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1.1.4 Conduction électrique intrinsèque
Dans un matériau à structure cristalline, les atomes sont liés entre eux par des liaisons dites
covalentes. Si cette liaison entre électron est faible, un apport d’énergie extérieur (un champ
électrique) peut être suffisant pour mobiliser ces électrons : ces électrons sont dits « libres »,
libres de se déplacer dans la structure cristalline : c’est le phénomène de la conduction
électrique intrinsèque.
En quittant sa position initiale, un électron devenu libre laisse derrière lui un « trou ».
L’atome étant initialement neutre, un trou est donc chargé positivement. Un trou peut bien sur
être comblé par un autre électron libre venu d’atome voisin. Dans ce cas, le trou se déplace en
sens contraire du déplacement de l’électron. La conduction électrique peut aussi être
interprétée comme un déplacement de trous que comme un déplacement d’électrons.
Les électrons libres sont appelés porteurs de charge négatifs. Les trous sont les porteurs de
charge positifs.
On modélise la faculté des électrons à se mobiliser pour participer à un phénomène de
conduction par des bandes d’énergies :
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Bande de valence : l’électron qui se trouve dans cette bande, participe à une liaison
covalente au sein du cristal.
Bande de conduction : un électron ayant acquis suffisamment d’énergie peut se trouver
dans cette bande; il est alors mobile et peut participer à un phénomène de conduction.
Bande interdite : la mécanique quantique a montré que les électrons ne peuvent pas
prendre des niveaux d’énergie quelconques, mais que ceux-ci sont quantifiés; entre la bande
de valence et la bande de conduction peut donc exister une bande interdite. Pour rendre un
électron mobile, il faut donc apporter de l’énergie en quantité suffisante pour franchir cet
écart.
En fonction de la disposition de ces bandes, et surtout de la largeur de la bande interdite, les
matériaux peuvent être isolants, conducteurs ou semi-conducteurs :
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Un conducteur : la bande de conduction est partiellement remplie. Le solide contient
donc des électrons mobiles susceptibles de participer aux phénomènes de conduction
sans fournir d’énergie.
Un isolant : la bande de conduction est vide et l’écart énergétique est grand (ex : de
l'ordre de 10 eV). Le solide ne contient alors aucun électron capable de participer à la
conduction.
Un semi-conducteur : la bande de conduction est vide mais l’écart énergétique est
plus faible (de l'ordre de 1 à 2eV). Le solide est donc isolant à température nulle
(T=0°K), mais une élévation de température permet de faire passer des électrons de la
bande de valence à la bande de conduction. La conductivité augmente avec la
température.
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Lorsqu’une une liaison covalente entre deux atomes se rompt sous l’effet de l’agitation
thermique, l’électron libéré laisse à sa place un vide appelé trou (Fig.1.3a). Un électron d’une
liaison voisine peut venir combler ce trou (Fig.1.3b) ; il laisse à son tour un trou derrière lui
qui peut aussi être comblé (Fig.1.3c). On peut parler donc du déplacement d’électrons de
charges –e et de trous (en sens inverse) de charges +e (Fig.3d).
Les électrons sont des porteurs de charges négatives et les trous sont des porteurs de charges
positives.
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Ce double déplacement constitue un courant électrique.
La conductivité des semi conducteurs peut être augmentée par l’addition d’impuretés. Ce
procédé est appelé dopage. Dans ce cas le semi conducteur est dit extrinsèque.
Donc :
A température ambiante, kT est de l'ordre de 0,025 eV. La densité d'électrons est alors
très faible, et la conductivité intrinsèque est faible pour la plupart des semi-conducteurs.
Les principales familles de semi-conducteurs sont les suivantes :
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Soit des éléments trivalents : ayant 3 électrons périphériques.
Exemples : le Bore (B), le Gallium (Ga), l’Indium (In),…
Ces dopeurs sont introduits à très faible dose (de l’ordre de 1 atome du dopeur pour 10 6
atomes du semiconducteur).
Après le dopage, le semi-conducteur n’est plus intrinsèque mais extrinsèque.
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I.2.2.3 Semi-conducteur extrinsèque type P
Le dopeur utilisé appartient à la famille des trivalents (B, Ga, In,…).
L’atome dopeur s’intègre dans le cristal de semi-conducteur, cependant, pour assurer les
liaisons entre atomes voisins, 4 électrons sont nécessaires alors que le dopeur ne porte que 3
électrons, il y a donc un trou disponible susceptible de recevoir un électron. Un électron d’un
atome voisin peut occuper ce trou. L’atome du dopeur devient un ion négatif fixe. L’atome
quitté aura un trou et une charge positive excédentaire. On dit que le dopeur est un accepteur
d’électrons (Fig.1.5).
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Pour un semi-conducteur dopé N, soit ND la concentration en impureté donneuses
d’électrons. à T=300K ;
Pour un semi-conducteur dopé P, soit NA la concentration en impureté accepteuses
d’électrons. On a alors : à T=300K.
Bien qu’au départ chacune des deux zones soit électriquement neutre, la mise en contact des
deux parties induit un phénomène de migration de porteurs majoritaires de part et d’autre de
la jonction : certains trous de la zone P se déplacent vers la zone N, tandis que certains
électrons de la zone N migrent vers la zone P.
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Un équilibre s’installe autour de la jonction, créant ainsi un champ électrique interne. La zone
située autour de la jonction correspondant à ce champ électrique est appelée zone de
déplétion.
La présence de ce champ électrique se traduit également par la présence d’une différence de
potentiel. Cette d.d.p. Vd est appelée barrière de potentiel (de l’ordre de 0,7 V pour le
Silicium et 0,3 V pour le Germanium). La zone de déplétion se comporte comme un isolant et
il devient très difficile pour un électron libre, de franchir cette zone.
Remarque :
la zone de déplétion, aussi appelée zone de charge d'espace (ZCE), ou zone
désertée, correspond à la région qui apparaît dans une jonction P-N, entre la
zone dopée N et la zone dopée P. Elle est appelée « zone de déplétion » ou « zone
désertée » parce qu'elle est dépourvue de porteurs libres, et elle est appelée « zone de
charge d'espace » parce qu'elle est constituée de deux zones chargées
électriquement (contrairement au reste du semiconducteur N et du semi-conducteur P
qui sont globalement neutres).
Le courant de diffusion Id total correspond au bilan de la migration des porteurs
majoritaires, il est orienté de P vers N.
Le champ interne favorise par contre le passage des porteurs minoritaires (les trous
dans P et les électrons dans N). Il se crée donc un courant de porteurs minoritaires
dirigé de N vers P. I l est appelé courant de saturation, noté Is et ne dépend que de
l’activité intrinsèque du semiconducteur, donc de la température.
Lorsque la jonction n’est soumise à aucune action externe, aucun courant ne peut
traverser la diode.
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II.1. Symbole d’une diode
Une diode à jonction PN est un composant électronique constitué de deux électrodes :
l’Anode (A) et la Cathode (K).
L’application d’une tension V dirigée comme indiquée sur la figure suivante ( P
(polarisation inverse), crée un champ électrique qui s’ajoute au champ électrique interne
poussant ainsi les électrons de la zone N et les trous de la zone P a s’éloigner de la jonction :
la zone de déplétion s’élargit ; la jonction devient pratiquement isolante. On dit que la diode
est bloquée.
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Remarque :
Le courant croit exponentiellement. On dit que la diode est passante ou polarisée en direct.
Pour des valeurs importantes de I, la tension V varie peu et est de l’ordre de 0.6 à 0.7 V pour
des diodes au silicium et de 0,2 V pour une diode au germanium. Cette tension est appelée
tension seuil et se note VS.
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II.2.5. Polarisation inverse (courant inverse)
Zone de
claquage
Vs
Polarisation Polarisation
inverse directe
Effet
Avalanche
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b- Diode parfaite (2ème approximation) :
La diode est équivalente soit à un circuit ouvert, soit à une source de tension parfaite
de f.e.m. Vd.
- En polarisation directe : pour I > 0, la diode est équivalente à un récepteur actif de f.é.m
Vd et de résistance interne ou résistance dynamique de la diode passante (Rd = ΔUAK/ΔI)
[1/Rd =Pente de la droite]
- En polarisation inverse : pour VAK < 0 et I = 0, la diode est équivalente à un interrupteur
ouvert.
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II.2.7. La droite de charge statique
C’est une droite qui caractérise le comportement d’une diode, elle est définie par la relation
qui relie la tension à ces bornes VAK et le courant qui la traverse I en régime
continu.VAK=f(I)
Exemple :
D’après la loi de maille : 𝐸 - 𝑅𝐼 - 𝑉 = 0
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II.3. Diode Zener : Claquage de la jonction
La diode Zener est une diode particulière, spécialement conçue pour exploiter le claquage
inverse. Elle permet de laisser passer le courant à partir d'une certaine tension inverse : cette
tension de seuil s'appelle la tension Zener. C'est un claquage contrôlé, où le courant se
stabilise et ne prend pas des valeurs destructrices, comme le cas d’une diode classique.
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Remarque : Si la résistance dynamique 𝑅𝑍 est négligée, la tension aux bornes de la diode
lorsqu’elle conduit en inverse est constante quelque soit le courant qui la traverse. La diode
Zener est idéale.
Note : Il faudra contrôler que le courant inverse dans la Zener n’augmente pas au dessus de
courant maximum.
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