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Renforcer ses abdominaux correctement et

sans en oublier!1

Sandro ZATTA

L'auteur est licencié en Education physique et agrégé de l'enseignement secondaire supérieur (ULg, 1997). Il
travaille actuellement comme assistant dans le service de Pédagogie des APS de l'Université de Liège et s'est
spécialisé dans l'encadrement d'activités physiques d'entretien. Les illustrations ont été réalisées par Charles
Renson.

INTRODUCTION

D'un point de vue général, la musculature abdominale est primordiale dans toutes activités sportives. Par leur
situation anatomique, les abdominaux sont le centre de transmission de la force dans le corps et principalement
des membres inférieurs vers le tronc. Un déficit à ce niveau entrave donc l'efficience de certains gestes sportifs
(mauvaise transmission d'énergie) et peut également induire des blessures au niveau lombaire.
La plupart des sportifs sont conscients de l'importance de la musculature abdominale et accordent un temps
considérable à leur développement. Malheureusement, le manque d'information sur l'anatomie et la
biomécanique des abdominaux engendre un grand nombre d'erreurs dans les exercices normalement conçus pour
le travail abdominal. En fait, ce qui se passe, c'est que ces exercices travaillent de manière préférentielle les
fléchisseurs des hanches, ce qui accentue les risques de traumatismes lombaires. Ceci sera détaillé par la suite.
Cet article aura pour objet d'apporter aux lecteurs les notions anatomiques et biomécaniques nécessaires pour
comprendre le fonctionnement des abdominaux. Ceci leur permettra la conception d'exercices spécifiques qui
axent le travail principalement au niveau abdominal. Une série d'exercices sera présentée et décrite afin
d'illustrer les conseils pratiques donnés dans l'article.

RAPPEL ANATOMIQUE

Il existe quatre grands types d'abdominaux. Pour chacun d'eux, nous rappellerons les insertions musculaires
(origine et terminaison) et leurs différentes actions.

Grand droit de l'abdomen (figure 1)

Origine: épine pubienne.


Terminaison: cartilage des 5ème, 6ème et 7ème côtes et appendice xyphoïde.
Action: flexion et inflexion latérales du tronc.

Grand oblique de l'abdomen (figure 2)

Origine: bord inférieur des huit dernières côtes et s'imbriquant avec les digitations du grand dentelé.
Terminaison: moitié antérieure de la crête iliaque, arcade crurale, symphyse pubienne et ligne blanche.
Action: fléchit le tronc, la partie droite du muscle entraîne une rotation vers la gauche et inversement pour la
partie gauche du muscle.

Petit oblique de l'abdomen ((figure 3)

Origine: moitié externe de l'arcade crurale, deux tiers antérieurs de la crête iliaque et aponévrose dorso-lombaire.
Terminaison: cartilages costaux des 8ème, 9ème et 10ème côtes et ligne blanche.

1
Aménagement de la version originale par Marc CLOES (2003)

Revue de l’Education Physique, Vol. 39, 2, 1999, 51-66 (1)


Figure 1 - Grand droit de l'abdomen Figure 2 - Grand oblique de l'abdomen (d'après
(d'après Thompson, 1993) Thompson, 1993)
1. Cartilage des 5ème, 6ème et 7ème 1. Bord inférieur des huit dernières côtes en
côtes et appendice xiphoïde s'imbriquant avec les digitations du grand dentelé
2. Ligne blanche 2. Moitié antérieure de la crête iliaque, arcade
3. Digitation tendineuse crurale, symphyse pubienne et ligne blanche
4. Epine pubienne 3. Ligament inguinal

Figure 3 - Petit oblique de l'abdomen (d'après Figure 4 - Transverse de l'abdomen (d'après


Thompson, 1993) Thompson, 1993)
2. Moitié externe de l'arcade crurale, deux tiers 2. Epine du pubis, crête pectinéale et ligne blanche
antérieurs de la crête iliaque et aponévrose dorso- rejoignant son homologue controlatéral
lombaire 3. Ligament inguinal
3. Insertion sur la 8ème, 9ème et 10ème côtes
4. Ligament inguinal

Action: fléchit le tronc, la partie droite du muscle entraîne une rotation vers la droite et inversement pour la
partie gauche du muscle.

Transverse de l'abdomen (figure 4)

Origine: tiers externe de l'arcade crurale, lèvre interne de la crête iliaque, face interne des cartilages des six
dernières côtes, aponévrose dorso-lombaire.
Terminaison: épine du pubis et crête pectinéale et ligne blanche rejoignant son homologue controlatéral.
Action: expiration forcée par dépression de la paroi abdominale.

Revue de l’Education Physique, Vol. 39, 2, 1999, 51-66 (2)


Synthèse

Ces quatre muscles composent ainsi la ceinture


abdominale qui est elle-même constituée de trois ceintures
musculaires superposés:
- une première ceinture, oblique, composée des grand et
petit obliques de l'abdomen (figure 5);
- une deuxième ceinture, transverse, composée du
transverse de l'abdomen (figure 6);
- une troisième ceinture, droite et verticale, composée du
grand droit de l'abdomen (figure 7).

Comme le montrent les figures 5, 6 et 7, les fibres des Figure 6 – Muscle


quatre muscles abdominaux portent dans quatre directions transverse de
différentes, ce qui exige des types d'exercices spécifiques pour l’abdomen
le renforcement de chaque muscle.

RENFORCEMENT DES DIFFERENTES FIBRES


MUSCULAIRES

Renforcement des fibres verticales

Le grand droit de l'abdomen commande la bascule du Figure 5 –


bassin en arrière (rétroversion) et par ce mouvement, aplatit la Muscles obliques
colonne lombaire. de l’abdomen
La controverse à propos des meilleurs exercices pour les
muscles abdominaux n'est pas encore réglée. L'élévation des membres inférieurs, les
exercices de redressement en station assise jambes tendues et en extension et les
contractions isométriques représentent les différents exercices réalisés dans cette
région. L'exercice de redressement en station assise bras croisés en avant est considéré
par beaucoup comme le plus valable et le moins dangereux car il élimine en grande
partie l'action des fléchisseurs de hanches et notamment du psoas-iliaque qui, lorsqu'il
est trop sollicité, devient hypertonique et favorise l'hyperlordose lombaire. Ce
problème sera approfondi par la suite.
On préconise pour le travail du grand droit tous les exercices visant à rapprocher le Figure 7 – Grand
bassin de la cage thoracique (figure 8). droit de l’abdomen

Renforcement des fibres obliques

Les grands obliques exercent leur action de chaque côté de la paroi abdominale. Ils participent à la torsion du
tronc quand ils agissent indépendamment l'un de l'autre. Leur action simultanée entraîne la flexion du tronc en
avant, contribuant à l'action du grand droit. Quand le coude gauche vient toucher le genou droit, le grand oblique
est sollicité. La rotation droite du tronc met en jeu le grand oblique droit.
Le petit oblique ayant un trajet de direction opposée à celle du grand oblique, sa contraction entraîne une
rotation vers la gauche
du tronc et inversement
pour le petit oblique
droit. Lorsque le coude
gauche vient en contact
du genou droit, le grand
oblique gauche et le petit
oblique droit concourent
à la rotation du tronc et
vice versa.
On préconise pour le
travail des obliques tous
les exercices de rotation
et de flexion latérale du
Figure 8 - Exercice
visant à rapprocher le Figure 9 - Exercice de flexion latérale du tronc tronc (figure 9).
bassin de la cage
thoracique
Revue de l’Education Physique, Vol. 39, 2, 1999, 51-66 (3)
Renforcement des fibres transversales

Le transverse de l'abdomen est le muscle principal de l'expiration forcée, son action conjugée avec les fibres
verticales et obliques contribue au maintien de la sangle abdominale. Le muscle est mis en action en ramenant le
contenu viscéral vers l'axe rachidien (figure 10).
On renforce donc le transverse de l'abdomen en effectuant des exercices respiratoires avec expiration forcée,
des contractions isométriques et des exercices de flexion du tronc en rentrant le ventre.

Figure 10 - Figure 11 - Distribution de la Figure 12 - Distribution de la


Action du force dans le corps quand le force dans le corps quand le
grand bassin est placé bassin est non placé
transverse au
niveau
viscéral

POURQUOI TRAVAILLER LES ABDOMINAUX?

Les muscles abdominaux et les muscles extenseurs de la hanche permettent le maintien de la colonne
vertébrale et du bassin, de cette manière, la transmission de force venant des membres inférieurs peut s'effectuer
vers le tronc de manière efficace. Si on manque de tonicité à ce niveau, la rigidité de la colonne sera moins
efficace et une bonne partie de l'énergie transmise par les membres inférieurs sera gaspillée par la déformation
de la courbure vertébrale et des mouvements inutiles du bassin (figures 11 et 12).

PROBLEMATIQUE DU PSOAS-ILIAQUE

Le psoas-iliaque est un muscle profond qui s'insère sur les vertèbres lombaires et
rejoint l'iliaque pour se terminer sur la partie supérieure du fémur (figure 13). Dans sa
fonction principale, le psoas-iliaque est un muscle fléchisseur de hanche mais si les
cuisses sont fixées, il exécute une traction sur la colonne vertébrale et une flexion du
bassin sur la cuisse.
Beaucoup de sportifs croient travailler leurs abdominaux par des exercices de
battements de jambes et de pédalages (figure 14). Mais si on fait l'expérience simple
suivante: en position couchée, soulever les membres inférieurs et attendre, on finit par
avoir mal au niveau lombaire et on observe un décollement de la colonne à ce niveau
(figure 15).
Figure 13 - Psoas-iliaque
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Figure 14 - Exercices de Figure 15 - Décollement Figure 16 - Traction
pédalages et de battements de lombaire lors d'exercices en du psoas-iliaque sur
jambes station couchée la colonne vertébrale

Le psoas-iliaque étant un muscle qui va de la colonne lombaire au fémur, il a tendance à «tirer» sur cette
colonne et provoquer la cambrure du dos (figure 16).
Tous les exercices où les jambes entrent en action ne sont pas intéressants car si les abdominaux sont trop
faibles ou se fatiguent vite, ils se relâchent et le bassin bascule, ce qui provoque une accentuation de la lordose
lombaire. Cela va présenter des risques importants pour les enfants, les femmes et les personnes sédentaires qui
souffrent déjà d'hyperlordose.
De plus, pour le travail des abdominaux, on préconise des exercices qui permettent leur raccourcissement et
pour les exercices avec mouvement de jambes, un travail plus en isométrie. Quand on répète trop ce genre
d'exercices qui sollicitent énormément le psoas-iliaque,
celui-ci se raccourcit et devient hypertonique ce qui
provoque une hyperlordose permanente.
En ce qui concerne les exercices préconisant la flexion
du tronc sur les cuisses, ils posent le même problème,
surtout quand les jambes sont tendues (figure 17). En fait, si
les membres inférieurs sont fixés, le psoas-iliaque devient
fléchisseur du tronc et, comme le grand droit est souvent
trop faible, c'est le psoas qui exécute la flexion du tronc sur
le bassin, ce qui s'accompagne d'une hyperlordose. Le grand
droit n'intervient que beaucoup plus tard dans la flexion. Figure 17 - Exercices jambes tendues

IMPLICATIONS PRATIQUES

Les exercices qui s'avèrent utiles pour le travail des


abdominaux sont:
- ceux où les abdominaux démarrent le mouvement;
- où ils effectuent l'essentiel du travail par rapport au
psoas iliaque;
- où les pieds sont non fixés pendant l'exercice;
- où les abdominaux se raccourcissent au maximum;
- où le contrôle lombaire est facile.

Si on fléchit le bassin sur le tronc, il convient de


démarrer genoux pliés. Si l'exercice s'effectue au sol, il faut
veiller à garder la colonne lombaire plaquée au sol, en
mettant les mains aux hanches, coudes au sol et serrés, par Figure 18 - Protection lombaire par
exemple (figure 18). aplatissement du dos
Si on fléchit le tronc sur le bassin, l'exécutant doit:

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- démarrer genoux pliés avec les talons le plus près possible des fesses (figure 19);
- surélever les pieds (figure 20);
- contrôler la descente: assez lente, éventuellement en déroulant le dos et ne surtout pas terminer en se laissant
tomber sur le dos.

Figure 19 - Exercices d'abdominaux avec Figure 20 - Exercices d'abdominaux avec


élévation du haut du tronc surélèvation des pieds

Si on travaille avec des individus peu musclés, l'intervenant doit:


- bien doser la difficulté, car plus l'exercice est difficile, plus le psoas et les autres fléchisseurs de hanches
risquent d'intervenir;
- penser à l'importance des bras (figure 21);
- proposer un départ dos arrondi (figure 22).

Figure 21 - Importance de la position des Figure 22 - Départ dos arrondi pour les
bras dans les abdominaux abdominaux avec redressement du tronc
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NOTIONS D'ANTEVERSION ET DE RETROVERSION DU BASSIN

Le bassin est composé de trois os encastrés formant une cuvette (figure 23).
La colonne lombaire est posée sur l’arrière du bassin sur une structure osseuse
appelée sacrum, c’est un os plat et oblique, encastré à l’arrière du bassin qui
présente une face supérieure très inclinée.
Normalement rapprochée, la face supérieure du sacrum fait un angle de 30°
avec l’horizontale: cet angle correspond à la position normale du bassin. Si cette
angulation est maintenue au repos ou au cours d’un effort, on dit que le bassin
est «bien placé» (figure 24). Le critère permettant de qualifier le bassin de «bien
placé» est le respect de la courbure lombaire naturelle.
Mais le bassin peut basculer et la face supérieure du sacrum s’oriente suivant
cette bascule. Quand le bassin bascule vers l’avant ainsi que la face supérieure
du sacrum, on est en antéversion (figure 25) et quand la bascule se fait vers
l’arrière on est en rétroversion (figure 26).
L’équilibre de notre bassin sur les deux fémurs est fragile, celui-ci bascule
facilement et principalement en avant à cause du poids du tronc qui s’exerce en Figure 23 - Schéma du
avant, ce qui favorise l’hyperlordose et tous les problèmes qu’elle entraîne. Cet bassin
équilibre est encore plus fragile lors de la pratique sportive. Au cours d’un geste 1. Crête iliaque
sportif, le placement du bassin à tendance à se modifier en antéversion: 2. Face interne de l'ilion
mauvaise impulsion, fin de course 3. Bord antérieur
difficile, fin d’un balancé à la barre 4. Tubérosité ischiatique
fixe, ... ou en rétroversion, 5. Cavité cotyloïde
l’exemple type est le squat (figure 6. Articulation des deux
27). os iliaques
Le squat avec flexion complète 7. Sacrum
des genoux entraîne une bascule du 8. Pubis
bassin vers l’arrière. Ceci conduit à
une inversion de la courbure lombaire. La région lombaire est
arrondie vers l’arrière. La solution consiste à travailler en demi-
squat et de pousser les coudes en avant, ce qui permet de garder le
dos plat (figure 28).
Les causes principales de ces bascules de bassin sont: les
Figure 24 - Position normale du manques de sensations au niveau du placement, l’oubli de
bassin, "bassin placé" placement du bassin, les muscles fixateurs du bassin insuffisants ou
1. Colonne vertébrale fatigués et le manque de technique. Les solutions sont simples:
2. Sacrum savoir prendre conscience de la situation de son bassin par un
3. Bassin travail de placement, renforcer les muscles fixateurs du bassin et
notamment les abdominaux et, finalement, améliorer la technique
d'exécution.
On peut conclure en disant que, dans tous les gestes sportifs, il faut éviter les courbures exagérées ainsi que
les courbures inversées. Il faut donc respecter les courbures physiologiques de la colonne vertébrale et
principalement au niveau lombaire.

Figure 25 - Bassin en antéversion Figure 26 - Bassin en rétroversion

Revue de l’Education Physique, Vol. 39, 2, 1999, 51-66 (7)


Figure 29 - Gainage niveau 1

Figure 27 - Squat mal Figure 28 - Squat


réalisé bien réalisé

EXERCICES ABDOMINAUX

Nous allons présenter une liste d’exercices Figure 30 - Gainage niveau 2


permettant de travailler la musculature abdominale
en limitant au maximum le rôle des fléchisseurs de
hanches et ne nécessitant aucun matériel.

Exercices de placement et de gainage

Les abdominaux doivent préférentiellement


travailler en raccourcissement mais un travail
isométrique est parfois utile pour la statique et la
tenue du bassin.

Exercice 1: gainage. Le sujet se place en chute


faciale, en appui sur les genoux et les coudes pliés à Figure 31 - Gainage position latérale
90°. Les épaules, les hanches et les genoux doivent
être situés sur un même axe et le bassin doit être
placé (figure 29). Le niveau supérieur de cet
exercice s’exécute jambes tendues (figure 30).

Exercice 2: gainage latéral. Le sujet se place en


chute latérale, en appui sur un coude et sur les pieds,
le corps est parfaitement tendu. Les épaules, le
bassin, les genoux et les chevilles doivent être
placés sur un même axe. Le bassin doit également
être placé (figure 31). Une variante possible de cet
exercice peut se faire en tendant le bras et en
prenant appui sur la main tout en veillant à bien
laisser l’épaule au-dessus du point d’appui au sol
(figure 32). Ces deux exercices sollicitent
principalement le grand et le petit oblique de
l’abdomen. Figure 32 - Gainage latéral - variante

Exercices dynamiques

Exercice 1: «crunch» (figure 33)

* Départ. Les consignes sont les suivantes:

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- couché sur le dos;
- main à la nuque, coudes écartés;
- talons les plus près possible des
fesses.
* Sécurité. Il convient de veiller à:
- ne pas tirer sur la nuque;
- ne pas bloquer la respiration;
-laisser les abdominaux en Figure 34 - Exercice 1 avec
perpétuelle contraction. rotation du tronc
* Mouvement. L'exécutant décolle le
haut du dos en l’arrondissant et ne
dépose que la partie inférieure des
omoplates au retour.
Figure 33 - Exercice 1,
* Muscles sollicités. Il s'agit
"crunch"
principalement du grand droit de
l’abdomen.
Figure 35 - Exercice 1 avec
Afin de solliciter le travail des grands et petits obliques, l’exercice 1 inclinaison du tronc
peut s’effectuer avec une rotation de l'axe des épaules (variante 1, figure
34) ou avec une flexion latérale du tronc (variante 2, figure 35). Le même
travail de flexion du tronc sur le bassin, de rotation et d’inclinaison peut
s’effectuer avec les pieds décollés du sol, soit les genoux sur la poitrine
(variante 3, figure 36) ou les jambes tendues à 90° (variante 4, figure 37).

Exercice 2 (figure 38)

* Départ. L'exécutant se place:


- assis, dos droit; Figure 36 – Exercice 1 ,flexion
- talons près des fesses. avec rotation et inclinaison du
tronc
Trois niveaux de position de bras sont envisageables: 1. Elévation du tronc
- bras tendus devant; 2. Elévation avec rotation
- bras pliés sur la poitrine; 3. Elévation avec inclinaison
- bras tendus au-dessus 4. Pieds surélevés
de la tête.

* Mouvement. Il se
décrit de la manière
suivante:
- déroulement de la
colonne vertébrale pour
aller déposer le dos à
plat au sol;
- les bras gardent leur
position de départ
durant tout le Figure 37 - Exercice 1,flexion
mouvement aller et avec rotation ou inclinaison du
retour; tronc
- tout l’exercice doit se 1. Elévation du tronc
faire sans décoller les 2. Elévation avec rotation
talons du sol. 3. Elévation avec inclinaison
* Sécurité. Afin d'éviter toute surcharge, il faut:
- bien arrondir le dos, tant dans le mouvement aller que dans
celui du retour;
- veiller à ce que ce soient les abdominaux qui contrôlent
l'ensemble du mouvement.

* Muscle sollicité. Le grand droit de l’abdomen est à nouveau


Figure 38 - Exercice 2 et ses trois niveaux le principal muscle concerné.

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Il convient de retenir que cet exercice permet un travail concentrique et excentrique combiné des
abdominaux.

Exercice 3 (figure 39)

* Départ. Dans cet exercice, l'exécutant se place:


- couché sur le dos;
- bras le long du corps.

Deux niveaux peuvent être envisagés:


- niveau 1: genoux contre la poitrine;
- niveau 2: jambes tendues et pliées à 90° sur le tronc.

* Mouvement. Il s’agit pour ces exercices d’une «flexion» du


bassin sur le tronc. Le sujet doit essayer de décoller le bassin
du sol pour le «fléchir» sur le tronc.
Pour le niveau 1, le sujet tire les genoux sur la poitrine.
Pour le niveau 2, il monte les jambes à la verticale pour
décoller le bassin.

* Sécurité. L'exécutant doit bien distinguer «flexion» du


bassin sur le tronc et flexion des jambes sur le tronc afin de
travailler les abdominaux et non pas les fléchisseurs de
hanches.

* Muscle sollicité. C'est à nouveau le grand droit de


l’abdomen.
Figure 39 - Exercice 3 et ses deux niveaux
Exercice 4 (figure 40)

Cet exercice constitue en fait une combinaison des


exercices 1 et 3, c’est-à-dire que l’on effectue simultanément
une flexion du tronc sur le bassin et du bassin sur le tronc.
L’exercice
peut
également
se réaliser Figure 40 - Exercice 4 et ses deux niveaux
avec
inclinaison
ou rotation de l’axe des épaules avec toutes les variantes que
cela inclut. Les consignes de sécurité sont identiques à celles
des exercices précédents.

Exercice 5 (figure 41)

* Départ. La position initiale respecte les critères suivants:


- couché sur le dos;
- bras à 45° posés au sol.

Quatre niveaux de difficultés sont possibles en fonction


de la position des jambes:
- niveau 1: genoux fléchis contre la poitrine;
- niveau 2: genoux et hanches fléchis à 90°;
- niveau 3: une jambe tendue et pliée à 90° sur le tronc et
l’autre placée latéralement au sol;
- niveau 4: les deux jambes tendues et fléchies à 90° sur le
tronc.

Figure 41 - Exercice 5 et ses quatre niveaux

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* Mouvement. L'exécutant incline le bassin de gauche à
droite sans varier l’angulation des jambes.

* Sécurité. Il faut respecter les critères suivants:


- colonne lombaire plaquée au sol;
- soutenir latéralement avec les bras;
- la descente et la montée se font lentement avec un bon
contrôle.

* Muscles sollicités. Ce sont principalement les grands et les


petits obliques de l’abdomen qui travaillent.

Exercice 6 (figure 42)

* Départ. Les consignes sont:


- couché latéralement;
- axe des hanches perpendiculaire au sol;
- un bras est tendu et en appui au sol devant l’épaule;
- l’autre est allongé dans l’axe du corps.

* Mouvement. On distingue trois niveaux d'exécution:


- niveau 1: flexion latérale des hanches et des deux jambes
sur le tronc;
- niveau 2: flexion latérale du tronc sur les hanches en
démarrant le mouvement du bras au sol;
- niveau 3: combinaison des deux premiers niveaux. Figure 42 - Exercice 6 et ses trois niveaux
* Sécurité. Il ne faut pas confondre la flexion latérale du
tronc sur les hanches et des hanches sur le tronc avec une
flexion des jambes sur le tronc. En effet, le travail se passe
uniquement dans un plan frontal.

* Muscles sollicités. Les grands et petits obliques de


l’abdomen sont directement concernés.

Comme variante de l’exercice 6, on peut proposer le


travail avec les cuisses fléchies à 90° sur le tronc et la tête
en appui sur la main du bras au sol. L’action est identique, il
s’agit toujours d’une flexion latérale du tronc ou des Figure 43 - Variante de l'exercice 6 et ses
hanches (figure 43). trois niveaux

CONCLUSIONS

La liste des exercices présentés est non exhaustive, et le libre choix est laissé à l’imagination. Le principal est
de respecter les règles de sécurité pour chaque exercice et d’essayer de les adapter au niveau de nouvelles
variantes éventuelles. Le but de ces exercices a été de rechercher l’action principale des muscles abdominaux
comparée à celle du psoas-iliaque et des autres fléchisseurs de hanches. Cette recherche d’actions réalisées au
niveau abdominal doit être votre objectif principal dans la mise au point de nouveaux exercices.

OUVRAGES CONSULTES

ANDERSON, B. (1983). Le stretching grâce à la technique américaine de l'étirement, gardez la forme et


pratiquez sans risque vos sports favoris. Paris: Edition Solar.
BATTISTA, E., & VIVES, J. (1982). Exercices de gymnastique, souplesse et force. Paris: Editions Vigot.
BURY, V. (1996-1997). Mise au point des potentialités optimales de recrutement de la musculature
abdominale: étude par électromyo-graphie de surface. Mémoire présenté en vue de l'obtention du grade de
licenciée en kinésithérapie et réadaptation, Université de Liège.
KOS, B., TEPLY, Z., & VOLRAB, R. (1985). Gymnastique: 1200 exercices. Paris: Editions Vigot.

Revue de l’Education Physique, Vol. 39, 2, 1999, 51-66 (11)


THIERIET, P. (1991). Schémas commentés d'anatomie à l'usage des éducateurs sportifs. Paris: Editions
Revue EPS, 9.
THOMPSON, C.W. (1993). Initiation à l'anatomie du mouvement. Cinésiologie. Paris: Editions Vigot.

Revue de l’Education Physique, Vol. 39, 2, 1999, 51-66 (12)

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