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INTRODUCTION
Le droit commercial s’intéresse à une catégorie d’activité et d’opérations, mais également aux
rapports entre des personnes bien déterminées : les commerçants. Il y a donc une double
conception du droit commercial et il faudra définir la matière au sein du droit privé.
Le droit commercial, selon ces 2 conceptions, est un droit applicable à une catégorie
d’individus ou à une catégorie d’opérations.
Dans la conception subjective, le droit commercial a pour objet d’étude les rapports entre les
commerçants ; c’est alors un droit de professionnels en fonction de la personnalité qui
accomplit l’acte (commerçant ou non ) ou qui appliquera ou pas le droit commercial.
L’évolution historique semble retenir cette conception.
Le droit commercial est né entre les marchands commerçants du Moyen-Age qui se sont vus
appliquer des règles spécifiques.
En outre le régime des corporations, la particularité des tribunaux consulaires appuient cette
conception subjective d’un droit commercial applicable avant tout à une catégorie particulière
d’individus : les commerçants.
Dans la conception objective, le droit commercial va s’appliquer à une activité, à des actes
déterminés :les actes de commerce.
Ce n ‘est pas la personnalité de l’auteur de l’acte , mais la nature de l’acte qui gouvernera ou
pas l’application du droit commercial. Le droit commercial devient un droit applicable à des
opérations juridiques particulières.
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B La dualité du droit français
Le droit positif ( = droit qui est posé ; = règles de droit posées, existantes à un moment
donné : ex : une loi abrogée n’est pas du droit positif ) n’a pas fait de choix entre ces 2
conceptions.
L’ambiguïté est très nette dans les textes du Code de Commerce, ainsi, les textes consacrés à
la compétence du Tribunal de Commerce, le déclare compétent pour les contestations qui se
sont élevées entre commerçants mais également pour les contestations relatives à certains
actes de commerce entre toutes personnes.
Le code va d’ailleurs prendre soin de définir le commerçant, comme les actes de commerce.
Auparavant, le commerçant était défini dès l’article 1, alors que les actes de commerce
apparaissait aux articles 631 et suivant.
Depuis la nouvelle codification, certains auteurs dans la doctrine considèrent qu’il y a une
certaine préférence pour la conception objective puisque désormais, l’acte de commerce
figure en tête du code et est défini avant le commerçant.
Quant au commerçant, défini à l’article L121-1 du code, il est appréhendé à travers l’acte de
commerce : le commerçant reste celui qui fait de l’accomplissement des actes de commerce
sa profession habituelle.
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L’autonomie du droit commercial va se déterminer au sein du droit privé, auquel le droit
commercial appartient, par rapport au droit civil.
2 thèses s’affrontent :
- La thèse de l’unité :
Le droit privé se compose d’une seule matière ( le droit civil ) dans laquelle le droit
commercial sera englobé comme droit d ‘exception.
- La thèse de la dualité :
Le droit privé se décompose entre droit civil et droit commercial.
La thèse de dualité qui confère au droit commercial son autonomie dans le droit privé se
vérifie sur de nombreux points :
- l’histoire :
le droit commercial est né et s’est développé en marge du droit civil ; un droit né de la
pratique dans lequel la coutume joue un rôle important.
► ainsi que la simplicité du règlement des litiges (en particulier la facilité d’échapper aux
lenteur de le justice étatique par recours à l’arbitrage et au juge privé )
- les règles :
le droit commercial a développer des règles sur le crédit et les mécanismes bancaires qui ont
longtemps été réservées aux seuls commerçants ; en contrepartie, on trouve à nouveau des
règles spécifiques au droit commercial, ainsi la solidarité entre les commerçants qui est
toujours présumée, ou encore un certain nombre de garanties propres au droit commercial
( nantissement du fond de commerce ).
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- la réalité des faits :
un droit qui s’attache à la réalité des faits ; ainsi, un commerçant clandestin ( qui ne serait pas
immatriculé au RCS = commerçant de fait ) se voit appliquer à son encontre le droit
commercial, mais jamais à son avantage.
- la capacité d’adaptation :
c’est un droit qui démontre de réelles capacités d’adaptation à l’évolution de la vie des
affaires.
- la transparence :
c’est un droit qui satisfait aux exigences de la transparence à travers les dispositions qui
défendent un droit légitime à l’information ( assemblées d’actionnaires, acquéreur du fond de
commerce…).
Attention : le secret des affaires n’a pas pour autant disparu.
En réalité, le droit privé n’est pas gouverné par la thèse de la dualité, qui conduirait à
distinguer radicalement le droit commercial du droit civil.
Le droit civil représente en quelque sorte le droit commun du droit privé et le droit
commercial, un droit d’exception.
► d’une part, le droit commercial n’est pas totalement indépendant du droit civil et
bien des règles de droit commercial ne vont se concevoir qu’en rapport à celles du droit
civil.
Ainsi, le bail commercial relève d’un texte de droit commercial uniquement pour un certain
nombre de questions ( règlement des loyers, droit au renouvellement et durée du bail,
indemnités d’éviction ).
Pour toutes les autre questions, il convient de se référer au contrat de location, tel qu’il est
réglementé par le code civil ( exemple : mise à disposition des locaux ).
Plus généralement, l’article 1107 du code civil dispose que les contrats sont soumis aux règles
générales qui font l’objet du titre III du code civil, et précise que les règles particulières aux
transactions commerciales sont établies par les lois relatives au commerce.
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Le droit bancaire lui même, s’est considérablement ouvert aux particuliers. La pratique de la
lettre de change ne concerne plus exclusivement les commerçants.
Enfin, le droit commercial a pu servir de modèle dans certaines réformes des sociétés civiles
en 1978, grandement inspirées des dispositions relatives aux sociétés commerciales de la loi
de 1966.
Dans son objet d’étude, le droit commercial occupe une place particulière au sein du droit
privé, afin de réglementer les rapports entre les commerçants et l’activité commerciale.
Cette spécificité née de l’histoire et démontrée par les caractéristiques de la matière, se
confirme dans l’analyse de la règle de droit commercial.
Dès cette lointaine époque, avait été mis en place un certain nombre de techniques pour
faciliter le commerce tels le prêt à intérêts ou le dépôt d’espèces.
Les Phéniciens et les Grecs, quant à eux, ont marqué l’histoire du droit commercial en
donnant naissance au droit maritime.
On sait également l’importance et l’influence du droit romain sur notre système juridique.
S’agissant du droit commercial, il ne connaissait pas la distinction droit civil/ droit
commercial mais il a posé les bases du système sur lesquelles le droit commercial s’est
ensuite développé. Mais c’est surtout le Moyen-âge qui a vu l’éclosion du « droit des
marchands ».
B Le moyen âge.
Le droit commercial va en effet commencer d’apparaître avec le moyen âge, à cette époque
l’activité commerciale va prendre un essor considérable plus spécialement à partir du 11ième
siècle, grâce aux grandes foires qui se tenaient régulièrement dans un certain nombre de villes
Européenne.
On voit apparaître à l’appui de ces rendez-vous une véritable branche du droit spécifique aux
professionnels du commerce et à l’activité commerciale en générale.
1. Les corporations : ce sont des organismes qui vont réunir les commerçants par corps
de métier au sein de ces corporations , les commerçants se dotent de statuts qui constituent de
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véritables code de conduite. Du même coup, ces corporations démontrent que le droit
commercial a bien pour objet de régler des rapports entre commerçants.
REMARQUES : les corporations ne sont toutefois pas le seul vecteur du droit commercial.
Dans le cadre des foires du moyen âge, un certain nombre de pratiques professionnelles qui se
sont répétées, sont devenues de véritables usages destinées à réguler l’activité commerciale
( ce droit né de la pratique est encore appelé aujourd’hui :
« droit des marchands » (lex mercatoria).
Ce droit issu des corporations tout comme celui issu de la pratique professionnelle témoigne
de la particularité du droit commercial par rapport aux autres branches du droit
( ex : banqueroute).
Les tribunaux consulaires présentent en outre, la particularité de n'être composés que de commerçants,
les commerçants sont alors jugés par leurs pairs.
Sous l'ancien régime, les corporations se renforcent et vont limiter l'accès à la profession commerciale.
A. L’ordonnance de 1563
Le premier texte marquant est un édit de Charles IX datant de 1563 par lequel sont créées les
juridictions consulaires d’abord à Paris puis dans toute la France.
Mais l’œuvre la plus aboutie est celle de Louis XIV inspirée par Colbert qui est à l’origine des
deux ordonnances fondatrices du droit commercial moderne.
La première connue sous le nom de code Savary a permis une codification des pratiques
commerciales relativement au commerce de terre en 1673, la seconde de 1681 a trait au
commerce maritime. Ces textes marquent un véritable tournant dans l’histoire du droit
commercial. Notamment parce qu’elles font échapper les commerçants au droit commun pour
les soumettre à un régime autonome. C’est donc l’apparition du droit commercial moderne
qui prendra corps plus tard dans le Code de commerce de 1807.
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Abandonnant le caractère international du droit antérieur, le code Savary pose les règles
générales qui vont encadrer le commerce et l’exercice des professions commerciales.
Exemple
De cette époque date le colbertisme : doctrine selon laquelle il appartient au pouvoir politique
d’impulser l’économie, de la diriger et de la contrôler. L’essor des manufactures, le
développement des compagnies maritimes ont rendu nécessaire la fixation de règles
spécifiques pour encadrer les nouvelles activités économiques. On retrouve ainsi la
justification même de l’existence du droit commercial c’est-à-dire la nécessité d’élaborer des
règles adaptées aux opérations économiques et aux commerçants. Les ordonnances de Colbert
ont permis la naissance du droit commercial qui s’est ensuite consolidé au fil du temps.
C. La consolidation
A partir du 17ème siècle, le droit commercial a acquis son autonomie en faisant échapper les
commerçants au droit commun.
Ce droit prendra véritablement corps, quelques décennies plus tard, dans le code de commerce
de 1807. Mais avant d’envisager cette troisième période, il faut rappeler qu' entre temps est
intervenu un événement politiquement marquant : la Révolution de 1789.
Deux grands textes issus de cette période doivent retenir l’attention :
Libérant les commerçants du carcan des corporations, ils consacrent le principe de la liberté
du commerce et de l’industrie sans lequel le commerce et partant le droit commercial n’aurait
pu prospérer.
Il a reproduit le droit antérieur alors que déjà s’annonçait une ère nouvelle : celle du
capitalisme.
Tout le 19ème siècle et 20ème siècle sont marquées par les idées capitalistes bien que en ce
domaine comme dans bien d’autres les idées aient évolué. Le capitalisme libéral s’est
d’abord imposé, notamment sous le Second Empire.
Exemple
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La création du chèque date de 1865.
Puis la 3ème République voit la mise en place des structures de l’économie moderne ; les
industriels, les commerçants s’enrichissent.
On parle « d’âge d’or ».
C. La législation contemporaine
Exemple
Il suffit de citer les ordonnances de 1945 sur les prix et les pratiques anticoncurrentielles ou
encore les nationalisations d’après guerre qui font de l’Etat un agent économique.
Une autre tendance marque la période contemporaine, c’est celle du dépassement du droit
commercial classique voire son absorption partielle ou totale par d’autres matières. A cet
égard le droit de la consommation se montre particulièrement envahissant.
Exemple
La loi "NRE" du 15 mai 2001 réforme le régime de la clause compromissoire et admet
sa validité dans tous les contrats conclus à raison d’une activité professionnelle. Le critère
pour apprécier la validité repose sur le caractère professionnel de l’activité et non sa nature
civile ou commerciale.
La loi du 1er août 2003 pour l’initiative économique affirme davantage encore la
prépondérance de la distinction entre professionnel et non -professionnel au détriment de la
distinction entre commerçant et non commerçant en permettant la protection spécifique de la
résidence principale du professionnel quelle que soit la nature de l’activité, commerciale,
artisanale, agricole ou libérale. Seul le non professionnel ne peut bénéficier de cette
protection.
Par ailleurs, on peut relever l’alignement des statuts de tous les professionnels : commerçants,
artisans, membres des professions libérales. Citons par exemple la loi du 2 août 2005 et ses
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dispositions sur le statut du conjoint du chef d’entreprise travaillant dans l’entreprise
familiale.
A. La loi
Par loi, il faut entendre la loi nationale et la loi internationale et s’agissant de la loi nationale,
la loi civile et la loi commerciale, la loi civile constituant le droit commun.
S’agissant de la loi nationale, le premier texte est la Constitution qui détermine les domaines
respectifs de la loi et des règlements, étant entendu qu’en matière commerciale, la loi
détermine simplement les principes fondamentaux des obligations commerciales.
Pour le reste, il est renvoyé aux règlements.
Il faut ensuite évoquer le Code de commerce. Après une longue période de décodification du
droit et plus spécialement du droit commercial, le mouvement s’est inversé. De nouveaux
codes ont été promulgués
Le Code du commerce est issu d’une ordonnance du 18 septembre 2000 qui a codifié la partie
législative, la partie réglementaire ayant, quant à elle, été codifiée par décret du 25 mars 2007
(D n°2007-431). Il comporte de nombreuses imperfections et a déjà fait l’objet de maintes
retouches soit pour corriger les erreurs commises soit pour y intégrer de nouvelles réformes.
La loi au sens formel du terme connaît un certain déclin au profit de règlements, arrêtés et
autres textes à valeur juridique parfois incertaine. Certains ont valeur législative. C’est le cas
des ordonnances qui sont une source importante du droit commercial. Le recours aux
ordonnances se justifie en matière économique par l’urgence et la technicité des questions.
Plusieurs lois dans la période la plus récente habilitent le Gouvernement à simplifier le droit
par ordonnances (loi n° 2003-591 du 2 juillet 2003) ou à transposer par ordonnances plusieurs
dizaines de directives (loi n° 2001-1 du 3 janvier 2001, ou encore loi n° 2004-237 du 18 mars
2004). Les ordonnances se multiplient donc.
Exemple
Classiquement les lois et ordonnances sont complétées par des décrets. En droit commercial
existent aussi de nombreux autres textes à la valeur juridique variable mais qui, néanmoins,
s’imposent.
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On peut évoquer la réglementation par arrêtés et en particulier les arrêtés homologuant des
règlements émanant d’instances telle l’AMF (Autorité des Marchés Financiers qui remplace la
COB Commission des opérations de bourse
Ces sources se justifient dans la mesure où, dès son apparition, le droit commercial a présenté
une dimension internationale.
De telles sources se confirment à l’appui de la mondialisation économique.
C’est une source de droit parfois délicate, car elle suppose un accord entre les différents Etats,
il existe différents types de conventions internationales.
Certaines, (les moins poussées) se contentent de régler les questions de conflits de loi et de
juridictions. Les Etats se mettent alors d’accord dans ces conventions pour désigner, en cas de
litiges, quelle sera la loi compétente et quels tribunaux pourront être saisis.
REMARQUE : Ces conventions ne sont pas toujours les plus pertinentes, puisque ce sont
toujours des lois nationales choisies par ces conventions, qui auront en charge, la régulation
de l’activité internationale.
A côté, existe alors une deuxième catégorie de traités (ou conventions) lesquels cette fois vont
créer des règles de droit spécifique, un droit uniforme et commun à tous les Etats signataires.
Deux hypothèses :
La règle ainsi créée, ne va gouverner que la situation internationale, les législateurs nationaux
restants compétents lorsque la relation commerciale n’est qu’interne.
Le texte international se superpose alors aux réglementations nationales dès lors que le
rapport commercial s’internationalise.
Exemple :
Mais parfois le traité est encore plus ambitieux, et la règle expressément créée, non seulement,
va gouverner le rapport international, mais également ce même rapport dans l’ordre interne
uniquement.
Le droit applicable est uniformisé, il est le même pour la relation interne comme pour la
relation internationale
Les conventions de GENEVE de 1930 et 1931 sur la lettre de change et le chèque, ont été
introduits en France par 2 décrets-lois du 30/10/1935.
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L’intérêt de ce type de convention s’explique par le fait qu’il n’y a plus dualité du droit
applicable, selon que la situation est interne ou internationale.
A NOTER : pour aider ces efforts d’harmonisation et d’uniformisation, il existe des instances
internationales comme :
2. Le droit communautaire.
Il existe à côté, un droit communautaire dérivé, qui dérive des institutions créées par des
traités ; On trouve dans ce droit communautaire dérivé, les règlements qui posent des règles
générales directement applicables dans les Etats membres.
On trouve encore les directives : se sont également des textes de portées générales, mais ils ne
sont pas directement applicables dans les Etats membres. Ils nécessitent d’être transportés
dans le droit interne liant les Etats membres quant aux résultats à atteindre.
C. La jurisprudence
Exemple
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Un certain nombre d’exemples atteste du pouvoir créateur de la jurisprudence commerciale :
Présomption de solidarité, action en concurrence déloyale, application de la théorie de l’abus
de droit en droit des sociétés participent de ce phénomène.
Ils peuvent être définis comme des pratiques qu’un emploi constant et répété transforme en
règles de droit.
Les usages correspondent aux besoins mêmes du droit commercial, aux besoins d’adaptation
des règles aux pratiques commerciales. Ils peuvent être conventionnels ( professionnels ) ou
de droit.
Les usages conventionnels tirent leur force de l’autonomie de la volonté des parties. Ils
correspondent à des règles habituellement suivies par les professionnels. Ils se forment par la
pratique et la répétition. Puis ils sont sensés être connus de tous les professionnels et
s’imposent sans qu’il soit besoin de les reprendre dans les conventions.
Ils s’imposent certes mais encore faut-il préciser qu’ils ne sont opposables qu’aux
professionnels par opposition aux non professionnels ou consommateurs et uniquement aux
professionnels agissant sur une place ou dans une branche qui leur est familière.
L’usage doit être prouvé par celui qui l’invoque. A cette fin des attestations peuvent être
obtenues auprès des chambres de commerce et d’industrie ou auprès des syndicats
professionnels, elles portent le nom de parères.
Il diffère en cela de l’usage de droit qui a une portée plus large. Il est obligatoire il s’apparente
à la coutume du droit civil et comme elle, il peut être secundum legem, praeter legem voire
contra legem.
L’usage correspond à une pratique suivie dans un milieu déterminé, par un ensemble de
personnes dont la répétition, la régularité et le respect conduisent à créer une règle de droit.
L’usage est qualifié de fait, justement parce qu’il est imposé par la pratique, la règle de droit
apparaît par l’usage.
Exemple : dans le commerce du bois non débité, l’usage veut que l’acheteur supporte le
risque des défauts éventuels révélés au cours du sciage.
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Dans le marché des métaux, un usage veut qu’en cas de défectuosité de la marchandise, celle-
ci soit remplacée à l’exclusion de tout autre procédé de réparation. ( indemnisation ou
annulation du contrat)
Le support d’un usage de fait, c’est le contrat qui lie les deux professionnels.
En contractant ensemble, ils justifient de l’application de cet usage, d’où le terme
conventionnel.
1) en droit, le contrat produit un effet relatif, il n’est pas absolu, et ne lie que les
co-contractants.
2) Cette même nature conventionnelle signifie que l’usage s’applique même dans
le silence du contrat, mais que les parties peuvent expressément décider de l’exclure, c’est une
application du principe de droit civil, d’autonomie de la volonté, qui permet aux parties de
conclure des contrats qu’elles veulent, sous réserve de dispositions d’ordre public, qui ne
peuvent jamais être écartées. ( Art – 6)
Un usage peut mettre en échec une loi supplétive, c’est à dire une loi qui s’applique que si les
parties en décident autrement.
Lorsque justement, les parties n’ont pas expressément écarté l’usage, le droit considère que
celui-ci sera retenu, à défaut des dispositions législatives supplétives.
En revanche, un usage ne mettra jamais en échec une disposition impérative d’ordre public.
Dernier point: Comme son nom l’indique, ce type d’usage est assimilé à « du fait », autrement
dit, lors d’un procès, il doit être prouvé, à la différence des règles de droit classique.
Cette règle justifie les tribunaux de commerces, composées de commerçants, sans doute plus à
même de retenir les usages.
A noter: Les C.C.I peuvent délivrer des attestations sur les usages en cours dans une tranche
professionnelle déterminée, que l’on appelle des PARERES.
Enfin, l’usage étant une question de fait, il échappe au contrôle de la Cour de Cassation.
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B l’usage de droit
Avec l’usage conventionnel, l’usage de droit partage le même acte de naissance : Il naît de la
pratique.
On dit de l’usage de droit qu’il emprunte sa nature juridique et ses effets à la coutume, c’est à
dire :
A une véritable règle de droit né de la pratique qui s’est généralisée et étendue à
l’ensemble des commerçants.
Car c’est là une autre différence de l’usage de droit avec l’usage de fait, ce dernier ne
concerne qu’une profession commerciale déterminée, une branche professionnelle spécifique,
alors que l’usage de droit en général applicable à tous les commerçants.
Dans la mesure où l’usage de droit n’a pas de valeur contractuelle mais au contraire une
valeur de règle juridique à part entière, il n’a pas à être prouvé devant le juge.
De la même façon, la violation d’un usage de droit qui est donc la violation d’une règle de
droit est un cas d’ouverture de Cassation.
Enfin, un usage de droit peut faire échec à une loi impérative, ce qu’on appelle une coutume
contra légem ( contre la loi) comme par exemple la règle de la solidarité ou de l’anatocisme.
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