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Histoire de l’Economie Islamique - Pr.

OMAR EL KETTANI
1. ZAKAT
 Définition de la Zakat
 Historique de la Zakat
 Citez deux idées qui relèvent de l‟histoire de la ZAKAT
 Quelles sont les conditions pour qu‟un bien soit assujetti à la Zakat ?
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Définition de la Zakat:
 La zakat est le troisième pilier de l'islam
 La zakat est à la fois un impôt sur l'avoiret un impôt sur la propriété
 C’est une purification du bien de celui qui le possède (dédommager les copropriétaires)
 Un signe de solidarité (participation sociale) et de responsabilité devant Dieu
 Et aussi une contrepartie du droit d’usage de la propriété collective.

Formes de Zakat :
 zakât al mal : impôt sur l'avoir (85 gr d’or et plus)
 zakât al-Fitr : aumône de la rupture du jeûne
 Le Rikaze : tout ce qui est dans le sol

Les bénéficiaires de la Zakat :


1. Miséreux,
2. Pauvres,
3. Ceux qui travaillent au service de la zakat,
4. Nouveaux convertis
5. Esclaves
6. Endettés
7. Combattants bénévoles
8. Voyageurs à court de provision

Historique de la Zakat :
 Le Prophète a envoyé Mouâd au Yémenpour leur parler des piliers de l’Islam dont la
Zakat : (…Allah leur a imposé une charité prise dans les biens de leurs riches pour être
restituée à leurs pauvres).

Les conditions relatives aux biens assujettis a la zakat


1- Le Bien doit être propriété d'une personne déterminée
2- La propriété absolue et totale.
3- La croissance.
4- L'atteinte du Nissab.
5- L'accomplissement du Hawl.
6- Excédent après satisfaction des besoins fondamentaux.
7- L'indemnité de tout endettement affectant le Nissab.
2. Le rôle civilisationnel du Waqf
 Historique du Waqf
 Quelle est la relation entre un système économique et une civilisation ?
 Quel rôle a joué le troisième secteur en économie islamique ?
 Comment il se finançait historiquement ?
 Quels rôles a joué le Waqf dans l‟histoire musulmane ?
 Pourquoi l‟Islam n‟est pas considéré comme religion mais comme civilisation ?
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Définition du Waqf:
• Le terme Waqf ou Habs signifie dans le fikh islamique l’inaliénabilité du droit de
propriété qui ne peut plus passer à une tierce personne.
• Dans son sens général le Waqf signifie une inaliénabilité de la propriété du bien et une
aliénation de l’usufruit de ce bien au profit d’une bienfaisance.

Historique du Waqf:
• Le premier à avoir organisé les biens Waqf fut le Cadi TaoubatoubnouNamir juge sous
le règne du Khalifa Hishambnou Abdel Malik en Egypte.

• Un siècle après l’apparition de l’Islam le Waqf fut organisé sous l’autorité du juge des
juges au lieu d’être sous la tutelle du visir

FormesduWaqf:

 Distinction selon la nature :


- Waqf foncier(Aqar) - Waqfliquide(manqoul)
 Distinction selon la finalité
- WaqfKhairi - WaqfAhli
 Typologie administrative
- Waqf délimités (Madbouta) - Waqf rattachés (Moulhaqa)
- Waqf familials ou (Ahli) - Waqf exceptionnel

Les fonctions du Waqf

• La fonction morale et éducative :


 édification de mosquées auxquelles étaient rattachées des écoles coraniques d’abord
et ensuite multidisciplinaires, pour devenir enfin spécialisés dans différentes sciences.
 Ainsi que des bibliothèques :
- Bibliothèque de Banou Amar à Tripoli en Syrie (un million d’ouvrages et 180 emplois)
- Bibliothèque du Caire (2,2 millions d’ouvrages, soit 20 fois celle d’Alexandrie romaine)
 Cités universitaires multiservices
 fabrication du papier pour écrivains et étudiants.
 Logement pour étudiants campagnards

• Les fonctions politiques :


 La politique coloniale française a œuvré pour détruire les structures du Waqf,
contrairement à la colonisation anglaise ou espagnole.
3. Concept et fonction de la monnaie en Islam
 Pourquoi la monnaie est désignée historiquement par le terme Athmane (‫(أثمان‬et non par Amoual ?
 Pourquoi l‟achat et la vente de la dette sont interdits ?
 Définition d‟Ibn Timia
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Définition de la monnaie:
• Ibn Timia :"les dinars et les dirhams ne sont pas visés pour eux même ils ne constituent qu’un
instrument de manipulation des biens. Ce qui est visé par les prix (la monnaie), c’est d’être une
norme pour les richesses qui permet d’évaluer la richesse, elle n’est pas destinée à être une utilité
directe. S’il y a achat d’une monnaie par une autre c’est pour raison de commerce"

• Ibn Al Kaim Al Jouzia :


Les prix (Athman)c-à-d les dirhams et les dinars ne sont pas désirés pour leur nature, mais pour
acquérir des biens. Ils ne doivent pas devenir des marchandises désirées pour elles-mêmes.

• Imam Al Ghazali :
"L’or et l’argent ont été créées par Dieu pour être manipulées par les hommes et pour qu’elles
servent d’arbitre entre les richesses d’une manière juste, et pour revendiquer les biens désirés."

• Ibn Khaldoun
• "Dieu a créé les deux pierres précieuses l’or et l’argent pour donner un pouvoir de financement à
tout demandeur. Et ce sont les réserves et la source… Ils sont à l’origine du gain dû et des réserves.

• Ibn Rochd :
• "Les prix (athmane) c’est l’or et l’argent; et le prix signifie un comportement vis-à-vis de toutes
choses, et non l’utilité, alors que pour les biens l’objectif principal c’est l’utilité".

• Deux termes désignent la monnaie :


 Nokoud : désigne la monnaie physique (pièces, billets, chèques)
 Athmane : désigne la fonction.
• La monnaie n’est pas une marchandise, et donc n’est pas dotée d’une utilité directe.
• Toutes les opérations financières doivent être réelles que ce soit au niveau des biens
initiaux que de la valeur ajoutée.

Fonctions de la monnaie :
• La monnaie est une source d’échange
• un moyen d’évaluer la valeur
• Un instrument de réserve de valeur
• Un moyen de paiement des engagements différés (fonction ajoutée par économistes musulmans)

Danger de la monnaie actuelle:


• Le système monétaire occidental(alliance Judéo-Chrétienne)a pour but de déposséder
massivement et légalement l’humanité de sa richesse :
- retirer la «monnaie avec valeur intrinsèque» du système monétaire mondial,
pour la remplacer par une monnaie sans valeur intrinsèque ($ US frauduleux).
- piéger les pays avec des dettes qu’ils ne pourront jamais rembourser pour les
mettre sous contrôle (retour de l’esclavage économique en utilisant le FMI).
4. Introduction aux théories économiques Islamiques
 Citez deux théories développées par des économistes musulmans.
 Quelle est la conception des théoriciens musulmans en matière de gestion des finances publiques ?
 Citez 4 auteurs anciens de l‟économie islamique
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Historique :
• Les théories économiques islamiques sont apparues 9 siècles avant celles en Occident.
• Elles s’inspirent des principes normatifs dictés par le Coran et la Sounna qui figurent :
- dans le système de propriété :
 droit de propriété absolu à Dieu,
 droit de jouissance (Usus et fructus) à l’homme (pas d’abusus comme en Occident);
- dans le système de production :
 interdiction du Riba;
 principe des 3P
- dans le système de répartition
 redistribution des revenus (Zakat Sadakat et Takaful)
 redistribution du capital (héritage,Waqf et autres donations)
 Le mot clé entre ces 3 éléments c’est le partage autrement dit la solidarité

Quelques théoriciens de l‟économie et la finance islamique :


• Abou Youssef (182 h /798c) et son ouvrage célèbre (Al Kharaj)
• Tartouchimarocain originaire de Marrakech ayant vécu au 3e siècle de l’hégir
• Al Mawardi(450h/1057c) et ses ouvrages Al AhkamSultania et AL Moudaraba
• MOHAMMED,AL GHAZALI(1058-1111/450-505) et son ouvrage Ihya‟aouloumaddine
• IBN TAYMIYYAH (661-728AH/1263-1328)
• IBN AL-QAYYIM (691-751 A.H./1292-1350 C.E.) “Attourouk Al houkmia Fi SiassaCharia“
• Ibn Khaldoun(732-808 H/1332-1404 C) et son ouvrage Al Moqadima
• Achatibi (790 AH/ 1388 CE /) marocain parmi ses ouvrages Al Mouafaqat et Al Majaliss
• Al Maqrisi (766-845/1364-1441). Ouvrage(Igharat Al OumaBikachfi Al Ghouma,
• MOHAMMAD BAQIR AL-SADR (1935-1980) et son ouvrageIqtissadouna

Les 5 axes d‟évaluation de l‟apport des économistes musulmans


• L‟axe finance et déficit budgétaire (théorie de l‟équilibre budgétaire)
• L‟axe cycles économiques et théorie de la croissance et des crises
• L‟axe de la théorie de l‟utilité marginale décroissante
• L‟axe monnaie et prix (théorie de la monnaie et des prix)
• La théorie des contrats

Les théories :
1. La théorie des finances publiques et leur déficit
• Abou Youssouf :nécessité pour la finance publique de prendre en charge tous les travaux publics.
dépenses publiques =>↗la production=>↗impôts, mais si des externalités négatives =>↘kharaj.
• Al Tartuchipréconise :
 d’imposer chacun selon sa capacité contributive (ressource).
 d’orienter les recettes fiscales vers des dépenses d’intérêt général(emploi) au bénéfice des
sujets eux-mêmes)
Mais que faire si le Trésor est en gène ?
• Al Mawardi(450h/1057c) propose un report de la charge sur les générations futures, mais dans
une perspective d’unretour vers l’équilibre à moyen terme, (vision moderne et dynamique de
l’équilibre budgétaire).
• Al Ghazali (1058-1111/450-505) conditionnera le recours à l‟emprunt public à deux préalables :
o sa nécessité justifiée et
o la capacité de remboursement.
• Ibn Khaldoun :Théorie de la redistribution des revenus et du multiplicateur
o L’argent prélevé par l’impôt doit revenir dans le circuit économique (aux consommateurs)afin
d’entretenir la demande privée, et par la suite la production.
o Si la redistribution est insuffisante =>ralentissement de l’activité économique, qui réduira les
recettes fiscales (l’effet multiplicateur).

2. La théorie des cycles économiques/ Théories de la croissance et des crises


• Ibn Khaldoun :l’interdépendance entre les phénomènes économiques donne lieu à un
processus cumulatif expansionniste, composé de relations réciproques entre population
et production.
Inversement ces mêmes éléments mal perçus et gérés peuvent déclencher un
processus cumulatif à la baisse.
• Al Maqrizi : le cycle de crise commence par la corruption administrative et les
pratiques monopolistes de l’Etat :
 surimposition de la population
 exode rural
 baisse de la production
 une hausse des prix et ainsi une hausse du coût de production.

3. La théorie de l’utilité marginale décroissante


• Shihab al-Din al-Qarafi : Le fondateur de la théorie marginale décroissante
o Ses vues sur le bien commun (maslahah) et la coutume fournissent un moyen de prendre en
compte le différentiel espace-temps entre la réalité moderne et la réalité prémoderne.
o C’est le premier savant qui a mis au point les bases du raisonnement marginaliste en
démontrant la relation entre la croissance de la quantité et la décroissance de l’utilité
autrement dit la théorie de l’utilité marginale décroissante.

4. La théorie quantitative de la monnaie / La monnaie les prix et l’inflation


• Abou Youssoufpréconise le paiement en or et argent contre les fluctuations des prix pour les
opérations à terme.
• Al Makrizi, met en garde contre la coexistence de deux monnaies différemment appréciée.
les causes principales de la crise économique =>disparition progressive des bonnes devises parla
thésaurisation, les raisons commerciales, et la mauvaise gestion des finances publiques.
Les causes indirectes seraient la corruption administrative et les pratiques monopolistes de l’Etat.
Il s’interroge sur la hausse des prix. Pour lui il y a deux séries de causes :
- les premières sont naturelles ;
- les deuxièmes sont plus importantes :
o l’augmentation excessive de la demande,
o l’augmentation de la corruption et
o l’augmentation de la circulation monétaire.
 La solution pour lui serait un retour à l’étalon Or.
Il s’intéresse également aux effets de l’inflation.

• Ibn Taymiya met en évidence un rapport à respecter entre masse monétaire et volume de
transaction, sous peine de voir diminuer le pouvoir d’achat de la monnaie et donc de porter
préjudice à la population. Il attirait l’attention sur la désorganisation du commerce, liée à la
multiplication des pièces altérées et à l’inflation, en avance de 7 siècles sur les auteurs reconnus de
la théorie quantitative de la monnaie.
Conclusion :
• Les sources qui ont inspirés aussi bien les jurisconsultes que les autres savants musulmans en
matière d‟économie et de finance islamique sont multiples :
- Le Coran;
- La Sounnah(citations et actes du Prophète),
- la pratique de gestion de la cité de Médine pendant 10 années vécues par lui à Médine,
- les citations et témoignages des compagnons du Prophète ainsi que des quatre califes sages.
- L‟Ijma‟a (consensus) et la Qiya‟s (l‟analogie)

• L‟évolution historique du profil des économistes musulmans


1. Les premiers siècles sont caractérisés par la dominance des jurisconsultes
2. La phase intermédiaire est caractérisée par l‟intervention de penseurs qui n‟ont pas un
profil de théologiens purs (Al Maqrizi, Ibn Khaldoun)
3. Et la phase actuelle où ce sont les économistes qui sont principalement les innovateurs.

• Les théories étudiées nous inspirent les réflexions suivantes :


- Les musulmans avaient une avancée sur la pensée économique classique entre 4 et 9 siècles.
(l’essentiel des grandes idées de l’école classique et néoclassique ont été directement
inspiré des théories économiques islamiques..)

• Dès le 2e siècle de l‟égir commence un processus de raffinement de la pensée économique :


1) Abou Youssef : La régulation entre l‟offre et la demande se fait par le marché, et donc il
faut éviter de fixer les prix même pour les produits de base.
2) Ibn Khaldoun :L‟Etat doit maintenir un taux d‟imposition très bas , pour stimuler l‟activité
économique et pour obtenir ainsi un meilleur rendement fiscal.
3) Al Maqrizi : Les crises sont essentiellement dues aux malversations touchant la finance
islamique.
4) Ibn hazm : Le social doit être au cœur du souci et de l‟intervention de l‟Etat.

• Pourquoi cette économie a réussit ?


- D‟après les théories étudiéeselle pose les problèmes essentiels de l‟économie :
1) La justice sociale par la fiscalité
2) La rationalité des dépenses publiques
3) La bureaucratie et la corruption
4) La monnaie et l‟inflation
5) Les principes fondamentaux de la croissance et des crises

• L‟importance prise par le Waqf dans l‟histoire musulmane a très vite transformé celui-ci conjugué à
la Zakat en un troisième secteur économique qui n‟est ni public ni privé.
Les secteurs de l‟économie dans l‟espace musulman se sont très vite divisés en trois catégories :
1) le privé,
2) le public et
3) le secteur collectif (secteur social, marqué par l‟importance des terres , terres Waqf, terres
collectifs , terres guich.)
• Ibn Hazm dans un esprit d‟accélération de la redistribution des richesses prône l‟élargissement de
l‟assiette fiscale. (à l‟origine de l‟accélération de l‟innovation en matière de finance islamique.)

• A la différence des théories économiques occidentales les théories économiques islamiques ont été
dès le départ à caractère scientifique aidées pour cela de leurs racines chariatiques qui obéissaient à
une logique d‟utilité individuelle et sociale sur une base éthique.

• Cette économie a réussit historiquement parce qu'elle a unifié dans un cadre scientifique
les principes éthique du comportement social en Islam ‘justice, équité, solidarité intégrité,
avec des principes scientifique d’efficacité ; de compétitivité, et d’innovation.
5. L'histoire récente de la Finance Islamique
 Quelles sont les différentes observations que vous inspire la lecture de l‟histoire récente de
la finance islamique ?
 Quelles sont les raisons différentes qui ont poussé différents pays à créer des institutions
financières islamiques ?
 Quelles relations entre l‟étude de l‟histoire et la formation de la personnalité ?
 Comment peut-on prouver historiquement l‟existence d‟un système économique
islamique ?
 Quelle est la relation entre un système économique et une civilisation ?
 Quel est l‟apport de la civilisation musulmane à l‟humanité ?
 Quel est l‟apport de l‟économie islamique à l‟humanité ?
 Est-ce que la finance islamique est une finance moderne ou plutôt traditionnelle?
Développez votre argumentation.
 Quelles remarques vous inspirent l‟évolution et l‟innovation en finance islamique ?
 Citer quatre éléments économiques scientifiques apportés par les auteurs musulmans ?
 Pourquoi l‟Islam n‟est pas considéré comme religion mais comme civilisation ?
 Pourquoi pour comprendre une science il faut étudier l‟histoire de cette science ?
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Introduction
• L’industrie de la finance islamique comprend :
 Historiquement Beit mal al moslimines, Diwan Zakat et Diwan Al Waqf ; les systèmes de
la Hisba (contrôle) et celui de la Dya (assurance vie et accidents corporels)
 Actuellement on peut ajouter les banques islamiques commerciales, les banques islamiques
d‟investissement , les assurances Takaful, les fonds d‟investissement islamiques (Hedge
Funds islamiques) , les fonds mutuels (sociétés d‟investissement islamiques) , les
obligations islamiques (Sukuk) et les produits islamiques des banques conventionnelles.
On peut aussi ajouter pour la finance sociale, le fonds d‟épargne Haj (en Malaisie) et les
fonds de micro-finance islamiques.
 1157 : apparition de la 1ère banque dans le monde à Venise en Italie
 1602 : apparition de la 1ère banque usuraire dans les pays musulmans par la création par la
Hollande de la Wisselbank d‟Amsterdam dans ses colonies de l‟Inde Orientale, soit
l‟Indonésie et la Malaisie.

1) Phase de la reconnaissance internationale de la Charia :


• 1937 s‟est tenu à LAHAY une conférence internationale de droit comparé sous l‟initiative de Al
Azhar Al Sharif où il ya reconnaissance de la Charia islamique comme :
- une source générale fondamentale du droit à l‟échelle internationale;
- une source dynamique et apte à l’évolution sociale ;
- une source totalement autonome et ne s‟inspirant d‟aucune autre source.

• 1948 : le Congrès international des juristes : nécessité de reconnaitre l‟importance de la Charia et sa


souplesse, et la nécessité de l‟étudier dans le cadre du droit comparé.

• 1950 : tenu d‟une conférence sur le Fikh islamique à l‟Université de Paris sous le titre de « Semaine
de la jurisprudence islamique » par le département des législations orientales.

2) Phase préparatoire du lancement de la finance islamique moderne 1950-1970


• 1952 : forum des études sociales des pays arabes tenu à Damas,
• 1965 : tenu au Caire du congrès du groupement des études islamiques.
• 1969 : tenu au Maroc du premier congrès du Fikh islamique.
• Tous ces congres avaient un seul objectif : la nécessité du retour, du maintien et de la dynamisation
des principes islamiques dans la gestion des affaires économiques et sociales des pays musulmans,
notamment en matière d’intérêts bancaires.
Parallèlement apparaissent plusieurs travaux de recherches :
• Mohamed Aziz, d‟origine pakistanaise, publie une première réflexion sur le modèle de la banque
islamique (1951) puis un ouvrage „‟An outline of interestlessbanking‟‟ 1955.

• Mohamed Abdallah Al Arabi, égyptien,Universités d‟Oxford et de Lyon. étude présentée en 1965


sous le titre „‟ les opérations bancaires contemporaines du point de vue islamique‟‟

• Aïssa Abdou, Professeur égyptien d‟économie islamique. Son ouvrage "Des banques sans intérêt"
sorti en 1970 exprime l‟ensemble de sa conception de la finance islamique.

1. La première expérience des Banques Islamique s‟est déroulée au Pakistan vers la fin des
années cinquante dans une région rurale.
2. La deuxième expérience a été réalisée en Malaisie par la création du fonds Haj en 1962
3. La troisième expérience fut celle des banques de dépôts dans la région de Mit Ghamr
dans le rif égyptien en 1963
Ces trois expériences avaient un point commun : toutes étaient de la micro-finance, autrement
dit avaient un but social.

3) La phase de lancement des banques islamiques : 1970-1978

• 1971 : création de Bank Nacer Al Ijtimahi en Egypte (pratiques douteuses)


• 1972 : à Jiddah le congrès des ministres des affaires étrangères des pays musulmans exprimant la
volonté des gouvernements à créer des banques islamiques
• 1973 : fut signé l‟accord de création de la (BID) par les ministres des finances des pays musulmans.
• 1975 : création de Banque Dubaï Al Islami aux Émirats Arabes Unies considérée comme la
première banque islamique privée.
• 1976 : organisation du premier congrès mondial de l‟économie islamique à la Mecque sur l‟initiative
de l‟Université du roi Abdulaziz.
Pour la première fois il y a une reconnaissance internationale d’une discipline appelée
l’économie islamique.
• 1977 : création de Banque Fayçal Al Islami en Egypte, de Banque Fayçal Al Islami au Soudan et de
Beit AttamouilKoweiti au Koweit.
• 1977 : création de l‟Union Internationale des Banques Islamiques.
• 1977 : création d‟un centre de recherche indépendant, en économie et finance islamiques attaché à
l‟Université du roi Abdelaziz, financée par l‟homme d‟affaire Cheikh Saleh Kamel, porte son nom.
• 1978 : création de la Banque Islamique de Jordanie.

4) La phase de l’islamisation des systèmes bancaires nationaux de constitution de sociétés


d’investissement et de groupements financiers islamiques et d’internationalisation : 1978- 1990

• 1978 : l‟apparition des premières sociétés d‟investissement islamiques


• La création la même année de la première société d‟assurance islamique Takaful par Banque Fayçal
Al IslamiAssoudani(société mutualiste), soit une société par action d‟investissement limité.
• 2003 : création de la première compagnie Waqf-Takaful en Afrique du Sud en prévoyant des primes
d‟assurance estimées à 419 millions de $.
• Quant à l‟assurance Takaful au Maroc, le cadre réglementaire a été mis en place en 2016.
La majorité des assurances Takaful qui vont voir le jour au Maroc seront à caractère commercial et
prendront la forme de familyTakaful ou assurance vie, alors qu‟il y a en projet la coopération de
deux assurances mutuelles classiques pour créer en partenariat une filiale dédiée au Takaful.
• 1978 : l‟islamisation du système bancaire au Soudan, suivie en mars 1984 par celle de l‟Iran sous
l‟impulsion de sa révolution en 1979 et en juillet 1985 par celle du Pakistan sous l‟impulsion de son
grand leader Zia Ul Haq
• 1978 : la constitution au Luxembourg de la première banque islamique en Europe, la société Islamic
Banking Système Holding Limited Luxembourg.La 2èmebanque islamique en Europe fut
l‟International Baraka Bank Limited créé par le groupe financier Al Baraka au début des années 80.
• 1981 création de l‟Institut international des banques islamiques à Chypre .
• 1982, le Luxembourg a été aussi témoin de la création de la première compagnie d’assurance
islamique en Europe : Takafol SA.
• La création en 1983 à Jiddah de l‟Académie internationale du Fikh islamique premier organe
fondamental d‟accompagnement des banques islamiques.
• L‟apparition des groupements financiers suivants : le premier est Dar al mal al Islami Le deuxième
est le groupe Al Baraka
• 1983 : création de la Banque islamique internationale au Danemark .
• 1983 : Luxembourg voit la première compagnie d'assurance conforme à la charia en Europe.
• 1983 : création de la premières banque en Malaisie Islamic Bank of MalaysieBirhad et au
Bangladesh l’ Islamic Bank of Bangladesh.
• En Inde, la première institution financière islamique sera une société d‟investissement : la Amin
Finance investmentlimited de taille gigantesque (36000 succursales).
• 1987 : aux USA, création la première banque islamique appelé Lariba American Finance House.
• 2004 : voir apparaître l'Islamic Bank of Britain qui est la deuxième banque islamique en Europe
• Il y a promulgation d‟une réglementation juridique spécifique aux banques islamiques dans trois
pays : la Malaisie (Réglementation des banques islamiques en 1982), l‟Iran (La réglementation
bancaire islamique en 1983) et la Turquie.
• A partir des années 80 apparition des premiers rapports d‟études d‟organismes occidentaux
spécialisés sur la finance et les banques islamiques :
• La première étude du FMI est réalisée en mars 1987. Une conclusion intéressante ressort :
- La reconnaissance que le système basé sur la Moucharaka est plus stable et équilibré que
celui fondé sur le taux d‟intérêt ;
- L‟étude de l‟Institut international de la pensée islamique à Washington.
- de l‟agence internationale du classement des organismes de crédit Moodee‟s International
en février 2000 publiée dans la revue Bankers

5) La phase du développement des organismes d’accompagnement , de l’européanisation du


système financier islamique et de l’ouverture de fonds islamiques négociés en bourse, de l’an
1990 à nos jours

• La création en 1990 à Bahreïn d‟un deuxième organe incontournable de soutien et


d‟accompagnement des banques islamiques après la BID: l‟Accounting&Auditing organisation for
islamicfinancial institutions (AAOIFI). ). Il compte 155 membres de 40 pays et développe des
normes comptables, d‟audit, de gouvernance, et d‟éthique.
• La création en 1994 par l‟agence de notation Ibca (qui est devenue ensuite l‟agence Ficht-Ibca ) la
première agence islamique locale de rating : la Pakistan Credit Agency Rating IIRA). Elle sera
suivie en 2002 par la création de la première agence islamique internationale de rating à Bahreïn
l’International Islamic rating Agency dont le but est de favoriser l‟accès des banques islamiques aux
marchés financiers internationaux.
• 1999 lancement du 1erfonds islamique de placements collectifs en bourse sur les marchés financiers.
Ces fonds vont accélérer l‟accession en bourse des capitaux islamiques et en même temps le ciblage
des sociétés cotées en bourse, susceptibles de bénéficier de placement conformes à la Charia.
De même, sa sécurisation par l‟introduction du premier indice boursier le Dow Jones IslamicMarket
Indexes la même année.
• Juin 2001 1ère émission des obligations islamiques Sukuk par BahreinMonétary Agency. Celles-ci
sont adossées à un actif tangible
• La Bourse de Luxembourg a été la première bourse européenne présente sur le marché des sukuk en
cotant des obligations islamiques dès 2002
• L’International Islamic Financial Market (IIFM), Créée à Bahreïn en 2001, objectif : définir le
cadre conceptuel nécessaire au développement de marchés monétaires et de capitaux islamiques
(règles d‟autorégulation)
• AAOIFI: l‟Accounting and Auditin Organisation of Islamic Financial Institution 1991,harmonisation
comptable.
• General Council for Islamic Banks and Financial Institutions (GCIBFI), Créée en 2001 à
Bahreïn, (participation des banques et institutions financières dans les débats internationaux)
• L’Islamic Financial Service Board , Basée à Kuala Lumpur depuis 2002. Il regroupe des Banques
centrales, des autorités monétaires ainsi que diverses organisations liées à la FI.
Il met en place un corpus de standards et de bonnes pratiques qui viendraient en complément des
règles de surveillance édictées par le Comité de Bâle, les organisations internationales de contrôles
des activités de marchés (IOSC) et d‟assurance (IAIS).
• En décembre 2009, la Banque Centrale de Luxembourg fait son entrée au Islamic Financial Services
Board ("IFSB").Elle est ainsi la première banque centrale d‟un Etat Membre de l‟Union européenne
à être membre de cette organisation.
• En mai 2010, la Banque Centrale de Luxembourg a obtenu le feu vert pour accueillir le 8ème
sommet du IFSB à Luxembourg en 2011 (1erEtat membre de l‟U.E à accueillir un tel sommet)
• LaLiquidity management Center (LMC), créée en 2002 pour faciliter la mise en place d‟un
marché monétaire interbancaire, et d‟un marché secondaire par lequel les institutions islamiques
pourraient réaliser des opérations de trésorerie de court terme Shari‟a compliant.
• L’International Islamic Rating Agency (IIRA) créée en 2002 au Bahreïn, l‟IIRA a pour principal
objectif l‟évaluation (juridique et comptable) et la notation des institutions financières islamiques
ainsi que les produits créés par ces dernières.
• The International Arbitration and Reconciliation Center for Islamic Financial Institutions
(ARCIFI). Il estétabli à Dubaï depuis 2005. Il joue le rôle de médiateur, et statue également sur les
litiges qui opposent les institutions financières islamiques nationales, régionales et internationales.
• BMB Islamic est un cabinet international de services de structuration et de conseil conformes à la
charia. Le cabinet, dont le siège se situe à Londres, propose des services de conseil dans le domaine
de la finance islamique

6) L‟ AIDIMM :

• Au cours de l‟année 2003 se constituait un groupe de réflexion non formel préoccupé par la question
de l‟accession à la propriété sans faire appel au crédit bancaire pour des raisons de convictions
religieuses.
• AIDIMM cherche à promouvoir une nouvelle éthique dans les rapports avec le monde de la finance.
La recherche d‟alternatives aux produits bancaires basés sur l‟intérêt est le principal axe de travail de
l‟association.
• C‟est donc autour de cette problématique nouvelle et très enrichissante qu‟un certains nombres de
cadres, d‟étudiants et de chercheurs se sont réunis afin de fédérer leur énergie et contribuer au
développement économique en apportant des idées nouvelles à tous les agents économique

7) ACERFI :

• Le Comité ACERFI est indépendant des acteurs de la finance. ACERFI entend donc se poser
comme l‟organe de certification qui valide et encourage les montages de produits “sharia compliant”
pour la France en particulier et plus globalement le monde francophone.
• Les trois principales activités d‟ACERFI seront l‟Audit, la Recherche et l‟évaluation de Conformité.
Il s‟agit en effet de développer un label de certification quiaura le double objectif de s‟assurer du
respect volontaire des principes de la finance islamique tout en permettant une adéquation entre les
attentes des consommateurs et les contraintes des institutions financières.

• l’ISRA, International ShariahResearchAcademy , a été créé en 2008 pour poursuivre les efforts
d‟harmonisation en vue de mettre en place un seul référentiel de conformité à la charia.
• La Global Association of RiskProfessionals (GARP) est une association indépendante à but non
lucratif créée en 1997 comptant plus de 66000 chercheurs et spécialistes dans la gestion des risques.
• Elle représente aussi bien les banques, les sociétés de gestion de placements, les organismes
gouvernementaux, les organismes de réglementation, les établissements universitaires et les sociétés
de capitaux dans plus de 167 pays dans le monde.
• Elle a signé un accord avec la Banque du Liban pour développer de nouvelles techniques de gestion
du risque pour la finance islamique. Leur objectif précis est de lancer le premier certificat de
gestion des risques pour les institutions financières islamiques.
• En octobre 2009 on observe la création au Luxembourg de la première société de consultant en
finance islamique dans la zone euro la société DanaeerS.à.r.l, avec en prime son propre comité
Shariah.

• La société Path Solutions, premier fournisseur mondial de logiciels dédiés au système bancaire
islamique. Son siège social est au Koweït , son centre de recherche et développement se trouve au
Liban

Conclusion :

• Il a fallu un demi siècle seulement pour faire de la finance islamique un système financier reconnu
mondialement. L‟explication réside dans l‟innovation :
• Innovation en matière de contrats en créant la Mourabaha pour remplacer les crédits à la
consommation, et en créant des dizaines de nouveaux contrats sur une base islamique.
• Innovation en créant plusieurs types de banques islamiques : des banques commerciales ; des
banques d‟investissement, des banques sociales et plus récemment des banques de micro-finance
tout en créant une banque multinationale de développement : La Banque islamique de
développement.
• Innovation en matière de création de produits islamiques dans les banques conventionnelles.
• Innovation en matière d‟islamisation complète du système bancaire dans certains pays musulmans.
• Innovation en matière de création d‟assurance Takaful
• Innovation en matière de constitution de sociétés d‟investissement et de groupements financiers
islamiques et d‟internationalisation.
• Innovation en matière de création de plusieurs organes d‟accompagnement et de soutien des banques
islamiques.
• Innovation en matière de création de fonds islamiques négociés en bourse
• L‟innovation en matière de lancement des produits Sukuk
• L‟innovation en matière de comptabilité islamique
• L‟innovation en matière de notation des actifs et des institution s financières islamiques
• L‟innovation en matière de développement d‟un marché monétaire et d‟un marché des capitaux
islamiques.
• L‟innovation en matière d‟audit et de rating
• Etc…
La difficulté principale reste la conciliation permanente entre innovation et respect de la Charia.

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