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: AF6210 V1
Chimie de la combustion -
Date de publication :
10 juillet 2004 Flammes à base
d’hydrocarbures
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Chimie de la combustion
Flammes à base d’hydrocarbures
par Véronique DIAS
Docteur
Assistante de recherche au laboratoire de physico-chimie de la combustion
à l’Université catholique de Louvain (Belgique)
et Jacques VANDOOREN
Professeur au département de chimie à l’Université catholique de Louvain (Belgique)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
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produits. Une fois ces connaissances acquises, il est plus aisé d’intervenir sur
le mode de combustion des hydrocarbures pour réduire les polluants et
augmenter le rendement énergétique.
Différentes techniques avec leur appareillage spécifique permettent d’analyser
la combustion des espèces hydrocarbonées : les réacteurs (fermés, à écoule-
ment tubulaire, parfaitement agités), les systèmes à compression (machine à
compression rapide, tube à choc) et les brûleurs (à flamme de prémélange, à
flamme de diffusion). À partir de ces dispositifs expérimentaux, des mesures
de constantes cinétiques peuvent être effectuées ; elles déterminent la vitesse
à laquelle se déroule une réaction. Ces résultats servent de base à l’élaboration
d’un mécanisme cinétique qui regroupe toutes les voies réactionnelles ayant
lieu pendant la combustion.
Ces modèles permettent de simuler la combustion d’un hydrocarbure dans
un réacteur donné, avec des conditions de température et de pression définies.
En comparant les résultats calculés avec ceux obtenus expérimentalement, le
mécanisme est validé ou non : c’est-à-dire que, dans les mêmes conditions que
celles du mode opératoire, il doit pouvoir représenter l’expérience au point de
vue cinétique.
Un tel mécanisme pourra ensuite être utilisé dans des calculs industriels :
pour optimiser la fabrication d’un système de combustion en réduisant la
pollution et en augmentant le rendement, pour prévoir les concentrations de
polluants ainsi que leur vitesse de réaction...
Il est important de connaître les différents processus de formation des pol-
luants afin de les enrayer et de réduire leur production.
Depuis plusieurs années, de nombreuses recherches ont permis de progresser
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200 à 300 millions d’années à partir des débris végétaux, et est de réaction, les produits formés (notamment les polluants), les
composé de carbone, d’hydrogène et d’oxygène avec des pourcen- effets de température, de pression, de paroi, de mélange, etc.
tages, pour ces trois éléments, différents selon son âge (plus son Ces dispositifs expérimentaux permettent ainsi de simuler au
temps de vie est long, plus il se rapproche du carbone pur) et son laboratoire les différents modes de combustion du charbon, du
milieu géographique. pétrole et du gaz naturel, notamment dans un four, une chaudière,
L’utilisation du charbon pose de nombreux problèmes puisque un moteur à essence...
c’est un composé lourd et hétérogène ; il est polluant (problème de
la production de cendres) et contribue à l’effet de serre. Sa res- ■ Un autre aspect de la combustion concerne les détonations qui
source reste importante et est évaluée à 200 ans, voire plus. interviennent dans la sécurité industrielle, les moteurs hyper-
soniques et la pyrotechnie.
■ Le pétrole, qui représente le combustible liquide le plus impor- En effet, en étudiant certains mélanges de gaz, solides ou liqui-
tant, voit sa réserve diminuer au cours du temps pour n’être éva- des, ou des mélanges de ces phases dans différentes conditions de
luée actuellement que pour une durée de 40 ans environ. Sa pression et de température, les limites d’inflammabilité peuvent
production est de plus en plus difficile et 75 % des réserves sont être déterminées, ce qui permet, en se mettant hors de ces limites,
dans une région politiquement plus ou moins stable, au de sécuriser les conditionnements de certains appareils ou dispo-
Moyen-Orient. sitifs.
Pour économiser ce combustible, l’utilisation du pétrole est de De plus, la connaissance des conditions nécessaires à ces déto-
plus en plus spécifique, ce qui demande un raffinage de plus en nations ou mélanges tonnants permet de maîtriser les importantes
plus poussé. En effet, actuellement, le pétrole est utilisé principa- et rapides libérations d’énergie (qui ont lieu dans les moteurs à
lement en tant que carburant mais aussi dans un secteur pétrochi- propulsion des avions super- ou hypersoniques, par exemple) ainsi
mique très avancé. Toutes les fractions de ce combustible sont que les délais d’auto-inflammation.
récupérées et valorisées.
Enfin, une autre application possible de la maîtrise de ces déto-
■ Le dernier combustible fréquemment utilisé pour la production nations est la pyrotechnie qui permet la fabrication, la mise en
d’énergie est le gaz naturel. Ses ressources sont comparables à œuvre et l’utilisation pratique de substances pouvant engendrer de
celles du pétrole avec des réserves estimées encore à 60 ans. tels phénomènes. Elle implique l’utilisation de compositions défla-
grantes ou à combustion dirigée et contrôlée.
Le gaz naturel est composé de 90 % de méthane (CH4) et de
moins de 10 % d’éthane (C2H6 ), de propane et d’autres gaz à l’état De telles études s’effectuent dans des systèmes de compression
de traces tels que n-C4H10 , iso-C4H10 , C5H12... comme la machine à compression rapide et le tube à choc. Ces dis-
positifs permettent d’atteindre des pressions et des températures
C’est le moins polluant des combustibles carbonés ; il produit élevées et de mesurer la cinétique du mélange dans ces conditions
très peu d’hydrocarbures imbrûlés et peu d’oxydes d’azote. extrêmes de détonation.
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Nota : pour ces trois combustibles fossiles, de nouvelles réserves sont découvertes fré-
quemment, ce qui pourrait augmenter leurs ressources totales et leur durée d’exploitation. Plusieurs techniques expérimentales sont donc utilisées dans les
laboratoires de recherche pour analyser les différents modes de
■ Notons que d’autres combustibles sont utilisés. combustion : les réacteurs, les systèmes à compression et les
● Le GPL (gaz de pétrole liquéfié) est utilisé comme carburant brûleurs.
automobile ; il provient du raffinage du pétrole, mélange principale-
ment de propane (C3H8 ) et de butane (C4H10 ). Sa composition est
1.3.1 Réacteurs
variable selon les saisons pour s’adapter aux conditions climatiques.
● L’hydrogène est produit à partir de différents composés : 1.3.1.1 Réacteur fermé
pétrole, charbon et gaz naturel par vaporéformage ; de l’eau par
électrolyse. Le stockage de ce composé reste un inconvénient Un réacteur fermé est un appareil à volume constant dans lequel
majeur puisqu’il est explosif avec un grand domaine d’inflammabi- est injecté le mélange combustible et comburant. Il permet de
lité. Cependant, l’hydrogène reste un combustible possible dans le suivre les variations de pression et de température en fonction du
futur par son utilisation non polluante et par son abondance sur la temps et d’effectuer des prélèvements gazeux. Les phénomènes
planète (dans la molécule d’eau). trop rapides ne peuvent pas être étudiés dans ce réacteur car le
temps de réaction doit être de quelques dizaines de secondes.
De plus, le mélange peut mettre un certain temps avant
1.3 Techniques d’analyse utilisées d’atteindre une homogénéité en pression et température. Cette
technique a donc une certaine limitation d’utilisation et surtout est
Afin de comprendre la cinétique chimique (vitesse des réactions) applicable pour les phénomènes lents (plusieurs dizaines de
du charbon, du pétrole et du gaz naturel lors de leur combustion, secondes) et à basse température.
divers composés caractérisant ces combustibles sont plus parti-
culièrement analysés. 1.3.1.2 Réacteur à écoulement tubulaire
Ce réacteur est utilisé à pression constante, en milieu dilué. Le
■ L’analyse des composés légers à un et deux carbones (méthane,
mélange gazeux peut être chauffé à l’aide d’un four lors de son
éthane, acétylène, éthylène) jusqu’aux hydrocarbures plus lourds
passage dans le réacteur (figure 1).
(polycycliques aromatiques) et oxygénés, permet de bien
comprendre et de détailler les phénomènes, thermodynamiques et Ce dispositif permet de contrôler la température des gaz et de
cinétiques, de combustion de ces espèces qui sont présentes dans mesurer leur temps de séjour (temps que mettent les gaz pour tra-
le pétrole ou les carburants comme l’essence, le diesel ou le kéro- verser le réacteur). Selon la température et la richesse du mélange,
sène. D’autres composés plus spécifiques (à base de fluor, de les produits intermédiaires et les produits de combustion peuvent
brome, de chlore, d’iode) peuvent également être analysés pour être recueillis, par refroidissement (piégeage) ou par prélèvement
obtenir des données déterminées. (sonde).
Ces analyses cinétiques s’effectuent dans des appareillages La réalisation de ce réacteur n’est pas simple et différents para-
appropriés tels que les réacteurs (fermés, à écoulement tubulaire, mètres doivent être pris en compte :
parfaitement agités) et les brûleurs (à flamme de prémélange et à — la température des gaz dans le réacteur doit être uniforme. Le
diffusion). En étudiant la combustion de ces espèces par ces diffé- combustible et le comburant sont donc préchauffés séparément
rentes techniques d’analyse, nous pouvons déterminer les vitesses pour obtenir la température définie dès le début de la réaction ;
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Mélange Produits
combustible de réaction
d
— le temps de mélange des gaz doit être instantané. Or, quand
les réactifs sont introduits séparément dans le réacteur, le temps Entrée
pour obtenir un mélange homogène est assez long (quelques
millisecondes). La turbulence est donc nécessaire pour éviter que Sortie
la réaction ne soit plus avancée à certains points que d’autres dans
le réacteur ;
— l’écoulement des gaz à l’intérieur du réacteur tubulaire doit 2R
être uniforme pour éviter un gradient radial de concentration. Dans
ce cas, le régime de vitesse des gaz doit également être turbulent b autoagité par jets gazeux de David et Matras
et non laminaire.
Le réacteur idéal est le réacteur tubulaire à écoulement piston
(plug flow ) où la vitesse est uniforme dans une tranche de gaz. Cet
écoulement est obtenu pour les réacteurs de petits diamètres
(capillaire), à basse pression. De plus, ce phénomène facilite les Jets
calculs de la vitesse (à partir des débits), de la température, du
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Les paramètres du gaz choqué par les ondes incidente et réflé-
Gaz 1 chie peuvent être calculés à partir des conditions initiales du gaz
étudié et de la mesure de la célérité de l’onde incidente.
Les températures et pressions atteintes dans un tube à choc
Pompe Oscilloscope peuvent être très élevées (plusieurs milliers de kelvins et plusieurs
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Flamme
Flamme
de diffusion
Brûleur à flamme
prémélangée
Oxydant Combustible
(méthane)
Front de flamme
a à jets opposés b briquet
être bien ajusté. S’il est insuffisant, la flamme retourne dans le brû-
leur et le phénomène de « retour de flamme » se produit ; s’il est
trop grand, la flamme se décolle et il y a « décrochage » ou
« soufflage ». Notons qu’il faut adapter le diamètre du brûleur pour
b flamme turbulente (fripée) avoir le débit voulu.
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avec ρ masse volumique du fluide (kg/m3 ), impliquées et surtout de déterminer la nature des intermédiaires
V vitesse moyenne de l’écoulement : V = D v (débit volumi- de réaction produits au cours du processus et qui peuvent engen-
que)/S (section du tube) (m/s), drer la formation de polluants.
D diamètre du tube (m), Pour cela, des modèles cinétiques détaillés sont établis, compo-
η viscosité dynamique du fluide (Pa · s). sés uniquement de réactions élémentaires.
Le régime de l’écoulement est donc défini par le nombre de La mise en évidence de ces mécanismes permet de prévoir, de
Reynolds : manière précise et fiable, l’évolution d’un système chimique en
Re < 2 000 : écoulement laminaire ; la flamme est dite fonction des conditions expérimentales. Par contre, ce n’est pas
« silencieuse ». utilisable directement pour la simulation d’un système industriel.
2 000 < Re < 3 000 : zone de transition ; la flamme est dite Pour établir un nouveau mécanisme cinétique, différentes étapes
« troublée ». réactionnelles doivent être prises en compte.
Re > 3 000 : écoulement turbulent ; la flamme est « bruyante ». ■ Les réactions d’initiation (amorçage) : elles créent les premiers
Notons que, pour stabiliser les flammes turbulentes, il existe plu- radicaux libres qui permettent d’initier la combustion et qui donne-
sieurs procédés : ront naissance à de nouveaux radicaux libres selon deux processus
appelés « propagation » et « ramification ».
— réduire la vitesse axiale et former des tourbillons, comme la
mise en rotation de l’air dans un brûleur ; ■ Les réactions de propagation des chaînes (métathèse) : elles ne
— utiliser des accroche-flammes (petits crochets sur les parois modifient pas le nombre de radicaux libres ; ce sont les réactions
du brûleur) ; principales pour la consommation des réactifs et la formation des
— utiliser une flamme pilote qui permet de maintenir allumée la produits.
flamme principale.
■ Les réactions de ramification : ces réactions élémentaires aug-
Pour une flamme de diffusion, l’étude expérimentale de sa struc-
mentent le nombre de radicaux libres et sont indispensables à la
ture et sa modélisation sont beaucoup plus difficiles.
combustion.
De manière générale, l’étude des flammes présente les difficultés
Les principales réactions de ramification sont différentes selon la
suivantes :
température du milieu :
— existence de gradients très importants de température et de
● À haute température : H + O2 → OH + O et H2 + O → OH + H
• • • • • •
concentration ;
— nombreuses corrections à effectuer : rayonnements pour la •
● À température intermédiaire : H 2 O 2 + M → 2 OH • + M
mesure de température, perturbations dues aux systèmes de pré-
lèvement. e
● avec M molécule quelconque jouant le rôle de 3 corps (espèce
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st
■ Il existe également quelques logiciels informatiques permettant
d’écrire automatiquement les mécanismes cinétiques, comme le avec (m c /m a )re rapport des masses respectives m c et m a de carburant et d’air
effectivement utilisées,
programme Exgas élaboré à Nancy. Les réactions représentant les (m c /m a )st rapport des masses respectives m a et m c d’air et de carburant
espèces du système H 2 /O2 et celles composées de un et deux mises en présence dans les conditions stœchiométriques.
H M CH2
C2H4 C2H3 C2H2 C3H3
CH3 H H
CH2
C2H3 C2H3
C3H5 a-C3H4 p-C3H4 C5H6 C5H5C2H3
C3H3
C3H3 C3H3 H
OH
CH2 H
C6H6 H C5H5
C2H3
C5H5
C7H8 C8H8 H H
C10H8 C5H5C2H2
H OH
H C2H4
OH C2H3 C2H2
CH3
C6H5 C10H7 C10H7OH
C2H2 O2 H OH
O2
H
C7H7 C8H7 C8H6 C6H5O C10H7O C9H8
H
H H H
Figure 8 – Schéma réactionnel global pour la formation des composés lourds à partir de l’éthylène, dans la flamme de C2H4 /O2 /Ar
à la richesse 2,50 [2]
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etc.
2. Formation des précurseurs
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+M – alcène
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CH4 C2H6
+H + OH + OH
+O + CH3 +O
+H +H
+H +O + H, O, OH +M
CH3 C2H5 CH3CHO CH3CO CH3
+ CH3
+O +H + M, O2
+ CH3
+ O, OH
CH2O C2H4 CH3 , CH2O, CHO
+ OH +H
+O + OH
+H
+O + H, O, OH
CHO C2H3 CH2CO CH3 , CH2O, CHO
+H +M
+M +H
+ O2 + O2 + OH
+H
+O +O
CO + OH C2H2 CHCO CO
+O
+H +O +H
+H
C2H CH2 CH
(+ C2H2) + O, O2 +O
+O
(+ C2H2) + O2 + O2
CO CO2 CO
(C4H2) (C3H4) M molécule quelconque
Figure 11 – Schéma réactionnel global pour
l’oxydation des hydrocarbures en C1 et C2 [7]
En 1981, Warnatz [6] avait proposé un schéma réactionnel pour 2.2 Formation du premier cycle
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Cole et al. [8] ont analysé les flammes prémélangées à basse ■ De même, les flammes riches prémélangées d’acétylène et
pression du 1,3-butadiène et, par analyse du mécanisme réaction- d’éthylène ont été étudiées numériquement par Wang et Frenklach
nel, ont identifié la réaction du radical n-C4H5 avec C2H2 comme [14], à basse pression et à pression atmosphérique. Il en résulte
étant la réaction dominante dans la formation du benzène, dans que les voies de production du premier cycle aromatique dépen-
ces conditions expérimentales. De plus, Frenklach et Warnatz [9] dent des conditions de pression et de température de la flamme.
ont simulé les flammes d’acétylène à basse pression et haute tem- En effet, dans la zone de préchauffage (aux plus faibles températu-
pérature, et leur modèle cinétique souligne l’importance des réac- res), les réactions en C4 + C2 semblent dominer tandis que, dans
tions de cyclisation n-C6H5 , formé par la réaction de n-C4H3 avec les gaz brûlés, la voie en C3 + C3 est majoritaire. De plus, une ana-
C2H2 , en radical phényle, comme voie principale de formation du lyse plus précise des constantes de vitesse pour la réaction de
premier cycle aromatique. Westmoreland et al. [10] ont eux aussi recombinaison des radicaux propargyles est suggérée par les
également étudié les flammes d’acétylène et mis en évidence la auteurs qui estiment la valeur de Miller et Melius [11] surestimée.
prépondérance des voies de formation de C6H5 et C6H6 par les
réactions respectives de n-C4H3 + C2H2 et de n-C4H5 + C2H2 , avec ■ Dagaut et Cathonnet [15] ont étudié l’oxydation des composés
des constantes de vitesse correspondantes aux différentes pres- suivants : acétylène, allène, propyne, propène et 1,3-butadiène, en
sions et températures basées sur le calcul bimoléculaire QRRK. présence d’azote dans un réacteur parfaitement agité, à la pression
Nota : le calcul bimoléculaire (faisant intervenir deux molécules) QRRK est un calcul
atmosphérique et à des températures comprises entre 900 et
basé sur une théorie quantique (Q ) représentée par le nom de ses auteurs (R ice, 1 200 K, pour une richesse de 2,0. En se basant sur les résultats
R amsperger et Kassel). expérimentaux et sur la modélisation, ils en concluent que pour les
trois premiers composés [C2H2 (acétylène), a-C3H4 (allène) et
■ Voie en C3 + C3 (proposée par Miller et Melius [11]) :
p-C3H4 (propyne)], la recombinaison des radicaux propargyles est
la principale voie de formation du benzène. Pour le 1,3-butadiène,
C3 H3 + C 3 H3 → C6 H6
les deux voies en C4 + C2 et en C3 + C3 interviennent de manière
C3 H3 + C 3 H3 → C6 H5 + H importante dans la production de C6H6 ; tandis que, pour le pro-
pène, la réaction de recombinaison des C3H3 n’est pas la principale
En 1992, Miller et Melius [11] ont modélisé les flammes prémé- voie de formation ; c’est celle des radicaux C3H5 qui forment un
langées d’acétylène. Ils en ont conclu que les concentrations de composé linéaire de six carbones et qui, ensuite, par réactions suc-
n-C4H3 et n-C4H5 n’étaient pas assez importantes pour intervenir cessives, produit le benzène. De plus, pour le propène, la voie en
dans la formation du benzène et du radical phényle ; ces radicaux C4 + C2 intervient également pour former C6H6 .
se transformant trop rapidement en leur isomère respectif : i-C4H3 ■ Récemment, Lamprecht et al. [16] ont analysé les flammes pré-
et i-C4H5 . Une autre voie de production du premier cycle aromati- mélangées de C3H6 /O2 /Ar, aux richesses 1,80 et 2,33 ; et celle de
que dans les flammes a été alors suggérée, à partir de la recombi- C2H2 /O2 /Ar à la richesse 1,93, à basse pression (50 mbar). Les
naison des radicaux propargyles : C3H3 + C3H3 . De même, Stein résultats de ces analyses indiquent que, dans la flamme riche de
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et al. [12] ont modélisé les flammes prémélangées d’acétylène, à propène, la voie principale de formation du benzène est celle qui
basse pression, étudiées précédemment par Westmoreland fait intervenir les radicaux C3H3 et C3H5 , tandis que, dans la
et al. [10]. Par comparaison avec la voie en C 4 + C2 , ils en ont flamme d’acétylène, la voie en C4 + C2 est majoritaire.
déduit que seule la voie en C3 + C3 permettait une bonne simula-
tion du profil expérimental du benzène dans ces flammes. Cette brève présentation des analyses effectuées sur les voies de
formation du premier cycle aromatique dans la combustion de dif-
Par la suite, cette voie en C 3 + C 3 a été étudiée dans les flammes
férents hydrocarbures représente bien la situation actuelle sur la
riches prémélangées d’acétylène, d’éthylène et d’éthane, et la
connaissance de ce sujet. En effet, différentes voies réactionnelles
modélisation de ces flammes permet d’affirmer que cette réaction
impliquant n-C4H3 , n-C4H5 et les espèces en C3 ont été identifiées
est bien la voie principale de formation du premier cycle aroma-
comme les principaux processus de production du benzène et du
tique dans ces flammes d’hydrocarbures en C2 .
radical phényle, avec des contributions respectives dépendant des
Notons que certains mécanismes cinétiques proposent égale- conditions expérimentales, en particulier de la pression et de la
ment le fulvène ou des composés linéaires C6H6 comme produits température.
directs de la réaction de recombinaison des radicaux propargyles ;
le fulvène et ces composés linéaires C6H6 pouvant, à leur tour, ■ Notons qu’une dernière voie potentielle de formation du ben-
former le benzène par réarrangement. zène a été proposée : la voie en C5 + C1 , c-C5H5 étant le radical
cyclopentadiényle :
Afin de déterminer la voie dominante de formation du benzène
et du radical phényle (voie en C4 + C2 ou voie en C3 + C3) dans les
CH3 + c-C5H5 → C6H6 + H + H
différents hydrocarbures, d’autres expériences ont été effectuées.
Quelques exemples de ces études sont présentés ci-dessous.
Cependant, les résultats de la modélisation indiquent que cette
■ Vovelle et al. [13] ont analysé les flammes riches prémélangées réaction n’intervient pas de façon significative dans la production
de C2H2 /O2 /Ar, à basse pression. La modélisation de ces flammes ou dans la consommation du benzène, et que sa contribution est
indique que la formation du premier cycle aromatique près du donc négligeable. De même, Lamprecht et al. [16] ont inclus cette
brûleur provient principalement de la voie en C4 + C2 : voie réactionnelle dans leur modèle cinétique pour les flammes
riches d’acétylène et de propène, et confirment la très faible parti-
C4 H5 + C 2 H2 → C6 H6 + H cipation de cette réaction dans la production de C6H6 , comparée à
celles des voies en C4 + C2 et C3 + C3 .
C6 H6 + H → C6 H5 + H 2
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C C H C C H •
• + C 2H 2 +H + C 2H 2 + C2H2
...
–H – H2 • –H
– H + C 2H 2
C C H C C H
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–H C6 H5 + C 2 H2 → C8 H6 + H
…
C6 H6 + C 2 H3 → C8 H8 + H
Figure 14 – Réactions d’initiation pour la formation des HAP C6 H5 + C 2 H4 → C8 H8 + H
à partir de l’addition du benzène et du radical phényle (d’après [22])
■ Ces espèces composées de six, sept et huit carbones réagissent
ensuite avec celles en C2 , C3 et C4 pour former l’indène et le naph-
talène. Dans ces réactions, des composés intermédiaires sont pro-
duits et, par réarrangement, ils peuvent former C9H8 ou C10H8 :
+ C1 , + C 2 , + C 3
C6H5 + a-C3H4 → C9H9 et, par réarrangement : C9H9 → C9H8 + H
+O
• C6 H5 + C 3 H3 → C9 H8
– CO C7 H7 + C 2 H2 → C9 H8 + H
HACA + C5
+ C6 + C1 , + C 3 , + C 4 + C1 , + C 3 , + C 4
•
C6H5 + C4H4 → C10H9 et, par réarrangement : C10H9 → C10H8 + H
+O
C7H7 + C3H3 → C10H8 + H + H
– CO
HACA C8H6 + C2H2 → C10H7 + H et, par réarrangement : C10H7 + H → C10H8
+ C1
C8H8 + C2H2 → C10H9 et, par réarrangement : C10H9 → C10H8 + H
+ C6 + C3 + C5
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+ C2 + C4
Ces différents processus de formation de l’indène et du naphta-
lène à partir de C6H6 et C6H5 peuvent, ensuite, se répéter sur d’autres
composés aromatiques et ainsi aboutir à la production des HAP.
Rappelons que la réaction produisant l’indène à partir du naph-
talène (figure 15) par oxydation de C10H8 qui se réarrange pour for-
mer le radical indényle et en rejetant le monoxyde de carbone a été
proposée par Marinov et al. [17]. Notons que, en milieu riche, cette
séquence de production de l’indène voit son importance diminuer :
Figure 15 – Schéma réactionnel des trois principaux processus
C10H8 + H → C10H7 + H2
de formation des HAP : voie en C5 , mécanisme HACA, réaction entre
cycles aromatiques (d’après [23] [24]) C10H7 + O2 → C10H7O + O
C10H7O → C9H7 + CO
C5). Notons cependant que, dans la pyrolyse de l’acétylène, cette C9 H7 + H → C9 H8
voie en C5 est définie comme importante dans la production des
HAP [23], ce qui laisse supposer une autre formation du cycle à
cinq carbones via C2H2 (peut-être une voie en C2 + C3). 2.2.2.3 Formation de la suie
Les différents processus de production des hydrocarbures aro-
De plus, ces analyses indiquent que la température et la nature matiques polycycliques présentés dans le paragraphe précédent
de l’hydrocarbure peuvent privilégier un des processus de for- permettent de former des composés lourds à partir des espèces
mation des HAP. aromatiques comportant seulement quelques cycles. Ces réactions
La figure 15 résume ces trois chemins réactionnels d’obtention de croissance, réalisées en phase gazeuse, contribuent ainsi à la
des HAP effectués à partir du premier cycle aromatique (le ben- production des particules de suie.
zène), avec les réactions d’oxydation symbolisées par « O ». Les suies sont des particules sphériques de type graphite,
Notons que la figure 15 présente également d’autres voies de composées principalement de carbone et d’hydrogène (de formule
formation de l’indène (C9H8 ) et du naphtalène (C10H8 ), à partir brute C8H). Nous ne détaillerons pas la formation de ces particules
d’addition d’espèces en C1 , C2 , C3 et même C4 sur le premier cycle de suie qui a été traitée dans de nombreux articles. Nous résu-
aromatique. En effet, le benzène et le radical phényle permettent la mons brièvement les principales étapes de cette production, per-
production des composés en C7 (toluène) et C8 (phénylacétylène et mettant de comprendre le cheminement réactionnel effectué à
styrène) qui interviennent également dans la formation des HAP. partir des HAP.
La figure 16 présente la formation de la suie dans un milieu
Récemment, Lindstedt et al. [25] ont présenté les différentes homogène (flamme prémélangée) à partir des hydrocarbures
voies réactionnelles de formation pour l’indène et pour le naphta- légers, jusqu’à la formation des HAP, puis de la suie.
lène établies jusqu’à présent, et celles des composés formés direc-
tement à partir du premier cycle aromatique. Nous présentons ■ L’hydrocarbure initial, en présence d’oxydant, forme des pro-
brièvement ces résultats afin de répertorier ces autres voies poten- duits de combustion comme CO, CO2 , H2 , H2O et des espèces
tielles de production des HAP suggérées par la figure 15. hydrocarbonées de petites tailles (C2 jusqu’à C6).
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50 nm
Csuie-H + H → Csuie• + H2
Csuie• + H → Csuie-H
Coagulation
Csuie• + C2H2 → Csuie-H + H
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recherches sont en cours pour la mise au point de carburants ■ D’autres types de moteurs pourraient contribuer à la réduction
« plus propres » pour les moteurs. de la formation de polluants.
● Le moteur électrique a le désavantage d’avoir des batteries de
● Le gaz de pétrole liquéfié (GPL) est composé principalement de
poids élevé. De plus, son autonomie est assez faible (100 km) et le
propane (C3H8 ) et de butane (C4H10 ) avec des proportions variables temps de recharge est long (8 h) [29] [30].
selon la saison. Il est moins polluant que l’essence et le gazole. Il
produit moins de dioxyde de carbone et se mélange mieux avec ● Le moteur à double motorisation combine le moteur électrique
l’air. Cependant, le GPL a un pouvoir calorifique volumique inférieur utilisé à basse vitesse et le moteur thermique à grande vitesse. Ce
aux carburants liquides, ce qui entraîne une surconsommation compromis permet d’utiliser le moteur électrique en milieu urbain,
(environ 20 % de plus que l’essence). ce qui contribue à réduire la pollution.
● Le moteur hybride est un moteur électrique qui produit de
● Le gaz naturel véhicule (GNV) est composé de 90 % de méthane l’électricité par turbine à gaz. La vitesse est constante, il fournit un
(CH4), 8 % d’éthane (C2H6 ) et moins de 2 % de propane (C3H8 ). Il est bon rendement et il est moins polluant que l’essence.
moins polluant que l’essence et a une très bonne résistance au cli- ● Les piles à combustible permettent la production électrochimique
quetis. Cependant, son stockage pose des problèmes de sécurité. Ce d’électricité à partir d’un combustible sans émission de polluants.
carburant est plutôt réservé aux flottes captives (services munici- Actuellement, de nombreuses recherches s’effectuent sur les piles à
paux, EDF/GDF, poids lourds et bus). hydrogène, à méthanol ou à essence [31].
● Les carburants d’origine végétale ne perturbent pas le cycle du ■ Afin de réduire la pollution engendrée par les énergies fossiles
carbone et évitent ainsi l’effet de serre. Les plus courants sont les (charbon, pétrole et gaz naturel), d’autres sources d’énergie sont
éthers ou les alcools pour le moteur à allumage commandé, l’éthyl- utilisées.
terbutyléther (ETBE) et le méthanol. Pour le moteur Diesel, il s’agit
● Les énergies renouvelables telles que la biomasse, l’énergie
des esters d’huiles végétales, notamment les esters d’huile de colza.
éolienne, l’énergie hydraulique, l’énergie solaire, l’énergie géo-
● L’hydrogène, que nous avons déjà présenté précédemment, est thermale, l’énergie des déchets. Pour de plus amples informations
un des combustibles du futur puisqu’il ne produit pas de CO2 et ne sur ces énergies, consultez la fiche « Pour en savoir plus » en
contribue pas à l’effet de serre. De plus, il peut être obtenu à partir [Doc. AF 6 210].
de l’eau sans perturber son cycle. Le seul polluant formé au cours de ● L’énergie nucléaire représente en France près de 30 % de la pro-
sa combustion est le monoxyde d’azote (NO). Son efficacité est de duction totale d’énergie, dont 70 % pour l’électricité. Le problème
15 à 25 % supérieure à celle de l’essence. L’inconvénient majeur de majeur de cette énergie reste les déchets nucléaires qui sont regrou-
ce carburant reste son stockage puisqu’il est explosif. pés et stockés selon leur classe de toxicité.
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P Thèses récentes
Organismes concernés
(liste non exhaustive)
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