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Université Mohammed Premier

École Nationale des Sciences Appliquées


Al Hoceima

Filière: Génie Civil (S3)

Hydrologie Urbaine
Les concepts fondamentaux de l’hydrologie urbaine
Hydrologie Urbaine

Hydrologie urbaine s’intéresse à l’étude de l'eau et de ses relations


avec les différentes activités humaines en zone urbaine.

Relations entre:
● la gestion des eaux de surface (rivières) et souterraines (nappes)
● et l'aménagement de l'espace urbain.

Traitement de 2 volets :
● Quantité (pluie, ruissellement, inondation)
● Qualité (transfert des polluants par temps de pluie)

Multi-disciplinaire
Géostatistique, Cartographie, Hydraulique, Biologie, Génie civil et
urbain, Aménagement et urbanisme, Electrotechnique
Objectifs :

 Comprendre le cycle hydrologique dans la ville, apprendre à le


modéliser, effet de l’urbanisation, outils…etc.;

 Évaluer des débits de pointe en EU et EP;

 Concevoir et dimensionner un réseau d’assainissement


(collecteurs et ouvrages de traitement)

 Diagnostiquer d’un réseau existant;

 Sensibiliser aux techniques alternatives au réseau traditionnels;

 Savoir proposer des solutions alternatives à des problèmes


d’inondation en milieu urbain.
INONDATIONS PLUS FREQUENTES

DEBORDEMENT DE RESEAU
L’effet de l’urbanisation sur le cycle de l’eau :

 La ville substitue les superficies


perméables par des zones imperméables:

 Augmente le volume et la vitesse des


crues;
- Augmente la fréquence et la gravité des
inondations.
- L’eau circule rapidement dans les
collecteurs induisant leur saturation.

 Diminution de l’infiltration naturelle;

- Le débit de pointe augmente de deux


à cinq fois.

 Réduction de l’évaporation.
L’effet de l’urbanisation sur le cycle de l’eau :
Le développement des agglomérations modifie le fonctionnement du cycle
hydrologique sous de multiples aspects
L’effet de l’urbanisation sur le ruissellement superficiel (cycle de l’eau):

 L’imperméabilisation des sols;


 L’accélération des écoulements;
 L’artificialisation des rivières urbaines;
 La pollution des milieux récepteurs.
Les BV urbains et découpages des sous BV
Les limites du BV urbain correspondent aux limites de la surface bâtie et
raccordée au réseau d’assainissement.

Qp: Ac, Bc, Dc, Dc, Ec, Fc


BV: de 1 à 6
Exutoire : G
A
Ac
Bc B
B1
B6 B2
C
F B5 B3
STEP

Cc B4
G Fc
Ec
ed

Dc D
Ou

E
Groupement des BV urbains

Groupement en série

Les bassins B1 et B2 sont en série. Le bassin équivalent B12= B1 + B2.

L’observateur au point Bc verra l’hydrogramme du B1 se forme avec un


décalage dans le temps correspondant au temps de parcours AcBc, et
avec un amortissement dû à la perte de charge le long du parcours AcBc.

A
Ac
Bc B
B1
B6 B2
C
F B5 B3
STEP

Cc B4
G Fc
Ec
ed

Dc D
Ou

E
Groupement des BV urbains
Groupement en parallèle
Les bassins B12 et B34 sont en parallèle. Le bassin équivalent B14= B12+ B34.

Leurs hydrogrammes se combinent au nœud C après décalage et


amortissement. L’hydrogramme résultant est ensuite transféré au point Cc, où
il se combine avec l’hydrogramme du bassin B5.

L’hydrogramme du bassin équivalent : B15 = (B12 // B34) + B5 donnant le débit


de pointe Qp15 permettant de dimensionner le tronçon CF.

A
Ac
Bc B
B1
B6 B2
C
F B5 B3
STEP

Cc B4
G Fc
Ec
ed

Dc D
Ou

E
Détermination des débits de pointe des EP

Plusieurs problèmes qui se posent:

La transformation de la pluie en débit est fonction de la surface du BV et


son degré d’imperméabilisation,

La propagation et la combinaison des hydrogrammes à travers le réseau:


Décalage dans le temps;
Amortissement dû aux pertes de charge;
Combinaison aux nœuds.

Les caractéristiques de la pluie à prendre en compte qui font appel à la


notion de risque à couvrir vis-à-vis les inondations.
Détermination des Débits de pointe des EP

Modèle pluviométrique

Le débit de pointe se forme à partir d’une pluie.

Le choix de cette pluie et de ces caractéristiques est donc un élément


déterminant.

Il s’agit de rechercher l’événement pluvieux considéré comme le plus


menaçant pour la région, où se situe le projet étudié, correspondant à
une période de retour choisie, en général T=10 ans (période décennale
en assainissement pluvial).

Le modèle pluviométrique utilisé introduit en fait une pluie de projet


statistiquement équivalente aux pluies réellement observées.
Détermination des débits de pointe des EP
Modèle de ruissellement

Deux modèles sont utilisés:

La méthode superficielle de Caquot :


Modèle plus simple proposé par les instructions techniques
interministérielles de 1977 pouvant convenir pour les petits projets
d’une superficie < 200 ha.

La méthode du réservoir linéaire :


Modèle conceptuel, le bassin étant considéré comme un réservoir
recevant un apport (pluie) et se vidangeant (débit recherché)
Les précipitations
Les données des précipitations sont exploitées sous différentes formes:

Hyétogramme: Histogramme des hauteurs d’eau (mm) en fct de la période de


mesure.

Courbes des hauteurs cumulées: Hauteurs cumulées en fonction du temps.

Intensité moyenne de l’averse: im= max ∆h/∆


∆t
Intensité uniforme de l’averse

Sur une aire géographique donnée, l’intensité de la pluie d’une averse


décroît proportionnellement avec l’étendue de son impact au sol.

On pourra utiliser l’une des formules suivantes:

i F = i (1 − 0,005 L) Pour les bassins de forme ramassée


Frühling
 L
i F = i 1 − 0,006 

Pour les bassins de forme allongée
 2 

Caquot iC = A −0, 05

A en ha
Courbes IDF

Les intensités de précipitations sont considérées comme des


variables aléatoires.

Les hydrologues cherchent à définir des événements auxquels


pouvait être associée une probabilité d’occurrence. Les modèles
pluviométriques utilisés sont par conséquent des modèles
probabilistes empiriques.

Dans les méthodes visant à déterminer le débit de pointe du réseau,


il est d’usage d’avoir recours aux courbes IDF traduisant l’évolution
de l’intensité moyenne maximale iM en fonction de la durée de
l’intervalle de temps ∆t et de la fréquence d’occurrence F, dont la
formulation analytique correspond à la formule de Montana.
Courbes IDF
Formule de Montana

i M (t , F ) = a ∆t b
a et b sont des paramètres régionaux fonctions de la fréquence F ou
de son inverse la période de retour
1
T=
F
Zone Nord Atlas Zone Sud Atlas
Récurrence a b a b
10 ans 5,83 -0,60 2,69 -0,58
5 ans 4,86 -0,60 2,42 -0,58
2 ans 3,89 -0,60 2,15 -0,58
1 ans 2,92 -0,60 1,79 -0,58
Exemple :

Données:

T= 10 ans (pluie décennale);


Intervalle de temps ∆t=15 mn;
Valeurs régionales: a=5,83 et b= -0,60.

iM=1,15 mm/mn

En exprimant en l/s/ha unité de l’assainissement urbain:


iM=1,15 (104/60)= 191,6 l/s/ha
Caractéristiques d’un BV urbain
Surface drainée

Le découpage de l’agglomération obéit à 2 règles:

-- Les points du réseau où l’on effectue les calculs de débit de pointe


d’eaux pluviales sont les exutoires des BV;

-- Les limites latérales des BV correspondent aux limites des surfaces


bâties effectivement raccordés au réseau.

A
Ac
Bc B
B1
B6 B2
C
F B5 B3
STEP

Cc B4
G Fc
Ec
ed

Dc D
Ou

E
Caractéristiques d’un BV urbain
Coefficient de ruissellement Cr

Coefficient volumétrique mesurant l’importance des pertes à


l’écoulement des eaux dans le bassin. Il en résulte la notion de pluie
nette déduite de la pluie précipitée après abattement des pertes:

pertes
Pluie précipitée pluie nette
In (t) = Cr. I(t)

Les différents types de pertes sont les suivants:

Évaporation : négligeable en hydrologie urbaine;


Interception par la végétation,
Infiltration;
Rétention de surface: consistant en un stockage permanent de l’eau
dans les dépressions du sol.
Caractéristiques d’un BV urbain
Coefficient de ruissellement Cr

Aimp
Cr =
A
Dans ce modèle, Cr est pris égal au taux d’imperméabilisation

L’évaluation de Cr est l’élément déterminant de tout projet hydraulique.

Habitation très denses: Cr= 0,9


Habitations denses: Cr= 0,6 à 0,7
Habitations moins denses: Cr= 0,4 à 0,5
Quartiers résidentiels: Cr= 0,2 à0,3
Caractéristiques d’un BV urbain
Temps de concentration tc

La goutte tombée en un point M du BV,


ruisselle selon le trajet MN (gouttières, N
caniveaux) pendant un temps t1 et s’écoule
dans le collecteur entre les points N et O O
pendant un temps t2. M

La durée totale de l’écoulement est t= t1+t2

La durée maximale de l’écoulement dans le bassin est appelé temps de


concentration:
t C = max (t1 + t 2 )

En pratique, ce temps peut être mesuré à l’aide d’un traceur injecté dans
l’eau (fluorescéine)
Caractéristiques d’un BV urbain
Temps d’entrée

Il s’inscrit dans la fourchette de 5 à 20 mn

Formule de Kirpich t e = 0,0195 ⋅ L0, 77 ⋅ I −0 ,385

te: temps d’entrée en mn;


L: longueur du plus long parcours de ruissellement par rapport à l’exutoire;
I: pente pondérée sur le parcours L en m/m
Le ruissellement urbain
L’effet de l’urbanisation sur le ruissellement superficiel (cycle de l’eau):
Méthodes de calcul de ruissellement
Méthode rationnelle

Cette méthode est fondée sur le concept du tC du BV en amont du point où


s’effectue le calcul. Elle admet les 3 hypothèses suivantes:

-- Qp ne peut être observé que si l’averse à une durée au moins égal au tC;

-- Qp est proportionnel à l’intensité moy. max. de l’averse déterminée avec


un intervalle de temps égal à tc. Soit iM=a tcb.

-- Qp a la même période de retour T que l’intensité iM qui le provoque. Ceci


suppose que Cr soit constant.

-- iM de l’averse (mm/h) est uniforme dans le temps et l’espace sur


l’ensemble du bassin drainé.

Dans ces conditions, à l’exutoire d’un BV de surface A, le débit de pointe


Qp s’écrit:

QP = Cr ⋅ i M ⋅ A Formule dite rationnelle


Méthodes de calcul de ruissellement
Méthode de Caquot
1
(1−ε ) + bd
 aµ
1 bc
b 1−bf
1− bf 1− bf 1− bf
QP =   ⋅ Cr ⋅I ⋅A
 6 (β + γ ) 

Cinq variables: A, C, I, L, T

Neuf paramètres:
a, b, ε paramètres de la pluie;
β + γ caractérisant le mode de transformation de la pluie en débit;
µ, c, d, f: caractérisant le BV.
Méthodes de calcul de ruissellement
Méthode de Caquot

Les paramètres

a et b sont fonction de la période de retour T selon les courbes IDF

Abattement spatial ε est fonction de tC, généralement pris égal à 0,05


(INT 77).

β+ γ= 1,1 en moyenne (INT 77)


L
Pour des BV<200 ha, INT 77 retiennent: µ = 0,28 M 0 ,84
et M =
A

Caractéristiques la forme du bassin:

C= -0,41; d=0,51, f=-0,29


Méthodes de calcul de ruissellement
Méthode de Caquot

Temps de concentration

−0 , 41 −0, 29
t C = 0,28 M 0 ,84
⋅I ⋅A 0 , 51
⋅ QP

tC en mn; A en ha et QP en m3/S
Méthodes de calcul de ruissellement
Méthode de Caquot

Les variables

A : surface du BV drainé
2
 
 
 L  L: longueur du cours
I : pente moyenne du BV I =  d’eau principale;
L
∑ k  Lk: tronçon de (L) d’une
 Ik 
  pente Ik.

Cr: coefficient de ruissellement A'


Cr =
A
A’: est en fait la somme des surfaces imperméabilisées en
ΣA’j
liaison directe avec le réseau Aimp=Σ

Cr =
∑ Cr j ⋅ Aj
A
Le concept de l’hydrogramme

L’hydrogramme est la représentation graphique du débit instantané d'un


cours d'eau en fonction du temps à l’exutoire d’un bassin versant. Il
constitue le concept de base en hydrologie.

• Hydrogramme naturel (HN) : hydrogramme obtenu directement à partir


des débits mesurés d'une rivière ou d’un ruisseau;

• Hydrogramme unitaire (HU) : hydrogramme de débit produit par un


ruissellement direct d’un pouce ou d’un millimètre, distribué
uniformément sur la surface du bassin à un taux uniforme durant une
période de courte durée (empirique);
Le concept de l’hydrogramme

Hydrogramme naturel
Le concept de l’hydrogramme
Le SCS (1957) a développé un système basé sur un hydrogramme
triangulaire adimensionnel. Cet hydrogramme résulte de l'observation
du comportement d'un grand nombre de bassins versants.
Détermination empirique de l'hydrogramme unitaire

Hydrogramme unitaire du Soil Conservation Service (méthode du


S.C.S.):

Ce service utilise un hydrogramme triangulaire défini par deux


paramètres : le temps de concentration tc et le temps de montée tm,
dont tm = 3/8 tc.

La valeur maximale 2/tc de q (t) est atteinte à t = tm.


Le concept de l’hydrogramme

Détermination empirique de l'hydrogramme unitaire


Le concept de
l’hydrogramme

Détermination
empirique de
l'hydrogramme
unitaire
Le concept de l’hydrogramme (Séparation de l`hydrogramme)

Pour un événement donné, l’hydrogramme de crue d’un cours d’eau


est le résultat de la combinaison de trois composantes principales qui
sont :

-- le ruissellement direct (fraction de la pluie nette qui s’écoule en


surface),

-- le ruissellement hypodermique ou retardé (portion des précipitations


infiltrées dans le sol se rendant au cours d’eau, mais n’atteignant pas
la nappe), et

-- l’écoulement souterrain (partie de l’écoulement provenant des


aquifères).
Le concept de l’hydrogramme (Séparation de l`hydrogramme)

En général, les hydrologues regroupent le ruissellement direct de surface avec


l’écoulement hypodermique pour les appeler tout simplement le ruissellement.
Méthodes linéaires de séparation

Basées sur l’hypothèse du regroupement des écoulements direct et


hypodermique (appelé simplement le ruissellement), les méthodes linéaires
permettent de séparer le ruissellement de l’écoulement de base suite à
l’identification, directement sur l’hydrogramme, des points de début et de fin
du ruissellement.
La méthode la plus simple, laquelle est évoquée par Blavoux (1978), consiste
à tracer une droite horizontale du point (A) qui marque le début de la courbe
de concentration jusqu’à l’intersection (A’) avec la courbe de tarissement.
La deuxième méthode consiste à prolonger la courbe de ruissellement avant
l’averse jusqu’au point (C), situé sur la verticale de la pointe de crue, et de
connecter le point (C) avec le point (B) déterminé comme dans la méthode
précédente.

La troisième méthode de séparation linéaire


dite à «pente constante» décrite par Lapp
(1996) consiste à joindre par une ligne droite
les points A et B. Le point A correspond au
début de la phase de montée de
l’hydrogramme et le point B correspond au
point d’inflexion de la phase de décrue. Ce
point est déterminé par l'intersection formé
après avoir prolongé les courbes de décrue
et de tarissement qui deviennent linéaires
lorsqu’une transformation logarithmique de
l’axe des ordonnées est effectuée.

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