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1STMG – DROIT

SOMMAIRE

Thème 1 - Qu’est-ce que le droit ?


CHAPITRE 1 - LE DROIT ET SES FONCTIONS DANS LA SOCIÉTÉ 
CHAPITRE 2 - LES SOURCES DU DROIT 

Thème 2 - Comment le droit permet-il de régler un litige ?


CHAPITRE 3 - LE LITIGE ET LA PREUVE 
CHAPITRE 4 - LE RECOURS AU JUGE 

Thème 3 - Qui peut faire valoir ses droits ?


CHAPITRE 5 - LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE 
CHAPITRE 6 - LA CAPACITÉ ET L’INCAPACITÉ 
CHAPITRE 7 - LE PATRIMOINE 

Thème 4 - Quels sont les droits reconnus aux personnes ?


CHAPITRE 8 - LES DROITS EXTRAPATRIMONIAUX 
CHAPITRE 9 - LE DROIT DE PROPRIÉTÉ SUR LES BIENS CORPORELS 
CHAPITRE 10 - LE DROIT DE PROPRIÉTÉ SUR LES BIENS INCORPORELS 

CHAPITRE 1 - LE DROIT ET SES FONCTIONS DANS LA SOCIÉTÉ 


Mise en situation
Capacités
• Expliquer et distinguer les fonctions du droit
• Vérifier les caractères de la règle pour une règle de droit donnée
• Qualifier juridiquement une situation

Avant la classe
Vidéo :« Plan national d'actions LGBT+ 2020-2023 » – Facebook - Ministère chargé de l'Égalité entre les
femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances
◗ Quel est l’objectif de ce plan ?

Faire de l’égalité pour les personnes lesbiennes, gays, bi et trans une égalité concrète et effective.

◗ Quels domaines de la vie des personnes LGBT+ ce plan concerne-t-il ?


– Sph
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Situation

DROITS LGBT+ : LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET POLITIQUE DE L’ÉGALITÉ

Le 14 octobre 2020, le gouvernement a lancé le Plan national pour l’égalité des droits, contre la haine et
les discriminations anti-LGBT+ pour la période 2020-2023. […]

Les manifestations de haine anti-LGBT+ perdurent même si l’opinion publique a fortement évolué.

Selon une étude IFOP, en 2019, 85 % des personnes interrogées (contre 24 % en 1975) déclarent
considérer l’homosexualité comme une manière de vivre sa sexualité comme une autre.
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www.viepublique.fr, 28/10/2020.

1. Identifier la fonction de « pacification » du


droit
Situation
Le Plan national pour l’égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+
pour la période 2020-2023 part du constat que le quotidien des personnes lesbiennes, gays, bi
et transgenres demeure empreint de violences et de discriminations. […]
Les forces de police et de gendarmerie ont recensé 1 870 victimes d’actes homophobes et
transphobes en 2019 contre 1 380 en 2018. [...] Majoritairement masculines et jeunes, les
victimes subissent des injures […] dans 33 % des cas et des violences physiques et sexuelles
dans 28 % des cas. Les femmes ne sont cependant pas épargnées. L’association L’Autre Cercle a
publié en 2009 une étude qui montrait que 22 % des femmes lesbiennes déclaraient faire
l’objet d’une double discrimination, à la fois d’ordre homophobe et d’ordre sexiste.
www.vie-publique.fr, 28/10/2020.

1. Listez les comportements interdits et punis par le droit et indiquez les sanctions
prévues pour chacun d’eux.
→ Document 1

Le droit, un facteur de pacification des rapports entre les


personnes
En interdisant et en punissant certains comportements constituant des atteintes aux
personnes (violences, meurtre) ou aux biens (détérioration, vol), le droit permet de
prévenir les infractions. En effet, l’existence de la sanction dissuade la majorité des
individus de transgresser les règles, ce qui évite les conflits. Lorsque les règles sont
malgré tout transgressées, le droit organise la sanction afin de punir l’auteur de la
violation et, le cas échéant, de réparer le préjudice subi par la victime.
Le droit permet donc de pacifier les relations entre les individus en prévenant ou en
réglant les conflits.
 

QUELQUES EXEMPLES DE SANCTIONS PRÉVUES PAR LE


CODE PÉNAL
Selon l’article R625-8-1, l’injure non publique commise envers une personne à raison de
son orientation sexuelle ou identité de genre est punie d’une amende prévue pour les
contraventions de la 5e classe (1 500 € et 3 000 € en cas de récidive).
Selon l’article 222-13, les violences exercées sur une personne en raison de son sexe, de
son orientation sexuelle ou de son identité de genre vraie ou supposée, et ayant entraîné
une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours ou n’ayant entraîné aucune
incapacité de travail sont punies de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.
Selon l’article 222-22, constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise
avec violence, contrainte, menace ou surprise.
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Selon l’article 222-27, les agressions sexuelles autres que le viol sont punies de cinq ans
d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende.
Selon les articles 225-1 et 225-2 relatifs à la discrimination, toute distinction opérée
entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, […] de leurs
mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, […] est punie de trois ans
d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.

Comportements interdits Sanctions


« Violences physiques » : violence exercée sur une 3 ans d’emprisonnement + 45 000 € d’amende
personne en raison de son sexe, de son orientation
sexuelle ou de son identité de genre vraie ou
supposée et ayant entrainé une ITT ≤ à 8 jours ou
n’ayant entrainé aucune ITT
« Violences (ou agressions) sexuelles » : atteinte 5 ans d’emprisonnement + 75 000 € d’amende
sexuelle commise avec violence, contrainte, menace
ou surprise autre que le viol
« Discriminations » : distinction opérée entre les 3 ans d’emprisonnement + 45 000 € d’amende
personnes physiques sur le fondement de leur
origine, de leur sexe, de leurs mœurs, de leur
orientation sexuelle, de leur identité de genre [...]
Injures envers une personne en raison de son 1 500 € d’amende (3 000 € en cas de récidive)
orientation sexuelle ou de son identité de genre

2. Quelle serait la probable réaction des victimes d’atteintes aux personnes ou aux biens
si ces comportements n’étaient pas interdits et sanctionnés par les tribunaux ?
→ Document 2

Les fondements et principes de la justice


Dans notre démocratie, la Justice remplit une mission fondamentale de l’État qu’il ne
saurait ni concéder ni aliéner. Nul ne peut se faire justice lui-même. La Justice est un
service public, elle est rendue au nom du peuple français. Gardienne des libertés
individuelles et de l’État de droit1, elle veille à l’application de la Loi et garantit le
respect des droits de chacun. C’est à elle seule qu’il appartient de trancher, en toute
neutralité, les conflits entre les personnes et de sanctionner les comportements interdits
(infractions).
www.justice.gouv.fr
1. Système institutionnel dans lequel même la puissance publique est soumise au droit.

Les victimes n’auraient d’autres choix que de protéger elles-mêmes leur intégrité physique et leurs
biens en recourant, si nécessaire, à la violence. Chacun tenterait de se faire justice soi-même.
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3. Indiquez si les droits et interdictions cités correspondent au maintien de l’ordre public


ou à l’un des principes généraux de la société.
→ Document 3.

L’ordre public
Le Conseil constitutionnel n’a jamais défini ce qu’il entendait par ordre public… mais, à la
lecture de [s]es décisions, il est facile de comprendre ce à quoi il fait référence. Il s’agit
en fait d’une notion que tout le monde comprend sans qu’il soit besoin de lui donner une
définition précise ! […]
Elle recouvre « le bon ordre, la sécurité, la salubrité et la tranquillité publique ».
Pierre Mazeaud, www.conseil-constitutionnel.fr

→ Document 4

Principes généraux d’après la Constitution


Le peuple français proclame son attachement aux Droits de l’Homme […] tels qu’ils ont
été définis par la Déclaration de 1789.
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure
l’égalité devant la loi de tous les citoyens […].
La devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ».

a. Libre communication des pensées et des opinions

Principe de liberté

b. Obligation de l’autorisation des manifestations par la préfecture

Maintien de l’ordre public

c. Interdiction des violences sur personne

Maintien de l’ordre public

d. Liberté de réunion
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Principe de liberté

e. Interdiction du vol

Maintien de l’ordre public

f. Liberté d’adhésion à un syndicat pour tout salarié

Principe de liberté

g. Égalité des droits entre femmes et hommes garantie

Principe d’égalité

4. « Un régime de sanctions doit comporter des sanctions suffisamment sévères pour avoir
un effet dissuasif. » Que pensez-vous de cette affirmation ?

Nul ne conteste aujourd’hui que l’existence de la sanction a un effet préventif important. Plus la
probabilité d’être sanctionné augmente, plus la sanction joue son rôle dissuasif. Les sanctions
doivent donc présenter un minimum de sévérité pour jouer leur rôle dissuasif.

On peut toutefois ajouter que, quelle que soit la sévérité de la peine, une minorité d’individus
n’hésite pas à transgresser les règles.

Allez plus loin !

 Article et vidéo : « Actes de cruauté sur les chevaux : enquête avec la gendarmerie du


Morbihan » – Ministère de l'Intérieur

1. Quels sont les faits ?

Des chevaux ont été tués et mutilés dans le département du Morbihan.

2. Recherchez les sanctions encourues par les auteurs.

Les actes de cruauté envers les animaux domestiques, apprivoisés ou tenus en captivité constituent
un délit puni de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende. (article 521-1 du Code pénal)

3. Quel est le rôle de la gendarmerie ?

Mettre en place tous les moyens nécessaires pour éradiquer ce phénomène d’agression des équidés.
Conseiller les propriétaires d’équidés sur des moyens humains ou techniques pouvant être mis en
place pour sécuriser les lieux.

4. Que demande le colonel de la gendarmerie du Morbihan aux propriétaires de


chevaux ? Que redoute-t-il ? Pourquoi n’est-ce pas souhaitable ?
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Il leur demande de faire confiance aux gendarmes et de les alerter sur les moyens mis en place
(rondes) afin de faire encadrer leur patrouille par la police municipale.
Il redoute que les propriétaires de chevaux ne se mettent en danger en se faisant justice eux-
mêmes.
La justice privée n’est pas souhaitable parce que la justice est une mission de service public dont
l’État est chargé afin de garantir la sécurité de chacun.

2. Identifier la fonction d’« organisation » du droit


Situation
La stratégie nationale vise une égalité des droits, notamment dans le domaine de la vie privée
et de la vie familiale. Le projet de loi relatif à la bioéthique ouvre la procréation
médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes célibataires avec
reconnaissance de la filiation. La reconnaissance de la filiation pour la « mère sociale » des
enfants nés avant l’adoption de la loi bioéthique est également prévue. Ces mesures
s’inscrivent dans une évolution qui a vu l’institution du pacte civil de solidarité (PACS) en 1999,
puis l’ouverture aux couples de même sexe du mariage et de l’adoption en 2013. Avec
l’adoption du « mariage pour tous », la France devient le 9 e pays de l’Union européenne à
autoriser le mariage homosexuel et le 14e pays dans le monde.
www.vie-publique.fr, 28/10/2020.

5. Quelles sont les personnes autorisées à se marier ?


→ Document 5

Le mariage, outil d’organisation des rapports familiaux


Code civil
Article 143 – Le mariage est contracté par deux personnes de sexe différent ou de même
sexe.
Article 144 – Le mariage ne peut être contracté avant 18 ans révolus.
Article 203 – Les époux contractent ensemble, par le fait seul du mariage, l’obligation de
nourrir, entretenir et élever leurs enfants.
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Les personnes majeures sont autorisées à se marier.

6. Quelles obligations découlent du mariage ?


→ Document 5 et Document 6

La solidarité familiale
La solidarité familiale n’est pas à sens unique : si les parents ont l’obligation de contribuer
à l’entretien et l’éducation de leurs enfants, ces derniers peuvent être amenés à prendre
en charge leurs parents ou grands-parents dans le besoin. C’est l’obligation alimentaire.
Cette obligation est dite alimentaire, c’est-à-dire qu’elle a pour seul objet d’assurer aux
ascendants le strict minimum : logement, nourriture, vêtements, soins médicaux, dépenses
courantes telles que l’eau, l’électricité, etc.
Notez que cette obligation pèse sur les gendres et belles-filles à l’égard de leurs beaux-
parents, mais seulement tant que dure le mariage.
Passezalacte.com, 05/09/2020.
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Les époux s’obligent à nourrir, entretenir et élever leurs enfants (art. 203 c.civ.).
Ils sont également débiteurs d’une obligation alimentaire à l’égard de leur beaux-parents.

7. Quels rapports les règles relatives au mariage organisent-elles ?


→ Document 7

Le droit, un facteur d’organisation des rapports sociaux


Le droit organise les rapports entre les hommes vivant en société. Ainsi, en créant des
droits et des obligations, il réglemente les rapports familiaux (entre époux, entre membres
d’une même famille : obligation des époux d'élever et d'entretenir leurs enfants, obligation
alimentaire, etc.) ainsi que les rapports économiques et sociaux (rapport entre employeur
et salarié, par exemple).

Ces règles organisent les rapports familiaux au sens large.


En effet, le mariage crée un lien entre les époux mais aussi entre leurs familles respectives. Il
existe des droits et obligations entre chacune de ces personnes : obligations entre les époux (issues
du mariage), à l’égard des enfants (entretenir et élever) et à l’égard des beaux-parents (obligation
alimentaire).

Situation
Les discriminations à l’encontre des personnes LGBT+ touchent en particulier le milieu
professionnel [...]. Une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques
(INSEE) publiée en 2014 met en évidence un écart de salaire selon l’orientation sexuelle qui
concerne principalement les hommes homosexuels. Cet écart, par rapport à la rémunération
des hommes hétérosexuels, est d’environ − 6,5 % dans le secteur privé et d’environ − 5,5 %
dans le secteur public.
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www.vie-publique.fr, 28/10/2020.

8. Qu’est-ce que le principe d’égalité salariale ? Pour qui est-il une contrainte ? Pour qui
est-il un droit ?
→ Document 8

Le principe d’égalité salariale


Le principe « à travail égal, salaire égal » a été énoncé pour la première fois dans la
Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, à l’article 23 : « Toute personne a
droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes
et à la protection contre le chômage. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un
salaire égal pour un travail égal. » […]
C’est la Cour de cassation qui a conféré à ce principe la valeur d’une règle impérative,
dans l’arrêt X… du 29 octobre 1996 (Soc., 29 octobre 1996, Bull. 1996, V, n° 359),
présentée comme une norme générale, dont l’égalité hommes/femmes n’est qu’une
application ; l’arrêt […] précité précise « qu’il s’en déduit que l’employeur est tenu
d’assurer l’égalité de rémunération entre tous les salariés de l’un ou l’autre sexe, pour
autant que les salariés en cause sont placés dans une situation identique ».
Depuis, la règle a été réaffirmée à de nombreuses reprises et elle a même la valeur d’un
principe général.
Mathilde Zylberberg, magistrate, www.courdecassation.fr

Le principe d’égalité salariale garantit une rémunération égale à toutes les personnes fournissant un
travail semblable sans discrimination fondée sur le sexe ou tout autre critère (origine...).
C’est une contrainte pour l’employeur et un droit pour le salarié.

9. Indiquez si les droits et obligations suivants résultent du principe de liberté, d’égalité,


de solidarité ou de laïcité.
→ Document 4
a. Faculté de se marier ou de ne pas se marier

Liberté

b. Neutralité religieuse pour tous les agents du service public

Laïcité

c. Obligation alimentaire entre ascendants et descendants

Solidarité

Allez plus loin !

 Article : « Droit de la famille : adopter l'enfant de son conjoint  » – Le Républicain lorrain

1. Quelle est l’utilité de recourir à l’adoption simple de l’enfant de son conjoint ?


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Les beau-père et belle-mère n’ont pas de lien juridique avec l’enfant de leur conjoint. Adopter
l’enfant de son conjoint permet donc de créer un lien de filiation (adoptive) entre un enfant et son
beau-parent (belle-mère ou beau-père) créant des droits et obligations entre eux.

L’adoption simple permet à l’adopté de porter le nom de son adoptant (en principe accolé à son
nom d’origine) et fait de l’adopté l’héritier de l’adoptant (vocation successorale et avantage fiscal).
Elle crée également une obligation alimentaire réciproque.

Enfin, l’adoptant est titulaire de l’autorité parentale avec son conjoint mais ce dernier en conserve
seul l’exercice (sauf déclaration conjointe déposée en ce sens au greffe du tribunal judiciaire).

2. À quelles conditions cette adoption est-elle possible ?

Seul le conjoint du père ou de la mère de l’enfant peut l’adopter (et non le concubin ou le
partenaire).

L’adoptant doit avoir au moins 10 ans de plus que l’adopté.


Le père et la mère de l’adopté doivent consentir à l’adoption de même que l’adopté s’il est âgé de
plus de 13 ans.
La demande est adressée au tribunal judiciaire du lieu de résidence.

3. Vérifier les caractères de la règle de droit


Situation
Deux hommes ont été condamnés [...] pour avoir agressé un couple d’homos qui s’étaient
embrassés devant eux. […] Pendant l’altercation, le couple reçoit plusieurs insultes à caractère
homophobe, avant d’être roué de coups. [...] Les gendarmes ont été appelés pour mettre fin à
l’agression. Les constatations sont importantes, les médecins ont prescrit deux jours
d’incapacité totale de travail (ITT) à l’un des deux hommes et trois à l’autre. […] L’un des
prévenus, âgé de 39 ans, a été condamné à six mois de « détention à domicile » sous
surveillance électronique […]. Le second, âgé de 20 ans, a été sanctionné de six mois de prison
[…] et 210 heures de travail d’intérêt général. Chacun devra verser quelque 8 500 euros aux
victimes au titre de leurs préjudices.
Nicolas Scheffer, tetu.com, 08/10/2020.

10. Quelle règle les deux hommes condamnés ont-ils violée ?


→ Document 9

La règle de droit est obligatoire


La règle de droit est obligatoire pour tous ceux à qui elle s’applique.
Pour obtenir des individus qu’ils se conforment à la règle de droit, des sanctions sont
prévues.
La finalité de la sanction varie selon le type de sanction.

Type de Sanctions pénales Sanctions civiles


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sanctions

Elles visent à punir celui qui a Elles forcent les individus


Finalité des violé la règle de droit et à à réparer le préjudice subi
sanctions prévenir les infractions par une personne ou à se
par la menace de la peine. conformer à la règle.

Amendes, emprisonnement,
Dommages-intérêts,
retrait ou suspension du permis
Exemples nullité d’un contrat,
de conduire, travaux d’intérêt
saisie de biens
général

La sanction des violences


Article 222-13 du Code pénal
Les violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours ou
n’ayant entraîné aucune incapacité de travail sont punies de trois ans d’emprisonnement
et de 45 000 euros d’amende lorsqu’elles sont commises : […]
5° ter À raison du sexe, de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre vraie ou
supposée de la victime […].

→ Document 10

Le caractère obligatoire de la règle de droit la distingue des


autres règles
Une autre discipline propose aux hommes des règles de conduite en société : c’est la
morale !
Exemple : être charitable envers les autres…
Mais, contrairement à la règle de droit, la règle de morale n’est pas obligatoire car le non-
respect de celle-ci n’entraîne pas de sanction.
Pour autant, certaines règles sont inspirées de la morale.
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Exemple : le meurtre, immoral, est puni par le droit : le fait de donner volontairement la
mort à autrui constitue un meurtre.
Il est puni de trente ans de réclusion criminelle (art. 221-1 du Code pénal).

Ils ont violé l’article 222-13 du Code pénal qui interdit et punit les violences ayant entrainé une ITT
≤ à 8 jours ou n’ayant entrainé aucune ITT et commises à raison de l’orientation sexuelle (ici,
homosexualité).

11. Identifiez et qualifiez les sanctions prononcées en distinguant leur finalité.

Le prévenu âgé de 39 ans a été condamné à 6 mois de détention à domicile sous surveillance
électronique ; il s’agit d’une sanction pénale destinée à punir le prévenu (privation de liberté).
Le prévenu de 20 ans a été condamné à 6 mois de prison et 210 heures de travaux d’intérêt
général ; c’est également une sanction pénale qui vise à punir l’auteur des faits.
En outre, les deux hommes sont condamnés à verser des dommages-intérêts aux victimes. Il s’agit
d’une sanction civile qui vise à réparer les préjudices subis par les victimes.

Situation
« Homme recherche rencontre sans tabou. Jean-José, 1 m 85, […] cherche relation courte ou
longue selon le feeling […] » Telle était la (fausse) petite annonce passée par Cyril Hanouna sur
un site de rencontres gay. Suite à cette annonce, l’animateur a reçu plusieurs appels et les a
diffusés en direct dans son émission TPMP du 18 mai 2017 sur C8. Le Conseil supérieur de
l’audiovisuel (CSA) a infligé une amende de 3 millions d’euros. Pour lui, « C8 a gravement
méconnu le principe de respect de la vie privée ». En effet, « certaines personnes ayant appelé
Cyril Hanouna, croyant être dans le cadre d’une conversation privée, ont dévoilé publiquement
des informations relevant de leur vie intime et sexuelle ». Le Conseil d’État, saisi par la
chaîne, a estimé le 29 septembre 2020 que ce canular homophobe méritait bien une amende de
3 millions d’euros.
D’après Jamal Henni, www.capital.fr, 29/09/2020.

12. Quel droit l’animateur condamné a-t-il violé ?


→ Document 11

La règle de droit est générale


Aux termes de l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la loi
« doit être la même pour tous ». La règle de droit ne s’applique donc pas à telle ou telle
personne nommément désignée, mais à toutes les personnes sans distinction, ou à une
catégorie de personnes déterminée.

Catégorie de personnes
Exemples de règles de droit
concernées

« Chacun a droit au respect de sa vie privée » : art. 9 du


Tous les individus
Code civil
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« Il est tenu un registre du commerce et des sociétés


auquel sont immatriculés, sur leur déclaration : 1° Les
Les commerçants
personnes physiques ayant la qualité de commerçant
[…] » : art. L123-1 du Code de commerce

« Le licenciement pour motif économique d'un salarié ne


peut intervenir que lorsque tous les efforts de formation Les employeurs et les
et d'adaptation ont été réalisés […] » : art. L1233-4 du salariés
Code du travail

 
Il a violé l’article 9 du Code civil qui oblige à respecter la vie privée des individus.

13. À qui ce droit bénéficie-t-il ? Justifiez.

Ce droit au respect de la vie privée bénéficie-t-il à tous les individus conformément au principe


selon lequel la règle de droit est générale et s’applique à tous.

Situation
Le Plan national 2020-2023 va faire l’objet d’un suivi. [...] Tous les six mois, un comité de suivi
doit se réunir pour veiller à sa bonne application en lien avec les associations LGBT+. La
ministre Élisabeth Moreno a déclaré que l’objectif était de « faire de l’égalité pour les
personnes lesbiennes, gays, bi et trans une égalité concrète et effective [...] ».
www.vie-publique.fr, 28/10/2020.

14. Qui est à l’origine du Plan national de 2020-2023 ? Qui est chargé d’en assurer le
suivi ?
→ Document 12

La règle de droit est légitime


La plupart d’entre nous acceptent de se soumettre aux règles de droit parce qu’elles sont
élaborées par des représentants du peuple, c’est-à-dire par des institutions légitimes.

Le plan a été lancé par le gouvernement et conçu de manière interministérielle et en lien avec les
associations LGBT+ (voir la vidéo « Avant la classe »).
Ce plan va faire l’objet d’un suivi assuré par un comité réuni par Élizabeth MORENO (ministre
déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la
Diversité et de l’Égalité des chances).

15. Pourquoi peut-on dire que les règles issues de ce Plan sont « légitimes » ?
15

Les règles du Plan ont été adoptées par les ministres du Gouvernement nommés par le Président
(sur proposition du Premier ministre). Le Président ayant été élu par une majorité de citoyens, les
règles du Plan ont été élaborées par des institutions légitimes.

Allez plus loin !

 Vidéo : « PMA pour toutes : le projet de loi bioéthique revient à l'Assemblée


nationale » – Le Point
1. Recherchez ce qu’est la PMA.

La PMA signifie « procréation médicalement assistée ». C’est le recours à des techniques médicales
(insémination artificielle, fécondation in vitro, etc.) pour permettre à une femme d’être enceinte
et d’avoir un enfant.

2. Qu’en était-il de sa réglementation au jour de la vidéo ?

Au jour de la vidéo, elle n’était accessible qu’aux couples hétérosexuels, et n’était donc pas
autorisée aux couples de femmes ni aux femmes seules.

3. Qu’en est-il de cette règlementation aujourd’hui ?

Le projet de loi bioéthique élargit la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules.
Il a été présentée en Conseil des ministres en juillet 2019 puis a fait l’objet de débats
parlementaires.
Le 17 février 2021, la commission mixte paritaire a échoué à élaborer un texte de compromis.
À ce jour (mars 2021), le projet de loi n’a pas encore été adopté.

4. Vérifiez le caractère légitime de la règle de droit relative à la PMA.

Le projet de loi a fait l’objet d’un débat et d’un processus d’adoption démocratique. En outre, la
vidéo précise que : « Pendant plusieurs mois, des centaines de consultations et de rencontres ont
été organisées dans toute la France lors des états généraux de la bioéthique. De plus, le comité
consultatif national d’éthique s’est prononcé pour l’extension de la PMA pour les couples de femmes
et les femmes seules. Enfin, l’extension de la PMA avait été annoncée par le président de la
République au cours de sa campagne électorale.
Le projet de loi a donc été annoncé, a fait l’objet de débats puis sera vraisemblablement adopté à
l’issue d’un processus démocratique. Son caractère légitime est donc vérifié.

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