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Luc Boltanski
Arnaud Esquerre
Enrichissement
Une critique de la marchandise
Gallimard
Pour Dominique
Avant-propos
LA DÉSINDUSTRIALISATION
DES PAYS D’EUROPE DE L’OUEST
L’ESSOR DU LUXE
LA PATRIMONIALISATION
LE DÉVELOPPEMENT DU TOURISME
LE COMMERCE DE L’ART
À
1962 dont 84 % de « Français de naissance »). À l’immigration
d’origine italienne importante dans la première moitié du XXe siècle,
qui est employée dans l’industrie, est venue s’ajouter une
immigration espagnole, employée principalement dans les rizières de
Camargue. Cette main-d’œuvre, à dominante ouvrière, est
majoritairement masculine (en 1962, sur 20 000 femmes, seules 8 682
exercent une activité, soit 24 %, ce qui est très inférieur à la moyenne
nationale).
Le déclin industriel de la ville s’amorce dans la seconde moitié des
années 1970 et les fermetures d’usines se multiplient dans les années
1980, marquées particulièrement par le départ des ateliers du chemin
de fer qui ferment en 1984 et par la transformation des Constructions
métalliques de Provence (CMP), entreprise qui, relancée sous
l’appellation de Constructions métalliques et préfabrication d’Arles,
maintient des ateliers de chaudronnerie, mais qui n’emploie plus que
60 salariés. L’économie locale a déjà perdu 2 000 emplois au début de
la décennie 1980 et ces pertes augmentent dans les décennies
suivantes (5 000 emplois perdus entre 1980 et 2000). Ainsi, par
exemple, l’entreprise Rivoire et Carret-Lustucru qui conditionne le
riz de Camargue, créée en 1952 et qui employait 140 salariés, ferme
après les inondations de 2003.
Cette situation suscite chômage et pauvreté. En 2001, le nombre
de bénéficiaires du RMI atteignait 2 043 sur la commune, soit 10,5 %
de la population éligible. Avec un taux de chômage d’environ 15 %
(le plus élevé de la région PACA), la ville concentre — selon
l’Insee — « des poches de grande précarité » : 27 % des habitants du
Grand Arles vivent dans des quartiers relevant de la « politique de la
ville » parmi lesquels se trouvent d’importantes « zones urbaines
sensibles » (ZUS) où un tiers de la population dispose d’un revenu
fiscal moyen de 5 700 euros par unité de consommation. Les emplois,
dépendant pour une part importante d’activités saisonnières
(agriculture et surtout riziculture et arboriculture fruitière,
agroalimentaire et tourisme), sont peu qualifiés et peu
rémunérateurs. Les inégalités à Arles sont très marquées comme le
montrent les données fiscales (les 10 % des revenus les plus élevés
avant redistribution sont sept fois supérieurs aux 10 % les plus
faibles) 92. À Arles, comme dans d’autres régions, le déclin industriel
est allé de pair avec une croissance de l’extrême droite, Marine
Le Pen ayant obtenu 25 % des voix à l’élection présidentielle de 2012.
Face à ce déclin, la réponse est d’abord industrielle, avec
notamment des aménagements du port sur le Rhône mis en œuvre
par la Compagnie nationale du Rhône (CNR) au début des années
1990, de façon à permettre le passage et l’accueil de navires de 3 500
tonnes et l’équipement d’une zone industrielle visant à favoriser
l’installation de nouvelles entreprises sur le site. Mais ces dernières
n’étaient que sept au début des années 2000.
Durant les mêmes années, la municipalité d’Arles cherche à
développer les activités de la ville dans les domaines artistiques,
culturels et touristiques. Appauvrie par le départ des principales
industries, la municipalité connaît de grandes difficultés financières
et doit trouver de nouvelles ressources. La ville a, dans ces domaines,
ce que la langue administrative appelle des « atouts », dont les ruines
antiques (l’amphithéâtre, le théâtre romain, la nécropole des
Alyscamps) et les bâtiments religieux (le cloître de Saint-Trophime)
constituent les pièces maîtresses. Quatre-vingt-douze monuments de
différentes époques sont classés ou inscrits sur la liste des Monuments
historiques depuis 1976. Mais la puissance d’attraction dégagée par
ces monuments tient aussi ou surtout au travail de patrimonialisation
dont Arles a de longue date fait l’objet. Il doit beaucoup à la
reconnaissance nationale obtenue par les écrivains régionalistes de la
fin du XIXe siècle (particulièrement, Alphonse Daudet et Frédéric
Mistral), qui mettent en scène les traditions locales, reconstituées
dans un esprit proche de celui qui anime, à la même époque,
l’ethnographie folklorique, notamment en organisant le félibrige et
en constituant le provençal en tant que langue littéraire. Sur cette
base de nombreuses fêtes et manifestations folkloriques sont
réanimées ou inventées. Le patrimoine dont Arles peut se prévaloir
est donc constitué non seulement par des ruines et des monuments,
mais aussi par des noms propres d’artistes célèbres dont la gloire a été
associée à la ville et, au premier chef, Van Gogh, qui y séjourne en
1888 et 1889 et y peint de nombreuses toiles.
La tauromachie joue aussi un rôle important dans la
patrimonialisation de la ville, non seulement parce qu’elle est
l’occasion de fêtes dont les organisateurs intensifient la dimension
folklorique, mais aussi dans la mesure où elle attire des intellectuels et
des artistes, surtout des années 1930 aux années 1960, qui voient dans
cette distraction un sommet d’art populaire à la fois raffiné, sauvage
et ancestral. Tandis que le folklorisme des écrivains régionalistes
(comme Charles Maurras, prix du Félibrige pour un éloge du poète
provençal Théodore Aubanel) et des peintres régionalistes (comme
Yves Brayer) faisait d’Arles un lieu attirant pour les sensibilités de
droite (Pétain se mêle aux gardians, symboles du retour à la terre et
aux traditions, lors de la visite qu’il fait à Arles en 1940), le
folklorisme de l’arène, des taureaux, des toreros, avec son pouvoir
évocateur de l’Espagne (et de la guerre d’Espagne), en faisait un lieu
attirant pour les sensibilités de gauche. Le fait qu’Arles soit
effectivement une ville de gauche, où la CGT et le Parti communiste
sont bien ancrés et où la municipalité est généralement de gauche, au
moins jusqu’aux années 1980, contribue à y attirer des artistes comme
Jean Lurçat et Zadkine (exposés en 1953 au musée Réattu) et surtout
Picasso habitué de la feria (il est photographié en 1959 dans l’arène
aux côtés de Jean Cocteau et du torero Luis Miguel Dominguín) et
qui fréquente, comme Cocteau, l’hôtel Nord-Pinus, ce qui contribue
à asseoir la renommée de cet établissement. Le photographe Lucien
Clergue est un acteur majeur de l’artification d’Arles, dont il fait la
ville de la photographie — un art « moyen » dont la grandeur
esthétique n’a cessé de croître au cours des dernières décennies —,
d’abord en étant à l’origine dès 1965 de l’ouverture d’une section
d’art photographique au musée Réattu, puis en mettant en place à
Arles, dans les années 1970, les Rencontres internationales de la
photographie qui prennent une grande ampleur à partir de 1982.
La ville investit dans des équipements culturels (comme la
médiathèque installée dans l’Espace Van Gogh et surtout le musée de
l’Arles antique) et dans des événements culturels comme le festival
Les Suds (consacré aux musiques populaires), les Journées de la
harpe ou les Lectures au cloître de Saint-Trophime, qui, avec les
Rencontres internationales de la photographie, attirent environ
300 000 visiteurs chaque année. De nombreuses associations
culturelles, soutenues par la ville, se sont formées et leurs activités très
diverses vont de la protection du patrimoine arlésien aux arts
plastiques et au théâtre 93. L’un des objectifs de ces investissements
culturels est évidemment d’attirer à Arles des établissements et des
entreprises de façon à relancer l’activité économique de la ville et à
créer des emplois. Les Éditions Actes Sud et l’éditeur de musique et
distributeur Harmonia Mundi s’installent à Arles dans les années 1980
(Actes Sud en 1978 ; Harmonia Mundi en 1983). L’école nationale
supérieure de la photographie s’implante à Arles en 1982 dans un
hôtel particulier acheté en 1978 par la municipalité d’Arles. Il en va
de même du Prides (Pôles régionaux d’innovation et de
développement économique solidaire) des filières du livre et de la
musique et de celui des industries culturelles et du patrimoine. Les
secteurs de l’édition, de l’audiovisuel, et de la diffusion des arts et des
spectacles représentent 1 000 emplois. Mais ces nouveaux emplois,
s’ils attirent des cadres et des professions intermédiaires, n’ont pas
suffi à ramener le chômage à un taux équivalent à celui de la
moyenne de la région. La perte d’emplois industriels n’a été
compensée ni par les résidences secondaires, qui connaissent une très
forte augmentation par rapport à 1990 (+ 44 %) et représentent 1,8 %
des logements de la commune, ni par le tourisme de passage qui s’est
pourtant développé (avec un chiffre d’affaires de 63 millions en
2004). Le nombre d’emplois touristiques sur la commune est de
812 salariés ; les emplois liés à l’hébergement touristique (6 414 lits
en comptant les campings et les chambres d’hôtes) représentent
1,4 % de l’emploi total en janvier, le double autour de l’été.
Cependant ces activités plutôt domestiques, et saisonnières, ne
suppléent pas à la perte des emplois dans l’industrie et dans
l’agriculture.
C’est dans ce contexte problématique, pour les résidents et pour
le budget de la municipalité (qui a vu ses effectifs doubler entre 1980
et 2000 passant de 635 à 1 289), qu’est intervenue l’initiative de Maja
Hoffmann de domicilier à Arles la fondation pour l’art contemporain
qu’elle a créée en 2004, dénommée Luma (du nom de ses deux
enfants Lucas et Marina).
Maja Hoffmann, qui a étudié le cinéma à la New School for Social
Research de New York, est la fille de Luc Hoffmann qui vivait en
partie à Arles depuis les années 1940 et a été l’un des fondateurs et
des donateurs de la nouvelle Fondation Van Gogh. Cette dernière,
installée dans une demeure du XVe siècle, l’hôtel Léautaud de
Donines, et réaménagée, accueille des œuvres de peintres
impressionnistes et dix toiles de Van Gogh prêtées par le musée
d’Amsterdam. Luc Hoffmann, ornithologue amateur, avait
précédemment consacré une grande énergie et beaucoup d’argent
pour la sauvegarde écologique de la Camargue. Luc et Maja
Hoffmann comptent parmi les héritiers des laboratoires suisses
Hoffmann-La Roche. Une partie des descendants de la famille
Hoffmann est liée, depuis 1948, par un pacte d’actionnaires de façon
à conserver le contrôle sur l’entreprise F. Hoffmann-La Roche SA. Le
pacte contrôle 45 % des droits de vote de l’entreprise. La fortune des
membres de la famille est estimée en 2012 94 entre 16 et 17 milliards
de francs suisses, ce qui en fait l’une des premières fortunes de Suisse.
Maja Hoffmann, comme son père et sa grand-mère, a de longue date
une activité de collectionneuse et une activité philanthropique dans
le domaine de l’art contemporain. Elle soutient activement le Palais
de Tokyo à Paris, la Serpentine à Londres, la Biennale de Venise et est
présidente du Kuntsthalle de Zurich et vice-présidente de la
fondation Emanuel-Hoffmann de Bâle, fondée par ses grands-parents
pour accueillir leur collection, donnée par la suite au musée d’art
contemporain de Bâle. Maja Hoffmann est, comme son père,
implantée depuis longtemps à Arles où elle possède une résidence,
un hôtel et un restaurant étoilé et bio en Camargue.
L’implantation de la fondation Luma a reçu le soutien de l’actuel
maire d’Arles, Hervé Schiavetti, qui est membre du Parti communiste.
S’étant dirigé vers l’administration territoriale après des études de
sociologie à l’université d’Aix-en-Provence, il a été élu maire d’Arles
en 2001, réélu en 2008, puis en 2014, malgré l’opposition du Front de
gauche, du Nouveau Parti anticapitaliste et d’Europe Écologie-
Les Verts, qui lui reprochent une trop grande proximité avec le Parti
socialiste.
Un premier projet de construction de fondation initié par Maja
Hoffmann a été rejeté par la Commission nationale des monuments
historiques, parce qu’il ne respectait pas le périmètre patrimonial. Le
projet actuel, confié à l’architecte Frank Gehry — une tour
d’aluminium froissé de 57 mètres de haut — est en chantier, la
première pierre ayant été posée le 5 avril 2015 et le musée devant
ouvrir en 2018. Le budget chiffré à 150 millions d’euros est
entièrement financé par Maja Hoffmann. Il s’agit du plus gros
investissement culturel privé en Europe. La tour s’édifie sur le site des
anciens ateliers SNCF, dont sept bâtiments, achetés par Maja
Hoffmann à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, sont conservés et
réhabilités (bâtiments qui abritaient jusque-là les Rencontres de la
photographie). Ces ateliers sont situés au pied de la colline où a été
bâtie la ville antique, une friche industrielle de 11 hectares, en partie
achetée par la ville d’Arles, sur laquelle se sont installées en 2000
l’école supérieure Supinfocom, consacrée aux techniques
multimédias, et une résidence universitaire.
L’ambition de Maja Hoffmann est de faire d’Arles « une Bilbao à
la française », en créant une fondation destinée à abriter un musée,
des résidences d’artistes, des colloques, en synergie avec les autres
institutions culturelles locales, ce qui est supposé créer « des
centaines d’emplois » et donner à la ville une « visibilité
internationale », dans une logique qui déploie les différentes facettes
de l’économie de l’enrichissement.
UNE RÉORIENTATION ÉCONOMIQUE
VERS LES RICHES
GISEMENTS DE L’ÉCONOMIE
DE L’ENRICHISSEMENT
LES CHANGEMENTS DE LA POLITIQUE
CULTURELLE FRANÇAISE
UNE NOUVELLE PERSPECTIVE
DANS L’ANALYSE ÉCONOMIQUE
UNE TRANSITION
À DIFFÉRENTES ÉCHELLES
DU PATRIMOINE D’AGRÉMENT
À L’ENTREPRISE PATRIMONIALE
MUTATIONS LOCALES
DANS UN CAPITALISME GLOBAL
7
commerciales 74. Mais, si l’on entre plus avant dans le détail, on peut
voir que ce changement d’orientation tend à modifier aussi la nature
des activités qui, au moins sur un plan symbolique, jouent un rôle
d’attracteur, parce que leur rôle est de plus en plus important mais
aussi sans doute parce qu’elles font l’objet d’un intense travail de
représentation. Sont disposées ainsi en position d’attracteur, d’un
côté, la notion floue de créateur et, de l’autre, une catégorie à
l’importance croissante dans les taxinomies sociales ordinaires et
dont l’usage est essentiellement péjoratif : celle de « bobo », à
laquelle on peut associer celle, en anglais, de hipster 75. Son succès a
été probablement lié au fait que cette catégorie mettait l’accent sur
une configuration sociale nouvelle, réunissant au sein de mêmes
personnes des propriétés qui étaient considérées comme socialement
antagonistes, les unes se rapportant au commerce, et les autres à la vie
intellectuelle et à la culture. C’est pourquoi l’extension de « bobo »
est des plus variables et sa détermination des plus floues, ce qui
permet d’y englober tous les acteurs de la culture, jusqu’aux plus
subalternes d’entre eux, cette catégorie servant de passeur entre le
monde des « riches » et celui des « créateurs ». Elle sert de support,
en outre, de plus en plus, à la critique du « système », terme utilisé
dans les années 1930 pour désigner des « élites » honnies et qui
reprend de la vigueur.
Étant donné l’importance que joue, dans une économie de
l’enrichissement, la circulation d’objets qui sont promus par
référence au passé, qu’il s’agisse d’objets déjà là ou d’objets censés
avoir été fabriqués en mettant en œuvre des procédés
« traditionnels », nous aborderons cette économie en revenant aux
choses elles-mêmes, c’est-à-dire en mettant l’accent sur les modalités de
leur mise en valeur et sur les formes qui en soutiennent la circulation
et qui les rendent estimables en termes de richesses. Les choses
retiendront donc surtout notre attention dans ces moments
particuliers de leur « vie sociale » — pour reprendre l’expression
d’Arjun Appadurai 76 — qui sont ceux où elles circulent, où elles
changent de mains et font l’objet d’un commerce, le terme étant pris au
sens large qui est le sien dans la langue française (où il peut
concerner jusqu’à l’échange conversationnel), c’est-à-dire quand elles
sont échangées contre de la monnaie ou contre d’autres objets ou
d’autres avantages, ou encore quand elles font l’objet de successions,
voire de donations ou de dations, particulièrement à des institutions.
C’est en effet par excellence dans ces moments-là que les choses sont
soumises à une épreuve 77 au cours de laquelle se pose la question de
leur valeur, rendue manifeste soit sous la forme d’un prix lorsque
l’épreuve est directement marchande, soit, dans le cas d’une
estimation, en prenant appui sur l’échange marchand de choses
jugées similaires.
II
DE LA CIRCULATION DES CHOSES
La circulation des choses ne sera étudiée que dès lors qu’elle est
associée à un prix.
Il faut souligner ici que la circulation des choses a été, en
anthropologie, notamment, très étudiée sous le rapport du don et du
contre-don, ou plus exactement de la mise en circulation d’une chose
entraînant en retour la circulation d’une autre chose. En effet, le don
a été présenté, en particulier par la célèbre étude de Marcel Mauss,
comme associé à un acte de retour, soit un contre-don, ce qui a
conduit Pierre Bourdieu à parler de la « double vérité du don », entre
intérêt et désintérêt, calcul égoïste et acte généreux, contradiction
résolue ou « occultée » par l’intervalle de temps entre les deux actes 8.
Cette question du contre-don a été critiquée 9, au motif que le don
n’ouvrait pas systématiquement une chose en retour. C’est la raison
pour laquelle Philippe Descola a proposé de distinguer le don,
l’échange et la prédation : dans le don, une chose serait cédée sans
contrepartie, dans l’échange une chose est cédée moyennant une
contrepartie, tandis que dans la prédation, une chose est prise sans
offrir de contrepartie 10. Un autre angle d’étude de la circulation des
choses a été celui de la transmission des choses, via la filiation, cession
sans contrepartie donc. Toutefois, alors que certains « dons » font
malgré tout l’objet de contreparties qui ne seraient pas aussi
systématiques que celles des « échanges », comme le reconnaît
Descola, l’enjeu, ici, n’est pas de définir ce qu’est un « don », mais de
souligner que la question de la circulation des choses n’est envisagée,
en anthropologie, principalement que sous le rapport ou non d’une
contrepartie qui prend la forme d’une autre chose, ou
éventuellement d’une action. C’est-à-dire que le mode de circulation
des choses devenu le plus courant, le plus banal, dans la majorité des
sociétés, et, très probablement la quasi-totalité au début du XXIe siècle,
soit le mode de circulation des choses associées à un prix, ce qu’on
nomme l’échange commercial, dans lequel les choses sont
considérées comme des marchandises, semble, lui, évacué des
réflexions.
Les prix eux-mêmes ne font pas l’objet d’un intérêt particulier des
sociologues et des anthropologues. Ils sont évoqués, le plus souvent, à
la marge d’un autre sujet, devenu, lui, un thème en tant que tel,
notamment depuis Simmel, celui de l’argent et de la monnaie. Il est
significatif, d’ailleurs, que les deux thèmes, celui du don et celui de
l’argent, aient pu se croiser dans une étude de Viviana Zelizer,
intitulée « L’argent donné 11 », sans que la question du prix soit jamais
mentionnée.
Les prix n’ont pas été, bien sûr, complètement ignorés, et
notamment à propos des choses de l’art, lorsqu’ils présentent un
caractère exceptionnel ou pouvant apparaître comme « arbitraire »
ou résultat d’un pur rapport de pouvoir, les rendant, pour cette
raison, médiatisés, donc connus mais peut-être encore peu compris.
Mais ils sont le plus souvent traités de manière marginale,
périphérique, comme l’illustre le travail consacré par Pierre Bourdieu
au commerce de maisons individuelles 12, ou lorsqu’ils ont été mis au
centre, c’est à propos d’une forme de commerce traitée comme
« exotique » depuis les sociétés européennes et américaines, comme
l’a fait Clifford Geertz à propos du souk de Séfrou 13. C’est-à-dire que
la circulation commerciale des choses, dotées d’un prix, semble
tellement aller de soi, dans la plupart des sociétés dites capitalistes,
qu’elle n’est pas interrogée et demeure dans l’ombre pour les
philosophes, les anthropologues et les sociologues, qui les laissent
sans regret aux gens du marketing, dont ils se tiennent
volontairement à distance 14.
Étudier le commerce des choses nécessite de définir, pour
l’instant à grands traits, ce qui est entendu par cette expression, afin
d’écarter, autant que possible, les malentendus. Par « chose », nous
entendons des formes matérielles et meubles. Nous écarterons donc
le commerce de ce qui est dit immatériel. Quant aux choses
immobilières, elles seront évoquées en référence au modèle de la
mise en valeur des choses meubles. En ce qui concerne ce qu’on
appelle couramment les « services », ceux-ci recouvrent des activités
très diverses qui ne sont supposées prendre leur unité que par
opposition aux « biens ». Toutefois, la circulation des choses ne peut
se faire sans « services », et particulièrement dans l’économie de
l’enrichissement, où la mise en valeur des choses passe souvent par
des « services à la personne ». Nous ne traiterons donc pas des
« services » en tant que tels, mais ce n’est pas pour autant que les
activités que recouvre ce terme ne sont pas prises en compte. Au
contraire, elles jouent un rôle nécessaire à la formation et à la
justification du prix des choses.
On a beaucoup sonné le glas du commerce de ces choses
matérielles, en célébrant l’entrée dans une ère qui serait celle de
« l’immatériel ». L’importance prise par l’économie s’appuyant sur le
numérique et sur la mise en réseau est indéniable. Pourtant, il faut
bien affronter dans le même temps ce paradoxe : alors que le règne
de l’immatériel est supposé être advenu, il n’y a jamais eu autant de
choses matérielles, dont le devenir est devenu un problème en soi,
l’un des grands problèmes écologiques qui existe.
Le commerce des choses 15 se réalise généralement en s’inscrivant
dans le droit : le changement de mains de la chose est contractuel, et
le fait de changer de mains implique un changement de propriétaire.
Commercialiser une chose, c’est modifier la manière dont les
territoires de la propriété sont peuplés. Une telle commercialisation
s’oppose au louage. On pourrait imaginer un monde où une minorité
de propriétaires ne vendraient pas les choses, mais les loueraient à
ceux qui souhaitent en avoir l’usage. Un tel monde serait si
inégalitaire, qu’il ne tiendrait probablement pas longtemps. Nous
pouvons faire l’hypothèse que l’importance prise par le commerce
des choses est une façon d’introduire un peu de stabilité dans le
monde, en donnant l’impression au plus grand nombre que la
propriété d’un petit nombre de choses matérielles permet de donner
un vague sentiment d’égalité, ou tout au moins d’une atténuation des
inégalités. Mais il s’agit là d’une illusion, et qui, de surcroît, est sans
cesse fragilisée. Car le développement de ce qu’on appelle
l’économie immatérielle s’est fait précisément en privilégiant le
paiement à l’accès, soit une logique de louage, et non pas un
changement de propriété. En outre, le droit de propriété le plus
important n’est, lui, que rarement concédé et à un prix qui le met
hors de portée du commun des mortels : il s’agit du droit de
propriété intellectuelle, qui permet notamment de réserver
l’exclusivité de la reproduction d’une chose ou d’en faire payer le
seul accès.
Cette approche par le commerce des choses et la prise en compte
de leur prix conduit à se décentrer par rapport à deux grandes
traditions sociologiques. L’une consiste à traiter les choses en mettant
l’accent sur le travail, et plus largement sur les pratiques
professionnelles permettant leur production, voire leur
commercialisation, ce qui conduit en général à donner un rôle
important à la distinction entre biens et services. L’autre aborde les
choses en tant que signes sociaux de relations entre groupes.
Toutefois, même lorsqu’on tient compte du prix, on pourrait encore,
comme le fait Viviana Zelizer, se centrer sur la manière de payer ce
prix, et faire comme si la forme de la dépense était socialement
marquée, ce qui permettrait de différencier différentes sortes de
monnaies qui définiraient les liens sociaux 16. Bien que la question de
savoir comment on paie le prix des choses, en espèces, par carte
bancaire, par un virement informatisé, etc., ne soit pas sans
importance, elle ne sera néanmoins pas non plus au cœur de notre
étude.
LE CHANGEMENT DE MAINS
Le commerce d’une chose a lieu lors d’une transaction qui a cette
particularité d’être à la fois un événement et une épreuve, à savoir de
faire se confondre le monde, c’est-à-dire ce qui arrive, et la réalité, en
tant qu’elle est construite et qu’elle qualifie ce qu’elle sélectionne du
monde 17. Il s’agit d’un événement dans la mesure où surgissant dans
le monde, le changement de mains d’une chose a toujours un
caractère circonstanciel : j’achète tel stylo à tel endroit, à tel moment,
alors que je ne l’avais peut-être pas prévu, ou j’en achète deux alors
que j’avais prévu d’en acheter un, ou j’achète celui-ci alors que je
pensais acheter celui qui était à côté, etc. Mais, dans le même temps,
la vente étant contractuelle, la chose étant dotée d’un prix, un
changement de propriété se produisant, la transaction est aussi une
épreuve, s’effectuant dans un certain format, internalisant les
circonstances dans une réalité construite.
La chose n’est pas un signe, mais un objet matériel que l’on peut
voir, entendre si on la cogne ou si elle émet un son, comme le tic-tac
d’une montre, humer, comme lorsqu’on respire l’odeur de la colle
d’un livre neuf dont on entrouvre pour la première fois les pages, et
toucher 18. Toutefois, comme c’est le cas pour les signes, dont le sens
s’établit, d’un côté, par rapport à d’autres signes et, de l’autre, par
rapport à une réalité extérieure à laquelle le signe fait référence, la
chose, si on la considère du point de vue de sa valeur, se définit
également par référence à une extériorité. Cette dernière n’est autre
que le manque dont celui qui la recherche est affecté.
Ajoutons que les qualités d’une chose ne se dévoilent pas toutes à
l’épreuve du regard, ni des autres sens. La chose, pour dévoiler ses
qualités, doit être expérimentée et cela non seulement sur le
moment, mais dans une période plus ou moins longue. Dans l’instant
commercial, c’est surtout en prenant appui sur la description que
celui qui la propose fait de la chose qu’on peut espérer en lever
l’ambiguïté. Mais ce dernier peut ne pas être sincère, mentir ou
cacher certaines informations qui échappent aux sens. Il faut lui faire
confiance et, pour lui faire confiance, il faut s’assurer qu’il dit bien la
vérité sur la chose (mais il peut lui-même être sincère et se tromper).
Le commerce des choses est donc confronté à l’incertitude. Cette
incertitude peut porter sur les personnes en interaction ou sur la chose
qui fait l’objet du commerce. Mais le niveau d’incertitude peut être
inégal selon qu’on l’envisage du point de vue de celui qui propose ou
du point de vue de celui qui reçoit. Du point de vue de celui qui
propose, l’incertitude concerne surtout les intentions de celui qui
pourrait se saisir de la chose. Est-il décidé à le faire, et à quelles
conditions ? A-t-il réellement les moyens d’acquitter ce qui lui est
demandé en échange de la chose ? Du point de vue de celui qui
pourrait se saisir de la chose, l’incertitude porte d’abord sur la chose
elle-même. La chose correspond-elle à ce que l’on peut en attendre
ou, autrement dit, est-elle à même de combler le manque qui guide la
recherche ? Cette incertitude se porte indissociablement sur la
personne de celui qui la propose. N’a-t-il pas maquillé la chose afin
qu’elle paraisse préférable à ce qu’elle est en vérité ? Peut-on faire
confiance à ce qu’il en dit, à la description qu’il en donne ? Enfin, est-
il bien le propriétaire de la chose qu’il propose ?
Cette incertitude peut toutefois prendre des caractéristiques
différentes selon que le commerce se fait au loin ou au près, selon la
distinction analysée par Fernand Braudel. Ce qu’on appelle le
commerce de proximité est une situation dans laquelle les personnes
en interaction ont préalablement une certaine connaissance les unes
des autres, soit par expérience directe, soit par réputation, soit en
fonction de leur statut. Ce sont également des situations dans
lesquelles l’objet du commerce est généralement assez bien connu
des uns et des autres ou, si l’on veut, relativement typifié. L’idéal type
en est la place de marché dans des sociétés rurales traditionnelles.
Dans une telle situation, le face-à-face permet à celui qui convoite la
chose de mettre celui qui la lui propose à l’épreuve de différentes
façons. Le commerce de proximité tend ainsi à se régler sur le mode
d’interaction que l’on décrit comme relevant de la pratique 19. Le
commerce mené selon ce mode permettra non seulement de
diminuer l’incertitude sur les personnes, mais aussi de diminuer
l’incertitude sur la chose, c’est-à-dire sur la question de savoir si la
chose a bien une relation référentielle au manque qui conduit à la
rechercher. Sur un mode de ce genre, les propriétés spécifiques des
choses (ce qu’on appelle souvent leur « singularité ») ne sont pas un
obstacle au commerce. Des choses qui se présentent, sous un certain
rapport, comme similaires peuvent se révéler différentes au sens où
l’interaction fera apparaître qu’elles ne font pas référence au même
manque. À l’inverse, des choses qui se présentent comme différentes
peuvent se révéler, finalement, convenir au même manque. On dira
alors qu’une même référence leur a été trouvée, en sorte que l’option
orientée d’abord vers une certaine chose pourra être, finalement,
orientée vers une autre chose. La réussite de ces ajustements dépend
de la compétence que les personnes en interaction vont déployer
dans la situation en vue de parvenir à un accord.
Au contraire, dans le cas du commerce au loin, destinateurs et
destinataires sont les uns pour les autres des inconnus et, a priori,
peuvent être quelconques. La chose elle-même, précisément parce
qu’elle vient de loin, a des chances d’être relativement difficile à
identifier avec justesse par les destinataires. Dans ce second genre de
situations, dont le commerce mondial de choses difficiles à évaluer
constitue le type idéal, la relation, pour aboutir à un accord, doit être
soutenue par des formes qui viennent s’interposer entre ceux qui
proposent quelque chose et ceux qui recherchent quelque chose et
dont les uns et les autres reconnaissent le bien-fondé. Ces formes
émergent souvent depuis les relations pratiques, qui recherchent la
confiance (c’est pourquoi elles peuvent prendre appui sur des
relations familiales ou de communauté 20), mais elles n’ont de chances
de s’imposer de façon efficace et durable que si elles sont soutenues
par des institutions. Sur les ajustements pragmatiques, qui demeurent
toujours présents quand s’instaure une situation de commerce,
l’action des institutions vient greffer une sémantique qui en facilite le
déroulement et qui réduit les coûts consentis pour aller vers un
accord (les coûts de transaction). Les institutions ont également pour
rôle de fixer au moins certaines des qualités des personnes, et surtout
d’établir les droits de propriété qu’elles ont sur les choses, c’est-à-dire
de donner une expression juridique à l’attachement entre choses et
personnes.
Ce faisant, les institutions diminuent l’incertitude toujours
inhérente aux situations de commerce. S’affranchissant du point de
vue qu’adoptent sur les choses des personnes nécessairement situées,
celles-ci prétendent qualifier des choses en soi et les apprécier telles
qu’elles se dévoileraient au regard d’un être sans corps 21. Cette forme
d’énonciation va de pair avec la présentation de garanties qui portent
aussi bien sur les personnes que sur les choses. La personne qui
propose la chose en est bien propriétaire (elle a un titre de
propriété) ; elle possède bien l’identité qu’elle dit être la sienne (elle
a des papiers d’identité) ; quant à la chose, elle peut faire l’objet
d’une description qui correspond effectivement à ses propriétés ou,
au moins, à certaines d’entre elles, et cette description peut, en
principe, être connue de tous. L’action des institutions ne réduit pas
totalement l’incertitude de la situation et l’inquiétude qu’elle suscite,
mais elle tend à les déplacer des personnes entre lesquelles la
transaction s’engage et des choses qui font l’objet de cette transaction
vers les institutions qui les garantissent.
Le rôle principal d’une sémantique est donc, quand on a affaire
au commerce, de stabiliser le sens, c’est-à-dire la valeur relative des
termes et leurs références dans le cas d’une transaction engageant des
paroles. Et, dans celui de transactions engageant des choses, de
stabiliser le rapport entre les choses proposées et d’orienter la
relation référentielle entre certains manques et certaines choses,
c’est-à-dire de proposer un point plus ou moins stable autour duquel
peut osciller leur prix. Ce faisant, les institutions rendent possible une
extension quasi illimitée des aires de circulation en les affranchissant
de l’obstacle de la distance.
Toutefois, la modification importante à la fois des moyens de
production, des moyens de transport, et des moyens de vente et
d’achat via internet a considérablement réorganisé le rapport entre
commerce au loin et de proximité pour un grand nombre de choses,
notamment celles que nous appellerons standard, tandis qu’une telle
distinction se maintient pour certaines choses, telles que des œuvres
d’art. Pourquoi peut-on acheter sans problème un aspirateur ou un
ordinateur sur un site de e-commerce à un prix unique, une montre
en or du XIXe siècle proposée sur un site de vente aux enchères, tandis
qu’aucun collectionneur n’achètera sur ce genre de sites un tableau
de Picasso, du moins telles que ces sociétés de vente sont
actuellement organisées, mais se rendra sur place pour examiner ledit
tableau ou déléguera à un tiers le soin de le voir pour lui avant de
procéder à l’achat ? Il faut, pour pouvoir répondre à cette question,
envisager que les choses ne sont pas mises en valeur de la même
manière, et que ces différentes mises en valeur ont des conséquences
sur la manière de les commercialiser, au loin ou à proximité.
É
LA DÉTERMINATION
PRIX ET MÉTAPRIX
CRITIQUE DU PRIX
Soit des choses circulant en étant associées à des prix, justifiés par
des valeurs. Notre hypothèse est que ces manières de circuler peuvent
être distribuées selon une structure organisant des formes de mise en
valeur en un groupe de transformation.
Nous avons souligné que les choses, pour pouvoir circuler,
devaient être déterminées, c’est-à-dire rapprochées sous un certain
rapport, notamment linguistique. Mais, dans le même temps, elles
sont différenciées. Soit deux choses différentes, mais déterminées de
la même manière, c’est-à-dire relevant de la même catégorie : si elles
ont le même prix, pourquoi acheter celle-là plutôt qu’une autre ? Et si
leur prix sont différents, pourquoi acheter celle-là qui est plus chère
plutôt que celle-ci qui est moins chère ? La structure que nous
proposons devrait permettre de répondre à ces énigmes.
En effet, la structure doit permettre d’établir comment des choses
déterminées comme relevant de la même catégorie peuvent être
comparées en introduisant des différences, mais cela en les inscrivant
dans le temps. C’est pourquoi cette structure doit tenir compte de
deux axes, entre lesquels les choses sont distribuées :
Un premier axe qui permet d’exposer ce que les choses
présentent comme différences.
Un second axe qui organise la manière dont les choses peuvent
être estimées, mais sans que cette estimation puisse être, à
proprement parler, présentée, c’est-à-dire qu’elle inscrit les choses dans
le temps et, plus exactement, dans une incertitude temporelle.
Avant d’aller plus en avant dans le détail de ces deux axes, il faut
dire un mot de ce que nous entendons par « forme ». Les formes
permettent de lier les choses et les perspectives sous lesquelles elles
doivent être envisagées pour être correctement appréciées.
Considérées de l’extérieur, c’est-à-dire depuis un point de vue
surplombant et désengagé, ces formes peuvent être assimilées aux
conventions dont parle l’économie des conventions d’inspiration
constructiviste. Néanmoins, pour que ces formes puissent être
concrètement opérantes dans la pratique des transactions, elles
doivent se situer au point d’indistinction entre les choses elles-mêmes
et les perspectives sous lesquelles elles sont déterminées, ou, si l’on
veut, elles doivent suspendre l’écart entre réalisme et idéalisme, dont
le retour signale toujours l’amorce d’une approche critique. Le rôle
imparti à ces formes, quand elles fonctionnent, c’est-à-dire quand
elles font oublier leur dimension conventionnelle, est, d’une part, de
préciser les différentes perspectives susceptibles d’être adoptées sur
les choses qui circulent par l’échange, et d’en limiter le nombre. Et,
d’autre part, d’en distribuer les applications de façon que ces
dernières puissent être justifiées par des propriétés relevées sur les
choses elles-mêmes. Autrement dit, la chose doit en quelque sorte
prouver d’elle-même que la perspective sous laquelle on la considère
est adéquate de façon à ce que cette perspective n’apparaisse pas
comme purement subjective, c’est-à-dire, dans cette optique, comme
arbitraire.
Cependant, nous n’avons pas la prétention d’explorer, depuis un
point de vue surplombant, toutes les perspectives qui peuvent être
prises sur n’importe quelle chose, comme pour en clore la liste, ce qui
serait d’ailleurs un projet peu convaincant et sans doute irréalisable,
notamment du fait que ces perspectives sont aussi diverses et
changeantes que le sont les contextes sociétaux et historiques dans
lesquels elles sont ancrées et par là que les genres de choses dont elles
facilitent l’échange. Et si l’échange a bien un caractère universel, il
est loin d’être toujours et partout marchand au moins de la même
façon et au même degré.
Mettre l’accent prioritairement sur des formes axées d’une part
sur la différence, d’autre part sur une orientation temporelle, invite à
reconsidérer ce que Lucien Karpik a nommé « l’économie des
singularités 1 ». En effet, nous soutenons l’idée que la circulation des
choses est davantage organisée par leur mise en valeur dans des
formes conventionnelles que par l’opposition entre ce qui serait de
l’ordre du singulier et ce qui serait de l’ordre du sériel. Chacune des
formes constitue, d’ailleurs, une ressource collective à laquelle les
agents peuvent faire référence quand ils doivent s’orienter dans le
monde des objets, c’est-à-dire opérer des distinctions ou rapprocher
des choses, les hiérarchiser, les vendre et les acheter.
Dévoilons maintenant ces formes dans leurs grandes lignes.
Lorsqu’une chose est présentée — ce qui constituera l’axe vertical des
formes dans des graphiques qui apparaîtront plus loin —, elle peut se
rendre descriptible selon deux types de langage : d’une part, celui de
l’analyse (propriétés distinctes, éventuellement mesurables et codées),
d’autre part, celui de la narration (mettant en scène alors des
événements et/ou des personnes). La présentation d’une chose de
manière analytique produit une double hiérarchie entre les choses :
une hiérarchie entre des choses de prix différents, et une hiérarchie
entre des choses présentées analytiquement différemment (par
exemple par l’indication de leur poids, de leur dimension, de leur
durée de vie, d’une notation donnée par une association de
consommateurs, etc.). Si une chose est présentée par une narration,
une tension se crée entre quelque chose d’incommensurable, cette
narration qui n’est pas hiérarchiquement située par rapport à
d’autres narrations, et les prix différents des choses qui, eux, les
organisent hiérarchiquement.
Dans une ontologie dite « naturaliste », une différence entre les
choses et les humains est que l’on a tendance à faire comme si l’on
savait ce dont les choses sont faites, et donc à faire comme si elles
pouvaient toutes faire l’objet d’une présentation analytique, tandis
que les humains seraient dotés d’une puissance infinie. C’est
pourquoi la présentation d’un humain de manière analytique est
critiquée comme étant une « chosification » ou une « réification 2 ».
Toutefois, comme nous le montrerons, une telle théorie rend mal
compte de la façon dont les choses sont mises en valeur, notamment
parce que de nombreuses choses peuvent être associées à des
narrations, et donc à des personnes, et parce qu’elles contiennent,
elles aussi, une part d’incertitude. L’autre tendance, que nous
écarterons aussi, consiste à traiter les choses comme des humains, et
notamment à les doter d’une agentivité ou d’une agence (agency) 3.
Nous maintiendrons, en effet, comme condition nécessaire la division
entre les humains et les choses. Si les choses étaient comme des
humains, il n’y aurait plus de raison de les doter d’un prix. Notre
ontologie suppose qu’il existe des êtres qui procèdent à des échanges,
les humains, et des êtres qui sont échangés, les choses, et qui, pour
être échangeables, même si elles peuvent se dégrader, doivent rester
les mêmes sous le rapport de leur détermination.
Cependant, la présentation des choses par leurs différences, que
cela soit de manière analytique ou narrative, introduit une tension
parmi les choses avec cette condition nécessaire à leur circulation, la
contrainte de détermination. Cette tension a des propriétés
partiellement communes avec la contradiction qui habite la
confection d’êtres humains nouveaux susceptibles de prendre place
dans un collectif déjà constitué, que nous avons analysée ailleurs 4.
Mais dans ce dernier cas, elle prend une forme plus drastique. En
effet le postulant, en l’occurrence le fœtus, doit — première
contrainte — être identifié comme appartenant à l’espèce humaine
(et non, par exemple, comme le rejeton d’un esprit surnaturel ou
comme un monstre) et être attribué à des classes d’appartenance (de
genre, de parenté, etc.), ce qui semble proche de la contrainte de
détermination repérée dans le cas des choses marchandes. Mais, pour
ce qui est des êtres humains, la seconde contrainte, la contrainte de
différenciation, est immédiatement posée à la limite, c’est-à-dire en
tant que contrainte de singularisation. Chaque être humain est par
principe un être singulier, ce que manifeste le fait qu’on le dote d’un
nom qui lui est propre 5. Cette singularité de principe doit être
rapprochée du fait que les êtres humains ne peuvent être dotés d’un
prix et faire l’objet d’un échange marchand dans la perspective d’un
profit, sauf dans le cas de l’esclavage qui tend, pour cette raison
même, à mettre en question leur pleine appartenance à l’humanité 6.
Dans chaque forme, un axe est privilégié, celui de l’analyse ou
celui de la narration, les deux fonctionnant comme un couple
d’opposés. La hiérarchie entre les choses qui ont une présentation
analytique se fait par le plus ou moins grand nombre de différences
entre les décompositions analytiques. On objectera qu’un certain
nombre de choses, que nous appelons standard, et qui sont des
copies, possèdent la même présentation analytique. Comment dès
lors s’organise la hiérarchie analytique ? Il faut introduire ici une
nouvelle distinction, celle entre prototype et spécimen, et que nous
développerons plus loin. Les choses qui possèdent la même
présentation analytique sont des spécimens produits à partir d’une
présentation analytique originelle, celle du prototype. Pour des objets
standard, les différences sont donc supportées par les présentations
analytiques des prototypes.
Si une chose est saisie sous le rapport du temps — qui constituera
l’axe horizontal des graphiques des formes —, sa description contient
une incertitude irréductible : c’est une incertitude qui laisse espérer
que l’appréciation de la chose va grandir avec le temps, ce qui justifie
que son prix dans l’instant immédiat est moins élevé qu’il ne sera, ou
qu’elle diminuera avec le temps, ce qui justifie que son prix est plus
élevé qu’il ne sera lorsque la chose circulera à nouveau. Ces
orientations temporelles guident donc l’estimation de ce que nous
appellerons la puissance marchande des choses, et qui peut se
manifester dans le temps par une perte ou une prise de valeur. Cette
puissance, si elle concerne l’incertitude sur l’avenir d’une chose, est
cependant toujours mise en relation avec son passé. En effet, les
choses qui n’ont pas de passé voient leur puissance diminuer avec le
temps, alors que les choses dotées d’un passé ont des chances que
leur puissance augmente avec le temps.
L’attention aux deux modes de présentation différentielle des objets
(analyse vs. récit) et aux deux orientations temporelles qui guident
l’estimation de leur puissance marchande (perdre de la valeur vs.
prendre de la valeur) permet d’esquisser une combinatoire des
principales perspectives sous lesquelles il est possible d’identifier et de
différencier les objets marchands dans une société de commerce. Ces
perspectives sont associées à des formes de mise en valeur des choses
dont chacune obéit à une logique propre. Elles dessinent également
des espaces marchands qui, s’ils peuvent se recouvrir partiellement,
sont pourtant relativement distincts, en sorte qu’elles contribuent à
structurer le cosmos de la marchandise.
D’une part, ces structures organisent la concurrence en fonction
de règles de commensurabilité ou d’incommensurabilité entre
certains objets (il est raisonnable de comparer le prix de deux
voitures utilitaires neuves de taille similaire, mais il est aberrant de
rapprocher le prix d’une voiture utilitaire de celui d’une voiture de
collection, deux objets qui doivent, pour que justice leur soit rendue,
être considérés sous des perspectives différentes). Ces structures
permettent, d’autre part, d’ouvrir aussi largement que possible le
champ des choses susceptibles d’être transformées en marchandises,
en multipliant les rapports sous lesquels une chose peut être
envisagée dans ce qu’elle a de propre ou, si l’on peut dire, en en
respectant la dignité, tout en la dotant d’un prix. Un processus qui
serait sans limites s’il n’était subordonné au droit, lui-même adossé à
des normes morales et/ou sociales, qui prévaut à un certain moment
du temps et dans une certaine aire d’échanges et dont dépend le
tracé de la frontière toujours disputée et plus ou moins mouvante
séparant ce dont la marchandisation est admise et ce qui est (ou
devrait être) exclu du cosmos de la marchandise, comme, par
exemple, ce qui relève de l’intimité 7.
Ajoutons que cette structuration du cosmos de la marchandise, et
des dispositifs permettant d’en mettre en valeur les objets, est
favorable au commerce pour au moins deux raisons. D’une part, elle
permet de tirer de la vente de chaque chose le profit maximum. Ce
ne serait pas le cas si toutes les choses étaient considérées sous la
même perspective, ce qui aurait évidemment pour effet d’en dévaluer
un grand nombre. Considérée sous la même perspective qu’une
voiture utilitaire neuve, une voiture de collection se verrait reléguée
parmi les véhicules d’occasion de bas niveau et bons pour la casse.
Mais, à l’inverse, une voiture utilitaire neuve ne présenterait pas
grand intérêt et ne pourrait pas être proposée à un prix élevé, si on
l’estimait avec les yeux d’un collectionneur.
D’autre part, ce mode d’organisation structure aussi la
compétence des opérateurs. Il leur fournit des schèmes de perception
et d’évaluation, et des langages de description qui, bien que très
inégalement distribués, peuvent se prévaloir du sens commun dans
son instanciation commerciale, ce qui permet de limiter les
malentendus ou, au moins, de fournir aux acteurs engagés dans des
litiges, qui sont très nombreux dans un monde, celui du commerce,
reposant sur la compétition pour le profit, des arguments vers
lesquels ils peuvent converger pour tenter de mettre un terme aux
différends qui les opposent. Si les choses étaient mises en vente sans
que les acteurs puissent se repérer grâce à un nombre limité de
formes de mise en valeur, ils ne pourraient pas se coordonner, et le
prix des choses étant sans cesse remis en question et négociable, leur
circulation deviendrait limitée, voire impossible. Mais une seule
forme de mise en valeur ne permettrait pas d’espérer tirer le meilleur
profit possible de toute chose. Le fait que la puissance marchande
puisse être négative ou positive permet, en outre, de répartir les
choses selon qu’elles doivent disparaître ou être conservées. S’il n’y
avait qu’une seule puissance marchande, toutes les choses seraient
conduites à disparaître, ou toutes les choses devraient être conservées.
En croisant deux modalités de présentation d’une chose — de
manière analytique ou narrative — avec deux modalités d’estimation
de sa puissance — destinée à décliner ou susceptible de s’épanouir —
nous dessinerons quatre perspectives sous lesquelles les choses
peuvent être envisagées et mises en valeur :
Présentation Présentation
analytique narrative
Puissance marchande Forme standard Forme tendance
négative
Puissance marchande Forme actif Forme collection
positive
PRÉSENTATIONS DE LA CHOSE :
ANALYTIQUE ET NARRATIVE
DE LA REPRODUCTION DES CHOSES
STRUCTURALISME ET CAPITALISME
Capitalisme et marchés
Le rôle de la réflexivité
Les structures de la marchandise
Chapitre V
LA FORME STANDARD
FORME STANDARD
ET PRODUCTION INDUSTRIELLE
PROTOTYPES ET SPÉCIMENS
L’INQUIÉTUDE CRÉÉE
PAR LA FORME STANDARD
DU NÉGOCE DES CHOSES
À LA CIRCULATION DES MARCHANDISES
L’EFFET DE LA STANDARDISATION
SUR LA CONSTITUTION DES FORMES
DE MISE EN VALEUR
ÉCONOMIE MATÉRIELLE,
ÉCONOMIE IMMATÉRIELLE
C’est laid, fit-elle, mais c’est rare. Ces boîtes sont introuvables. Il faut les acheter
sur place. À sept heures du matin Dimitri était à la fabrique. Vous voyez que nous
12
n’avons pas perdu notre temps .
J’éprouvais (dois-je le dire ?) — dit Sylvestre Bonnard le narrateur — quelque
pitié sympathique pour ces opiniâtres collectionneurs. Sans doute j’eusse préféré
voir monsieur et madame Trépof recueillir en Sicile des marbres antiques, des vases
peints ou des médailles. J’eusse aimé les voir occupés des ruines d’Agrigente et des
traditions poétiques de l’Éryx. Mais enfin ils faisaient une collection, ils étaient de la
confrérie, et pouvais-je les railler sans me railler un peu moi-même ?
À
propriétés indispensables pour figurer dans ce genre de dispositif. À
la différence des idées, véhiculées par le langage — écrit ou oral —,
ou encore à la différence d’autres œuvres — telles que les
performances des arts vivants, qui appartiennent au registre de
l’événement (happening) —, les choses possèdent une unicité
matérielle durable rendant aisément possibles leur appropriation par
une personne individuelle ou collective, leur détermination en tant
qu’unités séparées, leur appareillement, leur stockage, leur transport,
et leur échange. Lorsqu’il s’agit de choses anciennes, dont la
production est interrompue et qui ne sont plus protégées par des
brevets, elles peuvent facilement être appréciées pour elles-mêmes
sans considération des droits éventuels de leurs inventeurs.
Les choses qui se trouvent, à un moment déterminé du temps,
insérées dans une collection tombent sous le régime juridique de la
propriété, soit privée (individuelle ou encore collective quand la
collection est possédée par une fondation ou une firme), soit
publique (quand elle appartient à l’État ou encore à une commune
ou à une collectivité territoriale). Il n’existe pas de collection qui soit
« sans maître ». Mais ces choses ne réclament pas le soutien de
fictions juridiques différentes de celles sur lesquelles repose la
propriété en général, exigeant une élaboration plus complexe,
comme on le voit, par exemple, dans le cas de la propriété
intellectuelle. Cela même si certaines choses peuvent, comme c’est le
cas des œuvres d’art 19, relever de différents régimes de propriété
— ordinaire, patrimoniale ou intellectuelle.
Les objets de collection s’échangent et circulent. Cette circulation
suscite la formation de communautés de collectionneurs qui sont
aussi des groupes d’échange. Un collectionneur est rarement le seul à
accumuler un certain genre de choses, et surtout ne pratique jamais
cette activité de façon isolée, hormis certains cas pathologiques ou
quand la réalisation d’une collection est accomplie par un artiste en
vue de mettre en représentation ce genre d’activité. Mais on peut dire
que ce qu’il réalise est de l’ordre d’une métacollection et non d’une
collection à proprement parler.
Il existe certes des acteurs qui accumulent des objets et les
disposent éventuellement les uns par rapport aux autres, cela de
façon solitaire. Mais il s’agit le plus souvent de travaux réalisés par des
personnes qualifiées de déviantes, ou de démentes. Avec le
développement de l’intérêt pour l’art brut, nombre de ces
accumulations ont été récupérées et exposées 20, et certaines ont
acquis une grande célébrité comme le fameux Palais idéal du Facteur
Cheval. C’est sans doute via cet intérêt pour l’art brut que plusieurs
artistes, surtout dans les années 1970, se sont emparés du thème de la
collection, comme activité solipsiste 21. En France, un moment
important du mouvement qui a conduit de nombreux artistes à
s’intéresser au dispositif de la collection a été marqué par l’exposition
organisée à Paris en 1974 par le Musée des arts décoratifs, « Ils
collectionnent… » 22. Dans cette exposition étaient présentées,
notamment, des collections de toupies, de masques à gaz, de sifflets,
de lunettes, de briquets, de couteaux, de pierres, de sables, de stylos,
de pipes, d’outils, de capsules de bouteilles, d’ex-voto, d’interrupteurs
et de prises de courant, de fèves des Rois, etc., le catalogue recensant
au total soixante-dix-neuf genres de collections différents, soit ce que
l’on peut appeler une collection de collections.
Parce qu’elles s’échangent, les choses de collection sont des biens
économiques auxquels, quand elles changent de mains, échoit un
prix. Lorsqu’un objet de collection est la propriété de l’État, il peut
être inaliénable (comme c’est le cas en France). Il lui est néanmoins
attribué un métaprix qui est son prix d’assurance (estimé lors de
l’entrée d’un objet dans une collection, ou de son prêt pour une
exposition). Un objet de collection qui serait sans prix est une entité
inexistante. Mais les choses de collection peuvent aussi être transmises
par héritage, ou faire l’objet d’un don ou d’une dation (c’est-à-dire
d’un don à un organisme d’État en échange d’une exonération
fiscale lors d’une transmission). Les collections publiques, composées
de choses acquises par achat, par donation ou par dation (et parfois
par extorsion ou par confiscation), n’ont cessé de s’enrichir en
intégrant, soit des choses venues de collections personnelles, soit des
collections personnelles déjà constituées dans leur totalité. Mais, une
fois gardées par des institutions publiques, les choses acquises, si elles
ne peuvent être remises en vente, peuvent pourtant se trouver
reléguées dans des réserves, mises de côté, voire oubliées, comme le
seraient des déchets au fond d’une cave, qu’elles figurent ou non
dans des inventaires, souvent inachevés.
Soustraites à l’échange, ces collections publiques n’en conservent
pas moins un rôle économique dont l’effet s’exerce sur l’ensemble du
champ du collectionnable. Pour saisir la dimension économique du
dispositif de la collection, il faut donc surmonter la distinction entre
le privé et le public. Il faut considérer ensemble les entreprises
d’accumulation individuelles (souvent décrites, ou décriées, dans les
termes du caprice, de la marotte ou de la manie) et les grandes
institutions étatiques de constitution et de conservation d’un
patrimoine qualifié de national, voire de mondial.
Du côté des coûts, la forme collection n’invoque pas
prioritairement le temps de travail et les coûts de production pour
justifier le prix des objets contrairement à ce qui se passe dans une
économie industrielle. Mais elle doit néanmoins intégrer d’autres
coûts, qui sont loin d’être négligeables et qui sont les coûts de
conservation, c’est-à-dire non seulement les coûts de stockage et
d’entretien des objets mais aussi ceux afférents à leur assurance et à
leur restauration.
N’importe quelle chose peut être insérée dans une collection à
condition qu’on puisse la référer à un principe de totalisation. Rien
de ce qui a une forme (que cette dernière soit attribuée à la
« nature » ou soit le résultat d’une intervention humaine) et qui
présente des variantes par rapport à d’autres formes susceptibles
d’être considérées dans une optique sérielle n’est donc, a priori, non
collectionnable. Toutefois, le vaste domaine du collectionnable, pris
dans son ensemble, est composé de champs comportant des choses
dont la valeur est jugée très inégale, comme en témoignent les prix
sans commune mesure auxquels elles sont négociées. Soit, d’un côté,
des séries de choses peu anciennes, assez facilement accessibles et
relativement peu coûteuses, même si elles sont collectionnées depuis
un certain temps et par un grand nombre de personnes et, de l’autre,
des séries de choses difficilement accessibles et très coûteuses. Les
amateurs de collections, bien qu’ils reconnaissent facilement que
toutes les collections ont quelque chose en commun, et que tous les
collectionneurs sont faits d’une même étoffe, quels que soient leurs
objets de prédilection, s’entendent pour distinguer les « belles
choses » ou les choses « exceptionnelles » et les choses « ordinaires »
ou « banales », voire « triviales ». Ils ont tendance ainsi à justifier les
prix très inégaux que les choses atteignent dans les échanges, par des
qualités qui seraient intrinsèques aux choses mêmes et qui, par
conséquent, ne dépendraient pas de l’activité des collectionneurs (un
peu comme les opérateurs sur les marchés financiers quand ils
évoquent la « valeur fondamentale » des actions, qui leur serait
inhérente, pour l’opposer au prix que ces mêmes actions peuvent
atteindre dans des phases spéculatives).
OBJETS DE COLLECTION
À
illimitées ou ouvertes. À des choses accumulées on peut, sans fin,
ajouter d’autres choses auxquelles on reconnaît un genre de
similitude. Mais l’ajout par similitude peut susciter une accumulation
de choses de plus en plus divergentes, parce que la ressemblance est
disséminée de proche en proche, par exemple en fonction de l’ordre
dans lequel l’intérêt se porte sur une chose, puis sur une autre
(comme dans ces jeux d’enfants qui procèdent par associations de
sons, du type « marabout… bout de ficelle… selle de cheval, etc. »).
Dans ce genre d’accumulations, c’est chaque fois en tenant compte
de propriétés qui peuvent être relativement différentes que s’établira
le rapprochement entre les choses élues. Mais plus le jeu des
glissements d’une propriété vers une autre se donnera libre cours,
plus l’accumulation dans son ensemble se rapprochera du tas
(comme dans ces étals de brocanteurs où figure un peu tout et
n’importe quoi).
Les objets figurant dans une même collection doivent présenter
les uns par rapport aux autres des différences systématiques. Pour que
l’on se trouve en présence d’une collection, il faut donc que les
choses, rapprochées selon une certaine similitude ou ayant un certain
air de famille, présentent entre elles des différences susceptibles de
les distinguer, mais aussi que ces différences n’aient pas une ampleur
telle qu’elles en viennent à écraser les similitudes entre les choses
rassemblées. La bonne forme vers laquelle tend la collection est donc
celle d’une accumulation de petites différences entre des choses qui,
considérées, en quelque sorte, de plus loin, peuvent être aussi
envisagées dans leurs similitudes. Cette forme est instable. Si les
différences entre les choses sont trop importantes, la collection
régresse vers la forme tas du premier genre (le fatras). Mais si elles
sont trop indiscernables, la collection tend à se rapprocher de la
forme tas du second genre (le stock). On peut le comprendre par
analogie avec la cartographie qui, selon l’échelle adoptée, représente
les contours d’une île sous la forme d’une ligne continue ou
hachurée.
Les différences entre les choses qui figurent dans une même
collection doivent pouvoir être organisées sous la forme d’un système
de différences pertinentes. La forme collection dessine ainsi un
certain cadre ontologique au sein duquel une pluralité d’entités, a
priori indéfinie, est ordonnée par leur relation à un principe directeur
qui, en se réalisant dans leur rapprochement, estompe leur relation
aux autres choses du monde, d’ailleurs, généralement, éloignées de
l’environnement physique où on les place. Elles se trouvent donc
détachées d’un reste et mises en perspective dans leurs relations les
unes aux autres. Du même coup, leurs différences par rapport à ce
reste tendent à s’estomper, tandis que les différences qui néanmoins
les séparent doivent être rendues explicites et faire l’objet d’une
description. Or cette description ne peut prendre en charge toutes les
différences entre les choses rassemblées, qui sont toujours
hétérogènes et excédentaires. Le travail d’interprétation consiste
donc à faire la part entre plusieurs genres de différences. Certaines
d’entre elles ne sont pas relevées. D’autres sont mises sur le compte
de la contingence et traitées comme des défauts accidentels, ayant un
caractère individuel. D’autres, enfin, sont jugées pertinentes et
affectées d’un certain gradient de fermeté et de stabilité. Elles
peuvent être notifiées par un terme, de façon à ce que la présence de
la différence ainsi spécifiée puisse être ré-identifiée sur un nombre, a
priori indéfini, de choses susceptibles d’en être les supports.
La relation entre, d’un côté, ce que nous avons appelé le principe
directeur (ce qui spécifie quel genre de choses est accumulé dans la
collection) et, de l’autre, les différences jugées pertinentes sous un
certain principe directeur peut se révéler variable. Ce que nous avons
appelé le principe directeur n’est jamais qu’une différence parmi
d’autres, placée, pour un temps, dans une position permettant
d’assurer la clôture du collectionnable. Ainsi, pour ne prendre qu’un
exemple très simple, la poste aérienne peut être le principe directeur
d’une certaine collection de timbres dans laquelle les différences
entre pays seront traitées comme des différences pertinentes. Mais si
l’on prend comme principe directeur tel ou tel pays, c’est alors la
différence entre poste par voie terrestre et poste aérienne qui
deviendra pertinente. Enfin, les différents genres de différences que
l’on vient d’établir n’ont rien de fixe. Un trait passé jusque-là
inaperçu peut devenir une différence pertinente. Des différences
jugées pertinentes peuvent cesser d’être prises en compte ou être
assimilées à des défauts, etc. C’est dire que les conventions selon
lesquelles s’organise un certain champ du collectionnable, et leur
pérennité, dépendent avant tout des actions des opérateurs, de
l’ancienneté de ce champ, des rapports de force qui s’y manifestent,
de la présence ou non d’institutions spécifiques et surtout, sans
doute, du nombre des échanges et de leur niveau en termes de prix.
Conventions et échanges sont dans une relation circulaire. Le rôle
principal de ces conventions est de faciliter la formation d’accords
concernant l’appréciation des choses dans les circonstances de
l’échange. Mais, en même temps, ces conventions se forment et se
durcissent au gré des échanges effectivement réalisés.
Quand se sont mis en place des patterns organisant un certain
champ du collectionnable (ce qui n’est pas toujours le cas, surtout si
le champ en question est émergent), les accumulations d’objets
auxquelles procèdent les opérateurs se règlent sur une représentation
plus ou moins partagée de la totalité qui serait celle de la collection
une fois achevée. Il convient donc de distinguer les totalisations
objectales, celles auxquelles procèdent les différents accumulateurs, de
la totalité idéelle, qui, même si elle n’est sans doute jamais
complètement réalisée par personne, en vient à constituer le point de
fuite en direction duquel les différentes accumulations cherchent à
s’orienter. C’est par le truchement des interactions au sein d’une
communauté, qu’elle soit durablement établie ou encore en
formation, que se met en place le système des principes de
rapprochement et des différences pertinentes susceptibles de réguler
par référence à des conventions partagées des entreprises dispersées
dont chacune est éprouvée, à juste titre, comme personnelle, et
même comme singulière. En effet, la constitution d’un champ de
choses collectionnables, au sein duquel se développe une pluralité de
collections systématiques, suppose que les accumulations
individuelles, qui doivent certes beaucoup au hasard des rencontres, à
la diversité des goûts, voire aux fantaisies propres à chaque
collectionneur, se régulent néanmoins par référence à une collection
idéelle. Une collection idéelle comprend donc la série complète des
objets soumis à un même principe de rassemblement, distingués les
uns des autres par le fait qu’ils sont porteurs de différences jugées
pertinentes, selon des modalités qui sont elles-mêmes d’ordre
conventionnel.
Dans un format de ce type, une accumulation donnant lieu à une
collection réglée par référence à une totalité idéelle ne contient pas
seulement des choses (si c’était le cas, elle se distinguerait
difficilement d’un tas). Une collection proprement dite comprend
trois genres d’entités. Il s’agit d’abord nécessairement de choses. Mais
il s’agit aussi, deuxièmement, de différences, et l’on peut même aller
jusqu’à dire qu’une collection est avant tout une collection de
différences, même si ces différences ne sont présentables et,
notamment, ne se livrent au regard qu’en tant qu’elles se trouvent
déposées sur des choses. Envisagées sous cette optique, les choses
importent moins pour elles-mêmes qu’en fonction des différences
dont elles sont le support. C’est ainsi que deux choses, caractérisées
par le fait qu’elles sont les supports des mêmes différences
pertinentes, constituent, dans la logique de la collection, des doublons,
en sorte que l’une de ces choses, jugée alors en excès, peut être sortie
de la collection et, issue fréquente, être échangée contre une chose
manquante, c’est-à-dire contre une chose présentant des différences
qui ne figurent pas encore dans telle collection, en tant que
totalisation objectale. Ajoutons que si différentes choses porteuses de
différences pertinentes peuvent se trouver diversement appréciées et
s’échanger à des prix très inégaux, les différences constitutives d’un
certain champ du collectionnable ont toutes un même poids.
Une collection, en tant que totalisation objectale, comprend aussi
un troisième genre d’entité, que l’on peut désigner par le terme de
manque. Il s’agit de différences, pertinentes dans le système de la
collection idéelle mais dont les choses qui les portent ne figurent pas,
ou pas encore, dans telle ou telle collection en tant que totalité
objectale 25. Chacun des collectionneurs qui opère dans un certain
champ du collectionnable, s’orientant par référence à une même
totalité idéelle, cherchera à combler ses manques, c’est-à-dire à
s’approprier des choses nouvelles sur lesquelles sont déposées
certaines différences pertinentes qui ne sont pas présentes sur les
choses qu’il possède déjà. Dire que toute collection est composée à la
fois de choses porteuses de différences et de manques signifie que des
choses qui font défaut sont toujours présentes, au sein des collections,
mais, précisément, au titre de manques. Il s’ensuit que l’activité des
collectionneurs est, au premier chef, guidée par le souci de combler
ces manques. C’est parce qu’ils sont habités par ce souci que les
collectionneurs s’engagent dans l’échange.
Pour le collectionneur, ces manques peuvent être assez précis, au
sens où sont déjà identifiées les choses sur lesquelles ils figurent,
même s’il est difficile de les atteindre et de les incorporer à la
collection en cours. Mais ils peuvent aussi avoir une présence
représentationnelle relativement incertaine. Leur existence peut,
parfois, n’être que postulée (comme lorsque l’on parle, en
paléontologie, de « chaînon manquant »). Ils sont alors à la fois
suffisamment hypothétiques pour que les choses sur lesquelles ils sont
susceptibles d’être figurés puissent faire l’objet de recherches,
souvent longues et incertaines, et pressentis avec une assurance
suffisante pour orienter les recherches dans certaines directions
plutôt que d’autres. Dans un cas comme dans l’autre, c’est la
dynamique même de la collection, guidée par les contours de la
totalité idéelle en formation que chaque totalisation objectale
contribue à préciser, qui oriente la recherche.
Chaque collectionneur doit donc, pour poursuivre son
accumulation, conjuguer deux états d’esprit bien différents. D’un
côté, il doit se mettre en quête de choses nouvelles dans la disposition
d’esprit sans préjugés ou « ouverte » de quelqu’un qui est prêt à
accueillir et à acquérir (quand il « tombe dessus ») quelque chose
dont la pertinence aurait pu lui échapper, comme elle avait échappé à
d’autres, parce qu’elle n’avait pas été, jusque-là, répertoriée par
référence à la totalité idéelle. Mais, d’un autre côté, il doit orienter
ses choix, en priorité, vers les choses susceptibles de combler des
manques au sein de la collection qu’il a entreprise, ce qui suppose
qu’il se guide par référence aux contours d’une totalité idéelle qu’il
contribue ainsi à tracer. Lorsqu’ils parlent de ce qui les meut, les
collectionneurs confondent généralement ces deux orientations en
les saisissant dans un même idiome qui est celui du « désir », entendu
comme une sorte de pulsion qui s’emparerait d’eux et les guiderait,
de façon quasi involontaire, vers des objets qu’il leur faudrait acquérir
« à tout prix ». Or cette sorte de subjectivisation du mouvement qui
les anime laisse de côté le fait qu’ils sont surtout attirés par des
manques, c’est-à-dire par des entités qui, tout en étant absentes, ont
néanmoins un mode d’être objectif, puisque les objets auxquels elles
correspondent figurent dans le pattern de la collection idéelle. Ce
n’est donc pas dans leur subjectivité, c’est-à-dire dans une intériorité,
que leur « désir » s’enracine, mais dans la disposition des états de choses
auxquels ils sont confrontés.
Les champs du collectionnable peuvent être labiles, surtout s’ils
sont récents et portent sur des objets très accessibles et peu coûteux,
ou, au contraire, être stabilisés et instrumentés, soutenus par des
catalogues, des experts, des associations, etc. Mais ils sont rarement
strictement institutionnalisés au sens, notamment, où leurs contours
et leurs fonctionnements feraient l’objet de stipulations juridiques ou
seraient placés sous le contrôle de l’État. Les institutions peuvent
avoir à charge de statuer sur l’authenticité des choses, c’est-à-dire sur
leur attribution, de façon à distinguer les originaux des copies ou des
faux. Mais il ne leur appartient pas de dire ce qu’il en est et,
indissociablement, ce qu’il devrait en être, de la façon dont est
organisée telle ou telle collection. Ou, pour le dire autrement, un
certain champ du collectionnable et le système des principes
directeurs, et des différences sur lequel il repose, ne sont pas codifiés,
c’est-à-dire adossés à des instructions écrites et à des définitions
prétendant à une autorité juridique. Leur acceptabilité — comme
dans le cas des dialectes, par opposition aux langues nationales
stabilisées sous l’autorité de grammairiens — dépend donc surtout de
la reconnaissance tacite que leur accordent ceux qui participent aux
échanges. Et de leur capacité à maintenir des terrains d’entente
malgré les légers déplacements, de proche en proche (surtout
spatiaux dans le cas des dialectes et temporels dans celui des
collections), qui ne cessent de modifier leurs interactions.
É
SCHÉMA STRUCTUREL DE LA FORME COLLECTION
L’UTILITÉ DE L’INUTILE
« Toutes les réponses aux questions ayant été précisées selon les tranches d’âge,
on remarque, d’une manière générale, que plus les sondés sont jeunes, mieux ils
analysent et “vivent le luxe”. L’exemple suivant est très révélateur :
En achetant un produit de luxe, vous avez pensé “j’ai fait une folie” : moins de
24 ans : 14 % / plus de 65 ans : 31 %.
“Je me suis fait plaisir” : moins de 24 ans : 53 % / plus de 65 ans : 16 %.
Les gens les plus âgés ressentent encore une certaine culpabilisation ; les plus
jeunes n’ont — à l’évidence — aucun complexe vis-à-vis du luxe qui rentre dans le
cadre des achats d’impulsion. »
Espagne
Médium République Pologne Russie, Mexique,
tchèque Turquie Brésil
Bas Inde Chine,
Indonésie
Égalitaire Presque Presque Inégalitaire
égalitaire inégalitaire
Distribution des revenus
É
LA CONTRADICTION DE L’ÉCONOMIE
DE L’ENRICHISSEMENT
É
SCHÉMA STRUCTUREL DE LA FORME TENDANCE
LES CONTRAINTES ÉCONOMIQUES
DE LA FORME TENDANCE
É
l’industrie du luxe, est en rapide progression aux États-Unis, en
Europe mais aussi à Taïwan et au Japon. Toutefois, le risque pour les
marques qui tirent parti de la forme tendance, surtout quand elles se
rattachent à l’univers du luxe, est, si elles cherchent à étendre leur
aire de distribution pour bénéficier à la fois de marges importantes
sur chaque unité vendue et d’un accroissement du nombre d’unités,
de se trouver ramenées dans le champ de la production standard et
de voir diminuer les profits qu’elles tirent de leurs différences. Ce fut
par exemple le cas quand, dans les années 1970, des marques de
haute couture, comme Dior et surtout Pierre Cardin, ou en Italie,
Valentino, utilisèrent le procédé des « licences » pour se lancer dans
la distribution de « produits dérivés », portant leur sigle, produits
parfois proches de leur « cœur de métier » (comme des bas ou des
parfums) et parfois fort éloignés (comme des lunettes ou des
briquets), ce qui eut pour effet d’éroder leur prétention à
l’exceptionnalité 24.
L’objet tendance a rarement l’identité et la stabilité, reposant sur
une assise juridique, qui caractérisent le prototype dans la forme
standard, et les différences qui font sa spécificité (les dernières
différences) doivent pouvoir être réappropriées, et/ou réinterprétées,
quand bien même elles seraient protégées par des brevets ou des
dépôts de modèles, par des confectionneurs qui les déposent sur des
objets meilleur marché fabriqués en grande série. La tendance est de
l’ordre du style qui, comme on le voit dans les domaines de la création
artistique ou littéraire, peut être adopté par tous ceux qui sont en
mesure d’en percevoir l’intérêt et la nouveauté et de s’en inspirer
pour engendrer des variantes en nombre, a priori, illimité, sans
tomber pour autant sous l’accusation de « plagiat ». Ainsi, par
exemple dans le cas de la mode, un « style gothique » sera caractérisé
par « un faisceau d’influences diverses » comprenant « un assemblage
de matières (le velours, la dentelle), de couleur (le noir), de motifs
(le tartan d’origine écossaise) et des références culturelles à d’autres
mouvements tels que le punk ou la new wave 25 ». C’est d’ailleurs parce
que les styles peuvent être facilement imités que la durée de vie active
des tendances est de courte durée, ces dernières devant sans cesse
être modifiées par les concepteurs de tendances afin de prendre de
court les efforts déployés par des concurrents pour s’en saisir, en les
adaptant aux moyens de production dont ils disposent et surtout au
prix auquel ils entendent les proposer en fonction du seuil
d’acceptabilité des publics visés. Aussi, chacun des styles portés par
une tendance doit-il devenir plus ou moins démodé avant même qu’il
ne soit réapproprié par des marques dont le profit dépend du
nombre d’exemplaires vendus et qui, de ce fait, entendent le rendre
accessible à la masse des demandeurs potentiels.
Les grandes marques qui tablent sur la tendance profitent
toujours, au moins en début de processus, d’une rente de différence.
Mais cette dernière tend à s’estomper quand la production s’accroît
(zone B du schéma) et que le style qui fait la tendance est repris par
de petites entreprises disposant d’une grande flexibilité favorisant des
adaptations rapides, comme ce fut le cas, pour la mode, dans le
quartier du Sentier à Paris dans les années 1980, selon des modalités
reprises aujourd’hui sous une forme industrielle par des circuits de
distribution globaux dépendant de grandes firmes comme Zara, H &
M ou Benetton, nées dans les districts novateurs de la troisième
Italie 26. Mais les marques sont aussi, dans le même temps, confrontées
à l’apparition de nouvelles différences pertinentes déposées sur des
choses existant sous forme de modèle ou réalisées en très petite série
par des créateurs de tendances (zone A du schéma).
Du fait de la rapidité des cycles de distribution, la forme tendance
génère, plus encore que ce n’est le cas de la forme standard, une
quantité énorme de déchets. On pourrait même dire qu’elle marche
aux déchets, puisqu’il appartient à sa logique de rendre démodées
(« importables » dans le cas des vêtements) des choses qui, sous le
rapport de la fonctionnalité et de l’usage, pourraient parfaitement, et
pour longtemps encore, donner satisfaction à leurs utilisateurs. C’est
la raison pour laquelle la forme tendance a pu devenir le symbole du
gaspillage dont la « société de consommation » est accusée d’être
responsable, et la principale ligne de mire des critiques qui lui sont
adressées.
Dans le cadre d’une économie où la forme tendance joue un rôle
important, le travail incorporé à la chose se décompose en deux
fractions très différentes. Premièrement, un travail de confection qui
peut être dans une large mesure externalisé dans les pays à bas
salaires, selon des procédures proches de la fabrication industrielle
d’objets standard, ou même, comme on le voit dans le cas des
vêtements fabriqués dans les pays disposant d’une main-d’œuvre
travaillant dans des fabriques gérées de manière quasi esclavagistes
(comme c’est le cas du Bangladesh 27) d’une façon qui évoque la
proto-industrialisation des sociétés occidentales 28. Deuxièmement, un
travail de détermination des différences qui feront la tendance puis
d’exploitation de ces différences, c’est-à-dire de production des
manques que ces choses viendront combler. C’est la raison pour
laquelle, dans les pays où sont basées les firmes qui occupent le centre
de ces économies, le travail dit « immatériel » peut jouer un rôle
prépondérant, entretenant la croyance, largement illusoire, selon
laquelle ces sociétés seraient devenues « postindustrielles ».
Les travailleurs de la tendance doivent, en effet, avoir des
caractéristiques qui les prédisposent à mener à bien le genre de
tâches pour lesquelles ils sont payés. Ils doivent, pour la plupart
d’entre eux, avoir reçu une formation universitaire à la fois dans le
domaine de la gestion et du commerce et dans celui de la littérature,
du goût ou des arts. Mais ils doivent également disposer d’atouts d’un
autre ordre qui, étant corporels ou incorporés, peuvent difficilement
être qualifiés d’« immatériels », car les corps humains ne sont pas
moins dépendants de l’ordre de la matière que ne le sont les choses,
telles que la jeunesse, la beauté 29 ou les bonnes manières. C’est une
des raisons pour lesquelles ils sont souvent issus de l’ancienne
bourgeoisie entrepreneuriale ou des « capacités », voire de la
noblesse. Ils doivent surtout vivre dans des lieux et des milieux où de
nouvelles tendances ont des chances d’émerger. C’est, par exemple,
la raison pour laquelle les personnes hautement qualifiées employées
par les grandes firmes vivent plutôt dans les ensembles confortables
qui jouxtent les quartiers d’affaires quand ils sont spécialisés dans la
gestion, la finance ou l’informatique, mais plutôt dans les quartiers en
voie de gentrification, particulièrement, à Paris, dans les quartiers du
nord ou de l’est de la métropole, quand leurs tâches professionnelles
sont plutôt orientées vers des questions de goût, de mode, de design,
ou de communication 30. Ces « tendanceurs » doivent en effet évoluer
dans un environnement où ils peuvent sentir la tendance pour ensuite
s’en saisir et la mettre en forme de façon compatible avec les
possibilités organisationnelles et financières des firmes qui les
emploient. C’est aussi la raison pour laquelle ces dernières cherchent
à renouveler leurs collaborateurs en puisant continuellement parmi
les plus jeunes, supposés porter en eux la tendance de demain.
Si l’on se tourne maintenant du côté des profits, on observe des
cycles de profits qui accompagnent les migrations souvent très rapides
des différences qui font tendance. Dans la zone A du schéma, la
marge bénéficiaire peut être très importante. Mais elle est aussi
tributaire d’aléas qui peuvent être eux-mêmes de grande ampleur. Il
peut s’agir premièrement d’une incertitude radicale (comme c’est
aussi le cas dans les mondes de l’édition 31 ou du cinéma) quant à la
réussite potentielle des nouvelles différences introduites qui peuvent
ne pas être adoptées et ne pas faire tendance. La gestion de cette
incertitude dépend elle-même, pour une part, de la qualité de
l’estimation qui est faite du cycle de la tendance. Une nouvelle
différence peut ne pas être une aubaine parce qu’elle est introduite
trop vite, alors que la productivité des différences antérieures n’est
pas encore épuisée, ou trop tard, quand d’autres différences
proposées par des concurrents ont déjà pris le dessus.
Mais il peut s’agir aussi d’une estimation incorrecte des
disponibilités de revenus des riches du monde entier et des usages
qu’ils sont disposés à faire de leur argent. C’est ainsi, par exemple,
que la campagne anticorruption menée par les autorités chinoises en
2013-2014 a pu faire chuter d’environ 30 % la vente en Chine des
parfums et des spiritueux vendus sous la marque « France ». Dans le
cas des industries du luxe vendant des produits dont la mise en valeur
repose, pour une part importante, sur la forme tendance, la nécessité
de faire face à cette incertitude est une des raisons, d’une part, de la
concentration et de la financiarisation croissantes de ces filières et,
d’autre part, de leur enracinement familial. D’un côté, les marques
doivent être adossées à des groupes disposant de ressources
financières puissantes pour soutenir les coûts des stratégies
d’obsolescence provoquée, pour faire face aux échecs que rencontre
le lancement de nouveaux produits et pour tâcher de contrôler les
réseaux de distribution malgré les pertes possibles 32. D’un autre côté,
l’exigence de flexibilité, tirée par la nécessité de prendre des
décisions stratégiques rapides, favorise une forme d’intégration
familiale qui garantit la cohésion et la constance d’une autorité se
présentant comme collégiale 33. Ces structures familiales sont aussi
une des raisons pour lesquelles l’industrie du luxe s’est
particulièrement développée en Europe car elles permettent une
solidarité capable de supporter des pertes plusieurs exercices de suite
avant de réaliser des bénéfices importants, à la différence
d’actionnaires exigeant un profit immédiat et constant.
Plus généralement, une économie dépendant surtout de la forme
tendance a un caractère parasitaire par rapport aux économies
directement industrielles, fondées sur l’exploitation du travail ouvrier.
Sa prospérité dépend d’une multiplicité de facteurs globaux qu’elle
peut difficilement contrôler et même estimer. La relation à
l’incertitude est, dans ce type d’économie, à la fois au principe de
profits qui peuvent être considérables, quand une opportunité
tendancielle a été saisie avant qu’elle ne le soit par des concurrents, et
de pertes importantes, quand la possibilité d’exploiter rapidement
une nouvelle tendance a été mal estimée.
Enfin, la nécessité de produire un flux constant de marchandises
différenciées, et d’introduire sans cesse de nouvelles différences à
succès, en intervenant dans un champ très tendu de concurrence
pour l’affirmation et la marchandisation de la dernière différence
appréciable, met les firmes dont la prospérité et même la survie
reposent sur la forme tendance dans une tension permanente. Elles
sont condamnées à être le plus flexible possible, pour faire face aux
incertitudes dont dépend le profit. Cette tension ne concerne pas
seulement les investisseurs. Elle est pour une grande part répercutée
sur ceux qui assurent le travail de création ou d’exploitation des
tendances dans les pays où le cœur des firmes tendance est implanté.
Ces collaborateurs indispensables sont largement condamnés à
occuper des emplois passagers et précaires, quand ils ne sont pas free-
lance ou auto-entrepreneurs, la masse salariale constituant, dans ce
type d’économie, la principale variable d’ajustement permettant aux
firmes de faire face aux aléas dont dépendent à la fois leurs succès et
leurs échecs.
Pour savoir, il faut d’abord voir. Mais cela ne suffit pas pour lancer un prix :
même si je tiens un vase de Daum, une statuette en ivoire ou un violon, son prix, à
mes yeux, dépend de plusieurs critères. Est-ce le prix auquel je l’achèterais à la
chine ? Le prix auquel je l’achèterais en salle des ventes ? Ou encore, le prix auquel
je le vendrais ? Et dans ce cas, où ? Sur le trottoir des puces de Vanves, au marché
Biron à Saint-Ouen, au Village suisse, au Louvre des Antiquaires, au Carré Rive
18
Gauche ?
É
SCHÉMA STRUCTUREL DE LA FORME ACTIF
IV
À qui profite le passé
Chapitre XI
LE PROFIT DANS LA SOCIÉTÉ DU COMMERCE
CONCURRENCE ET DIFFÉRENCIATION
Les analyses qui, depuis le XIXe siècle, ont défendu l’idée d’une
coupure historique marquée par le développement de ce qu’elles ont
appelé « le capitalisme » caractérisé par l’accumulation illimitée
— non par la guerre ou par la rapine mais par « des moyens
formellement pacifiques », comme dit Max Weber — de capital qui,
en circulant, se concentre entre les mains d’un nombre limité de
personnes, soit individuelles, soit collectives comme le sont, par
exemple, les sociétés par action, ont cherché, en priorité, à expliquer
la possibilité du profit. Ces analyses ont en commun d’avoir jugé
insuffisantes les explications par la division du travail, la
rationalisation de la production et du commerce et la nécessité de
rémunérer le capital dans une économie concurrentielle faisant
intervenir des agents autonomes en interaction dont chacun
chercherait à maximiser ses intérêts par le truchement des échanges.
Elles ont considéré, en effet, que ces processus ne permettaient pas
de comprendre comment le capital pouvait s’accumuler au sein de
centres de profit et entre les mains des personnes qui les dirigent et les
possèdent. En effet, la multiplicité des échanges, dont chacun est
commandé par la rencontre entre une offre et une demande, et qui
ont un caractère complémentaire du fait de la division du travail,
devrait avoir pour conséquence de neutraliser à terme, dans une aire
donnée, les avantages momentanément acquis par chacun des
partenaires en interaction 1. Ces analyses ont donc toutes une
dimension critique au sens où elles mettent l’accent sur les asymétries,
de nature juridique, dues à la propriété du capital et à sa transmission
par des lignées, que cette transmission ait une base familiale et repose
sur l’héritage, ou que, prenant une forme organisationnelle, politique
ou réticulaire, elle oriente les capitaux vers les centres de profit où ils
s’accumulent sans être redistribués.
De nombreuses interprétations ont été proposées pour expliquer
le profit, notamment en mettant l’accent sur l’innovation et sur les
qualités de l’entrepreneur (Schumpeter) 2, sur des effets de
monopole visant à limiter la concurrence (Chamberlin) 3, sur l’action
en situations d’incertitude comportant des facteurs non
problématisables (Knight) 4 ou encore sur l’accès à des positions de
pouvoir d’où la concurrence peut être paralysée (Veblen) 5. Mais,
dans le champ des interprétations du profit, nous retiendrons
particulièrement deux analyses qui ont pour particularité, pour ce qui
est de la première, de mettre l’accent sur la valeur et, pour ce qui est
de la seconde, sur les prix. L’une et l’autre cherchent à comprendre
comment l’échange d’une marchandise peut générer un profit,
inscrit en termes comptables dans le bilan d’un centre de profit, c’est-à-
dire objectivé par la marge, qui peut être positive, négative ou neutre,
séparant l’équivalent en monnaie de cette marchandise entre deux
bilans.
Pour schématiser la première explication, nous prendrons appui
sur Salaires, prix et profits, un texte de Marx qui, étant destiné à un
large public, la résume en termes simples et lapidaires. Elle a pour
particularité de se centrer sur le travail humain qui doit être dépensé
pour qu’une marchandise acquière une forme sous laquelle elle
puisse être échangeable et met l’accent sur la possibilité d’une plus-
value générée par l’exploitation d’un travail non payé (un surtravail),
c’est-à-dire sur une plus-value travail. La seconde se concentre sur
l’opération même de l’échange. Elle met l’accent sur la différence
entre le prix auquel une marchandise a été payée et le prix auquel
elle est vendue. Mais, pour que cette différence ne se neutralise pas
au cours d’échanges successifs entre des entités interdépendantes, il
faut supposer que le lieu et le moment du premier échange — au
cours duquel la marchandise est achetée — ne soient pas en
interaction directe avec le lieu et le moment du second échange — au
cours duquel la marchandise est vendue — ou, autrement dit, que la
marchandise fasse l’objet d’un déplacement. Chez Braudel, ce
déplacement est essentiellement géographique (le commerce au
loin), mais nous chercherons à montrer que l’on peut étendre le
terme en envisageant d’autres formes de déplacement ayant
également pour effet d’accroître le prix de la marchandise déplacée.
Dans les conférences qu’il prononce en 1865 au cours de deux
séances du Conseil général de l’Association générale des travailleurs
(Ire Internationale) publiées sous le titre Salaires, prix et profits, Karl
Marx entend réfuter les théories économiques selon lesquelles « la
valeur du travail ou de toute autre marchandise est, en dernière
analyse, déterminée par l’offre et la demande » qui — selon lui —
« ne règlent pas autre chose que les fluctuations momentanées des
prix du marché. Elles vous expliqueront — ajoute-t-il — pourquoi le
prix du marché pour une marchandise s’élève au-dessus ou descend
au-dessous de sa valeur, mais elles ne peuvent jamais expliquer cette
valeur elle-même ». Retournant un argument de la théorie
économique classique, Marx considère qu’« au moment où l’offre et
la demande s’équilibrent et par conséquent cessent d’agir, le prix du
marché pour une marchandise coïncide avec sa valeur réelle, avec le
prix fondamental autour duquel oscille son prix sur le marché ». Il
s’ensuit que « lorsque nous recherchons la nature de cette valeur,
nous n’avons pas à nous préoccuper des effets passagers de l’offre et
de la demande sur le prix du marché. Cela est vrai pour les salaires
comme pour le prix de toutes les autres marchandises 6 ». On connaît
la réponse que Marx propose pour élucider le mystère de la « valeur
réelle ». Elle repose sur la détermination de la « substance sociale
commune » à toutes les marchandises qui est une « quantité
déterminée de travail » considéré en tant que « travail social […]
cristallisé en elles 7 », ce qui lui permet de dire que « en lui-même, le
prix n’est autre chose que l’expression monétaire de la valeur 8 ».
Il revient à Marx d’avoir le premier saisi et même anticipé la
formation de la marchandise en tant que modalité ontologique
spécifique des choses quand elles ne sont pas seulement échangées
par le truchement d’un équivalent monétaire, mais qu’elles tirent
leur raison d’être de leur capacité à transformer, par l’échange, une
certaine quantité de monnaie en une quantité supérieure, c’est-à-dire
quand elles ne sont plus envisagées comme des finalités mais
seulement comme des intermédiaires dans le procès d’accumulation
du capital. Ce changement est modélisé chez Marx sous l’opposition
entre deux formes de circulation. Rappelons que dans la circulation
simple, le vendeur livre une marchandise pour obtenir un équivalent
sous forme d’argent afin d’acheter une marchandise de valeur
équivalente (M-A-M). En économie capitaliste, le capitaliste donne de
l’argent pour obtenir des marchandises dans l’unique but de les
revendre pour les transformer en argent (A-M-A) de façon à obtenir,
à la fin de l’opération, plus d’argent qu’il n’en avait mis en circulation
(A-M-A’).
Mais, en partant directement de l’analyse du travail humain avant
de considérer les choses en tant que telles, Marx ne s’affranchit pas
de la dépendance à une représentation substantielle de la valeur, qu’il
fait découler du différentiel entre valeur d’usage et valeur d’échange
et qui culmine dans la critique du fétichisme. Marx décrit avec
précision la façon dont, dans les sociétés précapitalistes, des choses
hétérogènes se trouvent dispersées entre des modes d’être différents.
Mais il rapporte immédiatement cette dispersion au caractère
hétérogène des travaux humains tels qu’ils sont distribués entre les
personnes, notamment dans le cadre de l’unité domestique, en sorte
que les objets, produits de ces travaux, se trouvent socialisés avant
même qu’ils en viennent à apparaître et à circuler par l’échange.
Cette approche par le travail a deux effets. Le premier est de
soutenir une critique qui peut, dans certaines formulations, être
interprétée comme si elle prenait pour cible le fait même de la mise
en équivalence des choses (et, dans le cas du travail, des personnes)
par leur expression monétaire, ce qui aurait pour effet d’abolir leur
identité et leur singularité. La généalogie de cette critique remonte
loin et figure, par exemple, dans nombre de paraboles évangéliques
qui mettent en cause l’équivalence monétaire (comme « les ouvriers
de la dernière heure ») et même d’ailleurs toute forme d’équivalence
(comme « le fils prodigue »).
Le second effet est de chercher un fondement substantiel à
l’équivalence qui conduit à faire du travail, en l’espèce du travail
social abstrait, l’origine de la valeur de chaque chose et qui se
manifeste, mais de façon transfigurée et aliénante, dans l’échange. Il
s’ensuit le remplacement des liens communautaires réels par une
communauté illusoire qui ne se réalise que par la médiation de
l’argent. Mais une telle critique, qui place la référence à la valeur en
amont des choses et de l’échange, au lieu de la situer en aval où elle
joue un rôle de justification du prix, manque l’une des contradictions
fondamentales en régime capitaliste qui est, d’un côté, de reposer sur
une pluralité hétérogène de transactions circonstancielles, et par là
non totalisables, et, de l’autre, de ne pouvoir se passer d’une
référence à la valeur, quelle qu’en soit la définition, comme pour
donner sens à la multitude des transactions sur lesquelles repose la
formation du profit 9.
La façon dont Marx analyse le profit, qui a inspiré de nombreux
travaux orientés vers la recherche d’un équivalent travail susceptible
d’être rendu manifeste par le truchement d’une métrique spécifique,
s’est heurtée, comme on sait, à de nombreuses difficultés 10, que Marx
avait d’ailleurs en partie devancées, par exemple en posant que « la
quantité de travail nécessaire à la production des marchandises […]
varie constamment avec la modification de la force productive du
travail employé 11 ». De ce fait, l’existence d’une plus-value travail a eu
le statut ambigu d’une hypothèse à la fois probable et éclairante (on
ne comprendrait pas, par exemple, sans y faire appel, l’importance
des délocalisations de la production vers des pays à bas salaires) et
difficile à illustrer sous une forme numérique et comptable 12.
Néanmoins on peut mettre sur le compte d’une polarisation autour
d’une conception étroite de la plus-value travail les limites qui ont
entravé l’analyse des changements du capitalisme au cours des années
1960-1970 13.
DÉPLACER DES MARCHANDISES
OU DÉPLACER DES ACHETEURS
É
de vacances). Car il revient à l’État non seulement de prendre la
« mesure du danger 37 » et de garantir la sécurité des touristes, mais
aussi de contrôler la qualité de l’accueil qu’ils reçoivent de la part des
habitants, comme, par exemple, leur honnêteté dans la délivrance
d’un certain nombre de prestations (restaurants, hôtels, taxis,
commerces, etc.), leur disponibilité et leur courtoisie. Il n’y a pas, de
ce fait, d’entreprise plus naturellement collective que le tourisme
dont la réussite dépend de la coordination tacite d’un très grand
nombre d’intervenants qui doivent avoir tous intériorisé l’intérêt que
présente, pour chacun de ceux qui ont quelque chose à vendre, pris
séparément, mais, tout aussi bien, pour la collectivité dans son
ensemble, la qualité de l’accueil. C’est, en effet, de cette qualité totale
que dépend la réputation d’un lieu touristique, faite par ceux qui
l’ont déjà visité et qui, de retour chez eux, sont autant de
prescripteurs susceptibles d’attirer de nouveaux visiteurs.
On peut mettre en série les délocalisations qui déplacent les
travailleurs, les ventes au loin de produits de luxe qui déplacent des
marchandises, et le tourisme qui déplace des acheteurs comme étant
trois procédés permettant d’échapper à la saturation de la demande
solvable, en ayant recours à des déplacements spatiaux. Si les produits
enrichis sont achetés sur place par les touristes, c’est parce que leur
enrichissement repose sur l’ensemble de l’environnement dans
lequel ils se trouvent plongés et associés par leur récit à l’histoire de
cet environnement. Cet effet est renforcé par le fait que l’achat de
choses à des prix hors du commun fait partie de l’expérience hors du
commun du séjour touristique. C’est la raison pour laquelle les
entreprises du luxe en Europe réalisent une part très élevée de leur
chiffre d’affaires avec des acheteurs non européens. Toutefois, ces
entreprises doivent aussi se déployer, en contrôlant leur réseau de
distribution autant que possible, dans d’autres pays, car, en cas de
baisse des flux touristiques dans un pays pour cause d’insécurité, elles
doivent pouvoir capter ces mêmes acheteurs mais ailleurs.
On comprend mieux la critique adressée au touriste depuis une
position morale qui le condamne en tant qu’il serait l’opposé du
« voyageur ». En effet, tandis que le voyageur est censé aller au-devant
de l’inconnu, qu’il s’agisse de lieux ou surtout de personnes, dans
une logique marquée par l’éthique du désintéressement et du risque,
et dont un idéal s’incarne dans la figure de l’ethnologue sur le
terrain, le touriste est accusé de n’aller voir que des choses déjà
connues, de ne prendre aucun risque, et d’avoir l’intention d’acheter
sur place des choses dont l’authenticité est supposée être maintenue
par leur appartenance à une « contrée » et à une « culture ». Mais
cette mise en regard oublie un tiers, le commerçant au loin qui, lui
aussi, se déplace, mais uniquement pour réaliser un profit en faisant
circuler des marchandises entre deux collectifs qui ont des façons
différentes d’apprécier la valeur de choses, dont il entend se réserver
le monopole de la circulation. C’est par opposition à ce commerçant
intéressé qu’a été constituée au XIXe siècle l’image du voyageur loué
pour son désintéressement. La figure du touriste annule cette
opposition entre commerçant au loin et voyageur, parce qu’une des
particularités de la condition de touriste est d’occuper une position
instable entre la sphère du désintéressement et celle de
l’intéressement, entre lesquelles celui-ci ne cesse de basculer.
UN VILLAGE ENRICHI :
LAGUIOLE, EN AUBRAC
Laguiole, « il n’y a pas de chômage ici, tout le monde travaille », « il y a souvent
des ministres qui viennent », parce qu’ici « c’est un peu l’exemple », affirme le
propriétaire d’un gîte. Il l’explique par un cumul de choses : la fromagerie et la
viande de l’Aubrac « de qualité », les couteaux, le plateau de l’Aubrac (« c’est un
8
paysage particulier ») .
La patrimonialisation de l’alimentation
L’alimentation et la gastronomie sont donc, elles aussi, un rouage
essentiel de la patrimonialisation. Outre les bœufs de race Aubrac,
d’autres aliments sont mis en valeur comme des « produits du
terroir » : une brioche à la fleur d’oranger nommée « fouace », du
miel, des confitures, des cèpes séchés, et surtout du fromage. Lui
aussi éponyme, le Laguiole est protégé par l’appellation d’origine
contrôlée depuis 1961. Il est utilisé pour cuisiner « l’aligot », un plat à
base de pommes de terre et de fromage fondu.
Alors que la cuisine des restaurants du centre-ville est centrée
principalement sur des plats à base de bœuf, d’aligot et de fromage,
elle prend une forme plus sophistiquée, et plus coûteuse, dans le
restaurant de la famille Bras, dont la réputation est fondée par
d’excellentes notations attribuées par les grands guides
gastronomiques et où une table se réserve plusieurs semaines, voire
plusieurs mois, à l’avance. Cependant on retrouve, là encore, dans la
cuisine de Bras un mélange de valorisation du plus contemporain et
du « terroir », alliant des produits locaux à des méthodes que l’on
pourrait qualifier d’avant-garde dans le champ de la cuisine. Cette
alliance se retrouve dans le restaurant ouvert par Bras dans le musée
d’art contemporain accueillant les œuvres du peintre Pierre Soulages,
à Rodez, musée qui, inauguré en 2014, a reçu la première année
250 000 visiteurs (de mai 2014 à mai 2015).
La carte des plats de la brasserie Bras au musée Soulages est
composée de phrases de présentation des plats qui exploitent le passé
local :
Un paysage à contempler
DES COUTEAUX MIS EN VALEUR
PAR LA FORME COLLECTION
Dans l’une des coutelleries les plus importantes de Laguiole, une fois polis, les
couteaux arrivent au contrôle qualité, soit la dernière étape avant la mise en vente.
« On fait un contrôle qualité visuel », explique un guide aux visiteurs. « On va
rechercher le moindre petit défaut, on va le trouver. On a un taux de retours en
atelier qui se situe entre 20 à 25 %, c’est beaucoup. Mais rappelez-vous que ce sont
des couteaux réalisés par des hommes et des femmes, avec des matières naturelles
donc on a la double possibilité d’erreurs ou de défaut : à la fois l’humain, et la
matière qui est naturelle. Donc on a forcément plus de défauts sur des bois, sur des
cornes que sur des matériaux synthétiques. Quand les couteaux sont contrôlés,
quand on a repéré les défauts, on va renvoyer les couteaux vers les ateliers
d’origine. Ça va être soit des polisseurs si c’est juste un problème de polissage. Ou
alors ça va être une plaquette à changer parce qu’une corne est fendue et qu’il faut
la changer, alors on la renvoie vers l’atelier, le coutelier va casser le couteau, dévisser
les deux lames, changer les deux côtes, et on remet le couteau en forme, on le
17
renvoie chez le polisseur, et normalement pour un deuxième contrôle qualité . »
« Il n’y a pas de série, chacun réalise son couteau de A jusqu’à Z, chacun est
responsable de son travail », explique un guide dans une coutellerie. « On travaille
pour soi, on ne travaille pas pour les autres. On parle toujours de coutellerie de A
19
jusqu’à Z. Chaque coutelier commence son couteau et le termine . »
Un couteau collectionnable
« Et maintenant pour vous montrer la qualité du travail fait chez nous, c’est une
œuvre faite par Jean-Michel Cayron, alors là vous avez 250 heures de travail. Le
manche est en ivoire, il est estimé à 13 000 euros. Il a fait cette lame quand il avait
23 ans. Et c’est grâce à ce genre de travail qu’il a été nommé deux fois meilleur
ouvrier de France, la première fois en 2007, la seconde fois en 2011. »
Être collectionneur, c’est obligatoirement avoir le nez creux, afin de flairer une
bonne opportunité, lors de la mise sur le marché d’un modèle. S’il [le couteau] a
été fabriqué en très petite quantité et qu’il ait connu un grand succès, son prix,
23
« sous le manteau », pourra grimper vers de véritables sommets .
Les sommets en question sont certes éloignés de ceux de l’art
contemporain. Cependant, à des prix qui peuvent s’élever au-dessus
de 10 000 euros comme le couteau cité de Jean-Michel Cayron, ou
ceux des meilleurs couteliers américains, dont les prix peuvent
s’élever entre 10 000 et 20 000 dollars 24, ils sont loin au-dessus des
couteaux standard industriellement produits, vendus quelques euros,
et destinés à être jetés.
Comme pour les œuvres d’art, qui ont besoin pour être
qualifiables comme telles d’un dispositif de qualification (souvent un
cartel et les murs d’une galerie ou d’un musée), les objets tels que les
couteaux fabriqués à Laguiole, pour pouvoir être commercialisés
comme des objets collectionnables et non pas standard, doivent être
présentés dans un dispositif équivalent à celui de la galerie et du
musée lorsqu’ils sont mis en vente.
Cette mise en scène tend moins vers la galerie d’art
contemporain, qui ne donne à voir en général que l’œuvre sans
l’artiste, sauf dans le cas de performances où il se met en scène, que
vers le musée, et plus particulièrement le musée d’ethnologie
folklorique. Les entreprises privées de coutellerie à Laguiole, des plus
petites aux plus grandes, se donnent à voir aux visiteurs comme des
musées vivants où ce qui est montré n’est pas seulement l’objet à
vendre mais l’activité de celui qui l’a réalisé, s’inscrivant par là dans le
« tourisme de savoir-faire ». Dès lors, le corps de l’artisan n’est plus
celui d’un ouvrier que la bourgeoisie discipline pour en exploiter la
force de travail au sein d’une usine-caserne, mais l’incarnation à
admirer d’un supposé savoir-faire « ancestral », intégré à part entière
dans un espace quasi muséal.
Certaines entreprises, comme la Forge de Laguiole, Honoré
Durand, Benoît l’artisan, proposent des visites guidées de l’atelier, à
des horaires précis, comme on proposerait de visiter un château, et
elles attirent un grand nombre de personnes. On estime qu’en 2012
la coutellerie Honoré Durand a reçu 175 000 visiteurs, et la Forge de
Laguiole 85 000 visiteurs 25 (par comparaison, la coopérative Jeune
Montagne qui fait visiter sa production de fromage a reçu 134 500
visiteurs). Chez Benoît l’artisan, la visite se fait en trois temps : un
employé commence par un historique du couteau Laguiole et une
présentation de la société, puis un coutelier explique dans l’atelier
comment réaliser un couteau, enfin le premier employé emmène le
groupe dans l’espace de vente. À la Forge de Laguiole, en plus des
visites guidées, des panneaux expliquent aux visiteurs les diverses
activités des employés en train de travailler, tandis que dans le hall
d’entrée les couteaux en vente sont disposés sous des vitrines, comme
des objets d’art, leur prix indiqué par une petite étiquette discrète, un
cartel plus grand précisant le nom du designer du couteau (comme
un artiste), lorsqu’ils ont été dessinés par un designer. La société
Honoré Durand a mené l’entreprise de muséification le plus loin en
aménageant, à côté de l’espace de vente et de l’atelier de
démonstration, un « musée » annoncé comme tel, exposant des outils
et des couteaux de Laguiole du XIXe siècle et du début du XXe siècle
principalement. Les visites guidées sont l’occasion d’attacher des
récits aux objets.
À la fin du XIXe siècle, un ouvrage rédigé par Camille Pagé expose
en six tomes ce qu’il en est de la coutellerie « depuis l’origine »
jusqu’à cette époque — et principalement à cette époque. Or, si de
nombreuses pages sont consacrées à la coutellerie de Chatellerault,
où est imprimé cet ouvrage, et à celle de Thiers, seulement quelques
lignes font état de la coutellerie à Laguiole. Il y est mentionné que les
ateliers de Pagès, Calmels, Mas et Glaize, qui occupent environ trente
ouvriers, fabriquent des couteaux « solides » mais qui « laissent à
désirer sous le rapport du fini ». Par comparaison, le nombre estimé
d’ouvriers travaillant dans la coutellerie dans le canton de Thiers et
celui de Saint-Rémy est estimé entre 15 000 et 18 000 26, travaillant
pour 600 à 700 fabricants. D’après le maire de Laguiole, cité par
Pagé :
Un couteau très en vogue dans ce pays, est appelé capujadou ; la lame est très
épaisse et il ne se ferme pas ; c’est une espèce de poignard qui ressemble un peu au
couteau corse. Comme à l’ancien couteau à gaine, il lui faut un étui pour le mettre
27
dans la poche .
Dans les années 1970, il n’y avait plus que C qui vendait des couteaux. La
majorité des couteaux qu’il vendait étaient faits à Thiers. Il s’était entouré d’un
certain mystère en faisant penser à sa clientèle qu’il fabriquait pratiquement tous
ses couteaux et qu’il était un peu le garant du savoir-faire du couteau de Laguiole.
J’ai connu les dames P, deux veuves. De mon jeune âge, je ne me rappelle pas avoir
vu de couteaux fabriqués dans leur boutique. Au départ la coutellerie G, c’était un
bistrot où il vendait des couteaux en arrière-boutique. Dans l’arrière-boutique, il y
avait un atelier de coutelier. Il vendait aussi des articles de pêche et de chasse dans
le bistrot. G achetait ses couteaux à un artisan de Thiers qui avait une entreprise
avec deux ou trois monteurs. G avait fait même des cartes de visite où on voyait une
coutellerie derrière. Il disait qu’il avait repris la coutellerie P, et il affiche l’année de
29
création, mais c’est de la poudre aux yeux .
e
Les récits proposés par les coutelleries au début du XXI siècle
e
débutent avec l’origine du couteau, située au début du XIX siècle. Un
guide dans une coutellerie fait ainsi résulter la naissance de la forme
du Laguiole du croisement d’un couteau espagnol et d’un couteau
local plus ancien :
Le couteau de Laguiole, c’est un couteau qui a à peu près deux cents ans mais
qui est à l’origine espagnol. Pourquoi ? Parce que de ce temps-là, en Auvergne, y
avait pas beaucoup de travail dans la région, et les jeunes partaient en Espagne se
faire embaucher. C’est un jeune de la région qui a voulu s’acheter un couteau
typique espagnol, une navaja. La navaja c’est un couteau comme celui-ci [il montre
un couteau]. Il l’a acheté, il l’a ramené à Laguiole, il l’a montré un petit peu à tout le
monde. On lui a dit qu’il avait un bon couteau mais que son couteau n’était pas très
commode, parce que le manche était tout tordu et on l’avait pas dans la main. Alors
les gens de Laguiole, ce qu’ils ont fait, ils ont pris ce couteau, ils l’ont démonté, ils
l’ont modifié en s’inspirant d’un couteau qu’était déjà typique à la région, le
Laguiole antique, et en mariant la forme de ces deux couteaux-là, c’est ce qui a
30
donné la forme du couteau Laguiole .
Tout le monde avait arrêté de travailler avec des cornes de vache Aubrac. Parce
qu’autrefois ce n’était pas des vaches qu’ils utilisaient, c’est des cornes de bœufs
plus épaisses, souvent des bœufs assez vieux, qui avaient des cornes épaisses et très
dures. Aujourd’hui c’est des vaches qui se vendent à trois ans, quatre ans. Quand on
a un terroir, c’est triste d’aller chercher des cornes en Afrique alors qu’on les a à
portée de main et qu’on ne peut pas s’en servir. En fait, ça ne servait qu’à faire des
engrais pour les fleurs. Les chutes de cornes, c’est broyé et vous retrouvez ça ensuite
38
dans les engrais pour les géraniums .
Dans un mouvement caractéristique ici de la forme tendance, la
Forge de Laguiole, qui cherchait à résoudre ce problème, a donc
annoncé comme une « nouveauté » de l’automne 2013 (« c’est une
grande première, à tel point qu’on va présenter ça comme la
nouveauté de la rentrée au salon Maison et Objet de Paris ») le fait de
fabriquer des couteaux en corne de vache d’Aubrac « à l’ancienne »
et d’être la seule société à pouvoir le faire. Ce couteau en corne de
vache est ainsi présenté par la Forge de Laguiole :
« Alors ces soi-disant magnifiques Laguiole, j’en ai quelques-uns là. Ils ont une
abeille, il y a marqué dessus Laguiole, et dans le cas de ce modèle le manche est en
plastique, [il frappe le manche du couteau contre une table], la lame c’est du fer-blanc,
c’est une lame de mauvaise qualité, les mitres, tout à l’heure je vous disais qu’elles
étaient massives, qu’elles servaient à protéger le couteau, là c’est simplement de
petites feuilles de laiton qui sont collées. Donc au premier choc, d’un côté vous
aurez le couteau, de l’autre côté vous aurez la mitre. Ce sont des couteaux de très
39
mauvaise qualité . »
« Alors comment faire pour ne pas acheter de faux Laguiole en sachant que
c’est vendu partout en France et même chez certains commerçants à Laguiole ? »
s’interroge un guide dans une coutellerie. « Chaque fois que vous achetez un
couteau Laguiole, il faudra demander un certificat de garantie. Chez nous tous les
couteaux sont vendus avec un certificat, il y a notre adresse, notre numéro de
téléphone et ça va vous servir de garantie. Mais après la copie du couteau Laguiole,
maintenant on a la copie du certificat. Pour que ce certificat soit valable, il faut qu’il
soit daté à la date d’achat, et il faut qu’il vous décrive parfaitement le couteau que
vous avez acheté, par sa taille, par la matière du manche et par le type d’acier. Il ne
faut pas que ça soit un certificat générique. Je vais vous montrer un vrai faux
certificat : déjà vous remarquerez qu’il y a un petit drapeau bleu-blanc-rouge un peu
partout. Ils sont là sûrement pour faire croire à une fabrication française et je peux
vous certifier qu’on est très loin de la fabrication française. “Nous attestons que
vous venez d’acquérir un véritable Laguiole bougna”. Alors il n’y a pas plus du
terroir que bougnat, parce qu’à l’époque c’est des gens du pays qui montaient à
Paris, sauf qu’un bougnat s’écrit avec un “t”. Si vous achetez ce fameux “Laguiole
bougna”, vous êtes très loin de Laguiole et vous êtes directement au Pakistan. Et un
indice qui aurait pu vous prouver que tout ceci c’était de l’arnaque c’est l’adresse
40
indiquée : cette adresse est une boîte aux lettres . »
Et si nous regardions nos territoires comme des écrins qui regorgent de trésors ?
Et si nous mettions à la lumière ces ressources qui contribuent à forger l’âme de notre
pays ? Il nous faut valoriser les richesses de nos territoires et leur donner toute la place
qu’elles méritent.
La loi Consommation du 17 mars 2014 prévoit la possibilité de créer, de faire
reconnaître et de protéger, par l’Institut national de la propriété industrielle
(INPI), des Indications géographiques (IG) pour des produits manufacturés et les
ressources naturelles.
La France est un pays précurseur en Europe : les produits manufacturés et les
ressources naturelles ne bénéficiaient à ce jour que de protections très limitées.
Les Indications géographiques reconnaîtront en les valorisant : les produits, les
terroirs, les territoires, les savoir-faire et les professionnels. L’attractivité, qui en
découle, participe du développement économique, territorial, culturel, touristique
et social du territoire.
[…]
L’art de vivre à la française n’est pas une coquille vide, ni un bel idéal théorique.
Cet art de vivre est une réalité vécue, au quotidien. Cet art de vivre est l’addition de
toutes ces ressources, de tous ces savoir-faire, et il forge notre identité. Né de nos
exigences, de celles de nos ancêtres, qui ont forgé ses histoires et ses géographies, cet art
de vivre se conjuguera au futur si nous avons l’exigence de le reconnaître, de le
protéger, de le transmettre, de le partager et de l’incarner constamment par nos
choix, nos actions, nos politiques.
É
Alors que, dans le processus industriel, l’État a pu favoriser par
l’octroi de monopoles à l’échelle nationale l’émergence et la
protection de capitalismes nationaux (par exemple, les chemins de
fer, l’énergie, l’eau, les télécommunications, etc.), il favorise, dans le
processus de l’économie de l’enrichissement, le développement de
capitalismes à petite échelle, un capitalisme local, par l’octroi de
mesures tout aussi protectionnistes et l’établissement de monopoles
— interdire la possibilité de disposer autrement que localement pour
une exploitation commerciale le nom « Laguiole ».
FORME STANDARD
FORME COLLECTION
Chapitre XIII
LES CONTOURS DE LA SOCIÉTÉ
DE L’ENRICHISSEMENT
L’AGENCEMENT DES CHOSES
ET DES PERSONNES
LAISSÉS-POUR-COMPTE ET SERVITEURS
On peut chercher à préciser quels sont les individus ou les
groupes qui ont très peu de chances de tirer profit du développement
d’une économie de l’enrichissement, sinon en tant que serviteurs. Il
s’agit non seulement des acteurs qui, à titre personnel, ne possèdent
pas ou peu de patrimoine, qu’il soit incorporé dans des choses ou
dans des personnes, mais aussi, plus radicalement, de tous ceux qui
appartiennent à des groupes dont l’ancrage dans le passé n’a pas fait
l’objet d’un travail collectif de mise en valeur, ni même de mise en
forme, en sorte que sa mémorisation, qui est au mieux strictement
familiale ou communautaire, non seulement n’apporte aucun profit
externe mais peut même constituer un stigmate.
Parmi ces laissés-pour-compte, se trouvent les personnes et les
groupes qui, il y a peu, vivaient du travail ouvrier dans des centres
industriels aujourd’hui en déclin et qui logeaient dans les
agglomérations environnantes. Soit ces centres et ces agglomérations
ont été laissés en friche, soit ils ont été « réhabilités ». Mais leurs
anciens occupants n’ont pas, pour la plupart, profité des opérations
récentes de reclassement de sites de production et de quartiers d’exil
qui ont accompagné la (re)mise en valeur du patrimoine industriel.
En effet, ces opérations de réhabilitation ont concerné uniquement le
bâti et l’infrastructure matérielle, dont les dispositions et la
destination ont été profondément modifiées, ce qui a eu pour
conséquence d’en exclure leurs anciennes populations qui,
désormais, n’avaient plus leur place dans le paysage. Ces processus de
gentrification 2 — aujourd’hui largement étudiés — ont eu pour
caractère principal d’associer au respect des choses, dont l’ancrage
dans le passé était mis en valeur, le mépris pour les personnes, que
leur ancrage dans le présent livrait désormais à la déchéance. Mais
encore fallait-il que ces choses soient suffisamment anciennes pour
attirer à nouveau l’attention, ce qui était loin d’être toujours le cas.
Ex-ouvriers d’usines qui ferment et résidents d’habitats en barres ou
de pavillons en parpaings ont donc eu le même sort que les lieux dits
« sans âme » où ils avaient échoué : l’abandon.
La possibilité de réinterpréter la mémoire locale dans les cadres
patrimoniaux mis en place surtout à partir des années 1980 et, par là,
de tirer profit du passé a été très inégale pour différents groupes de
travailleurs en fonction de l’intérêt qu’ils représentaient aux yeux des
acteurs externes sur lesquels reposait la mise en œuvre des politiques
de patrimonialisation et de leur capacité à exploiter cet intérêt. Ainsi,
les paysans qui étaient restés au « pays », soit une petite fraction de
l’ancienne paysannerie, ont pu profiter des dispositifs de
patrimonialisation à la fois pour donner une allure traditionnelle à
leurs produits — par exemple, des fromages locaux, comme à
Laguiole — et pour amorcer une reconversion vers le tourisme vert 3.
C’est le cas surtout de ceux qui vivent dans les régions de moyenne
montagne, où les effets de l’industrialisation de l’agriculture ont été
moins importants qu’en plaine, et qui avaient suscité, depuis plusieurs
décennies, l’intérêt des folkloristes puis des ethnologues. Les
membres de ces populations ont pu acquérir, au contact des
ethnologues, la capacité à se considérer eux-mêmes, et à se mettre en
scène, à la façon dont ils sont vus de l’extérieur. Ils pouvaient donner,
en quelque sorte, la preuve de leur ancestralité, en s’entourant
d’objets portant la marque d’une tradition, d’ailleurs souvent
réinventée, et en se fondant dans leur environnement. Le paysan est
censé faire corps avec le paysage.
À l’inverse, d’autres acteurs subalternes, issus pour la plupart, eux
aussi, de cultures dites traditionnelles, n’ont pas eu les mêmes
opportunités parce que, ayant été transplantés, leur ancestralité ne
coïncidait pas avec celle des objets présents dans leur environnement.
Leur mémoire, en l’absence de mémorial, se confondait avec leur
histoire personnelle et avec celle de leur famille, en sorte que, même
livrée à un tiers, sous la forme d’une histoire — racontée, dans ce cas,
plutôt à un sociologue qu’à un ethnologue —, elle avait peu de
chances de coïncider avec un quelconque « lieu de mémoire » et, par
là, de concourir à la réussite d’un effort de patrimonialisation. C’est
le cas, par excellence, des populations immigrées venues de l’autre
rive de la Méditerranée, dont l’un des stigmates majeurs est d’être
traitées comme si elles étaient sans passé, quelle que soit l’ancienneté
de leur présence sur le territoire national, et cela malgré les efforts
déployés par des romanciers « issus — comme on dit maintenant —
de l’immigration » pour les inscrire dans une histoire. Il en va ainsi,
par exemple, des « anciens mineurs maghrébins » d’un carreau de
mine à Loos-en-Gohelle, dans le Pas-de-Calais — dont parle Michel
Rautenberg —, qui, objets d’une « action culturelle » menée à
l’initiative d’une « scène nationale », n’ont jamais accédé au statut de
sujets de cette entreprise de « patrimonialisation par la culture et
l’art 4 ». Un autre exemple de ce cas de figure est présent dans l’étude,
déjà citée, que Stéphane Gerson a consacrée aux tentatives,
infructueuses, menées par différents acteurs de Salon-de-Provence,
ville dortoir de la zone industrielle de Fos-sur-Mer, pour assurer la
patrimonialisation de cette cité touchée par le déclin industriel, en
prenant appui sur la figure ancestrale de Nostradamus 5. Parmi les
nombreuses initiatives, généralement tournées vers la célébration de
la « culture provençale », qui ont accompagné cet effort collectif, une
association d’étudiants d’origine algérienne (« Nejma ») eut l’idée de
se saisir de Nostradamus en tant que « personnage cosmopolite »
« ouvert à d’autres cultures » de façon à mettre en valeur une
« “biculture” mêlant les origines maghrébines de ses membres et le
patrimoine local ». Ils montèrent, en 1984, « un souk arabe et un
marché d’esclaves du XVIe siècle dans le Village Renaissance ». Mais
cette tentative originale fut sans lendemain.
Les luttes pour le passé ont, au moins depuis le XIXe siècle, joué un
rôle important dans les luttes de classes. En témoignent, par exemple,
les efforts menés par les syndicats et les partis contestataires se
réclamant du peuple — au premier chef le Parti communiste français,
surtout des années 1930 aux années 1970 — pour se doter d’une
tradition, avec ses lieux de pèlerinage, ses monuments, ses héros et
son folklore. La référence à ces « traditions » soutenait le
« répertoire » (pour reprendre l’expression utilisée par Charles Tilly)
des actions menées par les ouvriers lors des grèves et des conflits
sociaux. La référence au passé joue un rôle au moins aussi important,
bien que différent, quand les revendications émanant de groupes
subalternes se traduisent non dans l’idiome des classes sociales mais
dans le langage de l’ethnicité. Elles prennent alors la forme non
seulement de demandes portant sur les conditions de travail et sur le
niveau de vie, mais aussi, ou surtout, de demandes de
reconnaissance 6.
Or ces demandes de reconnaissance sont aujourd’hui souvent
portées par des activités qui, de différentes façons, se rattachent aux
mondes des arts, comme c’est le cas quand des objets dits
traditionnels, souvent arrachés à la sphère du religieux, sont
décontextualisés, mis en valeur pour leur aspect décoratif et
introduits dans les circuits d’échange ou lorsque des pratiques qui
prétendent, à la fois, exprimer la condition subalterne dans ce qu’elle
a de spécifique et être esthétiquement innovantes — comme ce fut le
cas du hip-hop à partir des années 1980 — font l’objet d’un processus
d’artification 7. Ces déplacements des revendications sociales vers des
expressivités identitaires sont un indicateur, parmi de nombreux
autres, de la façon dont le développement d’une économie de
l’enrichissement tend à modifier les manifestations de l’appartenance
et de la conflictualité sociale, et cela en allant jusqu’à toucher ceux
qui en sont a priori les plus exclus.
Ajoutons qu’une partie de ces laissés-pour-compte — qui sont
dépouillés d’un passé valorisable — peut néanmoins recevoir un
salaire dans une économie de l’enrichissement, soit que cette
dernière s’implante dans un ancien bassin industriel (comme le
Louvre-Lens), soit que ces laissés-pour-compte se déplacent vers les
zones où elle se développe, mais pour y occuper les emplois les plus
instables et les plus subalternes. Souvent temporaires ou saisonniers,
ces emplois sont stimulés par l’expansion du tourisme mais aussi des
activités culturelles, y compris quand elles dépendent de l’État ou des
collectivités territoriales. Au plus bas se trouvent les activités de
nettoyage (les « opérateurs de surface ») ou celles d’« agents
d’entretien » et, à un niveau un peu plus élevé, des activités de
gardiennage (dont les gardiens de musée forment la partie
supérieure), et des activités administratives ou d’accueil et
d’animation, souvent réservées à des étudiants. L’économie de
l’enrichissement est bien associée par là à la formation de quelque
chose comme un « prolétariat », mais dont les contours sont loin de
coïncider avec ceux du prolétariat industriel. Dispersé et transitoire, il
est pratiquement démuni d’organisations. Ses membres, en partie
jugés par référence à des qualités personnelles — comme la
disponibilité, l’amabilité, la gentillesse, l’honnêteté — qui évoquent la
domesticité d’antan, mais aussi la jeunesse et la beauté physique,
n’ont pas accès au « répertoire d’action » mis en place par des
décennies de luttes ouvrières 8. Leur mobilisation constitue une tâche
difficile et presque un défi pour les nouvelles organisations syndicales
qui cherchent à s’y implanter en invoquant surtout la lutte contre la
précarité, mais peinent à trouver des formes d’action spécifiques qui
leur donneraient des prises pour défendre ce personnel
juridiquement peu protégé et dont les employeurs ont à leur
disposition une vaste « armée de réserve 9 ».
LE RETOUR DES « RENTIERS »
À
revenu national) 21. À côté d’une classe patrimoniale composée de très
riches (le dernier centile, c’est-à-dire, en France, environ
500 000 personnes), se développe ainsi une importante « classe
moyenne patrimoniale » dont l’émergence constitue — selon Thomas
Piketty — une « innovation historique majeure mais fragile 22 » des
dernières décennies. Elle contribue à la formation d’une « société
d’héritiers caractérisée à la fois par une très forte concentration
patrimoniale et une grande pérennité dans le temps et à travers les
générations de ces patrimoines élevés 23 ». En témoigne l’élévation
depuis les années 1980 du flux successoral (valeur totale des
successions et donations transmises au cours d’une année, exprimée
en pourcentage du revenu national) qui était tombé à son niveau le
plus bas autour de 1950 24. L’héritage « a donc déjà pratiquement
retrouvé l’importance qui était la sienne pour les générations du
e 25
XIX siècle ».
Les conclusions auxquelles arrive Thomas Piketty sont confirmées
26
par les évolutions des dernières années . Les enquêtes utilisées par
l’Insee 27 montrent que les inégalités continuent à augmenter depuis
2010, du fait de la hausse de la pauvreté parmi les chômeurs et les
salariés déjà pauvres et surtout du « dynamisme des très hauts
revenus 28 » qui est tiré « pour près des deux tiers » par la « croissance
des revenus du patrimoine 29 ». Ces derniers représentent 30 % de
l’ensemble de leurs revenus contre 22 % sept ans auparavant. Or « le
patrimoine des ménages est très concentré au sein de la population :
fin 2009, près de 20 % du patrimoine net était détenu par le pourcent
de ménages les plus fortunés ». Si la presque totalité des « très hauts
revenus » bénéficie de revenus de valeurs mobilières (entre 95 % et
99 %), les « revenus fonciers » sont également très importants,
puisque 70 % des très hauts revenus déclarent également un revenu
foncier contre moins de 15 % de « la grande majorité » des
personnes 30. La part des revenus du patrimoine dans l’ensemble des
revenus du ménage passe de 3 % pour les revenus inférieurs à 30 %
pour les revenus les plus élevés. Enfin, l’analyse de la relation entre le
niveau de patrimoine et l’épargne montre que, si le taux d’épargne
augmente généralement avec le niveau de patrimoine, les détenteurs
d’un patrimoine immobilier de coût élevé ont tendance à
désépargner parce que le patrimoine qu’ils possèdent constitue par
soi une épargne 31.
On remarquera toutefois que les indicateurs disponibles ne
permettent pas de creuser la différence entre patrimoine et capital,
c’est-à-dire précisément de distinguer les acteurs pour lesquels la
possession d’un patrimoine joue le rôle d’une épargne de sécurité
et/ou d’une ressource dont la location, permanente ou temporaire,
permet de tirer une rente, ce qui n’est possible, dans la plupart des
cas, que lorsque le patrimoine est immobilier, des acteurs qui se
donnent les moyens de faire travailler leurs avoirs patrimoniaux, en
multipliant les transactions de façon à dégager des plus-values, c’est-à-
dire de les transformer en capitaux. Cette dernière possibilité ouvre
des opportunités qui concernent aussi le patrimoine mobilier puisque
des opérations de ce genre peuvent être menées en achetant et en
vendant des objets de valeur.
Chapitre XIV
LES CRÉATEURS DANS LA SOCIÉTÉ
DE L’ENRICHISSEMENT
LA CONDITION ÉCONOMIQUE
DES TRAVAILLEURS DE LA CULTURE
LE COMMERCE DE SOI
EN TANT QUE CRÉATEUR
LA CONTRAINTE D’AUTO-EXPLOITATION
Il faut que la vie de l’individu s’inscrive non pas comme vie individuelle à
l’intérieur d’un cadre de grande entreprise qui serait la firme, ou, à la limite, l’État,
mais [qu’elle] puisse s’inscrire dans le cadre d’une multiplicité d’entreprises
diverses emboîtées et enchevêtrées, d’entreprises qui sont pour l’individu en
quelque sorte à portée de main, assez limitées dans leur taille pour que l’action de
l’individu, ses décisions, ses choix puissent y avoir des effets significatifs et
perceptibles, assez nombreuses aussi pour [qu’il] ne soit pas dépendant d’une
seule, et il faut que la vie même de l’individu — avec par exemple son rapport à sa
propriété privée, son rapport à sa famille, à son ménage, son rapport à ses
assurances, son rapport à sa retraite —, fasse de lui comme une sorte d’entreprise
14
permanente et d’entreprise multiple .
LES CIRCONSTANCES DE CRISTALLISATION
DES CLASSES SOCIALES
É
aux États-Unis puis en Europe depuis le début du XXIe siècle — l’idée
selon laquelle la particularité des sociétés occidentales
contemporaines, envisagées sous le rapport de leur structure sociale
et de leur distribution spatiale, résiderait dans le développement
d’une « classe créative » ancrée dans le cœur des grandes métropoles
dont elle alimenterait le dynamisme 23. Selon cette conception,
appartiendraient à la classe créative tous ceux qui jouent un rôle
moteur dans les processus « d’innovation » et cela, d’une part, que
leurs compétences spécifiques soient d’ordre scientifique ou
technique (chercheurs, ingénieurs, médecins, etc.) ou relèvent plutôt
du monde des arts et de la culture, pris dans un sens large, et, d’autre
part, qu’ils soient salariés de grandes firmes tournées vers la
production industrielle ou travailleurs individuels opérant en free-
lance (que Richard Florida qualifie, en empruntant le terme à César
Graña 24, de « bohemians »). Selon Richard Florida cette « nouvelle
classe » comprendrait environ 30 % de la force de travail aux États-
Unis.
Cette conception repose sur plusieurs a priori qui ne cadrent pas
avec notre approche 25. Le premier est de ne pas tenir compte de la
spécificité des objets sur lesquels porte l’activité de ces acteurs et, par
conséquent, de ne pas permettre d’étudier la différenciation entre
des économies industrielles et ce que nous avons appelé des
économies de l’enrichissement. Le second est de faire comme si cette
« classe créative » constituait une totalité homogène qui viendrait
seulement s’ajouter à l’empilement des divisions déjà présentes dans
les sociétés industrielles. Or on peut penser que les transformations
associées au développement des économies de l’enrichissement ont
un effet structural sur l’ensemble des divisions sociales. La position
défendue par Florida est aussi contestable en ce que, d’une part, les
« créateurs » se distribuent entre des situations très inégales 26, d’autre
part, qu’ils sont loin d’être nécessairement des « innovateurs », au
moins si on prend cette qualification au sens que lui ont donné
l’histoire et la sociologie des sciences et des techniques qui l’associent
au modernisme.
D’autres problèmes concernent l’utilisation même du terme de
« classe » qui, comme on sait, peut prendre des sens très différents
selon qu’il est utilisé, dans une optique marxiste, par référence à la
lutte des classes, ou selon qu’il a une orientation surtout descriptive,
comme cela est le cas des échelles anglo-saxonnes construites sur la
notion de hiérarchies de « prestige 27 » ou celui des catégories
socioprofessionnelles de l’Insee. Dans ce dernier cas, une pluralité de
métiers ont été regroupés autour de points focaux ou de métiers types
avec lesquels ils présentent des traits communs, en fonction d’un
système de critères dans lesquels la distinction entre salariés et
patrons, travail manuel et travail intellectuel, travail d’exécution et
travail de direction, supposant un niveau plus ou moins élevé
d’autonomie et de responsabilité en fonction de durées et de types de
formation, joue un rôle prépondérant. Ce qui fait toutefois la
spécificité des catégories socioprofessionnelles, et ce qui a été à
l’origine de leur pouvoir descriptif, est que ces catégories ont pris
appui sur des formes conventionnelles qui s’étaient mises en place
entre 1936 et 1946, c’est-à-dire sur les conventions collectives de
branche, et sur les accords Parodi, pour le secteur des entreprises, ou
encore sur le Statut général de la fonction publique pour les
administrations. Les catégories statistiques visant à représenter le
monde du travail et les formes de représentation politique qui lui
avaient été imprimées à l’articulation de l’action syndicale et de l’État
étaient donc en adéquation parce qu’elles prenaient appui sur les
mêmes opérations de qualification 28. Or c’est précisément cet ordre
des classes, indissociable d’un ordre politique, celui de l’État
providence, et d’une organisation industrielle de la production, qui
s’est trouvé partiellement démantelé, d’abord par le reengineering des
entreprises dans les années 1990 et le développement de la sous-
traitance, puis par la désindustrialisation, enfin par l’accroissement
du nombre des emplois précaires et la montée en puissance de
l’économie de l’enrichissement.
Par rapport à l’objet de notre étude, ce n’est donc que dans un
sens très vague que l’on peut mettre à contribution l’idiome des
classes sociales. Il existe certes probablement des communautés
partielles d’intérêts et des affinités également partielles de styles de
vie au sein des différents ensembles que nous avons cherché à
identifier en partant d’exemples types de laissés-pour-compte, de
serviteurs, de possédants et de créateurs. Mais, ces ensembles n’étant
objectivés ni par le droit ni par des conventions administratives et
statistiques, ils conservent un caractère virtuel. Pour les voir se réaliser,
c’est-à-dire prendre la forme de classes sociales, il faudrait pouvoir les
observer plongés dans des événements et plus précisément dans des
conflits au cours desquels les personnes seraient contraintes de se
déterminer par rapport aux enjeux auxquels elles sont confrontées 29.
Des événements de ce type constituent en effet des épreuves
historiques qui obligent les personnes à se rassembler pour accroître
leur force dans les rapports de force, c’est-à-dire à se replier sur leurs
loyautés dominantes.
ÉCONOMIE DE L’ENRICHISSEMENT
ET CRITIQUE DU CAPITALISME
DU STRUCTURALISME PRAGMATIQUE
Définition 1
Définition 2
Soit C une catégorie. On appelle catégorie opposée de C, notée
Cop, la catégorie possédant les mêmes objets que C mais dont chaque
flèche y → x de Cop correspond à une flèche x → y de C et dont la
composition f ⲟ g dans Cop correspond à la composition g ⲟ f dans C.
Par le biais de cette construction, dès qu’un concept catégorique
est défini pour une catégorie C, il existe une version
« duale »/opposée du concept résultant de l’application de la
définition à la catégorie opposée Cop.
Nous avons produit un objet/une notion, la notion de catégorie,
et pour que cette notion « ne flotte pas seule dans l’air »
(mathématique), il nous faut introduire un moyen de « comparer »
les catégories. C’est le concept de foncteur qui va jouer ce rôle.
Définition 3
Exemples
Définition 5
Définition 6
Définition 7
Définition 8
est la donnée d’un objet de B que l’on notera par abus encore colim
F, vérifiant la propriété universelle décrite plus haut.
Exemple. Dans la catégorie IR+, un foncteur F : A → IR+ admet
toujours :
— une limite qui est donnée par : , le supremum des F(a).
— une colimite qui est donnée par : , l’infimum des F(a).
Nous dirons qu’une catégorie qui admet toutes ses limites est
complète (i.e. tous les foncteurs qui ont pour but cette catégorie
admettent des limites) et d’une catégorie qui admet toutes ses
colimites qu’elle est cocomplète. Ainsi l’exemple précédent nous dit
que la catégorie IR+ est complète et cocomplète.
Exemple. La catégorie Ens est elle aussi complète et cocomplète.
Nous allons décrire deux classes de cas particuliers de limites et de
colimites, respectivement les produits fibrés et les sommes
amalgamées.
Donnons-nous la catégorie suivante, notée I :
où F(0), F(1) et F(2) sont des ensembles et F(a) et F(b) des fonctions.
Pour plus de clarté renommons ces ensembles et fonctions :
F(0) : =A F(1) : =B F(2) : =C F(a) : =f F(b) : =g
La forme standard
La forme tendance
La forme collection
OUVERTURES POSSIBLES
La section précédente considère la marchandise lorsqu’elle se
présente sous des formes « pures » (standard, tendance, collection et
actif) et ses différents déplacements entre ces formes « pures ». Or il
nous semble que la « réalité » sociale participe majoritairement à des
compositions de ces différents points de vue. Il n’est pas nécessaire
non plus de supposer M, une telle catégorie, comme engendrée par
uniquement quatre types de flèches : standard, tendance, collection
et actif. Il serait intéressant de se demander si d’autres types de
flèches, i.e. d’autres formes de mise en valeur, peuvent apparaître. La
difficulté est d’étudier ces structures non homogènes. Parmi la
multitude des axes de recherche possibles, en sus d’une poursuite du
développement des concepts catégoriques de base que nous avons
évoqués dans la première section qu’il serait nécessaire de faire,
signalons-en deux, qui nous semblent en quelque sorte
complémentaires :
1. Le premier est celui de la théorie des catégories enrichies telle
que développée dans l’ouvrage de Max Kelly. Il nous semble qu’un tel
formalisme est motivé par le fait qu’une catégorie de la marchandise
ne peut « modéliser » raisonnablement un « monde propre » dans ce
qu’il a de spécifique, que si elle possède « assez » d’ampleur pour
avoir la capacité d’inclure dans ce monde propre des éléments croisés
en chemin. Formellement, dans le cadre où nous nous limitons ici, la
catégorie M doit posséder, par exemple, suffisamment (quant à
l’usage/besoin) d’opérations/structures (limite, colimite, structure
monoïdale, etc.) et d’expressivité interne *9, comme c’est le cas
lorsque M est un cosmos (mais d’autres structures sont possibles). Par
exemple lorsque M est un cosmos, on peut produire la notion de
catégorie enrichie sur M, qui est une « sorte » de catégorie dont les
flèches entre les objets ne forment plus un ensemble mais sont
données par des objets de M, c’est-à-dire où les hom(x, y) ne sont pas
des ensembles mais des objets de M. La théorie des catégories dont
notre texte traite est sous ce vocable, celui de la théorie des catégories
enrichies sur Ens (la catégorie des ensembles) et les concepts que
nous avons introduits se définissent également dans le monde des
catégories enrichies sur un cosmos. Dans ce langage les relations
entre les objets sont données par la « logique » de M. Par exemple les
relations entre deux objets peuvent être données par un réel positif
dans le cas des catégories enrichies sur IR+ (e.g. hom(x, y) = 5) *10 ou
par des marchandises dans le cas enrichi sur M où M est un cosmos
de marchandises. Dans ce dernier cas, on peut penser, par exemple si
les objets d’une M-catégorie sont interprétés comme étant des
personnes, une M-catégorie comme une structure où les relations
entre les personnes sont incarnées par des marchandises de M et les
relations entres ces marchandises (phénomènes de réification des
rapports sociaux, etc.). Une critique que nous pouvons faire à notre
formalisme des formes de mise en valeur est qu’il ne dit rien ou
presque sur les rapports entre les marchandises : elles sont là, comme
tombées du ciel, données par des considérations « extérieures » et
forment des ensembles. Le formalisme des catégories enrichies peut
quant à lui permettre de donner plus de corps aux
rapports/différences entre les marchandises/personnes et
notamment produire des théories plus quantitatives (l’exemple des
catégories enrichies sur IR+ qui sont des espaces métriques
généralisés). Peut-être pourrait-on donner des formalisations plus
précises des formes de mise en valeur dans ce cadre ?
2. L’autre axe possible que nous souhaitons mettre en avant est
celui donné par la notion de localisation et de foncteur dérivé (nous
renvoyons pour le côté formel à l’ouvrage de William G. Dwyer et al.,
ainsi qu’à l’article de Bruno Kahn et Georges Maltsiniotis). Si, pour le
formuler succinctement, le point précédent renvoie au geste de
création de concepts de façon à rendre compte de différentiation
entre objets, ce second axe que nous proposons incarne en quelque
sorte le geste complémentaire : la capacité à identifier comme
« similaire » le déjà-là. Supposons donnée une catégorie C. Supposons
également donnée une classe de flèches W de la catégorie C. On peut
alors produire une nouvelle catégorie W–1C, appelée la localisation de
C par W, possédant les mêmes objets que C mais dans laquelle on a
inversé formellement les flèches de W, i.e. où l’on a forcé les flèches
de W à être des isomorphismes. On rappelle que, dans une catégorie,
deux objets sont isomorphes s’il existe un isomorphisme qui les
« relie », et que des objets isomorphes sont en quelque sorte
structurellement (i.e. du point de vue de la catégorie considérée)
identiques/identifiables. La difficulté est alors de « comprendre » la
catégorie W–1C (lorsque l’on rajoute formellement des flèches à une
catégorie pour en faire une autre catégorie, les nouvelles
compositions et l’associativité de ces compositions produisent en
général un grand nombre de nouvelles relations entre les flèches).
D’un point de vue moins formel, les flèches de W fournissent autant
de critères d’identification des objets qu’elles relient, et la localisation
W–1C est le résultat de ces identifications. Ainsi la classe des flèches W
fournit/décrit les objets qui seront identifiés, c’est-à-dire les objets
que l’on souhaite voir comme « égaux » (i.e. isomorphes en langage
formel), et en même temps la manière dont ces objets sont rendus
« égaux » (donné par les flèches de W). Il existe un foncteur, appelé
foncteur de localisation :
γ : C → W–1C
qui envoie toute flèche de W sur un isomorphisme de W–1C et qui
vérifie une propriété universelle qui dit, en un certain sens, que c’est
« la plus petite » catégorie ayant cette propriété. On peut appliquer
ce qui précède à une catégorie M de marchandises et prendre par
exemple W une classe de flèche représentant des relations de mise en
valeur tombant sous le coup de la forme standard par exemple. La
catégorie W–1M représente la structure obtenue après avoir
« identifié » les marchandises par ces flèches. Réciproquement on
peut se poser la question de savoir si, pour une catégorie de
marchandise M, il existe une classe de relations de mise en valeur W
telle que, si l’on identifie les objets entre eux qu’elle contient (suivant
les flèches), on obtient une catégorie du type standard, i.e. si W–1M est
une catégorie de type standard (i.e. possédant certaines limites). Cette
question formelle peut se traduire sous la forme : en grossissant
certains traits d’analyse des rapports de mise en valeur entre des
marchandises données, peut-on voir ces marchandises et leurs
relations comme étant du type de la forme standard ? On peut
également s’intéresser à l’existence/la production de foncteurs entre
catégories et aux comportements de ces foncteurs après localisation :
On tombe alors dans le monde des foncteurs dérivés (qui sont des
cas particuliers d’extensions de Kan). Par exemple si D = IR+, F
représente un prix et l’existence de foncteurs dérivés permet de poser
les problèmes d’existence de prix après avoir « grossi les traits » entre
certaines marchandises et qui restent cohérents au prix F. Nous
pensons que ces considérations permettraient de produire des
résultats formels pour une analyse qualitative de la structuration des
marchandises.
RÉFÉRENCES
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Rendiconti del seminario matématico e fisico di Milano 43 (1973),
no 1, 135-166.
Saunders MAC LANE, Categories for working mathematicians : Second
edition, Berlin, Springer, 1998.
Nous avons bénéficié pour réaliser ce travail de l’aide de nombreuses personnes qu’il
serait impossible de toutes nommer.
Nous tenons à remercier d’abord toutes celles et tous ceux qui ont participé à notre
séminaire de l’EHESS entre 2012 et 2016. En 2012-2013, sont notamment intervenus Michela
Barbot, Christian Bessy, Sébastien Chauvin, Bruno Cousin, Emmanuel Didier, Jeanne Favret-
Saada, Marion Fourcade, Marie-France Garcia-Parpet, Isabelle Graw, Catherine Grenier,
Guido Guerzoni, Bérénice Hamidi-Kim, Laurent Jeanpierre, Lucien Karpik, Jeanne Lazarus,
Patrice Maniglier, André Orléan, Olivier Roueff, Simon Sussen, Mathieu Trachman,
Emmanuel de Vienne, Daniel Urrutiaguer. En 2013-2014 : Fabien Accominotti, Jacques
Bournay, Delphine Corteel, Sophie Cras, Camille Herlin-Giret, Judith Ickowicz, Anne
Jourdain, Michal Kozlowski, Michèle Lamont, Sylvain Laurens, Ashley Mears, Michel Melot,
Alain Quemin, Thomas Piketty, Cyprien Tasset, Laurent Thévenot, Tommaso Vitale, Loup
Wolff. En 2014-2015 : Thierry Bonnot, Marie-Charlotte Calafat, Bernard Conein, Élise Dubuc,
Stéphane Gerson, Marie Gouyon, Frédéric Keck, Anthony Kuhn, Baptiste Monsaingeon, Yves
Moulin, Fabian Muniesa, Frédérique Patureau, Michel Rautenberg, Bénédicte Savoy, Martine
Segalen, Olav Velthuis.
Des éléments de ce travail ont été publiés au fur et à mesure de son élaboration, et nous
tenons particulièrement à remercier les comités de rédaction et les relecteurs de Sociologie,
des Temps modernes, de Teoria Politica et de Valuation Studies.
Nous avons présenté ce travail lors de différents colloques et conférences : au musée
Kunstsammlung à Düsseldorf en janvier 2014 à l’invitation de Heinz-Norbert Jocks ; au
Mucem à Marseille en janvier 2014 à l’invitation de Delphine Corteel ; au musée d’art
moderne à Varsovie en novembre 2014 à l’invitation de la Fondation Bec Zmiana et à
l’initiative de Michal Kozlowski ; au Centro de Cultura Contemporànea de Barcelona
(CCCB) en février 2015 à l’initiative de Peter Wagner ; à l’université de Westminster à
Londres en juin 2015 à l’initiative de Chantal Mouffe ; à l’occasion du 50e anniversaire de la
Danish Sociological Association à Copenhague en octobre 2015 à l’initiative de Niels
Albertsen ; à l’université de Turin en mars 2016 à l’initiative de Massimo Cuono, où nous
avons eu le plaisir de débattre une première fois avec Nancy Fraser ; en mai 2016 à New York,
tout d’abord à la New School for Social Research, à l’invitation de Mark Greif, et où nous
avons continué notre discussion avec Nancy Fraser ; puis à la Maison française de New York
University, où nous avons été accueillis par Frédéric Viguier et Stéphane Gerson ; enfin à
l’université de Princeton dans le cadre du Fung Global Fellows Program.
Nous avons beaucoup appris des interventions et des discussions au cours du séminaire
« Valeur, prix et politique » organisé par Christian Bessy à l’ENS-Cachan pendant les années
2012-2015, ainsi qu’au séminaire « Art/Valeur » coorganisé notamment par Patrice Maniglier
en 2014-2016 au musée du Quai Branly, ce qui nous a donné l’occasion de présenter notre
travail à l’École supérieure des beaux-arts de Montpellier en octobre 2015. Nous avons aussi
présenté et échangé utilement au séminaire « Anthropologie à Nanterre » du LESC en
décembre 2013 à l’université Paris-Ouest Nanterre ; lors d’une conférence Max Po à
Sciences Po Paris, à l’initiative d’Olivier Godechot, en décembre 2014 ; et lors d’une séance
du séminaire « Exercer la domination » à l’ENS — Ulm en mai 2016, à l’initiative de Pierre
Alayrac.
Une version quasi achevée du manuscrit a été discutée lors d’une journée qui a lui a été
consacrée le lundi 4 juillet 2016 au LESC à l’université Paris-Ouest Nanterre, laboratoire que
nous remercions pour son accueil, et nous sommes particulièrement reconnaissants à nos
lecteurs, qui sont à la fois des collègues et des amis, pour leurs commentaires : Pierre Alayrac,
Guillaume Couffignal, Sophie Cras, Laurent Jeanpierre, Jeanne Lazarus, Patrice Maniglier,
Ismaël Moya et Cyprien Tasset. Nous avons aussi beaucoup bénéficié des remarques de Bruno
Cousin et d’Olivier Favereau et du soutien de l’IRIS et de son directeur : Marc Bessin. Patrice
Maniglier a été un interlocuteur constant, qui a accompagné et enrichi notre réflexion,
notamment en faisant le lien avec la philosophie, tandis que Guillaume Couffignal faisait le
lien avec les mathématiques.
Pour réaliser notre enquête, nous avons mis à contribution de nombreux informateurs :
antiquaires, artisans, artistes, cadres d’entreprise, entrepreneurs, collectionneurs,
commissaires-priseurs, critiques d’art, conservateurs et curateurs, hauts fonctionnaires, élus,
ou encore membres du personnel de collectivités locales. Nous les remercions ici pour leur
confiance et leur disponibilité.
Nous remercions Thomas Pogu pour sa relecture attentive du manuscrit.
Enfin, ce livre n’aurait pas pu exister sans la générosité et l’amitié de notre éditeur, Éric
Vigne.
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Notes
AVANT-PROPOS
I
L’ÂGE DE L’ÉCONOMIE DE L’ENRICHISSEMENT
II
VERS L’ENRICHISSEMENT
1. Michael Thompson, Rubbish Theory. The creation and destruction of value, Oxford,
Oxford University Press, 1979.
2. Voir Michel Melot, Mirabilia. Essai sur l’inventaire général du patrimoine culturel,
Paris, Gallimard, coll. Bibliothèque des idées, 2012 et, pour une ethnographie des
É
processus de sélection, Nathalie Heinich, La Fabrique du patrimoine, Paris, Éditions de la
MSH, 2009.
3. Thorstein Veblen, Théorie de la classe de loisir, Paris, Gallimard, 1970 (1899).
4. Voir Marie-France Garcia-Parpet, op. cit., p. 153.
5. Problème que Jean-Pierre Cometti ignore lorsqu’il traite de cette question ; Jean-
Pierre Cometti, Conserver/Restaurer. L’œuvre d’art à l’époque de sa préservation technique,
Paris, Gallimard, coll. NRF essais, 2016.
6. Thème développé dans la sociologie américaine notamment par : Paul DiMaggio,
« Classification in art », American Sociological Review, 1987, vol. 52, August, p. 440-455 ;
Sharon Zukin, The Culture of Cities, op. cit. ; sur la notion de « biens symboliques » dans le
champ de la culture : Michèle Lamont, Marcel Fournier, Cultivating Differences. Symbolic
boundaries and the making of inequality, Chicago, The University of Chicago Press, 1992.
7. Pierre Bourdieu, « Le marché des biens symboliques », L’Année sociologique,
vol. 22, 1971, p. 49-126.
8. Nous suivons ici Cornelius Castoriadis, dans L’Institution imaginaire de la société
(Seuil, 1975) : « Tout ce qui se présente à nous, dans le monde social-historique, est
indissociablement tissé au symbolique […] les innombrables produits matériels sans
lesquels aucune société ne saurait vivre un instant, ne sont pas (pas toujours, pas
directement) des symboles. Mais les uns et les autres sont impossibles en dehors d’un
réseau symbolique » (p. 174). Le « symbolique » ne peut donc ni, comme c’est souvent
le cas, être traité « comme un simple revêtement neutre » ni comme relevant d’une
« logique propre » qui se superposerait à un autre type d’ordre dit « rationnel »
(p. 175 sq.).
9. Howard S. Becker, Les Mondes de l’art, Paris, Flammarion, coll. Champs, 2010
(1982), p. 58.
10. Voir David Halle, Elisabeth Tiso, New York’s New Edge. Contemporary Art, the High
Line, and Urban Megaprojects on the Far West Side, Chicago, University of Chicago Press,
2014.
11. Voir Edward Anthony Wrigley, Continuity, Chance & Change. The character of the
industrial revolution in England, Cambridge, Cambridge University Press, 1990, et Energy
and the English Industrial Revolution, Cambridge, Cambridge University Press, 2010.
12. Voir Dominique Poulot, Une histoire des musées en France, Paris, La Découverte,
2008.
13. Sur la constitution du patrimoine national, voir Alexandra Kowalski, « The
nation, rescaled : theorizing the decentralization of collective memory in contemporary
France », Comparative Studies in Society and History, 2012, 54 : 2 ; et « State Power as Field
Work : Culture and Practice in the French Survey of Historic Landmarks », in Richard
Sennett, Craig Calhoun, Practicing Culture, Londres-New York, Routledge, 2007, p. 82-
104.
14. Bénédicte Savoy, Patrimoine annexé. Les biens culturels saisis par la France en
Allemagne autour de 1800, Paris, Éditions de la MSH, 2003 (2 vol.).
15. Guido Guerzoni, Apollon et Vulcain. Les marchés artistiques en Italie (1400-1700),
Dijon, Les Presses du réel, 2011 (2006). Une grande partie de l’ouvrage est consacré au
rôle du luxe dans l’économie italienne de la Renaissance.
16. Cissie Fairchilds, « The production and marketing of populuxe goods in
eighteenth-century Paris », in John Brewer, Roy Porter (éd.), Consumption and the World of
Goods, New York, Routledge, 1993, p. 228-248.
17. Louis Bergeron, Les Industries du luxe en France, Paris, Odile Jacob, 1998.
18. Voir Eric Zuelow (éd.), Touring Beyound the Nation. A Transnational Approach to
European Tourism History, Burlington, Ashgate, 2011.
19. Alain Croix (éd.), Initiateurs et entrepreneurs culturels du tourisme (1850-1950),
Actes du colloque de Saint-Brieuc (2-4 juin 2010), Rennes, Presses universitaires de
Rennes, 2011.
20. Voir Pierre Bourdieu, Luc Boltanski, La Production de l’idéologie dominante, Paris,
Demopolis, 2008 (1976).
21. Un bon indicateur est l’ouvrage publié sous le nom collectif de Darras, qui
rassemble les communications à un colloque organisé par Pierre Bourdieu en 1965
réunissant des sociologues et des anthropologues (P. Bourdieu, J.-C. Chamboredon,
C. Durand, R. Sainsaulieu, J. Lautman, J. Cuisenier), des économistes (J.-P. Pagé,
C. Gruson, M. Praderie) et des statisticiens de l’Insee (A. Darbel, C. Seibel, J.-P. Ruault) :
Le Partage des bénéfices. Préfacé par Claude Gruson, économiste keynésien inspiré par le
christianisme social, alors directeur de l’Insee, l’ouvrage portait sur la façon dont
« l’expansion » n’était pas parvenue à réduire les inégalités envisagées sur différents
plans : emploi, monde agricole, école, etc. L’accent étant mis, très généralement, sur
une exigence de « mobilité sociale ». Darras, Le Partage des bénéfices. Expansion et inégalités
en France, Paris, Minuit, 1966.
22. Voir Peter Wagner, Modernity. Understanding the Present, Cambridge, Polity Press,
2012, p. 49-52.
23. Le nombre des étudiants a été multiplié par six entre le début des années 1960
et la première décennie du XXIe siècle, passant de 215 000 à 1,3 million. En 1982, parmi
les actifs français âgés de 25-54 ans occupés ou ayant déjà occupé un emploi, on
dénombrait 2,1 millions de diplômés de l’enseignement supérieur, soit 13 % des actifs de
cette tranche d’âge. En 2010, le nombre de diplômés est de 8 millions, soit quatre fois
plus. Ces diplômés représentent plus du tiers (36 %) des actifs français âgés de 25-34 ans.
24. Pour une description détaillée de la réorganisation des entreprises et des
changements des conditions de travail, voir Luc Boltanski, Ève Chiapello, Le Nouvel
Esprit du capitalisme, Paris, Gallimard, coll. NRF essais, 1999.
25. Cette dévaluation des diplômes, qui s’amorce dans les années 1980, deviendra
surtout importante à partir de la décennie 1990. Elle n’a fait que s’accentuer depuis lors.
En 1982, on comptait 2,1 millions d’actifs diplômés du supérieur pour 1,6 million de
cadres, soit treize actifs diplômés de l’enseignement supérieur pour dix cadres. En 2010,
il y a 8 millions d’actifs diplômés du supérieur pour 3,6 millions de cadres, soit vingt-
deux actifs diplômés de l’enseignement supérieur pour dix cadres. En 1990, 45 % des
diplômés de l’enseignement supérieur sont cadres. Vingt ans plus tard, c’est le cas de
37 %. Dans le même temps, la répartition territoriale des chances d’accès à un emploi de
cadre pour les diplômés du supérieur deviendra de plus en plus inégale, les diplômés
cadres se concentrant dans la région parisienne et, à un moindre degré, dans les
grandes métropoles régionales comme Lyon, Marseille ou Toulouse (Jean-François
Léger, « Plus de diplômés, plus d’inégalités territoriales ? », Population & Avenir, no 718,
mai-juin 2014).
26. On peut ici parler de « monde fini », comme le fait Zigmunt Bauman (voir Le
Coût humain de la mondialisation, Paris, LGF, Le Livre de Poche, 2011 et Vies perdues. La
modernité et ses exclus, Paris, Payot, 2006).
27. Cette conception de la culture placée sous le signe du désintéressement et de
l’élévation pénètre jusqu’aux galeries d’art contemporain, pourtant tournées vers le
commerce, qui se multiplient dans les années d’après guerre et qui entendent rompre
avec les compromissions du marché de l’art sous l’Occupation (qui a suivi l’élimination
des galeries possédées par des juifs), en se tournant vers des artistes qui incarnent à la
fois le rejet du « capitalisme » et la recherche esthétique dans ses dimensions les plus
élitistes. Le même phénomène se retrouve dans le domaine de l’édition ; voir Julie
Verlaine, Les Galeries d’art contemporain à Paris. Une histoire culturelle du marché de l’art,
1944-1970, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. Histoire contemporaine, 2012, p. 23-
45.
28. Maryvonne de Saint-Pulgent, Jack Lang. Batailles pour la culture, Paris,
La Documentation française, 2013, p. 56.
29. Sur le passage du musée ethnographique à l’écomusée, voir Martine Segalen, La
Vie d’un musée, 1937-2005, Paris, Stock, 2005.
30. Voir Nathalie Heinich, Roberta Shapiro (dir.), De l’artification. Enquêtes sur le
passage à l’art, Paris, Éditions de l’EHESS, 2012.
31. La délégation aux arts plastiques, formée en 1982, crée vingt-deux postes de
conseillers aux arts plastiques en région dans les Directions régionales des affaires
culturelles et autant de Fonds régionaux d’art contemporain (Frac).
32. L’essai critique de la nouvelle politique culturelle dont l’effet médiatique a été le
plus important est sans doute celui de Marc Fumaroli, L’État culturel. Une religion moderne,
Paris, De Fallois, 1991.
33. Voir Laurent Jeanpierre, Séverine Sofio, « Chronique d’une mort annoncée. Les
conservateurs de musée face aux commissaires d’exposition dans l’art contemporain
français », in Frédéric Poulard, Jean-Michel Tobelem, Les Conservateurs de musée. Atouts et
faiblesses d’une profession, Paris, La Documentation française, 2015, p. 111-139.
34. Comme le relève François Dosse, « Guattari va jouer auprès de Jack Lang le rôle
d’une boîte à idées » ; François Dosse, Gilles Deleuze et Félix Guattari, Biographie croisée,
Paris, La Découverte, 2007, p. 450.
35. Félix Guattari, Suely Rolnik, Micropolitiques, Paris, Les Empêcheurs de penser en
rond/Seuil, 2007, p. 33.
36. Philippe Urfalino, « De l’anti-impérialisme américain à la dissolution de la
politique culturelle », Revue française de science politique, 43e année, no 5, 1993, p. 823-849.
37. Voir Thomas Angeletti, Le Laboratoire de la nécessité. Économistes, institutions et
qualifications de l’économie, thèse de doctorat en sociologie, Paris, EHESS, 2013.
38. Sur la fondation de l’économie des conventions voir le numéro spécial de La
Revue économique qui lui est consacrée (vol. 40, no 2, mars 1989). Voir aussi Laurent
Thévenot, « Les investissements de forme » in Conventions économiques. Cahiers du centre
d’études de l’emploi, Paris, PUF, 1985, p. 21-72 et « Essai sur les objets usuels : propriétés,
fonctions, usages », in Les Objets dans l’action. Raison pratique, no 4, Paris, Éditions de
l’EHESS, 1993, p. 85-111. Voir également Philippe Batifoulier (éd.), Théorie des
conventions, Paris, Economica, 2001, André Orléan, Analyse économique des conventions,
Paris, PUF, 2004 et Robert Salais, « Conventions de travail, mondes de production et
institutions », L’Homme et la Société, 2008/4 – 2009/1 (no 170 et 171), p. 151-174.
39. Pour une synthèse, voir Arnaldo Bagnasco, Charles Sabel, PME et développement
économique en Europe, Paris, La Découverte, coll. Recherches, 1994. Voir aussi, sur le
développement de la « Troisième Italie » par opposition au triangle industriel Milan-
Turin-Gênes, Arnaldo Bagnasco, Carlo Trigilia, La Construction sociale du marché. Le défi de
la troisième Italie, Cachan, Les Éditions de l’ENS de Cachan, 1993 (1988).
40. Michael Piore, Charles Sabel, Les Chemins de la prospérité. De la production de masse
à la spécialisation souple, Paris, Hachette, 1989 (1984), p. 10.
41. Ibid., p. 271-275.
42. Voir Andrea Colli, Elisabetta Merlo, « Family business and luxury business in
Italy (1950-2000) », Entreprises et Histoire, 2007/1 (no 46), p. 113-124.
43. Robert Salais et Michael Storper, Les Mondes de production. Enquêtes sur l’identité
économique de la France, Paris, Éditions de la MSH, 1993.
44. Pierre Moulinier, « Naissance et développement du partenariat contractuel dans
le domaine culturel », in Philippe Poirrier, René Rizzardo (dir.), Une ambition partagée ?
La coopération entre le ministère de la Culture et les collectivités territoriales (1959-2009), Paris,
Travaux et documents du ministère de la Culture no 26, 2009, p. 46-92.
45. Ibid., p. 46.
46. En 2001, une association sur cinq a, en France, une activité culturelle. Valérie
Deroin, « Emploi, bénévolat et financement des associations culturelles », Culture
Chiffres, 2014/1, no 1, p. 1-12.
47. Ibid.
48. Extraits de la documentation qui figure sur le site du ministère des Affaires
étrangères.
e
49. Voir Thomas Piketty, Le Capital au XXI siècle, Paris, Seuil, coll. Les Livres du
Nouveau Monde, 2013.
50. [forum-avignon.org].
51. Monique de Saint Martin, L’Espace de la noblesse, Paris, Métailié, 1993. Voir aussi
Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot, Châteaux et châtelains. Les siècles passent, le
symbole demeure, Paris, Anne Carrière, 2005.
52. Vincent Eblé, Rapport d’information sur les dépenses fiscales relatives à la préservation
du patrimoine historique bâti, Sénat, enregistré le 7 octobre 2015.
53. Ibid., p. 36.
54. Comme en témoigne le cas d’Alain du Plessis de Pouzilhac, cité in Monique de
Saint Martin, op. cit., p. 97.
55. Ibid., p. 99.
56. Ibid., p. 100. Dominique Schnapper, dans son premier ouvrage, consacré au
mode de vie des élites bolognaises, fait des remarques similaires : « Dans le salon de la
vieille aristocratie, les tableaux sont restés accrochés sur plusieurs rangs, dans le style
ancien, plutôt qu’exposés, parce que leur présence n’est pas due au goût personnel d’un
collectionneur ou d’un amateur voulant montrer sa richesse. Le mauvais état de
conservation d’œuvres qui ont été transmises par héritage depuis de nombreuses
générations et la présentation maladroite qui en est faite signifient le caractère
héréditaire d’un bien » (Dominique Schnapper, L’Italie rouge et noire. Les modèles de la vie
quotidienne à Bologne, Paris, Gallimard, 1971, p. 103-104).
57. Monique de Saint Martin, op. cit., p. 105-107.
58. Ibid., p. 111.
59. Voir le site du ministère de la Culture et de la Communication, rubrique
Journées européennes du patrimoine : journeesdupatrimoine. culturecommunication.
gouv. fr/.
60. Monique de Saint Martin, op. cit., p. 110.
61. Voir Marie-Odile Mergnac, La Généalogie. Une passion française, Paris, Autrement,
2003 et Jean-Louis Beaucarnot, La Généalogie, Paris, PUF, 1997.
62. Voir Robert Brenner, The Economic of Global Turbulence. The Advanced Capitalist
Economies form Long Boom to Long Downturn, Londres, Verso, 2006.
63. Giovanni Arrighi, Adam Smith à Pékin. Les promesses de la voie chinoise, Paris, Max
Milo, 2009 (2007), p. 146-154.
64. Nous empruntons la notion de « capitalisme central » à Jonathan Nitzan et
Shimshon Bichler, qui ont développé une analyse de la dynamique du capitalisme en
termes de compétition pour l’accumulation différentielle, c’est-à-dire en termes de
pouvoir relatif. Dans cette logique, la dynamique du capitalisme est liée à des
déplacements qui, d’un côté, étendent la marchandisation et, de l’autre, reviennent à
« saboter » les capacités industrielles des concurrents (voir Jonathan Nitzan, Shimshon
Bichler, Le Capital comme pouvoir. Une étude de l’ordre et du créordre, Paris, Max Milo, 2012
(2009)). J. Nitzan et S. Bichler se réclament des analyses de Thorstein Veblen (p. 374-
384) qui, le premier, a développé la notion de « sabotage industriel ». Veblen a mis
l’accent sur la tension entre les intérêts industriels, tirés par des exigences de
« production des choses », et ceux du « commerce ». Ces derniers intérêts, étant liés aux
« prix des choses » (« un fait plus substantiel que les choses elles-mêmes »), sont « affaire
de propriété et de pouvoir » et jouent un rôle central dans la dynamique du capitalisme
(voir Thorstein Veblen, Abstentee Ownership and Business Enterprise in Recent Times. The
Case of America, Boston, Beacon Press, 1967 [1923]).
65. Voir, pour une analyse précise et perspicace de ces processus, Wolfgang Streeck,
Du temps acheté. La crise sans cesse ajournée du capitalisme démocratique, Paris, Gallimard,
coll. NRF essais, 2014 (2013), particulièrement, p. 23-78.
66. Giovanni Arrighi, dont l’approche s’inspire des travaux de Fernand Braudel,
décompose l’évolution du capitalisme en une suite de cycles d’accumulation dont
chacun occupe une période déterminée (environ un siècle) et est centré autour d’un
centre géographique de profit (Gênes, les Pays-Bas, l’Angleterre, les États-Unis). L’un de
ses arguments est que, dans chacun de ces cycles, une phase financière succède à une
phase manufacturière et commerciale et que cette phase financière précède et annonce
le déclin de ce cycle au profit d’un nouveau cycle centré autour d’un autre pôle
géographique (voir Giovanni Arrighi, The Long Twentieth Century. Money, Power and the
Origins of our Times, Londres, Verso, 2010, nouvelle édition). C’est la raison pour
laquelle, si Giovanni Arrighi s’accorde avec David Harvey (David Harvey, The New
Imperialism, Oxford, Oxford University Press, 2003) pour reconnaître l’importance du
tournant financier opéré par le capitalisme depuis les années 1980, il s’en écarte en
interprétant ce tournant comme un signe de crise et de déclin. L’un de ses arguments
consiste à mettre en parallèle la phase de financiarisation et d’optimisme de la période
Reagan-Thatcher et la financiarisation qui a suivi la dépression des années 1873-1896,
suivie par une phase d’embellie (ce qu’il appelle la « belle époque edwardienne »)
prémonitoire, selon lui, de la crise de 1929 qui marquera la fin du cycle d’accumulation
centré sur l’Angleterre au profit des États-Unis.
67. Voir, pour une synthèse, Thomas Volscho, Nathan Kelly, « The rise of the super-
rich : power ressources, taxes, financial markets, and the dynamics of the top 1 percent,
1949 to 2008 », American Sociological Review, vol. 77, no 5 (October 2012), p. 679-699.
68. Il est difficile de trouver des informations précises sur la façon dont les riches
emploient et conservent leur argent et sur la part de leur fortune qui est stockée dans
des objets de prix plutôt que dans des actions ou des titres, ces deux types de biens étant
généralement confondus, dans les séries statistiques, sous la catégorie de « patrimoine
des ménages ». D’autre part, le prix réel auquel se négocient les biens d’exception est
fréquemment très sous-évalué pour des raisons fiscales.
69. Bruno Cousin et Sébastien Chauvin, « L’entre-soi élitaire à Saint-Barthélemy »,
Ethnologie française, 2012/2, vol. 42, p. 335-345.
70. On pense ici aux travaux riches d’enseignement de Michel Pinçon et Monique
Pinçon-Charlot (voir, particulièrement, Les Ghettos du gotha. Au cœur de la grande
bourgeoisie, Paris, Seuil, coll. Points, 2010 et Sociologie de la bourgeoisie, Paris,
La Découverte, 2005).
71. Pierre Bourdieu, La Distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Minuit, 1979.
72. Voir Franco Moretti, The Bourgeois. Between History and Literature, Londres-New
York, Verso, 2013.
73. La distinction entre patrimoine et capital peut prendre appui sur les analyses de
Joseph Schumpeter, bien que ce dernier l’envisage surtout par référence à la production
industrielle. Pour Schumpeter, les biens possédés, y compris sous une forme monétaire,
ne constituent à proprement parler un capital qu’à la condition d’être mis au travail,
c’est-à-dire insérés dans le circuit de la circulation. « Le capital n’est rien autre que le
levier qui permet à l’entrepreneur de soumettre à sa domination les biens concrets dont
il a besoin, rien autre qu’un moyen de disposer des biens en vue de fins nouvelles, ou
qu’un moyen d’imprimer à la production sa nouvelle direction » (Joseph Schumpeter,
Théorie de l’évolution économique. Recherches sur le profit, le crédit, l’intérêt et le cycle de la
conjoncture, Paris, Dalloz, 1999 (1911 et 1926), p. 165).
74. Le nombre des écoles de commerce en France est passé de 76 en 1980 à
environ 250 aujourd’hui.
75. Voir sur la notion de « hipster » : Mark Greif, « What was the hipster ? », Against
Everything, New York, Pantheon Books, 2016, p. 209-219.
76. Arjun Appadurai (éd.), The Social Life of Things. Commodities in Cultural Perspective
(Cambridge, Cambridge University Press, 1986). Cet ouvrage a marqué la refondation
de la recherche anthropologique sur les choses, renouant avec une approche
développée par Jean Baudrillard dont les deux livres séminaux, Le Système des objets
(Paris, Gallimard, 1968) et La Société de consommation (Paris, Denoël, 1970), ont été les
prémisses, en sociologie, d’une attention nouvelle portée aux objets. Cet intérêt, porté
au rôle des choses mises sur le même plan que les humains, a été particulièrement
développé par Bruno Latour dans ses nombreux travaux (voir, notamment, Aramis ou
l’amour des techniques, Paris, La Découverte, 1992).
77. Sur l’usage qui est fait ici de la notion d’épreuve, voir Luc Boltanski, Laurent
Thévenot, De la justification. Les économies de la grandeur, Paris, Gallimard, 1991.
III
LE COMMERCE DES CHOSES
1. Jens Beckert, Jörg Rössel, « The price of art. Uncertainty and reputation in the
field art », European Societies, 2013, vol. 15, no 2, p. 178-195.
2. Fabien Accominotti, « The Price of Purity. Brokerage as Consecration in the
Market for Modern Art », American Journal of Sociology, forthcoming, under review.
3. Lucien Karpik, L’Économie des singularités, Paris, Gallimard, coll. Bibliothèque des
sciences humaines, 2007, p. 273-303.
4. Michel Callon et Fabian Muniesa, « Les marchés économiques comme dispositifs
collectifs de calcul » (2003), in Michel Callon et al., Sociologie des agencements marchands,
Paris, Presses des Mines — Transvalor, 2013, p. 195-233.
5. Michel Callon, « Innovation et emprise croissante des forces marchandes », Le
Libellio d’AEGIS, vol. 11, no 4, hiver 2015, p. 43-61 ; Michel Callon (dir.), The Laws of the
Markets, Oxford, Blackwell Publishers, 1998.
6. Ce que Karl Polanyi appelle la « triade catallactique : commerce, monnaie et
marché » (Karl Polanyi, La Subsistance de l’homme. La place de l’économie dans l’histoire et la
société, Paris, Flammarion, 2011 (1977), p. 133-224). Pour des analyses historiques de
situations de « commerce sans marché », voir aussi Karl Polanyi, Essais, Paris, Seuil, 2002
(textes réunis et présentés par Michèle Cangiani et Jérome Maucourant),
particulièrement p. 119-174).
7. Comme Jeanne Lazarus a entrepris de le faire pour les compétences bancaires ;
voir, notamment, Jeanne Lazarus, « Tenir ses comptes et bien se tenir. L’apprentissage
de l’autonomie par la banque », Politix, 4/2014, no 108, p. 75-97.
8. Pierre Bourdieu, « La double vérité du don », Méditations pascaliennes, Paris, Seuil,
1997, p. 229-240.
9. Voir, notamment, Alain Testart, Critique du don. Étude sur la circulation non
marchande, Paris, Syllepse, 2006.
10. Philippe Descola, Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, coll. Bibliothèque
des sciences humaines, 2005, p. 426-438.
11. Viviana A. Zelizer, « L’argent donné », La Signification sociale de l’argent, Paris,
Seuil, 2005 (1994).
12. Pierre Bourdieu, Les Structures sociales de l’économie, Paris, Seuil, 2000.
13. Clifford Geertz, Le Souk de Séfrou. Sur l’économie du bazar, Saint-Denis, Bouchène,
2003 (1979).
14. L’inverse n’étant pas vrai, les gens du marketing absorbant sans attendre les
travaux des chercheurs.
15. Nous n’envisagerons pas le commerce illégal qui pose des problèmes qui ne sont
pas abordés directement dans ce travail.
16. Viviana Zelizer, « Ce que l’argent veut dire », La Signification sociale de l’argent,
Paris, Seuil, 2005 (1994), p. 322-329.
17. Par « monde », il faut entendre « tout ce qui arrive », et par « réalité » ce qui est
« stabilisé par des formats préétablis », soutenus par des institutions, lesquelles ont
souvent un caractère juridique ou para-juridique. Ces formats composent une
sémantique chargée de dire ce qu’il en est de ce qui est, ils établissent des qualifications, ils
définissent des entités et des épreuves, et ils déterminent les rapports que doivent
entretenir entités et épreuves pour avoir un caractère acceptable. Luc Boltanski, De la
critique, Paris, Gallimard, coll. NRF essais, 2009.
18. Gestes que ne manquent pas de faire les experts examinant des objets destinés à
des ventes aux enchères ; voir Christian Bessy et Francis Chateauraynaud, Experts et
faussaires, Paris, Métailié, 1995.
19. Pour un exemple d’ethnographie d’une place de marché dans la société
française de la fin du XXe siècle, voir Michèle de La Pradelle, Les Vendredis de Carpentras,
Paris, Fayard, 1996.
20. La nécessité de la confiance entre marchands commerçant au loin, et le risque
couru menant à la faillite commerciale lorsque cette confiance est trahie sont bien mis
en évidence par Francesca Trivellato, Corail contre diamants, op. cit.
21. Sur le rôle des institutions dans l’établissement de transactions marchandes
formellement autonomisées par rapport aux relations personnelles, voir Florence
Weber, « Transactions marchandes, échanges rituels, relations personnelles. Une
ethnographie économique après le Grand Partage », Genèses, no 40, 2000, p. 85-107.
22. Claude Lévi-Strauss, La Pensée sauvage, Paris, Plon, 1962, p. 3-21.
23. On a pu montrer ainsi que les classifications utilisées par l’Insee dans le
domaine de l’alimentation reposaient sur une taxinomie des produits alimentaires
d’origine industrielle, qui ne correspondait pas, sur nombre de points, aux catégories
implicitement mises en œuvre par les membres des différentes classes sociales. Luc
Boltanski, « Taxinomies populaires, taxinomies savantes : les objets de consommation et
leur classement », Revue française de sociologie, 1970, p. 34-44.
24. Benoît Mandelbrot, Les Objets fractals. Forme, hasard et dimension, Paris,
Flammarion, 1975.
25. Pour une critique du caractère polysémique de la notion d’utilité en économie
néoclassique, voir Jan de Vries, The Industrious Revolution. Consumer behavior and the
household economy, 1650 to the present, Cambridge, Cambridge University Press, 2008, p. 21-
25.
26. Patrice Maniglier, La Vie énigmatique des signes. Saussure et la naissance du
structuralisme, Paris, Léo Scheer, 2006, p. 286.
27. Raymond de Roover, La Pensée économique des scholastiques. Doctrines et méthodes,
Paris, Vrin, 1971.
28. Voir Caroline Urbain, Marine Le Gall-Ely, Prix et stratégie marketing, Paris, Dunod,
2009. D’après ces auteurs, « les différentiels de prix constatés pour une offre donnée
sont de 50 % pour l’automobile et de 500 % pour les produits pharmaceutiques selon la
zone géographique, 300 % pour les transports ferroviaires selon la classe, les conditions
tarifaires et les restrictions d’usage et de 1 000 % dans les transports aériens selon les
mêmes critères, de 300 % au moins pour les séjours hôteliers et touristiques selon la
saison et la localisation, de 300 à 500 % pour les produits industriels selon les quantités
et les conditions des contrats, de 50 à 500 % pour les services télécoms selon l’horaire et
l’opérateur, 500 % pour les biens de consommation selon les canaux de distribution
(p. 1). Voir aussi Hermann Simon, Florent Jacquet, Franck Brault, La Stratégie prix, Paris,
Dunod, 2011.
29. Voir Jean Finez, « La construction des prix à la SNCF, une socio-histoire de la
tarification. De la péréquation au yield management (1938-2012) », Revue française de
sociologie 1/2014 (vol. 55), p. 5-39.
30. Marion Fourcade, « Cents and Sensibility : Economic Valuation and the Nature
of “Nature” », American Journal of Sociology, vol. 116, no 6, 2011, p. 1721-1777.
31. Voir Antony Kuhn et Yves Moulin, « Proximité des acteurs et transformation des
conventions. Le cas du marché philatélique numérique », Revue française de gestion,
2011/4, no 213, p. 43-56.
32. Albert Hirschman, Défection et prise de parole, Paris, Fayard, 1995 (1970).
33. La critique de l’hypothèse d’homogénéité des produits, qui est l’un des postulats
sur lesquels repose la théorie néoclassique, est le point de départ des analyses d’Edward
Chamberlin visant à réduire l’opposition entre théorie de la concurrence et théorie du
monopole en montrant que la plupart des échanges présentent des combinaisons
diverses entre des « forces » qui vont, les unes, dans un sens concurrentiel et, les autres,
dans un sens monopolistique. Ce qui amène Chamberlin à explorer, dans l’ouvrage
séminal qu’il publie en 1933, une nouvelle approche de l’échange marchand qu’il
désigne du terme de « concurrence monopolistique » (Edward Hastings Chamberlin, La
Théorie de la concurrence monopolistique. Une nouvelle orientation de la théorie de la valeur,
Paris, PUF, 1953 (1933), traduction de Guy Trancard). « Avec la différenciation — écrit
Chamberlin dans l’introduction de cet ouvrage — apparaît le monopole et plus elle
croît, plus l’élément de monopole devient important. Lorsqu’il existe un degré
quelconque de différenciation, chaque vendeur a le monopole absolu de son produit,
mais est soumis à la concurrence de produits de substitution plus ou moins imparfaits.
Puisque tous les vendeurs sont des monopoleurs et ont pourtant des concurrents, nous
pouvons les appeler des “monopoleurs concurrents” et qualifier les forces en action de
“concurrence monopolistique” » (p. 7). Edward Chamberlin inclut dans les effets
monopolistiques la localisation du point de vente : « Il faut ici constamment garder à
l’esprit le sens large avec lequel nous employons le mot “produit”. Par “variation” on
peut référer une modification de la qualité du produit lui-même — changements
technologiques, modèle nouveau, ou matière première supérieure ; on peut entendre
un emballage ou un récipient nouveau ; on peut enfin vouloir dire un service plus
prompt ou plus courtois, une façon différente de faire des affaires, ou encore une
localisation différente » (p. 77-78). En mettant l’accent sur la qualification des biens,
Edward Chamberlin est un précurseur de courants économiques qui se développeront,
surtout en France, dans les années 1980 et, notamment, de l’économie des conventions
(voir Michel Callon, Cécile Méadel, Vololona Rabeharisoa, « L’économie des qualités »,
in Michel Callon et al., Sociologie des agencements marchands, op. cit., p. 143-170).
34. Les recherches socio-économiques sur la valeur et sur la valorisation connaissent
actuellement un grand essor, particulièrement aux États-Unis. Pour une présentation
synthétique, voir Michèle Lamont, « A comparative Sociology of Valuation and
Evaluation », The Annual Review of Sociology, 2012, 38 : 21.1 – 21.2.
35. Parmi les nombreux usages du terme de « valeur », nous nous distinguons ici
notamment de la conception proposée par Bruno Latour, lorsqu’il défend l’idée selon
laquelle « [Les anthropologues des Modernes] ne peuvent pas faire aussi facilement
l’impasse sur l’existence réelle des valeurs auxquelles nous tenons. Ils ne peuvent pas
pratiquer cette restriction mentale qui a tant servi au “dialogue interculturel”. Surtout
que nous savons bien que nous ne sommes pas dans une “culture”, mais aussi dans une
“nature”. Bien parler de quelque chose à quelqu’un, c’est d’abord respecter l’exacte
teneur ontologique de cette valeur qui lui importe et qui le fait vivre » ; Bruno Latour,
Enquête sur les modes d’existence. Une anthropologie des modernes, Paris, La Découverte, 2012,
p. 155.
36. Émile Durkheim, « Jugements de valeur et jugements de réalité » (1911),
Sociologie et philosophie, Paris, Presses universitaires de Paris, 1967, p. 90-109.
37. John Dewey, La Formation des valeurs, Paris, La Découverte, 2011.
38. David Stark, « What’s Valuable ? », in Jens Beckert and Patrik Aspers, The Worth of
Goods. Valuation and Pricing in the economy, Oxford, Oxford University Press, 2011, p. 319-
338.
39. Luc Boltanski, Laurent Thévenot, De la justification, op. cit.
40. Olivier Favereau, « La pièce manquante de la sociologie du choix rationnel »,
Revue française de sociologie, vol. 44, no 2, 2003, p. 275-295.
41. Comme le relève Niklas Luhmann, « l’incertitude est et demeure une condition
structurelle » (p. 348), et « les attentes sont une exigence autopoïétique pour la
reproduction des actions, et dans cette mesure elles sont des structures » (p. 349) ;
Niklas Luhmann, Systèmes sociaux. Esquisse d’une théorie générale, Laval, Presses de
l’université de Laval, 2010 (1984).
42. Olivier Favereau, Olivier Biencourt, François Eymard-Duvernay, « Where do
Markets come from ? From (quality) Conventions », in Olivier Favereau, Emmanuel
Lazega, Conventions and Structures in Economic Organization. Markets, Networks and
Hierarchies, Cheltenham, Edward Elgar, 2003, p. 213-252.
43. Alfred Schutz, Collected Papers, La Haye, Martinus Nijhoff, 1975.
44. Clifford Geertz, Le Souk de Séfrou, op. cit.
45. Ibid., p. 156.
46. Comme le remarque Clifford Geertz, ibid., p. 60.
47. Ibid., p. 176-177.
48. Bernard Lahire, Ceci n’est pas qu’un tableau. Essai sur l’art, la domination, la magie et
le sacré, Paris, La Découverte, 2015.
49. Michel Foucault, Naissance de la biopolitique. Cours au Collège de France 1978-1979,
Paris, EHESS/Gallimard/Seuil, 2004, p. 33.
50. Ibid., p. 55.
51. Ibid., p. 68.
52. Luc Boltanski, Énigmes et complots, Paris, Gallimard, coll. NRF essais, 2012.
53. Gabriel Kessler, Sylvia Sigal, « Survivre : réflexion sur l’action en situation de
chaos. Comportements et représentations face à la dislocation des régulations sociales :
l’hyperinflation en Argentine », Cultures et Conflits, no 24-25, 1997, p. 37-77 ; Federico
Neiburg, « Inflation : economists and economic cultures in Brazil and Argentina »,
Comparative Studies in Society and History, vol. 48, no 3, 2006, p. 604-633.
IV
LES FORMES DE MISE EN VALEUR
V
LA FORME STANDARD
É
30. Karl Marx, Contribution à la critique de l’économie politique, Paris, Éditions sociales,
1957, p. 157.
31. Les efforts d’ajustement plus fin à la demande des clients qui ont été le résultat,
à partir des années 1980, d’un côté, de la saturation des marchés des biens les plus
courants et, de l’autre, de la critique de la massification, ont suscité la production de
biens plus différenciés dans un contexte de très vive concurrence. On notera toutefois
que cette diversification de l’offre, qui s’est réclamée souvent d’une exigence de plus
grande authenticité, n’a pas eu pour effet de modifier profondément les principales
propriétés de la forme standard. Ce qui conforte l’idée selon laquelle on doit
caractériser cette dernière par le jeu de la relation entre prototypes et spécimens plutôt
que par une uniformité des choses mises en vente que les nouveaux dispositifs de
production ont permis de surmonter.
32. Peter Drucker, Concept of the Corporation, New York, John Day, 1972, p. 219-220.
33. Pour une présentation synthétique des idées critiques de Thorstein Veblen, voir
Raymond Aron, « Avez-vous lu Veblen ? », in Raymond Aron, Les Sociétés modernes, Paris,
PUF, 2006 (textes rassemblés et introduits par Serge Paugam), p. 239-266.
34. Voir l’excellente analyse des problèmes qu’a rencontrés la production de biens
de grande consommation en URSS, menée par Georgi Derluguian, in Immanuel
Wallerstein et al., Le capitalisme a-t-il un avenir ?, Paris, La Découverte, 2014 (2013).
35. Voir David Hounshell, op. cit., p. 263-301.
36. Voir Michael Piore, Charles Sabel, Les Chemins de la prospérité. De la production de
masse à la spécialisation souple, op. cit., et Arnaldo Bagnasco, Charles Sabel, PME et
développement économique en Europe, Paris, La Découverte, 1994.
37. Parmi une multitude d’exemples, voir Raymond Aron, Dix-huit leçons sur la société
industrielle, Paris, Gallimard, 1962. Dans cet ouvrage, issu du premier cours qu’il a donné
à la Sorbonne en 1955-1956, Raymond Aron, se propose notamment de réinterpréter la
notion de progrès historique, associée au développement de la société industrielle, et de
lui donner un sens politique en prenant appui sur Montesquieu (« concilier la
hiérarchie avec l’égalité », p. 87) ; et aussi de réfuter la critique marxiste de la société
industrielle en tant que société capitaliste. Il est pertinent pour notre propos de noter
que Raymond Aron exclut « la religion et l’art » du champ de ce qui peut donner lieu à
un « progrès » en tant que ces domaines lui paraissent étrangers aussi bien à
« l’économie qu’à la politique » (p. 82), ce qui, à l’époque où il écrit — lesdites « Trente
Glorieuses » —, paraît encore relever du bon sens.
38. Voir Peter Wagner, Liberté et discipline. Les deux crises de la modernité, Paris,
Métailié, 1996. Voir aussi Peter Wagner, Modernity. Understanding the Present, op. cit.,
particulièrement, p. 4-10.
39. Nous empruntons cette définition de l’aliénation à l’ouvrage que Claire Pagès a
consacré à l’œuvre de François Lyotard, Lyotard et l’aliénation, Paris, PUF, 2011, p. 13.
40. Christian Borch, The Politics of Crowds. An Alternative History of Sociology,
Cambridge, Cambridge University Press, 2012.
41. Gustave Le Bon, Psychologie des foules, Paris, PUF, 2013 (1895).
42. Gabriel Tarde, Les Lois de l’imitation, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond,
2001 (1890).
43. Serge Tchakhotine, Le Viol des foules par la propagande politique, Paris, Gallimard,
1952 (1939).
44. Voir, sur l’histoire et les usages actuels du thème de la manipulation mentale,
Arnaud Esquerre, La Manipulation mentale. Sociologie des sectes en France, Paris, 2009.
45. Anselm Jappe, Guy Debord, Paris, Denoël, 2001, p. 22, et, pour une analyse de la
relation entre la notion de spectacle et celle de « simulacre » chez Baudrillard, p. 204-
206.
VI
STANDARDISATION ET DIFFÉRENCIATION
1. On peut peut-être voir dans le personnage du cousin Pons, vieux garçon ignoré
ou rejeté par les femmes et qui a réorienté ses pulsions vers la gastronomie et l’art,
l’origine de ce stéréotype, qui sera largement redéployé plus tard, notamment en
prenant appui sur la psychanalyse. La littérature psychanalytique sur les collections et les
collectionneurs est assez abondante, stimulée par le fait que Freud était lui-même
collectionneur (voir, notamment, Michelle Moreau Ricaud, Freud collectionneur, Paris,
Campagne Première, 2011 ; Gérard Wajcman, Collection, suivi de L’avarice, Caen, Nous,
1999 ; Werner Muensterberger, Le Collectionneur. Anatomie d’une passion, Paris, Payot,
1994). Jean Baudrillard reprend la thématique qui associe collection et sexualité dans le
chapitre du Système des objets consacré à la collection (op. cit., p. 122-125).
2. Voir Luc Boltanski, « Pouvoir et impuissance : projet intellectuel et sexualité dans
le Journal d’Amiel », Actes de la Recherche en Sciences sociales, I, (5-6), novembre 1975,
p. 80-108.
3. Voir Steven Gelber, Hobbies. Leisure and the culture of work in America, New York,
Columbia University Press, 1999, p. 114-124.
4. Sur la notion d’otium comme activité cultivée dans l’Antiquité romaine, voir Paul
van der Grijp, Passion and Profit, Londres, Transaction Publishers, 2006, p. 11.
5. Russell Belk, Collecting in a Consumer Society, Londres, Routledge, 1995.
6. Voir Jeanne Lazarus, « Le crédit à la consommation dans la bancarisation »,
Entreprises et histoire, 2/2010, no 59, p. 28-40.
7. « Cet excédent contribue en second lieu à rendre la croissance plus malaisée, car
elle ne suffit plus à l’utiliser. En un certain point l’intérêt de l’extension est neutralisé
par l’intérêt contraire : celui du luxe […] ce qui importe désormais en premier lieu n’est
plus de développer les forces productives mais d’en dépenser luxueusement les produits.
À ce point se préparent d’immenses dilapidations : après un siècle de peuplement et de
paix industrielle, la limite provisoire du développement étant rencontrée, les deux
guerres mondiales ont ordonné les plus grandes orgies de richesses — et d’êtres
humains — qu’eût enregistrées l’histoire. Néanmoins ces orgies coïncident avec une
sensible élévation du niveau de vie général : la masse de la population bénéficie de
services improductifs de plus en plus nombreux, le travail est réduit, le salaire accru dans
l’ensemble » (Georges Bataille, La Part maudite, op. cit., p. 40-41).
8. Une question rarement abordée qui a été récemment réélaborée dans le langage
de la sociologie contemporaine par Andrew Abbott, dans « The Problem of Excess »,
Sociological Theory, 2014, vol. 32 (I), 1-26.
9. Malcolm Bull, The Mirror of the Gods. How Renaissance Artists Rediscovered the Pagan
Gods, Oxford, Oxford University Press, 2005.
10. Voir, sur la production de choses destinées aux pauvres comme nouvel horizon
du capitalisme, Coimbatore Krishnao Prahalad, The Fortune at the Bottom of the Pyramid.
Eradicating Poverty through Profits, Upper Saddle River (NJ), Pearson Education, Inc.,
2009. Et pour un commentaire approfondi : Laurence Fontaine, Le Marché, op. cit.,
p. 231-240.
11. Jean-Paul Sartre, Critique de la raison dialectique, t. I : Théorie des ensembles pratiques,
Paris, Gallimard, 1974 (1960), p. 200 sq.
12. Aurélie Corne, Laurent Botti, « Benchmarking, attraction et valeur touristique du
territoire : une analyse par le secteur hôtelier français », Management & Avenir, 2/2016,
no 84, p. 179-196.
13. Exposition « Coup de sac ! », MUDAC, Lausanne, 19 juin – 6 octobre 2013.
14. Werner Sombart a été l’historien de l’économie qui a, parmi les premiers, mis
l’accent sur l’importance de l’économie du luxe dans la formation du capitalisme,
particulièrement en Italie. Voir Werner Sombart, L’Apogée du capitalisme, Paris, Payot,
1932 (1902), et, pour un intéressant commentaire des positions prises par Sombart, et
des critiques, souvent d’esprit moralisateur, qui lui furent opposées, Guido Guerzoni,
Apollon et Vulcain, op. cit., p. 86-105.
15. Sur les débats moraux qui ont accompagné le développement du luxe au
e
XVIII siècle, voir, Audrey Provost, Le Luxe, les Lumières et la Révolution, Seyssel, Champ
Vallon, 2014.
16. Lettre du Comité Colbert, no 33, mars-avril 1984.
17. Voir Judith Ickowicz, Le Droit après la dématérialisation de l’œuvre d’art, op. cit.
18. Voir les travaux d’Anne Jourdain sur l’artisanat d’art : « Réconcilier l’art et
l’artisanat. Une étude de l’artisanat d’art », Sociologie de l’art, vol. 21, 2012, p. 21-42 ; « La
construction sociale de la singularité. Une stratégie entrepreneuriale des artisans d’art »,
Revue française de socio-économie, vol. 6, 2010, p. 13-30.
19. Pour une perspective à la fois interne et critique sur l’industrie du luxe, voir
Marie-Claude Sicard, Luxe, mensonge et marketing, Paris, Pearson, 2010.
20. Sur l’analyse de ces techniques et sur leur usage dans le marketing et en
politique, voir Christian Salmon, Storytelling. La machine à fabriquer des histoires et à
formater les esprits, Paris, La Découverte, 2007.
21. Thorstein Veblen, Théorie de la classe de loisir, op. cit.
22. Notre analyse prend pour matériaux principaux les rapports annuels financiers
publiés en 2014 (donc consacrés à l’année 2013) des deux sociétés.
23. Alessandro Schiliro, Luxury Apparel Brands. World. Market Analysis, 2013-2018
Trends, Xerfi Global, décembre 2013.
24. Kering, 2013, p. 16.
25. Source citée par Kering : Capgemini/RBC 2013 World Wealth Report.
26. Source : Kering.
27. Kering, 2013, p. 126.
28. LVMH, 2013, p. 31.
29. Sur les méthodes d’évaluation financière des marques, voir Adel Beldi et al.,
« Pertinence des méthodes d’évaluation financière des marques. Une étude empirique
internationale », Revue française de gestion, 2010/8, no 207, p. 153-168.
30. Kering, 2013, p. 10.
31. Kering, 2013, p. 9.
32. Kering, 2013, p. 9.
33. Kering, 2013, p. 22.
34. Kering, 2013, p. 38.
35. Kering, 2013, p. 34.
36. Exposition Louis Vuitton, « Volez, Voguez, Voyagez », Grand Palais, 4 décembre
2015-21 février 2016.
37. Nathalie Moureau, Dominique Sagot-Duvauroux et Marion Vidal ont réalisé en
2014 une enquête auprès de collectionneurs d’art contemporain, qui a recueilli
322 réponses (dont il est difficile, comme en conviennent les auteures, d’évaluer dans
quelle mesure ils composent un échantillon « représentatif » de l’ensemble des
collectionneurs puisqu’il n’existe pas de population de référence dont les contours
seraient administrativement définis). À partir de cette enquête, elles ont construit une
« typologie » de collectionneurs, distinguant les « collectionneurs quasi professionnels »
dont la collection comprend plus de 200 pièces dont le prix d’achat maximum annuel
peut être supérieur à 200 000 euros, les « collectionneurs investis » dont la collection
comprend de 100 à 200 œuvres dont le prix d’acquisition varie de 10 000 à 50 000 euros,
les « collectionneurs pondérés » et les « collectionneurs indépendants ». Or ces
collectionneurs, et particulièrement ceux qui appartiennent aux deux premières
catégories, fréquentent assidûment le monde de l’art, se lient à des galeries ou visitent
des ateliers (pour 88 % d’entre eux), de façon à repérer des artistes « prometteurs »
dont la cote n’est pas très élevée mais dont ils pensent qu’elle a des chances de monter
dans un avenir plus ou moins proche, « la majorité des collectionneurs — écrivent les
auteures —, y compris les plus fortunés », se déclarant « incapables de suivre l’escalade
des prix propre au fonctionnement actuel du marché de l’art ». Voir Nathalie Moureau,
Dominique Sagot-Duvauroux, Marion Vidal, « Collectionneurs d’art contemporain : des
acteurs méconnus de la vie artistique », Cultures études, 1/2015, (no 1), p. 1-20.
38. Voir Pierre Cabanne, Les Grands Collectionneurs, t. II, op. cit., p. 365-379.
39. Voir Nathalie Heinich, Roberta Shapiro (éd.), De l’artification, op. cit.
40. Le concept d’immortalité est pris ici au sens que lui donne Hannah Arendt. Voir
Condition de l’homme moderne, Paris, Calmann-Lévy, 1983 (1961), p. 187-230.
41. On en trouve de nombreux exemples dans les travaux de Francis Haskell qui
montre l’importance du rôle joué par les collectionneurs dans la formation des
jugements de goûts. Voir Francis Haskell, La Norme et le Caprice, op. cit. ; Francis Haskell,
L’Amateur d’art, LGF, Le Livre de Poche, 1997 et, plus récemment, Le Musée éphémère,
Gallimard, coll. Bibliothèque des histoires, 2002.
42. Sur la notion de « régime de singularité », voir Nathalie Heinich, L’Élite artiste.
Excellence et singularité en régime démocratique, Paris, Gallimard, coll. Bibliothèque des
sciences humaines, 2005.
43. Pierre Bourdieu, Les Règles de l’art. Genèse et structure du champ littéraire, Paris,
Seuil, 1992.
44. Raymonde Moulin, L’Artiste, l’Institution et le Marché, op. cit.
45. Dans le cas des œuvres anciennes déjà largement reconnues, ce que Raymonde
Moulin appelle les « valeurs picturales classées », une façon de faire face à la raréfaction
croissante de l’offre, qui peut aller jusqu’à son épuisement, consiste à « redécouvrir »,
c’est-à-dire à « récupérer », l’œuvre d’artistes jusque-là négligés ; Raymonde Moulin, Le
Marché de la peinture en France, Paris, Minuit, 1967, p. 417-432.
46. En témoigne, par exemple, l’exposition « Modernités plurielles, 1905-1970 »,
présentée au Centre Pompidou en 2013-2014 et réalisée sous la direction de Catherine
Grenier. Cette vaste exposition visait à esquisser une réécriture de l’histoire de l’art en
plaçant, à côté de tableaux célèbres, véritables icônes de l’art moderne, des œuvres
d’artistes périphériques qui étaient conservées dans les collections du Musée national
d’art moderne, sans n’avoir jamais été, pour certaines d’entre elles, montrées jusque-là
au public. Or nombre de ces toiles ont été réalisées par des artistes qui sont depuis peu
très recherchés par les collectionneurs apparus récemment dans leurs pays d’origine.
47. C’est ainsi, comme le montre l’enquête de Nathalie Moureau, Dominique Sagot-
Duvauroux et Marion Vidal, que les collectionneurs les plus « engagés » dans leur
activité cherchent à se lier à des institutions, par exemple en collaborant à des projets
d’exposition, et avec des commissaires d’exposition (pour 35 % d’entre eux), en
participant à la publication de catalogues d’artistes présents dans leurs collections
(33 %), en adhérant à une société d’amis de musées (pour 60 %), en prêtant des œuvres
à des musées (27 %), ou en participant au conseil d’administration d’un musée ou à une
commission d’achat (pour 14 %). Le fait que « leurs choix artistiques soient confirmés
par un musée » leur confère une « autorité » qui rejaillit sur l’estimation des métaprix
de l’ensemble des œuvres qu’ils possèdent. Comme le notent encore les auteures de ce
travail, « le simple fait d’appartenir à une commission d’achat d’une institution accorde
un pouvoir d’influence » (voir Nathalie Moureau, Dominique Sagot-Duvauroux, Marion
Vidal, « Collectionneurs d’art contemporain : des acteurs méconnus de la vie
artistique », op. cit.).
48. Voir Michel Houellebecq, La carte et le territoire, Paris, Flammarion, 2010.
49. Entretien avec Benjamin Leperchey réalisé en décembre 2015. Idée exprimée en
des termes proches par le même haut fonctionnaire dans un article : « Le luxe est un
ambassadeur de la France à l’étranger : si les grandes maisons françaises profitent de
l’aura de la France pour “nourrir” leurs marques, la réciproque est indéniablement
vraie. » Le Comité Stratégique de Filière (CSF) des industries de la mode et du luxe
comprend ainsi, outre les représentants des fédérations professionnelles, des
représentants des « donneurs d’ordre », c’est-à-dire des grandes maisons du luxe tels que
Balenciaga, Dior, Hermès ou Vuitton, et des représentants d’organismes d’État, comme
la Banque publique d’investissement ou le ministère de la Culture et de la
Communication. (Benjamin Leperchey, loc. cit.).
50. David Harvey, « L’art de la rente : mondialisation et marchandisation de la
culture » (2001), Géographie de la domination, Paris, Les Prairies ordinaires, 2008, p. 23-56.
51. Ibid., p. 51.
IX
LA FORME TENDANCE
1. Par exemple, pour la France, Daniel Roche, La Culture des apparences, op. cit.
2. Pierre Bourdieu avec Yvette Delsaut, « Le couturier et sa griffe : contribution à
une théorie de la magie », Actes de la recherche en sciences sociales, 1975, vol. 1, no 1, p. 7-36.
La synthèse des recherches que Pierre Bourdieu a consacrées au rôle des objets dans les
processus de domination se trouve dans La Distinction, op. cit.
3. Voir Patrice Maniglier (dir.), Le Moment philosophique des années 1960 en France,
Paris, PUF, 2011. (Particulièrement la contribution de David Raboin, « Structuralisme et
comparatisme en sciences humaines et en mathématiques : un malentendu ? », p. 37-
58.)
4. On pense particulièrement aux contributions de Roland Barthes sur l’objet dans
Mythologies, Paris, Seuil, 1957 ; Le Système de la mode, Paris, Seuil, 1967 ; « Sémantique de
l’objet », dans L’Aventure sémiologique, Paris, Seuil, 1985, p. 249-260 (première publication
en revue : 1966).
5. Jean Baudrillard, Le Système des objets, op. cit. ; La Société de consommation, op. cit.
6. Patrik Aspers arrive aux mêmes conclusions dans : Orderly Fashion. A Sociology of
Markets, Princeton, Princeton University Press, 2010, p. 49-54.
7. Voir Maxine Berg, « New commodities, luxuries and their consumers in
eighteenth-century England », in Maxine Berg, Helen Clifford (éd.), Consumers and
Luxury. Consumer Culture in Europe, 1650-1850, Manchester University Press, 1999, p. 63-
87.
8. Comme la vaisselle en creamware qui devient, vers 1760, un article à la mode. Il
s’agissait « d’une faïence fine, vernissée et translucide » sur laquelle son inventeur, Josiah
Wedgwood « faisait reproduire des dessins commandés à des artistes indépendants qui
s’inspiraient de décors orientaux ». Voir Jean-Claude Daumas, Marc de Ferrière Le
Vayer, « Les métamorphoses du luxe vues d’Europe », Entreprises et histoire, 2007/1
(no 46), p. 6-16.
9. Cissie Fairchilds, « The production and marketing of populuxe goods in
eighteenth-century Paris », op. cit.
10. Edgar Morin, Les Stars, Paris, Seuil, 1972 (1957).
11. Pierre Bourdieu, avec Yvette Delsaut, op. cit., p. 18.
12. Voir Sylvain Parasie, « Une critique désarmée. Le tournant publicitaire dans la
France des années 1980 », Réseaux, 2008/4 (no 150), p. 219-245.
13. Voir James Gilmore, Joseph Pine II, Authenticity. What consumers really want,
Boston, Harvard Business School Press, 2007, particulièrement p. 12-13 et 77-78.
14. Guillaume Erner, Sociologie des tendances, Paris, PUF, coll. Que sais-je ?, 2008,
p. 109-112.
15. Diego Rinallo, Francesca Golfetto, « Representing markets : The shaping of
fashion trends by French and Italian fabric companies », Industrial Marketing
Management, vol. 35, issue 7, October 2006, p. 856-869.
16. Voir Alain Chatriot, « La construction récente des groupes de luxe français :
mythes, discours et pratiques », Entreprises et histoire, 2007/1 (no 46), p. 143-156.
17. Dans l’approche développée par Pierre Bourdieu, le goût pour le simili est le
propre des classes moyennes qui veulent se distinguer des classes populaires et se
rapprocher des classes supérieures sans posséder les moyens financiers nécessaires pour
acquérir les objets vraiment distinctifs (Pierre Bourdieu, La Distinction, op. cit.,
notamment p. 281).
18. Léa Bulci, « Les bureaux de style, ces gens qui “font” la tendance », site Vlogmad,
3 août 2012.
19. Guillaume Erner, op. cit., p. 111.
20. Pour une analyse de la chaîne de valeur qui, dans le cas de la mode, va des
« trendsetters », aux « designers », aux ateliers de fabrication, aux firmes globales qui
distribuent les produits et aux commerçants de détail (« retailers ») qui les vendent, voir
Patrik Aspers, Orderly Fashion. A Sociology of Markets, Princeton, Princeton University
Press, 2010.
21. « À Dammartin, l’on n’arrive jamais que le soir. Je vais coucher alors à l’Image
Saint-Jean. On me donne d’ordinaire une chambre assez propre, tendue de vieille
tapisserie avec un trumeau au-dessus de la glace. Cette chambre est un dernier retour
vers le bric-à-brac, auquel j’ai depuis longtemps renoncé » (Gérard de Nerval, Sylvie,
Paris, Librairie des amateurs, 1943, p. 91). La période de sa vie à laquelle Nerval fait
référence, dans laquelle le bric-à-brac occupa une grande place, est présentée au début
de Petits châteaux de bohême où Nerval décrit la vie qui fut la sienne rue du Doyenné
(Gérard de Nerval, Poésies et souvenirs, Paris, Gallimard, 1980, p. 84-87).
22. Voir André Orléan, L’Empire de la valeur, op. cit., p. 72-86.
23. Henri Peretz, « Soldes “haut de gamme” à Paris », Ethnologie française, 1/2005,
vol. 35, p. 47-54.
24. Corinne Degoutte, « Stratégies de marques dans la mode : convergence ou
divergence des modèles de gestion nationaux dans l’industrie du luxe (1860-2003) »,
Entreprises et histoire, 2007/1 (no 46), p. 125-142.
25. Frédéric Godart, Sociologie de la mode, Paris, La Découverte, 2010, p. 51.
26. Voir Maurizio Lazzarato, Yann Moulier-Boutang, Antonio Negri, Giancarlo
Santilli, Des entreprises pas comme les autres. Benetton en Italie, le Sentier à Paris, Aix-en-
Provence, Publisud, 1993.
27. Le 24 avril 2013 s’effondrait le Rana Plaza, un bâtiment situé dans la banlieue de
Dacca qui abritait des ateliers de confection sous-traitants de marques internationales,
lesquels employaient un grand nombre d’ouvrières soumises à des conditions de travail
rappelant celles des ateliers du début du XIXe siècle, peu mécanisés mais concentrant
une main-d’œuvre importante. Des fissures avaient été décelées dans l’immeuble qui
n’avait pas pour autant été fermé. La catastrophe occasionna 1 135 morts et environ un
millier de blessés.
28. Pour une dénonciation de ces pratiques, portée par les ONG, mais demeurée
largement sans effets concrets, voir l’ouvrage, qui a connu une large diffusion de Naomi
Klein, No Logo. La tyrannie des marques, Arles, Actes Sud, 2002. Au cours des dix dernières
années, la vigilance des ONG a conduit les firmes qui commercialisent la mode
vestimentaire à mettre l’accent, dans leurs rapports annuels, sur la dimension
« éthique » de leurs activités et sur leur observance des normes encadrant la santé et le
travail dans les pays où les produits sont fabriqués (voir Patrik Aspers, op. cit., p. 160-
162).
29. Voir Ashley Mears, Pricing Beauty. The Making of a Fashion Model, Berkeley,
University of California Press, 2011.
30. Voir Bruno Cousin, « Ségrégation résidentielle et quartiers refondés. Usages de
la comparaison entre Paris et Milan », Sociologie du travail, vol. 55, no 2, 2013, p. 214-236.
31. Voir John B. Thompson, Merchants of Culture. The Publishing Business in the
Twenty-first Century, Cambridge, Polity Press, 2010, p. 74-75.
32. Voir Alain Chatriot, loc. cit.
33. Andrea Colli, Elisabetta Merlo, loc. cit.
X
LA FORME ACTIF
XI
LE PROFIT DANS LA SOCIÉTÉ DU COMMERCE
XII
L’ÉCONOMIE ET L’ENRICHISSEMENT EN PRATIQUES
1. Notre travail s’appuie principalement sur une enquête réalisée pendant deux
séjours d’un mois à Laguiole (août 2013 et août 2014), d’un séjour à Thiers pendant la
semaine du Salon de la coutellerie (mai 2014), séjours financés par le Laboratoire
d’ethnologie et de sociologie comparative (LESC, à l’université de Paris Ouest-Nanterre
La Défense) que nous remercions, et dans les archives du Mucem à Marseille (au
printemps 2014), ainsi que sur l’analyse de la revue consacrée à la coutellerie, Excalibur,
et sur celle des documents relatifs à la loi sur la consommation (rapport d’impact,
compte-rendu des débats, etc.).
2. L’enquête, qui a pris 1962 comme année de référence, a été publiée en sept
volumes pendant plusieurs années à partir de 1970. Voir Georges-Henri Rivière (dir.),
L’Aubrac. Étude ethnologique, linguistique, agronomique et économique d’un établissement
humain (Recherche coopérative sur programme). Tome I, Éditions du CNRS, Paris, 1970.
3. Voir Georges-Henri Rivière (dir.), L’Aubrac. Étude ethnologique, linguistique,
agronomique et économique d’un établissement humain (Recherche coopérative sur programme).
Tome 3, Éditions du CNRS, Paris, 1972, p. 26-52.
4. Voir Nina Gorgus, Le Magicien des vitrines. Le muséologue Georges-Henri Rivière, Paris,
Éditions de la MSH, 2003 (1999), p. 203-210.
5. Jean-Luc Chodkiewicz, L’Aubrac à Paris. Une enquête d’ethnologie urbaine, Paris,
Éditions du CTHS, 2014, p. 101 ; enquête conduite en 1965-1966, rééditée en 2014.
6. Albert Calmels, Guide touristique de l’Aubrac. Saint-Chély-d’Aubrac et Laguiole
(3e édition), Paris, Éditions de la solidarité aveyronnaise, 1981.
7. D’après une étude du Comité départemental du tourisme de l’Aveyron.
8. Journal de terrain, août 2013, Laguiole.
9. Le prix pour une nuit s’élève entre 20 et 30 euros.
10. Le prix pour une nuit s’élève entre 70 et 90 euros.
11. Georges-Henri Rivière (dir.), L’Aubrac… Tome 3, op. cit., p. 51.
12. [www.projet-pnr-aubrac.fr/].
13. Archives de la RCP Aubrac, tapuscrit « Économie et société ».
14. Archives de la RCP Aubrac, document intitulé « Réunion de travail. Artisanat »,
Paris, le 14 juin 1965, en présence de Georges-Henri Rivière.
15. Comme l’illustre le travail photographique réalisé dans le cadre de la RCP par
Jean-Dominique Lajoux, Aubrac. Des racines et des hommes, Paris, Delachaux et Niestlé,
2014, p. 206-209.
16. Discussion avec un coutelier, août 2013.
17. Journal de terrain, août 2013, Laguiole.
18. Jean-Jacques Pietraru, « Éditorial », Excalibur, no 69, 2e trimestre 2013, p. 3.
19. Journal de terrain, août 2013, Laguiole.
20. Judith Ickowicz, Le Droit après la dématérialisation de l’œuvre d’art, op. cit.
21. Gérard Pacella, « La collection des couteaux, armes blanches et outils
tranchants », Excalibur, no 20, mars-mai 2001, p. 42.
22. Ibid., p. 40-47 (citation p. 47).
23. Excalibur, no 68, 1er trimestre 2013, p. 46.
24. Ibid., p. 66-71.
25. Comité départemental du tourisme de l’Aveyron.
26. Camille Pagé, La Coutellerie depuis l’origine jusqu’à nos jours, t. II, 3e partie : « La
coutellerie moderne », Châtellerault, impr. H. Rivière, 1896, p. 273.
27. Ibid., p. 302.
28. Archives RCP Aubrac.
29. Entretien, journal de terrain, août 2014.
30. Journal de terrain, août 2013, Laguiole.
31. Ibid.
32. Ibid.
33. Arrêt du Conseil d’État du 31 janvier 1973.
34. Voir Stéphane Ferret, Le Bateau de Thésée. Le problème de l’identité à travers le temps,
Paris, Minuit, 1996.
35. Camille Pagé, La Coutellerie depuis l’origine jusqu’à nos jours. Tome II, op. cit., p. 405.
36. Ibid., p. 437.
37. Ibid., p. 438.
38. Journal de terrain, août 2013, Laguiole.
39. Ibid.
40. Ibid.
41. John L. Comaroff, Jean Comaroff, Ethnicity, Inc., Chicago, University of Chicago
Press, 2009.
42. Entretien réalisé avec cet entrepreneur à l’automne 2014.
43. Journal de terrain, août 2013, Laguiole.
44. Journal de terrain, août 2013, Laguiole.
45. Loi no 2014-344 du 17 mars 2014.
46. Discussion en première lecture en commission des affaires économiques,
Assemblée nationale, mardi 11 juin 2013, source : www.assemblee-nationale.fr/14/cr-
eco/12-13/c1213087.asp.
47. Discussion en première lecture en séance publique, Sénat, septembre 2013.
48. Journal de terrain, août 2013, Laguiole.
49. Discussion en première lecture en commission des affaires économiques, mardi
11 juin 2013, source : www.assemblee-nationale.fr/14/cr-eco/12-13/c1213087.asp
50. Discussion en première lecture en séance publique, Sénat, septembre 2013.
XIII
LES CONTOURS DE LA SOCIÉTÉ DE L’ENRICHISSEMENT
1. Voir les analyses de Simona Cerutti sur les problèmes posés par la transmission, à
Turin au XVIIIe siècle, des biens des étrangers morts dont on ignore la parentèle. Voir
Simona Cerutti, « À qui appartiennent les biens qui n’appartiennent à personne ?
Citoyenneté et droit d’aubaine à l’époque moderne », Annales HSS, mars-avril 2007,
p. 355-383 ; Étrangers. Étude d’une condition d’incertitude dans une société d’Ancien Régime,
Paris, Bayard, 2012.
2. Parmi de très nombreux travaux, voir Sharon Zukin, qui a été parmi les premières
sociologues à faire des enquêtes sur les processus de gentrification urbaine : Sharon
Zukin, Loft Living. Culture and Capital in Urban Change, New Brunswick, Rutgers
University Press, 1982 et Sharon Zukin, Naked City, op. cit. Pour des études récentes en
France : voir Anne Clerval, Paris sans le peuple, Paris, La Découverte, 2013 ; et Anaïs
Collet, Rester bourgeois. Les quartiers populaires, nouveaux chantiers de la distinction, Paris,
La Découverte, 2015.
3. Voir, par exemple, Michel Rautenberg, « Une politique culturelle des produits
locaux dans la région Rhône-Alpes », Revue de géographie alpine, 1998, t. 86, no 4, p. 81-87.
4. Michel Rautenberg, « Patrimoine/Patrimonialisation », in Olivier Christin (dir.),
Dictionnaire des concepts nomades en sciences humaines, t. II, Paris, Métailié, 2016.
5. Stéphane Gerson, « Nostradamus à Salon-de-Provence (1980-1999), loc. cit.
6. Voir Nancy Fraser, Axel Honneth, Redistribution or Recognition ? A political-
philosophical exchange, Londres, Verso, 2003.
7. Voir Roberta Shapiro, « Du smurf au ballet. L’invention de la danse hip-hop »,
in Nathalie Heinich, Roberta Shapiro (éd.), De l’artification. Enquête sur le passage à l’art,
op. cit., p. 171-192.
8. Pour une analyse détaillée du « répertoire ouvrier d’actions » au cours des années
1960-1970, voir Xavier Vigna, L’Insubordination ouvrière dans les années 68. Essai d’histoire
politique des usines, Rennes, Presses universitaire de Rennes, 2007.
9. Sur les problèmes que posent les mobilisations collectives dans le domaine de la
culture, voir Irène Pereira, Les Travailleurs de la culture en lutte. Le syndicalisme d’action
directe face aux transformations du capitalisme et de l’État dans le secteur de la culture, Paris,
D’ores et déjà, 2010.
10. Voir Zeev Sternhell, La Droite révolutionnaire. 1885-1914 : les origines françaises du
fascisme, Paris, Seuil, 1978.
11. Voir Sabine Chalvon-Demersay, Le Triangle du 14e. De nouveaux habitants dans un
vieux quartier de Paris, Paris, Éditions de la MSH, 1984.
12. Voir Luc Boltanski, Les Cadres. La formation d’un groupe social, Paris, Minuit, 1982.
13. Voir, pour la France, Raymond Aron, Dix-huit leçons sur la société industrielle,
op. cit.
14. Voir Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, op. cit.
15. Cédric Houdré, Juliette Ponceau (dir.), Les Revenus et le Patrimoine des ménages,
Paris, Insee, 2014.
16. Le montant de l’achat représentait quatre années de revenu pour les ménages
ayant acheté entre 2002 et 2006 contre trois années seulement entre 1997 et 2001. Les
prix de marché de l’immobilier ancien ont plus que doublé entre 2000 et 2007. Après
un tassement dans les années 2008-2009, l’augmentation a repris, surtout en Île-de-
France (+ 25,6 %).
17. Pour une approche depuis l’anthropologie sociale de ces phénomènes, voir les
analyses que Marc Augé a consacrées à la multiplication, surtout à partir des années
1980, des annonces de vente de demeures de qualité ou d’exception dans la presse
hebdomadaire destinée aux « cadres » dont voici un exemple, datant de 1986-1987 : « À
proximité des Gorges du Verdon. Commanderie templière, à 1 km d’un ravissant village
proche des Gorges du Verdon ; son authenticité et la qualité de sa restauration en font
une pièce rare. Plus de 300 m2 habitables sur 1 ha de terrain. C’est une maison qui a des
choses à raconter… Elle a conservé ses deux chapelles templières. Piscine avec pool
house. Prix : 4 750 000 F. » (voir Marc Augé, Domaines et châteaux, op. cit., p. 58-59).
18. Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, op. cit., p. 188-192.
19. Ibid., p. 263.
20. Ibid., p. 273.
21. Ibid., p. 283.
22. Ibid., p. 411.
23. Ibid., p. 558.
24. Ibid., p. 602-605.
25. Ibid., p. 665.
26. Comme en témoigne l’édition 2014 de la publication régulière de l’Insee
consacrée aux revenus et aux patrimoines des ménages : Cédric Houdré, Juliette
Ponceau (dir.), Les Revenus et le Patrimoine des ménages, op. cit.
27. Il s’agit de l’enquête Revenus fiscaux et sociaux et de l’enquête Patrimoine.
28. Les « très hauts revenus » déclarent plus de 93 000 euros par unité de
consommation, soit 1 % les plus aisés (610 000 personnes). Quant à l’impôt sur la
fortune, dont le seuil a été relevé en 2011 passant de 790 000 euros à 1,3 million d’euros,
il concerne 290 000 foyers (contre 590 000 auparavant).
29. Les « très hauts revenus » selon l’Insee sont « les personnes situées dans le
dernier centième de la distribution des revenus déclarés par unité de consommation ».
30. Voir dans Les Revenus et le Patrimoine des ménages, Cédric Houdré, Nathalie
Missègue, Juliette Ponceau, « Inégalités de niveau de vie et pauvreté en 2011 », p. 9-16.
31. Voir dans le même volume, Bertrand Garbinti, Pierre Lamarche, « Qui épargne ?
Qui désépargne ? », p. 25-38.
XIV
LES CRÉATEURS DANS LA SOCIÉTÉ DE L’ENRICHISSEMENT
1. Voir Robert Castel, Les Métamorphoses de la question sociale, Paris, Fayard, 1994.
2. Cyprien Tasset, Les Intellectuels précaires. Genèses et réalités d’une figure critique, Thèse
de l’EHESS, Paris, 2015, particulièrement p. 116-120.
3. Cyprien Tasset a choisi de travailler sur l’enquête « génération » de 2007 portant
sur des diplômés arrivés sur le marché du travail en 2004, parce qu’elle a donné lieu à
une présentation des résultats plus détaillée que ce ne fut le cas pour les enquêtes
ultérieures.
4. Marie Gouyon, « Revenus d’activité et niveaux de vie des professionnels de la
culture », Culture Chiffres, 2015-1, p. 1-28.
5. Aux « professionnels », au sens restrictif du ministère de la Culture et de la
Communication, il faudrait ajouter, parmi les travailleurs de la culture, la catégorie des
« intermédiaires » (telle qu’elle est analysée notamment dans l’ouvrage collectif :
Laurent Jeanpierre, Olivier Roueff (dir.), La Culture et ses intermédiaires. Dans les arts, le
numérique et les industries créatives, Paris, Éditions des archives contemporaines, 2014),
mais en l’orientant dans le sens de l’économie de l’enrichissement.
6. La part cumulée d’emplois indépendants et de contrats temporaires atteint, dans
les professions culturelles, 62 % contre 24 % pour l’ensemble de la population active. La
part d’indépendants est la plus forte dans les professions des arts visuels et des métiers
d’art (autour de 50 %) et celle des contrats temporaires parmi les artistes des spectacles
(72 %). (Ces chiffres proviennent de l’enquête emploi 2008-2012, et sont présentés
dans : DEPS, Chiffres clefs 2014, Paris, ministère de la Culture et de la Communication,
2014, p. 26-27. Cité par Cyprien Tasset, op. cit., p. 106-107.)
7. Cyprien Tasset, op. cit.
8. Ce thème, qui a donné lieu à un nombre considérable de gloses de la part
d’économistes et de sociologues des arts et de la culture, a été stimulé par la mise en
scène médiatique du niveau élevé de revenus obtenu par les stars du sport, du cinéma et
des arts, et aussi par le succès, et la large diffusion, qu’a connu l’ouvrage de Robert H.
Frank et Philip J. Cook, publié en 1995, The Winner-Take-All Society, op. cit.
9. Randall Collins, The Credential Society. An Historical Sociology of Education and
Stratification, New York, Academic Press, 1979.
10. Pour une vue d’ensemble de la mise en place de ces dispositifs, voir Abram de
Swaan, In Care of the State. Health Care, Education and Welfare in Europe and the USA in the
Modern Era, Cambridge, Polity Press, 1988.
11. Maurizio Lazzarato, Marcel Duchamp et le refus du travail, Paris, Les Prairies
ordinaires, 2014.
12. Voir Pierre Bourdieu, Manet. Une révolution symbolique. Cours au collège de France
(1998-2000), Paris, Seuil/Raisons d’agir, 2013.
13. Cyprien Tasset, op. cit.
14. Michel Foucault, Naissance de la biopolitique, op. cit., p. 247.
15. Valérie Deroin, « Statistiques d’entreprises des industries culturelles », Culture
Chiffres, 2008-4.
16. Voir Irène Pereira, Les Travailleurs de la culture en lutte, op. cit.
17. Voir William Sewell, Gens de métier et révolutions. Le langage du travail de l’Ancien
Régime à 1848, Paris, Aubier, 1983.
18. Les conflits sociaux dans lesquels sont intervenus les intermittents du spectacle
ont fait l’objet d’une grande attention de la part des sociologues qui les ont souvent
considérés comme « novateurs ». Voir, notamment, Pierre-Michel Menger, Les
Intermittents du spectacle. Sociologie du travail flexible, Paris, Éditions de l’EHESS, 2011 ;
Grégoire Mathieu, Les Intermittents du spectacle. Enjeux d’un siècle de luttes, Paris,
La Dispute, 2013 ; Antonella Corsani, Maurizio Lazzarato, Intermittents et précaires, Paris,
Amsterdam, 2008.
19. Sur les cas de ce qu’on appelle maintenant la gentrification rurale ou
greentification, processus par lesquels se constituent de nouveaux milieux, souvent unis
par des préoccupations à la fois écologiques, politiques, créatives et de mode de vie, qui
allient des activités agricoles et intellectuelles ou artistiques, voir les témoignages
collectés par le Collectif Mauvaise Troupe, Constellations. Trajectoires révolutionnaires du
jeune XXIe siècle, Paris, L’Éclat, 2014, et plus particulièrement pour le Limousin, « Vivre en
collectif sur le plateau de Millevaches », p. 338-350. Pour une analyse économique et
statistique des effets de l’implantation de nouveaux arrivants dans cette même région du
Limousin, voir Frédéric Richard, Julien Dellier, Greta Tommasi, « Migration,
environnement et gentrification rurale en montagne limousine », Revue de géographie
alpine, 102-3, 2014 [en ligne] ; Frédéric Richard, Marius Chevallier, Julien Dellier,
Vincent Lagarde, « Circuits courts agroalimentaires de proximité en Limousin :
performance économique et processus de gentrification rurale », Norois, 1/2014, no 230,
p. 21-39.
20. Sur l’analyse phénoménologique du « survivant », voir Elias Canetti, Masse et
puissance, Paris, Gallimard, 1966, p. 495-502.
21. Richard Barbrook, The Class of the New, Londres, Mute Publishing, 2007.
22. Sur les hackers, voir le travail de Nicolas Auray, et notamment « Le prophétisme
hacker et son contenu politique », revue Alice, no 1, octobre 1998, p. 65-79 ; Nicolas
Auray, Danielle Kaminsky, « Les trajectoires de professionnalisation des hackers : la
double vie des professionnels de la sécurité », Annales des télécommunications, 2007, 62,
no 11-12, p. 1313-1327.
23. Richard Florida, Cities and the Creative Class, New York, Routledge, 2005 ; The Rise
of the Creative Class, New York, Basic Books, 2002.
24. César Graña, op. cit.
25. Pour une critique pertinente de la théorie de la creative class, voir, notamment,
Stefan Krätke, The Creative Capital of Cities. Interactive knowledge, creation and the
urbanization economies of innovation, Chichester, Wiley-Blackwell, 2011.
26. Voir Cyprien Tasset, « Les “intellos précaires” et la classe créative : le recours à la
quantification dans deux projets concurrents de regroupement social », in Isabelle
Bruno, Emmanuel Didier, Julien Prévieux, Stat-Activisme. Comment lutter avec des nombres,
Paris, La Découverte, coll. Zones, 2014, p. 117-132.
27. Voir Dominique Merllié, Les Enquêtes de mobilité sociale, Paris, PUF, 1994.
28. Voir Alain Desrosières, La Politique des grands nombres, op. cit., particulièrement
p. 326-327.
29. C’est précisément la démarche qu’adopte Marx dans les deux études où il a
poussé le plus loin ses analyses des classes sociales, Les Luttes de classes en France et Le
18 brumaire de Louis Bonaparte.
30. Voir Eva Illouz, Les Sentiments du capitalisme, Paris, Seuil, 2006.
Conclusion
ACTION ET STRUCTURES
ABBOTT, Andrew N8
ABNETT, Kate N3
ACCOMINOTTI, Fabien N2
ACOSTA, Raoul N21
ADKINS, Lisa N21
ADORNO, Theodor W. 216, 331
AKERLOF, George N2
ALIBER, Robert Z. N23
ALLAIN, Brigitte 437
ALTMAN, Benjamin 369
AMOSSÉ, Thomas N16
ANDRIEUX, Jean-Yves N49
ANGELETTI, Thomas N37
ANSART, Pierre 52, N85
APPADURAI, Arjun 104, N76
ARENDT, Hannah N40
ARISTOTE 211, N20
ARMAN, Armand Fernandez, dit 282
ARNAULT, Bernard 34, 36, 313
ARON, Raymond N33, N37, N13
ARONCZYK, Melissa N36
ARRIGHI, Giovanni 13, 97, 100, N63, N66
ARRIGHI, Jean-Jacques N92
ASHENFELTER, Orley N8
ASPERS, Patrik N38, N6, N20, N28
ASSELAIN, Jean-Charles N9
AUBANEL, Théodore 59
AUGÉ, Marc 163, N10, N17
AURAY, Nicolas N22
AZIMI, Roxana N26
BAGNASCO, Arnaldo N39, N36
BAIROCH, Paul N5, N19
BAL, Mieke N43
BALTHUS, Balthasar Klossowski de Rola, dit 282
BALZAC, Honoré de 244-246, 278, 290, N6
BARBROOK, Richard 479, N21
BARING, Sir Francis 369
BARRÉ, Bertrand N38
BARRÉ, Josquin N79
BARTHES, Roland 330, N4
BASQUIAT, Jean-Michel 370
BATAILLE, Georges 238, 292, N31, N7, N33
BATIFOULIER, Philippe N38
BAUDRILLARD, Jean 71, 330, N76, N45, N1, N5
BAUMAN, Zigmunt N26
BAUMANN, Shyon N30
BAUMOL, William J. 357, N4
BEAUCARNOT, Jean-Louis N61
BECKER, Howard S. 71, N9
BECKERT, Jens N1, N38
BELDI, Adel N29
BELK, Russell 290, N5
BELL, Daniel N4
BELLET, Harry N86, N32
BELLMER, Hans 363
BELTRAN, Alain N8
BENJAMIN, Walter 9-10, 215, 230, N1, N2, N27, N11
BERG, Maxine N7
BERGER, Alain N42, N45
BERGERON, Louis N17
BERLAN, Aurélien N4
BERNANOS, Georges 451
BESSY, Christian N18
BICHLER, Shimshon 98, N64, N21, N5
BIENCOURT, Olivier N42
BIOT, Vincent N49
BIRNBAUM, Daniel N33
BLANCHARD, Gary 418
BLANCKAERT, Christian N18
BLANQUI, Auguste 10
BOCHURBERG, Lionel N10
BÖHME, Gernot N17
BOLTANSKI, Christian N47
BOLTANSKI, Luc N20, N24, N77, N17, N23, N39, N52, N4, N24, N2, N12
BOMSEL, Olivier N32
BONNAL, Françoise N36, N37, N40
Bonnard, Sylvestre (in Le Crime de Sylvestre Bonnard d’Anatole France) 247-248
BONNOT, Thierry N23
BORCH, Christian 222, N40
BOTTI, Laurent N12
BOURDIEU, Pierre 70, 112-113, 163, 317, 330, 336, 339, 445, 474, N7, N20, N21,
N71, N8, N12, N9, N43, N2, N11, N17, N12
BOUVIER, Nicolas N65
Bovary, Emma (in Madame Bovary de Gustave Flaubert) 170
BOYER, Pascal N21
BRANDOM, Robert N32
BRAS, famille 409-410
BRAS, Michel 406, 408, 412
BRAS, Sébastien 406, 408
BRAUDEL, Fernand 13, 117, 192, 233, 379, 381, 384-385, 388, 400, N66, N14,
N20
BRAULT, Franck N28
BRAYER, Yves 59
BRENNER, Robert 97, N6, N62
BRETEUIL, marquis de 95
BRETON, André 341, N30
BREWER, John N16
BRUNO, Isabelle N41, N34, N26
BULCI, Léa N18
BULL, Malcolm 292, N9
BURNS, Peter N52
CABANNE, Pierre N41, N38
CABU, Jean Cabut, dit 77
CALHOUN, Craig N13
CALLON, Michel 108, N4, N5, N33
CALMELS (coutelier) 421
CALMELS, Albert (prêtre) 406, N6
CANALETTO, Giovanni Antonio Canal, dit 175
CANDAU, Jacqueline N50
CANETTI, Elias N20
CANTILLON, Richard N20
CARAVAGE, Michelangelo Merisi, dit le 177
CARDINAL, Roger N43
CARRUTHERS, Bruce N14
CARTER, Fred 418
CASTEL, Robert N1
CASTORIADIS, Cornelius N8, N5, N12
CAVANNA, François 77
CAYRON, Jean-Michel 417, 419
CERTEAU, Michel de 196, N30
CERUTTI, Simona N1
CHALLONER, Jack N19
CHALVON-DEMERSAY, Sabine N73, N11
CHAMBERLIN, Edward Hastings 193, 380, N33, N3
CHAMBOREDON, Jean-Claude N21
CHAPLIN, Charles Spencer Chaplin, dit Charlie 215
CHARTIER, Roger 225, N1
CHASSAIGNE, André 435
CHATEAURAYNAUD, Francis N18
CHATRIOT, Alain N16, N32
CHATWIN, Bruce N65
CHAUVEAU, Sophie N8
CHAUVIN, Sébastien N69
CHESSEL, Marie-Emmanuelle N9
CHEVALIER, Pascal N42, N45
CHEVALLIER, Marius N19
CHIA, Sandro N32
CHIAPELLO, Ève N24
CHODKIEWICZ, Jean-Luc N5
CHRISTIN, Olivier N45, N4
CHRISTIN, Rodolphe N65
CHURCHILL, Winston 284
CLAIR, René Lucien Chomette, dit René 215
CLÉMENT, Pierre N41
CLERGUE, Lucien 60
CLERVAL, Anne N2
CLIFFORD, Helen N7
COCHOY, Franck N6
COCTEAU, Jean 60
COLEMAN, Les N7, N13, N15, N26
COLLET, Anaïs N2
COLLI, Andrea N42, N33
COLLINS, Randall 468, N9
COMAROFF, Jean 430, N41
COMAROFF, John L. 430, N41
COMETTI, Jean-Pierre N5, N31
CONEIN, Bernard N19, N3
COOK, Philip J. N91, N8
COOPER, Chris N52
CORNE, Aurélie N12
CORSANI, Antonella N18
CORTES, Geneviève N42, N45
COUSIN, Bruno N69, N30
COUSIN, Saskia N60, N64, N66
COUTURE, Francine N29
COYE, Noël N3
CRASSET, Matali 418
CROIX, Alain N19
CUECO, Henri N21
CUISENIER, Jean 405, N21
DARBEL, Alain N21
DARNTON, Robert 240, N34
DARWIN, Charles 319
DAUDET, Alphonse 59
DAUMAS, Jean-Claude N8
DAVEZIES, Laurent 25, N8, N9, N13, N56
DEDEIRE, Marc N42, N45
DEGOUTTE, Corinne N24
DELEUZE, Gilles 31, N8
DELLIER, Julien N19
DELSAUT, Yvette 330, N2, N11
DELVAINQUIÈRE, Jean-Cédric N80
DEMMOU, Lilas N1, N5
DENON, Dominique Vivant, baron 75
DERLON, Brigitte N20
DERLUGUIAN, Georgi N34
DEROIN, Valérie N46, N15
DESCOLA, Philippe 112, N10, N3
DESOUCEY, Michaela 35, N33
DESROSIÈRES, Alain N16, N34, N28
DEWEY, John 139, 499, N37, N28
DIDIER, Emmanuel N41, N34, N37, N26
DIMAGGIO, Paul N6
DIMSON, Elroy N6
DOIG, Peter 370
DOMINGUÍN, Luis Miguel Gonzáles Lucas, dit Luis Miguel 60
DONNAT, Olivier 51-52, N83
DOSSE, François N34
DOU, Gérard 369
Dracula (personnage de fiction) 40
DREUX, Guy N41
DRUCKER, Peter 218, 332, N32
DUCHATEAU, Valérie N21
DUEZ, Hubert 389-390, N18, N27
DUMONT, Louis 77
DURAND, Claude N21
DURIEUX, Bruno N75
DURKHEIM, Émile 138-139, 498, N36, N23, N4
EBLÉ, Vincent N52
EDWARDS, Elizabeth N37
EEK, Piet Hein 313
ELLUL, Jacques 77
ELSNER, John N43
ELSTER, Jon N10
ERNER, Guillaume N14, N19
ESPELAND, Wendy N1
ESQUERRE, Arnaud N44, N18
EYMARD-DUVERNAY, François N42, N29
FAIRCHILDS, Cissie 333, N16, N9
FAVEREAU, Olivier N40, N42
FERNANDEZ, Alexandre N9
FERRET, Stéphane N34
FERRIÈRE LE VAYER, Marc de N8
FINEZ, Jean N29
FLORIDA, Richard 479-480, N23
FONTAINE, Laurence 208, N8, N11, N13, N16, N28, N10
FORD, Henry 215, 217-218
FORTES, Martin N3
FOUCAULT, Michel 149, 151, 243, 474, N49, N2, N14
FOURCADE, Marion N30
FOURNIER, Marcel N6
FOURNIER, Pierre 77
FRANCE, Anatole 244, 247, N11
FRANÇOIS BORGIA (saint) N17
FRANK, Robert H. N91, N8
FRANQUESA, Jaume N42
FRASER, Nancy N6
FREEDBERG, David 210, N17
FREUD, Sigmund 182, N1
FRICK, Henry Clay 369
FRIEDMAN, Jonathan N69
FRIEDMANN, Georges N25
FUMAROLI, Marc N32
GAGNEUX, Yves N17
GAIDOU (chanoine) 406
GALVEZ-BEHAR, Gabriel N8
GARBINTI, Bertrand N31
GARCIA-PARPET, Marie-France 35, N31, N32, N34, N4
GAULLE, Charles de 284
GEERTZ, Clifford 113, 146, N13, N44, N46, N19
GEHRY, Frank 38-39, 62
GELBER, Steven 248, 289, N13, N3
GELL, Alfred N3
GEORGE IV (roi du Royaume-Uni) 369
GERSON, Stéphane 40, 449, N46, N5
GHION, Christian 418
GIACOMETTI, Alberto 370
GILMORE, James N62, N13
GINELLI, Ludovic N50
GINISTY (abbé) 406
GINSBURGH, Victor N27
GLANDIÈRE (coutelier) 422
GODART, Frédéric N25, N26
GODIVA 274
GOETZMANN, William N. N9, N28
GOFFMAN, Erving N31
GOLDGAR, Anne N3
GOLFETTO, Francesca N15
GORGUS, Nina N4
GORKI, Alexeï Pechkov, dit Maxime 246
GORZ, André 77, N33
GOSDEN, Chris N37
GOTO, Yasuo 370
GOUYON, Marie N81, N4
GRABURN, Nelson N70
GRADDY, Kathryn N8
GRAÑA, César 237, 479, N29, N24
GRANET, Daniel N86
GRANT, Jonathan N17
GRAW, Isabelle N87, N33
GREFFE, Xavier N42
GREIF, Mark N75, N28
GRENIER, Jean-Yves 231, 233, N12, N21, N46
GRIJP, Paul van der N70, N4
GRUSON, Claude N21
GUATTARI, Félix 82-83, N35
GUERREAU, Alain 231-232, N12, N13, N18, N23
GUERZONI, Guido 385, N15, N26, N17, N26, N14, N21, N39
GUICHARD, Charlotte 268, N28
HALLE, David N10
HALS, Frans 369
HARDT, Michael N1
HARISMENDY, Patrick N49
HARTOG, François N48
HARVEY, David 325, N66, N50
HASKELL, Francis 246, N8, N41
HAUSSMANN, Georges Eugène 10
HECQUET, Vincent 25, N2, N7
HEGEL, Georg Wilhelm Friedrich 221
HEIDEGGER, Martin 222, 331
HEILBRUNN, Benoît N38
HEINICH, Nathalie N15, N87, N2, N30, N32, N40, N39, N42, N7
HEPBURN, Katharine 314
HERLIN-GIRET, Camille N1, N20
HERMÉ, Pierre 418
HERVÉ, Alain 77
HIRAKI, Takato N24
HIRSCHMAN, Albert 134, N32, N25
HIRST, Damien 314, N32
HOBSBAWM, Eric N39
HOFFMANN, famille 61
HOFFMANN, Luc 61
HOFFMANN, Lucas 61
HOFFMANN, Maja 61-63
HOFFMANN, Marina 61
Holmes, Sherlock (personnage de Sir Arthur Conan Doyle) 170
HONNETH, Axel N2, N27, N6
HOROWITZ, Noah N12
HOUDRÉ, Cédric N15, N26, N30
HOUELLEBECQ, Michel N48
HOUNSHELL, David 217, N10, N26, N35
HURE, Andrew N25
HUXLEY, Aldous 215
ICKOWICZ, Judith N19, N17, N20
ILLOUZ, Eva N30
ITO, Akitoshi N24
ITTY, Jérôme N75
JACOBS, Marc 311
JACQUET, Florent N28
JAPPE, Anselm N45, N9
JAUNEAU, Yves N76
JEANPIERRE, Laurent N33, N5
JÉSUS-CHRIST N16
JEUDY-BALLINI, Monique N20
JOHNSTON, Josée N30
JOURDAIN, Anne N18
JOURDAN, Benoît N80
KAMINSKY, Danielle N22
KANCEL, Serge N75, N78
KARPIK, Lucien 155, N3, N1
KELLY, Nathan N67
KEMP, Martin N44
KESSLER, Gabriel N53
KINDLEBERGER, Richard N23
KIPPENBERGER, Martin 370
KLEIN, Naomi N28
KLEIN, Yves 282
KNIGHT, Frank 380, N4
KOONS, Jeff 313, 370
KOROMYSLOV, Maxime N23, N24, N25
KOTLER, Philip N36
KOWALSKI, Alexandra N13
KRÄTKE, Stefan N25
KUHN, Antony N31, N36, N16
LABROT, Gérard 268, N27
LACROIX, Chantal N82
LACROIX, Christian 37
LACROIX DI MÉO, Élodie N30
LAGANIER, Jean N47
LAGARDE, Vincent N19
LAHIRE, Bernard 147-148, N48, N16
LAJOUX, Jean-Dominique N15
LAMARCHE, Pierre N31
LAMONT, Michèle N6, N34
LAMOUR, Catherine N86
LANDES, David S. N9
LANG, Jack 80-81, 84, 88, 95
LAPOUJADE, David N4
LA PRADELLE, Michèle de N19
LAROCHE, Nicolas N80
LASLETT, Peter 52, N84
LATOUR, Bruno N76, N35
LAUTMAN, Jacques N21
LAVAL, Christian N41, N26
LAZARUS, Jeanne N7, N6, N25
LAZEGA, Emmanuel N42
LAZZARATO, Maurizio N26, N11, N18
LE BON, Gustave 222, N41
LEFORT, Sylvie N10
LE GALL-ELY, Marine N28
LÉGER, Jean-François N11, N25
LÉNINE, Vladimir Ilitch Oulianov, dit 246
LÉONARD DE VINCI 250, 268, 282, N44
LE PEN, Marine 58
LEPERCHEY, Benjamin N19, N22, N49
LERNER, Ralph N20
L’ESTOILE, Benoît de N4
LÉVI-STRAUSS, Claude 120, 164-165, 196, 242, 282, 494, N22, N5, N12, N17, N35,
N42, N1
LINERI, Luigi N20
LIPOVETSKY, Gilles N17
LUHMANN, Niklas 190, N41, N28
LURÇAT, Jean 60
LURY, Celia N21
LYOTARD, François N39
MACGREGOR, John N38
MAIRESSE, François N27
MALAFOSSE, Louis de N49
MALLET, Serge N13
MALRAUX, André 80, 323
MALTHUS, Thomas 73, 292
MAMONOVA, Elena N9, N28
MANDELBROT, Benoît N24
MANDEVILLE, Bernard 235
MANIGLIER, Patrice N26, N12, N3, N22
MANTEGNA, Andrea 370
MARCILHAC, Vincent 34, N27, N32
MARGAIRAZ, Dominique N20
MARINELLI, Nicoletta N5
MARTEL, Édouard-Alfred N49
MARTIN, Marjorie N92
Marville, présidente de (in Le Cousin Pons d’Honoré de Balzac) 245
MARX, Karl 52, 71, 75, 111, 213-214, 216-217, 221, 356, 379-384, 441, 499, N24,
N25, N30, N5, N30, N2, N6, N9, N11, N29
MATHIEU, Grégoire N18
MAUROY, Pierre 80
MAURRAS, Charles 59
MAUSS, Marcel 112
MAZARS, Stéphane 438
MCANDREW, Clare N20
MÉADEL, Cécile N33
MEARS, Ashley N29
MEINONG, Alexius N22
MELOT, Michel N2, N9
MENDOZA ZARATE, Gabriel N25
MENGER, Pierre-Michel N87, N18
MERCIER, Louis-Sébastien 208
MERGNAC, Marie-Odile N61
MERLLIÉ, Dominique N27
MERLO, Elisabetta N42, N33
MESSAGER, Annette N21
MISSÈGUE, Nathalie N30
MISTRAL, Frédéric 59
MITTERRAND, François 80
MOATI, Philippe N96
MODIANO, Patrick 170
MOLHO, Anthony N20
MONTESQUIEU, Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de N37
MOREAU RICAUD, Michelle N1
MORETTI, Franco N72
MORIN, Edgar N10
MOUFFE, Chantal 188, N27
MOULIER-BOUTANG, Yann N33, N26
MOULIN, Raymonde 317, 360, N29, N36, N44, N45, N11, N16, N29
MOULIN, Yves N31
MOULINIER, Pierre N44
MOUREAU, Nathalie N37, N47, N3, N4
MUENSTERBERGER, Werner N1
MUNIESA, Fabian 108, N4, N21
MURAKAMI, Takashi 314
NADER, Ralph 230, N10
NAPOLÉON Ier 170, 423
NASH, Dennison N70
NECKER, Jacques N20
NEGRI, Antonio N26, N1
NEIBURG, Federico N53
NEMERY, Jean-Claude N30
NÉRI, Alain 436
NERVAL, Gérard Labrunie, dit Gérard de 341, N21
NIEL, Xavier N76
NITZAN, Jonathan 98, N64, N21, N5
NODIER, Charles N49
NORA, Pierre N42
NOSTRADAMUS, Michel de Nostredame, dit 40, 449
NOUVEL, Jean 37
Œdipe (personnage mythologique) 170
ORA-ÏTO, Ito Morabito, dit 418
ORLÉAN, André 343, N38, N22
ORTIZ, Horacio N21
PACELLA, Gérard N21
PAGÉ, Camille 420-421, 424-425, N26, N35
PAGÉ, Jean-Pierre N21
PAGÈS (couteliers) 421-422
PAGÈS, Claire N39
PALOMBA, Giulio N5
PANAYOTIS, Georges N61
PANOFSKY, Erwin 209-210, N16
PARASIE, Sylvain N12
PATUREAU, Frédérique N81
PAVEL, Thomas N22
PEARCE, Susan N14
PEIRCE, Charles Sanders 110
PEREIRA, Irène N9, N16
PERETZ, Henri N23
PÉTAIN, Philippe 59
PÉTRÉ-GRENOUILLEAU, Olivier N24
PETY, Dominique N5
PHILIPS, Ruth B. N37
PIANO, Renzo 32
PICASSO, Pablo 60, 119, 176, 370
PIERRET, Frédéric N53, N58
PIETRARU, Jean-Jacques N18
PIKETTY, Thomas 299, 455-456, N49, N14, N18
PINAULT, François 34, 36, 305, 313, 315, N32
PINÇON, Michel N51, N70
PINÇON-CHARLOT, Monique N51, N70
PINE II, Joseph N62, N13
PIORE, Michael 85, N40, N36
PLATON 211
PLESSIS DE POUZILHAC, Alain du N54
POIRRIER, Philippe N44
POLANSKI, Roman 40
POLANYI, Karl 109, N6, N4
POMIAN, Krzysztof N1, N15
POMPADOUR, Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de 246
PONCEAU, Juliette N15, N26, N30
Pons, Sylvain (in Le Cousin Pons d’Honoré de Balzac) 245-246, 248, 290, N1
PORTER, Roy N16
POULANTZAS, Nikos N13
POULARD, Frédéric N33
POULOT, Dominique N12
POUSSIN, Nicolas 147
PRADERIE, Michel N21
PRAHALAD, Coimbatore Krishnao N10
PRÉVIEUX, Julien N26
PRINCE, Richard 314
PROUDHON, Pierre-Joseph 52
PROUST, Marcel 258
PROVOST, Audrey N15
PUTMAN, Andrée 418
QUEMIN, Alain N89
RABEHARISOA, Vololona N33
RABELAIS, François 35, N23
RABOIN, David N3
RAFFY, Éric 410
RAMDA CURTO, Diogo N20
RANCIÈRE, Jacques N2
RANGER, Terence N39
RASOLOFOARISON, Jeannot N21
RAUTENBERG, Michel 449, N30, N3, N4
REAGAN, Ronald N66
RÉAU, Bertrand N60
REBEYROLLE, Paul N32
REISER, Jean-Marc 77
REMBRANDT, Rembrandt Van Rijn, dit 369-370
REUBI, Serge N25
RICARDO, David 73, 287
RICHARD, Frédéric N19
RICŒUR, Paul N23
RIEGL, Aloïs N24
RIFKIN, Jeremy N32
RINALLO, Diego N15
RIVAUD-DANSET, Dorothée N4
RIVIÈRE, Georges-Henri 404-405, N2, N3, N11, N14
RIZVI, Sadaf N21
RIZZARDO, René N44
ROCARD, Michel 88
ROCHE, Daniel N14, N22, N1
ROLNIK, Suely N35
ROOVER, Raymond de 128, N27
ROSCH, Eleanor N16
ROSENTAL, Paul-André N22
RÖSSEL, Jörg N1
ROUEFF, Olivier N5
ROUQUETTE, Jean-Maurice N93
ROUSSEAU, Peter L. N6
RUAULT, Jean-Pierre N21
RUPERT, Johann 495
SAATCHI, Charles N32
SABEL, Charles 85, N39, N40, N36
SAFRA, Lily 370
SAGOT-DUVAUROUX, Dominique N37, N47
SAINSAULIEU, Renaud N21
SAINT LAURENT, Yves 302, 311
SAINT MARTIN, Monique de 92-94, N51, N54, N57, N60
SAINT-PULGENT, Maryvonne de N28
SAITO, Ryoei 370
SALAIS, Robert 86, N38, N43
SALMON, Christian N20
SALMON, Gildas N29
SANTILLI, Giancarlo N26
SANTOS, Ana N21
SARTRE, Jean-Paul 293, N11
SAUSSURE, Ferdinand de 127, 385
SAUTARD, Romain N21
SAVOY, Bénédicte 75, 246, N14, N7
SCHIAVETTI, Hervé 62
SCHILIRO, Alessandro N23
SCHLOSSER, Julius von N2, N1
SCHNAPPER, Antoine N1, N3
SCHNAPPER, Dominique N56
SCHUMPETER, Joseph 378, 380, 442, N73
SCHUTZ, Alfred 146, N43
SCIARDET, Hervé N10, N18
SEARLE, John 185, N25
SEGALEN, Martine N29
SEIBEL, Claude N21
SENNETT, Richard N13, N22
SERROY, Jean N17
SEWELL, William N17
SFORZA, famille N44
SHAPIRO, Roberta N30, N39, N7
SICARD, Marie-Claude N19
SIGAL, Sylvie N53
SIMMEL, Georg 112
SIMON, Hermann N28
SINCLAIR, Upton 215
SMITH, Adam 73
SMITH, Charles N32
SOFIO, Séverine N33
SOMBART, Werner 384, N14
SOTO, Hernando de N19
SOULAGES, Pierre 409
SPAENJERS, Christophe N6, N9, N28
SPENGLER, Oswald 222
SPIETH, Darius A. N24
SPOERRI, Daniel N48
STANZIANI, Alessandro N29
STARCK, Philippe 418
STARK, David 139, N38
STERNHELL, Zeev N10
STEVEN, Thomas 273
STEVENS, Mitchell N1
STILLERMAN, Joel N8
STINTHCOMBE, Arthur N14
STOKER, Abraham Stoker, dit Bram 40
STORPER, Michael 86, N43
STREECK, Wolfgang N65
SWAAN, Abram de N10
SWEDBERG, Richard N2
TAINE, Hippolyte N11
TAKEZAWA, Naoya N24
TARDE, Gabriel 222, N42
TASSET, Cyprien 460, 464, 474, N2, N3, N6, N7, N13, N26
TAYLOR, Dominic N7, N13, N15, N26
TAYLOR, Elizabeth 314
TCHAKHOTINE, Serge N43
TESTART, Alain N9
THATCHER, Margaret N66
Thésée (personnage mythologique) 424
THÉVENOT, Laurent N16, N38, N77, N39, N3
THIESSE, Anne-Marie N39
THOMPSON, Don N86, N32
THOMPSON, John B. N31
THOMPSON, Michael 68, 273-274, 279, 281, N1, N35, N39
THORNTON, Sarah N87, N34
THURIOT, Fabrice N30
TILLY, Charles 449
TISO, Elisabeth N10
TITIEN, Tiziano Vecellio, dit le N26
TOBELEM, Jean-Michel N79, N33
TOMMASI, Greta N19
TOURAINE, Alain N4
Trépof, prince Dimitri (in Le Crime de Sylvestre Bonnard d’Anatole France) 247-248
Trépof, princesse (in Le Crime de Sylvestre Bonnard d’Anatole France) 247
TRIGILIA, Carlo N39
TRIVELLATO, Francesca N14, N20, N23
TRUC, Gérôme N72
TSURUMAKI, Tomonori 370
TUGORES, François N80
TURGOT, Anne Robert Jacques N20
URBAIN, Caroline N28
URFALINO, Philippe 83, N36
VAN DYCK, Antoine 369
VAN GOGH, Vincent 59, 61, 370
VEBLEN, Thorstein 68, 218, 303, 331, 380, N3, N64, N33, N21, N5
VELTHUIS, Olaf N88, N31
VERGNE, Francis N41
VERLAINE, Julie N27, N29, N30
VERLEY, Patrick 206, 228, N5, N6, N12, N7
VERMEER, Johannes 177
VIDAL, Marion N37, N47
VIENNE, Dalila N47
VIGNA, Xavier N8
VILLEROUX, Philippe 410
VINCENT DE PAUL (saint) 250
VINCENT, Odile N3
VIOLLET-LE-DUC, Eugène 92
VOLAT, Gwendoline N12
VOLSCHO, Thomas N67
VOLTAIRE, François-Marie Arouet, dit 298
VRIES, Jan de N25, N7
VUITTON, Gaston-Louis 314
VUITTON, Louis 314
WAGNER, Peter N22, N38
WAHAB, Salah N52
WAJCMAN, Gérard N1
WALLERSTEIN, Immanuel N34
WARHOL, Andrew Warhola, dit Andy 282
WATTEAU, Antoine 246
WEBER, Florence N21
WEBER, Max 292, 379
WEDGWOOD, Josiah N8
WEILL, Morgane N75
WEYERS, Sheila N27
WHITE, Cynthia N33
WHITE, Harrison N33
WITTGENSTEIN, Ludwig 14, 128, 196, N31
WOLINSKI, Georges 77
WOOL, Christopher 370
WRIGLEY, Edward Anthony 72-73, N11
XIFARAS, Mikhaïl N6
ZADKINE, Ossip 60
ZANINETTI, Jean-Marc N11
ZELIZER, Viviana A. 113, 115, N11, N16, N7
ZENG FANSHI 370
ZUCMAN, Gabriel N95
ZUELOW, Eric N18
ZUKIN, Sharon N43, N6, N11, N2
Index des notions
Actif (forme) : 159, 165, 174, 178, 181, 184, 188, 224, 226, 288, 293, 327, 355-
372, 394, 395, 399, 401, 442, 484, 493, 529-530. — et forme collection, 360.
Air de famille : 27, 160, 258, 260.
Accumulation : 70, 102, 123, 165, 244, 245, 247, 253, 260, 262, 272, 275-277,
280, 282, 290, 303, 315, 371, 488, 609. — capitaliste, 10, 13, 107, 216, 382,
433, 441. — différentielle, 99. — illimitée, 190, 376, 379, 399. — pour
l’accumulation, 245, 292-293. — primitive, 75. — vs. collection, 258-259, 266.
Différentiel d’—, 98, 579. Dispositif d’—, 251-252, 258-259, 266.
Agrégation (des échanges) : 109, 129, 136. V. aussi, Substituabilité. V. aussi Événements.
Aliénation : 221-224, 484, 591.
Ancestralité : 301, 302, 350, 408-409, 448. V. aussi, Passé, Tradition.
Appellation d’origine (AO) : 407, 409, 424, 434.
Argent : 30, 55, 61, 83, 112, 112-113, 209, 210, 224, 235, 247-248, 288-290, 348,
353, 355-356, 359, 379, 382, 383, 391, 397, 443, 451, 477, 495, 593.
Art : — contemporain, 17, 31, 33, 34, 53, 54, 56, 62, 72, 76, 82, 300, 304, 313,
314-320, 341, 357, 370, 396, 416, 419. — et commerce : 53-56. — pour l’art, 317-
318. — pour collectionneurs, 318-319. — et luxe : 33-34. Mise en —, 316. Objet d’—,
27, 68, 113, 119, 122.
Artisanat : 31, 33, 52, 55, 57, 65, 84, 85-87, 152, 167, 207-209, 210, 223, 245,
268, 280, 300, 312, 333, 358, 404-437, 477, 601.
Artistes : 27, 30, 33, 39, 54-56, 59-63, 74, 122, 209, 211, 223, 245, 251-254, 267,
271-273, 285, 300, 313-320, 325, 340, 342, 343, 358, 361, 365, 369, 370,
416, 418, 420, 445, 464-466, 478, 490.
Associations : 32, 60, 88-89, 96, 264, 353, 410-412, 453, 463. — de consommateurs :
135, 155, 167, 183, 230. — philatéliques, 364.
Assurance : 36, 51, 132, 141, 142, 231, 254, 255, 404, 475.
Attracteur : 52, 103.
Attribution : 177, 265, 269, 284, 285.
Authenticité : 31, 34, 337, 393, 568, 596. — des œuvres, 265, 268, 269, 341, 363.
— et forme collection, 174, 283. 209, 265, 269, 283, 302, 331. V. aussi,
Attribution.
Autoproduction : 190, 232.
Autorité : 146, 169, 265, 348, 389. — artistique, 48, 272, 319-320. — institutionnelle,
16, 90, 122, 131, 135, 316, 364, 368. — juridique, 216, 265. —s locales, 39,
41.
Bazar (économie de) : 146-147, 365.
Blasons (de marques) : 229.
Bobos : 103-104, 483.
Brevet : 201, 212, 216, 234, 252, 345, 533.
Bric-à-brac : 242, 341, 605.
Bricolage : 166, 196, 493-494.
Brocante : 136, 245-246, 259, 274, 276, 278, 341, 364, 389-390.
Cabinets de curiosité : 226, 243, 257, 268, 270.
Capital : 102, 233, 379, 607. — culturel, 445, 446, 453, 370, 459. — vs.patrimoine,
442, 446, 457, 580.
Capitalisation : 140, 366, 369, 607-608.
Capitalisme : 10, 22, 23, 103, 149, 166, 188, 379, 384, 385, 397. — central, 98-
99, 579. — et État, 487-488. — global, 97, 190. — et libéralisme, 192, 219.
— financier, 484, 487. — flexible, 400. — intégral, 26, 375, 399-400, 566.
— national, 439. Crise du —, 22, 97, 100, 482, 495. Dehors du — , 237-238, 484.
Dynamique du —, 13, 21-22, 94, 97-101, 167, 190-195, 237-238, 251, 332, 375,
493, 579-580.
Catalogues : 240, 254, 264, 290, 364, 365.
Catégories socioprofessionnelles : 29, 480, 566.
Centres de calcul économique et statistique : 17, 25, 28, 29, 321-322, 490.
Changement de main : 104, 108, 110, 114-119, 125, 233, 367.
Châteaux : 48, 75, 91, 92-97, 245, 246, 572.
Choses : — en soi, 212-215. — en tant qu’actifs, 355. Choses vs. personnes, 155-157, 210-
211, 229, 233, 236, 328-329, 336, 442-443. Modes de circulation des —, 385.
Chômage : 13, 58, 74, 77, 78, 87, 89, 406.
Circonstances (de l’échange) : 109, 115, 126-127, 128, 136.
Classe (sociale) : 478-481. —s créatives, 479-480. —s dominantes, 398. — patrimoniale,
363, 368, 455.
Codification : 168, 212, 216, 230, 283, 467-469.
Collection (forme) : 68, 129, 165, 166, 178, 179, 181-182, 188, 243-325, 287, 288,
294. — et art contemporain, 315-319. Extension de la —, 251, 294-295, 349, 352,
401, 403, 404, 417-419, 429, 527-529. Structure de la — , 280-285.
Collections : 69-70, 226. — et capitalisme, 244-247. — idéelles, 262. — systématiques,
243-244, 246, 248, 251-255, 257. — vs accumulations, 259. Dispositif des —, 252-
255, 288. Genres et —, 289. Histoire des —, 243-244. Objets de —, 256-272, 313.
Pratique des —, 27, 244, 249, 288-289. Principe directeur des —, 260.
Collectionnable (champ du) : 254, 255, 261, 264, 266, 272-279, 317-319.
Déplacements du —, 277-279.
Collectionneurs : 27, 54, 82, 159, 182, 209, 255, 257, 263-264, 265-266, 270-271,
272-273, 276-280, 288, 289, 300, 303, 317-318, 320, 360, 368, 370-371, 419,
446, 597, 601-603.
Collector (effet) : 313.
Commerce : 13, 44, 103, 107-152. — au loin, 117-119, 381, 386. — triangulaire, 387.
Société de — , 26, 108, 150, 158, 224, 236, 244, 249.
Commerçants (vs. fabricants) : 227-229.
Commun : 484-485. Monde —, 473-474. Pratique —e, 493-494. Ressources —es, 491.
Compétences : 9, 16, 17, 74, 117, 159, 178, 189, 273, 390, 468, 490, 495.
— commerciales : 12, 109, 141, 459, 466.
Comptabilité : 231, 144, 238. — nationale, 29, 321, 490.
Concurrence : 134, 161, 189-195, 202, 265, 349, 375-378. — entre collectionneurs,
265-277, 279. — monopolistique, 583-584. — pure et parfaite : 129, 134, 135-136,
137. Espace de —, 473-474.
Confiance : 116, 118, 147, 150, 213, 228, 230, 367, 468, 582, 611. V. aussi,
Incertitude.
Conflits ( du capital et du travail) : 97-98, 449.
Conseillers patrimoniaux : 355.
Conservation : 38, 41, 68, 70, 240, 361, 442. — du patrimoine, 254, 356, 445,
446, 533. Coûts de — , 70, 255, 279, 316.
Continuité : 90, 407, 423, 472.
Contradiction(s) : 112, 156, 186, 586. — dans la forme collection, 315-316. — dans la
forme standard, 218 .— dans la forme tendance, 350-353. — dans l’économie de
l’enrichissement, 320-325. — du capital, 383.
Conventions : 87, 88, 261, 262, 265, 272, 275, 280,528, 598. — collectives, 468,
489, 490. — de qualité, 87. Économie des —, 86, 86, 154, 584.
Coordination : 88, 133, 146, 160, 192, 338, 392, 470-471, 497.
Correspondance commerciale : 387.
Cote : 133, 319, 597, 602.
Couteaux : 65, 254, 298, 404, 406, 412-440. Fabrication artisanale des —, 414-416.
Créateurs : 31, 56, 83, 103, 175, 328, 337, 340, 459-485. Faire-valoir de soi en tant
que —, 471-473.
Critique : 12-13, 15, 35, 55, 104, 111, 133-138, 143-145, 147-148, 154, 185-186,
237, 331, 498. — de la production de masse, 467. — de la société de consommation,
26, 108, 224, 236, 346. — de la société industrielle, 77, 205, 208, 215-216, 221-
223. — du capitalisme, 209, 236, 380, 477, 482-485, 487-495. — des institutions,
501. — du tourisme, 320, 393. Trouble dans la —, 482-485. V. aussi, Justification.
Culture : 46, 80, 294, 298, 445. Activités culturelles, 47-52, 60. Politique culturelle :
78-84, 87-89.
Customisation : 337-338, 340.
Déchet (s) : 40, 67, 68, 107, 202, 208, 245-246, 248, 254, 256, 258, 266, 272,
274, 276, 278-279, 312, 316, 346, 350, 393-395, 399, 428, 442.
Délocalisation : 22-23, 87, 180, 346, 383, 392, 404, 431, 494, 567.
Déplacement (s) : — de la marchandise, 381, 384, 385, 388, 389, 392, 494, 610-611.
— des acheteurs, 294, 388-393. — des choses (entre formes de mise en valeur), 163,
393-396. — du capitalisme, 9, 94, 149, 190, 223, 375, 376, 378, 491, 496. —s
spatiaux, 233. Le capitalisme comme logique de —, 386.
Désindustrialisation : 21-24, 25, 56-58, 77, 97, 399. — vs. société post-industrielle : 22-
23.
Désintéressement (clause de) : 402, 576, 597.
Détermination : 119-124 , 126, 167, 363. V. aussi, Qualification.
Différence(s) (et similarité) : 27, 71-72, 108, 117, 122, 130, 137, 153, 162, 202,
218-220, 257, 333. —s pertinentes, 244, 259-260, 346. Dernière —, 130, 336-337.
Exploitation de —s asymétriques, 493. Petites —s, 260, 290. Rente de différence,
345.
Diplômés : 37, 51-52, 75, 79-80, 100, 460-462, 576.
Distinction : 68, 101, 124, 219, 257, 303, 332, 337-338.
Distribution (réseaux de) : 333, 343, 348, 351, 392.
Don : 112, 210.
Droit : 114, 158, 186, 235, 401, 433-435, 495.
Durabilité : 204, 359, 361, 417.
Échelle : 87-91, 122, 181, 191, 260. — systémique, 496-497. Économies d’—s, 86,
180, 201, 377.
Éducation : 22, 50-51, 74, 186, 211, 248.
Élevage : 404, 417, 570.
Empirisme : 498, 619. V. aussi, Pragmatisme.
Enrichissement : Bassin d’—, 28, 72, 95, 403, 438. Économie de l’—, 11, 17, 26, 52,
56, 67-72, 94, 97, 152, 221, 239, 251, 294, 299, 314, 320-325, 378, 391,
399, 400, 403, 443, 476, 487-495. Gisement d’—, 72-75, 488. Pratiques d’—,
403-440. Processus d’—, 70. Produits de l’—, 392, 417-419. Société de l’—, 441-457,
460-480.
Épreuve : 104, 109, 115, 117, 126, 128, 130, 136, 137, 171
Équivalence (mise en) : 123, 125, 129, 383
Espace : — de calcul : 126. —s d’incommensurabilité, 160. —s marchands, 158, 232,
396.
État : 75, 79-80, 87, 136, 139, 149-150, 186-187, 205, 254, 265, 320, 362, 386,
391, 402, 411, 438, 471, 487-488, 495.
Événement : l’échange en tant qu’—, 115, 128, 130, 132, 133, 136, 137, 148, 151.
Exploitation : 477, 488-490, 605. — des jeunes, 475-477. — des pauvres, 398, 400. Auto
—, 473-478.
Festivals : 38, 39, 47, 60, 83, 89, 175.
Fêtes (folkloriques) : 59, 342, 406, 408-409.
Fiction : 141, 170, 271, 290, 303, 423, 572. 423-424, 587. — juridique, 253.
— nationale, 488.
Finance : 10, 21, 55, 64, 87, 98, 239, 100, 223, 239, 290, 293, 347, 387, 399,
400, 460, 484.
Financiarisation : 21, 24, 27, 100, 348, 580.
Fiscalité : 23, 92, 95, 254, 362, 607.
Flexibilité : 345, 348, 349.
Force mémorielle : 96, 143, 174, 179, 181, 188, 250, 258, 266, 269-270, 282-285,
362, 407, 435-436, 438, 444, 473, 599.
Fonction : 205, 378.
Formes de mise en valeur : 14, 111, 121, 139, 153-197, 376, 492, 497, 504, 522-523.
— étendues vs. restreintes, 165. Apparition des —, 233. Historicité des —, 225-230.
Recouvrement partiel des —, 327. Syntaxe des —, 163-164. Transitions entre — , 531-
533.
Futur (projection dans le) : 334-343, 360-367, 402, 407, 445, 531, 533.
Garantie : 41, 65, 117-118, 122, 168-169, 174, 187-188 ? 202, 229, 231, 284, 302,
360, 363, 369, 388, 417, 424, 429, 436, 438, 468, 485, 532, 599.164, 347.
Gentrification : 447-448, 569, 614. — rurale, 618.
Globalisation : 370, 570, 572. La — comme grand récit, 501.
Groupe de transformation : 13, 153-154, 164, 195-196, 239, 242, 39, 327, 375, 586.
Grands magasins : 230-231.
Héritage : 39, 63-64, 93, 254, 288, 356, 380, 445, 451-457, 462, 578, 614.
Hiérarchies sociales : 328, 329. Nouvelles —, 412.
Hipster : 103, 581. V. aussi, Bobos.
Histoires : Faiseurs d’—, 444-445, 485.
Homogène et hétérogène : 13, 135, 164, 227, 231, 233, 235-238, 325, 583, 592.
Identification : 118, 232, 536.
Identité(s) : 45, 72, 83, 118, 141, 210-213, 231, 245, 273, 277, 345, 383, 407,
411. — des personnes, 228, 231. — des firmes, 300. — locale, 39, 407, 411.
— nationale, 33, 36, 76, 438. — narrative, 178. — reconstruite, 46. Marqueur
d’—, 31.
Image : 171-176, 336.
Imitation : 339, 589. V. aussi, Modèle.
Immatériel : 36, 71, 113-114, 216, 442, 474. Actifs —, 36. Économie, 114, 239-242.
Travail —, 346. valeurs —les, 452.
Immigration : 57, 448-449.
Immobilier : 25, 30, 38, 64,91,, 101, 113, 166, 187. Biens —s, 163, 365, 444, 446,
453-456. Hausse du prix de l’—, 453, 615. Patrimoine —, 96, 457.
Immortalité (effet d’) : 74, 188, 283, 312, 317, 350, 599, 602.
Imprimerie : 225-226.
Incertitude : 100, 101, 116, 117, 118, 123, 145, 147, 154, 156, 157, 185, 197,
202, 228, 229, 348, 349, 585. V. aussi, Confiance.
Inégalités : 609. — de revenu, 55, 58, 114, 308, 453, 461-464. — sociales : 73, 101,
291, 452-454, 575. Accroissement des —, 307, 494-495.
Inflation : 151, 187.
Information : 201, 384. Asymétrie d’—, 135, 290, 202, 607.
Innovation : 82, 176, 202, 479. — esthétique, 318. — technologique, 21, 149, 380.
Standardisation et —, 202, 210-211.
Institution(s) : 118, 122, 185-188, 254, 320, 322, 360, 402, 407, 501, 582.
— chrétienne, 209-210, 212, 589. Effet d’—, 323.
Intermittents du spectacle : 88, 477-478, 617.
Internet : 27, 119, 239-241, 357, 361.
Justification et critique du prix : 13, 111, 113, 114, 133-139, 143-144, 149, 160, 172-
173, 195, 235, 242, 375, 467.
Laissés pour compte : 55, 447-451.
Liquidité : 101, 174, 359-360, 362-365, 368, 484, 513, 529-530, 533.
Litiges : 159.
Local vs. global : 72, 97-101, 385-386, 493-494.
Location : 114, 242.
Luxe : 32-37, 294, 298-302, 324, 344, 350-353, 385, 600, 601. — alimentaire, 33-36,
404. — et art contemporain, 300, 304, 314. — et populuxe, 226, 333, 352.
— Industrie du —, 17, 32, 42-43, 85-86, 281-282, 300-302, 304-314, 332-333,
348, 392. Objets de —, 27, 29, 384, 389, 418-419.
Machinisme : 206-207, 209, 210, 214, 589.
Maisons d’hôte (et gites) : 61, 95, 408, 570.
Management : 22, 44, 79, 98, 218, 295. — expérientiel, 571. — stratégique,130. Yield
—, 131. Néo —, 79, 89, 476. V. aussi, Marketing.
Manque : 14, 35, 69, 70, 116, 123, 180-184, 263-264, 329, 346, 375, 596.
Marchandage : 132, 137.
Marchandisation : 13-14, 21, 24, 26, 158, 224, 231, 238, 239-240, 251, 287, 323,
349, 378, 391, 485, 491-493, 496, 579.
Marchandise : Cosmos de la —, 81, 110, 158, 160, 162, 227, 234, 237, 375, 378,
399, 496. Cycles de la —, 333-334, 343, 346. Structures de la —, 12, 109, 110,
120, 158, 227, 230, 239, 327.
Marché : 108, 109, 384, 385. — de l’art, 53. —s financiers, 53, 488. Imperfections du
—,134. Prophétisme du —, 236. Second —, 54.
Marge : 304, 309-310, 343, 347, 376, 378-379, 394, 397, 489. V. aussi, Profit.
Marketing : 16, 113, 130, 132, 217, 218, 220, 227, 295-296, 302, 332, 342, 389,
583. — du tourisme, 42, 45.
Marque : 26, 36, 55, 56, 107, 201, 227-228, 302, 305, 309-311, 325, 353, 567,
605. — France, 37, 324, 348, 430, 438, 568. — nationale, 488.
Matériaux (origine des) : 423-426.
Matières premières : 123, 437, 611.
Masses : 222-223.
Médias : 30, 128, 175, 224, 315, 340, 342, 352.
Métaprix : 130, 132-133, 137, 139, 140, 145, 149, 160, 242, 254, 267, 343, 356,
366, 442, 443, 492, 521, 530. V. aussi, Prix.
Métaux précieux : 122, 269.
Métrique : 110, 111, 125, 128, 141-142, 145, 148, 160, 187, 234, 383, 513, 611.
Mimétisme : 337-338, 343, 367.
Modernisation : 452, 591.
Mobiles (vs. immobiles) : 100, 494.
Mode (effets de) : 26, 31, 32, 50, 53, 81, 82, 87, 130, 165, 184, 331, 336-248.
Modèle (vs. Imitation) : 176, 177, 178, 201, 338.
Monnaie : 112, 124, 125, 126, 148, 150, 206, 232, 234, 355, 359, 593.
Monopole (effets de) : 35, 129, 134, 161, 193, 228, 377.
Monuments, 37-38, 44-45, 59, 62, 74, 81, 95, 100, 175, 298, 316, 444, 449, 569,
572, 595.
Multiplication sans différenciation : 214. V. aussi, Prototypes et spécimen.
Musée : 11, 32, 38-39, 47, 49, 55, 60, 62-63, 68, 74-75, 81-82, 108, 186, 271,
353, 406, 409, 412, 419-420, 445, 450, 464, 474, 475, 572, 577, 603.
Muséification : 419-422.
Narration : 169-170, 175-176, 283, 422-423, 444.
Neuf (— et occasion) : 202, 204, 208, 213, 228, 343, 377, 588, 589.
Nom (protection du) : 430-439. V. aussi, Appellation d’origine.
Numérique : Données —s, 162, 168, 173. Économie —, 100, 114, 241, 321, 398-399.
Obsolescence : 161, 220, 399. — programmée, 184, 203, 302, 348.
Original (vs. Copie) : 160, 176, 179, 268, 494.
Origine : 231, 269, 384, 302, 390, 421. —, contrôlée, 39, 407, 409-410, 434.
— géographique, 435-437. —, locale, 333, 423-427, 432. — sociale, 462, 465-466.
Culte de l’—, 214. Pays d’—, 43, 49, 389, 391.
Ouvriers : 23, 26, 32, 52, 98-99, 293, 388, 447-451, 605.
Palmarès : 271-272, 369, 568, 598.
Parc naturel régional : 298, 410–412.
Parenté (— et famille) : 93-94, 97, 118, 348, 355, 380, 411, 442, 586, 609.
Passé : 11, 36-38, 40, 44, 71, 74-75, 455. — Ancestral vs. proche, 407. Ancrage dans le
—, 311-312. Choses du —, 256. Exploitation du —, 103, 107, 321, 444, 448.
Luttes pour le —, 449-450. Réhabilitation du —, 78.
Patrimoine : 17, 37, 56, 59, 68, 74, 90, 102, 442, 444. — incorporé, 446. Revenus
du —, 455-457.
Patrimonialisation : 38-41, 44, 59, 95-96, 103, 294, 404, 406, 407, 430, 569. — de
l’alimentation, 409-410. — des paysages, 410-411, 570. — provoquée : 38. Politiques
de — , 448, 569.
Paysans : 24, 78, 96, 103, 206, 405, 448, 470, 570.
Personnel (d’enrichissement) : 441, 445, 470.
Perspectives (locales ou surplombantes) : 154, 158, 385-387.
Placements : 101, 356, 357, 368. — et épargne, 368. — et investissements, 359, 370.
Plus-value : 40. — défendue, 492. — marchande, 180, 184, 233, 384-388, 389, 400,
610-611. — travail, 180, 379-383, 388, 389, 400, 592.
Portefeuille : 359, 360.
Pouvoir : 134, 233, 497. — sur la mise en valeur des différences, 401-402.
Pragmatique : — vs. sémantique, 118, 187. Approche —, 132. Structuralisme —, 495-502.
Précapitalistes (économies) : 231-234.
Précarité : 29, 51, 322, 349, 463-467, 474, 481, 617.
Présent : 37, 202, 312, 315, 317, 334-335, 336, 366, 367, 402, 424, 443, 447.
Présentation : — analytique, 155-156, 157, 159, 167-169, 184, 201, 202, 228, 497.
— narrative, 40-41, 44, 71, 73, 96, 155, 159, 168-170, 174, 175, 181, 184,
188, 266, 296-297, 302, 335-336, 497.
Prix : 12, 31, 67-68, 108, 109, 111, 120, 124-138, 145-150, 160, 186, 227, 234,
240, 265-271, 339, 343, 356, 380, 384, 412, 492, 583, 607. — administrés,
131, 186. — courant, 127. — des marques, 310-311. — du marché, 381.
— flexibles, 131. — relatifs, 109, 121, 127, 128,187, 385. Sans —, 121, 126, 142.
Structures des —, 145-150. V. aussi, Justification, Métaprix.
Procès : 431-439.
Production (de masse) : 13, 21, 217, 376, 442. — flexible, 220, 590. Coûts de —,
376, 489.
Profit : 14, 89, 97, 101, 127, 149, 161, 162, 180, 190, 216, 224, 232-233, 240,
347-348, 367, 375-402, 459, 492. Baisse des —, 488. Centres de —, 377, 379,
387, 388, 398, 609. Luttes pour le —, 401.
Prolétariat : 450-451.
Propriété : 108, 114, 118, 253, 441-442, 477, 491. — du capital, 380. — industrielle,
216. — intellectuelle, 240, 253, 401, 430, 432, 494. Titre de — , 365.
Prototypes et spécimens : 157, 176, 178-180, 187, 201, 202, 209-213, 214, 216-218,
220, 222, 228, 230, 236, 259, 269, 280-282, 301, 302, 338, 341-342, 345,
352, 376, 377, 389, 395, 401, 525.
Proximité physique : 283, 302.
Psychanalyse : 599.
Publicité : 30, 54, 55, 137, 143, 167, 170-172, 224, 227-228, 231, 240-241, 310,
312, 325, 336-337, 342-343, 353, 389, 454, 471, 476.
Puissance marchande : 157, 159, 203-204, 282-283, 334, 366-367.
Qualification : 110, 120, 186-187, 419.
Rareté (effets de —) : 180-184, 229, 279, 287, 293.
Réalité : 9, 14, 150. — vs. monde, 115, 148, 185, 498, 582. construction de la —,
144-152, 185.
Reconnaissance (demandes de) : 450, 471.
Redistribution : 490-491.
Réflexivité : 17, 171, 189, 190, 193-195, 504. — et expérience, 499-500.
Reliques : 177, 243, 249-251, 595.
Rentiers : 451-457.
Reproduction (des choses) : 123, 176-180, 284. — numérique : 124. Interdit de —, 179,
268-269, 302. V. aussi, Prototype, Vrai, Original, Modèle.
Retraités : 25, 566.
Révolution industrielle : 206-208, 399. Deuxième —, 152. Première —, 72-73, 151-152.
Riches : 33, 55, 63-65, 100-101, 102, 272, 277, 295, 298, 304, 306-308, 348, 379,
397, 399, 484. Mise à profit des —, 398-400, 580, 616.
Richesse : — des nations, 487-488. — des terroirs, 433-434. Engendrement de la —, 101-
102, 441. Gisement de —, 24.
Ringards (objets) : 130, 340, 342, 395.
Salariat : 376, 459-460, 469, 491, 586.
Sécurité : 46-47, 392, 455, 495, 572.
Sélection et sélectionneurs : 470-473.
Sémantique : 118-119, 161-162, 185, 187.
Sémiotique : 171-172, 329.
Serviteurs : 26, 52, 445, 447-451, 479, 481.
Signe : 127, 171, 195, 329-330.
Simili : 339.
Société : — de commerce vs. — de consommation, 26, 108, 150, 224, 244. — post-
industrielle, 22-23.
Soldes : 136, 204, 212, 344.
Standard (forme) : 21, 129, 157, 165, 166, 173, 178, 179, 181, 182-183, 187, 201-
242, 234, 295, 357, 394, 395, 429, 524-526.
Standardisation : 166, 206, 235-238, 376, 378, 414. — des personnes, 467-468, 590.
Structuralisme : 188-184, 330. — pragmatique, 16, 495-502, 503, 522. — systémique vs.
cognitif, 189-195, 496, 500.
Structures : — de la marchandise, 9-14, 17, 109, 111, 238, 239, 327, 496. — et
expérience, 497-498. — sociales, 103.
Style : 177, 337, 345, 597.
Substituabilité : 108, 121, 129, 160, 161, 230, 232, 237.
Surabondance : 292, 600.
Survivant : 478.
Tas : 122, 258, 259.
Stevengraphs : 273-275.
Systémique (approche) : 496, 501-502.
Taylorisme : 215.
Temporalité : 74, 129, 157, 175-176, 183, 350.
Tendance (forme) : 175, 179, 181, 184, 188, 226, 327-353, 394, 404, 526-527. — et
capitalisme, 332. Structures de la —, 334-341.
Tendances : Agences de —, 338, 341. Objets contre —, 340, 341. Travailleurs des —,
347.
Territoires : 25-28, 43-48, 53-55, 80, 85, 91-94, 114, 311, 362, 407, 411, 423,
432-438, 449, 454. — et résidences secondaires, 25, 61. Aménagement du —, 39,
80, 88-89.
Terroirs : 31, 35-37, 90-91, 407, 409, 422, 425, 429, 433, 437, 438, 455, 570.
Théorie des catégories. 504-538.
Toponymes : 407.
Totalité : 69, 70, 136, 180-184, 359. — - au sens de chose complète, 181, 183. — au
sens de ensemble complet, 181-182, 248.
Totalisations (objectales vs. idéelles) : 262-263, 266, 276.
Tourisme : 17, 42-46, 61, 90-91, 103, 294, 320, 391-393, 404-406, 413, 450, 570,
571, 572. —culturel, 392, 571. — de masse vs. d’exception 320-321.
Tradition : 41, 59, 103, 205, 301, 471, 498.
Transportabilité : 362.
Travail : 13, 23, 72, 82, 91, 206, 213-216, 233, 289, 291, 295, 310, 346, 349,
377, 379-384, 388, 404, 406, 415-416, 417, 420, 452, 468-469, 477, 480,
489-491 — social abstrait, 383. Temps de —, 255, 417-418, 469-470, 489-490.
Travailleurs : 79, 80, 114, 376, 397, 400, 477. — de la culture, 89, 460-466.
Troc : 232, 593.
Tulipes (crise des) : 226.
Utilité : — vs. inutilité, 120, 181, 205, 257, 291, 292, 329, 583. — marginale : 125.
Valeur : 12, 111, 138-144, 148, 248, 381-383, 611. — chez les classiques, 141. — chez
Marx, 381-383, 610. — économique et —s morales, 139. Mise en —, 13, 70, 75,
108, 109, 119, 140. V. aussi, Formes de mise en valeur.
Ventes aux enchères : 27, 53, 357, 361, 363, 608.
Vie (durée de vie) : 442-443.
Volatilité : 368.
Voyage : 45, 46, 238, 314, 393.
Vrai vs. faux : 177-178, 427-429. V. aussi, Reproduction.
Luc Boltanski (1940-)
Arnaud Esquerre (1975-)
Sciences sociales : Sociologie :
Culture : capitalisme ; luxe ; art ; tourisme ; richesses ; collections.
Économie : prix ; valeur ; échanges ; marchandise.
Éditions Gallimard
5 rue Gaston-Gallimard
75328 Paris
http://www.gallimard.fr
DES MÊMES AUTEURS
LUC BOLTANSKI
ARNAUD ESQUERRE
ENRICHISSEMENT
Une critique de la marchandise