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METHODE DE LA DISSERTATION ET EXEMPLE DE DISSERTATION 

1° UNE METHODE
Qu’est- ce une méthode ? Il s’agit d’un chemin pour aller à un endroit précis. La méthode peut être définie comme un ensemble de démarches raisonnées et
rationnelles permettant de parvenir à un but.

On parle de méthode de travail, de méthode dans la conduite de la vie : dans tous les cas il s’agit d’une activité humaine qui se déploie par rapport à un plan
réfléchi et déterminé d’avance, sinon, notre action serait vouée à l’échec.

2° METHODE PHILOSOPHIQUE

2-1 le questionnement philosophique

Lorsque l’on pose une question dans un sujet de philosophie  :

A) On n’attend pas un défilement de doctrines et l’exposé de vos connaissances

B) On n’attend pas une réponse immédiate mais bien plutôt un questionnement à la question posé

C) On attend à ce que la nature de la notion soit analysée et non pas passée sous silence

D) On n’attend pas un défilement de questions mais quelques questions posées qui représente un problème et qui sont liées entre elles. Les
questions doivent être cohérentes. Une rhapsodie de questions sans liens entre elles n’a pas de sens.

E) On attend à ce que soient élaboré une problématique et un enjeu

Qu’est qu’une problématique ?

2-2 la problématique philosophique


Problématiser, c’est remonter d’un ensemble de questions ordonnées jusqu’au problème constitutif du sujet. Relier les questions à une difficulté
fondamentale.

Ne pas problématiser, par opposition, c’est poser une série de questions sans comprendre le problème philosophique. La problématique c’est, en
réalité » la question de la question ».

Il nous faut donc

A) Créer un questionnement par rapport à l’intitulé du sujet et ne pas se contenter de la question du sujet sans l’interroger

B) Découvrir dans le questionnement, le problème, le paradoxe soulevé par la question et tenter d’apporter une solution. L’argumentation visera à
analyser le problème philosophique et à répondre à la problématique.

C) Enjeu

Qu’est-ce que l’enjeu ?

2-3 l’enjeu
Traiter de l’importance d’un énoncé et d’une problématique : ce qu’ils nous font gagner ou perdre.

Un énoncé met en jeu des conceptions théoriques, éthiques, politiques. Cet « en jeu » doit être déterminé car il n’est pas donné par avance

Exemple : n’y a-t-il de vérité que dans la science ?

1° l’enjeu de cette analyse peut être le suivant : montrer qu’il n’y a de progrès dans les sciences que parce que la vérité est réfutable. A l’instar de Popper dans
la LOGIQUE DE LA DECOUVERTE SCIENTIFIQUE chapitre 3, page 65, un énoncé est vrai non pas parce qu’il n’est pas vérifiable mais parce qu’il est réfutable. Le
critère de falsifiabilité est le critère qui nous est donné qui nous permet d’énoncer ce qui est vrai et scientifique et ce qui ne l’est pas. Qu’une thèse soit réfutée
plutôt que vérifiable constitue un plus grand bien dans le domaine du savoir (et de la question : qu’ai-je le droit de dire et de connaître ?) parce que cela nous
permet de mieux appréhender la vraie vie, les phénomènes, les lois de la nature. Si notre thèse était constamment vérifiable et non réfutable, il n’y aurait plus
aucun progrès dans le domaine du savoir. Nous aurions la prétention de tout. Connaître alors que notre savoir serait faux.

2° L’enjeu pourrait être aussi de déconstruire le mythe d’une vérité qui ne serait que scientifique en montrant qu’il y de la vérité dans l’art.

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3° DISSERTATION PHILOSOPHIQUE : LA QUESTION
Rappel : la dissertation désigne un écrit ayant pour objectif le traitement d’un problème philosophique

3-1 en classe générale et non supérieur, la dissertation constitue une interrogation

- A) L’ Interrogation suscite une réponse

Exemple : le corps n’est-il qu’un objet ?

On invite le candidat à passer du corps objet de science – objet des savoirs au corps sujet, vécu ou existentiel

- B) Interrogation avec alternative

Exemple : le désordre est-il créateur ou destructeur ?

Il s’agit de deux énoncés qui semblent s’exclure l’un et l’autre. Il semble comme s’il existait deux solutions possibles. Le candidat devra s’interroger
sur cette alternative et interroger leur nature et leur validité. Cependant, cette alternative n’est le plus souvent qu’apparente. Dans la plupart des
sujets, on dépasse l’alternative, ces deux propositions qui semblent s’exclure.

3-2 Le plan

A) lecture du sujet

B) Analyse des notions (sens, étymologie)

C) Rapport entre les termes

D) Détermination des concepts

E) Inventaire (termes voisins, opposés, relations entre eux)

F) Résultat de recherche : sens du sujet et questions à traiter au cours de la dissertation

G) Problématique : quel est le problème fondamental posé par l’intitulé du sujet ?

H) Quel est l’enjeu ?

I) Présenter un plan détaillé au brouillon : sans plan, il n’y a pas d’ordre et sans ordre il n’y a pas d’argumentation cohérente et de ligne directrice
dans le devoir

I) Enoncer la conclusion

3-3 l’introduction

- Définir la notion principale et le sens des termes ainsi que de l’intitulé du sujet

- Questionner : 3 questions environ liées entre elles et cohérentes correspondant aux trois parties (en règle générale, on rédige la dissertation en trois
parties afin de dépasser l’opposition possible entre la première et la deuxième partie)

- Enoncer la problématique

- Enoncer l’enjeu

4° DISSERTATION PHILOSOPHIQUE : un exemple :

Le bonheur : illusion ou prix de la sagesse ?

A) Lecture du sujet

B) Analyse des notions (sens, étymologie)

Le bonheur n’est pas la joie. La joie est un sentiment passager de l’Ame. Le bonheur ne veut pas dire à la bonne
heure, car s’il était au bonheur il serait la chance sans que nous l’ayons convoqué, choisi, voulu. La chance est
contingente, elle peut se produire ou non et elle ne dure jamais. Par opposition, si le bonheur est durable c’est que
nous pouvons le maîtriser et le faire durer dans le temps. Tout le monde s’accorde pour vouloir être heureux mais
comment l’être. La notion de bonheur est étrange car complexe et vague selon l’opinion commune comme si laisser

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le bonheur dans le vague pouvait permettre à chacun de le définir à sa manière. Et pourtant tout le monde s’accorde
à dire qu’il faut entendre le bonheur comme quelque non pas de fugace et d’incertain, mais quelque chose que l’on
pourrait maîtriser. On peut donc dire qu’il n’y a pas de bonheur véritable sans perspective de durée dans un état
dans lequel on s’accommode. D’où la définition possible du bonheur comme un état de satisfaction durable.
Comment alors être heureux en maitrisant le plaisir et l’objet extérieur qui nous cause cette satisfaction durable
et non éphémère ou bien en se maitrisant soi-même pour rester indépendant de l’objet censé causé notre
bonheur ?

Soyez circonspect par rapport à l’étymologie. Elle peut enfermer le sujet dans une perspective. En effet, si nous
prenons le sujet suivant « le travail rend-il libre ? » si le candidat part de l’origine latine selon laquelle le travail serait
un instrument de torture appelé tripleur, le candidat pourrait ne pas comprendre pleinement le sens du sujet.

C) Rapport entre les termes

1er rapport : le bonheur comme illusion 

2ième rapport : le bonheur comme sagesse

3ième rapport : comment dépasser cette alternative ?

D) Détermination des concepts

E) Inventaire (termes voisins, opposés, relations entre eux

Bonheur – joie- béatitude- chance

Malheur- malheureux-peine-

F) Résultat de la recherche : questions possibles à poser et à traiter dans la dissertation

G) Problématique

H) Enjeu

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