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ISET NABEUL A.

U : 2016/2017

CHAPITRE V :
MACHINE ASYNCHRONE TRIPHASEE

Loi de FARADAY :
Toute variation de flux à travers un circuit électrique quelconque engendre une f.e.m dans
celui-ci, si ce circuit est fermé des courants induits y prennent naissance.
∆φ dφ
e= ⇒e=
∆t dt
Loi de LENZ :
Le courant induit, est tel que par ses effets, s’oppose à la cause qui lui a donné naissance :
∆φ  dφ 
e=− ⇒ e = ( −)   Loi de FARADAY
∆t  dt 

Loi de LENZ

Remarque :
Pour s’opposer à un mouvement il faut se déplacer dans le même sens. Si la variation du
flux est dû à un mouvement (Rectiligne, rotation), le courant induit réagir pour créer un
mouvement dans le même sens.
1. Principe:

Aimant permanent « en forme


de U » Champ magnétique
tournant « Stator »

Barreau en cuivre (Cu) ou en


aluminium (Al) «Rotor »

r
La variation de l'induction magnétique B sur le barreau entraîne l'apparition des courants
induits dans celui-ci (courants de Foucault). D'après la loi de Lenz, le barreau se met à
r
tourner pour rattraper le mouvement de B .
.

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On remarque que si ΩS=Ω, il n'y aura pas de mouvement puisqu'il n'y a pas de courant de
Foucault.
Si ΩS ≠ Ω telle que (Ω<ΩS), on dit que le mouvement du barreau est asynchrone par
rapport au champ tournant.
Si on remplace le barreau par un aimant permanent, le mouvement sera synchrone Ω=ΩS.
Donc on peut dire que :
• Barreau en Al/Cu, c'est le principe du moteur asynchrone ;
• Barreau aimanté, c'est le principe du moteur synchrone.
Remarque :
Le barreau ne peut tourner jamais à la même vitesse Ω (de l’aimant (champ)) si non il n’y
aura pas de variation de flux à travers lui donc de courant induit donc pas de couple.
Ainsi ; le barreau doit tourner toujours à une vitesse inférieure à celle du champ (aimant)
d’ou le nom de moteur asynchrone.
Le disque Ξ rotor ; aimant Ξ stator (crée un champ tournant)
En réalité, un moteur est formé de 2 parties : un rotor et un stator
• Le rotor est représenté ici par le disque ;
• Le stator est représenté par l’aimant tournant.
Ainsi le rôle du stator est de créer un champ tournant.
2. Constitution d’une machine asynchrone triphasée :
2.1. Le stator :
Le stator est constitué par 3 phases. Chaque phase est formée de plusieurs bobines
suivant le nombre de pair de pôles (p). Chaque bobine est formée elle-même, de
plusieurs sections pour rendre la répartition spatiale du champ la plus proche possible
d’une sinusoïde.
Remarque :
On rappelle que le rôle du stator est de créer un champ magnétique tournant à la
Ω 60Ω s
vitesse : Ω s = [ rad / s ] ⇒ ns = [trs / min ]
p 2π

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2.2. Le rotor :
Il existe 2 types de rotor : un rotor bobiné et un rotor à cage d’écureuil :
2.2.1. Rotor bobiné :
Le rotor est de constitution identique au stator du point de vue bobinage.

Les tôles de ce rotor sont munies d’encoches ou sont placés des conducteurs formant
des bobinages.
On peut accéder à ces bobinages par l’intermédiaire de trois bagues et trois balais. Ce
dispositif permet de modifier les propriétés électromécaniques du moteur.
2.2.2. Rotor à cage d’écureuil :

La construction de ce type de rotor est nettement plus facile que celle d’un rotor
bobiné (moins cher) car il est généralement coulé. Cependant, ce genre de moteur
possède un faible couple de démarrage car il n’est pas possible d’insérer directement
des résistances extérieures comme dans le cas précèdent.
3. Notion de glissement :
ws
La vitesse angulaire du champ tournant est Ω s en [ rad / s ] et telle que Ω s =
p
60Ω s
Soit : ns : la vitesse en [trs / min ] définie par ns =

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ws 2π ns 2π f 2π ns
Donc Ω s = = et ws = 2π f ; f : fréquence de réseau ; =
p 60 p 60
pns 60 f
Donc : f = ou encore : ns =
60 p
60*50
f = 50Hz ; ns =
p
p 1 2 3 4

ns [trs / min ] 3000 1500 1000 750

Les machines tétra-polaires sont les plus fréquentes.


Le champ tourne par rapport au stator à la vitesse ns , le rotor tourne à une vitesse n

inférieure à ns (et dans le cas idéal ns ). Donc le champ tourne par rapport au rotor à la

vitesse ng = ns − n : vitesse de glissement.

ng ns − n
ng comparé à la vitesse ns ⇒ g = =
ns ns

ns : Vitesse référence.

On déduit que le glissement g peut s’écrie de l’expression ci-dessous :


ns − n Ω s − Ω
g= =
ns Ωs

g est sans unité, donné généralement en %.


• g <0 pour n>ns la machine fonctionne en génératrice asynchrone ;
• g=0 pour n=ns marche à vide idéale : il n y'a pas de couple Cu=0 ;
• 0<g<1 pour n<ns la machine fonctionne en moteur asynchrone ;
• 1<g pour n<0 la vitesse de rotation est inverse de celle du champ
champ tournant, le moteur fonctionne en freinage.

4. Schéma équivalent par phase :


4.1. Principe :
On dispose d'un moteur asynchrone dont les enroulements du rotor sont connectés à un
rhéostat triphasé de valeur Rh.
L’étude d’un moteur asynchrone peut être faite d’une manière semblable à celle d’un
transformateur ou le stator représente le primaire, le rotor représente le secondaire,
avec la différence que ce dernier est tournant.
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Fig.1.2 : Machine asynchrone à rotor bobiné

Fig.2.2 : Schéma équivalent d'un moteur asynchrone


E2 = −mE1

J 2' = − mJ1

wS Pulsation électrique des courants statorique en [ rad / s ]

wR : Pulsation électrique des courants rotorique en [ rad / s ]

Lorsque le stator d'un moteur asynchrone est alimenté par une source triphasée de
fréquence fS, une f.é.m sera générée au rotor d'amplitude g E2 et de fréquence gfS.
4.2. Schéma ramené au stator :
On a alors les relations suivantes : E2 = −mE1 , J 2' = − mJ1 , wR = gwS

J 2 ( Rr + jL2 wR )
gE2 = J 2 (R h + R2 + jL2 wR ) et gE2 = − gmE1 ⇒ E1 = − avec Rr = Rh + R2
mg
( Rr + jL2 gws )
Remplaçant J 2 par sa valeur ⇒ E1 = J 2' avec wR = gwS
gm 2

 R jL w  R
La tension ramenée au primaire est de la forme E1 = J 2'  r 2 + 2 2 s  , le terme r 2
 gm m  gm

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Rr  1− g 
Peut être sous la forme
m2 1 + g  . Le schéma équivalent est représenté comme ci-
 
dessous d'une phase statorique :

Fig 3.2 : Schéma équivalent d'un moteur asynchrone ramené au stator

• R1 : la résistance équivalente des pertes par effet Joule au stator ;

• Rm : la résistance équivalente des pertes ferromagnétiques ;

Rr
• Rr' = : la résistance du rotor ramenée au stator correspondante aux pertes par effet
m2
Joule au rotor où Rr = Rh + R2 ;

1− g R (1 − g )
• Rr' ( )= r 2 : la résistance équivalente ramenée au stator correspondante à la
g m g

puissance mécanique où Rr = Rh + R2 ;

• X 1 : la réactance cyclique de fuites au stator ;

• X m : la réactance de fuite à vide ;

X2
• X 2' = : la réactance cyclique de fuites au rotor ramenée au stator.
m2
5. Bilan de puissance :
D'après le schéma équivalent on peut établir un bilan de puissance d'un moteur
asynchrone, tel que la puissance absorbée égale à la puissance utile plus la somme des
pertes fer, Joule et mécanique.
5.1. La puissance absorbée :
La puissance absorbée est en fonction de la tension, le courant de l'entrée et le facteur
de puissance de la machine asynchrone, telle que P = 3V1 I1 cos(ϕ ) .

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5.2. Les pertes par effet Joule au stator :


Les pertes au stator sont les pertes ferromagnétiques et les pertes par effet Joule qui sont
localisées respectivement dans la résistance Rm et R1 où PTS = PFS + Pjs

• Les pertes par effet Joules au stator Pjs = 3R1 J12 ;

• Les pertes à vide ou pertes ferromagnétiques P10 = 3V1 J10 cos(ϕ10 )

5.3. La puissance transmise ou bien la puissance électromagnétique :


Selon le schéma équivalent la puissance transmise égale à la puissance absorbée moins
les pertes au stator, ou bien elle peut être exprimée sous les formes suivantes :

 ' Rr
Rr '2  Rr = 2 Rr' 2
• Ptr = Pem = 3 J 2 avec :  m ⇒ Ptr = Pem = 3 J2 ;
gm 2  J ' = mJ g
 2 2

ws 2π f
• Ptr = Pem = Cem Ω s où Ω s = = ;
p p
Pjr 3Rr 2
• Ptr = Pem = puisque Pjr = 3Rr J 22 et Ptr = J 2 ..
g g
5.4. Les pertes par effet Joule au rotor :
Les pertes par effet Joule au rotor sont localisées uniquement dans la résistance du rotor
qui est parcourue par un courant secondaire, telle que Pjr = 3Rr J 22 .

(Ω s − Ω )
On a aussi Pjr = Ptr − Pm = Cem Ω s − Cem Ω et Cem (Ω s − Ω) = Cem Ω s = Cem Ω s g = gPtr ce
Ωs

qui implique Pjr = gPtr

5.5. La puissance mécanique :


La puissance mécanique peut être établit sous plusieurs formes:
• Pm = Cem Ω où Ω = 2π n [ rad / s ] et n en [ trs/ min ] ;

• Pm = (1 − g ) Ptr , puisque Pm = Ptr − Pjr et Pjr = gPtr ;

• Pm = Pu + pmec où pmec sont les pertes mécaniques ;

Rr (1 − g )
• la résistance correspond à la puissance mécanique du moteur, telle que
m2 g
Rr (1 − g ) R (1 − g )
Pm = 3 J 2'2 2
= 3 J 22 r où J 2' = mJ 2
gm g

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5.6. La puissance utile :


La puissance utile est le produit entre le couple utile et vitesse angulaire du rotor, telle
que Pu = Cu Ω où Ω = 2π n [ rad / s ] et n en [ trs/ min ] .

Dans le cas où les pertes mécaniques sont nulles le couple utile est égal au couple
mécanique et le couple transmis.
On a Pu = Cu Ω = Cu Ω s (1 − g ) = Ptr − Pjr − pmec , telles que pmec = 0 , Pjr = gPtr = g Ω s Cem et

Ptr = Cem Ω s ce qui implique Cu Ω s (1 − g ) = Cem Ω s − Cem g Ω s , d'où l'égalité entre le couple

utile, le couple transmis et le couple électromagnétique Cu = Ctr = Cem .

Voici ci-dessous à la figure (fig 5.8) le bilan de puissance d'un moteur asynchrone :

Fig 4.2 : Bilan de puissance d'un moteur asynchrone

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6. Expression du couple électromagnétique :


 Rr (1 − g ) 2
Pm  Pm = 3 J2
Cem = avec :  g
Ω Ω = (1 − g )Ω
 s

Rr (1 − g ) 2
3 J2
g 3 Rr 2
L’expression devient : Cem = = J2
(1 − g )Ω s Ωs g

ws 3 p Rr 2
Avec : Ω s = donc : Cem = J 2 ; p : Nombre de paire de pôles.
p ws g

Pm : C’est la puissance électrique transformée en puissance mécanique.

D’après le schéma équivalent par phase : J1 = J 2' + J10

En utilisant l’hypothèse de Kapp : J10 pp J1 ou J 2' ⇒ J 2'  J1

Autrement le schéma équivalent devient :

Fig 5.2 : Schéma équivalent simplifié

V1
J 2'  J1 =
R2' 2
( R1 + ) + ( X 1 + X 2' )2
g

Soit : X p = X 1 + X 2'

X p : Réactance de fuite globale ramenée au stator.

R p = R1 + R2'

3 1 ' V12
D’ou : Cem = R2
Ωg R'
( R1 + 2 ) 2 + X p2
g

C’est : L’expression du couple de moteur asynchrone triphasé cette expression montre


que le couple d’un moteur asynchrone triphasé dépend essentiellement de :

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• R2' : La résistance rotorique. D’ou l’avantage d’un moteur à rotor bobiné par rapport

à un moteur à cage d’écureuil ;


• V12 : Du carré de la tension d’alimentation. Donc une faible chute de tension peut

provoquer une diminution significative du couple. (Il est préférable de travailler


sous tension constante) :
• g : De glissement ou la vitesse, et le couple en fonction de glissement est équivalent

au couple en fonction de la vitesse ; Cem = f ( g ) ⇔ Cem = f (n) : Constitue la

caractéristique mécanique du moteur.


6.1. Couple de démarrage : g = 1

3 ' V12 R2'


D’ou : Cem = R2 2 ; Pour : g = 1 ; R + = R1 + R2' = R p
Ω R p + X p2
1
g

6.2. Couple maximale: Cem max

∂Cem
Le couple maximale est définie pour g telle que : =0
∂g

Cem max = ?

 3R2' V12
 F =
 Ω
3 1 ' V12 F
On a : Cem = R2 = avc :  1
Ωg R2' 2 G G=
( R1 + ) + X p
2   R2' 2 2
g  g  1 g ) + Xp
( R +
  

∂Cem F 'G − G ' F ∂Cem


= ; = 0 ⇒ F 'G − G ' F = 0 ⇒ G ' = 0
∂g G 2
∂g

 R2' 2 2  R2' R2'  R2'2


G = 0 ⇒ ( R1 + ) + X p  + g  2( R1 + ).(− )  = 0 ⇒ R1 −
' 2
+ X p2 = 0 ;
 g   g g  g

R2'2 R2'2
En considérant que R1 pp X p ; R1 : résistance faible. Donc : X = ⇒ g = 2 En
2 2
p
g Xp

R2'
posant : g k = ; g k : Glissement pour obtenir un couple maximal.
Xp

3 Xp ' V12 3 V12


D’ou : Cem max = R2 ⇒ Cem max = Xp
Ω R2' Xp Ω ( R1 + X p ) 2 + X p2
( R1 + R2
'
)2 + X p2
R2'

3 V12 3 V12
Or : R1 pp X p ⇒ Cem max = Xp ⇒ Cem max =
Ω 2 X p2 Ω 2X p

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 3 V12
C
 em max =
 Ω 2X p
En définitif on a :  '
 g = R2
 k Xp

A retenir :
Ces expressions montrent que le couple maximal est indépendant de la résistance R2' .

Alors que, le glissement correspondant est proportionnel à cette résistance.


6.3. Caractéristique mécanique : Cem = f ( g ) ⇔ Cem = f (n)

3 1 ' V12
Cem = R2
Ωg R2' 2
( R1 + ) + X p2
g
L’allure du couple en fonction du glissement n’est pas facile à déterminer à partir de
cette expression d’ou la nécessité de la faire modifier :
Essayons d’écrire Cem max en fonction de Cem max et g k ; En effet :

R2' 3 1 V12
gk = ⇒ R2' = g k X p ⇒ Cem = gk X p Ceci en prenant : R1 pp X p
Xp Ωg gk X p 2
( ) + Xp
2

3 V12 3 V12
Cem = Xp ⇒ Cem =
Ω g  g  Ω g  g 
( ) ( k ) 2 X p2 + X p2  X p ( ) ( k ) 2 + 1
gk  g  gk  g 

3 V12 1 3 V12 2Cem max


Cem = Or : = 2Cem max ⇒ Cem =
Ω X p  gk g  Ω Xp  gk g 
 +   + 
 g gk   g gk 
gk g 2Cem max g
• Si : g pp g k ⇒ ff ⇒ Cem 
g gk gk

Donc : Cem = f ( g ) est une droite qui passe par l’origine.

ns − n 2Cem max (ns − n)


D’autre part g = ⇒ Cem  ⇒ Cem = f (n) est une droite de pente
ns gk ns

négative qui passe par le point ns = n ;

gk g 2Cem max g k
• Si : g ff g k ⇒ pp ⇒ Cem 
g gk g

Donc : Cem = f ( g ) est d’allure hyperbolique admettant l’axe de glissement comme

asymptote.
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De même :
2Cem max g k ns
Cem  ⇒ Cem = f (n) d’allure hyperbolique.
(ns − n)

Fig 6.2 : Allure Cem = f ( g )

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Fig 7.2 : Allure Cem = f (n)


7. Point de fonctionnement du moteur en charge :
C’est le point d’intersection des caractéristiques Cem = f (n) du moteur et de la charge.

Cu : Couple utile du moteur.

Cr : couple résistant.

La courbe du couple résistant dépend de la charge.

Fig 8.2 : Point de fonctionnement moteur asynchrone-charges

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