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Recherches et Applications en Finance Islamique

‫بحوث و تطبيقات في المالية االسالمية‬


Researches and Applications in Islamic Finance
ISSN : 9052- 0024
Volume 1, Numéro 2, juillet 2017

Le principe de Partage des Profits et des Pertes et le financement des


PME : Une analyse fondée sur les conclusions majeures des théories
financières

Faïrouz BADAJ Bouchra RADI


Laboratoire de Recherche en Entrepreneuriat, Laboratoire de Recherche en Entrepreneuriat,
Finance et Audit (LAREFA) Finance et Audit (LAREFA)
Ecole Nationale de Commerce et de Gestion Ecole Nationale de Commerce et de Gestion
(ENCG) (ENCG)
Université Ibn Zohr - Agadir – Maroc Université Ibn Zohr - Agadir – Maroc
fairouzbadaj@gmail.com b.radi@uiz.ac.ma

Résumé
La problématique liée au financement représente une contrainte majeure qui se dresse devant
l’évolution des PME. Comme alternative à la dette classique, qui représente l’instrument
financier le plus utilisé par les PME, les chercheurs en finance islamique recommandent les
produits basés sur le principe de Partage des Profits et des Pertes (PPP) pour le financement de
ces entreprises. Sur la base des principales conclusions des théories financières, ce papier
consiste à analyser les caractéristiques des produits PPP et leur capacité à répondre aux besoins
financiers des PME.

Mots clés : PME, finance islamique, partage des profits et des pertes, moucharaka,
moudaraba.

Abstract: Financing obstacles posed one of the most serious problems for the growth of SMEs’
businesses. Islamic banking and finance provide Profit and Loss Sharing (PLS) instruments as
an Islamic alternative to the conventional loan that is the most common source of external
finance for many SMEs. The main purpose of this paper is to analyze the characteristics of PLS
products and their ability to meet SMEs' financial needs, based on financial theories.
Key words: SME, Islamic finance, Profit and Loss Sharing (PLS), musharaka, mudaraba.

Article reçu le : 08 janvier 2017, accepté le : 10 mai 2017


Citation : Badaj F. et B. Radi (2017), Le principe de Partage des Profits et des Pertes et le financement
des PME : Une analyse fondée sur les conclusions majeures des théories financières, Recherches et
Applications en Finance Islamique, Volume 1, Numéro 2, pages : 165-181.

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Introduction
La finance islamique est « un compartiment de la finance dite « éthique », c’est-à-dire
d’une finance qui entend se mettre à la disposition de l’économie réelle et la servir, à l’aune
d’un nombre limité de principes structurants » (Hassoune, 2008). En effet, la finance
islamique fait partie intégrante de la finance éthique à travers la prise en compte de la
dimension morale et de la responsabilité sociale (Guéranger, 2009).

La finance islamique se distingue de la finance conventionnelle par le respect des


préceptes de l’islam et leur application dans le domaine des affaires. L’interdiction de l’intérêt
représente le principal trait distinctif entre les deux systèmes financiers. Comme alternative au
prêt à intérêt, la finance islamique a mis en place un système basé sur le Partage des Profits et
Pertes (PPP). Ainsi, plutôt que d’agir entant que simple prêteur, les banques islamiques
interviennent en tant que partenaires avec un partage équitable des profits et des pertes entre
toutes les parties prenantes. De ce fait, la finance islamique est souvent qualifiée de
participative suite aux contrats de partenariat actif (moucharaka) et passif (moudaraba)
qu’elle a développés. Ces modes de financement apportent, en effet, une attention particulière
à l'activité entrepreneuriale (Besan, 2012) et sont recommandés pour le financement des PME
(Smolo et Ismail, 2011).

Ainsi, l’objectif de ce papier est d’étudier dans quelle mesure la finance islamique, à
travers les contrats moucharaka et moudaraba, peut constituer une source de financement
plus adaptée aux spécificités des PME. Pour ce, nous analysons ces produits à la lumière des
conclusions des principales théories financières.

Le présent papier est structuré comme suit : Après la section introductive, nous présentons
dans la section 2 les fondements de base et le principe de fonctionnement du financement
PPP. Nous poursuivons par l’analyse des caractéristiques de ce mode de financement dans le
contexte de la théorie d’agence dans la section 3. Il est ainsi question de mettre le point sur les
conflits d’agence et les problèmes de sélection adverse et d’hasard moral qui en résultent.
Finalement, en nous référant aux facteurs soulevés à travers la littérature financière, nous
analysons, dans la section 4, les produits PPP entant qu’option de financement des PME.

1. Financement PPP : Fondements de base et principe et


fonctionnement
Selon le principe PPP, la banque devient partenaire dans le projet de son client. Les
bénéfices et les pertes générés par le projet financé sont, ainsi, répartis entre les deux parties.
Ce principe implique également le partage des risques entre les parties contractantes, ce qui
incite le bailleur de fonds à s’engager pour la réussite du projet. Dans la majorité des cas,
l’institution financière s’implique dans la gestion du projet financé. En effet, il ne s’agit plus
d’une relation prêteur-emprunteur, mais d’une relation de partenariat unifiant les intérêts des

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deux parties contractantes. Permettant d’associer le capital financier et le capital humain, le


principe de PPP représente un élément clé de la finance islamique. Ce système a permis aux
institutions financières de contribuer à la bonne marche des circuits économiques productifs.
Le système basé sur le PPP est ainsi considéré comme étant plus stable (Beaugé, 1990).

Le principe PPP trouve ses racines dans l'ancienne forme de financement pratiqué par
les arabes avant l'avènement de la religion musulmane. Cette forme de financement a été
autorisée et légitimée après l’apparition de l’Islam. Pour cette raison historique, les
chercheurs considèrent que les instruments financiers PPP représentent la forme la plus
authentique et la plus prometteuse des contrats islamiques (Rammal, 2004). En effet, Ahmed
(2007) souligne la particularité du système économique islamique, car il accorde une attention
particulière à la répartition équitable des revenus.

Afin de financer une entreprise sur la base des modes PPP, la banque, en tant
qu'intermédiaire, collecte les fonds auprès des investisseurs (déposants en comptes
d’investissement) qu’elle met à la disposition des entrepreneurs. A cet effet, il y a lieu de
souligner que les fonds proviennent d’un compte participatif à travers lequel le déposant
participe financièrement aux résultats du placement choisi par le banquier. Il peut prendre
plusieurs formes (Guéranger, 2009) :

- Compte participatif général : où les fonds sont investis dans différents projets de
maturités successives. Les profits peuvent être calculés ou distribués trimestriellement,
semestriellement ou annuellement.
- Compte participatif spécial : où le déposant doit effectuer un dépôt minimum. Dans
un compte spécial, la nature et le mode d’investissement ainsi que la répartition des
résultats peuvent être établis de manière personnalisée.
- Dépôts à terme ou à vue : faits pour une période fixée ou à vue mais avec un délai de
prévenance. Les résultats sont distribués à l’issue des arrêtés comptables trimestriels,
semestriels ou annuels.

La banque islamique mobilise les fonds d’investissement sur la base d’un contrat
moudaraba deux volets (two-tiers mudaraba). Elle collecte les fonds auprès des investisseurs
(déposants en comptes d’investissement/Rab al-mal) et assume le rôle d’un entrepreneur
(moudarib). Ces fonds d’investissement sont mis à la disposition des entrepreneurs. La
banque assume ainsi le rôle d’un investisseur (Rab al-mal). Dans cette structure, la banque
islamique joue le rôle d’intermédiaire. Cette opération est la plus répandue et la plus
développée. La banque peut également investir ses fonds propres, ce qui est rarement pratiqué
en raison de la difficulté du suivi du gestionnaire par la banque (Khouildi, 2014).
Al-Suwailem (2008) précise que l’intermédiation idéale du point de vue islamique doit se
baser, au passif, sur la moudaraba et ensuite, sur la wakala. A l’actif, elle doit se baser en
premier lieu sur la moucharaka et en deuxième lieu sur la moudaraba.

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L’intermédiation financière des banques islamiques présente des caractéristiques


distinctives, par rapport à celle des banques classiques, en raison de la particularité des
financements octroyés. Les banques islamiques se distinguent aussi bien en matière de
collecte de fonds qu’en matière de leur affectation. En effet, les comptes d’investissement,
gérés selon le principe de moudaraba, servent à des financements de projets productifs à long
terme. La banque, comme étant un partenaire, joue un rôle essentiel de débouchés d’épargne
et de concepteur d’investissement (Ibrahima, 1996).

La plupart des jurisconsultes islamiques ont fait valoir que les modes PPP sont les
produits idéaux de la finance islamique, car en principe, ces produits ont la capacité d'apporter
des avantages socio-économiques. Smolo et Ismail (2011) suggèrent la moudaraba, la
moucharaka et la moucharaka moutanaqissa pour financer les PME. Toutefois, ces
instruments de financement sont caractérisés par certaines contraintes liées, notamment, aux
conflits d’agence.

2. Le financement PPP, l’asymétrie d’information et la théorie d’agence


Jensen et Meckling (1976) définissent la relation d’agence comme « un contrat par
lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre personne (l’agent) pour
exécuter en son nom une tâche quelconque qui implique une délégation d’un certain pouvoir
de décision à l’agent ». La théorie de l’agence reconnait les conflits d’intérêt entre agents et
met en évidence la fragilité des relations dans les entreprises (Fama et Miller, 1972, Jensen et
Meckling 1976).

Dans le cadre des contrats PPP, l’intermédiation financière participative des banques
islamiques développe une double relation d’agence entre la banque et le déposant, d’une part,
et la banque et l’entrepreneur, d’autre part. Cette relation est caractérisée par l’asymétrie
d’information ainsi que les problèmes de sélection adverse (anti-sélection) et d’hasard moral
(aléa moral) qui en découlent. La sélection adverse peut avoir lieu suite à l’existence d’une
information asymétrique ex ante en ce qui concerne l’agent et le projet sélectionnés. L’hasard
moral est relatif à la dissimulation des actions et informations suite à l’asymétrie
d’information ex poste.

2.1. Les contrats PPP et la sélection adverse

La sélection adverse consiste à obtenir des résultats inverses à ceux souhaités en


sélectionnant des entrepreneurs malhonnêtes et/ou à faible potentiel, ou des projets très
risqués et/ou peu rentables. Elle se manifeste par la difficulté pour la banque islamique
d’appréhender, d’une part, le niveau de compétence et d’expérience des entrepreneurs, et
d’autre part, le contenu et la qualité effective du projet. Les asymétries d'informations rendent
possible des comportements opportunistes du fait que les entrepreneurs ne disent pas toujours
ce qu'ils savent et ne tiennent pas forcément leurs promesses. La sélection adverse est le

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problème d’opportunisme précontractuel qui apparaît à chaque fois qu'un entrepreneur


possède une information que la banque islamique n'a pas à la signature du contrat. Comme
l'ont soutenu Abalkhail et Presley (2002), les investisseurs peuvent être incapables de prédire
des événements futurs afin de rédiger des contrats complets qui précisent les obligations de
chacune des parties dans toutes les éventualités.

Les financements PPP offrent un lot d’informations plus important que le financement
par la dette. En effet, les banques sont expérimentées et fortement impliquées dans le monde
réel (étant donné le principe d’adossement des opérations financières à des actifs tangibles),
ce qui leur confère un savoir spécifique du monde des affaires. En outre, les banques ont la
capacité d’accéder aux informations relatives à la situation financière des emprunteurs en
observant les comptes de leurs clients. Elles sont dotées d’un monopole informationnel suite
aux informations privées collectées tout au long de la relation bancaire (Ben Jedidia, 2012).

Par ailleurs, il est à noter, que dans le cadre des contrats participatifs, le rendement
d’une opération de financement de la banque est directement lié à la qualité du projet financé.
Le choix des projets affecte non seulement la rentabilité de la banque mais aussi les
rémunérations de ses déposants-investisseurs. En cas de faibles rendements de leurs dépôts
d’investissement, les déposants risquent de quitter la banque pour une autre banque
concurrente. Dès lors, les banques islamiques sont incitées à faire une bonne sélection des
entrepreneurs et évaluer la qualité des projets d’investissement.

2.2. Les contrats PPP et l’hasard moral

L’hasard moral est un problème particulier d'incitation qui naît souvent de l'asymétrie
d'information. Au niveau de la sélection adverse, il a été question des situations où l'asymétrie
d'information intervient ex ante, au moment de la conclusion du contrat. En revanche, l’hasard
moral implique la difficulté d'anticiper le comportement de l’entrepreneur après le contrat (ex
post). Les entrepreneurs sont souvent mieux informés que les banques au sujet de la qualité et
du risque que présentent leurs projets d’investissement. En général, l’hasard moral se pose
dans le contrat PPP quand l’entrepreneur modifie son comportement afin de maximiser son
intérêt individuel par rapport à la situation qui prévalait avant la conclusion du contrat.
L’entrepreneur peut, ainsi, augmenter sa prise de risque comme il peut cacher le véritable
niveau des profits. Même si le profit est partagé entre l’entrepreneur et la banque selon un
ratio convenu, il peut y avoir une incitation de la part d'un entrepreneur amoral de signaler un
profit inférieur afin de garder une plus grande part des bénéfices pour lui-même. Le défi dans
l'élaboration des contrats PPP est donc de limiter le risque de comportements malhonnêtes de
la part de l’entrepreneur.

Pour faire face au problème d’hasard moral, les contrats PPP, précisément les contrats
moucharaka, sont caractérisés par un système de surveillance (monitoring) qui peut intervenir

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dans toutes les étapes du contrat. Le monitoring permet à la banque de veiller à une meilleure
allocation des ressources, s’assurer de la conformité de l’agent avec les clauses contractuelles
et vérifier la véracité des informations communiquées (Khalil et al., 2002). Ainsi, la banque
peut éviter le risque d’aléa moral et aligner ses intérêts à ceux de l’agent.

Toutefois, le monitoring est coûteux en termes de temps et d’argent. En effet, le refus


du financement sur les marchés est attribué aux coûts excessifs de la surveillance nécessaire
pour contrôler les contrats (Diamond, 1984 ; Williamson, 1986 ; Boyd et Prescott, 1986). La
banque islamique exploite des rendements d'échelle croissants dans la mesure où le coût de
surveillance des emprunteurs croît moins vite proportionnellement aux sommes prêtées. En
outre, lorsque la banque siège au conseil d’administration des entreprises, elle peut influencer
leur gouvernance et contrôler leur performance à un moindre coût (Ben Jedidia, 2012).

Ainsi, l’intermédiation financière islamique participative présente une solution aux


problèmes des inégalités informationnelles entre les détenteurs de projets et les investisseurs.
Les engagements de la banque lors d’un partenariat actif (moucharaka) ou passif
(moudaraba) constituent d’importants signaux et des indicateurs informationnels de la réalité
de l’entreprise. Selon Ordody (2013), le PPP remplit un rôle indispensable de vecteur
d’information et représente ainsi une réponse à la contrainte de la rationalité limitée.

Toutefois, le problème d’aléa moral se pose avec plus d’acuité dans le contrat
moudaraba malgré les procédures de contrôle imposées par la banque. En effet, ce contrat se
caractérise par un nombre de traits distinctifs qui amplifient les problèmes contractuels
d’agence. Dans le cadre de la moudaraba, le rendement de la banque dépend du profit réalisé
par le projet financé. Cependant, le moudarib (l’entrepreneur) n’est pas supposé garantir ni le
capital ni les profits à la banque et bénéficie de la liberté en matière de gestion du projet
financé. Cela permet à l'entrepreneur de prendre de grands risques dans la gestion sans avoir à
supporter le risque de pertes financières. Khalil et al. (2002) ajoutent que le niveau d’effort du
moudarib ne peut être observé ni contrôlé par la banque, et par conséquent, ne peut pas
figurer parmi les clauses du contrat. Celui-ci peut également profiter de sa situation pour
dissimuler les profits réels afin d’optimiser ses propres intérêts.

Khan (1987) propose de recourir à l’incitation pour minimiser le risque d’aléa moral
dans le contrat moudaraba. En effet, la mise en place des structures incitatives permet
d’inciter les agents à révéler leurs informations. Karim (2002) propose les « incentive
compatible contracts » pour aligner les intérêts des deux parties, et ce, par un partage optimal
des risques entre les contractants. En étudiant le cas de la banque Muamalat, en Indonésie, il
montre comment le financement par la moudaraba a considérablement augmenté après 1998,
lorsque la banque a lancé son projet pilote basé sur des contrats incitatifs.

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3. Evaluation des produits PPP à la lumière des théories financières

La littérature financière nous a permis de soulever un ensemble de facteurs ayant une


influence significative sur les décisions de financement des PME. Sur la base de ces facteurs,
nous analysons les instruments PPP pour en déduire leur capacité à répondre aux besoins
financiers de ces entreprises. Avant de passer aux théories financières, nous traitons d’abord
l’approche traditionnelle de financement des entreprises.

3.1. Le PPP et l’approche classique

L’hypothèse fondamentale de l’approche classique de la structure financière considère


que la maximisation de la richesse des actionnaires représente le but de toute décision de
financement prise au niveau d’une entreprise. Cette approche stipule que l’objectif ultime de
l’entreprise est de maximiser sa valeur, et ce, en minimisant de ses coûts et en tenant compte
des risques financiers liés à chaque mode de financement. A l’issu de cette approche, trois
facteurs on été retenus : la valeur, le coût et le risque.

3.1.1. La valeur de l’entreprise

La création de valeur consiste, d’une part, dans la constitution d’un avantage compétitif
et durable, et d’autre part, dans une structure financière qui joue un rôle capital dans la
maximisation de la rentabilité. En effet, créer de la valeur consiste à prendre des décisions de
financement qui s’alignent sur les stratégies d’investissement de l’entreprise (Assous, 2015).

Les contrats moucharaka et moudaraba sont dotés d’un aspect positif important qui
réside dans l’absence de toute charge financière majorant le coût de production. De ce fait, le
financement PPP peut contribuer à baisser les prix par rapport à d'autres méthodes de
financement (Abdalla, 1999), et par conséquent, créer de la valeur.

Sadique (2008) souligne que la banque islamique ne doit pas limiter sa participation
dans l'entreprise à celle d'un bailleur de fonds, mais également à celle d’un partenaire
financier, ce qui lui permet de participer activement à la gestion et à la prise de décision afin
d’optimiser la performance de l'entreprise. Ainsi, les agents de crédit assument le rôle de
consultants externes afin d’orienter les dirigeants et maximiser la rentabilité des PME qu’ils
ont financé.

Les contrats participatifs, particulièrement la moucharaka, conçoivent une relation


Banque-PME en liant les intérêts du bailleur de fonds au gérant de l’entreprise. Ainsi, les
PME bénéficient d’un accompagnement technique et managérial de la part des institutions
ayant assuré leur financement (Khan, 1995). A travers ses connaissances et son expérience,
l’institution financière cherche à ajouter de la valeur à l’entreprise financée (Warde, 2000).

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3.1.2. Risque financier

Durant la phase de démarrage de la PME, l’entrepreneur, en général, évite de prendre


des risques. En effet, les crédits bancaires classiques, qui représentent la principale source de
financement des PME, ainsi que les produits mark-up1 commercialisés par les institutions
financières islamiques (IFI), concentrent tous les risques sur l'entrepreneur. Par conséquent,
les jeunes entreprises devraient avoir des préférences pour le financement PPP (Khan, 1995).
Ce mode de financement permet de partager le risque des projets entre l'entrepreneur et le
bailleur de fonds, ce qui permet de renforcer le financement des PME et de promouvoir
l’investissement et l'esprit entrepreneurial.

Cependant, l’attitude des entrepreneurs envers le risque change au fil des années, avec
l’accumulation de l’expérience et le développement des capacités de gestion. Les contrats
participatifs dégressifs (moucharaka moutanaqissa) permettent aux entrepreneurs de partager
le risque particulièrement durant les premières années. Leur part de risque augmente
progressivement avec le désengagement de l’institution de financement. Ainsi, les entreprises
en phase de croissance, qui se trouvent plus familiarisées avec le risque, seraient attirées par
les produits de dette plus que le financement PPP. Par ailleurs, il est à noter que cette analyse
ne peut pas être généralisée sur l’ensemble des entreprises. Certaines entreprises en
croissance, particulièrement dans les pays en développement, peuvent avoir besoin du partage
des risques (Khan, 1995).

3.1.3. Coût du financement

En contre partie de l’emprunt, l’entrepreneur doit payer un taux qui intègre tous les
risques. Il doit rembourser le principal et payer les intérêts à la banque, quel que soit le sort de
son entreprise. Ceci revient à entreprendre avec un rendement garanti, lequel considéré
comme illogique, irrationnel et injuste (Ahmad, 1947 ; Siddiqi, 1983). En effet, la finance
islamique interdit l’intérêt considéré comme un gain, vu qu’il implique une exploitation des
nécessiteux. Bien que la pratique de l’intérêt dans les activités financières soit interdite dans
l’Islam, cela ne signifie pas que le financier n’a pas droit au profit. L’institution de
financement doit veiller à ce que les gains réalisés soient associés aux risques de
l'investissement (Siddiqui, 1987) pour garantir la répartition équitable des revenus.

Pour ce, la pratique des modes PPP est considérée comme extrêmement risquée pour
l’institution de financement et nécessite un coût de gestion très élevé. Ces instruments
financiers génèrent des risques spécifiques, notamment, le risque de rentabilité2, le risque
1
Le financement par mark-up prend la forme de différents produits financiers donnant lieu à une
marge bénéficiaire au profit de l’IFI. Il s’agit particulièrement de la mourabaha, l’ijara, l’istisna’a et
salam. Le contrat le plus répandu dans cette catégorie est la mourabaha (Amrani, 2013).
2
Le risque de rentabilité résulte de l'incertitude quant au niveau de rendement que peuvent obtenir les
banques islamiques dans le cadre du financement PPP.

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financier3, le risque de concentration4 et le risque de crédit5 (Shodiq, 2012). En outre, le


financement PPP, particulièrement le contrat moudaraba, est caractérisé par un niveau
d’asymétrie d’information élevé. Ses caractéristiques sont ainsi susceptibles de générer les
problèmes contractuels d’agence et les coûts qui y sont associés. En effet, dans le cadre des
contrats PPP, l'information n'est pas répartie de façon symétrique entre les différentes parties.
Les décisions sont donc prises sur la base d'une information incomplète et parfois par les
parties ayant plus d’informations qui peuvent être exploitées. Les opérations de supervision et
de contrôle nécessitent des coûts importants ce qui se répercute sur le coût du financement.

3.2. Le PPP et la théorie du compromis

La théorie du compromis (Static Trade Off Theory) fait partie des théories proposées
pour relâcher la théorie de neutralité de Modigliani et Miller (1958). Les auteurs (1963) ont,
par la suite, examiné un ensemble de facteurs (fiscalité, coûts de faillite et les coûts d'agence)
et ils ont conclu l’existence d’une structure financière cible (A target capital structure) basée
sur un ratio optimal d’endettement. Ce ratio résulte d'« un arbitrage entre l’avantage fiscal de
la dette et les différents coûts engendrés par le levier » (Bradley et al., 1984). Le niveau
optimal d'endettement est atteint lorsque les avantages et les coûts sont égaux.

La théorie du compromis (Modigliani et Miller, 1963) souligne que la fiscalité est un


facteur pertinent dans le choix entre le financement par dette ou par augmentation de capital.
La vue traditionnelle souligne que la dette est fiscalement déductible, alors que le coût des
capitaux propres, à savoir, les dividendes, sont soumis à l’impôt. Par conséquent, le régime
fiscal encourage le financement par endettement au détriment de l’augmentation de capital.

Ang (1991) montre que les PME bénéficient d’un taux d’imposition réduit, ce qui
limite leur recours à l’endettement conditionné par la réalisation d’économies d’impôt. De
plus, Pettit et Singer (1985) ont souligné que les PME n’accordent pas beaucoup d’attention
aux incitations fiscales parce qu’elles n’ont pas tendance à générer des profits élevés.

Khan (1995) explique que l’imposition est liée aux dividendes et non pas au capital.
Cependant, il est important de souligner que les dividendes ne constituent pas le seul gain lié
au capital. L’entreprise peut avoir l’option de distribuer les dividendes ou de retenir ses
profits. Les profits réinvestis sont en mesure de minimiser ou même d’éliminer les dettes ce
qui augmente la valeur de l’entreprise. Ainsi, l’augmentation de capital, notamment via le
3
Dans le cas d’un contrat participatif, la banque est exposée à un risque financier sur les sommes
avancées à la PME. Ce risque est plus élevé dans le cas d’un contrat moudaraba qui ne donne pas à la
banque le droit de contrôler le moudarib ou de participer à la gestion du projet, ce qui rend l'évaluation
et la gestion du risque financier difficile.
4
Les PME pouvant être admises pour le placement des investissements sont généralement peu
nombreuses à satisfaire les critères islamiques.
5
Dans le cas des contrats PPP, le risque de crédit constitue le non paiement de la part de la banque par
l'entrepreneur au moment convenu.

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financement PPP, n’engendre pas l’augmentation des impôts à payer, même si le système
fiscal décourage la distribution de dividendes.

3.3. Le PPP et la théorie du rationnement du crédit

Les PME sont confrontées aux problèmes d'information asymétrique lors de l’entrée en
relation avec une institution financière. En effet, dans une situation d’asymétrie
d’information, les banques trouvent des difficultés à sélectionner les PME. Stiglitz et Weiss
(1981) ont démontré que ce problème pouvait entraîner un rationnement du crédit dans le cas
où certaines PME de qualité pourraient être insuffisamment financées ou privées de
financement. Selon la théorie du rationnement de crédit, les banques imposent des taux
d’intérêt élevés pour maximiser leur profit, et exigent des garanties importantes, ce qui limite
l’accès des PME au financement bancaire.

Le problème de garanties se pose avec moins d'acuité au niveau des banques islamiques.
En effet, contrairement au financement conventionnel, le financement participatif, notamment
la moucharaka et la moudaraba, implique un partage des risques et évite l'obligation de
garantie. Chaque personne qui contribue au capital d’un projet d’investissement sous forme
d'argent assume le risque de perte, et donc, a droit à une part proportionnelle des bénéfices
(Siddiqui, 1994). Ainsi, aucune garantie matérielle ou financière ne pourra être exigée aux
entrepreneurs, à part l’engagement de leur responsabilité en cas de négligence grave ou
d’infraction. La viabilité du projet et la qualification de l’entrepreneur sont les critères
exclusifs de sélection dans le cadre des produits participatifs, ce qui permet d’assurer l’accès
au financement pour les projets prometteurs (Khalil et al., 2002).

3.4. Le PPP et la théorie du financement hiérarchique

Les principes de la théorie du financement hiérarchique (Pecking Order Theory), dont


les fondements de base ont été mis en place par Myers et Majluf (1984), suppose l’existence
d’un ordre hiérarchique des sources de financement. Pour tenir compte des particularités des
PME, nous pourrons citer le modèle du « Pecking Order contraint » (Holmes et Kent, 1991).
Ce modèle précise que les PME doivent faire face à certaines contraintes, liées principalement
au coût6 et au risque de perte de contrôle, pour accéder aux sources de financement. En effet,
au niveau des PME, les dirigeants sont généralement les propriétaires de l’entreprise. Ils sont
donc soucieux de garder la propriété et le contrôle de leurs entreprises. Par conséquent, les
propriétaires-dirigeants préfèrent ne pas avoir recours au financement externe afin d’éviter le
risque de dilution du pouvoir. A cet effet, la hiérarchie dans les choix de financement
commence par les fonds propres, les dettes à court terme, les dettes à long terme puis
l’augmentation de capital (Cassar et Holmes, 2003).

6
Nous avons expliqué la contrainte liée au coût dans une section précédente.

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Le financement PPP implique la participation de l’institution financière dans la gestion


de l’entreprise ou du projet financé. Pour les PME et particulièrement pour les entreprises
familiales, le choix d’un contrat PPP engendre un risque de perte de contrôle. Les
entrepreneurs devront ainsi avoir des préférences pour les produits mark-up, notamment la
mourabaha, pour garder les banques loin de l’intervention directe dans la gestion de leurs
entreprises (Abdalla, 1999).

Cependant, le contrat moucharaka moutanaqissa permet à la banque de financer


entièrement le projet et de se désengager progressivement au profit du promoteur qui assume
seul la responsabilité de la gestion de l’entreprise créée. Ce mode de financement permet donc
de s’assurer que la propriété sera entièrement transférée à l'entrepreneur dans un délai
déterminé, ce qui est avantageux pour ceux qui préfèrent l’autofinancement. Ainsi, la
moucharaka moutanaqissa permet à l’entrepreneur d’être propriétaire unique et à la banque
d’investir ses ressources dans de nouveaux projets d’investissement (Khan, 1995).

3.5. Le PPP et l’approche du cycle de vie

Le choix d’un financement dépend de sa capacité à répondre aux besoins de


l’entreprise. Les besoins financiers des PME consistent principalement dans les besoins
d’investissement et les besoins d’exploitation. L’entrepreneur peut acquérir un actif soit pour
l’utiliser ou le revendre. Dans le premier cas, le financement par mark-up est plus adapté,
alors que dans le deuxième cas, les produits PPP et les produits mark-up sont pertinents
(Khan, 1995).

L’approche du cycle de vie financier met en évidence la succession de quatre étapes


dans développement d’une entreprise : la création, la croissance, la maturité et le déclin.
Chacune de ces phases referme ses spécificités sur le plan financier. Ainsi, le recours aux
différentes sources de financement externe dépend du stade de développement de l’entreprise
(Ang, 1991).

Les PME en phase de création manifestent un besoin de financement élevé lié aux
investissements nécessaires au démarrage de la production. Les entreprises, durant cette
phase, seraient intéressées par le financement PPP. Arrivée au stade de croissance, les
entreprises cherchent à financer l’acquisition des actifs. A ce niveau, le PPP ne constitue plus
le financement que préfèreraient ces entreprises étant donné qu’il ne permet pas la rétention
des bénéfices et leur investissement dans la croissance de celles-ci (Khan, 1995).

4. Discussion, conclusion et perspectives


Les chercheurs en finance islamique stipulent que le financement PPP peut apporter
une solution et une alternative très intéressante pouvant répondre aux besoins financiers des
PME. Pour évaluer le degré d’adéquation des modes PPP aux caractéristiques de ces

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entreprises, nous nous sommes référés à la littérature financière qui révèle que la décision de
financement est expliquée par différents facteurs (tableau 1).

Tableau1 : Tableau d’évaluation des produits PPP


Approches et théories Facteurs Evaluation des produits PPP
financières soulevés
Approche classique de Valeur de En sa qualité de partenaire financier, la banque
financement l’entreprise cherche à ajouter de la valeur à l’entreprise.
Risque Les modes PPP permettent de partager le risque
financier du projet financé entre la banque et la PME.
Coût du Les coûts engagés pour la gestion des risques
financement supportés par la banque amplifient le coût du
financement.
Théorie du compromis Fiscalité Contrairement à la dette, le coût du
(Modigliani et Miller, 1963) financement PPP est soumis à l’impôt.
Cependant, les PME ne génèrent pas des profits
élevés pour qu’elles soient intéressées par les
incitations fiscales. En outre, le financement
par augmentation de capital n’engendre pas
l’augmentation des impôts à payer (Khan,
1995).
Théorie de l’agence Conflits Les conflits d’intérêt entre les contractants,
(Jensen et Meckling, 1976) d’agence dans le cadre du financement PPP, nécessite de
mettre en place des mesures de contrôle
coûteuses en termes de temps et d’argent, ce
qui se répercute sur le coût du financement.
Théorie du Taux d’intérêt ; La banque ne peut exiger aucune garantie
rationnement de crédit Garanties matérielle ou financière à l’entreprise. La
(Stiglitz et Weiss, 1981) viabilité du projet et la qualification de
l’entrepreneur sont les seuls critères tenus en
compte pour accorder le financement.
Théorie du financement Perte de Le financement PPP implique l’intervention
hiérarchique contrôle directe de la banque dans la gestion de
(Myers et Majluf, 1984) l’entreprise ou du projet financé, ce qui
engendre un risque de perte de contrôle pour
l’entrepreneur.
Théorie du cycle de vie Stade de Les PME en phase de création, seraient
(Barton et Matthews, 1989 ; développement intéressées par le financement PPP pour couvrir
Ang, 1991) de l’entreprise leurs besoins d’investissement liés au
démarrage de la production. En revanche,
celles en phases de croissance auraient des
préférences pour l’endettement ou les produits
mark-up afin de financer l’acquisition des
actifs.

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Volume 1, numéro 2 (2017)

Certains aspects, n’ayant pas été traités par les théories financières, ont orienté les
débats vers un cadre théorique qui semble adapté aux spécificités des PME. La théorie du
cycle de vie stipule que chaque stade de développement de l’entreprise nécessite un mode de
financement particulier. Cependant, quelque soit le stade de développement de la PME, le
dirigeant s’implique fortement dans le choix du financement. En effet, comme Michaelas et
al. (1998) l’ont conclu, en plus des facteurs financiers, les facteurs comportementaux et les
croyances du propriétaire-dirigeant ont une influence significative sur la structure financière
des entreprises. L’approche comportementale met en évidence le rôle du propriétaire-dirigeant
entant que principal acteur dans la prise de décision de financement. Les recherches menées
sur le financement des PME s’éloignent progressivement des hypothèses traditionnelles vers
la reconnaissance du rôle des individus et leurs interactions dans les décisions
d’investissement (Sargent et Young, 1991).

Dans le cadre de la rationalité limitée, l'individu recherche sa propre utilité ou son


propre intérêt. La majorité des théories financières, discutées précédemment, sont basées sur
le modèle économique traditionnel du comportement humain. Elles soumettent l’hypothèse
que les propriétaires-dirigeants cherchent à maximiser leurs richesses, parfois au détriment de
l’intérêt des actionnaires et/ou des créanciers comme le souligne la théorie de l’agence
(Jensen et Meckling, 1976). Néanmoins, cette hypothèse ne permet pas d’expliquer
pleinement la constitution du capital de l’entreprise, la recherche de l’argent n’est pas toujours
l’unique motivation chez le dirigeant. Il est essentiel d’intégrer les concepts économiques
avec certains concepts de l’approche sociale (Sargent et Young, 1991; Pike et Neale, 1996).
Dans cette perspective, Jensen et Meckling (1994) développent un modèle plus réaliste du
comportement humain. Les auteurs rejettent l’idée selon laquelle les individus cherchent
uniquement à maximiser leurs profits. D’autres aspects peuvent être recherchés dans l’objectif
d’aboutir à une satisfaction personnelle, qui n’est pas forcément matérielle. Il s’agit par
exemple de la recherche du bien-être. En ce sens, il est à noter que les valeurs religieuses
jouent un rôle pertinent dans le choix de financement (Metwally, 1996).

En effet, en plus de la compatibilité du financement aux besoins financiers de


l’entreprise, il est également nécessaire qu’il soit adapté aux croyances religieuses du
propriétaire-dirigeant. L’influence de la religion sur le choix de financement des
entrepreneurs a fait l’objet de plusieurs recherches. L’étude d’Osman et Ali (2008), menée
auprès de 100 entrepreneurs musulmans en Malaisie, celle de Gait et Worthington (2009),
menée auprès de 296 entreprises libyennes, ainsi que l’étude d’El Ouafy (2016), menée
auprès de 158 TPE marocaines, ont concluent que les entreprises favorisent les produits
financiers islamiques en raison de leurs principes religieux.

Les connaissances du dirigeant liées aux instruments financiers disponibles sur le


marché représentent également un facteur important qui explique son choix de financement.
Haron et al. (1994) expliquent que les individus seront prêts à fréquenter les banques

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islamiques à condition d'acquérir une parfaite connaissance des produits et des services
bancaires proposés. De même, El Ouafy (2016) démontre que le niveau de connaissances des
produits financiers islamiques influence l’intention des TPE marocaines de les utiliser.
Par ailleurs, Echchabi et Abd. Aziz (2012) étudient l’impact des conditions sociopolitiques au
Maroc sur les perceptions des consommateurs à l’égard des instruments de financement
islamiques. Leur étude fait ressortir que les efforts déployés par le gouvernement marocain
pour la mise en place de la finance islamique permettent de créer un sentiment de confiance et
de sécurité chez les consommateurs.

Il convient de conclure qu’il est important d’intégrer d’autres aspects dans l’évaluation
du financement PPP. Il s’agit, d’une part, des facteurs comportementaux liés aux dirigeants,
tels que l’aspect religieux ainsi que le niveau de sensibilisation et de connaissances relatives
aux produits financiers islamiques ; et d’autre part, des facteurs contextuels liés aux
caractéristiques de l’environnement économique et financier des entreprises.

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