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PLAN DU COURS

Les objectifs du cours ................................................................... Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 1 : Politique agricoles, et principaux concepts ...................................................... 5

I. Définitions des principaux concepts ................................................................................ 5

1.1 Politique économique/politique agricole ................................................................... 5

1.2 Politique agricole ......................................................................................................... 5

1.2.1 Définitions ............................................................................................................. 5

1.2.2 Principaux objectifs des politiques agricoles ..................................................... 6

II. Evolution des politiques agricoles .................................................................................. 7

III. Secteur agricole et croissance économique .................................................................. 9

IV. Principaux cadres de politiques agricoles .................................................................. 11

4.1 Politique agricole commune de l’UE ....................................................................... 11

4.2 Politique agricole commune de l’UEMOA ............................................................. 13

4.3 Principaux cadres de politiques agricoles au Burkina .......................................... 13

4.4 Mesures et décisions politiques au Burkina Faso ................................................... 16

Chapitre 2. Stratégie et cadre de la politique agricole .................. Erreur ! Signet non défini.

I. Stratégies et politiques .............................................................. Erreur ! Signet non défini.

1.1 Stratégies sectorielles ....................................................... Erreur ! Signet non défini.

1.1.1 Identifier les principales contraintes ....................... Erreur ! Signet non défini.

1.1.2 Définir des priorités d’action ................................... Erreur ! Signet non défini.

1.2 Principales raisons de l’élaboration de politique agricoleErreur ! Signet non


défini.

1.3 Faisabilité d’une politique agricole ................................ Erreur ! Signet non défini.

1.4 Principes de la politique agricole .................................... Erreur ! Signet non défini.

1.5 Mise en œuvre des stratégies et des politiques ............... Erreur ! Signet non défini.

II. Principaux instruments de politique agricole ....................... Erreur ! Signet non défini.

2.1 Types de politiques agricoles ........................................... Erreur ! Signet non défini.

2.2 Classification des politiques agricoles ............................ Erreur ! Signet non défini.
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III. Analyse des politiques ............................................................ Erreur ! Signet non défini.

3.1 La fonction du bien-être social........................................ Erreur ! Signet non défini.

3.2 La Matrice d’analyse des politiques (MAP) .................. Erreur ! Signet non défini.

3.2.1 La rentabilité financière ........................................... Erreur ! Signet non défini.

3.2.2 La rentabilité économique au prix de référence ..... Erreur ! Signet non défini.

3.2.3 Les divergences entre les prix financiers et les prix économiques ....... Erreur !
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3.3 L’instrument d’analyse des incitations à l’agriculture . Erreur ! Signet non défini.

3.3.1 Le bénéfice financier net (BFN) ............................... Erreur ! Signet non défini.

3.3.2 Le coefficient de protection nominale (CPN) .......... Erreur ! Signet non défini.

3.3.3 Coefficient de protection nominale sur les intrants (CPN/i)Erreur ! Signet


non défini.

3.3.4 Le coefficient de protection effective (CPE)............ Erreur ! Signet non défini.

3.3.5 Equivalent des subventions à la protection (ESP) .. Erreur ! Signet non défini.

3.4. Indicateurs économiques ............................................... Erreur ! Signet non défini.

3.4.1 Le bénéfice économique net (BEN) .......................... Erreur ! Signet non défini.

3.4.2 Le coût réel de devises (CRD) ou CRI (Coût en ressources intérieures)


.............................................................................................. Erreur ! Signet non défini.

3.5 Evaluation de la cohérence des politiques à travers les résultats des analyses
d’incitations et de pénalisation des produits .......................... Erreur ! Signet non défini.

3.6 Une évaluation des cohérences des politiques à travers les objectifs politiques
.................................................................................................. Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 3 : Politique agricole et Politique commerciale (incitations à la production)


............................................................................................................ Erreur ! Signet non défini.

I. Problèmes de base ..................................................................... Erreur ! Signet non défini.

II. Pays en développement et systèmes tarifaires....................... Erreur ! Signet non défini.

III. Cadre de la politique agricole ............................................... Erreur ! Signet non défini.

3.1 Lois et règlement régissant l'application de la politique commerciale ...... Erreur !


Signet non défini.
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3.2 Accords commerciaux, bilatéraux et régionaux ............ Erreur ! Signet non défini.

3.3 Stratégie nationale de promotion des exportations ....... Erreur ! Signet non défini.

3.4 Observatoires des pratiques anormales ......................... Erreur ! Signet non défini.

IV. Les instruments de mise en œuvre de la politique commercialeErreur ! Signet non


défini.

4.1 Les instruments de protection directe ............................ Erreur ! Signet non défini.

4.1.1 Les droits de douane ................................................. Erreur ! Signet non défini.

4.1.2 Quotas ........................................................................ Erreur ! Signet non défini.

4.1.3 Les taxes à l’exportation ........................................... Erreur ! Signet non défini.

4.1.4 Les subventions à l’exportation ............................... Erreur ! Signet non défini.

4.1.5 Les barrières sanitaires et phytosanitaires ............. Erreur ! Signet non défini.

4.2 Les instruments de protection indirecte ............................. Erreur ! Signet non défini.

4.2.1 La gestion du taux de change ................................... Erreur ! Signet non défini.

4.2.2 Les programmes par produit ................................... Erreur ! Signet non défini.

4.2.3 Les aides à la commercialisation .............................. Erreur ! Signet non défini.

4.2.4 Les subventions aux intrants et les exonérations d’impôtsErreur ! Signet non
défini.

V. Instruments de stabilisation des prix et régulation des marchésErreur ! Signet non


défini.

5.1 Instruments de soutien aux prix et de gestion du risque lié au prixErreur ! Signet
non défini.

5.2 Instruments de régulations des marchés........................ Erreur ! Signet non défini.

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Introduction

Au début des années 1990, plusieurs pays surtout ceux en développement ont adopté des
programmes d’ajustement structurel (PAS), visant à libéraliser l’économie et à améliorer la
gestion des finances publiques. Malgré cela, l’intérêt porté à la formulation et à la conduite de
nouvelles stratégies et politiques agricoles n’a pas diminué. Au contraire, c’est souvent la
réalisation des programmes d’ajustement économique qui a amené à accorder une priorité
croissante à la recherche de politiques qui revitalisent le secteur agricole. Cette motivation
trouve en partie sa source dans le besoin de redéfinir le rôle de l’agriculture en conformité avec
les nouvelles visions de l’économie, et en même temps, d’agir en sorte que les besoins des
populations rurales soient pris en compte dans ce contexte. La pauvreté rurale est envahissante
et tenace, et la croissance agricole est le moyen le plus efficace d’y remédier.

Pour ces raisons, et du fait de l’importance inhérente de l’agriculture pour le développement


économique, les politiques agricoles connaissent une évolution à travers le monde.

Nombreuses sont les nouvelles approches à la politique agricole qui sont élaborées,
perfectionnées et exécutées. On en apprend les leçons et on les adapte aux circonstances. Et
néanmoins, la littérature économique disponible a peu à offrir aux décideurs des politiques
agricoles, pour ce qui est d’une «distillation» des découvertes issues de l’expérience
internationale et de la recherche. Souvent, les Ministères de l’agriculture et d’autres organes
publics sont à la recherche de solutions nouvelles: ils s’efforcent de s’écarter des formes
traditionnelles d’intervention gouvernementale, telles que le recours aux prix de soutien, les
systèmes étatiques de mise en marché, la propriété étatique des biens de production, le crédit
subventionné, le contrôle des importations, ou la fourniture centralisée de services à
l’agriculture. Cependant, des directives pour les orienter de façon pratique vers de nouvelles
politiques possibles ne sont pas toujours facilement disponibles.

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Chapitre 1 : Politique agricoles, et principaux concepts
I. Définitions des principaux concepts

1.1 Politique économique/politique agricole

Le terme de « Politique » peut être défini comme étant l’action du gouvernement à l’opposé de
celle des individus. La « force » des pouvoirs publics sera par conséquent mise à la disposition
des politiques. Ne pas avoir de politiques impliquera donc d’utiliser de arrangements
volontaires. La politique économique peut être définie comme l’offre des mesures économiques
prises par les pouvoirs publics en vue d’orienter l’activité économique, conformément aux
objectifs de développement préalablement définis. Il s’agira donc d’expliquer les choix de
politiques et d’en prédire les conséquences.

1.2 Politique agricole


1.2.1 Définitions

Politique agricole : une réalité complexe. Tout en prenant acte de cette complexité, on se
contentera ici de reprendre la définition qui fait le plus largement consensus et qui associe la
politique agricole à un ensemble de mesures dirigées vers le secteur agricole. Plus précisément,
une politique agricole est « un ensemble de mesures réglementaires, dispositifs structurels,
moyens financiers et humains interdépendants, mis en œuvre par la puissance publique pour
contribuer à la progression du secteur agricole ». L’incidence des mesures de politique
générale (fiscale et monétaire par exemple) doit également être prise en compte au titre de
l’intervention publique dans le secteur agricole.

Une politique agricole se compose d’un ensemble d’interventions publiques qui portent sur la
production agricole nationale ou sur les importations et exportations de produits agricoles.

Cette définition d’une politique agricole « idéale » repose sur un certain nombre de conditions
qui ne sont que rarement réunies dans le contexte africain. Elle suppose :

• qu’il y ait une cohérence globale tout au long du processus de politique agricole, depuis
le choix de la stratégie, la formulation des objectifs spécifiques, l’identification des
instruments et mesures, leur mise en œuvre et leur évaluation, et qu’il y ait une
cohérence avec les autres politiques sectorielles menées (commerciale,
environnementale, etc.) ;

• qu’il existe des moyens inscrits dans la durée permettant de mettre en œuvre ces
mesures, sans rupture dans le financement, de manière à ce que la politique soit
appliquée de manière stable.

Bien que plusieurs interprétations du terme « politique agricole » existent, deux d’entre elles
sont le plus fréquemment reprises :

1.la première consiste à parler de la politique agricole en se référant avant tout aux
intentions, c’est-à-dire en évoquant les textes d’orientations et les objectifs généraux, même si

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ceux-ci ne sont pas mis en œuvre. Cette démarche, plutôt volontariste, tend à faire passer la
politique agricole pour ce qu’on voudrait qu’elle soit plutôt que pour ce qu’elle est réellement ;

2.la deuxième approche, plus réaliste, consiste à appréhender la politique agricole


comme l’ensemble des actions effectivement mises en œuvre dans le secteur agricole. La
difficulté pratique vient alors du fait que cet ensemble d’actions est le plus souvent hétérogène
(parce qu’il est conduit par un grand nombre d’acteurs) et qu’il est en conséquence difficile
d’en faire ressortir la cohérence.

Le recensement des différents projets s’apparente à une compilation d’actions superposées qu’il
n’est pas aisé de relier à un quelconque objectif commun : à titre d’exemple, au Burkina Faso,
l’Union européenne et les différents pays membres de l’UE ont bien cherché à coordonner leurs
interventions dans le cadre de Plans d’actions par filière, mais cela n’empêche aucunement la
Banque mondiale, la Coopération chinoise et des Fonds arabes d’intervenir dans ces mêmes
filières sans se référer aux Plans d’actions élaborés avec l’appui des Européens.

Les contextes institutionnels de nombreux pays africains renvoient de la notion de politique


agricole une vision polymorphe qui peut prêter à confusion si chacun ne prend pas soin de
préciser sa propre définition du terme. Le jeu complexe des acteurs nationaux et internationaux,
le manque de capacité budgétaire des États à financer eux-mêmes les mesures, le fait que ces
mesures ne soient pas inscrites dans la durée mais puissent être remises en cause à brève
échéance, l’absence de consensus sur un projet d’avenir pour les agricultures nationales, sont
autant de facteurs contribuant à rendre peu lisibles les politiques agricoles.

1.2.2 Principaux objectifs des politiques agricoles

Il existe dans la littérature plusieurs définitions qui dépendent de l’angle selon lequel on se
place. Ainsi, T. Pouch propose plusieurs définitions de la politique agricole, chacune
correspondant à un point de vue particulier. La politique agricole est tour à tour (i) « un mode
d’allocation des ressources plus efficace que le marché » si l’on met en avant l’existence de
défaillances de marché et le besoin de les corriger, (ii) « un système social visant à préserver
les intérêts de certaines catégories de la population ou groupes de pression » si l’on se place du
point de vue de l’économie politique, (iii) « un ensemble de moyens permettant aux agriculteurs
de préserver ou d’étendre leur compétitivité interne et externe et de dégager des parts de marché
au détriment de leurs principaux concurrents » si l’on privilégie une approche en termes
d’économie internationale.

Les principaux objectifs

De nos jours, les objectifs des politiques agricoles sont nombreux, et n’ont pour la plupart pas
évolué avec le temps ; on peut notamment mentionner les suivants :

Objectifs concernant les agriculteurs

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• Porter les revenus agricoles (ou les revenus des ménages agricoles) à un niveau
acceptable.

• Réduire la variabilité des revenus (ou les fluctuations à la baisse des revenus).

• Améliorer la compétitivité du secteur agricole.

Objectifs concernant les consommateurs

• Proposer des produits alimentaires sains et de bonne qualité (au juste prix).

• Assurer la sécurité des aliments.

• Contribuer à la sécurité énergétique.

Objectifs concernant la société dans son ensemble

• Protéger le milieu naturel et la biodiversité.

• Préserver les paysages culturels.

• Contribuer à la viabilité des zones rurales.

II. Evolution des politiques agricoles

Les politiques agricoles ont connu d’importantes évolutions au cours du temps. Mais des
politiques interventionnistes nationales aux politiques d’intégration régionale en passant par
l’ajustement structurel, les évolutions n’ont pas mené au développement tant attendu d’un
secteur pourtant vital.

Les facteurs déterminants des politiques agricoles ont été essentiellement exogènes. Même si
les stratégies sont différentes d’un pays à l’autre, les soubassements idéologiques des politiques
ont été les mêmes et fortement influencés par le contexte socio-politique et économique
international. En se référant aux acteurs impliqués ainsi qu’au contexte de leur mise en place,
les politiques agricoles en Afrique subsaharienne peuvent être regroupées en trois grandes
générations.

Les politiques interventionnistes. La fin des années 50 marque pour la plupart des pays de
l’Afrique subsaharienne le début des régimes d’autonomie avec la période des Indépendances.
Les États post-coloniaux s’étaient orientés pour la plupart dans la construction de leurs
économies. L’agriculture devait être le moteur de la croissance économique et sociale. Le
contexte sociopolitique et économique est marqué également par la sortie de la seconde guerre
mondiale et la prédominance des thèses keynésiennes et socialistes du rôle de l’État dans le
fonctionnement de l’économie. Cette première période est marquée ainsi par une très forte
implication des États comme acteurs incontournables et promoteurs du développement du
secteur agricole.

Cependant, le changement porte plus sur l’acteur pilote. Les orientations des politiques
agricoles, elles, restent les mêmes. Elles ont pour principal soubassement la continuation

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des stratégies mises en place pendant la période coloniale. En effet, le volontarisme d’État
renforce les options de développement de l’agriculture de rente et des filières d’exportation
mais selon deux formes différentes.

Les options politiques libérales. La forte présence des États dans la sphère économique a été
remise en question par le courant du libéralisme fortement porté par les institutions de Bretton
Woods à la fin des années 70. L’hégémonie de l’État constituait un frein à l’essor économique.
Au volontarisme de l’État s’est substitué le volontarisme des bailleurs de fonds avec la mise en
place des Programmes d’ajustement structurel.

Le libre jeu du marché pouvait contribuer à l’amélioration de la productivité et de la


compétitivité du secteur agricole. La présence du secteur privé pouvait pallier les défaillances
des interventions de l’État. L’enjeu important était de mobiliser le financement privé pour
relancer le secteur agricole.

La libéralisation n’a pas contribué à inverser les grandes tendances de l’agriculture africaine :
faible productivité, baisse des parts de marchés au niveau des marchés d’exportation,
paupérisation rurale de plus en plus importante. Outre les questions du rôle de l’agriculture dans
les économies de la région, les orientations politiques de la fin des années 90 portent également
sur d’autres défis liés à l’éradication de la faim et de la pauvreté, à la préservation des
ressources, etc. L’agriculture est ainsi de plus en plus au cœur des documents de politiques de
réduction de la pauvreté.

La libéralisation montre également la limite des politiques nationales face à la mondialisation


des économies et le rôle prépondérant des espaces économiques régionaux ainsi que des firmes
multinationales.

Le retour des États et l’émergence des macro-acteurs. Le processus de libéralisation des


échanges s’est traduit par des mutations importantes au niveau de l’agriculture mondiale. Des
reconfigurations importantes sont observées notamment du point de vue de la structuration des
filières agricoles avec une très forte concentration de l’offre en produits agricoles et un poids
de plus en plus important des firmes. Ces processus sont également accompagnés par des
changements importants du fait de la consolidation des différents espaces économiques
d’intégration.

L’agriculture de l’Afrique subsaharienne n’est pas en marge de ces dynamiques. Les politiques
publiques

• s’inscrivent dans l’optique d’une plus grande efficacité du financement du secteur


agricole et rural,

• de l’exploitation des potentialités agricoles des régions d’intégration

• et du développement des complémentarités entre les pays par les échanges intra-zones.

Au niveau continental, le Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine


(PDDAA), s’inscrivant dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de

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l’Afrique (NEPAD), dégage la vision de l’agriculture africaine pour l’atteinte des objectifs du
millénaire à l’horizon 2015.

En perspective : le renouveau des politiques agricoles. Les politiques agricoles mises en


place en Afrique subsaharienne durant ces cinq décennies ont montré des limites importantes.
L’agriculture de la région a les plus faibles performances au niveau mondial et les défis
demeurent toujours les mêmes.

Depuis la fin des années 90, le débat sur les orientations de l’agriculture de la région est de plus
en plus porté par la société civile notamment les organisations de producteurs.

Les approches dirigistes et souvent portées de l’extérieur sont ainsi fortement indexées comme
principales causes des différents échecs.

Le renouveau des politiques agricoles est défendu tant du point de vue de la participation des
agriculteurs dans leur élaboration que dans la souveraineté des choix et des options mais
également du financement de ce secteur.

Les politiques agricoles ne peuvent plus faire abstraction des priorités relatives au
développement de l’agriculture vivrière pour nourrir les populations de la région souffrant de
la faim, générer des revenus pour réduire la pauvreté mais également préserver les ressources
productives. L’implication de la société civile agricole, qui se présente comme un acteur
incontournable, marque une rupture importante dans les processus d’élaboration et
d’application des politiques publiques. Cependant, beaucoup d’étapes restent à franchir.
L’évolution de l’agriculture de la région dépendra en grande partie de la capacité de la société
civile à infléchir les choix et à proposer des alternatives aux modèles qui ont jusque-là conduit
aux différentes impasses.

III. Secteur agricole et croissance économique

L’agriculture a une importance très variable dans les économies des différents pays, mais
comme on peut s’y attendre, cette importance diminue à mesure que le PIB par habitant
augmente et que l’économie se transforme, d’un point de vue structurel.

- les plus pauvres de la planète, l’agriculture représente plus de 30% de l’activité


économique totale

- le groupe des pays les moins avancés, elle assure 27% (selon des chiffres de 2009)

- les pays de l’OCDE, l’agriculture représente moins de 1,5% de l’activité économique.

La contribution de l’agriculture à la croissance économique d’ensemble variera donc d’un pays


à l’autre, mais elle sera en général plus importante dans les pays les plus pauvres.

Au cours des dernières décennies, la croissance agricole était, en grande partie, due à la
croissance de la productivité de la main-d’œuvre agricole qui, contre toute attente, a augmenté
plus rapidement que la productivité de la main-d’œuvre hors secteur agricole, depuis les années
60. Cette croissance rapide de la productivité de la main-d’œuvre agricole a été rendue possible

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par un exode des travailleurs agricoles, sous l’effet combiné de l’attraction du secteur industriel
et de la volonté de quitter l’activité agricole.

Dans l’ensemble, la croissance agricole a probablement un rôle plus important à jouer en tant
que facteur de réduction de la pauvreté, plutôt que comme moteur de la croissance économique.
Cela s’explique par le fait que la proportion des individus travaillant dans l’agriculture est
nettement supérieure à la part de la production économique provenant de l’agriculture. Dans les
pays les moins avancés, la population active occupée dans le secteur agricole représentait, en
2009, plus de 66% de la population active totale, soit le double de la part de l’agriculture dans
le PIB. On peut en déduire que les travailleurs agricoles ont en général des revenus moindres,
comme l’indique d’ailleurs le fait que la pauvreté est surtout concentrée dans les campagnes.
Étant donné que beaucoup de pauvres travaillent dans l’agriculture, la croissance agricole aura
probablement des effets plus bénéfiques pour les pauvres que la croissance non agricole.

Selon une étude détaillée récente, analysant la croissance, d’un pays à l’autre, la croissance
agricole réduit la pauvreté parmi les plus démunis, à condition que les inégalités de revenus ne
soient pas trop criantes. Dans les pays à faible revenu dotés de peu de ressources, un taux donné
de croissance du PIB dû à la croissance agricole réduit cinq fois plus la pauvreté que le même
taux de croissance du PIB dû au développement d’autres secteurs (sauf en Afrique
subsaharienne). En Afrique subsaharienne, la croissance agricole se révèle 11 fois plus efficace.
Il est donc essentiel d’accroître la production et la productivité agricoles si l’on veut réduire la
pauvreté de manière efficiente, surtout dans les pays à faible revenu.

De toute évidence, l’aptitude de l’agriculture à accroître le PIB et ses avantages comparatifs en


matière de réduction de la pauvreté varieront d’un pays à l’autre. À ce propos, une typologie
introduite dans le Rapport de 2008 sur le développement dans le monde (voir le tableau)
souligne que dans les économies fortement tributaires de l’agriculture (principalement en
Afrique subsaharienne), l’agriculture contribue de façon marquée à la croissance économique
et participe sensiblement à la réduction de la pauvreté, étant donné que les pauvres sont
concentrés dans les zones rurales. Dans ces pays, les politiques devront principalement
permettre à l’agriculture de jouer le rôle de moteur de croissance et de facteur de réduction de
la pauvreté. Dans les pays en phase de transformation (principalement en Asie, en Afrique du
Nord et au Proche-Orient), l’agriculture contribue dans une moindre mesure à la croissance
économique, mais comme la pauvreté reste, pour l’essentiel, concentrée dans les campagnes, la
croissance agricole et la croissance du secteur non agricole en milieu rural auront des effets
importants sur la réduction de la pauvreté. Dans les économies plus urbanisées (principalement
en Europe orientale et en Amérique latine), où la pauvreté est principalement un phénomène
urbain, un secteur agricole plus productif pourra aider à freiner les hausses de prix des aliments
et améliorer le pouvoir d’achat des citadins pauvres, qui doivent dépenser une grande partie de
leurs revenus pour l’achat de nourriture.

Tableau : Rôle de l’agriculture dans la croissance économique et la réduction de la pauvreté,


selon le type d’économie

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Economies
fortement
tributaires Economie en
de phase de Economie
l'agriculture transformation urbanisées

Population totale (million) 615 3510 965

Main d'œuvre agricole en % 65 57 18

Croissance du PIB (1993-2005) 3,7 6,3 2,6

PIB agricole (% du PIB) 29 13 6

Croissance du PIB agricole (croissance


annuelle 1993-2005) 4 2,9 2,2

Contribution de l'agriculture à la
croissance du PIB (part en %, 1993-
2005) 32 7 5

Source : Banque mondiale, 2008. Rapport de 2008 sur le développement dans le monde :
l’agriculture au service du développement. Washington, DC

Il faut également dire que la croissance agricole apporte, entre autres, une stimulation bénéfique
en créant des marchés pour les biens et services non-agricoles, ce qui diversifie la base
économique des régions rurales. A mesure que les économies croissent, l’importance des
activités non-agricoles augmente dans l’économie rurale. Leur développement, cependant,
dépend en partie de la croissance agricole. Ce sont des facteurs complémentaires, et non pas
substituables, du développement rural.

IV. Principaux cadres de politiques agricoles

Elles peuvent se mener au niveau national ou au niveau régional/communautaire. Un exemple


de politique agricole au niveau communautaire est celui de l’Union européenne.

4.1 Politique agricole commune de l’UE

Créée en 1957 et mise en place en 1962, la Politique Agricole Commune (PAC) est un accord
des différents pays de l'Union Européenne dont le but est de garantir un apport alimentaire pour
les populations tout en garantissant des revenus acceptables pour les agriculteurs.

Origine de la PAC

C’est en 1957 que la PAC naît, lors du traité de Rome, qui a vu la création de l’Union
Européenne (à l’époque CEE). Elle est mise en place quelques années plus tard, en 1962. À la
sortie de la guerre, l’agriculture européenne est paralysée. La France ne fait pas exception, au

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contraire. Pourtant, dans un contexte économique également délicat, il faut nourrir les
populations. C’est de ce constat que la PAC est née.

Objectifs et principe de la PAC

Elle a pour principal objectif de fournir des denrées alimentaires à la population, à des prix
abordables, tout en fournissant des revenus corrects pour les agriculteurs. La PAC repose donc
sur deux grands principes : le contrôle des prix et le financement des agriculteurs.

Les objectifs définis par l’article 33 de la PAC sont les suivants :

• « accroître la productivité de l'agriculture en développant le progrès technique, en


assurant le développement rationnel de la production agricole ainsi qu'un emploi
optimum des facteurs de production, notamment de la main-d'œuvre » ;

• « assurer un niveau de vie équitable à la population agricole, notamment par le


relèvement du revenu individuel de ceux qui travaillent dans l'agriculture » ;

• « stabiliser les marchés » ;

• « garantir la sécurité des approvisionnements » ;

• « assurer des prix raisonnables dans les livraisons aux consommateurs ».

Ces objectifs doivent être remplis tout en respectant l’environnement, en produisant une
alimentation de qualité et saine et, depuis 1999, en contribuant au développement rural.

Chaque année, tous les pays de l’UE versent une contribution en fonction de leur richesse.
Actuellement, ce budget constitue le plus important de l’UE avec 58 milliards d’euros par an
(un peu moins de la moitié du budget total).

Ensuite, cet argent est redistribué aux États qui s’en servent notamment pour reverser des aides
financières aux agriculteurs en fonction de différents critères, notamment la taille de
l’exploitation agricole et le respect des consignes imposées par la PAC.

La réforme de la PAC

Une nouvelle version de la PAC verra le jour en 2014, et ce jusqu’en 2020. Fin 2013, le cadre
budgétaire sur lequel les différents pays européens s’étaient mis d’accord prendra fin.

La nouvelle PAC aura notamment pour objectifs de prendre en considération les nouveaux
problèmes auxquels les sociétés sont confrontées, comme le changement climatique. Elle visera
également à répartir plus équitablement les aides financières aussi bien au niveau national qu’à
celui de l’UE, tout en continuant à remplir les objectifs de 1957.

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4.2 Politique agricole commune de l’UEMOA

L’élaboration de la Politique Agricole de l’Union (PAU) a débuté en 2000. La mise en œuvre


de la PAU a été engagée en 2002.

Objectifs et axes. L’objectif global de la PAU est de contribuer durablement à la satisfaction


des besoins alimentaires de la population, au développement économique et social des Etats
membres et à la réduction de la pauvreté en milieu rural. Cet objectif global se décline en trois
objectifs généraux qui sont : (1) Réaliser la sécurité alimentaire, en réduisant la dépendance
alimentaire et en améliorant le fonctionnement des marchés des produits agricoles ; (2)
Accroître la productivité et la production de l’agriculture sur une base durable ; (3) Améliorer
les conditions de vie des producteurs, en développant l’économie rurale et en revalorisant leur
revenu et leur statut social. Comme dans le cas de toute politique supranationale, la PAU
s’articule autour de principes qui lui assurent une valeur ajoutée par rapport aux politiques
nationales des différents états qui composent l’union.

Pour atteindre les objectifs, la politique commune s’articule autour de trois axes d’intervention
: (i) le développement et l'adaptation des grandes filières régionales ; (ii) l'approfondissement
du marché commun pour le secteur agricole, et (iii) l'insertion de l'agriculture régionale dans le
marché mondial.

4.3 Principaux cadres de politiques agricoles au Burkina

Depuis les Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) dans les années 1990, le Burkina Faso
a considérablement et progressivement amélioré sa gestion macro-économique. Cela s’est
caractérisé par un assainissement des finances publiques, la libéralisation progressive de
l’économie, le désengagement de l’Etat de certains secteurs de production et l’adoption de
nombreuses stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté. Ces efforts ont favorisé
un afflux de capitaux étrangers dans l’économie et une amélioration de la croissance
économique.

Le secteur agricole a été au premier plan des réformes engagées à cause de la place qu’il occupe
dans l’économie nationale. Ainsi, plusieurs stratégies et politiques agricoles ont été adoptées et
mises en œuvre avec notamment des volets importants en investissement public.

Au cours des années 1990, le gouvernement a mis en œuvre un Programme d’Ajustement du


Secteur Agricole (PASA). Ce programme a conduit à la libéralisation du commerce des produits
agricoles, la privatisation d’entreprises agro-industrielles, la réorganisation et
l’accompagnement des Services de Développement des Affaires (SDA), la privatisation de
toutes les entreprises publiques opérant dans le secteur de la production, de la transformation et
de la commercialisation des produits agricoles ainsi que la suppression des subventions sur les
intrants agricoles.

Suite au processus de libéralisation de l’économie dans le cadre du PASA et à l’adoption des


conventions issues du sommet de Rio, les départements ministériels en charge du

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développement rural ont élaboré des documents de politiques et stratégies sectorielles entre
1995 et 2003, dont les principaux sont les suivants :

• Document d’Orientation Stratégique pour une croissance durable des secteurs de


l’agriculture et de l’élevage,

• Plan Stratégique Opérationnel (PSO) pour une croissance durable du secteur de


l’agriculture,

• Plan d’Actions et Programme d’Investissement du Secteur de l’Elevage (PAPISE),

• Politique Forestière Nationale (PFN),

• Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire,

• Politique Nationale de l’Eau (PNE),

• Stratégie Nationale et Plan d’Actions sur la Diversité Biologique,

• Programme d’action national d’adaptation aux changements climatiques,

• Programme d’Action National de Lutte Contre la Désertification,

• Stratégie Nationale de l’Education Environnementale.

Par ailleurs, le Gouvernement a adopté en décembre 2002, une Lettre de Politique de


Développement Rural Décentralisé (LPDRD) qui a pour but de proposer un cadre fédérateur et
d’harmoniser les méthodes et les approches des différents projets et programmes visant le
développement des communautés rurales de base.

Le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) produit en 2000 et révisé en 2003
mentionne que l’objectif du gouvernement est de stimuler la contribution du secteur agricole à
la croissance en créant, d’une part, un climat économique plus favorable aux investissements
privés (particulièrement dans les domaines de la production, du marketing et de la
transformation industrielle) et au développement de petites et moyennes entreprises en milieu
rural et dans les poches de pauvreté, et d’autre part, un environnement biophysique favorable à
la croissance rapide.

Dans le but de traduire les objectifs du CSLP en activités concrètes, le gouvernement a adopté,
en 2003, une Stratégie de Développement Rural (SDR), qui vise la croissance durable du secteur
agricole comme mécanisme de choix pour assurer une plus grande sécurité alimentaire et
promouvoir un véritable développement rural. Les principaux objectifs de la SDR sont:

• accroître les productions agricoles, pastorales, forestières, fauniques et halieutiques grâce à


l’amélioration de la productivité ;

• augmenter les revenus grâce à une diversification des activités économiques en milieu rural ;

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• renforcer la liaison production/marché ;

• assurer une gestion durable des ressources naturelles ;

•améliorer la situation économique et le statut social des femmes et des jeunes en milieu rural;

• responsabiliser les populations rurales en tant qu’acteurs de développement.

La stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD 2011-2015) a


été adoptée en décembre 2010, en lieu et place du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté
(CSLP adopté en 2000, révisé en 2003). Son objectif est de « réaliser une croissance
économique forte (10% par an), soutenue et de qualité, génératrice d'effets multiplicateurs sur
le niveau d'amélioration des revenus, la qualité de vie de la population et soucieuse du respect
du principe de développement durable ». Ceci permettrait d’atteindre les Objectifs du
Millénaire pour le développement, et de réduire la pauvreté à moins de 35% en 2015.
L'intensification des investissements du secteur privé, le recours aux partenariats public-privé
et aux pôles de croissance sont des éléments clés dans la mise en œuvre de ses quatre axes
stratégiques. De toute évidence, les principaux pôles régionaux de croissance seront construits
autour des potentialités naturelles et agricoles. Le niveau de contribution à l’économie nationale
défini par la SCADD pour le secteur rural est la réalisation d’un taux de croissance moyen de
10,7% sur les cinq ans (2011-2015). A cet effet, un Programme National du Secteur Rural
(PNSR) est en cours de finalisation en cohérence avec la SCADD et la politique agricole
régionale de la CEDEAO (ECOWAP/PDDAA).

Le cadre stratégique du secteur rural. Au regard de l’importance de la contribution du secteur


rural au développement socio-économique du pays, le gouvernement a élaboré et mis en œuvre
des politiques et stratégies visant à créer les bases d’une croissance accélérée et une
amélioration des conditions de vie des populations.

La Stratégie de Développement Rural (SDR). En 2003, l’adoption de la Stratégie de


développement rural (SDR) à l’horizon 2015, en cohérence avec le CSLP, visait à s’appuyer
sur ce secteur pour lutter contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire et contribuer à la
croissance de l’économie nationale. L’objectif de la SDR est « d’assurer une croissance
soutenue du secteur rural en vue de contribuer à la lutte contre la pauvreté, au renforcement de
la sécurité alimentaire et à la promotion d’un développement durable ».

La Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (SNSA). A travers cette stratégie adoptée en


2003, le Gouvernement s’est assigné comme objectif de réduire de 50 % le nombre de personnes
souffrant de la faim et de la malnutrition d’ici 2015. La finalité est alors de construire les
conditions d’une sécurité alimentaire durable.

La Politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural (PNSFMR). Adoptée en 2007,


Elle vise à assurer à l’ensemble des acteurs ruraux, l’accès équitable au foncier, la garantie de
leurs investissements et la gestion efficace des différends fonciers dans le but de promouvoir
une agriculture productive et durable. Cette politique est renforcée par loi N°034-2009/AN
portant régime foncier rural et dont les décrets prioritaires de mise en œuvre sont disponibles.

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La politique nationale d’environnement (PNE). Son adoption par le Gouvernement en janvier
2007 dote le secteur de l’environnement d’un cadre de dialogue pour les acteurs et les
partenaires nationaux et internationaux. En fédérant toutes les ambitions du gouvernement en
matière d’environnement en un seul document de référence, elle vise à favoriser l’intégration
de la dimension environnementale dans les politiques, plans et programmes de tous les acteurs
et partenaires. Son opérationnalisation s’est fait jusque-là à travers essentiellement le Plan
décennal d’action de l’environnement et du cadre de vie (PDA/ECV).

La Stratégie nationale de développement durable de l’agriculture irriguée. Elle s’insère dans


la vision de la SCADD, notamment en son axe 2 dont les actions prioritaires sont : (ii) les
infrastructures agricoles et hydro-agricoles pour accroître la productivité et faciliter la
conservation et/ou la transformation ainsi que l'écoulement des produits. Elle vise à impulser le
secteur de l’irrigation, comme moyen de lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire des
ménages et contribuer fortement à l’emploi. Elle a mobilisé d’importants investissements, entre
autres de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement, du Fonds International
de développement agricole, de la FAO et de nombreux partenaires bilatéraux.

4.4 Mesures et décisions politiques au Burkina Faso

Sur la période 2005-2010, le gouvernement burkinabé a pris une série de mesures et de


décisions politiques affectant directement les principaux produits et filières agricoles du pays.
Les décisions et mesures politiques sont ici définies comme les « décrets ou annonces
ministérielles sur des aspects spécifiques de cadre de politique ».

Représentation simplifiée du processus de décision et de mise en œuvre de politiques


agricoles

Cadre politique Décisions politiques Programmes et


Politique de long terme, Décrets ou annonces projets
Documents ou lettres ministérielles sur des aspects Activités ayant
politique, stratégies spécifiques de cadre de comme cible des
nationales de sécurité politique (lois, projets de groupes de
alimentaire, plans lois, les décrets, les bénéficiaires
quinquennaux, stratégies de circulaires ministérielles, les spécifiques ayant des
développement rural instructions présidentielles objectifs qui
s’insèrent dans le
cadre et dans les
décisions politiques

Vers une Loi d’orientation agricole ?

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En outre, une problématique essentielle pour le développement agricole au Burkina Faso
mobilise la classe politique et toute une partie de la société civile concernée. Il s’agit de la
question foncière. L’insécurité foncière est un problème majeur pour les agriculteurs du pays
et les la RAF (Réforme agraire et foncière) de 1984, révisée en 1991 et 1996 ne régla pas les
problèmes. Le gouvernement se ressaisit de la question en 2007 en annonçant un Programme
national de sécurisation foncière en milieu rural (PNSFMR), qui se traduit par l’adoption en
juin 2009, d’une loi portant régime foncier rural. Cette loi doit permettre :

• d’assurer un accès équitable aux terres rurales pour l’ensemble des acteurs ruraux ;

• la promotion des investissements et la croissance de la productivité ;

• de favoriser une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles ;

• de contribuer à la préservation et à la consolidation de la paix sociale. Ambitieuse, cette


loi s’appuie largement sur la décentralisation pour mettre en place des instances locales
de gestion de la réforme. Mais cette loi demeure largement critiquée, notamment sur la
possibilité laissée aux investisseurs étrangers de s’approprier des terres, dans la mesure
où il n’est pas nécessaire d’être Burkinabé pour prétendre à l’achat de terres rurales.

Enfin, le gouvernement burkinabé a lancé en 2009, à la demande des OP, un processus


d’élaboration de Loi d’orientation agricole (LOA) nécessitant la tenue d’états généraux de
l’agriculture, prévus début 2011.

LA Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, halieutique et faunique (LOASPHF) au


Burkina Faso, adoptée en 2015 intègre plusieurs domaines. Il s’agit entre autres de
l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, de l’aquaculture, de la sylviculture, de la cueillette et de
l’exploitation faunique. Le mémorandum se structure en 7 points essentiels portant grossomodo
sur le statut de l’agriculteur, les systèmes de productions agricoles et pastorales, la formation et
le développement de la recherche, l’organisation des marchés, l’amélioration du pouvoir
économique des agriculteurs, le financement de l’agriculture et enfin, les mécanismes
institutionnels de pilotage et de mise en œuvre. « Avant l’élaboration de la LOASPHF, nous
avions constaté qu’il y avait un vide.

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