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Exercice 3 

: l’effet d’éviction dans les pays du Sud de l’Europe


B. Le risque d’une hausse des taux d’intérêt
1. En 2008, au moment où l’économie commençait à se dégrader, le système bancaire grec
se trouvait confronté à une crise de solvabilité. Le principal objectif du premier accord de
financement de mai 2010, d’un montant de 110 Mds d’euros, était de venir au secours des banques
exposées au risque de la dette publique grecque. Le financement permettait aux banques grecques
et européennes de réduire leur exposition aux obligations grecques en transférant le risque aux
créanciers bilatéraux et multilatéraux. Tandis que l’économie ralentissait du fait des mesures
d’austérité imposées au motif de rembourser la dette, la situation fiscale de son côté continuait à se
détériorer, entraînant une augmentation du ratio dette/PIB.

La dette bilatérale n’a pas bénéficié à la Grèce mais aux banques qui détenaient des titres de
créance bien en dessous de leur valeur nominale. Les mécanismes analysés montrent que l’ensemble
des accords n’a pas soutenu la Grèce, mais a servi les intérêts du secteur financier privé. L’opération
bénéficie exclusivement aux banques privées grecques, tout en engendrant parallèlement une
obligation pour la Grèce qui se traduit en une nouvelle dette à l’égard du FESF (European Financial
Stability Facility). Le FHSF génère de nouvelles créances en créant des titres sur les instruments
bancaires grecs.

2. Avant la première crise grecque (2009-2010), l’Etat émettait des bons du trésor (on dit
aussi "titres de dette" ou "obligations souveraines"). Tous les Etats qui n’arrivent pas à équilibrer leur
budget font cela, Etats-Unis en tête. Ces bons du trésor sont achetés sur les marchés financiers. Par
qui ? Par des fonds d'investissement, des assureurs plaçant l’assurance-vie des petits épargnants, des
gérants de fonds ou de fortunes privées, des fonds de pension gérant des retraites, ou encore des
banques. Ces investisseurs peuvent ensuite conserver ces titres, et toucher les taux d’intérêt
afférents, ou les vendre sur ce qu’on appelle le marché secondaire, qui est comme un marché de
l'occasion des titres de dette.

En octobre 2009, peu après les élections, le nouveau premier ministre Georges Papandréou
fait la vérité sur les chiffres du déficit grec. Il n’est pas de 6% comme annoncé par le précédent
gouvernement, mais de 12.7% du PIB pour 2009. Pourquoi un tel déficit ? Les avis divergent sur la
question. En résumé, pour certains, c'est la faute des Grecs qui ont dépensé sans compter, pour
d'autres, c'est l'entrée dans la zone euro qui a déstabilisé l'économie du pays.

Quoi qu'il en soit, ces nouveaux chiffres obligent les agences de notation à revoir la note
qu’elles attribuent à la Grèce. De A, la note de la Grèce dégringole de mois en mois, ce qui veut dire
que le risque que la Grèce ne rembourse pas sa dette, lui, grandit. Certains acteurs sur les marchés
financiers se mettent à paniquer, d’autres en profitent pour parier financièrement sur la faillite de la
Grèce via des produits financiers complexes (et depuis interdits par l’UE). Les détenteurs de titres de
dette, eux, cherchent à les revendre. Les prix de ces bons s’effondrent, montrant le peu de confiance
qu’inspire la Grèce. Bien sûr, quand elle vient demander de l’argent sur les marchés financiers pour
boucler son budget, comme elle le faisait sans problème auparavant, plus personne ne veut lui
prêter, sauf à des taux exorbitants (les taux d’intérêt grandissent avec le risque que l’emprunteur ne
rembourse pas). Le 23 avril 2010, la Grèce reconnaît qu’elle n’a plus les moyens de subvenir à ses
besoins et fait appel à une aide internationale.

3. L’effet boule de neige est un cercle vertueux ou un cercle vicieux qui accumule aux
événements considérés déjà présents de nouveaux faits en quantité de plus en plus grande, à la
manière d'une série géométrique ou même d'une fonction exponentielle.
c. Les politiques d’austérité pour réduire les déficits et la dette
1. Il y a 10 ans, la crise financière ébranlait le monde entraînant plusieurs
établissements financiers en cessation de paiement, dont le plus célèbre fut Lehman Brothers. Cette
crise financière s’est rapidement transformée en une crise économique mondiale qualifiée de plus
grave depuis la crise de 1929, car elle a eu des conséquences sur l’économie réelle en affectant
l’octroi de crédit et, par effet domino, a entraîné une baisse forte de la croissance du PIB des
principales puissances économiques mondiales.

Les grandes puissances ont engagé des plans de relance importants après la crise de 2008.
Les dettes de ces pays ont augmenté mécaniquement pour atteindre plus de 20 000 milliards d’euros
aux États-Unis (105,4 % du PIB) et plus de 2 200 milliards d’euros en France (97,6 % du PIB).

La crise financière de 2008-2009 a entraîné une perte d’activité importante, une nette
dégradation du marché du travail et des finances publiques. La croissance économique est certes
revenue à partir du printemps 2009, l’emploi a recommencé à croître et le déficit public à se réduire
en 2010. Mais l’activité restait encore, au milieu de 2011, très inférieure à sa trajectoire d’avant-
crise, avec un marché du travail et des finances publiques sensiblement dégradés.

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