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Cours Réseaux électriques 1ére SEER

Cours  : Réseaux électriques


Chapitre 1  : Architecture des réseaux électriques
1. Introduction

La technologie de l’énergie ou L’électrotechnique concerne la génération, le


transport, la distribution et l’utilisation de l’énergie électrique.
Un réseau électrique est un ensemble d'infrastructures énergétiques destiné à
produire, transporter, et distribuer l’énergie électrique. C’est un ensemble
d’outils permettent d'acheminer l'énergie électrique produite à partir des centres
de production (les centrales hydrauliques, thermiques...), jusqu’à les
consommateurs (villes, usines...), tout en assurant à tout moment l’équilibre
énergétique : production-consommation, ainsi que le contrôle et la continuité de
service.

Les réseaux électriques ont été conçus dans le but de veiller à :


 La fiabilité de la fourniture de l’énergie électrique. Les systèmes
d’électricités tiennent à relier tous les systèmes de production et visent à
assurer une fonction de secours en cas de défaillances.
 L’optimmisation de la disponibilité de l’énergie électrique aux
consommateurs avec un cout raisonnable.
 La continuité de service tout en maintenant l’outil de production et le confort
d’exploitation.
 La possibilité de la conduite l’énergie produite par des sources délocalisées
vers les points de consommations.
En faite, la qualité du service est un souci majeur de l’exploitant de l’électricité,
il cherche:
 Réglage du réseau : maintien de la tension et de la fréquence dans les plages
contractuelles.

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 Stabilité: prise en compte du couplage dynamique entre production et


consommation via le réseau.
 Dimensionnement approprié et protection
A l’échelle industrielle, pour la production, le transport et la distribution de
l’énergie électrique, plusieurs choix techniques se présentent, on cite
 Le moyen de production de l’énergie (types de centrales….);
 Le transport via des lignes aériennes ou des câbles souterrains;
 L’utilisation du courant continu ou alternatif, en monophasé ou polyphasé ;
 Choix des niveaux des tensions : nombre et hiérarchisation ;
 Choix de la nature du câble ;
 Choix des équipements et ajustement de leurs paramètres.
L’ensemble des choix techniques marque la structure de base et la topologie du
réseau électrique actuel. En effet, Les réseaux électriques sont parmi les
systèmes les plus complexes à étudier par le grand nombre et la diversité de ses
composantes.

Ce chapitre débute par un rappel de l’historique sur la distribution de l’énergie


électrique franchissant à la structure du réseau électrique actuel. La deuxième
partie du chapitre traitera la topologie du réseau de transport et de distribution.
2. Historique des réseaux électriques

2.1 Edison et la distribution à courant continu

C'est en 1882 que commence l'histoire des réseaux de distribution d'énergie


électrique avec la mise en place à New York, par Thomas Edison, d'une centrale
de génération d'énergie électrique à courant continu d'environ 33 kW. Il semble
que la première station de distribution d'énergie électrique en Angleterre fut
construite à Londres à peu près en même temps et qu'elle fonctionnait aussi en
courant continu sous une tension de 100 volts et une capacité de 60 kW.

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A cette époque, la machine à vapeur a été utilisée pour toutes les sources
d'énergie comme les chemins de fer, les usines avec distribution de l'énergie par
un arbre auquel on ajoutait des poulies pour soutirer de la puissance au moyen
d'une courroie de cuir très large. Le problème de ce mode de générations
d’énergie électrique (à courant continu) ne permet pas de transmettre cette
énergie très loin car on ne peut la générer et l'utiliser qu'à des tensions basses
pour des raisons de sécurité et d'isolation. Il fallait donc construire des stations
de génération près des centres de consommation. Et pour satisfaire la demande,
ils ont construit des stations de générations près des centres de consommations,
et chacun y allait de ses propres projets de mini réseaux.

2.2 Westinghouse et la distribution à courant alternatif

L'invention du transformateur en 1885 par Deri, et la construction par William


Stanley d'un transformateur pratique pour la distribution d'énergie démontrèrent
en 1884- 1886 que le futur passait par le courant alternatif. En effet, le
transformateur a permis l'énergie électrique d’être transporter sur des longues
distances efficacement. Cela a permis de fournir de l'électricité aux foyers et aux
entreprises situées loin des centrales de production d'électricité. Mieux encore, le
brevet anglais numéro 6481 émis à Nicola Tesla en 1888 pour la présentation
d’un article sur les moteurs d’induction et synchrones biphasé, amorça la
distribution et l'usage de l'énergie électrique en systèmes polyphasés. Avec le
développement des systèmes polyphasés par Nicola Tesla, les systèmes à
courant alternatifs sont devenus encore plus intéressants. A la fin de 1888,
Nicola Tesla a accompli la grande partie des théories des systèmes à courant
alternatif : moteur et générateurs à courant alternatif, transformateurs et lignes
d’interconnexion. En 1890 une première ligne de transmission à courant
alternatif (22Km) à 3300 volts était mise en opération en Orégon (U.S.A.). Au
début de 1894, il existait au États-Unis un poste de génération biphasé et quatre
postes de générations triphasés.

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Après la controverse entre Edison et Westinghouse, le choix a été mis sur les
systèmes AC puisque :

 Les tensions sont plus faciles à varier dans les systèmes à courant alternatif,
grâce à l’utilisation des transformateurs. Ceci donne la flexibilité de
l’utilisation des différents niveaux de tension pour le transport et la
distribution de l’énergie électrique.
 Les générateurs AC sont plus simples que les générateurs à courant continu.
 Les moteurs AC sont plus simples et moins chers que les moteurs à courant
continu.

2.3 Le réseau électrique actuel

Les premiers réseaux électriques sont apparus dans la première moitié du


XXème siècle. Leurs développements furent d’abord anarchiques, chaque
gestionnaire de réseaux développant ses moyens de distribution. Ces derniers
étaient tout d’abord monophasés. Néanmoins, au temps actuel, toutes les
structures rencontrées dans le monde ont au moins leur ossature principale en
triphasée. En effet, le triphasé permet le transport de la même quantité d’énergie
avec une section conductrice totale plus petite qu’en monophasé. Il peut
cependant s’avérer que l’alimentation monophasée soit économiquement
intéressante dans le cas, par exemple, de charges faibles et dispersées.

Les réseaux électriques étaient en premier lieu à différentes fréquences (28Hz à


133Hz). La nécessité de mise en fonctionnement en parallèle et
d’interconnexion des différents réseaux a conduit à la standardisation de la
fréquence :

 50 Hz pour des pays en Afrique, Asie et Europe


 60 Hz aux Etats Unis et Canada

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3. L’architecture de réseau électrique

L’hiérarchisation du réseau électrique est un facteur clé permettant d'assurer ses


objectifs.
Le système électrique est une installation complexe assumant un but fonctionnel
de haut niveau (production, transport et distribution). Pour assurer ces objectifs,
le processus fait appel à un ensemble des systèmes interconnectés. Chaque
système assure une ou plusieurs fonctions bien déterminées. Le réseau est
décomposé en sous-systèmes. Les sous-systèmes sont décomposés en
composants bien déterminés. Le réseau électrique est composé de centrales de
production, des postes de transformation, d’un poste d’interconnexion et, enfin,
de charges commerciales, résidentielles et industrielles. Ce réseau englobe
quatre types de réseaux: production, transport, répartition et distribution.
Figure.1 présente une vue globale de réseau électrique.

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Figure.1.1: Vue globale de réseau électrique

3.1 Production 

La production de l’électricité constitue entre 35 et 50% du coût total de


l’électricité fournie aux consommateurs. La centrale de production sert à
produire l’énergie électrique à travers des turbo-alternateurs qui permettent de
convertir l’énergie mécanique des turbines en énergie électrique à partir d’une
source primaire. La source d’énergie primaire est un élément déterminant qui
permet de distinguer entre les différentes centrales de production. Ces principes
varient aussi selon leurs structures de coût, leurs économies d’échelle et leurs
capacités à réaliser leurs fonctions. Nous distinguons les centrales nucléaires, les
centrales thermiques, les centrales hydrauliques, les centrales éoliennes et les
centrales solaires. En générale, chaque centrale électrique (source de production)
englobe plusieurs groupes de turbo-alternateurs à fin d’assurer la sureté de
fonctionnement pendant les périodes de maintenance. Les sources primaires
varient d’un pays à l’autre, par exemple, la Tunisie dispose en 2011 d'un parc de
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production composé de 24 unités de production d'une capacité totale de


3 526 MW, alimentées à 82 % par le gaz naturel, de même en Algérie, le gaz
naturel couvre plus de 70% de sa production, alors que en France, 75%
d’électricité est d’origine nucléaire.
3.2 Transport

Vu la dispersion géographique entre les centrales de production et lieux de


consommation, le réseau de transport et d’interconnexion est destiné à
transporter des quantités importantes d’énergie sur de longues distances. Il
constitue l’ossature principale pour l’interconnexion des grands centres de
production.
Le réseau de grand transport et d’interconnexion achemine, en THT (ex. 400 kV
ou 225 kV) de grandes quantités d’énergie sur de longues distances avec un
faible niveau de perte.
La centrale électrique produit de la puissance sous moyenne tension. Ladite
puissance sera par la suite injectée dans le réseau de transport à travers des
postes de transformation à fin d’être transmise à grande distance sous très haute
tension. Ces transformateurs ont le mérite d’élever le niveau de tension, ce qui
permet par la suite de minimiser l’énergie perdue par effet Joule le long de la
ligne de transport. Le niveau de la tension de transport varie selon la distance et
la puissance transportées, plus la distance est grande plus la tension et la
puissance doivent être élevées.
La finalité de ce réseau est triple :
• une fonction de “transport” dont le but est d’acheminer l’électricité des
centrales de production aux grandes zones de consommation.
• une fonction “d’interconnexion nationale” qui gère la répartition de l’offre en
orientant la production.
• une fonction “d’interconnexion internationale” pour gérer des flux d’énergie
entre les pays en fonction d’échanges programmés ou à titre de secours. Par

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exemple, en Tunisie, le réseau de transport comporte cinq lignes


d'interconnexion avec l'Algérie et deux lignes d'interconnexion avec la Libye.
La topologie de ces réseaux est essentiellement de type aérien, maillée ce qui
assure la continuité du service en cas d’aléas comme la perte d’une ligne, d’une
production, etc. En effet, lors de l’ouverture d’une ligne, le fait d’avoir cette
structure maillée permet au flux de puissance de trouver un nouveau chemin
pour contourner cette ligne en défaut et donc de garantir la conduite de l’énergie
en toute sécurité.
3.3 Répartition :

Ces réseaux permettent de répartir l’énergie sur des distances plus courtes. Le
transport est assuré en haute tension. Le réseau de répartition prend sa source
dans le réseau de transport à partir du poste d’interconnexion THT/HT à fin
d’acheminer l’électricité vers les grandes zones de consommations tel que les
gros clients industriels livrés directement en HT. Ce type de réseau est
l’équivalent des routes nationales dans le réseau routier permettant de répartir
les puissances dans différentes régions à fin d’alimenter les réseaux de
distribution publique en 225 kV, 150 kV, 90 kV.
3.4 Distribution

La distribution est assurée en moyenne tension et en basse tension grâce à des


postes de transformation (MT/BT). Les réseaux de distribution sont destinés à
acheminer l’électricité à l’échelle locale, c'est-à-dire directement vers les
consommateurs de plus faible puissance.
La majeure partie des consommateurs d’énergie électrique sont alimentées par le
réseau de distribution en basse tension (230 et 400 volts): immeubles
d’habitation, écoles, artisans, commerçants, exploitations agricoles, d’autres sont
alimentées en moyenne tension: grande hôtels, hôpitaux et cliniques, petites
entreprises.
4. Les niveaux de tension

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L’énergie est transportée sur des lignes électriques (conducteurs de phase, câble
de garde, pylônes, isolateurs) à très haute tension (THT ou HTB), à haute
tension (HT ou HTA), à moyenne tension (MT ou BTB) et à basse tension (BT
ou BTA) selon une échelle de tension recommandée par divers organismes de
normalisation.
Les niveaux de tension utilisés varient considérablement d’un pays à l’autre en
fonction des paramètres liés à l’histoire électrotechnique du pays, ses ressources
énergétiques et selon des critères techniques économiques. Les niveaux de
tensions sont normalisés comme la norme française des réseaux électriques,
UTE C 18-510. Selon cette norme, on distingue les niveaux de tension suivants :
THT : Très haute tension, pour des tensions composées supérieures à 110kV.
HT : Haute tension, des tensions composées supérieures comprises entre 50 kV
et 110kV.
MT: Moyenne tension, des tensions composées comprises entre 1 kV et 50 Kv.
BT: Basse tension, tension comprise entre 50 V et 1 kV.
TBT: Très basse tension, inférieure à 50 V.
La norme française définit aussi d’autres niveaux de tension comme suit :
HTB : supérieure à 50 kV, HTA : entre 1 kV et 50 kV, BTB : entre 500 V et 1
kV, BTA : entre 50 et 500 V et TBT : inférieur à 50 V.

5. Topologie et structure des réseaux électriques

La structure d’un réseau représente l’ensemble de composants (lignes


électriques, interrupteurs, postes, etc.) et leurs connexions.

La topologie d’un réseau correspond à l’assemblage, à un instant donné, de ses


éléments (avec un état défini, ouvert/fermé, pour chaque ligne). C’est le schéma
d’exploitation du système.

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Les topologies diffèrent d’un type de réseau à un autre. Cette topologie est
dictée par: la flexibilité et la maintenance, le niveau fiabilité recherché, ainsi que
les coûts d’exploitation. Les différentes topologies qu’on trouve usuellement
sont les réseaux maillés, les réseaux radiaux, réseaux arborescents, et les réseaux
bouclés. Figure.2.1 illustre les différentes topologies de réseau.

5.1 Réseau maillé :

Cette topologie est la norme pour les réseaux de distribution à base tension et
pour les réseaux de transport. En effet, tous les centres de production sont liés
entre eux par des lignes THT au niveau des postes d’interconnexion, ce qui
forme un maillage.
Le maillage du réseau améliore la disponibilité de l’alimentation en énergie aux
usagers, la stabilité, la fiabilité et la qualité du produit électrique car les deux
dépendent de la puissance de court circuit, laquelle augmente avec le maillage
ou plus exactement avec le nombre et la puissance des centres de production
installés et liés. Cette structure permet une meilleure fiabilité mais nécessite
régulièrement une surveillance.

Figure.1.2 : Différents topologies des réseaux électriques : (a) Réseau maillé ;


(b) Réseau radial ;(c) Réseau bouclé ; (d) Réseau arborescent.

5.2 Réseau radial

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C’est une topologie simple qu’on trouve usuellement dans la distribution MT et


BT. Dans le cas ou l'énergie transportée par un réseau vers un client y parvient
par un seul parcours, on parle de distribution radiale.
La structure radiale permet de simplifier considérablement le système de
protections puisque le transit de puissance se fait de manière unilatérale du poste
source HT ou MT vers les postes MT ou BT et les consommateurs finaux. Cette
configuration permet la localisation et l'élimination rapide de défauts. Ceci est
donc parfaitement adapté à un système verticalement intègre dans lequel la
production est centralisée et la consommation est distribuée.

5.3 Réseau bouclé :

Cette topologie est utilisée pour les réseaux de répartition. Dans le cas ou
l'énergie transportée par un réseau vers un client y parvient par plusieurs
parcours, on parle de distribution bouclée.
Les postes de répartition HT alimentés à partir du réseau THT sont reliés entre
eux pour former des boucles, ceci dans le but d’augmenter la disponibilité de
l’électricité.
5.4 Réseau arborescent :

Cette structure est très utilisée en milieu rural où la charge n’est pas très sensible
aux interruptions. Elle est constituée d’un poste de répartition qui alimente
plusieurs postes de distribution (BT) grâce à des piquages à différents niveaux
des lignes alimentant les postes MT/BT.

6. Équipements et architecture des postes électriques

Un réseau électrique est un système maillé composé par des postes, des lignes
aériennes, et de câbles souterrains.

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Pour la planification du réseau, le poste constitue un composant majeur dans le


système électrique. Un poste est considéré comme un nœud où transitent les flux
de puissances. C’est une installation d’organes de liaison et d'organes de
manœuvre où parvient l'énergie des centrales et d'où cette énergie est orientée
vers les centres de consommation. C’est au niveau du poste qui est organisée la
configuration de la topologie du réseau par l’affectation de certaines lignes
électriques grâce à l’ouverture ou la fermeture des disjoncteurs /sectionneurs.
Le poste est utilisé aussi comme un point de surveillance, de contrôle et de
protection. En effet, le poste a pour fonction de surveiller, mesurer certains
caractéristiques électriques de réseau (le courant, la tension, les puissances), et
de traiter les alarmes en cas de problèmes.
On distingue généralement des postes :
 Directes: qui assurent les liaisons entre des lignes de même tension (sans
transformateur de liaison);
 De transformation: qui relient des réseaux à tensions différentes (Elévateur
ou abaisseur de niveau de tension).
 de conversion: où une modification des caractéristiques de la tension, de la
fréquence; passage de l'alternatif au continu sera établie...
Un poste est un ensemble d’appareillage électrique arrangé :
 Des transformateurs.
 Appareillage de coupure et de protection: Ce sont les disjoncteurs qui
ouvrent ou ferment un circuit, suite à une manœuvre d'exploitation ou à un
défaut imprévu dans le réseau, et les sectionneurs qui jouent le rôle d’un
isolateur.
 Appareillage de régulation (Des compensateurs): Le transport de la puissance
réactive par les lignes électriques cause des pertes, une diminution de
la stabilité du réseau et une chute de tension à son extrémité. Différents

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appareils électriques peuvent servir à réaliser cette compensation: tel que


machines synchrones, batteries de condensateurs.
 Des jeux de barres: Appareillage de liaison où aboutissent les raccordements
aux centres consommateurs et producteurs.
 Appareillage de mesure et de comptage de puissance.
6.1 Architecture d’un poste électrique
Les qualités recherchées lors d’un choix d’architecture d’un poste électrique
sont :
 La sécurité qui est l’aptitude à conserver un maximum de dérivations saines
en service, en cas de non ouverture du disjoncteur qui est chargé d’isoler une
partie en défaut.
 La souplesse ou l’aptitude d’un poste à réaliser plusieurs découplages et y
raccorder n’importe quels départs.
 Une maintenabilité permettant la poursuite de l’exploitation d’une dérivation
malgré l’indisponibilité d’un disjoncteur.
 Une simplicité de sorte à pouvoir changer de configuration en manœuvrant le
minimum d’appareils.
Le choix de l’architecture d’un poste dépend de plusieurs paramètres technico-
économiques tel que la fiabilité, la flexibilité, la maintenance, et les coûts
d’investissement et de maintenance. Ces critères diffèrent selon l’architecture du
poste, et plus précisément selon le nombre et la disposition des jeux de barres, le
nombre et la disposition des appareils de coupure.
Les postes peuvent être classés en fonction de leurs architectures en deux
familles :
 Poste à couplage de barres où les jeux de barres couplent en eux les différents
départs.
 Poste à couplage de disjoncteurs où les disjoncteurs couplent entre eux les
différents départs.

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Figure.1.3 : Les deux principales architectures des postes

La Figure. 1.3 montre la différence entre ces deux familles de postes. De point
de vue fiabilité, on peut remarquer qu’un défaut sur le départ F1 par exemple
nécessitera l’ouverture du disjoncteur D1 pour l’architecture à couplage de
barre, alors que pour l’autre architecture il faudra ouvrir D1 et D2 pour isoler le
départ en défaut. Cependant, en cas de maintenance de disjoncteur D1 le départ
est F1 est condamné pour l’architecture à couplage de barre, mais peut rester en
service grâce à D2 pour l’architecture à couplage de disjoncteurs. Donc, à la
lumière de cette exemple, on peut dire que l’architecture à couplage de
disjoncteur est plus fiable, cependant de point de vue coût, il est évident qu’elle
revient plus chère du fait qu’il nécessite plus de disjoncteurs pour protéger le
même nombre de départ (exemple : trois disjoncteurs pour trois départs dans une
architecture à couplage de barres, le même nombre de disjoncteurs pour deux
départs pour une architecture à couplage de disjoncteurs.).
6.1.1 Poste à couplage de barres
Pour l’architecture de la poste à couplage de barres, on distingue trois schémas :
 Poste simple antenne-simple jeu de barres.
 Poste double antenne avec sectionnement de barres.
 Poste double antenne avec barres en tronçons.

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Figure.1.4 : Simple jeu de barres, simple antenne et plusieurs départs

Figure.1.5 : Schémas d’un poste à couplage de barres

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Figure.1.6 : Schéma d’un poste à couplage de barres avec double antenne et


deux jeux de barres

La Figure.1.4 représente l’architecture d’un poste à couplage de barres simple


nommé souvent simple antenne-simple jeu de barres. Ce schéma est composé
d’une ligne d’arrivée (SL) alimentant un jeu de barres sur lequel plusieurs
départs sont raccordés pour alimenter des charges à travers des transformateurs
normalement abaisseurs de tensions. Ce type de schéma a l’avantage d’être
simple et économiquement pas cher, mais il présente plusieurs inconvénients de
point de vue sécurité. En effet, il n’est pas difficile de remarquer qu’un défaut
sur n’importe quel départ ou une maintenance l’un des ses équipements associés
(disjoncteur ou transformateur), le mettra immédiatement hors service. D’autre
part, un défaut sur le jeu de barres ou une maintenance de celui-ci condamnera
tous les départs et mettra le poste hors service. Enfin, la perte de la ligne
d’arrivée à cause d’un défaut sur la ligne, défaut ou maintenance de son
disjoncteur entrainera encore la perte du poste.
Pour améliorer la maintenabilité de la structure simple et éviter la perte les
dérivations (arrivée ou départs) raccordées au tronçon sain lorsque l’autre
tronçon est en défaut, un jeu de barres en deux tronçons séparés par un
sectionneur peut être adopté, (Figure. 1.5.a). Ce qui assure l’exploitation d’une
partie du poste pendant que l’autre partie soit rétablie. Alors que, cette
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séparation des tronçons par un sectionneur n’offre pas suffisamment de sécurité.


En effet, si l’un des tronçons perd sa ligne d’arrivée, tous ses départs sont
condamnés, et pour pouvoir les rétablir en fermant le sectionneur, il va falloir
d’abord isoler ce dernier ce qui provoquera la perte de l’autre moitié du poste
pendant cette opération.
Pour offrir plus de sécurité, on peut citer le schéma dit double antenne-simple
jeu de barres (Figure.1.5.b) et le schéma double antenne-double jeu de barres
(Figure .1.6).
Le schéma double antenne-simple jeu de barres utilise à la place du sectionneur
un disjoncteur, ce qui permet en plus maintenabilité de la partie saine, une
sécurité relativement bonne. Le disjoncteur qui sépare les deux tronçons appelé
disjoncteur de couplage est normalement ouvert, et lorsque un des tronçons perd
son alimentation le disjoncteur est fermé pour qu’il soit alimenter par l’autre
ligne. Cependant dans les deux cas (sectionneur ou disjoncteur), un défaut sur un
tronçon du jeu de barres condamnera toutes ses dérivations.

Le schéma double antenne utilise deux jeux de barres comme le montre la


Figure.1.6. Les deux jeux de barres sont couplés par un disjoncteur qui est
normalement ouvert, et sont raccordés à deux ligne d’arrivée mais normalement
chacun d’eux est alimenté par une seule ligne. De même, chaque départ est
raccordé aux deux jeux de barres mais alimenté normalement par un seul. Ce
type de schéma présente une sécurité meilleure par rapport aux solutions
précédentes. En effet, sauf la perte des deux arrivées ou des deux jeux de barres
pourra mettre hors service tout le poste. Si une arrivée est perdu, le disjoncteur
de couplage ferme pour alimenter les deux jeux de barres par l’autre ligne (celle-
ci est normalement capable), par ailleurs, la perte d’un jeu de barres suite à un
défaut ou maintenance ne va entrainer la perte de ses départs car ils sont
basculés dans ce cas vers l’autre jeu de barres, à condition bien sûre que celui-ci

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soit capable de supporter toute la charge. Ce type de schéma coûte évidement


plus cher mais il est fiable et offre une bonne flexibilité, c’est pourquoi il très
utilisé dans les poste THT et HT.
6.1.2 Schémas des postes à couplage de disjoncteurs
Les architectures à couplage de disjoncteurs sont utilisées lorsqu’on recherche
une grande disponibilité des départs raccordés aux postes. Très intéressantes
pour les postes THT, on les rencontre surtout dans les pays d’Amérique du nord.
Néanmoins, de point de vue économique, ces postes sont plus coûteux que les
postes à couplage de barres. Les schémas souvent rencontrés pour ce type
d’architecture sont détaillés ci-après.
6.1.2.1 Schéma à double jeu de barres-double disjoncteur
Ce type de schéma est représenté sur la Figure. 1.7. Comme sont nom l’indique,
il y a deux jeux de barres, et chaque dérivation (arrivée ou départ) est encadré
par deux disjoncteurs. Ce schéma présente une très bonne flexibilité permettant
de basculer les dérivations sur l’autre jeu de barres si nécessaire, et offre la
possibilité de maintenance d’un disjoncteur sans mettre hors service la
dérivation concernée. Néanmoins, ce schéma coûte souvent cher, en outre, si les
dérivations ne sont pas raccordées sur les deux jeux barres, on risque de perdre
la moitié si un défaut survient sur un disjoncteur.

Figure.1.7 : Architecture à couplage de disjoncteur-Schéma à deux jeux de barres et


deux disjoncteurs
6.1.2.2 Schéma à jeu de barres principale et jeu de barres de transfert

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Ce schéma illustré sur la Figure. 1.8, utilise aussi deux jeux de barres, un jeu de
barre principale, et un jeu de barres de transfert couplés par un disjoncteur. Ce
type de schéma coûte relativement moins cher mais son principal avantage est la
possibilité de mise hors service des disjoncteurs en cas de besoin de
maintenance sans pertes de dérivations, mais il est moins fiable comparé au
schéma précédent, car un défaut sur le jeu de barre ou sur un disjoncteur
nécessitera la mise hors service de tout le poste. Ajouter à cela les problèmes
liés aux manœuvres des sectionneurs lors de la maintenance d’un disjoncteur

Figure.1.8 : Architecture à couplage de disjoncteur-Schéma à jeu de barres


principale et un jeu de barres de transfert

6.1.2.3 Schéma en anneau


Le schéma en anneau illustré par la Figure. 1.9 peut être considéré comme un
schéma à couplage de barres refermé sur lui même pour constituer un poste à
coulage de disjoncteur formant un anneau (boucle). On a ainsi les avantages du
coût et de fiabilité à la fois. Dans ce type de schéma, on remarque qu’un seul
disjoncteur suffit pour chaque dérivation, autrement dit le nombre de
disjoncteurs égal au nombre de dérivations, alors que chaque dérivation est
alimentée par deux disjoncteurs. Par ailleurs, il est possible de déconnecter
n’importe quel disjoncteur pour maintenance sans perte de dérivation concernée.
Ce schéma présente aussi l’avantage du fait que toutes les manœuvres sont
réalisées par des disjoncteurs. L’inconvénient qu’on peut citer pour cette

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structure est relatif à son système de contrôle et de protection qui est très
complexe.

Figure.1.9 : Architecture à couplage de disjoncteur-Schéma à jeu de barres


en anneau

6.1.2.4 Schéma à un disjoncteur et demi


Le schéma dit à un disjoncteur et demi est représenté sur la Figure. 1.10. Il y a
deux jeux de barres, et trois disjoncteur pour deux dérivations (d’où le mon un et
demi). Chaque dérivation est encadrée par deux disjoncteurs, ainsi les deux
dérivations partagent un disjoncteur de couplage (disjoncteur au milieu). Pour ce
schéma aussi, toutes les manœuvres sont réalisées par des disjoncteurs, et grâce
aux disjoncteurs de couplages il est possible de déconnecté si nécessaire les
deux jeux de barres à n’importe quel moment sans perdre aucune dérivation que
ça soit une arrivée ou un départ. Par ailleurs, un défaut sur un jeu de barre
n’entrainera pas la perte de dérivations puisqu’elles sont immédiatement
basculées vers l’autre jeu de barres. Par ailleurs, un défaut sur un disjoncteur du
côté jeu de barres entrainera la perte de la dérivation concernée seulement. Ce
type de schéma est réputé pour sa grande fiabilité et son excellente flexibilité.
Néanmoins, de point de vue économique il est évidement plus cher, car le
nombre de disjoncteurs nécessaire pour un tel poste est 1.5 fois le nombre de
dérivation.

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Figure.1.10 : Architecture à couplage de disjoncteur-Schéma à un disjoncteur et


demi
7. Architectures des réseaux de distribution ruraux et urbains

7.1 Postes de distribution MT


L’architecture des réseaux de distribution ainsi que le placement des appareils
de coupure dépend de type de zone (rurale ou urbaine), de la qualité de service
désirée (temps moyen de coupure), et aussi de l’investissement à engager.
En effet, la répartition géographique des charges est l’une des contraintes qu’il
faut prendre en compte lors du choix d’une architecture. Un milieu rural se
caractérise par une densité de charge faible répartie sur une grande zone. On a
donc de grandes longueurs de conducteurs, souvent aériens. Les problèmes qui
peuvent y intervenir sont principalement liés aux chutes de tension admissibles
en bout de ligne. Un milieu urbain est caractérisé par une densité de charge
élevée avec des longueurs de conducteurs faibles. Par suite, les puissances
appelées sont importantes et les problèmes qui peuvent intervenir sont
principalement liés aux courants admissibles dans les conducteurs. Par ailleurs,
La qualité de service en milieu urbain est encore plus importante notamment à
cause de certaines infrastructures sensibles comme les hôpitaux, usines. Le
réseau est donc très souvent enterré avec des postes maçonnés à cause de ces
contraintes d’encombrement et de qualité. Ce choix réduit la fréquence des
défauts, mais la durée d’intervention est souvent plus longue. La principale
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Cours Réseaux électriques 1ére SEER

différence entre les réseaux aériens et souterrains provient du fait que si le


défaut est moins fréquent en souterrain, il est en revanche plus long à réparer.
Les architectures rencontrées habituellement en milieu rural sont en simple
dérivation alors que pour un milieu urbain, elles sont radiales avec des
dérivations doubles ou en coupure d’artère.
Réseau en double dérivation simple : C’est une structure radiale en antenne
doublée à partir du jeu de barres du poste source HT/MT (Figure. 1.11)
. – Chaque poste HT/BT est alimenté à partir d’un câble principal dans les
conditions normales et un câble de secours par le biais de dispositifs inverseurs.
– En cas de défaut sur le câble principal, le poste MT/BT peut être basculé vers
le câble de secours.
C’est une structure difficilement exploitable manuellement, pour cela un
organe de coupure est installé tous les 10 à 15 postes MT/BT pour faciliter les
manœuvres lors de l’élimination de défaut ou de maintenance. Le point fort de
cette topologie c’est qu’elle est facilement automatisable. Elle assure plus de
sécurité pour l’alimentation des postes MT/BT, cependant elle est lourde en
longueur de câble.

Figure.1.11 : Réseau en double dérivation

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Cours Réseaux électriques 1ére SEER

Réseau en dérivation multiples : Dans cette structure on trouve entre trois et


six câbles partant du poste source HT/MT. Chaque poste MT/BT est raccordé à
deux câbles mais alimenté normalement par un seul. Ainsi, en cas de défaut sur
un câble, les postes concernés sont basculés vers l’autre câble. Dans le cas de
fortes densités de charges ou quand une qualité de service accrue est demandée,
cette structure peut être envisagée.

Figure.1.12 : Réseau en dérivation multiples

Réseau à structure en coupure d’artère  : Chaque point de consommation sur


cette structure peut être alimenté par deux chemins électriques possibles, sachant
qu’en permanence seul un de ces deux chemins est effectif.
Dans cette architecture, un câble part d’un poste source HT/MT, passe
successivement par les postes MT/BT à desservir avant de rejoindre soit un autre
poste source HT/MT, soit un départ différent du même poste source HT/MT,
soit un câble secours. Au niveau des postes MT/BT, des interrupteurs sont
placés de part et d’autre des postes sources. Ils sont tous normalement fermés
sauf un qui permet l’exploitation radiale. Ainsi en cas de défaut sur un tronçon
de câble, on peut l’isoler en ouvrant les deux interrupteurs qui l’encadrent. La
fermeture de l’interrupteur normalement ouvert permet la réalimentation du
reste des charges non touchées par ce défaut. : L’option en coupure d’artère est
plus économique que la double dérivation en longueur de câble. En revanche,
l’automatisation est couteuse.
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Cours Réseaux électriques 1ére SEER

Figure.1.13 : Topologie en coupure d’artère

7.2 Postes de distribution BT


Les postes de distribution basse tension (MT/BT) sont relativement plus
simples. En termes de puissance, se sont des postes qui ne dépassent pas 10
MW. Selon leurs puissances ils peuvent être soit mis sur poteaux (en zones
rural) soit dans des cellules maçonnés (zone urbaine). La Figure.1.14 montre
deux schémas de poste de distribution BT.
Poste MT/BT en zone rural : Il est alimenté côté MT par une arrivée aérienne
simple, et alimente un ou plusieurs départs BT. Dans ce cas, l’organe de
protection côté MT peut être un simple sectionneur ou un disjoncteur si le
courant nominal est supérieur à 45 A. Le poste est soit mis sur le poteau pour
des puissances faible (inférieures ou égale à 160 kVA, 63, 100, 160 kVA), soit
dans une cellule au bas du poteau pour des puissances plus grandes 250 ou 400
kVA.

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Cours Réseaux électriques 1ére SEER

Poste MT/BT en zone urbaine : Le poste est obligatoirement mis en cellule


maçonnée. Il est alimenté côté MT par une arrivée souterraine en double
dérivation ou en coupure d’artère. L’organe de protection côté MT peut être un
simple sectionneur ou un disjoncteur si le courant nominal est supérieur à 45 A.

Figure.1.13 : Postes de distribution BT

8. Le schéma unifilaire

Pour la représentation de ces différentes structures, on a recours à utiliser des


représentations unifilaires.

Le schéma unifilaire est une représentation architecturale du réseau électrique. Il


représente une seule phase du système triphasé pour montrer clairement
comment les composants principaux du système électrique sont connectés. Il
illustre le chemin de distribution d'énergie jusqu’à l’arrivée à chaque charge,
tout en indiquant les capacités et les caractéristiques électriques (plaques
signalétiques) de tout appareillage (lignes, transformateurs, dispositifs de
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Cours Réseaux électriques 1ére SEER

protection, …) du réseau. Outre la simplicité de la représentation unifilaire, le


diagramme unifilaire fournit la carte de route pour permettre la conception
appropriée de l'équipement, d’éviter la redondance, et d’assurer le bon
fonctionnement de la protection. La Figure 1.14 montre quelques symboles
normalisés utilisés dans la représentation unifilaire.

Figure.1.14 : Quelques symboles normalisés des schémas unifilaires de réseau

Exemple 1

(a)

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(b)

Figure.1.15 : Représentation simplifiée d’un système électrique. (a) Schéma


unifilaire; (b) Circuit monophasé équivalent.

Exemple 2

Figure.1.16 : Représentation simplifiée d’un système électrique. (a) Schéma


unifilaire; (b) Circuit triphasé équivalent ; (c) Circuit monophasé équivalent

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