la
fréquence et sont liées à la structure du matériau.
Les pertes par hystérésis peuvent être calculées à l’aide de la formule :

Ph = k1.f .B2max
k1 coefficient des pertes par hystérésis, dépend du matériau et est proportionnel à la
surface du cycle
f fréquence d’excitation (Hz)
B induction crête (T)

Remarque : Dans les aimants permanents, on recherche des valeurs importantes de


BR et Hc : il faut donc augmenter la surface du cycle. Dans ce cas, l’utilisation
de matériaux durs est conseillée.

2°) Courants induits -- Perte par courants de Foucault

Les pertes par courants de Foucault se produisent à la fréquence d’excitation à


l’échelle spatiale du circuit magnétique dans les matériaux massifs : par exemple dans
l’épaisseur des tôles dans le cas des matériaux laminés ou dans les particules de poudre dans
le cas des matériaux magnétiques composites.

Ainsi, d'après la loi de Faraday, des courants induits iF, appelés courants de Foucault,
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prennent naissance et génèrent dans le matériau des pertes par effet joule r . iF :

La formule analytique des pertes par courants de Foucault est :

k2 : coefficient des pertes par courants de Foucault


ρ : résistivité électrique

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Remarques :
Pour réduire les pertes par courants de Foucault, on peut :
- diminuer l'épaisseur e en utilisant un assemblage de tôles de faible épaisseur
(35/100 ou 50/100) isolées entre elles (circuit magnétique feuilleté : voir figure
ci-dessous ).
- utiliser des matériaux magnétiques a résistivité plus élevée :
* tôles d'acier au silicium
* ferrites

3°) Pertes magnétiques ou pertes fer

Les pertes par hystérésis et par courants de Foucault prennent naissance à l'intérieur du
matériau. Elles sont très souvent cumulées et prénommées «pertes magnétiques ou pertes
fer»

CFER : coefficient de pertes fer en W/kg (donné par le constructeur)


M : masse du circuit
fo = 50 Hz ; B0=1T ; 1,5 < k < 2

4°) Les pertes excédentaires :

Bertotti a montré que ces pertes sont proportionnelles à la fréquence avec un exposant de
1.5 pour une aimantation sinusoïdale.
L’expression analytique des pertes excédentaires est :

Cexc : coefficient des pertes excédentaires

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II.3 Domaine d’application des matériaux magnétiques
L’utilisation des matériaux magnétiques a permis de nombreuses applications parmi
lesquelles on peut citer :
le moteur électrique, le transformateur, les freins à lévitation, les
trains à lévitation (Japon), les outils de communication (le micro, le haut-parleur), les moyens
de stockage de l’information (les ferrites, les bandes magnétiques, CD, DVD, …), et
l’augmentation des capacités des disques durs, des mémoires de type flash magnétique.

L’alliage magnétique nanocristallin est un matériau ferromagnétique doux (dont le cycle


d’hystérésis est étroit). Il est très étudié pour des applications en électrotechnique telles
que les électro-aimants, les machines électriques, les transformateurs…

Conclusion
Afin de comprendre le phénomène magnétique et le comportement magnétique du matériau
utilisé, nous avons successivement présenté dans ce chapitre :

- les lois et les principales propriétés magnétiques,


- le comportement et la classification des matériaux magnétiques,
- la configuration des matériaux ferromagnétiques,
- le processus d'aimantation,
- l'analyse de la courbe d'aimantation, le cycle d’hystérésis et les pertes dans le matériau,

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