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La liberté est-elle une illusion ?

Malgré la présence des lois et des déclarations qui visent à garantir les libertés
fondamentales, telles que la liberté de s’exprimer, la liberté de croire, la liberté de
circuler ou la liberté de l’éducation, les cas où le libre-arbitre et l’égalité face à la liberté
échouent, sont encore trop nombreux. On pourrait croire que la liberté après tout n’existerait
pas puisqu’elle demeure très limitée, non seulement du point de vu des contraintes, mais
également du point de vue des privilégiés qu’elle touche.
On peut dire à ce moment que la liberté se définie comme une absence de
contraintes et la présence du libre arbitre. Il est cependant essentiel que la liberté ne soit
pas un privilège, mais plutôt un droit universel.
Certes il existe des libertés fondamentales. Elles sont défendues et rentrent parfois
dans les constitutions gouvernementales ou bien se définissent en tant que lois. La liberté de
la presse par exemple est garantie, tout le monde est en droit d’exprimer publiquement ses
idées et ses opinions, voir mêmes les diffuser à travers les médias (articles de presse,
documentaire vidéo, blog internet…).

L’illusion de la liberté prétend à montrer une image réelle, vue comme l’image d’un
espoir humain vers une réalité meilleur, mais la réalité est trompeuse.
La conscience peut nous donner le sentiment d’être libre, mais cette conscience me
démontre que je suis réellement libre? Le déterminisme nie ce sentiment: se sentir libre
n’est pas être libre, l’homme étant « un empire dans un empire » (SPINOZA « Ceux donc
qui croient qu’ils parlent ou se taisent ou font quelque action que ce soi, par un libre
décret de l’âme, rêvent les yeux ouverts »). Le sentiment d’être libre est un fait de
conscience qui paraît incontestable. Je me sens libre de faire ce que je veux faire, soutient
le libre arbitre. Mais n’y a-t-il pas une différence entre spontanément se sentir libre et
effectivement être libre? L’expérience du choix éprouve ce sentiment du libre arbitre.
Dans mon choix, si seulement je l’avais voulu, j’aurais pu choisir autrement, contre toute
raison. Pour cette raison, ce libre arbitre peut être appelé liberté d’indifférence. Dans la vie
tout l’action d’un individu doit avoir une cause, donc tout ce que l’homme entreprend a une
raison. Peut l’homme faire une exception? Il est possible de démontrer que cette liberté et
tout ce que l’homme entrepend est nécessairement déterminé, produit par une cause. Ici la
conscience, et surtout la conscience réfléchie entre dans le jeu. C’est toujours la
conscience immédiate qui me donne le sentiment que je suis libre. Je crois choisir, mais
en réalité mon choix est la résultante nécessaire et inévitable d’autres causes.
On perçoit maintenant le libre arbitre loin d’établir la réalité et notre liberté absolue.
Nous nous trouvons en fait déterminés, mais encore déterminés à ne pas savoir que nous
sommes déterminés: « Nul n’est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être ».
(Goethe). Il ne suffit pas d’affirmer que tout est déterminé, il faut encore dire comment,
l’intelligence, déterminée comme toute autre chose peut être déterminée. Ainsi se contredit
le déterminisme: l’explication déterministe ne peut s’expliquer elle même de façon
déterministe.
La liberté en termes de libération signifie la connaissance des motifs ou des causes qui
nous font agir. En fait, la liberté n’est qu’une illusion, un acte, une recherche toujours à
construire.

La notion «liberté» est devenu l’un des clichés le plus fréquemment employé dans tout le
monde, surtout par les massmédias. Notons que ce terme glorieux de «liberté» est
devenu le plus fréquemment employé en Occident, le plus trompeur donc et le plus
critiqué…
En politique, le cliché de «liberté» fonctionne comme un leurre: les gouvernements
peuvent promettre pour attirer les électeurs, un maximum de «libertés» aux citoyens.
L’écrivain juif MAREK HALTER trouve une solution politique aux violences collectives:
«il faut mettre Dieu hors jeu». En utilisant cette modialité, pour solutioner les
revendications des citoyens «il faut parfois mettre la liberté hors jeu». Les libertés
individuelles ou les privilèges collectifs (de rouler vite sur l’autoroute, de fumer, de refuser le
service public minimum, de travailler plus ou moins...) ne sont pas obtenus parce qu’ils sont
paralysés par des revendications qui s’accomodent mal aux réalités actuelles.
Il y a des directeurs sceptiques de journaux qui vont jusqu’à déclarer que la «liberté
d'expression» doit rester totale, sans aucune restriction. Même la liberté de parler de sexe
est possible, avec des restrictions, théoriques, concernant l’âge! La propagande a été
largement utilisée. HERBERT MARCUSE affirmait dans «L’homme unidimensionnel» que «les
massmédias sont l’instrument d’une manipulation qui viserait à rendre les sociétés
irrationnelles, totalement intégrées et passives comme elles ne l’ont jamais été». Les
techniques de communication standardisées sont, selon lui, un boulevard pour la démagogie
et la médiocrité qui incite plus à l’évasion qu’à l’affrontement du réel.
Le canadien MARSHALL MCLUHAN, franchit encore une étape lorsqu’il lance sa formule
lapidaire «le message c’est le médium: ce qui importe, ce n’est pas le contenu du
message, mais la façon dont il est transmis». Les médias, depuis la presse à imprimer
jusqu’à l’ordinateur, conspirent pour changer simultanément l’homme et la société.
Dans les massmédias un nouveau discours sur le développement a émergé au cours
des années 1990: droits de l’homme, libertés, démocratie, développement social… font
désormais partie du lexique ordinaire des acteurs de l’aide au développement. Le retour des
doctrines de la guerre juste dans les discours des grandes puissances pourrait suffire à en
condamner le concept. La guerre est certainement un des pires maux qui frappent la
communauté humaine. D’autre part, la «guerre contre le terrorisme» lancée par les États-
Unis après le 11 septembre 2001 pose à nouveau le problème de la légitimité de la guerre.
Les messajes comme «action préventive», «menace imminente», «stratégie nationale de
sécurité», «propagation de la démocratie» ou «liberté des droits” accroîtraitent la
vulnérabilité des individus à la propagande et aux idéologies en vogue.

Les médias agissent à la manière d’une drogue, anesthésiante ou stimulante comme les
Télécrans du livre «1984» ecrit par George Orwell où les livres et le développement de
l'imaginaire sont interdits par la loi. De plus, les mots sont soumis à un language
politique qui réduit le vocabulaire. En outre, le «sens logique » des assujettis au régime
est lui-même altéré. La population est abreuvée de slogans comme : «La guerre, c'est la
paix», «La liberté, c'est l’esclavage» et «L'ignorance, c'est la force». La liberté
d'expression en tant que telle n’existe plus. Toutes les pensées sont minutieusement
surveillées et d’immenses affiches trônent dans les rues, indiquant à tous que « Big
Brother vous regarde ». Le dosage de la liberté et de la sécurité est présent dans une
société totalitaire et inquisitoriale en «1984» et dans une société impérialiste en 2011,
toutes les deux manipulent et contrôlent les moindres détails de la vie de ses sujets, Big
Brother - une figure métaphorique du régime policier et totalitaire, le chef spirituel
d'Oceania et les États-Unis, les surveillants du monde qui maintiennent «la sécurité».
La surveillance ne concerne pas seulement le regard des puissants, pas plus qu’elle n’est
strictement determiné par la technique: les sujets interagissent avec les systèmes de
surveillance, et comme le disait Foucault «nous sommes les agents de notre surveillance».
Dans le livre «Au nom du 11 septembre. Les démocraties à l'épreuve de
l'antiterrorisme» (Laurent BONELLI, Thomas DELTOMBE, Didier BIGO), le concept
d’hégémonie ou d’empire est fortement lié de la politique des États-Unis. La politique
impériale est une volonté de contrôle direct sur les sujets, alors que l’hégémonie, c’est plus
subtil. On parle de contrôler le système international par des moyens indirects -
diplomatiques, économiques, militaires, avoir des bases permanentes et des colonies un peu
partout à travers le monde pour conserver la position et maintenir l'ordre impérial. Et comme
la politique impérialiste des États-Unis est partout, elle vérifie nos moindres faits et gestes,
nos communications téléphoniques peuvent être écoutées, nos vies observées. Ils possèdent
une liberté de pouvoir énorme, donc ils peuvent se permettre beaucoup de choses car ses
pouvoirs, et donc ses libertés sont totales, imposant et réduisant les limites de notre
liberté individuelle, puisque c'est eux qui dirigent tout, en l'occurence notre pays et ses
lois.
Dans notre société actuelle comme dans le passé, le moyen de régler un conflit et de
retrouver la paix est d’avoir recours à une guerre, c’est à dire une guerre engendre une
paix. Après les evènements du 11 septembre 2001, en 2002 l'administration Bush a uitilisé
son pouvoir enorme de liberté pour légitimer toutes sortes d'agressions des forts contre
les faibles. Les États-Unis sont d'ailleurs contradictoires puisqu'ils exigent aux autres de
respecter des traités internationaux qu'eux même ne cessent de dénoncer ou d'affaiblir. Ils
dénoncent les dictatures mais rejettent les moyens qui permettent de les juger. Ils se
situent donc délibérément en dehors de la légalité internationale. Au nom de la sécurité
et de la liberté on fait «guerre contre le terrorisme», et rendent possibles un certain
nombre d’abus (par exemple Guantanamo ou l’opération de l’OTAN au Kovoso
qualifiée: «légitime», mais pas «légale» par Kofi Annan).
Les États-Unis sèment le vent en devenant la cible du terrorisme à cause des
bombardements, à cause du gouvernement qui a défendu la dictature, l'esclavage et
l'exploitation des hommes, à cause du gouvernement qui a fait obstruction à la démocratie en
étouffant la liberté et les droits de l'homme, à cause du gouvernement qui a imposé les
dictateurs militaires.

Les majorités perçoivent les minorités comme un danger, comme une menace pour
l’existence d’un certain groupe défini comme « nous ». Dans un monde où l’opulence et
les inégalités jouent un rôle essentiel pour combattre la misère et l’oppression, la loi
devrait dessiner notre chemin. On parle aujourd’hui de la loi, de la liberté et du
principe de «tolérance zéro» aux minorités.
L’homme se définit par rapport aux autres, comme si sa personnalité propre passe à la
deuxième place. La vie d'un être humain n'est pas centré sur soi-même, mais sur « l'autre ».
C’est la difficulté à être soi, l’inquiétude sur sa propre identité, qu’elle soit individuelle ou
collective. Comme dit Marc Augé c’est « faute de pouvoir penser l’autre comme un
autre, celui qui n’est ni semblable à moi ni différent de moi, et qui est donc lié à moi »,
qu’on « en fait un étranger ».
Au nom de la sécurité, de l'égalité et de la liberté les pays qui semblent «défendre
les liberté et les droits de l’homme» refusent les statistiques ethniques et appliquent des
mesures de discrimination (des expulsions massives de Roms ont eu lieu vers leur pays
d'origine). En particulier les Noirs et les Arabes non répertoriés statistiquement sont victimes
au quotidien de harcèlement de la part des policiers. Alors malgré nos avancées et notre
volonté de respecter les cultures, les traditions, les droits, les lois ou les libertés de nos
citoyens, plusieurs de nos comportements individuels et institutionnels continuent à en
brimer.
Perçue comme un guide, comme une « boussole », la loi devient un obstacle à la
liberté. En effet, lorsqu’il vit en société, aucun individu ne peut faire ce qu’il veut, ainsi ma
liberté n’a véritablement de sens que comme relation à la liberté de l’autre. On entend
souvent le dicton « ma liberté s’arrête où commence celle des autres ». En même temps,
certaines communautés réclament encore aujourd’hui leur indépendance, on notera par
exemple le Tibet, le Taiwan, ou le Kosovo. Le domaine d’extension des libertés s’opère à
d’autres niveaux également, en 1944 les femmes obtiennent en France le droit de vote - déjà
accordé aux femmes en Angleterre, en 1848 on fait passer une loi qui tente à abolir
l’esclavage rendant ainsi la liberté à plusieurs milliers d’esclaves. Cela n’empêche pas
l’esclavage de toujours exister dans certains pays. On peut noter aussi la position dominante
des hommes qui repose sur un certain nombre de facteurs, en particulier leur fonction de
« gagne-pain ». Les femmes souffrent encore d’un désavantage notable dans les régions
marquées par de fortes inégalités sexuelles et des préjugés antiféminins.

Cette obsession pour la liberté se mélange avec le sentiment de bonheur. Nous nous
éprouvons sans cesse comme insuffisamment libre parce qu’il y a toujours trop de
contraintes, trop de lois, trop d’obligations, trop d’obstacles. Nous percevons la liberté
comme un idéal, comme une liberté absolue, sans aucune dépendance, sans aucun manque.
La célèbre citation «Donnez moi la liberté ou donnez moi la mort», un extraite du
discours de PATRICK HENRY pendant la guerre d’indépendance américaine désigne la mort
comme étant l’unique issue possible si l’on n’est pas libre. Il faisait référence à Cato,
philosophe du stoïcisme, qui définissait la mort comme «la garantie de la liberté
personnelle».
Une absence de limites est soulignée quand nous utilisons l’expression telle que
« libre comme l’air », parce l’air n’est restreint par aucune loi. En ce qui concerne l’être
humain, quand nous revendiquons notre liberté, nous revendiquons le pouvoir d’agir comme
sans subir de contraintes. D’autre part, on peut considérer qu’être libre consiste à faire ce
qu’on a envie de faire.
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Est-il, en effet, le
privilège plus grand que celui d'être libre? Jean Jacques Rousseau l'affirmait déjà dans
son Emile: « Le premier de tous les biens, c'est la liberté ». Si la liberté ne touche qu’une
classe réservée de personnes, alors on peut dire que le reste du monde en est privé, et qu’ainsi
la liberté se retrouve limitée.
La liberté est devenue une notion essentielle. Pour que la liberté soit une valeur aussi
importante, elle ne peut cependant pas n’être qu’une illusion. Dépassant le cadre qui la
définie, la liberté possède certaines raisons qui lui donne sa force et nous permet malgré tout
d’affirmer son existence. On y voit en elle une forme d’espérance, une promesse d’un jour
meilleur, une solution. Lorsque l’on pense, personne ne peut nous en empêcher. Lorsque l’on
décide d’entreprendre telle ou telle chose - dans la mesure du possible s’il existe des
restrictions - on est l’auteur propre de nos actions, et ainsi par choix.
La liberté n’existe donc qu’en partie, elle demeure limitée. Nous sommes tous
absolument libres de penser ce que l’on veut. En revanche, sur un autre cas, notre liberté
existe certes mais de manière restreinte.

IONESCU ANDREIA - étudiante 10277364


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