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OMAR EL KETTANI
1. ZAKAT
Définition de la Zakat
Historique de la Zakat
Citez deux idées qui relèvent de l‟histoire de la ZAKAT
Quelles sont les conditions pour qu‟un bien soit assujetti à la Zakat ?
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Définition de la Zakat:
La zakat est le troisième pilier de l'islam
La zakat est à la fois un impôt sur l'avoiret un impôt sur la propriété
C’est une purification du bien de celui qui le possède (dédommager les copropriétaires)
Un signe de solidarité (participation sociale) et de responsabilité devant Dieu
Et aussi une contrepartie du droit d’usage de la propriété collective.
Formes de Zakat :
zakât al mal : impôt sur l'avoir (85 gr d’or et plus)
zakât al-Fitr : aumône de la rupture du jeûne
Le Rikaze : tout ce qui est dans le sol
Historique de la Zakat :
Le Prophète a envoyé Mouâd au Yémenpour leur parler des piliers de l’Islam dont la
Zakat : (…Allah leur a imposé une charité prise dans les biens de leurs riches pour être
restituée à leurs pauvres).
Définition du Waqf:
• Le terme Waqf ou Habs signifie dans le fikh islamique l’inaliénabilité du droit de
propriété qui ne peut plus passer à une tierce personne.
• Dans son sens général le Waqf signifie une inaliénabilité de la propriété du bien et une
aliénation de l’usufruit de ce bien au profit d’une bienfaisance.
Historique du Waqf:
• Le premier à avoir organisé les biens Waqf fut le Cadi TaoubatoubnouNamir juge sous
le règne du Khalifa Hishambnou Abdel Malik en Egypte.
• Un siècle après l’apparition de l’Islam le Waqf fut organisé sous l’autorité du juge des
juges au lieu d’être sous la tutelle du visir
FormesduWaqf:
Définition de la monnaie:
• Ibn Timia :"les dinars et les dirhams ne sont pas visés pour eux même ils ne constituent qu’un
instrument de manipulation des biens. Ce qui est visé par les prix (la monnaie), c’est d’être une
norme pour les richesses qui permet d’évaluer la richesse, elle n’est pas destinée à être une utilité
directe. S’il y a achat d’une monnaie par une autre c’est pour raison de commerce"
• Imam Al Ghazali :
"L’or et l’argent ont été créées par Dieu pour être manipulées par les hommes et pour qu’elles
servent d’arbitre entre les richesses d’une manière juste, et pour revendiquer les biens désirés."
• Ibn Khaldoun
• "Dieu a créé les deux pierres précieuses l’or et l’argent pour donner un pouvoir de financement à
tout demandeur. Et ce sont les réserves et la source… Ils sont à l’origine du gain dû et des réserves.
• Ibn Rochd :
• "Les prix (athmane) c’est l’or et l’argent; et le prix signifie un comportement vis-à-vis de toutes
choses, et non l’utilité, alors que pour les biens l’objectif principal c’est l’utilité".
Fonctions de la monnaie :
• La monnaie est une source d’échange
• un moyen d’évaluer la valeur
• Un instrument de réserve de valeur
• Un moyen de paiement des engagements différés (fonction ajoutée par économistes musulmans)
Historique :
• Les théories économiques islamiques sont apparues 9 siècles avant celles en Occident.
• Elles s’inspirent des principes normatifs dictés par le Coran et la Sounna qui figurent :
- dans le système de propriété :
droit de propriété absolu à Dieu,
droit de jouissance (Usus et fructus) à l’homme (pas d’abusus comme en Occident);
- dans le système de production :
interdiction du Riba;
principe des 3P
- dans le système de répartition
redistribution des revenus (Zakat Sadakat et Takaful)
redistribution du capital (héritage,Waqf et autres donations)
Le mot clé entre ces 3 éléments c’est le partage autrement dit la solidarité
Les théories :
1. La théorie des finances publiques et leur déficit
• Abou Youssouf :nécessité pour la finance publique de prendre en charge tous les travaux publics.
dépenses publiques =>↗la production=>↗impôts, mais si des externalités négatives =>↘kharaj.
• Al Tartuchipréconise :
d’imposer chacun selon sa capacité contributive (ressource).
d’orienter les recettes fiscales vers des dépenses d’intérêt général(emploi) au bénéfice des
sujets eux-mêmes)
Mais que faire si le Trésor est en gène ?
• Al Mawardi(450h/1057c) propose un report de la charge sur les générations futures, mais dans
une perspective d’unretour vers l’équilibre à moyen terme, (vision moderne et dynamique de
l’équilibre budgétaire).
• Al Ghazali (1058-1111/450-505) conditionnera le recours à l‟emprunt public à deux préalables :
o sa nécessité justifiée et
o la capacité de remboursement.
• Ibn Khaldoun :Théorie de la redistribution des revenus et du multiplicateur
o L’argent prélevé par l’impôt doit revenir dans le circuit économique (aux consommateurs)afin
d’entretenir la demande privée, et par la suite la production.
o Si la redistribution est insuffisante =>ralentissement de l’activité économique, qui réduira les
recettes fiscales (l’effet multiplicateur).
• Ibn Taymiya met en évidence un rapport à respecter entre masse monétaire et volume de
transaction, sous peine de voir diminuer le pouvoir d’achat de la monnaie et donc de porter
préjudice à la population. Il attirait l’attention sur la désorganisation du commerce, liée à la
multiplication des pièces altérées et à l’inflation, en avance de 7 siècles sur les auteurs reconnus de
la théorie quantitative de la monnaie.
Conclusion :
• Les sources qui ont inspirés aussi bien les jurisconsultes que les autres savants musulmans en
matière d‟économie et de finance islamique sont multiples :
- Le Coran;
- La Sounnah(citations et actes du Prophète),
- la pratique de gestion de la cité de Médine pendant 10 années vécues par lui à Médine,
- les citations et témoignages des compagnons du Prophète ainsi que des quatre califes sages.
- L‟Ijma‟a (consensus) et la Qiya‟s (l‟analogie)
• L‟importance prise par le Waqf dans l‟histoire musulmane a très vite transformé celui-ci conjugué à
la Zakat en un troisième secteur économique qui n‟est ni public ni privé.
Les secteurs de l‟économie dans l‟espace musulman se sont très vite divisés en trois catégories :
1) le privé,
2) le public et
3) le secteur collectif (secteur social, marqué par l‟importance des terres , terres Waqf, terres
collectifs , terres guich.)
• Ibn Hazm dans un esprit d‟accélération de la redistribution des richesses prône l‟élargissement de
l‟assiette fiscale. (à l‟origine de l‟accélération de l‟innovation en matière de finance islamique.)
• A la différence des théories économiques occidentales les théories économiques islamiques ont été
dès le départ à caractère scientifique aidées pour cela de leurs racines chariatiques qui obéissaient à
une logique d‟utilité individuelle et sociale sur une base éthique.
• Cette économie a réussit historiquement parce qu'elle a unifié dans un cadre scientifique
les principes éthique du comportement social en Islam ‘justice, équité, solidarité intégrité,
avec des principes scientifique d’efficacité ; de compétitivité, et d’innovation.
5. L'histoire récente de la Finance Islamique
Quelles sont les différentes observations que vous inspire la lecture de l‟histoire récente de
la finance islamique ?
Quelles sont les raisons différentes qui ont poussé différents pays à créer des institutions
financières islamiques ?
Quelles relations entre l‟étude de l‟histoire et la formation de la personnalité ?
Comment peut-on prouver historiquement l‟existence d‟un système économique
islamique ?
Quelle est la relation entre un système économique et une civilisation ?
Quel est l‟apport de la civilisation musulmane à l‟humanité ?
Quel est l‟apport de l‟économie islamique à l‟humanité ?
Est-ce que la finance islamique est une finance moderne ou plutôt traditionnelle?
Développez votre argumentation.
Quelles remarques vous inspirent l‟évolution et l‟innovation en finance islamique ?
Citer quatre éléments économiques scientifiques apportés par les auteurs musulmans ?
Pourquoi l‟Islam n‟est pas considéré comme religion mais comme civilisation ?
Pourquoi pour comprendre une science il faut étudier l‟histoire de cette science ?
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Introduction
• L’industrie de la finance islamique comprend :
Historiquement Beit mal al moslimines, Diwan Zakat et Diwan Al Waqf ; les systèmes de
la Hisba (contrôle) et celui de la Dya (assurance vie et accidents corporels)
Actuellement on peut ajouter les banques islamiques commerciales, les banques islamiques
d‟investissement , les assurances Takaful, les fonds d‟investissement islamiques (Hedge
Funds islamiques) , les fonds mutuels (sociétés d‟investissement islamiques) , les
obligations islamiques (Sukuk) et les produits islamiques des banques conventionnelles.
On peut aussi ajouter pour la finance sociale, le fonds d‟épargne Haj (en Malaisie) et les
fonds de micro-finance islamiques.
1157 : apparition de la 1ère banque dans le monde à Venise en Italie
1602 : apparition de la 1ère banque usuraire dans les pays musulmans par la création par la
Hollande de la Wisselbank d‟Amsterdam dans ses colonies de l‟Inde Orientale, soit
l‟Indonésie et la Malaisie.
• 1950 : tenu d‟une conférence sur le Fikh islamique à l‟Université de Paris sous le titre de « Semaine
de la jurisprudence islamique » par le département des législations orientales.
• Aïssa Abdou, Professeur égyptien d‟économie islamique. Son ouvrage "Des banques sans intérêt"
sorti en 1970 exprime l‟ensemble de sa conception de la finance islamique.
1. La première expérience des Banques Islamique s‟est déroulée au Pakistan vers la fin des
années cinquante dans une région rurale.
2. La deuxième expérience a été réalisée en Malaisie par la création du fonds Haj en 1962
3. La troisième expérience fut celle des banques de dépôts dans la région de Mit Ghamr
dans le rif égyptien en 1963
Ces trois expériences avaient un point commun : toutes étaient de la micro-finance, autrement
dit avaient un but social.
6) L‟ AIDIMM :
• Au cours de l‟année 2003 se constituait un groupe de réflexion non formel préoccupé par la question
de l‟accession à la propriété sans faire appel au crédit bancaire pour des raisons de convictions
religieuses.
• AIDIMM cherche à promouvoir une nouvelle éthique dans les rapports avec le monde de la finance.
La recherche d‟alternatives aux produits bancaires basés sur l‟intérêt est le principal axe de travail de
l‟association.
• C‟est donc autour de cette problématique nouvelle et très enrichissante qu‟un certains nombres de
cadres, d‟étudiants et de chercheurs se sont réunis afin de fédérer leur énergie et contribuer au
développement économique en apportant des idées nouvelles à tous les agents économique
7) ACERFI :
• Le Comité ACERFI est indépendant des acteurs de la finance. ACERFI entend donc se poser
comme l‟organe de certification qui valide et encourage les montages de produits “sharia compliant”
pour la France en particulier et plus globalement le monde francophone.
• Les trois principales activités d‟ACERFI seront l‟Audit, la Recherche et l‟évaluation de Conformité.
Il s‟agit en effet de développer un label de certification quiaura le double objectif de s‟assurer du
respect volontaire des principes de la finance islamique tout en permettant une adéquation entre les
attentes des consommateurs et les contraintes des institutions financières.
• l’ISRA, International ShariahResearchAcademy , a été créé en 2008 pour poursuivre les efforts
d‟harmonisation en vue de mettre en place un seul référentiel de conformité à la charia.
• La Global Association of RiskProfessionals (GARP) est une association indépendante à but non
lucratif créée en 1997 comptant plus de 66000 chercheurs et spécialistes dans la gestion des risques.
• Elle représente aussi bien les banques, les sociétés de gestion de placements, les organismes
gouvernementaux, les organismes de réglementation, les établissements universitaires et les sociétés
de capitaux dans plus de 167 pays dans le monde.
• Elle a signé un accord avec la Banque du Liban pour développer de nouvelles techniques de gestion
du risque pour la finance islamique. Leur objectif précis est de lancer le premier certificat de
gestion des risques pour les institutions financières islamiques.
• En octobre 2009 on observe la création au Luxembourg de la première société de consultant en
finance islamique dans la zone euro la société DanaeerS.à.r.l, avec en prime son propre comité
Shariah.
• La société Path Solutions, premier fournisseur mondial de logiciels dédiés au système bancaire
islamique. Son siège social est au Koweït , son centre de recherche et développement se trouve au
Liban
Conclusion :
• Il a fallu un demi siècle seulement pour faire de la finance islamique un système financier reconnu
mondialement. L‟explication réside dans l‟innovation :
• Innovation en matière de contrats en créant la Mourabaha pour remplacer les crédits à la
consommation, et en créant des dizaines de nouveaux contrats sur une base islamique.
• Innovation en créant plusieurs types de banques islamiques : des banques commerciales ; des
banques d‟investissement, des banques sociales et plus récemment des banques de micro-finance
tout en créant une banque multinationale de développement : La Banque islamique de
développement.
• Innovation en matière de création de produits islamiques dans les banques conventionnelles.
• Innovation en matière d‟islamisation complète du système bancaire dans certains pays musulmans.
• Innovation en matière de création d‟assurance Takaful
• Innovation en matière de constitution de sociétés d‟investissement et de groupements financiers
islamiques et d‟internationalisation.
• Innovation en matière de création de plusieurs organes d‟accompagnement et de soutien des banques
islamiques.
• Innovation en matière de création de fonds islamiques négociés en bourse
• L‟innovation en matière de lancement des produits Sukuk
• L‟innovation en matière de comptabilité islamique
• L‟innovation en matière de notation des actifs et des institution s financières islamiques
• L‟innovation en matière de développement d‟un marché monétaire et d‟un marché des capitaux
islamiques.
• L‟innovation en matière d‟audit et de rating
• Etc…
La difficulté principale reste la conciliation permanente entre innovation et respect de la Charia.