INTRODUCTION
En spectrophotométrie ultraviolette (UV) et visible (VIS), un échantillon d'une
substance se trouvant en solution dans une cellule (cuvette) est exposé à un
rayonnement lumineux d'une longueur d'onde fixe ou variable. Une partie de cette
lumière incidente est absorbée par la substance provoquant des
changements dans la molécule et l'autre partie est transmise. La quantité
d'énergie absorbée est proportionnelle à la concentration de la substance.
SPECTRE ELECTROMAGNETIQUE
Le rayonnement électromagnétique est une forme d'énergie transmise à travers
l'espace à très grande vitesse. Une onde est décrite en termes de longueur d'onde
et la fréquence est donnée par la relation:
λν = c
E : énergie en joules (J), v : fréquence en sec-1 et h est la constante de Planck.
Le spectre électromagnétique couvre une gamme très vaste de longueur d'ondes et
d'énergies.
La gamme de longueur d'onde perceptible par l'œil humain ne représente qu’une
infime partie (380-780nm) de ce vaste ensemble. La gamme de longueur d'ondes qui
représente un intérêt dans ce chapitre est la gamme qui s'étend de 200 à 780 nm. L'UV
s'étend de 10 à 380 nm mais la région présentant un intérêt analytique est de 200 à 380
nm qu'on appelle le proche UV. En dessous de 200 nm l'air absorbe sensiblement.
ΔE = E2 - E1 = hν
Les orbitales moléculaires (OM) construites à partir des orbitales atomiques (OA)
s et p sont de différents types :
- s construites à partir d'OA ayant un recouvrement axial ;
- p construites à partir d'OA ayant un recouvrement latéral ;
- n OM non liantes correspondent aux doublets électroniques des atomes O, N, S, Cl
- p* OM anti-liantes
- s* OM anti-liantes
Il y a quatre groupes de transitions électroniques dans une molécule :
1) Electrons internes ne participant pas aux liaisons. Une très grande énergie
d'excitation est nécessaire.
2) Electrons formant des liaisons covalentes simples (électrons σ). Ils possèdent
aussi une très grande énergie d'excitation pour pouvoir contribuer à l'absorption de
radiations UV ou VIS (hydrocarbures saturés).
Types de transitions
Transitions - * Les OM sont des orbitales très stables. La différence d'énergie
entre les OM et *est relativement élevée. La transition - * est située dans le
lointain UV vers 130 nm(éthane 135 nm). Ainsi, les hydrocarbures saturés qui ne
renferment que les OM de ce type tels l'hexane ou le cyclohexane sont
pratiquement transparents dans le proche UV.
Transitions - * Les composés qui possèdent une double liaison éthylénique isolée
conduisent à une forte bande d'absorption vers 170 nm avec un ε allant de 1000
à plus de 10 000 L mol-1 cm-1. Exemple : 165 nm pour l’éthylène avec = 16 000 L
mol-1 cm-1.
Composés inorganiques
L'absorption de rayonnement UV ou VIS par un complexe métallique a pour
origine trois types de transition :
- transition d ---->d au sein d'un ion métallique. Elles sont généralement de faible
intensité‚ et donc inexploitable en analyse courante.
- excitation au sein du ligand organique. Ce sont des transitions de types
n ---->π* et π---->π* et sont surtout affectées par la présence du métal.
- transitions entraînant un transfert de charge. Elles sont responsables de la couleur
intense des chélates métalliques. Ceci provient du mouvement des électrons de l'ion
métallique vers le ligand ou vice versa. Ces transferts de charge proviennent de
transitions entre les orbitales σ ou π du ligand avec les orbitales non liantes ou
inoccupés du métal. Quand ces transitions se passent, une réaction d'oxydo-
réduction a généralement lieu entre l'ion métallique et le ligand. Ces transferts sont
extrêmement intenses, avec ε de l'ordre de 104-105. L'intensité (facilité du transfert
de charge) augmente avec le degré de conjugaison du ligand.
APPAREILLAGE
Un spectrophotomètre est essentiellement utilisé en analyse quantitative. Dans ce
cas l'absorbance des solutions étalons et des solutions inconnues mesurées à une
longueur d'onde est utilisée pour déterminer la concentration d'une substance.
- en enregistrant le spectre d'absorption d'une substance donnée on peut obtenir
une identification qualitative de cette substance avec sa longueur d’onde
d’absorption maximale.
Les composants sont qualité et de complexité très variés. Ils sont
essentiellement
- une source de rayonnement
- un système de sélection de longueur d'onde
- une cuvette ou cellule
- un détecteur
- un système de traitement de signal avec lecture
Cuvette ou cellule
Elles sont de forme rectangulaire avec une épaisseur de 1 cm. Les cuvettes
employées dans le visible sont en verre); elles peuvent être utilisées jusqu'à 310 nm.
En-dessous de cette longueur d'onde il faut utiliser les cuvettes en quartz.
Détecteurs
Plusieurs types ont été utilisés. Le plus simple est la photodiode. Il y a deux
classes de photodiode : le phototube ou cellule photoélectrique. Il y a également
des détecteurs plus sophistiqués comme le photomultiplicateur d'électrons
Phototube
Il contient une cathode qui joue le rôle de système photosensible. Elle est
constituée d'un métal ou d'un sel ayant la propriété d'émettre des électrons quand
elle est éclairée. Lorsqu'un faisceau de photons traverse la cuvette et vient frapper la
surface interne de la cathode, un certain nombre de ces photons ionisent la cathode
et délogent les électrons qui sont ensuite collectés par une anode et ceci constitue
un courant proportionnel à l'intensité de la radiation.
Photomultiplicateur
Une meilleure sensibilité est obtenue à partir d'un photomultiplicateur qui peut
contenir jusqu'à 16 électrodes (dynodes). Chaque électron primaire éjecté de la
photocathode par le faisceau incident collecté par la première dynode déloge deux
ou plusieurs électrons de cette dernière. Ces électrons sont collectés par la
deuxième dynode où le même processus a lieu. Il en résulte une cascade
d'électrons avec une amplification de l'ordre de 10 6 au moment où les électrons
atteignent l'anode.
Si les solutions étalons contenant ces deux espèces absorbantes ne sont pas
tamponnées, les proportions relatives des deux ions varient d'une solution étalon à
l'autre et ceci résultera en un écart la loi de BEER. Cet effet peut être contrôlé en
tamponnant les ions dichromates avec un acide fort.
1) Complexation: Cette étape est nécessaire pour déterminer la plupart des métaux
sauf les métaux alcalins. Ceci se fait soit en utilisant:
-un ligand simple comme SCN- ou un ligand organique tel que 1,10-
phénanthroline. Par exemple
Fe 2+ + 3Phen <=====> Fe(Phen)32+
Exemple :
Dans un mélange, on veut mesurer les concentrations de Fe 3+ et de Cu2+ selon
leur réaction avec l'hexacyanoruthenate (II), Ru(CN) 64-, qui forme des ions complexes
bleu-violet avec Fe3+ (max = 550 nm)), et vert pâle avec Cu2+ (max = 396 nm). Les
absorptivités molaires (M-1 cm-1) des ions complexes métalliques aux deux longueurs
d'onde sont résumées dans le tableau suivant.
(nm) 550 396
Fe3+ 9970 84
Cu2+ 34 856