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Lorsque les atomes de soluté sont de petite taille par rapport à celle des atomes du solvant,
ils se placent en insertion dans le réseau du solvant, c'est-à-dire dans les vides entre atomes et
non pas aux nœuds du réseau comme dans le cas des solutions solides primaires de
substitution. Les vides entre atomes s’appellent des sites interstitiels dont les positions et les
tailles dépendent du réseau cristallin du solvant. Il existe deux types de sites : les sites
octaédriques et les sites tétraédriques. Les éléments susceptibles de former des SSPI sont
présentés sur le tableau suivant avec les rayons atomiques correspondant.
Elément H N C O B
Rayon atom. (nm) 0,046 0,070 0,077 0,066 0,088
Ils sont situés au centre de la maille cubique (coordonnées ) et aux milieux des arêtes
atomes du solvant premiers voisins situés à la distance . La taille du site est mesurée par le
rayon de la sphère inscrite dans le volume constitué par un octaèdre dont les sommets sont
√
occupés par des atomes du réseau de base. Le rayon du site est tel que : = –R= - =
0,147a ou bien 0,41R. Dans cette expression, a représente le paramètre cristallin et R le rayon
atomique du solvant. On peut montrer facilement que le nombre de sites par maille est de 4.
Ils sont situés aux centres des 8 petits cubes de coté inscrits dans la maille conventionnelle
Ils sont situés aux centres des faces (coordonnées 0 etc…) et aux milieux des arêtes
(coordonnées 0 0 etc…). On compte 6 sites octaédriques. Chaque atome de soluté est
entouré de 6 atomes du réseau de base. D’après la figure 3, le rayon du site est tel que :
√
2(R + ) = a et R= soit = 0,067a = 0,154R.
La position d’un site est indiquée par un point noir sur la figure 4. Il y a 12 sites par maille
conventionnelle (coordonnées 0 , , 0 , etc…). Chaque atome en insertion est
√
entouré de 4 atomes du solvant situés à la distance . La dimension du site est telle que :
√ √ √
= – R= - = 0,127a = 0,29R.
Mis à part l’atome d’hydrogène, on peut remarquer que les atomes qui se mettent en
insertion ont toujours une taille supérieure à celle des sites que l’on rencontre dans les métaux
usuels. Au cours de la formation d’une SSPI, ces atomes vont choisir, à priori, les sites où ils
pourront entrer le plus facilement en produisant la plus faible déformation élastique du réseau
hôte. Pour une structure CFC, les atomes choisissent les sites octaédriques qui sont les plus
larges. Dans la structure CC, cette règle n’est pas générale. Pour certains métaux, ce sont les
sites octaédriques, moins larges, qui sont favorisés parce que l’atome en insertion déplace
moins d’atomes que dans le cas des sites tétraédriques. C’est le cas des atomes d’azote et de
carbone dans le fer alpha cubique centré.
Dans le cas d’une SSPI, les tailles relatives des atomes du solvant et des atomes de soluté
jouent un rôle prépondérant dans la solubilité. Celle-ci est d’autant plus faible que les
distorsions du réseau provoquées par l’introduction de l’atome de soluté dans le site
interstitiel deviennent appréciables. L’introduction d’un atome de soluté en insertion
provoque toujours une expansion du réseau, ce qui entraine une augmentation du paramètre
cristallin du solvant.
3. Solutions solides intermédiaires
Les solutions solides intermédiaires se forment lorsque la concentration du soluté dépasse la
limite de solubilité. Elles sont situées entre la solution solide primaire de B dans A et la
solution solide primaire de A dans B. L’origine de la formation d’une solution solide
intermédiaire est la grande différence des propriétés chimiques, électroniques et stériques des
atomes qui constituent l’alliage (la plupart des critères de Hume-Rothery ne sont pas
satisfaits). Son réseau cristallin est différent à la fois de celui de A et de celui de B. Une
solution solide intermédiaire existe dans des domaines de concentration plus ou moins
étendus. Elle peut être désordonnée ou ordonnée. Dans ce dernier cas, elle est appelée
composé intermétallique ou composé défini, stables dans des domaines beaucoup plus étroits.
Les composés intermétalliques sont classés en plusieurs types.
Les phases de Laves sont des composés intermétalliques caractérisés par un nombre de
coordination élevé (13,33) et une liaison de caractère métallique. Chaque atome A est entouré
de 12 atomes B et de 4 atomes A. Chaque atome B est entouré de 6 atomes B et de 6 atomes
A.
Les tableaux I.5 et I.6 sont tirés de l’ouvrage « Physical Metallurgy and Advanced Materials
de R. E. Smallman, A. H.W. Ngan »
Si le rapport ˃ 0,59, des carbures avec des structures complexes peuvent se former
comme par exemple les carbures Fe3C, Cr7C3 ou encore Cr23C6.