ChapitreV Les Roulements

Vous aimerez peut-être aussi

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 12

CHAPITRE V : Les Roulements

CHAPITRE V : Les Roulements


V.1 Introduction
Le roulement est un organe mécanique destiné à permettre la transmission des efforts entre deux pièces
en rotation l’une par à l’autre avec un frottement minimal.
V.2 Composition
Un roulement est normalement constitué de quatre éléments différents (figure V.1):
- Une bague extérieure : elle sera montée dans un logement ménagé dans un bâti fixe ou un moyeu
tournant ;
- Une bague intérieure rendue solidaire du tourillon de l’arbre tournant ou fixe ;
- Des éléments roulants qui permettent la rotation relative d’une bague par rapport à l’autre ;
- La cage qui maintient l’écartement des éléments roulants et les empêche de frotter l’un contre l’autre.

Bague extérieur

diamètre extérieur Bague intérieur


Face
Alésage Bille

Gage

Figure V.2 : Roulement à une rangée Figure V.1 : Principaux éléments


de billes a contact oblique. constitutifs d’un roulement

V.3. Principaux types de roulements


V.3.1. Roulements à une rangée de billes à contact oblique
Dans le roulement à une rangée de billes à contact oblique (figure V.2), l’angle de contact des billes sur
les pistes donne une capacité de charge axiale importante. Ce type de roulement peut supporter des charges
axiales pures ou des charges combinées à condition que la proportion charge axiale sur charge radiale reste
supérieure à une valeur qui dépend de l’angle de contact.
Domaine d’utilisation : Nous utilisons principalement ce type des roulements dans les moteurs électriques
verticaux avec charge axiale, paliers de butée de pompes, machines outils, roues avant d’automobiles, etc.
V.3.2 Roulements à rotule sur deux rangées de billes
Ce roulement comporte deux rangées de billes roulant sur deux pistes de la bague intérieure et dans la
même piste sphérique de la bague extérieure (Figure V.3).

1
CHAPITRE V : Les Roulements
Domaine d’utilisation : Nous utilisions ces types des roulements dans les paliers de transmission et les
ventilateurs centrifuges, etc.

Figure V.4 : Roulement à une


Figure V.3 : Roulement à rotule sur
rangée de rouleaux cylindrique.
deux rangées de billes.
V.3.3 Roulements à une rangée de rouleaux cylindriques
Ce roulement peut supporter des charges radiales assez élevées mais pas de charges axiales, sauf dans
le cas des roulements NJ ou NUP. Il convient aux grandes vitesses (Figure V.4).
Domaine d’utilisation : L’utilisation principale de ce type des roulements : moteurs électriques,
turbocompresseurs, ventilateurs, boîtes de vitesses, etc.
V.3.4. Roulements à deux rangées de rouleaux cylindriques
Ce type de roulement offre à la fois une grande capacité de charge radiale et une faible déformation
élastique. Les broches de machines-outils, dans lesquelles les charges radiales sont supportées par des
roulements à rouleaux cylindriques, sont généralement munies de butées à billes à contact oblique pour
supporter les charges axiales (Figure V.5).

Figure V.6 : Roulements à aiguilles Figure V.5 : Roulements à deux


rangées de rouleaux cylindriques.

V.3.5 Roulements à aiguilles


Les roulements à aiguilles (figure V.6) comportent des éléments roulants cylindriques d’un diamètre
relativement petit par rapport à leur longueur. Ayant une faible hauteur de section, ils conviennent bien dans
les applications où l’espace radial disponible est limité. Leur capacité de charge est relativement élevée.

2
CHAPITRE V : Les Roulements

V.3.6. Roulements à rouleaux coniques


Les rouleaux de ce roulement sont rigoureusement coniques. Leur grande base rectifiée, sphérique, s’appuie
contre un épaulement de la bague intérieure.
Ses propriétés sont les mêmes que celles du roulement à une rangée de billes à contact oblique. Il peut
supporter des charges plus élevées (contact linéaire), mais sa limite de vitesse est plus basse. Ces roulements
sont en général montés par paires en opposition.
La bague extérieure, appelée cuvette, est démontable.
La bague intérieure avec sa cage et ses rouleaux est aussi appelée cône (figureV.7).
Domaine d’utilisation : L’utilisation de ce type dans les machines-outils, réducteurs, roues et ponts
d’automobiles, roues folles de wagonnets, etc.

Figure V.7 : Roulements à Figure V.8 : Butées à billes


rouleaux coniques. à simple effet.

V.3.7. Butées à billes à simple effet


Elle comporte une rangée de billes roulant entre une rondelle arbre et une rondelle logement. Ces butées
n’admettent aucun déversement entre la rondelle arbre et la rondelle logement.
La rondelle logement a une surface d’appui plate ou sphérique ; dans ce dernier cas, elle repose
généralement sur une contreplaque sphérique. Les rondelles plates sont souvent préférées, les possibilités
d’alignement de la rondelle sphérique ne devant intervenir qu’au montage (Figure V.8).
V.3.8. Butées à billes à double effet
La butée à billes à double effet comprend deux jeux de billes, deux rondelles logement et une rondelle
arbre ou rondelle médiane. Cette rondelle possède une gorge sur chacune de ses faces. Elle est montée de
façon à transmettre les efforts axiaux, soit dans un sens, soit dans l’autre (figure V.9).
Domaine d’utilisation : L’utilisation principale de ces types : réducteurs de vitesse, pivots, machines-outils,
etc.

3
CHAPITRE V : Les Roulements

Figure V.9 : Butées à billes à Figure V.10: Butées à billes à


double effet. contact oblique.
V.3.9 Butées à billes à contact oblique
Cette butée autorise une augmentation de la vitesse de rotation et assure une plus grande rigidité axiale
du montage sous la charge (figureV.10).
V.3.10 Butées à rouleaux cylindriques et à aiguilles
Les butées à rouleaux cylindriques et les butées à aiguilles sont conçues pour des montages rigides
susceptibles de supporter de fortes charges ; elles sont peu sensibles aux chocs et d’un encombrement axial
réduit (figure V.12).
V.3.11 Butées à rotule sur rouleaux
La rondelle logement comporte un chemin de roulement sphérique, ce qui autorise un léger déversement
de la rondelle logement par rapport à l’axe de rotation. Dans des conditions de fonctionnement normales, les
valeurs admissibles de l’angle de déversement sont d’environ deux degrés (figure V.11).

Figure V.11 : Butées à rotule sur Figure V.12 : Butées à rouleaux


rouleaux. cylindriques.
La charge de base est très élevée et des charges radiales importantes peuvent être aussi envisagées. Ce
type de butées supporte des vitesses assez élevées à condition que la lubrification soit parfaite.
Ces butées sont livrées en deux versions : à cage en tôle d’acier (désignation comportant le suffixe B) ou
à cage massive guidée par une douille sertie dans l’alésage de la rondelle arbre.
Domaine d’utilisation : L’utilisations principales de ce types: pivots de turbines, ponts tournants, réducteurs
à vis sans fin, etc.…

4
CHAPITRE V : Les Roulements

V.4 Symboles des roulements

Figure V.13 : Symboles des roulements.


V.5 Charges supportées par les roulements
Les actions mécaniques de contact exercées par les éléments roulants sur l'une ou l'autre bague sont en
général schématisées par des forces ou des charges (figure V.14).
On observe trois cas : Axiale, Radiale, Combinée.

Charge radiale Charge axiale Combinée

Figure V.14 : Charges supportées par un roulement.

5
CHAPITRE V : Les Roulements

V.6 Choix d’un roulement


Le choix du type de roulements à utiliser dépend des exigences techniques propres à chaque cas (durée
de vie exigée, importance des charges appliquées au roulement, place disponible, vitesse de rotation,
températures de fonctionnement, jeux, précision, lubrification), et ne peut se faire que dans la connaissance
parfaite des caractéristiques techniques de chaque type.
V.6.1. Durée de vie d’un roulement
La durée de vie d’un roulement est définie par le nombre de tours ou d’heures exigé, à une vitesse
constante donnée, avant que le roulement ne montre les premiers signes de fatigue du matériau qui le
compose.
n
 C  10
6
Lh    . (V.1)
 P  60.N
Avec :
L h : Durée de vie nominale en heurs de fonctionnement.

C : la charge dynamique de base, N.


P : la charge dynamique équivalente, N.
n  3 : pour  roulements..à..billes.
n : exposant, 
n  3 / 10 : pour  roulements..à..rouleaux
N : le nombre de tours par minute.

Prenons deux groupes de roulements soumis à des conditions de charge différentes F1 et F2 , leurs durées
respectives L1 et L2 peuvent être calculées par l’équation suivante :
n
L1  F2 
  (V.2)
L2  F1 

Le taux de charge dynamique C a été défini comme suite :


C’est la charge radiale qui cause la faillite de 10 % des roulements avant un million de révolutions à la
vitesse de 331/3 tours par minute, et ce, lorsque la bague intérieure tourne.
Les catalogues de roulements donnent la valeur de C en fonction des conditions normalisées. Pour
choisir un roulement, on devra donc ramener les conditions d’opération aux conditions normalisées.
Pour déterminer le taux de charge dynamique « C » d’un roulement en fonction des conditions
d’applications, sachant que : L1  durée désirée  N d . H 10 . 60 (V.3)

Où : N d : Est la vitesse de rotation désirée d’une des parties du roulement, en nombre de tours par minute.

H 10 : Est le nombre d’heurs d’opération désirée à une fiabilité de 90%.

L2  1 x 10 6  331 / 3 tr / min x 500 heures x 60


6
CHAPITRE V : Les Roulements
F2 : le taux de charge dynamique du roulement C.
F1 : la charge radiale équivalente Re
L’équation (V.2) s’écrit donc :
n
N d . H 10 . 60  C 
  (V.4)
33 1 / 3 . 500  P 
Après réarrangement et simplification, le taux de charge dynamique du roulement C est calculé en
utilisant l’équation suivante :
1/ n
 N d . H 10 
C  P .   (V.5)
 33 1 / 3 . 500 
Cette équation permet de comparer les conditions d’opération à celles qui sont stipulées par le
manufacturier. Le taux de charge est déterminé par rapport à une fiabilité de 90 % qui correspond à la durée
nominale L10.
V.6.2 Calcul des charges sur les roulements
En règle générale, les charges appliquées aux roulements sont une combinaison d’éléments tels que :
poids de l’arbre et des pièces fixées sur celui-ci, transmission de puissance (courroies ou engrenages),
vibration ou chocs et forces dynamiques (Forces centrifuges).
Chaque machine est plus ou moins génératrice de vibrations ou de chocs. L’évaluation des charges en
résultant étant très complexes, il est préférable de se baser sur l’expérience acquise. La formule fait
intervenir des facteurs de correction qui offrent une sécurité satisfaisante.
Fr  f w .Frc (V.6)
Fa  f w .Fac (V.7)
Avec :
Fr , Fa : Charges appliquées sur le roulement en [N].
Frc , Fac : Charges théoriques calculées en [N].
f w : Facteur de charge.
Pour le calcul de la charge théorique due à la transmission :
H
T  9550 (V.8)
n
T
Fth  (V.9)
r
Avec :
T : couple transmis, N.m.
H : puissance transmise, kW.
n : vitesse de rotation, tr / min.
Fth : Effort théorique transmis, N.

r : rayon de l’élément transmetteur, m.


7
CHAPITRE V : Les Roulements

a)- Relation entre durée de vie L10 et la charge dynamique de base C

C’est la charge constante que supporte un roulement pour atteindre une durée de vie nominale de 1
millions de tours de la bague intérieure de ces roulements dont la bague extérieure est fixe. Pour des
roulements radiaux, la charge nominale est une charge radiale appliquée au centre du roulement, avec une
importance et une direction constante. Pour les butées, la charge nominale est un effort de poussée de valeur
constante, parallèle à l’axe des roulements. La capacité de charge C des roulements NSK a été calculée
suivant la méthode ISO 281.
Le rapport entre la charge de base dynamique du roulement, la charge appliquée et la durée de vie est
donné par la formule suivante:
n
C 
L10    (V.10)
P
Où :

L10 : Durée de vie nominale en millions de tours.

Si la charge P sur le roulement et la vitesse η sont connues, on peut déterminer le facteur dynamique
approprié pour la durée de vie de la machine et alors calculer la charge dynamique de base au moyen de la
formule suivante :
f h .P
C (V.11)
fn
Où :
f h : Facteur de durée de vie
f n : Facteur de vitesse.
Un roulement qui satisfait cette valeur de C doit être choisi dans les catalogues.
Exemple 
Soit un roulement à bille de C  6300 da N (d’après le catalogue de roulements), et P  2100 da N ,
de N  150 tr / min . Déterminer la durée de vie nominale en millions de tours et en heurs de
fonctionnement.
b)- Charges dynamiques équivalentes
Lorsqu’un roulement est soumis simultanément à une force radiale et à une force axiale, la charge
dynamique équivalente est donnée par :
P  X .Fr  Y .Fa (V.12)
Où :
P : Charge dynamique équivalente, N.
Fr : Composante radiale de la charge, N.

8
CHAPITRE V : Les Roulements
Fa : Composante axiale de la charge, N.
X: facteur de charge radiale.
Y: facteur de charge axiale.
Les valeurs de X et Y se trouvent dans les tableaux dimensionnels de notre catalogue général.
Pour un roulement à billes à simple rangée, la charge axiale n’est pas prise en compte tant que le
rapport Fa / Fr est inférieur à une certaine valeur e (voir tableau). Pour un roulement à deux rangées de
billes la moindre charge axiale a une influence sur la charge équivalente.
Pour calculer un roulement donné, il est préférable d’utiliser les valeurs fournies par le manufacturier
car elles ont été établies en fonction de la géométrie et du rapport Fa / Fr .

La bague intérieure tourne La bague extérieure tourne

Figure V.15: Charges radiale équivalente pour divers roulements.


Exemple  :
Soit un roulement à billes de série 62, avec un jeu normal, diamètre nominal 65 mm, est sollicité par une
force combinées dont les composantes sont : Fr = 4800 N, et Fa = 2800 N. Les charges dynamique et
statique de base du roulement 6213 sont : C = 55900 N, et C0 = 40500 N. Calculer la charge dynamique
équivalente.
b)- Charge statique équivalente
Pour les roulements à l’arrêt ou tournant à de très petites vitesses ( n  20 tr / min ), on prend en
considération la charge statique de base C0 et la charge statique équivalente est déterminer comme suit :
P0  X 0 .F0 r  Y0 .F0 a (V.13)
Où :
Pr 0 : Charge statique radiale, (N).
Pa 0 : Charge axiale statique, (N)
X 0 : Facteur de charge statique radiale.

9
CHAPITRE V : Les Roulements
Y0 : Facteur de charge statique axiale.

Les valeurs des facteurs X 0 et Y0 sont données dans les tableaux dimensionnels.
Ceci est valable pour tous les roulements sauf pour les butées à rouleaux articulés chargées radialement et
axialement, où :
P0  Fa 0  2,7 Fr 0 (V.14)
La charge statique de base nécessaire est :
C 0  P0 . f s (V.15)

P0 : Charge statique équivalente (N).

f s : Facteur correcteur.

f s  2 : Pour des roulements soumis à des vibrations ou des chocs et aussi devant remplir des grandes

exigences en précision, f s  1 pour un fonctionnement normal, f s  0,5... 1 pour un fonctionnement sans


vibrations.
V.6.3 Fiabilité d’un roulement
Dans plusieurs cas d’utilisation, il est souhaitable de choisir un roulement d’une fiabilité autre que 90 %.
Des études statistiques sur les faillites des roulements ont permis d’établir une relation entre la durée et la
fiabilité. La fiabilité R peut être calculée par l’équation suivante :
  L  
b

R  exp   
hR
(V.16)
  m . L10  
 
Où :

LhR : est le durée désirée, exprimée en nombre d’heures.


L10 : est la durée en heures par rapport à une fiabilité de 90%.
m , b : sont des constantes.

Exemple  :
Supposons que la durée désirée d’un roulement est de 2500 h à une fiabilité de 95%, les
constantes m  6,84 n  1,17 . Déterminer le nombre d’heures Lh10, pour lequel le taux de charge
dynamique devra être calculé.

10
CHAPITRE V : Les Roulements

Représentations réelles et schématiques

Désignation d'un roulement

Roulement : 30 BC 02 E

Dimension de l’arbre 1- joint

Série dimensionnelle
Type

V.7 Montage des roulements


V.7.1 Le laminage
C'est l'usure de l'arbre ou du moyeu par frottement de la bague liée à la pièce mobile (moyeu ou arbre).
Deux solutions pour éviter ce problème :
a)- Ajustement serré de la bague avec la pièce mobile.
b)- Solution économique mais délicate à réaliser par collage.
V.7.2 La dilatation
Le frottement même faible à l'intérieur du roulement provoque de la chaleur. De ce fait et du fait de la
forme de l'arbre celui-ci se dilate beaucoup plus que le moyeu. Si les roulements sont montés serrés sur leurs
deux bagues cette dilatation ne peut se faire et il y a usure très rapide des roulements.

11
CHAPITRE V : Les Roulements

a)- Les montages des roulements à une rangée de billes :

Arbre tournant Moyeu tournant

b)- Les montages des roulements à rouleaux coniques :

Arbre tournant Moyeu tournant

c)- Schéma des montages :

Montage O Montage X

12

Vous aimerez peut-être aussi