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MOTS CLÉS
Automatisme de vanne, automate, relayage, chaine de sécurité, donneurs d’ordres, commande locale,
commande distante, conduite automatique, conduite manuelle, marche dégradée, interface homme-machine,
alimentations, codeurs, fin de course, instrumentation.
RÉSUMÉ
La Compagnie Nationale du Rhône du groupe Engie, exploite une vingtaine de barrages vannés dont la mise en
exploitation a été réalisée entre 1949 et 1987. La CNR a engagé un programme de renouvellement des contrôles-
commande de ces barrages basé sur des automatismes programmables en substitution des relayages d’origine.
L’article présente l’architecture de commande retenue pour les barrages dotés de vannes segments, permettant
d’assurer une commandabilité optimale et en toute sécurité. La présentation distingue les différents donneurs d’ordre
(automatiques et manuels ; locaux et distants) et détaille les choix fonctionnels réalisés pour répondre aux exigences de
sûreté hydraulique et de maintenabilité. Elle se base particulièrement sur les automatismes de 1er rangs vannes
récemment installés sur l’aménagement d’Avignon.
Les grands principes retenus reposent sur une séparation des fonctions de contrôle-commande assurées principalement
par un automate programmable, des fonctions de sécurités réalisées par des relais spécifiques. On identifie trois modes
de commande, Distant, Local et Maintenance gérés par l’automate et un mode de commande Dégradé permettant de
manœuvrer la vanne hors automate, au travers d’un relayage rustique. La chaine de sécurité fonctionne à manque de
tension, elle agît directement sur le contacteur général en cas de détection d’un défaut et nécessite un réarmement local
pour rendre la commande de la vanne opérationnelle. L’ensemble de l’automatisme est alimenté en 24Vcc, créé depuis
le 400Vca de puissance de la vanne et depuis les ateliers d’énergie 48Vcc du barrage.
ABSTRACT
Compagnie Nationale du Rhône of Engie Group, operates some twenty run-of-rivers dams commissioned between 1949
and 1987. CNR has engaged a renewal program-control of the dams based on programmable automation in
substitution of the original relay systems. The article presents the control architecture used for dams equipped with
segment valves, ensuring optimum controllability and safely. The presentation distinguishes various orders (automatic
and manual; local and remote) and details the choices executed to match the requirements of hydropower safety and
maintainability. It is based particularly on automation of first-tier, valves installed recently on the management site of
Avignon.
The main principles adopted are based on a separation of orders-control functions performed primarily by a PLC, and
functions of security performed by specific relay. It identifies three control modes, Remote, Local and Maintenance
managed by the automation and a Degarded control mode to maneuver the valves without PLC through a rustic relay.
The safety chain works under voltage, it acts directly on the main contactor in case of a fault detection and requires a
local reset to rendering the valves-control operational. The entire automation is powered by 24VDC, created from
400Vac power of the valve and from 48Vdc dam’s power supplies.
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D.3 – Architecture de contrôle-commande des vannes segment
1. OBJET
Hormis les sites particuliers de Génissiat (évacuateurs de surface et vannes de fond), de Seyssel (hausses) et
de Savières (clapets), le parc de la CNR est composé de 77 vannes de type « segment » (dont certaines
équipées de volets), réparties sur 14 barrages et 24 vannes de type « wagon », réparties sur 4 barrages. La
construction de ces ouvrages s’est déroulée entre 1949 et 1987. Les automatismes de commande de ces
vannes ont à l’origine tous été conçus sur une base de technologie à relais.
Une première série de rénovations, commencée aux débuts des années 80, jusqu’au milieu des années 90, a
permis de rénover les automatismes de vannes de Génissiat, Seyssel, Pierre-Bénite (VW), Logis-Neuf (VW)
et Montélimar (VW), en conservant le même palier technologique.
C’est au début des années 2000 que la Compagnie Nationale du Rhône a choisi une solution à base
d’automates programmables, pour remplacer les automatismes de vannes de Beauchastel (VW), Donzère-
Mondragon (VS), Caderousse (VS) et Vallabrègues (VS).
Le retour d’expérience sur ce choix technologique étant très satisfaisant, la CNR a décidé, dans le cadre de la
poursuite de son plan de rénovation de contrôle commande de vannes, de conserver cette base d’automate,
tout en apportant des évolutions en termes de sureté : fonctions de contrôle commande et de sécurité séparées
matériellement, notion d’indisponibilité de la vanne liée au donneur d‘ordres, interchangeabilité des codeurs
de positions de la vanne.
Cette nouvelle architecture décrite ci-après est opérationnelle sur le barrage de Villeneuve (VS), en cours de
déploiement à Sauveterre (VS) et à venir à Bourg les Valence (VS). Les automatismes propres aux vannes
wagon ayant tous été rénovés plus ou moins récemment, la réflexion s’est portée prioritairement sur les
vannes segment. Une déclinaison sera faite pour tous les types de vannes.
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Colloque CFBR : « Vantellerie, contrôle-commande, télécom et alimentations électriques pour des barrages plus sûrs »
Chambéry, 2-3 décembre 2015
L’ensemble vanne et volet est communément appelé « passe ». La vanne est manœuvrée (sens descente ou
montée) par deux chaînes situées de part et d’autre de la passe. Chaque chaine est mue par la force d’un
moteur électrique, démultipliée par un treuil.
La course totale de la vanne est fractionnée en « pas de vanne », des capteurs de fin de course signalent
l’ouverture complète et la fermeture complète de la vanne. Sur les vannes Segment, un pas de vanne
correspond à une amplitude d’environ 20 cm ; on dénombre environ 65 pas sur une course complète de la
vanne. La position de la vanne est déterminée à l’aide de codeurs absolus, situés sur les treuils.
Le volet est manœuvré (sens descente ou montée) par un vérin, commandé par une centrale hydraulique. Sa
position est déterminée par des codeurs situés dans un coffret embarqué sur le corps de la vanne relié par un
ensemble de pignons.
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D.3 – Architecture de contrôle-commande des vannes segment
réinitialisation de la position codeurs vannes et volets. Le mode maintenance peut également permettre d’effectuer
des manœuvres à l’aide d’un boîtier de commandes déportées, toujours placées sous le contrôle de l’ACV.
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Ce fonctionnement tout en restant rustique, reste très sécuritaire car placé sous le contrôle du fractionnement
de pas et de la chaine de sécurité ultime.
Toute défaillance détectée par la chaîne de sécurité « ultime » entraîne l’arrêt de sécurité du système (arrêt
d’urgence), avec coupure logicielle de la commande par l’automate, coupure de la polarité des sorties de
l’automate liées aux actionneurs, et coupure électrique de la puissance de la vanne et du volet. Une
intervention de l’exploitant est alors nécessaire pour réactiver la chaine de sécurité et rétablir le 400V
d’alimentation de la vanne. Il n’existe pas de défauts spécifiques pour le volet, néanmoins lors de l’activation
de la chaine de sécurité, la force motrice du volet est également coupée.
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D.3 – Architecture de contrôle-commande des vannes segment
Les données mises à disposition en mode Distant, Local et Maintenance sont les suivantes :
Le mode de fonctionnement en cours (distant, local, maintenance ou dégradé),
La position de la vanne (en points codeur, en altitude NGF ou en débit),
La position du volet (en points codeur, en altitude NGF ou en débit),
Le débit de la vanne et du volet,
L’écart d’horizontalité,
Les états de fonctionnement de la vanne et du volet (arrêt, mouvement en cours),
Les états de défauts de la vanne et du volet,
Les états de la chaîne de sécurité de la vanne (CSU),
Les états et défauts de contrôle interne de l’ACV,
Les compteurs et informations liés à la maintenance,
L’archivage des défauts et évènements.
Les commandes possibles par l’opérateur en mode Local sont les suivants :
Les ordres d’ouverture ou de fermeture de la vanne et du volet et leurs validations (notion de doubles
ordres),
Les ordres d’arrêt de la vanne et du volet.
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Les commandes possibles par l’opérateur en mode Maintenance sont les suivants :
Les mêmes actions qu’en commande Local,
Les commandes individuelles de chaque actionneurs (treuils et pompes graissage),
Le déroulement de scénarios établis lors de la conception (test surcourse, horizontalité, temps trop
long, surpression, remise à zéro des codeurs, etc.),
Les modifications de certains paramètres.
Les commandes possibles par l’opérateur en mode Dégradé sont les suivants :
Les ordres d’ouverture ou de fermeture de la vanne et du volet (sans notion de doubles ordres),
Les ordres d’arrêt de la vanne et du volet.
Concernant la vanne, le mouvement est initié par l’exploitant qui appuie sur le bouton poussoir (Ouverture
ou Fermeture) jusqu’à l’échappement de la came de fractionnement. Le mouvement est ensuite auto-
maintenu jusqu’à la prochaine atteinte de la came de pas ou jusqu’au fin de course haut ou bas. Les
commandes du volet sont possibles depuis la centrale hydraulique. L’ouverture et l’arrêt peuvent aussi
s’effectuer par l’électrovanne de secours.
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D.3 – Architecture de contrôle-commande des vannes segment
Un convertisseur SSI sorties parallèles permet la conversion dans un format compatible avec
la CCMB et avec le contrôleur d’horizontalité de sécurité.
Un afficheur permet le contrôle de la valeur brute du codeur et la conversion en RS485 pour l’automate.
L’afficheur diffuse l’horloge sur la liaison SSI pour le codeur et le convertisseur, ce qui rend chaque mesure
indépendante de la disponibilité de l’automate (élimination d’un mode commun).
Réception en RS485 « Point à Point » par l’ACV, une boite fonctionnelle standard permet l’acquisition des
mesures par le logiciel.
Surcourse Haut
Ce capteur signale une position anormalement haute de la vanne, au-delà de sa course exploitable qui
pourrait présenter un danger de détérioration du matériel en cas de poursuite d’un mouvement d’ouverture.
L’atteinte de cette position constitue un défaut ultime.
Surcourse Bas
Ce capteur signale une position anormalement basse de la vanne, au-delà de sa course exploitable qui
pourrait présenter un danger de détérioration du matériel en cas de poursuite d’un mouvement de fermeture.
L’atteinte de cette position constitue un défaut ultime.
Contrôleur d’effort
Un capteur de contrainte associé à un conditionneur de signal transmet la mesure d’effort à l’automate, et
signale une charge anormalement élevée ou faible sur dépassement de seuil.
Surcharge treuils : un blocage de la vanne lors d’une manœuvre d’ouverture est détecté par une
charge anormalement élevée sur le treuil.
Sous-charge treuils ou mou de chaîne : un mou de chaîne peut être provoqué par un blocage de la
vanne lors d’une manœuvre de fermeture. Ce mou de chaine est détecté par une baisse anormale de
la charge sur le treuil.
Graissage réducteur
Une pompe de graissage des chaines injecte un lubrifiant sur les pignons du treuil. Un capteur de pression ou
de niveau signale une anomalie de graissage.
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Position frein
Des électro freins sont actionnés par manque tension à l’arrêt des moteurs des treuils. Leurs positions sont
ramenées grâce à des capteurs.
Manivelle en service
Un capteur de position détecte le débrayage de la transmission lors de l’utilisation de la commande « hors
énergie » (manivelle sur le treuil).
Niveau d’huile
Un niveau d’huile trop bas est contrôlé dans le bac de la centrale.
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D.3 – Architecture de contrôle-commande des vannes segment
Nota : Le schéma peut être modifié selon la configuration des aménagements (moteurs frein ou pompes de
graissage électriques dans certains barrages).
Un dispositif de surveillance permet de s’assurer que la redondance des circuits de couplages est totalement
opérationnelle. Afin de lisser les courants de démarrage et garantir une bonne sélectivité des alimentations,
l’utilisation de « disjoncteurs électroniques » réglables est préconisée pour la distribution du 24Vcc.
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Nota : la redondance du convertisseur 400Vca/24Vcc est optionnelle. Par ailleurs, de par la fiabilisation
créée par le 400Vca, le référentiel CNR n’impose qu’une seule arrivée 48cc venant d’un seul atelier
d’énergie du barrage.
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La voie AS n’est opérante qu’en mode DISTANT, sous le contrôle de l’ACV. Seul, l’électrovanne de
secours du volet peut être commandée directement. Un protocole de double ordre est utilisé pour les
commandes de manœuvre.
L’ouverture du volet peut s’effectuer par la voie normale ou par action sur l’électrovanne de secours.
Les échanges entre l’AS et la passe sont effectuées par voie filaire exclusivement.
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L’interface entre le consignateur d’état et les ACV est de type réseau informatique, basé sur le protocole IEC104.
L’ACV s’interface au réseau par l’intermédiaire d’une carte de communication et d’une baie informatique,
implantée au barrage. La distribution du signal depuis le SCADA vers l’ACV utilise le réseau de conduite.
Le SCADA surveille la liaison avec l’ACV. Le défaut ACV (chien de garde) est lui surveillé et consigné par
l’ASGB.
5. CONCLUSIONS
Les vannes des barrages sont identifiées à la CNR comme faisant partie des organes les plus sensibles, en termes
de sureté hydraulique. Les contrôles commandes de ces vannes font donc l’objet d’une attention très particulière et
doivent atteindre un niveau de sécurité optimal. Depuis le début des rénovations on peut identifier trois grands
paliers techniques qui ont tous permis des évolutions notables dans le domaine de la sureté.
La sécurisation des alimentations de puissance, par la création d’une boucle d’alimentation 400VCA
redondante,
Le fractionnement par pas, permettant de se prémunir du risque de pleine ouverture ou fermeture de
la vanne,
Le double ordre de commande, permettant d’éviter l’émission d’ordres intempestifs,
La notion de défauts ultimes venant agir directement sur le disjoncteur de puissance.
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Les évolutions liées au retour d’expérience des rénovations faites dans les années 1990 et 2000 :
La création d’une chaîne de sécurité, faite en dehors du contrôle commande qui reste active dans tous
les modes de fonctionnements. Tous les défauts ultimes composants cette chaîne peuvent être
désactivés, mais de façon très contrôlée.
La prise en compte du donneur d’ordres dans la notion d’indisponibilité d’une vanne. Exemple : un
défaut codeur rend la vanne indisponible au vu de la conduite automatique, tout en la laissant
opérationnelle au vu de l’Automate de Sauvegarde.
Le doublement des chaînes d’acquisition des positions codeurs de la vanne et l’uniformisation du
paramétrage de ces codeurs, permettant à l’exploitant une interchangeabilité facile et sans outil
informatique de dialogue.
Les remplacements de ces contrôles commandes de vannes vont s’opérer sur le palier technique mis en place
dans le cadre de la rénovation faite à Avignon. Le REX sur ce dernier site ayant toutefois fait ressortir
quelques difficultés pour l’exploitant à rentrer dans certains modes de fonctionnement, une vigilance
particulière sera apportée sur l’ergonomie et la simplification des commandes par l’opérateur, notamment
dans les modes les plus dégradés.
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